« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Une image vaut mille mots [OS]

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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Une image vaut mille mots [OS]   Une image vaut mille mots [OS] EmptyMer 9 Sep 2015 - 5:40


Une image vaut mille mots
 

Relevant le visage, je laisse la douce brise venir caresser mon visage. Un puissant soleil vient aussitôt réchauffer mes joues, sans pour autant être capable de faire naître un sourire sur mon visage. Alors qu’habituellement ces caresses de la nature auraient suffit à me rendre de bonne humeur, aujourd’hui, je m’en sens incapable. Ce n’est pas la tristesse qui envahie mon cœur, aujourd’hui, mais cela s’en rapproche. Depuis quelques jours j’anticipe cette journée, craignant de me retrouver dans un état lamentable, et pourtant, ce n’est qu’une vilaine lourdeur qui m’envahie, plutôt qu’un grand désespoir. D’ailleurs, je me suis même étonné à me trainer les pas jusqu’ici, dans cette petite zone verte de la capitale, à venir prendre place sur un petit banc où je viens parfois diner, lorsque le cœur m’en dit. Mais si je suis venu ici, aujourd’hui, ce n’est pas pour diner, ni même pour partager quelques miettes de pain avec les Roucoups du coin. Non, bien que mes amis volatiles soient au rendez-vous, je n’ai amené aucune tranche de pain rassit pour les rassasier aujourd’hui.

Sans même baisser mon regard, je laisse mes doigts caressent la reliure de l’imposant livre posé à mes côtés, abimée par l’usure et le temps. On peu aisément y lire les traces du temps et des trop nombreux voyagements, et pourtant, celui-ci n’est pas moins précieux à mes yeux. Hésitant d’abord, je finis par glisser le livre sur mes genoux, sans toutefois me décider à ouvrir ce dernier. Si les années m’ont habitué à effectuer ce rituel, celles-ci n’ont en rien rendu la tâche facile. Il me faut bien quelques respirations et quelques minutes avant d’enfin me décider à l’ouvrir, découvrant aussitôt quelques images que je connais par cœur. Je n’ai même pas à les regarder que je connais déjà leur contenu. Sur la première se trouve un petit garçon, assoupi contre sa mère, au bord d’un lac, alors que sur celle d’à côté, ce même jeune garçon et son père font de drôles de grimaces à la caméra. Alors que je tourne les pages, je n’ai pas non plus à regarder pour savoir que repose contre le papier du livre une autre image montrant le père et la mère sourire à peines dents, alors que leur fils revêt un costume de clown, sans doute pour cet Halloween qu’ils avaient passés aux États-Unis. Et je n’ai pas à baisser les yeux pour sentir une larme solitaire couler contre ma joue, alors que mes doigts caressent avec délicatesse cette image où cette même petite famille lance quelques arachides aux singes d’un zoo. Ces photos, je les connais dans les moindres détails, et pourtant, elles me font toujours autant d’effets. Elles me laissent toujours cette impression que ces pages ne sont pas assez garnies. Qu’il devrait y en avoir tellement plus. Que cet album devrait avoir des amis. Bien d’autres livres où seraient classées encore de nombreuses photographies. Où résideraient les restes de souvenirs que nous refuserions de laisser derrière nous.

Le cœur lourd de souvenirs, je laisse mes doigts se promener contre les pages, les faisant tourner dans un rythme lent, me remémorant chacun de ces moments heureux passés en famille. Je me souviens particulièrement de l’un d’eux, immortalisé dans une nouvelle image que j’ose enfin regarder. Mon regard croise celui d’un jeune garçon, pétillant. Le jeune châtain se tient bien fier, aux côtés de son père, un large poisson entre les mains. Le dernier pêché au bord de ce lac. Mon regard parcourt les moindres détails de l’homme à ses côtés. Ses traits semble vieillis, porteurs de fatigue, et pourtant, un large sourire vient encore éclaircir son visage ridé. Et alors que je m’apprête à tourner la page, je m’arrête dans mon mouvement. Car je sais bien que cette photographie marque la fin d’une étape. La fin d’une vie. Ce fut la dernière que nous avons pris avant le décès de mon père. Avant que ma vie ne change à tout jamais. Je sens une nouvelle larme glisser contre ma joue, s’accompagnant d’un frisson qui me parcours le corps. Je n’ose plus regarder les photos, qui semblent avoir perdu quelque chose. Les sourires ne sont plus aussi lumineux, et surtout, le sien n’y est plus. Lui qui pourtant savait nous contaminer de son fort rire. Lui qui savait toujours sortir la bonne blague au bon moment. Lui qui savait toujours nous remonter le moral. Papa… Cela fait bien huit ans que tu n’es plus là, et pourtant, j’ai l’impression que la douleur est encore présente chaque jour, enfouis au plus profond de moi, ressurgissant à chaque fois qu’une année s’ajoute au calendrier. À chaque fois que je me dis qu’il me faudra passer une autre année sans toi. Toi qui étais un modèle pour moi, un phare, une présence réconfortante, tu n’es plus là. Tout comme maman, tu m’as laissé dans ce monde, où je dois à présent me débrouiller sans aide. Où je dois me réveiller seul, chaque matin, et me recoucher tout aussi seul lors de la tombée de la nuit. Et même si tu m’avais assuré que tu veillerais toujours sur moi de là-haut, papa, je ne peux m’empêcher de me sentir seul, dans ces moments-là. Mais je sais que ce n’est pas ta faute. Toi et maman, vous m’avez offert la plus belle vie qu’il soit possible d’avoir. Et même si tu me manque énormément, je sais qu’avec ce bagage, il me sera possible d’avancer une année de plus. Jusqu’au trois septembre prochain…

Fermant les yeux, je tourne les pages, laissant défiler sous mes doigts d’autres images que je connais tout autant. Alors que les photos défilent, les sourires des deux autres commencent à revenir. Puis vient s’ajouter au duo une petite tortue bleue, qui viendra faire revivre les étoiles dans leurs yeux. Les moments heureux se multiplieront, jusqu’à ce que les pages deviennent blanches. Jusqu’à ce qu’à nouveau, une étape soit marquée. La dernière étape, à en croire le vide laissé contre les pages. À en croire ce blanc vieilli, la vie ce serait arrêté, après cette dernière image. Sauf que la vie ne s’arrête pas. Mon père et ma mère ne sont peut-être plus de ce monde, et ils ne paraitront peut-être plus sur les photos, mais cela ne marque pas pour autant la fin. Rouvrant les yeux, je laisse glisser mon regard sur le banc, où est posée une petite photographie, que je ramasse avec délicatesse. Dessus y figure un groupe de jeunes adultes qui n’ont, aux premiers regards, rien en commun. Sauf que comme le trio présent au début du livre, ces jeunes font partis de la même famille. Et ils seront ceux qui continueront de forger des souvenirs.


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