Insctincts {pv. Mercedes

Sujet: Insctincts {pv. Mercedes Mer 25 Sep 2013 - 19:46

Oh, déjà-vu!

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J'avais passé une nuit géniale mais la journée s'annonçait vraiment merdique. J'étais finalement revenu à mon hôtel ou j'aurais dû dormir cette nuit. Franchement, ce qui s'était passé avant que je me couche et dorme à côté de Sky avait valu le détour et les effort que j'avais fait, à savoir : patienter plusieurs jours pour le revoir, me ramener à une soirée ou je n'avais rien à faire, attendre encore qu'il fasse sa crise existentielle, être surpris dans les toilettes par la Rouge, faire le chemin jusqu'à l'Arène de Sky, soulager notre frustration dans de joyeux ébats et dormir. Dans son lit. Merde. J'aurais du me barrer, mais il m'avait chuchoté de rester, et comble de tout, j'étais trop mort pour refuser. Ça avait été la plus mauvaise idée du siècle : au final, chacun connaissait le plus gros secret de l'autre alors qu'on était ennemi et... J'étais de trop mauvaise humeur pour me retourner encore ces quelques heures dans la tête, vraiment. Je m'étais simplement jeté sur mon lit après avoir évasivement justifié à Sophie et Justin que si je n'avais pas été là de la nuit, c'est pour des raisons professionnelles pas prévues. Je crois que j'ai dormi un peu et qu'au final, c'est la fin qui m'a réveillé. Il était déjà quinze heures passées et je ne voulais pas rester cloîtrer, même si je savais parfaitement que mon humeur assassine ne ferait pas de bonnes choses une fois dehors. Descendre au soleil à la terrasse de l’Hôtel et regarder passer les badauds d'un air vide tout en continuant de me torturer l'esprit -oh, torture...- me paraissait une bonne option. Je promettais quand je serais en meilleure forme de penser à emporter mes compagnons faire les touristes autre part.

Une fois descendu au Rez-de-chaussée avec Sophie m’emboîtant le pas je me plaçais sur une chaise de la terrasse, près de la rue ou les gens défilaient, et commandais un café, et un gâteau au chocolat. Oui. Un gâteau au chocolat. Et alors? La plupart des gens qui passaient devant mes yeux étaient soit des touristes, soit des nantis de tous ages... Rien de bien incroyable, donc. C'est dingue ce que j'étais mou et agacé, et en plus, mes pensées tournaient dans ma tête sans que j'aie le moindre contrôle sur elles. J'étais toujours préoccupé par la même chose : la confrontation plutôt marquante que j'avais eu avec mon amant ce matin. Raaah, j'avais dit que j'y pensais plus! Je l'appelais mon amant comme si j'étais sûr de le revoir. Et pourquoi pas, il n'y a pas de mal à se faire du bien après tout. C'est simplement que le terme "amant" n’éveillait ici aucune histoire sentimentale. Oui, voilà. J'étais fatigué ce matin et j'avais fait l'immense connerie de lui dévoiler que j'étais un tortionnaire, je ne peux pas revenir en arrière pour corriger cela. Oh, et puis merde, j'aurais dû le tuer, c'est tout, comme les mante religieuses. Il n'y avait pas à chercher plus loin, j'avais fait un erreur, et j'y remédierais un jour, quand je serais lassé de coucher avec lui. Je prenais un bouchée de mon gâteau, plantant la cuillère comme si le gâteau m'avait personnellement fait du tort, oui, j'en étais arrivé aussi bas, à violenter un pauvre dessert recouvert de crème chantilly. Boire mon café ne faisait rien pour me détendre non plus. Ma cuillère coincée dans ma bouche, je m'avachissait le menton sur le bord de la table, et continuais de foudroyer du regard les passants innocents. Cela devenait lassant, j'avais besoin d'action. Un serveur s'était approché d'un regard inquiet et s'enquit de savoir si « Tout va bien Monsieur? ». Je me redressais, sans lâcher ma cuillère coincée entre mes dents et toisais le serveur d'un regard suffisamment éloquent pour qu'il se casse sans attendre.

« Putain de saleté de journée de... »

Je me mis à marmonner à moi-même en massant mes tempes d'une main, j'avais un foutu mal de crane, je fermais brièvement les yeux pour apercevoir une nana plutôt jolie qui passait par là. C'est drôle, il n'y avait eu que des figurants qui défilaient jusqu'à maintenant, et là, il y avait une fille un peu plus attirante esthétiquement que les autres. Enfin, non, c'était plus que ça, je l'avais déjà vu quelque part, celle-là. J'avais un étrange pressentiment. Peut-être que je l'ai déjà vue, mais je ne savais pas qui elle était, une parfaite inconnue. Mais je m'étais mis à la fixer quand même, carrément insistant, j'avais un pressentiment de dingue, je ne sais pas si c'était que je ne la sentais pas, ou parce qu'on s'était vraiment déjà parlés ou croisés. Sophie me voyant absorbé par cette madame aboya un coup pour me réveiller. J’esquissais un geste pour qu'elle aille chercher l’intéressée. Sophie s'exécuta en grognant et alla pour se planter sur le chemin de la promeneuse qui m'était familière, quand je fus certain qu'elle s'était bien arrêtée et qu'elle avait trouvé mon regard plus froid que les montagnes de Baguin... Je lui demandais donc de venir s'installer en face de moi, d'un geste simple mais pas moins autoritaire. Pas sûr qu'elle se laisse impressionner pour autant, peut-être qu'elle m'ignorerait seulement, je ne sais pas. Je n'avais pas l'air d'un imbécile, à rameuter les nanas comme ça, avec un air limite menaçant. Mais j'avais encore une cuillère dans la bouche, quand même... Zut, je l'avais zappée. Et c'était sans compter sur Sophie qui se plaisait à jouer au chien de garde. J'étais vraiment charmant comme homme, vous ne trouvez pas?

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Ven 27 Sep 2013 - 20:46

Instincts"feat. Mister Nagel"

Zazambes. Voilà une ville dans laquelle je m’imagine parfaitement vivre. L’animation, les couleurs, et toujours, le chant de la mer contre ses longues plages dorées, ou encore les palmiers qui s’élèvent vers le ciel… Je ne m’en lasse pas un seconde. Je passe mes journées à errer dans les rues de la cité du plaisir, dans mes mini-shorts et mon petit blouson par-dessus mon bikini. Les attractions ne manquent pas, ici, ainsi j’en profite pleinement, m’autorisant quelques vacances bien méritées après mes longues recherches de Vanawi et Baguin. J’en sais maintenant beaucoup plus sur cette île et son conflit, distribue chaque semaine des articles qui deviennent plus populaires à mesure que mon temps s’allonge sur Enola. Si je m’écoutais, véritablement, je finirais bien par m’installer ici pour toujours, sous le soleil réconfortant de la ville du Sud, bercée par l’air salin et le cri des goélands. Je dois bien l’avouer… Ces dernières semaines se sont avérées si éprouvantes que j’ai bien cru que je n’y arriverais jamais. Espionnage, infiltration… Je suis allée au-delà de mon mandat, tant que je ne suis plus que faire de toutes ces informations recueillies. En parler à Solène, qui est pourtant ma protectrice et guide sur cette île, serait carrément de m’impliquer dans le conflit. Or, je ne suis pas ici pour aider les Résistants, mais plutôt pour mettre la lumière sur ce qui se passe et exposer les faits au reste du monde, resté dans le secret pendant trop longtemps.

En parlant de Solène, les journées s’écoulent, douces, en sa compagnie. Je loge chez ses parents, qui m’ont accueillie avec une gentillesse inouïe. Je me sens engraisser grâce aux petits plats d’Anaïs, mais ce n’est pas trop grave, comme j’avais perdu quelques kilos avec tous ces déplacements à pied! Il me fait du bien de renouer avec un semblant de famille, après être restée éloignée si longtemps de la mienne. Je me demande bien, des fois, s’ils attendent de mes nouvelles. D’un haussement d’épaule, je chasse cette idée. Je dois me concentrer sur tous mes projets du moment. Je suis sur le point de découvrir quelque chose… Quelque chose de très grand. Ce que ce Régime bien mystérieux trame, ce qu’il cache depuis si longtemps. Peut-être même la raison de son ascension au pouvoir! Je trépigne tant d’impatience, étendue sur ma chaise de plage au soleil, tout près de la piscine de ce grand hôtel, que j’ai du mal à schématiser correctement toutes les informations recueillies sur le terrain. D’abord, cet échange surpris entre ces deux soldats au volcan Limar, les conversations sous écoute, les témoignages d’agissements étranges par mes sources, et surtout, surtout, cette antenne!

Bon sang, cette antenne m’obsède. J’ignore ce qu’elle cherche à capter, mais c’est définitivement important. Grâce à mes recherches, j’ai découvert qu’il s’agit d’un appareil dernier cri qui vaut… beaucoup beaucoup d’argent. Pourquoi donc la mettre au fin fond des montagnes, loin de toute civilisation, alors? D’un reniflement frustré, j’abandonne. Cette fois, je suis à court d’idées, à court de pistes. Kinu, près de moi, redresse la tête pour m’observer. Je le scrute aux travers mes lunettes fumées. Ce soleil va me rendre dingue et mon crâne menace de fendre… En plus, je me tape une migraine! D’un signe à mon Crocodil, je lui annonce que notre temps en cet hôtel est terminé. Je vais rentrer et me reposer un peu chez les Weber dans cette chambre… Pourquoi ont-ils du m’offrir cette chambre en particulier? S’ils pensaient tous que je fermerais les yeux sur leur désarroi, alors qu’il transparaît si facilement… Sérieusement, la personne qui l’habitait devait avoir une signification pour eux. J’ai… un peu fouillé. Un garçon à la chevelure bleue est tout ce que j’ai pu découvert pour le moment. Ses vêtements sont toujours rangés dans la commode, son odeur imprègne le lit, malgré celle, tenace, du renfermé. Je passe le plus clair de mon temps à fuir cette pièce, comme si je crains d’enlever ce qui reste de ce fantôme du passé. Par respect pour mon amie, je n’ai jamais posé de questions, mais vous me connaissez. Elles me titillent dangereusement.

Je m’arrête soudainement quand un chien chien m’approche un peu trop à mon goût. Dans mon impatience, je me retiens bien de lui filer un coup de pied ou d’envoyer Kinu lui offrir la leçon de sa vie… mais quelque chose dans sa démarche attire mon attention. Je connais cette Granbull. Je pense… Elle me mène avec une insistance impolie vers son maître que je reconnaîtrais entre mille. Il braque sur moi un regard polaire qui me fait presque frissonner. Puis je me souviens de lui à moitié nu, complètement soûl, perdant toute dignité devant une jeune femme à la mémoire phénoménale. Toute peur qui aurait pu me prendre à ce moment précis se dissipe, pour laisser place à une assurance sereine. Je m’approche, affichant mon plus beau sourire, digne d’un Oscar. Vraiment, j’ai de la chance d’avoir une telle emprise sur moi-même. Je lui rirais bien au nez, à ce pauvre imbécile. Mais j’imagine que je lui dois bien un peu de gentillesse, puisqu’il s’est montré si généreux, ce fameux soir où nous nous sommes rencontrés. J’arrive à sa hauteur, mon Crocrodil toujours sur les talons. Ma protection, en somme. Si Alexander –car il s’agit bien de son nom- devait sortir ce coutelais dont il est si fier, je pourrai ordonner à mon fidèle garde du corps de lui arracher le bras. Ce ne sera pas cette Granbull qui nous empêchera de fuir, surtout avec Aria, ma Grotichon, prête à me venir en renfort, dans sa Poké Ball.

«Alex! Ça fait un moment! Tu as survécu à ta cuite, comme je peux voir!»

Je m’assois près de lui. Je devrais craindre que ses souvenirs ne s’animent, mais j’ai confiance en ma couverture. J’ai bien joué le jeu de Victoria Hills, ce soir-là. Mais avec des ordures dans son espèce, on ne sait jamais. Mon plan pour la journée : me tirer d’ici le plus vite possible… ou le soûler comme la dernière fois.

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Sam 28 Sep 2013 - 13:13

Oh, déjà-vu!

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Bref. J'avais passé la nuit avec Sky, j'étais rentré à l'hotel, là, j'avais fait une sieste. Puis là je me suis dit qu'au final, ben fallait que je bouge sinon j'allais perdre ma journée. Je descend sur la terrasse, je commence à bouffer un gâteau, et là, je vois une fille. Je l'ai regardé, elle m'a regardé, je l'ai regardé, elle a regardé Sophie, Sophie la regardé, j'ai regardé son Crocrodile, il m'a regardé, on s'est regardés. Bref, je savais pas a qui j'avais affaire. Mais elle si. C'est pas vrai... La voilà qui venait vers moi, toute souriante. Sa voix stridente me vrillait les tympans, je voulais qu'elle se barre. Mais sa présence et sa réaction prouvait qu'elle savait peut-être des choses sur moi. Et apparemment, elle se souvenait bien de moi, et de ma cuite de l'autre soir. L'autre soir... Est-ce que c'était ce soir ou... J'avais d'un coup des bribes qui me revenaient. Je crois que j'avais fait un bad trip ce soir-là! Ouhla. Ouhlalalala... D'un coup je me revoyais à moitié à poil sur la piste, en train de défaire ma ceinture sur les rythme effréné des basses. Mais il y avait autre chose, cette fille n'apparaissait pas dans mes souvenirs et mon strip-tease datait de la fin de soirée -avant qu'on ne me vire de la boite et que j'aille casser du Ratata et du Miaouss-, et pourtant, elle était là. Elle finit par s'asseoir à mes côtés. Non pas en face comme tout le monde l'aurait fait, mais à côté. Je devais réagir, là, mon mal de tête me clouait sur place. Enfin, je finissais ma part de gâteau en premier lieu.

« Bien, chère... Bérangère? Ton prénom, ce n'est pas Bérangère, oui, je sais, ne m'emmerde pas avec ça. Bref... Tu bois quoi? »

D'un signe de main, je faisais revenir le serveur que je venais de chasser il n'y a pas dix minutes. J'avais beau être d'une humeur de chien et avoir un regard de tueur en l'observant, elle allait avoir pas mal de choses à me dire, donc autant discuter autour d'un verre. Mais alors, quelque chose me venait... Elle avait sûrement un peu bu ce soir-là, elle aussi... Nous deux... Nous avions bu. Du coup, qu'est-ce que j'avais pu faire de si marquant pour qu'elle se souvienne aussi bien de moi -a part le strip-tease-? J'eus un rire nerveux, et lui envoyais un rictus moqueur. Elle paraissait si sûre d'elle, pour sûr, ce n'était pas le genre de nana prude ou complexée... Y'a qu'a voir comment elle était fringuée. Je n'avais pas assez regardé, tiens. C'est vrai, il faisait chaud, et comme on dit «les jours rallongent, les jupes raccourcissent!» -bon, je sais qu'en l’occurrence, les jours commencent à raccourcir-, bref, je n'avais pas assez observé les formes de cette nana, alors que j'en avais l'occasion depuis cinq bonnes minutes. Elle était bien foutue, vraiment, un joli visage, des cheveux soignés et un corps attirant sans avoir des seins ni des fesses arrogantes non plus... Si ç'avait été dans un autre contexte et que je n'étais pas dans cet état, surement que j'aurais tenté quelque chose. Mais là, pas la moindre envie lubrique ne me venait. Je quittais donc ma très brève séance matage pour me reconcentrer sur... « Bérangère ». Oui, voilà, j'avais atrocement envie de la déstabiliser, tout de suite. C'était un jeu, pour moi, quelque part, même si au final, il y avait certainement des choses plus importantes mise n jeu dans cette conversation.

« Dis-moi... Pour que je te marque à ce point, est-ce qu'on aurait fait des trucs ensemble, genre, on a couché ensemble, c'est ça? C'était bien? »

Je me taisais un temps, complètement conscient que ce genre de propos machistes allait mettre son côté féministe hors d'elle, si toutefois elle en avait un, mais je suppose qu'il était au moins aussi exacerbé que la moyenne. J'eus un nouveau rire narquois.

« Nan, je déconne, un fille aussi mignonne que toi, je m'en souviendrais très bien. Alors... C'est le strip-tease, c'est ça? C'est vrai que je me suis pas mal tapé l'affiche, ce soir-là! »

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Mar 1 Oct 2013 - 23:30

Instincts"feat. Mister Nagel"

Il joue les gros machos sans cervelle, et il l’est probablement un peu. Je m’en fiche. J’en ai tellement d’autres. On me siffle depuis mes quinze ans, j’attire les regards, la convoitise. Je dégage quelque chose qui rend fou les hommes. De la gentillesse, de la pureté, peut-être? Peut-être ces grands yeux azur empreints de naïveté les charment-ils? Ainsi j’ai tous les pauvres souillons au cul, ceux qui pensent que ce qui s’agite dans leur froc est bien assez pour me convaincre de les suivre. Alexander est différent. Il est simplement d’une intelligence limitée, probablement avec quelques problèmes familiaux. Il est absolument imbu de lui-même et cruel. Sa cruauté devrait m’effrayer, mais alors que je suis près de lui, je suis totalement absorbée par mon personnage, par Victoria Hills. Malgré mon mépris pour lui, ce garçon a quelque chose de totalement fascinant, de par son originalité. Il ne dégage pas vraiment d’autorité, même s’il le voudrait bien, mais pourtant, je le sais une menace pour moi, pour tous ceux que je côtoie au quotidien. Je dois jouer habilement mes cartes pour me sortir de ce piège à rat. Vous l’avez deviné. Le rat, c’est mot. Je ne suis pas piégée, cependant. Sinon j’aurais trouvé moyen de partir. Une part de moi, profondément curieuse, se demande toujours si je pourrai lui tirer les vers du nez encore une fois. Peut-être pourrai-je prétendre être intéressée? Mais coucher avec lui? Serais-je prête à m’abaisser ainsi pour ce chien?

Non, pas pour ce chien. Pour ma cause : la vérité. Je ne suis pas sur Enola pour changer le monde, mais plutôt pour exposer la vérité. Ce mec, il l’a partout sur lui. La vérité m’attire comme un insecte à la lumière. Je la veux, je la veux pour moi, je veux ce scoop qui fera de moi une journaliste de renommée mondiale. Je possède déjà le talent, me reste plus qu’à orchestrer le coup du siècle pour que la preuve en soit faite. Ce qui me retient sur ma chaise plutôt que de tenter une excuse banale pour fuir d’ici au plus vite. Le danger. On me l’a toujours dit. J’aime le danger, les garçons dangereux, les activités dangereuses, le danger encore et encore. Je ne dois pas m’engager sur cette pente, pas ici. Mais j’en sais encore trop peu sur lui, sur sa place dans le Régime, j’ai faim d’en connaître plus. Une chose à la fois, Mercedes. Une chose à la fois.

«Bérangère! Roh, tu aurais pu me trouver un truc plus classe, quand même!»

Un ton tout en désinvolture, aussi décontracté et joyeux qu’auparavant. J’aurais réagit de la sorte en d’autres circonstances, moi aussi. Franchement, je me fiche bien si un mec rencontré lors d’une seule soirée ne se souvient plus de mon nom. Mais moi, je n’ai rien oublié du sien.

«Victoria. C’est pas beaucoup mieux que Bérangère, mais quand même!»

Je lui offre un sourire qu’il ne mérite probablement pas. Mais si je veux survivre à cet échange, j’ai intérêt à sourire. La moindre provocation pourrait entraîner des conséquences trop grandes. Je pose une main distraite sur le cou de Kinu, qui renifle mes doigts. Il est inquiet, mais ne laisse rien paraître. Il se met alors à la jouer petit con emmerdeur. La Mercedes en moi l’aurait très vite découragé. Sérieusement, je choisis mes partenaires avec soin, et je ne lui trouve absolument aucun agrément. Certes, il n’est pas laid, mais ce n’est pas vraiment mon genre de mec. De plus, son petit visage d’ange cornu donne des envies de lui défoncer le crâne. Encore une fois, j’ai bien l’habitude, mais j’avoue qu’il est fort. Comme s’il me teste. Peut-être au fond. Il ne doit pas se souvenir de tout… Ou peut-être que si, et il cherche à savoir si je vais flancher. Ce jeu brûlant m’excite beaucoup alors qu’il devrait me rebuter. Fuis, Mercedes, pendant qu’il est encore temps.

«Disons que je m’en souviendrai toute ma vie! Une de mes premières nuits sur Enola, et paf! Un mec qui fait des stripteases! C’était toute une soirée, j’ai un peu trop fêté moi aussi, bien que je n’ai pas tant bu. La musique et la fatigue m’ont mis totalement par terre.»

Je continue de sourire, plus doucement. Malgré tout, ces lignes me viennent facilement. C’était plutôt comique de le voir se dandiner sur les tables à moitié nu.

«Je me suis bien rincée l’œil,» j’ajoutai avec un clin d’œil malicieux, mais non sexuel.

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Lun 7 Oct 2013 - 18:09

Oh, déjà-vu!

Insctincts {pv. Mercedes 1380362608-alexgi

Mais... Mais... Mais elle m'emmerde cette fille! Du calme. Elle ne veut pas aller dans mon sens, elle ne veut pas s'énerver, peut-être ne le fait-elle même pas exprès. Peut-être qu'elle est réellement naïve. Non. Les filles vraiment cruches ne la ramènent pas comme ça, en générale, si elle eut été vraiment niaise, elle se serait laissée caresser par mes piques camouflées en semblant de compliments. Victoria -ah oui, voilà, c'était ça son nom, d'autres bribes me revenaient désormais-, était très sûre d'elle. Le psychologie inversée élémentaire ne marcherait pas sur elle, car à vrai dire, elle s'était mise à jouer le même jeu. Elle me re-détaille la soirée mis à part la partie qui serait susceptible de m’intéresser et qui me faut me souvenir. Parce que peut-être, peut-être que c'est vrai à la limite, peut-être n'y avait-il vraiment eu qu'un stip-tease ce soir là mais alors, pourquoi sa tête plus que celle d'une autre fille me reviendrait... Ce n'est pas juste parce qu'elle est mignonne, mais parce qu'il y a autre chose. Et elle savait, elle me cherchait. Victoria était plus maline que je ne l'aurais cru, c'était un foutu renard. Elle était sur son terrain et donc, il fallait en changer, subtilement. Je souriais, maintenant, presque aussi naïvement qu'elle, il n'y avait que du faux.

« Rassures-toi j'étais vraiment trop beurré. Je ne suis pas vraiment chipendale donc tu n'en auras pas d'autre, dommage. »

C'était pas vraiment ça mon métier, pas du tout, même. Je préférais passer mon temps à découper la chair tendres de personnes qui avaient les choses les plus folles à cacher, de la manière la plus violente... Des gens qui pensaient s'en sortir toujours si ils ne disaient rien, parce qu'ils sont persuadés de leur innocence. Oui... Des gens exactement comme Victoria en fait! Je n'avais plus l'air naïf du tout, j'étais passé en mode «méchant», ma proie était juste là, je ne la craignais pas, c'est elle qui allait me craindre quand je commencerais à poser les questions.

« Mais... Vraiment, tu es une touriste? Pourquoi es-tu à Zazambes, déjà? Suis-je bête, en tant que touriste, tu dois être là pour bronzer! »

Elle était pas là pour me revoir, en tout cas, j'avais bien compris. Tout cela devenait étrange, des bribes me revenaient mais rien que je ne pouvais déchiffrer, aussi, cette fille faisait tout pour paraître une parfaite innocente... Mais quel genre de touriste libertine dans son genre se ramène à la table d'un presque-inconnu de très mauvais poil sans avoir une idée derrière la tête? Je n'étais pas aimable avec elle, mais elle restait, c'est donc qu'elle avait une très bonne raison.

« Ou alors, c'est autre chose. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais à Enola? Avec ce qui se passe en ce moment, toutes ces conflits pas vraiment glorieux, je continue de ne pas trop comprendre pourquoi les touristes se précipitent en toute saison... C'est risqué. »

Pas glorieux pour la Résistance, hein, soyons bien clairs. Enfin, ça, Victoria allait le percevoir comme elle voudrait. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien me faire si elle pensait que j'étais pro-Régime à fond? Je n'avais qu'à la jouer neutre. En fait, je réfléchissais à voix haute en m'écoutant parler, ma réflexion cheminait au fil de mes mots. Mon sourire s'élargit quand je trouvais une nouvelle piste.

« Ou alors... Est-ce que c'est le conflit qui t’intéresse? Tu aimes peut-être le risque, Victoria? »

J'avais posé mes coudes sur la table et observais ma voisine par dessus mes mains jointes, le bon cliché du méchant trop curieux en veux-tu en voila. Je cachais aussi mon sourire s’élargissant de plus en plus dangereusement... Je ne pouvais quand même pas lui arracher un ongle ici, ça ne va pas.

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Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Mar 22 Oct 2013 - 1:23

Instincts"feat. Mister Nagel"

Il pose des questions, ce qui est bien normal. Mais il est de si mauvaise humeur que je me méfie de chacune d’entre elles. Je continue mon jeu, calme et à moitié reposée contre mon dossier, caressant la tête de Kinu. Lui aussi se montre acteur à ses heures et ne laisse rien paraître de son envie de déchiqueter le jeune homme en morceaux. Sa cruauté tentaculaire me passe dessus alors que je sens son regard scruter mes moindres recoins, à la recherche de la moindre raison de me tailler en pièces. Il n’attend que l’occasion. Au final, je ne suis qu’une fille comme les autres à ses yeux. Il doit avoir soif de sang. Comment ne pas lui fournir l’occasion, quand au final, je suis exactement ce genre de fille qu’il voudrait voir sur sa table de torture? Coupable, je suis coupable. Mais pour eux, pour moi, pour mes Pokémon, aussi, je dois continuer à jouer. Calculer chacune de mes actions dans le but de m’éviter les pires souffrances. Chaque seconde s’écoule au prix d’une lutte intérieure invisible pour les autres, mais qui prend des ampleurs dévastatrices en moi. Je finirai certainement épuisée de cet échange, si ce n’est pas tout simplement morte. Je prie toutes les divinités que je connais pour m’en sortir. Si les choses doivent déraper, je serai prête au moins. Dommage que je ne porte pas d’arme. Je devrai compter sur mes Pokémon. Malgré tout, je ne me laisserai pas faire. Pas sans avoir combattu.

Je préfère ne pas penser à la suite pour bien me pencher sur le moment présent, là où chacune de mes actions compte. Je me rassure en me disant que j’ai passé tant de temps à jouer Victoria Hills que j’ai presque fini par me croire. À chaque occasion qui se présentait, j’ai joué la comédie. À présent, alors que le stress me ronge l’estomac, je sais que je peux compter sur toute cette pratique pour ne pas m’effondrer devant lui. Même que je continue à sourire, malgré mon agacement face à ses questions stupides. Pense-t-il vraiment que son petit conflit est le centre de l’univers? Il doit se prendre très au sérieux. Qui dit grand égo dit petite… Enfin, vous comprenez. Peu importe ce qu’il cache dans son pantalon, ce dont j’ai peur se cache plutôt dans sa poche. Un couteau. Bon, ce n’est pas un pistolet, mais il pourrait bien m’infliger quelques blessures mortelles s’il sait bien s’en servir. Je me penche dans mon sac et en ressort mon étui à Badge, que j’ouvre pour montrer fièrement celui qui y est accroché. Je me félicite d’avoir poli l’objet brillant la veille, ainsi il illumine presque au soleil. Je referme la boîte aussitôt pour éviter d’aveugler mon interlocuteur.

«Je suis ici pour la Compétition. Mon père est décédé cette année et il a formulé le souhait de me voir suivre sa voie en tant que dresseuse. Ça n’a pas été très facile pour moi comme c’est encore nouveau, mais je m’y fais et j’ai même obtenu un premier Badge.»

Je souris avec facilité, cette fois. Je repense à mon match, si difficile, si éprouvant. La façon dramatique dont je me suis écroulée à la fin, quand tout s’est terminé. Kinu se retourne vers moi avec un regard fier. Il aurait bien souhaité se mesurer à Aline, lui aussi, mais comprend mon choix de l’écarter en raison de sa faiblesse face à son type de prédilection.

«Je suis à Zazambes pour prendre un peu de soleil, c’est vrai,» avouai-je avec un sourire coupable. «Par contre, j’avais dans l’intérêt de combattre le Champion de la ville… avant de réaliser que je ne fais pas du tout le poids! Je m’entraîne donc un peu avant de considérer le combat.»

Cette fois, je ne mens pas du tout. Je crois sincèrement que le redoutable Sky Vassily, Champion de type Combat de la ville, me détruirait aisément après avoir vu Solène, si puissante, s’en tirer avec peine contre lui. Comme je n’arrive pas à la cheville de ma protectrice, je sais déjà que Sky me mettrait la raclée de ma vie. Je préfère passer à la prochaine Arène et revenir en étant certaine de mon coup.

«Je dois aussi dire qu’après Baguin et Vanawi, je préfère le calme de Zazambes… si on peut appeler cette ville «calme». Je préfère me tenir loin du feu du conflit, même si je ne peux m’empêcher d’entendre des nouvelles par-ci, par-là.»

Je grimace en ayant l’air réellement traumatisée par ce qui se passe sur l’île. J’espère que ce sera suffisant pour éloigner ses soupçons. Bien que j’en doute, vu son humeur.

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Sam 26 Oct 2013 - 0:06

Oh, déjà-vu!

Insctincts {pv. Mercedes 1380362608-alexgi

Elle commençait sérieusement à me les briser menues celle-là, avec ses airs de fausse prude toute joyeuse et fière d'elle. Fière de me résister encore et encore et de ne pas craquer sous mes questions destinées à l'ennuyer le plus possible. Et elle, elle riait à nouveau, souriait, me montrait son badge volonté donc je n'avais strictement rien à branler, je n'arrivais même plus à lui lancer de faux sourires, maintenant. Je riais jaune, c'est tout. D'ailleurs, à quoi bon jouer la comédie maintenant qu'elle devait avoir compris que j'étais dans le camp des méchants?

Bien, tu te justifie de ta place dans la compétition avec ton joli badge, ça me fait une belle jambe! Ton histoire de fifille a papa ne ferait même pas pleurer une vielle dame aux chats qui habite au fin fond du village de Trifouillis-les-Qwifish-sur-Mer dans sa chaumière... Non, vraiment, tu aurais pu être crédible, mais je n'ai tellement rien à foutre de tout ça et j'ai tellement plus envie de te faire souffrir en ce moment même que... Tout ce que tu dis peut-être retourné contre toi ma chère! Je vais continuer à jouer ton jeu, même si je suis sur le point de te foutre ton joli minois sur la table et d'entailler délicatement ta peau de pêche, au diable la foule, les gens sur la terrasse... Quoi, je frappe les femmes, moi? Et alors! Mon soupir sonore s’évanouit dans l'air avant que je réactive mon masque de gosse de riche hypocrite.

« Quelle histoire touchante... Tu devais vraiment aimer ton père au point de faire ça pour lui. »

Sous-entendu, je trouvais ça débile de ne pas le faire pour soi. Il y avait un pointe de mépris dans mes paroles, c'était forcé : moi et papa, ce n'était pas vraiment aussi mignon. J'avais paumé une dent à cause de mon paternel adoré, et pas mal d'autres trucs plus importants, au niveau de la santé mentale, aussi. Mais là n'est pas la question. De toute façon, même pas sur que ses propos valent le coup d'y accorder le moindre crédit. Oh que non. Je roulais des yeux quand elle repris la parole quand elle parla de ses vacances, et éclatais de rire quand elle évoquait le champion de la ville. Un vrai rire, vraiment pas forcé. Sky. Ah, la bonne rigolade, j'aurais dû me douter qu'elle pensait l'affronter tôt ou tard mais vraiment... Si elle savait à quel point le monde était petit. Si elle savait que pas plus tard que la nuit dernière on s'était joyeusement éclatés dans son jardin qui lui servait également de terrain d’entraînement? Je riais franchement, et effectivement, qu'elle le battre est totalement irréalisable! Oui, Sky était mon ennemi, mais après ce qui s'était passé entre nous, j'avais étrangement plus envie de prendre son parti à lui que celui de Victoria. Elle ne me faisait même plus envie. Elle n'avait qu'a pas me donner envie de la torturer, d’abord, c'est l'un ou l'autre. Ah! Je me demanderais ce qu'elle choisirait si je ne lui donnait le choix entre le sexe et la salle de torture! Je n'avais pas fini de rire si en plus j'avais ce genre de pensées, décidément... Enfin, il valait mieux que je cesse un peu mes enfantillages et que je redevienne sérieux. Je m’éclaircissait la gorge sans prendre le peine de justifier mon hilarité... Après tout, mes histoires de fesses ne regardaient que moi! Et me voir rire aussi fort d'elle la heurterait forcement un peu dans son amour propre. En revenant au calme, mon agacement revint aussi, je devais me concentrer, trouver comment la déstabiliser.

« Mettons donc ce conflit de côté, dans ce cas, hm? Tu as des choses potentiellement plus intéressantes à me raconter, pas vrai? Enfin, je n'irais plus par quatre chemins, je t'ai dit mon nom l'autre soir, tu te souviens... Qu'ai-je dit d'autre? »

Ma tête reposant de nouveau dans main, je m'étais avancé un peu plus vers elle, avec un air innocent et un peu mielleux. Mais mes paroles n'en restaient pas moins fermes et tranchantes. J'entrais dans le vif du sujet et j'avais adressé un furtif regard à ma Granbull qui saurait quoi faire si Victoria tentait de prendre la poudre d'escampette en utilisant son Crocrodile.

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Mer 30 Oct 2013 - 20:40

Instincts"feat. Mister Nagel"

Pauvre Alexander Nagel. Il joue si mal la comédie que j’ai l’impression d’avoir avalé une tasse de jus de citron. Vous savez, quand vous avez ce goût amer/sûr au fond de la bouche, qui chatouille la mâchoire. J’appelle ça un mauvais pressentiment. Rien de bon ne peut ressortir de ce mec, sérieusement. C’est une plaie de la pire espèce, même s’il a quelque chose de parfaitement… humain. Humain, ouais, à s’étouffer dans sa frustration d’une mauvaise journée, une frustration qui dépasse ma petite personne. Moi, je ne suis que l’objet, la fille sur qui il se défoule. C’est lassant. Je ne dois pas prendre personnel, je ne dois pas laisser Mercedes le remettre à sa place comme il le mérite, non. Ça ne servirait à absolument rien que de finir en pièces détachées et éparpillées aux quatre coins d’Enola. De toute façon, j’en ai vu d’autres, des imbéciles imbus d’eux-mêmes qui s’amusent au dépends des autres. J’ai appris à m’en détacher, en grande partie. Si au moins il me portait un certain intérêt sexuel, je pourrais au moins jouer là-dessus, mais j’ai les mains liées. Il a l’air très motivé à me faire du mal. Pauvre petite Victoria, en effet. Avec son père décédé dans une touchante histoire. Oui, c’est vrai, mais cette histoire est mienne presque autant que la réalité.

«Je l’aimais beaucoup oui, même si nos relations ont toujours été instables. C’est pourquoi j’ai décidé de poursuivre son rêve. Pour me rapprocher de lui… Enfin, c’est difficile à expliquer.»

Je tente de ne pas penser à mon père. Il me manque cruellement, même si j’ai toujours été capable de m’éloigner de ma famille sans crainte. Peut-être que ma vie pèse dans la balance, je me dis que j’aimerais bien le revoir une dernière fois avant de mourir? Alexander revient à la charge, cette fois, il ne prend pas quatre chemins. Pas de panique. Cette question devait venir tôt ou tard et je me suis préparée mentalement avant même de le revoir. Il n’est pas le seul à qui j’ai tiré les vers du nez, ainsi je suis prête à toute éventualité. Malgré tout, je peine à garder contenance et m’empêcher de trembler. On se concentre, Mercy, on se concentre. Un petit dérapage et je suis totalement cuite. Je pense rapidement à ma réponse quand je suis interrompue par un serveur qui s’est approché, en voyant que je viens de m’asseoir. Il est plutôt beau gosse et surtout, il arrive pile au bon moment pour me permettre de réfléchir d’autant plus à ce que je vais bien pouvoir dire à Alex. Il nous fait un sourire affable avant de s’adresser à nous :

«Désiriez-vous quelque chose, mademoiselle? Autre chose monsieur?»

«J’aimerais bien un café pour emporter, si c’est possible?

«Oui bien sûr!»

Je me retourne vers Alex, avec un sourire.

«Désolée, je vais devoir partir sous peu, j’ai un rendez-vous dans moins d’une demi-heure.»

Pour appuyer mes dires, je tapote la tête de Kinu qui grogne devant cette marque d’affection, ce à quoi je répond en tirant la langue. Puis je fais mine de réfléchir, avant de répondre à sa question :

«De quoi on a parlé l’autre fois? Bah… tu sais ça fait un moment, hein, genre… un mois de ça? C'était quand j'étais encore à Baguin! J’avais pas mal bu, moi aussi, à vrai dire. Je pense qu’on a dit un tas de conneries. Je t’ai posé quelques questions sur l’île, comme j’étais encore peu familière, et tu m’as aussi dit que Baguin était une ville infestée de rebelles ou un truc du genre. Enfin, c’est un peu flou, tu me pardonneras.»

Le serveur revint avec les cafés et j’ajoutai du sucre et du lait au mien en ayant l’air pensive.

«Pourquoi cette question, au fait? Je veux dire… Je ne pense pas que tu m’ai dit quoi que ce soit de mal.»

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Dim 3 Nov 2013 - 20:36

Oh, déjà-vu!

Insctincts {pv. Mercedes 1380362608-alexgi

Victoria, si elle disait bien la vérité, voulait suivre les pas de son cher papa là ou je faisais tous pour ne pas ressembler au mien. Mais parait-il qu'on finit fatalement par mettre le pied dans l'engrenage et qu'on finit par oublier qu'on est bien l'enfant de ses parents. Qui marche dans les pas de son père épousera sa mère, et vice-versa, comme disent certains imbéciles. Si un jour je me retrouve avec une nana qui ressemble à mamounette, c'est que je serais tombé très très bas. Alors autant dire que voir Victoria si heureuse de dire qu'elle aimait son papa décédé, ça me donnait envie de gerber. Je crois que j'avais eu la petite par mon coup suivant. Pendant quelques secondes, elle ne dit rien puis le serveur arriva pour mettre les pieds dans le plat. Merde! Mes doigts se mirent a tapoter nerveusement sur la table alors qu'il demandait si tout allait bien, et bava bien naturellement sur la jolie Victoria qui lui faisait de l’œil... Un appel à l'aide? Je lançais un « Nan » très sec au garçon qui voulait plutôt dire « restes une seconde de plus et je t'étripe », et ma voisine annonça tranquillement qu'elle allait partir...

« Tellement dommage que tu partes déjà, on commençait à peine à se connaître. Enfin, maintenant que j'ai ton prénom et que je n'oublierais pas ton visage... J'espère te retrouver plutôt facilement. »

C'était un avertissement camouflé en inquiétude nécessaire... Si elle me cachait autre chose sur son identité et que je le découvrais, ça aller chauffer très fort. Et pas pour ses fesses, mais pour ses ongles, ou ses bras, ou ses jambes, ou plains d'autres endroit ou ça fait mal quand on nous coupe. Puis quand le garçon fut parti préparer le café, voilà qu'elle noyait le poisson. J'étais exaspéré, elle continuait de tourner autour du pot pour gagner du temps. Facile, maintenant qu'elle était quasiment sûre de pouvoir partir tranquille. Le serveur et son rendez-vous -faux ou non- avaient eu bon dos. Si elle avait repris un semblant d'assurance alors... Il suffisait de lui faire perdre pied à nouveau.

« Des rebelles? A Baguin? Ben c'est pas un mystère que cette ville a pris cher à cause du conflit, du coup, c'est normal que certains veuillent leur revanche, hein. Donc, évidemment, y'a profusion de vengeurs, là-bas. Étrange que les émeutes ne soient toujours pas avortées d'ailleurs, je pensais que le Régime n'était pas mauvais pour calmer ce genre vagues et pourtant... En fait, ces gens veulent vivre, c’est indéniable, et légitime, après tout! »

Le serveur me coupa de nouveau en arrivant avec les consommations. Ah, lui, alors, si je le croisais dans une ruelle sombre la nuit, je crois que je ne résisterais pas... D'ailleurs, il en allait de même pour Victoria, elle n'avait pas intérêt à me recroiser la nuit. Qu'elle se tienne pour dit que le soleil d'or était son ami et la lune argentée celle qui pourra jeter sur son corps un blanc linceul. Et au point ou nous en étions, nous avions autant de choses à reprocher l'un envers l'autre. Aussi, ce conflit ne pourra être solvé par une bonne vérité qui éclatera comme nous avions tendance à mentir comme des arracheurs de dents! Et comme apparemment, j'aurais pu dire de mauvaises choses, ben autant m'en justifier comme on était en train de jouer aux cons, là!

« Tu as sûrement raison, on me dit souvent que je vois le mal partout. Mais que veux-tu, on ne se méfie peut-être pas assez, par les temps qui courent... On est pas à l'abri de se retrouver avec un couteau planté dans le dos! Pas vrai... Pas vrai? »

Mon regard s'était mis à briller et mon sourire s'était élargi en prononçant le dernier « pas vrai », si là, elle ne voyait pas clairement mon avertissement, ben elle était bouchée. Je la laissais partir mais j'espère qu'elle allait réfléchir à tout me dire immédiatement si je la recroisais.

« Enfin... Pardonnes-moi si je t'ai paru un peu brusque, j'avais envie de m'assurer que tu n'étais pas louche... Le problème quand tu vas en boite bourré, c'est que tu ne te souviens pas du plus important, et en te revoyant, je ne savais pas vraiment a quoi m'attendre! Mais tout bien réfléchi, tu n'as vraiment pas l'air méchante. »

Ben non, comme en réalité, c'est moi le méchant! Elle, c'est juste la pauvre innocente pas si innocente. J'en fais peut-être une affaire personnelle mais peu importe : seules les réponses importent. Comme elle ne s'était toujours pas levée, je ne savais si c'était pour sauver les apparences ou par politesse, j'allais la pousser un peu. Car au fond, ça de venait pénible de l'avoir dans mon champ de vision.

« Eh, ne rates pas ton rendez-vous... »

Sujet: Re: Insctincts {pv. Mercedes Mer 6 Nov 2013 - 16:24

Instincts"feat. Mister Nagel"

Je ne suis pas dupe. De toute façon, il ne pourrait avoir été plus clair. J’ai intérêt à faire attention ou il me passera sur le corps, et pas de la façon agréable. Au contraire. Je persiste à penser cependant que je l’ai croisé dans un mauvais temps, une mauvaise journée, et que son dévolu démoniaque s’est porté sur moi plutôt qu’une autre. De la malchance. Au final, je regrette de m’être approchée. Je regrette d’être venue dans l’espoir de quêter plus d’informations auprès de lui. Mais dans la peur sordide qui me colle à la peau, je n’ai même pas réussit à tourner la situation à mon avantage. Pas réussi à être l’interviewer et lui celui qui me crache les vérités. Je suis trop figée en mode survie, à tenter de calmer le flot de mes émotions. J’ai l’impression que je vais craquer d’un moment à l’autre, me sauver en courant et balancer ma couverture à tous. Vraiment, si j’étais Victoria Hills, je ne devrais pas le craindre. Je ne saurais rien de ses activités au sein du Régime. Alors doucement, doucement Mercedes. J’ai déjà ouvert ma porte de sortie avec ce rendez-vous et je m’empresse de terminer mon café en vitesse, menaçant de me brûler la bouche au passage. Vraiment, je n’ai pas besoin de plus d’éléments de stress en ce moment, donc la caféine aurait peut-être du être évitée. Malgré tout, la boisson chaude m’emporte un peu de réconfort.

Alexander finit par s’attarder sur le sujet lancé pour justifier nos discussions à Baguin. Je vois alors qu’il n’est pas aussi fou de penser que son petit Régime chéri a toujours la réponse à tout. Même qu’il trouve… normal le fait qu’on s’insurge? Je ne suis pas certaine de le suivre. Je le pensais fidèle, comme un petit chien chien à son maître avec ceux qui l’ont engagé. Peut-être qu’au final, je me trompe. Je réalise que je l’ai peut-être mal jugé depuis le tout début. Au final, il est peut-être un esprit libre, un vagabond qui profite de l’ascension fulgurante de l’organisation armée qu’est le Régime afin d’assouvir ces propres desseins. Mais quels sont ses buts réellement? Il me paraît tellement étroit d’esprit, tellement centré sur lui-même que je peine à l’imaginer en train de construire plus grand que sa petite personne. Je suis trop terrifiée à l’idée de passer entre ses mains pour réellement l’analyser. Je perds la tête et mes capacités n’analyse et de déduction m’ont désertée. Laissant seulement une gamine effrayée dans son passage. Et il continue, il s’acharne et son manège fonctionne à merveille, du moins, à l’intérieur.

À l’extérieur, Victoria assure toujours aussi bien, bien entraînée grâce à des années passées à cacher ma vraie identité, dans les divers pays en guerre visitées pendant mes voyages journalistiques. Malgré tout, Enola… Enola est un sale nœud. Je me sens prise un peu plus chaque jour. Emportée dans le flot de violence dont je veux me départir et qui pourtant, revient chaque jour à la charge.

«En même temps, je peux te comprendre, un peu. Je ne suis ici que depuis quelque temps et déjà, la situation sur l’île m’affecte moi aussi, même si je me tiens dans les paradis pour touristes comme ici, à Zazambes! Et t’en fais pas, Alex, tu es tout pardonné!»

Je lui adresse un sourire qui paraît sincère. Un encouragement profond à continuer à penser qu’en fait, je suis une chic fille. Ce qui est le cas, quand on y pense. Je n’ai rien de bien méchant, mais la curiosité s’avère rapidement un vilain défaut, surtout pour des garçons comme lui. Qui ont beaucoup à cacher. À ma plus grande surprise, il finit par me chasser. Ainsi, il en marre de jouer. Je regarde ma montre et fais une grimace.

«Oui, en effet, il est temps de partir. En tout cas c’était sympa de te revoir, prends bien soin de toi!»

Je glisse un billet au serveur accompagné d’un clin d’œil, avant de me retourner vers Alex et de lui adresser un signe de la main. Je me faufile ensuite entre les tables et disparais par les grandes portes de l’hôtel. Là, j’attrape mon téléphone et appelle chez les Weber, où Solène me répond.

«Oh, Arceus merci, Sophia, tu me réponds tout de suite! Je vais être en retard pour mon rendez-vous, tu penses que tu pourrais m’envoyer un transport?»

Quelques secondes plus tard, dans l’allée sombre dans laquelle je me suis réfugiée, Galia apparaît, prend ma main et nous disparaissons aussitôt. Mes pieds se prennent dans l’herbe devant la maison familiale et je titube avant de me retrouver à quatre pattes sur le sol, à rendre mon café. Kinu derrière moi, tient mes cheveux, l’air inquiet. Tremblante, l’estomac renversé, je me laisse choir sur le côté, dans l’herbe, tandis que des pas se font entendre dans les herbes. Mon regard s’est perdu au loin, vers la mort certaine à laquelle je viens d’échapper.

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