« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Résonance [OS]

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Natsume Shimomura
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Résonance [OS]   Résonance [OS] EmptyMar 1 Juil 2014 - 2:11




Résonance

« S'il te plaît !
- Non, Alice. Il est vingt-deux heures et tu étais censée te coucher il y a une heure déjà.
- Mais... »


Devant le ton désespéré de la fillette, Natsume soupira, vaincu. Il savait que si Faust l'apprenait, il allait se prendre un savon, mais le regard suppliant qu'elle lui lançait ne l'aidait vraiment pas à rester ferme. De plus, il était facilement manipulable, à son grand regret, et ne pouvait pas donc s'opposer longtemps à ces yeux désespérés. Il n'avait pas vraiment de moyens pour résister au regard chocolaté de la gamine et de plus, il y distinguait une telle peine, une telle angoisse, qu'il était incapable d'éteindre la lumière et de fermer la porte derrière lui. Même si il savait qu'elle avait sa Munna pour la protéger des cauchemars, un élan d'affection ainsi qu'un de désir de protection le forcèrent à rester. Il se mordit les lèvres, soudainement hésitant, puis, lorsqu'il se rappela qu'après tout, Faust n'était pas là ce soir, ni Isaac, vu que les deux étaient de sortie, il finit par se dire qu'il n'y avait rien qui le retenait d'aller près d'Alice. Et puis, tant pis pour le reste.
En silence, il alla s'asseoir sur le bord du lit de la petite, mais elle vint immédiatement entremêler ses doigts avec les siens, avant de serrer fermement sa main, comme pour l'empêcher de partir. L'adolescent inspira rapidement, surpris, puis ses yeux noisettes se posèrent dans ceux de sa petite sœur de cœur, cette gamine qu'il s'était juré de protéger et de traiter avec douceur, et eut l'impression de manquer d'air. Ces grands yeux si joyeux et pleins de vie d'habitude étaient brillants, rougis et ils s'en écoulaient de grosses larmes qui coulaient ensuite le long de ses joues pour tomber sur le drap. Maintenant qu'il écoutait, le son de ses sanglots désespérés venait à ses oreilles, le laissant comme transpercé de toutes parts. Le bruit de ses hoquets déchirants lui écrasait la poitrine et y laissait un creux glacé et douloureux. Il la voit trembler et Arceus, toutes ces larmes qui coulent sont autant de coups qu'il doit supporter mais qui le laissent abattu, au sol et pétrifié. Ça fait mal de la voir ainsi, et la seule chose qu'il parvient à faire pour l'instant, c'est l'observer. Il est comme trop surpris, trop épouvanté devant la vision de ce petit soleil dans un état pareil pour parvenir à comprendre la réalité des choses et à agir, parce qu'il essaie encore de se dire que ce qu'il voit n'est pas réel. Et pourtant... Les sanglots d'Alice sont les preuves terribles et irréfutables de ce qui est en train de se passer.

Lorsqu'il comprend enfin la supplique qu'il lit dans les iris de la fillette, de sa sœur, il l'entoure de ses bras et la rapproche de lui, de sorte qu'elle est contre son torse et il sent ses habits s'humidifier petit à petit. Ses pleurs ne paraissent pas cesser, au contraire ; c'est comme si, en la faisant se rapprocher d'elle, il lui avait permis de relâcher tout le gros de sa peine, et le voilà qui se montrait sous sa forme la plus hideuse. Celle du cri étranglé d'une enfant. Et Natsume, faible humain qu'il est, ne peut que tenter de la calmer en la berçant contre lui, en lui chuchotant des mots de réconfort. Cela lui fait monstrueusement mal de l'entendre et de la voir ainsi, mais il ne doit pas laisser la peine qu'il ressent outrepasser son calme et le mur qu'il a posé pour rester fort devant Alice à cet instant. Elle serre désespérément le tissu de son haut et il ne dit rien, ne grimace même pas lorsque ses ongles viennent le griffer légèrement, ne bouge même pas lorsqu'elle le serre un peu trop fortement, et la laisse se libérer de sa peine. Il ne sait pas exactement combien de temps ils restèrent ainsi, presque collés l'un à l'autre, mais il savait juste qu'il n'avait pas cessé de dessiner des cercles dans son dos pour tenter presque désespérément de l'apaiser.  

« Alice, je t'en supplie... »

Il sait qu'il ne devrait pas lui demander de se calmer parce qu'il le fait aussi un peu pour ne plus avoir à supporter cette abominable douleur dans sa poitrine causée par l'entente de ses sanglots et l'insupportable coup qu'il ressent à chaque instant. Mais pourtant, ses pleurs persistent et Natsume ne peut que tenter de prier pour que la peine de la fillette finisse par refluer, et ce malgré les larmes qui semblent noyer les yeux d'Alice.

« Ça... Ça va aller, j'te le promets, mais s'il te plaît... »

Il se tait. Il fait des promesses en l'air maintenant, parce qu'il se sait absolument désespéré et sans moyens. Il ne sait ni quand exactement est-ce que sa gorge a commencé à s'enrouer ni quand ses yeux sont devenus piquants, mais il devient même difficile de parler, maintenant. Il s'étrangle avec sa propre salive et serre un peu plus la cadette contre lui dans une tentative désespérée de parvenir à sécher ses pleurs. Il n'est pas doué, pour ça. Du tout même. Les disputes, les cris, les remarques acides et les insultes sont plus son fort, et devant le visage hideux du vrai malheur, il est complètement perdu. Peut-être est-ce parce qu'il a passé tant de temps à ignorer le sien qu'il a lentement commencé à oublier comment faire. A-t-il seulement su, un jour ? Toujours protégé par Nagisa et sa mère, caché loin de la vérité, il ne l'avait jamais vraiment aperçu avant qu'il ne pointe le bout de son affreux nez il y a de cela deux ans.  
Ses mains vont se perdre dans les cheveux de la fillette, geste que sa sœur aînée a tant de fois effectué sur lui pour le calmer, mais cela ne semble pas marcher. Arceus, est-ce que tout ce qu'il faisait n'amenait que plus de peine ? Il prie pour que cela se calme, mais rien, encore et encore. Il n'a pas à regarder dans la pièce davantage pour savoir qu'Alice a rappelé ses pokémon dans leurs pokéballs. Le fait qu'elle fasse cela ne peut vouloir dire qu'une chose, et il a déjà suffisamment fait ça par lui-même pour connaître la sensation qui pousse à tout repousser, même les personnes les plus chères à son cœur.
Il est une vraie boule de vieux traumatismes lui-même, de peurs, de de craintes mal contrôlées, de rancœurs. Il se considère comme une sorte d'abomination, comme lui a toujours répété son père, un 'avortement raté qui aurait dû finir à la poubelle', même si il sait que ses propos ne devraient pas rester dans son esprit ; ils sont quand même plantés là, prêts à germer dès que le doute vient les nourrir. Toujours, il a préféré se montrer assuré, fier et calme pour cacher ses pires insécurités, car c'est bien plus simple que d'affronter la réalité de ses propres émotions. Et lui, à ce moment, se voit dans les yeux d'Alice, et il haït ce regard. Il hait cette étincelle dans les iris de la fillette. La crainte revient, terrible, dévorante ; la peur de la voir grandir et devenir comme lui le submerge presque, mais il est combatif et refuse d'abandonner. Il n'est pas du genre à laisser les choses se faire et n'est pas un spectateur passif qui se laisse ensuite aller à un pathétisme dégoûtant. Alors certes, c'est un pessimiste et un défaitiste. Mais pourtant, même si il sait la défaite et la fin proche, il continue. Depuis qu'il est sorti de ce foutu ascenseur il y a deux ans, il a grandi. Tout ce qu'il a jamais pu considérer comme impossible maintenant, il le défie sans cesse, et tant pis pour ceux qui le qualifient d'imbécile.
Le gamin qu'il a été aurait sûrement lâché l'affaire. Il n'aurait pas posé de questions et se serait tu, terrifié par la réponse, mais il n'est plus cet enfant là.

« Alice, regarde-moi. »

Quand est-ce que sa voix est-elle redevenue claire ? Quand a-t-il retrouvé cette vivacité dans son regard, cet éclat d'énergie dans ses prunelles chocolatées ? Il n'a pas de véritable idée, mais il s'en fiche. Avancer dans le noir, c'est bien la chose qu'il fait depuis qu'il est arrivé ici après tout, et Faust lui avait toujours dit qu'il n'y avait rien à craindre de l'obscurité ; le pire peut s'y cacher, mais il est aussi étonnamment facile de s'y dissimuler. Il soulève le visage de la fillette, fait tout pour ne pas penser au vide dans sa poitrine lorsque son regard croise le sien, et se met à parler. Son ton est calme, posé, chose rare chez lui. Chose à laquelle il aspire, pourtant.

« Dis-moi ce qui se passe, s'il te plaît. Qu'est-ce qu'il y a ? »

Il ne sait pas d'où lui vient cette force soudaine, ni cette sérénité mais cela semble fonctionner. Alice sanglote toujours et ses yeux sont encore baignés de larmes, mais elle tente maintenant de parler et accomplit cet effort qu'il attendait tant. Elle n'y parvient que difficilement, mais il a enfin la sensation plaisante d'avancer et de faire quelque chose d'utile.

« Ma... »

Il fronce les sourcils et cherche à entendre la suite, puis comprend que la petite n'arrive même pas à prononcer une phrase entière correctement. Il caresse son dos en silence, son regard ne quittant pas celui de sa sœur, jusqu'à ce qu'elle parvienne à terminer ce qu'elle désirait dire.

« Maman... »

Silence. Ce simple mot le paralyse, et, immédiatement, il la serre contre lui. Et à nouveau, elle se laisse aller à ses pleurs, mais cette fois, il a comme l'impression que cela lui fait du bien. Il n'est pas psychologue ni particulièrement doué avec l'esprit humain, mais il sait additionner un et un ; pouvoir exprimer en un mot sa pensée permet au moins à Alice de parvenir à saisir le concept de ce qui lui fait mal et donc de progresser un tant soit peu.
Et il sait. Il la connaît, cette affreuse douleur. Faust lui a brièvement expliqué que la mère d'Alice était morte devant elle, sans toutefois vraiment préciser comment, mais il devine facilement ce qu'elle veut dire par ce mot. Ce manque... Cette simple intonation, si vide et désespérée, il la connaît. Cette sensation abominable est devenue une partie de lui-même, a rejoint la liste de ses vieux démons déjà trop longue pour un adolescent de son âge. Deux ans qu'il parvient à ne pas se noyer en nageant du mieux qu'il le peut.

Deux ans... Arceus, pourquoi est-ce qu'il avait toujours l'impression d'être dans ce foutu ascenseur rien qu'en y repensant ? L'odeur abjecte de la mort, celle du sang que sa mère avait vomi en s'étouffant, le son de sa propre respiration erratique, ses hurlements étranglés, ses cris d'horreur, ses suppliques désespérées à la mort pour lui ramener celle qui faisait sa joie, ses plaintes paniquées, ses geignements de désespoir et toutes ces larmes, ces larmes... Ces larmes qui ne cessaient de couler, encore et toujours, et qui paraissaient désirer le noyer sous un flot intarissable de peine. Tout ce temps passé à hurler, à prier pour que quelqu'un vienne, durant ces quatre longues heures durant lesquelles il avait fini par croire qu'il allait mourir, lui aussi. Du haut de ses quatorze ans, il avait prié pour expirer. Il s'était lové contre le cadavre de sa mère, s'était étonné qu'il soit encore chaud, avait posé sa tête contre sa poitrine et avait désiré se provoquer, lui aussi, une crise d’asthme. Ça aurait été simple. Il savait ce qu'il avait à faire, et sans inhalateur, sa mort aurait été douloureuse mais inévitable. Mais dès les premières secondes, lorsqu'il avait commencé à manquer d'air, une terreur sans nom s'était emparée de son corps et il avait reculé vivement, paniqué et effrayé. Trop lâche. Il n'avait même pas réussi à trouver le courage nécessaire, mais au bout de trois heures seulement. Nul doute que si les secours avaient mis un peu plus de temps... Il y aurait eu un second corps à transporter. Et pendant longtemps, il avait été assez égoïste pour croire que cela n'aurait rien changé. Il le croit toujours, en réalité, mais il sait juste que le dire à haute voix provoquerait la colère de ses proches.
Pas que cela changerait la moindre chose, puisqu'il était toujours incapable de choisir les bons mots et passait son temps à dire les pires horreurs.

Pourtant, devant Alice, il doit faire abstraction de sa propre douleur. Il ne dit rien d'autre et la laisse pleurer, se demandant à chaque seconde si il y a quoi que ce soit qu'il puisse faire, mais rien ne lui vient. Pas même la moindre parole. Il la berce, calmement et paisiblement. Puis, doucement, il fredonne une mélodie qu'avait l'habitude de lui chanter Nagisa pour le calmer, et les minutes passent. Longues, terribles et douloureuses, mais Natsume sent la respiration de la fillette se calmer petit à petit. Son petit corps cesse de s'agiter et il semble que le sommeil a eu raison d'elle et de sa peine, finalement. Avec délicatesse, il la repositionna de sorte qu'elle soit correctement bordée par son drap et embrassa doucement son front.
Il alla saisir la ball de la Munna de l'enfant et il lui fit comprendre, rien que par un regard, ce qu'elle savait déjà. Protéger son sommeil était sa mission et elle l'accomplirait sans la moindre hésitation.

Puis, le plus silencieusement possible, il sort de la chambre et ferme doucement la porte derrière lui. Il fait quelques pas dans le couloir, encore tremblant, et étouffe un sanglot alors qu'il arrive devant le porte de sa chambre. Rageusement, il essuie ses yeux humides. Il sent comme une vague de frustration envers lui-même et sa faiblesse l'envahir. Non, il n'avait pas de temps pour ça. Y penser n'allait rien changer non plus. Il avait juste besoin de... De ne pas y penser. Voilà.
Il essaya du mieux qu'il le pouvait de ne pas penser à la plaie béante que la douleur d'Alice venait d'ouvrir par résonance envers celle qui mutilait son cœur, mais se rendit compte qu'il n'en était pas capable. Il n'en avait jamais été capable, de toute façon. Il allait tenter de marcher et de continuer à avancer toutefois, même si il avait toujours cette épouvantable impression d'avancer vers sa perte. Et dieu, cette sensation de désespoir mêlée à une solitude atroce ne partirait-elle donc jamais ?
Mais après tout, il n'avait jamais fait confiance à son instinct, hein ?
... Oui, il allait continuer de se dire ça, rien que pour garder le peu d'espoir qu'il avait. Si il en avait jamais eu.
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