« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 It's gonna be okay [OS]

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Faust M. Donovan
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Faust M. Donovan
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Âge du personnage : 27 ans
Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre.
Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres

Niveau : 80
Team active : .
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Synchro - Relax
# Représailles
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# Lame de Roc
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# Séisme
It's gonna be okay [OS] 553
♂ - Kristoff
Intimidation - Relax
# Surpuissance
It's gonna be okay [OS] 510
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Échauffement - Maligne
# Cage-Éclair - Aéropique - Demi-Tour
It's gonna be okay [OS] 571
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Illusion - Solo
# Lance-Flammes

Team spécifique : .
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# Vibroscur - Bomb Beurk
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# Hydroqueue
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# Surpuissance - Lame de Roc
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# Canicule - Vol
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MessageSujet: It's gonna be okay [OS]   It's gonna be okay [OS] EmptyMar 6 Mai 2014 - 18:13



It's gonna be okay

Faust n'aimait pas venir à Baguin, vraiment. La plupart du temps, il évitait la ville comme la peste, pour la simple raison qu'il ne préférait pas avoir à recroiser cet abruti de coordinateur blond ; il s'était promis de laisser sa rancune de côté, alors il faisait du mieux qu'il pouvait pour oublier un peu, bien que c'était impossible. Sauf que cette fois, ce n'était pas Faust qui devait venir, mais Noctis. C'était Psychic plus exactement qui était attendu, mais Faust avait décidé d'accompagner son ami. Ils avaient été contactés par des résistants car il y avait apparemment un 'imprévu' et que les résistants en question n'avaient pas vraiment les mains libres pour s'en occuper. Il fallait dire que les affrontements avec le Régime avaient été particulièrement violents aujourd'hui, d'après ce qu'il avait eu le temps de comprendre lors du cours appel qu'il avait partagé avec son contact de Baguin. Contact qui avait été très bref d'ailleurs, comme d'habitude, et Faust la remerciait de ne pas s'être étendue en détails inutiles qui n'auraient par ailleurs servi à rien.
Il fallut moins d'une minute, grâce à l'aide du Gallame d'Isaac, Merlin, pour arriver là-bas. Le lieu de l'altercation était l'habituelle coin où résistants et régimeux se cassaient sur la gueule avec entrain. Une partie de la ville qui puait la mort et la destruction, l'odeur de la poudre et du sang se mélangeant en un parfum bien détestable, auquel Faust ne s'habituerait jamais vraiment. Il grimaça. Le coin où ils étaient arrivés était l'intérieur d'une maison dont une des façades était en ruines. La poussière s'élevait parfois sous les caprices du vent, formant d'épais nuages opaques. Isaac rappela son pokémon et très vite, le suédois alla s'entretenir avec un résistant qui les attendait là pour leur expliquer la situation tandis que le conseiller étudiait la pièce avec curiosité. D'après ce qu'il voyait, la pièce avait été habitée relativement récemment ; des photos d'une femme et d'une petite fille étaient posées sur une armoire poussiéreuse, des fruits pourris se trouvaient par terre, probablement tombés du bac renversé qui devait se trouver sur la table maintenant brisée au sol. Faust ne pu s'empêcher de soupirer, attristé, mais Isaac le sortit de sa contemplation silencieuse en lui tapotant l'épaule.

« Noct' ?
- Hn ? »


Le ton que prit l'autre en l'appelant interpella Faust, qui fronça les sourcils sous son casque.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?
- On a un problème. Y a une gamine qui refuse de sortir en haut ; elle a fermé la porte et apparemment, elle est avec sa mère. »


Le hérisson grimaça. Erf. Ça, c'était une nouvelle assez mauvaise, et pas franchement la meilleure chose que Isaac aurait pu lui dire.

« Ils m'ont appelé parce qu'ils supposaient que je serais plus à même de la convaincre de sortir, vu mon job habituel.
- Pourquoi ne pas simplement défoncer la porte ?
- Et alerter les régimeux sur notre position ? T'en as d'autres des idées comme ça ? En plus, on ne sait pas dans quel état est la mère, alors... Il vaudrait mieux éviter de traumatiser la gamine davantage. »


Faust soupira. Ça, c'était vraiment une situation épineuse auquel il ne s'attendait pas.

« Comment veux-tu procéder ?
- Aucune idée, je ne suis pas spécialiste en matière d'enfants, et en plus de ça il faut que quelqu'un se charge de surveiller les entrées pour que personne ne vienne nous tirer une balle dans la tête de dos.
- Tu veux que je me charge de l'évacuer, donc ?
- Tu t'y connais plus en gosses que moi, et Merlin saura immédiatement nous téléporter dès qu'il sentira que je le désire. C'est la solution la plus logique.
- Et les résistants ?
- Ils repartent rejoindre les autres.
- Donc si des régimeux nous repèrent, on va se faire canarder comme des lapins. Magnifique. »
grommela Faust en réajustant un de ses gants en cuir nerveusement.

Isaac soupira, confirmant donc ce que pensait son ami même s'il ne l'exprimait pas oralement. Faust finit par se diriger vers l'escalier, avançant prudemment mais sans hésitation quelconque. Son cœur rata un battement lorsqu'il sentit l'escalier craquer un peu trop fortement, et il se dépêcha de monter à l'étage supérieur, accompagné de Merlin le Gallame. Isaac était lui resté en bas avec Thalie la Gardevoir.
Le couloir était miraculeusement dans un état correct. Certes, certaines portes avaient disparues et Faust suspectait qu'elles avaient été arrachées, mais c'était un miracle que le toit tienne encore debout. Cela confirmait ses doutes quant au fait que la maison n'était plus habitée ; néanmoins dans ce cas, pourquoi est-ce deux personnes s'y trouvaient encore ? Vu que les affrontements entre régime et résistance ne perdaient pas en intensité, il aurait été fou de revenir vivre ici, encore plus avec une enfant... D'autant plus que si sa théorie était exacte, alors la petite fille qu'il avait vu sur les photos était celle qui s'était enfermée. Charmante mission, d'autant plus que la situation était déjà suffisamment glauque comme ça...
Bon, vu qu'il ne restait qu'une seule porte fermée dans tout le couloir, Faust supposa qu'il devait s'agir de celle-ci. Il fit signe au Gallame de rester un peu à l'écart, ne préférant pas se montrer trop intimidant.

Avec hésitation, il s'approcha, et décidant qu'un peu de politesse ne tuerait pas, toqua à la porte. Il ne reçut pas de réponse, alors il se mit à parler.

« Euhm, excuse-moi ? »

Silence. Il fronça les sourcils.

« Est-ce que tu veux bien m'ouvrir la porte ?
- Non. »
fut la réponse brève et limpide qu'il reçut.

Faust grimaça. Bon, ce n'était probablement pas la meilleure réaction qu'il aurait imaginé, mais au moins il n'avait pas reçu la demande de partir dans l'immédiat, ce qui était déjà une bonne chose. La voix qui lui avait répondu était bel et bien celle d'une petit fille, ce qui l'alertait quelque peu quand on considérait que la mère était supposée être aussi présente. Enfin, il se devait de rester calme ; se mettre à paniquer devant des enfants, c'était la meilleure manière pour qu'ils paniquent eux-mêmes.

« Est-ce que je peux parler à ta maman ? »
demanda-t-il du ton le plus doux qu'il pu utiliser.

Il essaya de chasser de sa tête le fait que cette conversation entière serait absolument horrible si elle était sortie de son contexte. Sa gorge lui faisait un mal de chien, sachant que tenter de rendre sa voix la moins agressive possible alors qu'elle était rauque tant qu'il était encore Noctis était assez désagréable.
Il y eut un silence maladroit, durant lequel Faust eu presque l'impression de sentir comme un malaise chez son interlocutrice alors que pourtant il ne la voyait et ne l'entendait pas.

« … Elle fait dodo. »

Faust ne manqua pas de remarquer l’hésitation dans la voix de l'autre. Il était assez facile de deviner d'où venait cette petite marque de confusion.

« Dis-moi, est-ce qu'elle fait dodo depuis longtemps ?
- Je sais pas. Elle m'a dit qu'elle allait faire un long sommeil, alors j'attends qu'elle se réveille. »


Le conseiller soupira, son expression se déformant un peu sous l'effet de la tristesse que ces mots avaient provoqué en lui. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ce que la mère avait entendu dire par 'long sommeil'.
Que dire, dorénavant ? Qu'était-il capable de répondre face à ça ? Pouvait-il se permettre de briser le songe naïf de la petite fille qui ignorait le sort véritable de sa mère ?

« Dis-moi, est-ce que tu voudrais bien sortir ?
- Si je sors, qui va surveiller maman ? »

Le châtain expira une nouvelle fois. Il ne trouvait pas les mots nécessaires, et doutait d'ailleurs fortement qu'ils existent. Il avait beau être romancier, et donc jouer des mots comme il jouait de n'importe quelle serrure en tant que voleur, mais rien ne paraissait véritablement adapté. L'homme était bien faible lorsqu'il perdait la parole, et le temps ne cessait de le lui prouver. Il jeta un coup d’œil derrière lui, ayant senti un courant d'air froid et découvrit que de l'autre côté, une partie du plafond s'était écroulée. La partie gauche de la maison, celle tournée vers la rue donc, paraissait avoir été bien touchée par les divers affrontements.

« Si tu ne sors pas... Tu risques  de te faire mal. Tu vois l'autre partie de la maison ? Si le toit tombe et que tu es en dessous... »

Il laissa sa phrase en suspension. Faire cela était peut-être un peu vilain quand on considérait que son interlocutrice était une fillette et que dire une pareille chose pourrait provoquer une peur intense chez elle, mais si cela pouvait l'inciter à sortir et ainsi se diriger vers un endroit plus sécurisé... C'était un mal pour un bien, en somme.
Il y eut comme un silence contemplatif. Puis, au bout d'une longue minute que Faust passa alerte à écouter les moindres sons qui arrivaient à ses oreilles, un déclic finit par se faire entendre. Un long grincement suivi, affreusement long d'ailleurs, à un point où le conseiller finissait par se demander s'il n'était pas lui-même effrayé par ce qu'il allait trouver.
Le regard rouge qui se planta dans le sien le paralysa sur place.
Droit, puissant et inflexible ; des adjectifs que Faust n'aurait jamais pensé adaptés à la description des yeux d'une petite fille, mais la détresse qu'il pu y lire et la façon dont son regard scrutait chacun de ses gestes avaient quelque chose de particulier. Des cheveux châtains et lisses tombaient jusqu'à ses épaules, son visage dégageait une certaine douceur et elle était simplement vêtue d'une petite jupe rouge et d'un haut blanc à manges longues.  
Une désagréable odeur lui arriva aux narines et il frissonna.

« Elle ne va pas se réveiller, hein ? »

La porte maintenant grande ouverte, Faust pouvait jeter un coup d’œil à l'intérieur de la pièce et... Non. Les trois trous qui se trouvaient dans la poitrine de la femme à l'intérieur, qui ne devait pas avoir plus de trente ans d'ailleurs, ne mentaient définitivement pas. Les auréoles rouges entouraient ces petits trous étaient les cerises sur le gâteau ; gâteau très amer au passage et la comparaison n'était probablement pas de très bon goût.
Le châtain déglutit. Pour un adulte, la réponse aurait été bien plus compliquée, mais pour un enfant...

« Non, elle ne va pas se réveiller. »

Il ne reçut que le silence en réaction. La fillette baissa les yeux. Soupirant, Faust s'accroupit pour pouvoir se mettre à son niveau et lui tendit sa main. Elle ne devait vraiment pas avoir plus de cinq ou six ans, et le conseiller se demandait comment diable une enfant aussi jeune pouvait se retenir de ne pas pleurer ainsi.

« Tu veux bien me faire confiance ? »

Bien qu'il portait son casque, il avait l'impression qu'elle arrivait à passer au dessus de cette barrière pour l'atteindre. Il savait bien qu'elle ne pouvait pas voir ses yeux à travers son casque, mais pourtant c'était comme si elle cherchait un moyen d'y arriver.
En hésitant, elle posa sa main dans la sienne et doucement, Faust lui fit signe de monter sur son dos. Elle parut vouloir protester, mais le calme paisible du conseiller firent taire ces préoccupations. Avec une certaine maladresse, elle se laissa porter et accrocha ses bras autour du cou du châtain, dissimulant son visage contre le dos de l'adulte. Gallame les suivit sans un mot.

« Ça va aller. On va t'emmener en sécurité, d'accord ? »

Un maigre hochement de tête fut sa réponse. Une fois descendu, avec toute la délicatesse du monde d'ailleurs parce que tomber alors qu'il avait quelqu'un sur le dos risquait d'être dangereux, il se rapprocha d'Isaac. Le suédois expira de soulagement.

« Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Aucune idée. L'emmener loin de tout ça, déjà. Ensuite... Je verrai bien.
- Les lacets dans le bac à linge ? »


Faust hocha la tête devant ce code simple et farfelu qui signifiait tout simplement « Dans une planque ? ».

« Les oiseaux ne dorment pas et j'ai des céréales à manger, vois-tu. » dit Isaac.

"Les résistants ont besoin d'aide et je vais rester un peu", en gros.
Le conseiller gloussa un peu, avant de laisser Merlin le Gallame les téléporter tous les deux loin d'ici, faisant de l'odeur de poudre et de mort un simple souvenir.
Ils arrivèrent directement dans une planque réservée à cet effet, c'est-à-dire pour le transport de blessés ou de civils afin de ne pas avoir à dévoiler son domicile personnel. C'était un vieil appartement qu'il avait gagné au poker avec une de ses plus vieilles connaissances. Cela pouvait paraître un peu farfelu et tiré par les cheveux, mais disons que c'était une très longue histoire qui sera contée un autre jour.
Il n'y avait ici que le strict nécessaire ; deux canapés qui pouvaient être utilisés comme lit, deux kits de secours pour les soins en urgence et des armes bien dissimulées sous un compartiment secret de son invention. Il y avait un peu de poussière, vu qu'il ne l'avait pas utilisé depuis la sortie des prisonniers de janvier.  Il posa délicatement la fillette sur le canapé, veillant à ne surtout pas la brusquer ; l'expression morose et cette peur sur son visage lui signifiait qu'il devait faire très attention s'il voulait conserver sa confiance.
Il s'accroupit pour rester à son niveau.

« Tu as mal quelque part ? »

Hochement négatif de la tête de la part de la petite fille. Ses yeux étaient baissés, concentrés sur le sol.
Le conseiller ne savait pas vraiment par quel angle il devait engager la conversation ; le silence dans lequel elle se murait lui faisait étrangement penser au mutisme dévorant dans lequel Clive s'était plongé suite à la mort de leur père, et Arceus seul savait à quel point ce n'était pas une comparaison légère.

« Est-ce que je peux connaître ton nom ? »

Silence, encore. Néanmoins, Faust pu voir les rouages tourner dans l'esprit de la fillette alors que celle-ci relevait péniblement son regard.

« … Alice. »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Faust. C'était un progrès.

« C'est un joli nom. »

Il y eut un instant de calme, avant qu'elle ne reprenne la parole, armée d'une curiosité nouvelle.

« Je peux savoir le vôtre ? »

Il aurait pu mentir et dire 'Noctis'. Il aurait pu détourner cette question qui le mettait si mal à l'aise et en même temps dans l'innocente naïveté qu'il entendait dans cette voix le faisait sourire. Peut-être aurait-il dû, mais en réalité, il ne pouvait pas vraiment donner son nom de résistant ; la simple possibilité qu'elle vienne à en parler même par accident l'aurait mise bien trop en danger. Elle était certes probablement trop jeune pour comprendre  exactement ce qu'étaient la Résistance et le Régime, alors... Alors il pouvait bien se permettre cette folie.
Il passa une de ses mains derrière sa nuque tandis que l'autre tenait l'avant de son casque. Il appuya sur la fermeture et l'objet tomba dans ses mains, libérant ainsi sa tête de son étau. Il posa l'objet au sol et offrit un petit sourire complice à la fillette.

« Moi, c'est Faust. Merci de m'avoir fait confiance, Alice. »

Ses yeux paraissaient s'être agrandis, pétillants de curiosité alors qu'elle détaillait chacun de ses traits du regard. Il gloussa un peu. Enfin, il devait maintenant aborder des sujets un peu plus compliqués.

« Dis-moi, est-ce que tu as un papa, ou même un papy ou une mamy ? Je peux t'emmener les voir, si tu le veux. »

Silence. Faust eut la monstrueuse impression d'avoir gaffé. Elle avait détourné le regard et son sourire était tombé.

« … J'en ai pas. Les gens à l'école ils disent que mon papa ne voulait pas de moi parce que je suis bizarre. »

Il ne laissa pas aller aux excuses ; elles ne servaient à rien ici et pour faire sourire un enfant, la meilleure des méthodes à employer était de le faire rire. Le conseiller haussa les sourcils.

« Toi, bizarre ? Tu m'as l'air tout à fait normale, intelligente même. Tu sais ce qui est vraiment bizarre ? »

Perplexe, elle tourna un peu la tête. Il pointa du doigt la masse épaisse de cheveux au sommet de son crâne.

« Crois-moi, ça c'est bizarre ! »

Un micro-sourire se dessina sur le visage d'Alice, et ce simple geste suffit à illuminer un peu sa journée, aussi niais que cela soit à dire. Il gloussa un peu. Il reprit ensuite un ton un peu plus sérieux, mais toutefois très doux et dénué de toute gravité. Rien ne servait de dramatiser la chose ou de mettre du sel sur les plaies.

« Qu'est-ce que tu veux faire ? Je peux t'emmener dans un endroit où des gens s'occuperont de toi, tu sais. Il suffit juste que tu me le dises. »

Il savait bien que l'orphelinat n'était pas vraiment le meilleur endroit où vivre ces temps-ci, surtout vu la pauvreté qui régnait en maître dans les rues, mais qui était-il pour proposer l'alternative que son esprit, ce traître, commençait à imaginer ?
Ces paroles, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, firent naître des larmes chez la petite fille qui tentait tant bien que mal de les retenir. Elle tenta de faire sécher ses larmes, mais les sanglots qui l'agitaient étaient des traîtres bien trop honnêtes. Les évènements précédents semblaient enfin la toucher, comme si, maintenant que ses barrières étaient tombées, elle remarquait enfin les blessures infligées à son cœur.
Sans réfléchir, il l'attira dans ses bras, chuchotant des mots de réconfort et fredonnant une berceuse pour l'apaiser. Il s'étonna qu'elle ne le repousse pas.

« Ça va aller. Tu as été très courageuse, Alice. Tu peux être fière de toi. »

Elle continuait de pleurer pourtant, mais Faust continuait de la bercer doucement, retrouvant en ce moment des souvenirs de son adolescence, lorsqu'il réconfortait Eliott et même Felix parfois. Finalement, lorsque ses sanglots furent calmés, Alice finit par poser une ultime question.

« … Est-ce que... Est-ce que je peux venir avec vous ? »

Et le truc, dont tout le monde se serait douté d'ailleurs, c'est qu'il fut bien incapable de dire non. Il répondit en la serrant un peu plus contre lui.
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