« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 PRIÈRES (Part I) - Angela

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Adélia G. Turnac
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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: PRIÈRES (Part I) - Angela   PRIÈRES (Part I) - Angela EmptyMer 21 Oct 2015 - 18:07


Prières - Angela

feat. Requiem
Et le vent oscille dans les branches des hauts palmiers entourant le cimetière aux pierres grises, mornes et tristes. Le ciel d’un bleu limpide où ne paraissent aucun nuage, aucune entrave, le soleil automnal abîmant ma peau de ses rayons insouciants. Insouciant, indifférent que ce portrait d’un jour d’apparence parfaite, une de ces journées qui rendent espoir et joie de vivre. Ces quelques instants où une température agréable, une brise caressante et un ciel dégagé parviennent à chasser la lassitude du quotidien et les peines provisoires qui ponctuent nos existences. Bien sûr, par une journée pareille, les morts reposent de façon solitaire, leur cimetière bâti en leur mémoire vidée de toute présence humaine autre que la mienne qui erre tel un souvenir, brandissant de derrière le grand chapeau qui couvre mes traits un regard amène à ce ciel paradisiaque, aux oiseaux qui osent encore chanter alors que tout en moi se trouve alourdi par le deuil. En passant entre les pierres tombales, j’en effleure la surface rugueuse, les prunelles se noyant déjà dans des larmes retenues à grand peine. Me demandant sans cesse comment l’univers peut-il se moquer ainsi de ma peine de par son soleil enivrant et les douces mélodies des oiseaux. Il me semble qu’il devrait se couvrir de gris, détériorer ces teintes qui m’agressent les yeux, il devrait pleurer avec moi plutôt que de se montrer sous son plus beau jour. Ainsi je présente dans ce cimetière aujourd’hui. Chancelante sous le poids de mon deuil égoïste, un énième depuis plusieurs années, alourdie par mes souffrances que j’ai décidé de plus retenir.

Et toujours la perspective de voir ces tombes se multiplier m’arrache des frissons d’horreur, de nous savoir tous si vulnérables, si bien qu’une première rencontre candide entre trois adolescents pourrait s’avérer la toute dernière. Je repense à mon passage en cette ville, lors d’un voyage d’affaires de ma mère, pendant lequel j’ai enfin été autorisée à sortir, pendant lequel j’ai eu l’impression de vivre pour la première fois. J’ignorais alors que la véritable liberté et celle de se laisser enchaîner par l’amour de ses proches. Car aujourd’hui ma mère n’est plus pour me protéger, pour remettre en cause mes décisions, mes rêves et aspirations, elle n’est plus là pour me dicter comment on fait pour vivre dans ce monde qui ne fait aucun sens, pour me souffler des baisers ou m’adresser ces rares «je t’aime» dans la pénombre de ma chambre avant de dormir, en ces quelques instants où elle s’autorisait à le dire. Elle n’est plus là avec sa force magistrale, son envie furieuse de se battre et de survivre. Tout comme papa, son sourire lunatique, sa douceur et ses mots toujours justes, ses grands câlins qui faisaient disparaître tous les monstres de placard au monde, et son rire avec lui. Ma tante Claire et ses regards énigmatiques, son cœur d’enfant et sa voix mélodieuse qui me berçait les nuits de cauchemars. Et May… May…

Je frissonne à l’idée. Celle qu’aujourd’hui elle approche l’âge adulte, que je n’ai pas eu le loisir de la protéger, d’être présente pour elle, de la voir grandir et s’épanouir. Si seulement elle en a eu la chance. Car encore aujourd’hui, j’ignore tout de son sort, j’ignore ce que ce destin sinueux l’aura épargnée ou si je devrai vivre avec son absence pour toujours. Cette perspective m’écroule finalement, contre la tombe que j’ai cherché, m’y raccrochant telle une bouée.

«Oh Angie, pourquoi il fallait que vous partiez?»

Un gémissement aigu me déchire la gorge quand les sanglots me secouent, les larmes contenues jusqu’à présent s’échappant lourdement de mes paupières closes.

«C’est égoïste. De nous quitter ainsi. Ce n’est pas juste. Vous ne réalisez pas? À quel point on a encore besoin de vous? Ce n’est pas juste, même sept ans après, il n’y a pas moyen de s’en remettre. Alors pourquoi vous? Pourquoi? Pourquoi il a fallu que ce soit vous? Il y avait d’autres sœurs à emporter… Angie j’aurais préféré que ce soit moi plutôt que de vous voir mourir.»

Si seulement je pouvais échanger ma vie pour sauver celle de tous mes proches. Si seulement je pouvais les protéger d’une façon ou d’une autre, mais encore mon impatience me tire un hurlement désespéré.

«Ce n’est pas ta faute. Ni celle de ma mère, mon père, ma tante ou de May. Mais vivre sans eux c’est un couteau en plein cœur tous les jours, c’est insupportable. Et je sais que pour ta famille, c’est la même chose, que tu lui manque, désespérément, que tes sœurs et ton frère tentent d’avancer malgré ce poids. Avancer pour aller où? Je ne sais pas. Sincèrement, je ne sais plus. Il y a des moments où tout me paraît si clair, Angie, puis d’autres tragédies s’abattent, d’autres innocents meurent entre mes doigts sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Alors que me reste-t-il à faire? Accepter? Accepter votre mort? Impossible.»

Impossible. Jamais au monde je ne pourrais accepter la façon brutale dont on m’a arraché mes proches, ou même pardonner. Trop longtemps j’ai été en colère sans l’exprimer et pourtant mon cœur se trouve tout autant entaché par l’envie de la vengeance que mon frère aux idéaux scandalisés.

«Je n’ai pas la force nécessaire pour me battre dans un mouvement qui viserait l’égalité. Ou la conviction exigée pour prendre les armes. Je n’ai pas ça en moi, Angie, la violence. Et je suis convaincue qu’il ne s’agit pas d’une solution. Alors je fais de mon mieux pour rester forte, pour être à l’écoute, soutenir et guérir ceux qui m’entourent, et parfois j’en viens à croire que là aussi, je suis inutile. Ta nièce, je… Je fais tout en mon pouvoir pour aider à la sauver, mais j’ai peur qu’elle ne s’en sorte pas. C’est aussi pour elle que je suis venue aujourd’hui, je suis venue te demander de…»

J’inspire un bon moment. Mes paroles, mes pensées, mes émotions s’emmêlent. Je dois prendre une petite pause pendant laquelle je calme les élans effrénés présents dans ma poitrine, mes sanglots ainsi que ma respiration hachée, ainsi que de sécher les larmes abondantes contre mes joues. J’ai une requête à lui adresser, une prière sincère que je l’espère en mesure de réaliser.

«Je ne sais même pas si tu peux y faire quoi que ce soit, probablement que j’ai envie d’y croire. Je suis venue te demander de sauver la gamine. Ta famille a bien assez souffert, Angie, et ils méritent un peu de paix. Et… et si tu as besoin d’un peu d’aide pour que ce vœu se réalise, tu peux toujours demander à ma mère Eliza, je suis certaine qu’elle t’offrira un coup de main. Elle est très… convaincante lorsqu’elle s’en donne la peine et elle a grand cœur. Même si elle ronchonne, ça lui fera plaisir j’en suis certaine, et peut-être qu’à deux vous pourrez y faire quelque chose.»

Je souris en tentant d’imaginer l’équipe fabuleuse qu’auraient formée Angela ainsi que ma mère, deux femmes inspirantes et qui ont énormément marqué ma vie, pour des raisons divergentes. Ma mère pour sa force de caractère, sa détermination et sa dévotion toujours présentes, ainsi que de nombreuses autres qualités telles que son altruisme. Aujourd’hui j’ai envie d’être une source d’inspiration aussi, pour les autres. Quelqu’un sur lequel on peut compter. Quelqu’un d’apparence sereine, quelqu’un qui aurait conquis sa douleur. Mais j’y suis encore si loin. Avec un soupir apaisé, je décoche à ma ceinture la balle d’un de mes alliés, Requiem, au nom si adapté à la situation. Le spectre s’approche de la pierre tombale avec respect, sachant très bien ce que la jeune femme se tenant devant moi représente à mes yeux. Après tout, il était présent lorsque nous avons affronté sa mère en Amphithéâtre.

«Je te présente Requiem. Il a tenu à venir ici aujourd’hui et nous avons décidé ensemble de procéder à son évolution pour souligner notre prière. Je ne sais pas si ça fonctionnera, mais ce sera comme d’allumer une chandelle.»

Le spectre se retourne vers moi alors que je lui tends la pierre destinée à le faire évoluer. Avec solennité, il s’empare de l’objet qui provoque sa transformation à laquelle j’assiste dans un silence respectueux et tendu par la prière que j’adresse à quiconque sera en mesure de la recevoir et de la réaliser. Une fois la lueur estompée, le Lugulabre entoure la tombe de petites flammes colorés, comme un dernier salut offert par le spectre avant de disparaître entre les tombes. Ce dernier sait qu’il m’en reste à dire à la défunte, et pour cette raison il décide de se retirer et de m’offrir un peu d’intimité. J’en profite pour m’asseoir contre l’herbe devant la pierre où est inscrite son nom, posant devant moi un bouquet de fleurs éclatantes qui en accompagnent d’autres qu’on aura laissé pour elle en son souvenir. Je souris un peu, mes larmes taries à présent.

«Il fait quelques mois maintenant que j’ai appris ta mort et je n’ai trouvé le courage d’affronter ta tombe qu’aujourd’hui. Tu dois te demander ce que je fais ici… C’est vrai, nous ne nous sommes rencontrées qu’une seule fois étant adolescentes. Et pourtant j’ai le sentiment que nous aurions pu devenir de très proches amies toi et moi. Tu m’as tout de suite beaucoup plu. Tu m’as aussi inspiré à poursuivre mon rêve de Coordinatrice en m’offrant ce premier combat, et je ne suis pas prête de l’oublier. J’y repense très souvent, je pense à toi aussi. Puis j’ai appris que je n’aurais jamais la chance de t’affronter à nouveau ou de te connaître d’avantage et ça a été un dur coup. D’autant plus qu’à présent, je connais très bien ta famille et que je ne peux que partager leur douleur.»

Je me tais un instant en revivant l’image de l’expression attristée de Solène à la seule mention de sa jumelle de cœur. Je prends une grande inspiration pour faire passer le noeuf qui s’est formé dans ma gorge.

«Puis, je dois l’avouer, il y a une autre raison. Et je te défends de répéter mon secret, je t’en prie, c’est la première fois que je prononce ces mots à voix haute mais… Je… je crois que je suis en train de tomber amoureuse de ton frère. Et dans un sens, ça m’effraie à un point inimaginable. J’ai l’impression de ne pas le mériter, c’est un jeune homme en or et j’ai aussi peur de lui faire du mal que de me blesser dans cette relation. Alors j’hésite, je n’ose pas pousser plus loin ce qui pourrait avoir lieu. Mais si un jour j’ose le coup, peut-être que nous nous trouverons belles-sœurs toi et moi… C’est plutôt drôle n’est-ce pas? Le monde est si petit, il fallait que nous nous retrouvions d’une façon ou d’une autre. J’ai frappé à ta porte sans le savoir, mais c’est ton frère qui a répondu et maintenant…»

Oui, la vie fait parfois drôlement les choses. Je me surprends à en rire. Peut-être que de là-haut, elle a tout orchestré. Qui sait? Je soupire quelques instants, apaisés par mes confidences. Si Angela ne peut pas entendre, je sais néanmoins qu’elle écoute. Je peux presque deviner sans présence autour de moi, une sensation rassurante.

«Nous y voilà donc. Devant un beau gâchis. Ta famille doit composer avec l’absence d’une sœur et moi avec celle de toute une famille, alors je me dis que nous ne pouvons que nécessairement nous entraider. Je ne prendrai jamais ta place, Angie, jamais je ne pourrais même y aspirer ne serait-ce qu’un instant mais… J’aimerais être présente pour les tiens, pour Tristan au moins, et peut-être un peu plus si la chance joue de mon côté… Ou si j’ai enfin le courage de lui avouer ce que j’ai sur le cœur. Enfin, peu importe, je les ai un peu adoptés je dois avouer, alors qu’ils le veuillent ou non, je serai toujours là, juste à côté, pour les aider au besoin. Je… je veille sur eux, Angie… ou enfin je fais de mon mieux.»

Je me redresse finalement, en caressant sa pierre tombale comme s’il aurait s’agit de son épaule. Je peux presque l’imaginer me sourire.

«Merci d’entendre mes prières, Angie dans tous les cas, et sache que tu es grandement manquée. Adieu.»

Rejointe par Requiem, je rebrousse chemin sous le ciel d’un bleu limpide, le vent oscillant dans les branches et ce soleil aux rayons joueurs. L’univers me semble soudain bien moins impertinent.

(c)Golden
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PRIÈRES (Part I) - Angela

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