« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Mon ikigai [PV Nat]

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Samaël Enodril
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyVen 26 Juin 2015 - 20:08



Mon ikigai


ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



Si ce séjour au l'hôpital lui a bien appris trois choses, c'est que sa schizophrénie ne s'est apparemment pas arrêté, que l'ennuie peut être mortel à ce point, et qu'il ne supporte pas d'être enfermé sans bonnes raisons. Pas que le fait qu'il doive se repose en est une mauvaise, mais même les infirmiers auraient dû s'apercevoir qu'il allait beaucoup mieux et que ce n'était pas en restant bloqué ici que ça arrangerait son cas. D'accord, il est techniquement plus en sécurité dans un hôpital et il y a en principe moins de risques que d'aller à l'extérieur quand on connaît sa soif d'aventure et sa témérité. Mais il ne sent à présent presque plus rien et un rien finit par le lasser. Cloué entre ces quatre murs, il a largement eu le temps de voir les séries et les films qu'il voulait, et même ses jeux vidéos ont été finis plus vite qu'il ne le pensait. Il pourrait à présent même battre le record de Faust et de Natsume. A la prochaine partie de Smash Bros, nul doute que les hérissons seraient surpris, et cette perspective a au moins le mérite de l'amuser.
Mais il s'ennuie de tout. Il en a profité pour passer plus de temps avec les Pokémons de son équipe qu'il a négligé à cause de certains de ses entraînements, mais ils ont aussi le droit à de l'air libre, et à partir du moment où Sam ne peut pas sortir et où ses Pokémons refusent de le lâcher, cela devient assez difficile pour eux, bien que ça soit leur choix avant tout ; mais l'Enodril finit par en culpabiliser. Ses voltiges aériennes lui manquent, ainsi que ses balades dans la nature et les rencontres avec les Pokémons sauvages. Il a eu le droit à quelques rares sorties, mais elles ne duraient pas bien longtemps, et il n'y en avait jamais assez à son goût, alors qu'il se savait presque complètement rétabli et qu'il était donc inutile de le garder. L'idée de fuguer lui était venu, c'est vrai, et il avoue qu'il y a bien une nuit où il a tenté une sortie, mais c'était sans compter sur ses équipiers qui n'étaient pas vraiment d'accord pour laisser leur dresseur s'échapper ainsi de leur surveillance. Il faut admettre cependant qu'il a plutôt été sage avec cette règle de rester dans sa chambre et qu'il était conscient que c'était censé être pour son bien.

Mais il y avait autre chose. On ne pouvait pas dire que son lit était vraiment vide, avec la compagnie de Kuma, Geki, Cheza et maintenant Toboe, qui dormaient avec lui tels des peluches et l'éloignaient de la solitude même quand il était plongé dans son sommeil, mais une certaine présence lui manquait, malgré que ladite présence venait la voir régulièrement et que cette dernière l'aidait même à faire des maths. Néanmoins, il regrette la chaleur que lui prodiguait son petit-ami lors des nuits qu'ils passaient ensemble, et il savait que, avec lui, c'est comme s'il était protégé de tous cauchemars qui voudraient lui nuire et l'éloigner des bras de Morphée. Ce n'est pas comme s'il était vraiment menacé quand il somnolait avec ses Pokémons, mais il avait presque cette impression d'être coupé du monde. En même temps, il se dit souvent qu'il doit faire pitié et être pathétique dans sa situation. Golden le lui a fait remarqué, lorsque le nounours regardait les matches d'arènes à la télé alors même qu'il savait qu'il ne pourrait pas non plus continuer la Compétition cette année. Le voyant si ridicule mais si persistant, sa 'moitié' lui a conseillé vivement de nombreuses fois de ne pas continuer et de s'inscrire le jour où il serait vraiment prêt. Cependant il est bien connu que l'ourson est têtu et il est bien décidé à combattre son grand frère un jour lorsqu'il atteindrait la Ligue.

Natsume...
Il est lâche de ne pas vouloir y penser en ce moment, mais il redoute l'instant où il devra confier à son copain qu'il a tout entendu de ce qu'il lui a confié ce soir-là, et surtout de la discussion qui pourrait suivre. Il sait le lapin aussi borné que lui, et il doit se mettre à prier pour que ses arguments atteignent le japonais, car il n'est lui-même pas sûr que ça suffira à le dissuader de mener à bien son projet. Est-ce que l'éleveur y a seulement repensé depuis ? Est-ce qu'il a trouvé des raisons de ne finalement pas se laisser tenter par une modification de sa mémoire ? Ou est-il toujours convaincu que ça reste la meilleure décision à prendre selon lui ? Serait-ce en fait Sam, qui serait en tort ? N'arrive-t-il pas comprendre le Shimomura au point qu'ils ont une vision différente et qu'il ne sait plus si c'est lui qui prend la bonne résolution ou Natsume ? Mais se faire modifier des souvenirs, ce n'est pas agréable, pas vrai ? C'est ce qu'on lui a dit une fois. Il n'aimerait pas faire subir ça au garçon qu'il aime. Il y a sûrement un autre moyen, se dit le compétiteur. Il n'est pas obligé de souffrir, veut-il se convaincre. Mais est-ce vraiment si simple ? Il le retiendra par la force, s'il le faut, mais pour lui il est hors de question qu'il en arrive à cette finalité. Il ne peut pas faire ça à cause de moi... à cause de nous...
Ses yeux se perdent dans la pièce et finissent par se poser mollement sur son sac. Un éclair dans sa tête passe alors qu'il se souvient tout à coup aussi pourquoi il tenait tant à voir son copain quand il aperçoit le verre de la couveuse qui en dépasse faiblement. Un grand sourire se forme sur ses lèvres alors qu'il imagine avec un regard brillant la tronche que fera Natsume quand il le recevra. Mais il le perd aussitôt en imaginant bien sûr la discussion qu'ils devront avoir avant et, assis sur le bord de son lit, il finit par s'écrouler dessus.

Affalé sur son matelas comme une véritable larve, ce n'est qu'en pensant à Natsume d'ailleurs qu'il se rend compte que son petit-ami est bien la seule personne qui pourrait le retenir au lit aussi longtemps et il n'aime pas se dire qu'une règle qu'il juge inutile désormais puisse le clouer ainsi également. En plus il commence à faire de plus en plus chaud, et il est obligé d'attendre que les infirmières soient passé faire leur vérification quotidienne pour retirer son t-shirt et le laisser respirer sous la température grimpante qui annonce l'été. Il adore son île natale et est depuis habitué à la chaleur, mais il a l'impression qu'elle devient de moins en moins supportable d'année en année au fur et à mesure que la période estivale se rapproche. Et malgré ce qu'on pourrait croire parfois, il garde tout de même un peu de pudeur. La voie libre, il retire donc son haut et scrute la trace de la balle, pas jolie à voir mais qui donne une sensation étonnante chaque fois qu'il l'effleure. Qui dit été dit chaleur, et qui dit chaleur dit feu. Une autre trace en effet, plus visible que celle qu'il s'est faite sur le champ de bataille, se trouve être la brûlure que lui a infligé Sulfura. Il sait qu'il n'a pas le droit d'en être fier ni de s'en vanter car il a fait quelque chose de très dangereux et qu'il a failli y rester, mais il sait d'avance que plus tard ça pourrait lui rappeler des souvenirs de cette fabuleuse aventure.

Perdu dans ses pensées à ce sujet, il se dépêche néanmoins de se lever de son lit et de se mettre au milieu de la pièce. Il exécute un échauffement comme il le fait d'habitude, vérifiant au passage si sa blessure le gêne toujours, et il soupire de soulagement en remarquant que ça n'a pas l'air d'être un frein sans ses mouvements. Il s'entraîne alors ensuite à donner des coups de poings dans le vide et a esquiver face à un adversaire invisible. Mais tout à coup, il trébuche sur quelque chose et tombe. Surprit, il se retourne pour découvrir que c'est Golden Wings derrière lui qui vient de lui faire un croche-pied. Défié du regard par l'autre, l'enolian se redresse pour contre-attaquer mais son 'double' le dépasse en vitesse et lui assène un coup sec et brutal derrière la nuque qui le fait de nouveau chuter. Un peu sonné, il essaye de reprendre ses esprits mais un bruit de marteau-piqueur résonne soudainement dans sa tête et ça ne fait que s'intensifier lorsqu'il essaye de se boucher les oreilles.

Tout à coup, Samaël cligne des yeux et il retourne à la réalité. Les paumes autour de sa tête pour empêcher le son de partir, il se rend compte qu'il a eu une espèce d'hallucination et que le marteau-piqueur n'est en fait que le bec de son Roucarnage qui tape depuis tout à l'heure à la fenêtre en espérant que son dresseur lui ouvre. Car aujourd'hui, l'Enodril est seul. Les Pokémons qui voulaient à tout prix rester auprès de lui n'ont pas encore voulu sortir et il a confié le reste de son équipe à Tristan, refusant que tous ses compagnons sacrifient leur liberté par compassion et fidélité pour lui. Synkro, pour une fois, est absent. Il l'a confié lui aussi à l'Hôte de Pension de Zazambes car ce dernier a de plus en plus de Pokémons ces temps-ci et avec la dose de travail il jugé que son ami aurait plus besoin d'un Pokémon avec Teleport que lui. Si le Weber était plutôt réticent compte tenu de l'état du cadet, il s'est cependant ravisé en se rendant compte que Sam allait déjà beaucoup mieux qu'au début et que peut-être cette pression qu'on mettait autour de lui et cette enfermement l'oppressaient plus qu'il ne voulait l'admettre. Ce n'est pas qu'il faisait peine à voir, ou en tout cas bien moins que lorsqu'il est arrivé à l'hôpital, mais peut-être qu'on exagérait un peu trop sur son état et l'éleveur savait était le plus apte à comprendre que ce n'était pas agréable d'être tout le temps sous surveillance, même si c'était pour notre bien.
Samaël s'approche de la fenêtre en guillotine et ouvre à son oiseau, en secouant la tête après que Tori lui ait fait un signe qu'il ne connaît que trop bien.

- Désolé, mon grand, mais aujourd'hui non plus ça ne sera pas possible.

Dépité, l'oiseau pousse un cri plaintif et bat des ailes plus fortement, amenant une bourrasque dans la chambre du garçon qui panique à l'idée que cela alerte quelqu'un et qu'on le réprimande encore ou qu'on l'accuse d'avoir voulu s'enfuir. Il somme à Pokémon Vol de se calmer mais celui-ci insiste davantage et l'air frais qui balaye les cheveux du compétiteur manque de le faire céder à la tentation qu'il tente depuis plusieurs jours de faire taire. Lui aussi il rêve de pouvoir partir sur le dos de l'oiseau pour recommencer leurs escapades et leurs voltiges aériennes qu'ils aiment tant. Mais s'il n'est pas raisonnable, il sent que ça va lui retomber dessus encore une fois. Mais le regard de Tori, qui apprécie plus tout quand son dresseur lui apprend à faire de nouvelles figures, attrape doucement dans son bec l'un des bras de l'adolescent pour l'inciter à venir. Désireux lui-même de fuguer quelques minutes afin de retrouver les sensations fortes qui commencent un peu à lui manquer, il décide que quelques courts instants dehors ne pourront pas lui faire de mal et qu'il fera en sorte de rentrer avant qu'on ne découvre sa disparition.

- Bon... J'imagine que je peux me libérer pour quelques minutes. Et puis après, j'suis pas en sucre, hé !

Enthousiaste face à cette réponse Tori se met en place et attend donc que son dresseur passe par la fenêtre pour qu'il puisse ainsi le 'kidnapper' quelques instants, le dresseur voulant ainsi prouver également qu'il peut très bien se débrouiller loin de cet hôpital. Il est tellement pressé qu'il en a oublié de remettre son t-shirt ; mais il est également tellement pressé qu'il n'a pas pris bloqué totalement la fenêtre et que, de ce fait, alors qu'il passe la moitié du corps à l'extérieur, la vitre qu'il a ouverte se referme sur lui et il pousse un couinement qu'il oublie de rendre silencieux. Dans sa position, le haut du corps à l'air libre pendouillant presque dans le vide, il a pas l'air très fin. Il essaye tant bien que mal de rouvrir la fenêtre mais il constate avec horreur que c'est un peu plus compliqué que ça en a l'air.

- ... Oups.

Oui, c'est tout ce qu'il trouve à dire dans sa situation actuelle, et il se dit que c'est assuré maintenant que quelqu'un le remarquera.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyDim 28 Juin 2015 - 13:36



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

Trop de choses à dire, et si peu d'idées de phrases pour commencer.
Non, vraiment, depuis décembre, il s'est passé beaucoup, beaucoup de choses. Sa première visite chez la mère de son copain, ses rendez-vous avec Esther Kenway, la conférence, l’agression d'Adélia, puis finalement cette balle qui avait chamboulé plus d'une chose chez lui, ou qui du moins lui avait rappelé certains détails qu'il avait préféré laisser de côté pour ne pas en prendre pleinement compte.
Mais il avait eu du temps pour réfléchir, oui, beaucoup de temps. Ou du moins suffisamment pour que son cerveau hyperactif s'organise convenablement et ne mette au moins plusieurs solutions pour régler les soucis qu'il avait vu naître quand il avait commencé à considérer le problème dans sa totalité. On pourrait juger que cette logique froide, mathématique avant tout, ne pouvait pas être vue comme une solution viable vu que le problème était de nature émotionnelle, et ce serait un jugement totalement véridique. Mais voilà, les problèmes qui sont d'ordre émotionnel ont tous une chose en commun : ils naissent d'un esprit compromis et jamais neutre par définition, qui n'accepte donc aucune autre possibilité que celle qui l'arrange le plus, et pas forcément la plus pratique dans les faits. Mais oui, sinon, ce pavé de texte a une raison d'exister, hein, pour une fois, et c'est lié à la décision qu'avait pris Natsume hier, à vrai dire.
Cela fait quelques temps qu'il a décidé de ce qu'il allait faire, au sujet de sa mémoire. Il a eu du mal, et autant dire que parler avec la personne qui, bien qu'elle était très aimable, allait s'occuper de son cas, lui a fait comprendre toute l'ampleur de la difficulté de ce qu'il projetait. Ce n'est pas rien, ce qu'il a en tête, et très certainement pas quelque chose que l'on fait pour des broutilles. Il le savait auparavant, bien sûr, n'étant pas né de la dernière pluie, mais tout cela avait maintenant dépassé le stade du simple projet : un appel, et ce serait confirmé. Le numéro est toujours enregistré dans son portable, mais l'éleveur hésite encore, plus sur le 'quand' qu'autre chose, en réalité. Comment mentir aux autres sur la raison de son malaise dans les jours qui viendraient, ça, ce serait difficile. Il pourrait bien trouver un prétexte, après tout il n'était plus si nul en mensonge, mais il fallait tout de même qu'il organise tout cela seul, puisque Isaac avait refusé d'en faire davantage pour lui, même si il savait bien que Faust le tuerait si jamais il apprenait ce qu'il se passait et son rôle dans cette affaire. Étrange pour lui de se dire maintenant que c'est quelque chose de programmé, un détail de sa vie et voilà tout.

Encore une fois, il s'étonne des extrémités où il est prêt à aller alors même qu'il y a un an tout juste, il s'était promis de penser avant tout à lui-même et à prendre sa propre vie en main, et voilà qu'il envoyait tout ça en l'air. Dire que cela avait commencé maintenant serait un gros mensonge, bien évidemment, puisqu'il a bien senti les changements au fil des mois, mais la preuve n'est que plus proéminente depuis que Samaël a été hospitalisé. Non, vraiment, si quelqu'un l'ayant connu auparavant l'avait vu être comme il était depuis son arrivée à l'hôpital, il aurait cru qu'il s'agissait d'un jumeau, d'un clone, mais très certainement pas lui tant son comportement aurait pu faire croire qu'il s'agissait d'une personne radicalement différente. Ah, il était loin le sale gosse turbulent et insolent qui taguait des murs avec quelques 'amis' (comprenez 'des gars qu'il croisait vaguement une ou deux fois par jour sur le chemin de son école') pour emmerder le monde. Il avait tout simplement été échangé avec un espèce de chiot dégoûtant, sur-affectueux, attentionné, souriant, tellement bourré de gentillesse qu'il en aurait donné la nausée à n'importe qui de sensé.
Car oui, depuis que son petit-ami était traité ici, il ne manquait pas d'attentions envers lui, que ce soit en allant lui chercher de la nourriture de temps en temps parce que très honnêtement il n'y a pas  grand chose de plus infâme que la nourriture d'un hôpital, en lui ramenant divers jeux vidéo et séries ou, mais ça c'était moins drôle, en l'aidant à ne pas prendre de retard dans ses cours avec quelques cours de mathématiques, avec plus ou moins de réussite car il n'était pas rare que l'attention de l'autre soit moins centrée sur les exercices que sur lui, disons. Mais bon, le japonais savait faire usage de son livre pour frapper quand il le fallait, avec un peu de sadisme sur les bords aussi, peut-être.
Ce n'était pas pour rien, qu'il s'était autant ramolli depuis quelques temps avec lui : la peur de le perdre avait été telle qu'elle lui avait fait mettre de côté une bonne partie de sa fierté. Il lui suffisait de se rappeler rien qu'une seconde de ce qu'il avait ressenti dans cette salle d'attente pour oublier chaque petite once d'hésitation quand il s'agissait de mettre son ego de côté. Enfin, lorsque Faust, pour se moquer de lui, lui avait ramené un costume d'infirmière avec un gigantesque sourire d'enfoiré, il lui avait quand même fait bouffer ses chaussettes, littéralement. Ah, sincèrement, il était très, très content d'avoir un Blizarroi des fois. Il faudrait qu'il imprime la photo d'ailleurs, et qu'il la copie plusieurs fois sur une clé usb, pour avoir un moyen de le faire chanter par le futur, mais c'était une toute autre histoire. Il avait déjà assez de soucis en tête en ce moment néanmoins, alors cela pouvait attendre.

Pour éviter d'inquiéter les autres, il fait comme si tout allait bien. Comme si son cerveau n'était pas un immense bordel d'amertume et de confusion et qu'il arrivait à peine à remettre ses pensées en place. C'est plus simple, en fait, et il n'a pas envie de discuter de quoi que ce soit, jugeant l'avoir déjà suffisamment fait la dernière fois, quand il était venu en pleine nuit pour profiter du fait que son copain était endormi pour pouvoir lui parler sans crainte qu'il ne l'entende. Natsume n'aime pas parler ; il juge cela contre-productif, inutile et embarrassant, bien qu'il n'avouerait jamais la troisième partie. Depuis quelques temps d'ailleurs, il réalise qu'il réussit de mieux en mieux à cacher ce qu'il pense ou ressent, au point qu'il aurait presque été admiratif des progrès de sa poker face si il n'avait pas trouvé ça diablement ironique. Au fond, c'est peut-être de la seule chose dont il est fier, car c'est bien tout ce qu'il peut faire.
À quoi est-ce que ça sert de savoir des choses quand ça n'aide personne... ?
La réponse est si évidente qu'elle lui saute aux yeux depuis un moment, en fait. À rien. Mais ça le fait rire, maintenant. Un rire jaune, désabusé et amer, mais un rire tout de même. Il faut bien se raccrocher à quelque chose, et c'est l'indifférence qu'il a choisi.

« Van, bordel, lâche ces beignets ! »

Le Lockpin leva les yeux au ciel, mais s’exécuta en grommelant alors que son dresseur terminait de faire son sac. Le Shimomura pesta et rangea donc les beignets tout juste achetés et qu'il gardait pour tout à l'heure, ayant prévu de ramener de quoi grignoter. Même si il passait assez souvent lui rendre visite, bien que c'était un peu moins que les premiers jours où il avait longtemps refusé de quitter sa chambre, encore trop sonné par le choc pour être complètement raisonnable, il avait tout de même de temps en temps l'envie de venir à l'improviste, sans le prévenir, pour lui faire plaisir. Ou alors pour ne pas avoir à demander. Peu importe en fait. Aujourd'hui était en tous cas une de ces journées, surtout qu'il avait (enfin) rattrapé la majorité du retard qu'il avait pris dans son travail.
Si mettre ses recherches en stand by n'était pas si difficile, faire de même avec ses études était déjà plus ardu, et avec les derniers événements, il avait eu une dose considérable de boulot à reprendre. Toutefois, ce n'avait pas été si compliqué, ou du moins moins qu'il l'aurait imaginé ; vrai que maintenant qu'il n'avait pas de raison de traîner au lit (ou du moins n'y était pas retenu), il avait largement plus de temps le matin et pouvait donc travailler davantage. Mais étrangement, et c'est suffisamment remarquable pour être dit avec beaucoup d'admiration, il en venait à regretter ces matinées ou, même si il prenait du retard sur son travail, il pouvait se détendre en profitant de la chaleur rassurante et apaisante contre lui. Sauf que là, même avec Toshiro et Hayato qui se battaient à moitié du soir au petit matin pour savoir qui aurait le plus de place, ce n'était pas du tout la même chose. Il manquait quelqu'un, voilà tout.
Il lui était arrivé une fois de venir tôt le matin et de le trouver endormi, et à sa grande honte, il avait à ce moment profité de cet instant pour se glisser à ses côtés et récupérer quelques heures de sommeil perdues à cause des nombreux réveils durant sa nuit passée. Mais il ne l'avait plus refait, jugeant avoir eu déjà l'air assez ridicule comme cela, bien que les têtes des infirmières en avaient valu le coût, vraiment. Et pas seulement parce qu'il était bel et bien jaloux comme tout ces derniers temps, bien qu'il mimait l'indifférence et le niait avec tout sa volonté, mais aussi parce qu'il y avait une infirmière qu'il était bien content d'avoir dérangé dans ses plans, en fait. Voilà où il en était arrivé : défendre son 'territoire' comme un espèce de crétin fini. Non, vraiment, il tombait très bas ces derniers temps. Très très bas. Enfin de toute façon, il ne tombait pas de haut non plus, alors il était facile de relativiser.

Après avoir remercié le Lockpin pour son aide dans la préparation de son sac, il laissa Kaito le téléporta jusqu'aux portes de l'hôpital pour, comme d'habitude, prendre le chemin du service où son copain était. Il remercia son idée d'avoir pris un t-shirt et un short afin de venir, car vu la chaleur étouffante de l'île, il serait probablement mort sans eux, climatisation ou pas. Pour l'anecdote, il avait réussi à se ramasser dans les escaliers, oui, même là.
Il remarque que même avec les années, sa haine des hôpitaux n'avait pas diminué. En même temps, à force de devoir s'y rendre aussi souvent, il est impossible de ne pas garder un certain dégoût pour ces grands bâtiments blancs froids, sans âme et puant la javel. Que ce soit pour ses visites régulières ou à cause de souvenirs moins agréables comme ce qui était arrivé à sa mère et son amie d'enfance, le japonais garderait sûrement à jamais cette sensation de nausée et de nœud dans son estomac à chaque fois qu'il franchirait les portes d'un hôpital. Mais il passait au dessus en se disant que d'ici très peu de temps, dès qu'il aurait franchi la porte de la chambre de son copain, il aurait vite eu fait d'oublier ces impressions. Et il n'avait même pas idée d'à quel point il avait raison.

Des images ridicules, il en voyait tous les jours. Bah oui, on ne peut tout simplement pas vivre chez Faust et ne pas être habitué aux situations abracadabrantes et loufoques, c'est tout bonnement impossible. Que ce soit pour l'excentricité, l'originalité ou la bizarrerie dérangeante des souvenirs qu'il s'est fait depuis son arrivée, la plupart de ses images lui ont donné une certaine 'tolérance' à l'étrangeté qui fait qu'il n'est vraiment plus aussi impressionnable qu'avant.
Mais honnêtement, devant la vision de son petit-ami coincé sur une fenêtre, la moitié du corps dénudée en train de pendouiller dans le vide tandis que l'autre partie était elle dans la chambre, Natsume ne put que glousser. Ce fut un petit gloussement de rien du tout au début, presque inaudible, puis il y en eut un second, plus intense, et un troisième, qui ressemblait davantage à un pouffement. À ce moment, le japonais posa son sac dans un coin et s'avança, gloussant toujours de plus en plus, avant qu'un premier éclat ne s'échappe de sa gorge et qu'il ne finisse par partir dans un fou rire total, hilare. Ce furent ensuite ses côtés qui le lâchèrent, le forçant ainsi à se tenir les côtes puis à poser une main sur le lit pour se retenir alors que même relever le regard vers la scène ne faisait qu'intensifier l'état dans lequel il se trouvait. C'était tout simplement trop glorieux pour qu'il ne se laisse pas aller.

Il lui était déjà arrivé de se retrouver dans des situations pareilles, il n'allait pas le nier, mais là, il n'avait quasiment aucune compassion pour son petit-ami, en partie à cause du fait que, vu la présence de Tori tout près et où se trouvait son dresseur, il était tout bonnement évident qu'il avait voulu s'échapper un peu. Et pour cette raison, Natsume n'avait pas tant pitié que ça pour lui, jugeant même que c'était en quelque sorte une punition adaptée ; si il comprenait le désir que l'autre avait de sortir, il mettait toutefois sa sécurité et les recommandations des médecins au dessus de ce qu'il jugeait comme étant un caprice d'enfant impatient. Un peu insensible sur les bords peut-être, quoique il avait vite fait de céder à la moindre de ses demandes pour lui faire au moins un peu oublier son enfermement. Mais pour l'instant, même son côté le plus mou et niais était impuissant face à son hilarité.
Puis, finalement, la respiration presque sifflante et la voix encore marquée, il finit par parler.

« Donne-moi juste... Juste UNE raison de t'aider ! »

Et en fait, il avait bien du mal à parler, vu qu'il riait encore. Il lui fallut quelques secondes pour pouvoir continuer, durant lesquelles il dû se mordre les lèvres pour ne pas continuer dans son fou rire.

« Au moins là, tu vas jusqu'à imiter Winnie l'ourson. C'est, c'est... Pwahaha ! »

Car oui, cela lui rappelait fortement une certaine scène des aventures de l'ours jaune fana de miel, qui se retrouvé coincé dans le terrier de Coco Lapin parce qu'il avait trop mangé et ne pouvait donc maintenant plus sortir. Et vu que Natsume était lui-même un lapin, autant dire que la situation était vraiment, vraiment ironique. Il alla donc s'assoir sur le lit, un grand rictus aux lèvres.

« Je t'écoute, parce que moi entre commencer à t'utiliser comme étagère, admirer la vue ou jouer tranquillement à la console, j'ai de quoi faire. »

Et c'était qu'il était fier de lui en plus de ça l'enfoiré, avec son ton dégoulinant de moquerie et ses gloussements réguliers, comme un enfant de cinq parfaitement immature et puéril. Mais même en se rendant compte de sa bêtise, il ne regrettait absolument rien. Qui aime bien châtie bien, comme le dit l'adage.


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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyMar 30 Juin 2015 - 0:59



Mon ikigai


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Samaël Enodril



Tori pousse un cri de stupeur en voyant la vitre d'abattre brutalement sur son dresseur. Sans doute son oiseau a-t-il eu peur que ça fasse l'effet d'une lame et que ça finisse par le trancher en deux, mais ça l'a surtout surpris et blasé. Lui qui croyait que ça n'arrivait qu'à la télé, après tout ce qu'il a vécu, il aurait dû se douter qu'un truc pareil lui arriverait un jour ou l'autre et, pourquoi pas, comme par hasard dans le moment le moins favorable. Il soupir, s'acharne, se débat comme il peut pour décoincer la fenêtre avant de se faire prendre par quelqu'un. Encore, s'il tombait sur une de ces si gentilles infirmières, peut-être arriverait-il à être convaincant et à ressortir de cette mésaventure avec seulement une mise en garde et une promesse de ne plus recommencer ; même sa mère le réprimanderait gentiment, connaissant son fils et comprenant les désirs de ce dernier de vouloir s'échapper. Mais en attendant, il constate que dans sa position il ne peut pas faire grand chose, et bien qu'il ait pris du muscle depuis quelques temps maintenant, il n'arrive pas à mettre toute la force qu'il voudrait pour soulever la fenêtre. Rien à faire. Après plusieurs minutes, il en arrive à la conclusion fatidique : il est coincé, et ne pourra sûrement pas se débloquer tout seul. Le Roucarnarge essaye tant bien que mal de l'aider en tirant son dresseur en avant avec son bec, mais il faudrait qu'il force plus pour pouvoir le sortir de là, et il a trop peur de le blesser accidentellement, même en se servant de ses serres. L'Enodril soupire, et se résout finalement à attendre qu'un médecin ou un personnel de l'hôpital entre dans sa chambre pour le déloger, quitte à se faire rouspéter dessus après. Il pourrait envoyer son Pokémon Vol aller chercher de l'aide, mais sur le coup, il ne voyait pas du tout à qui il pourrait faire appel. Il se dit que les infirmières seront de toute façon les premières à être informées et qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Bon, ça ferait un peu bobo à sa fierté, mais comme il allait quitter cet endroit sous peu, encore, ça allait.

Sauf qu'il est bien loin d'imaginer qui est actuellement en train de franchir sa porte et qu'il n'aurait même pas penser une seule seconde à lui. Alors certes, si son attention est fixée dans le vide et qu'il a une excellente vue, cette fenêtre-là ne donne en effet pas sur l'entrée de l'hôpital, mais sur le jardin qui en compose l'arrière. Sinon, il aurait vu de loin un certain lapin reconnaissable entre milles qu'il aurait préféré éviter aujourd'hui, ou du moins à ce moment-là précis. Cependant, comme on sait que ce n'est pas le cas, il ne se doute pas un seul instant que la personne qui vient d'entrer est bel et bien son petit-ami, et c'est pourquoi Sam ne peut que pencher la tête sur le côté, se demandant pourquoi Tori semble fixer quelque chose avec une certaine panique dans le regard, lui qui est toujours si sage.
Ce n'est qu'au moment où il entend quelqu'un glousser et pouffer qu'il comprend soudainement. Tout le monde glousse et pouffe, me direz-vous, mais l'enolian hoquette, horrifié, en reconnaissant le rire qui suit après et qui d'habitude le fait très souvent fondre comme une guimauve. Sauf que là, il aurait préféré cent fois que ce soit n'importe qui d'autre plutôt que lui, ou même un autre hérisson qu'il connaît tout aussi bien. Figé et grimaçant, il aurait bien voulu se taper la tête contre le mur à répétition.
Merde, merde, merde ! Par les fesses décrépies d'Arceus, merde !
Il n'aurait sans doute pas pu tomber sur pire. Il aime son copain. De tout son cœur, même. Mais il savait pertinemment comment il réagirait, et comme il ne voulait pas lui non plus que Samaël fasse de fugues, il est normal qu'il soit si hilare devant la situation et qu'il considère cela comme une bonne leçon que le destin lui aura donné. Et plus le rire de l'autre s'intensifie, plus les dents du compétiteur se serrent. « Tu l'as bien cherché ! » est-il sûr de lire dans l'esprit de son copain. Il n'est pas agacé par ses moqueries, car il est conscient qu'il a bravé l'interdit et que si on lui donne l'ordre de rester tranquille, ce n'est pas pour rien. Mais Sam n'oserait pas se blâmer lui-même alors qu'il pense toujours qu'il avait le droit à un peu d'air frais, surtout depuis que la chaleur a alourdit ses journées d'enfermement. Il est obligé de gratter le mur en dessous de lui pour garder son calme et manquerait presque de rire jaune.
Tu ris, mais... moi aussi je pourrais rire de toi. Tu n'es pas tellement mieux dans le genre, hein ?

Il se doute bien que Natsume ne pourra pas le laisser comme ça, de toute façon. Quoiqu'il commence de plus en plus à s'interroger là-dessus. Enfin, si le Shimomura est venu c'est quand même pour le voir, alors il estime qu'il ne le laisserait pas là toute la journée alors que les jeux vidéos, il peut y jouer chez Faust. Il est possible que, dans un autre contexte, l'ourson aurait ri, lui aussi. C'est vrai, quand  il y pense, sa situation ridicule est plutôt amusante. Mais il y a quelque chose qui le retient de se moquer de lui-même et ça se coince tellement dans sa gorge qu'il est en fait plus agacé qu'autre chose. Il comprend l'amusement du japonais mais il sait très bien à quoi il pense et Sam considère qu'il méritait au moins une petite sortie.
Mais il connaît aussi la patience de l'éleveur et c'est pour ça qu'il ne trouve aucune 'raison' ; car chacune d'elle lui fait immédiatement dire intérieurement que ça ne suffira pas pour convaincre Natsume. Néanmoins l'Enodril se justifie lui-même en continuant à se dire qu'il ne faisait rien de mal et qu'il est sûr qu'une petite balade aurait été plus productif que de le laisser entre quatre murs et il n'aime pas trop que son petit incident soit vu comme mérité, mais il comprend le point. Il passe même outre la comparaison avec un certain ourson très connu adorateur de miel tant son surnom l'a obligé à s'habituer à ce genre de remarque.

- Eh bien premièrement, quelqu'un viendra forcément me décoincer si c'est pas toi ; et de toute façon tu peux pas me laisser ici indéfiniment. Deuxièmement, ça serait assez dommage que j'ai du retard dans mes devoirs, n'est-ce pas ?

Oui, c'était une vraie excuse pourrie en prenant en compte le fait qu'il préférait largement câliner son copain plutôt que faire des maths et qu'il était de toute évidence un cas désespéré, et rien que le fait d'énoncer ces derniers mots, s'ils n'étaient pas faux, lui donnait la nausée interne.
Il réussit à prendre appuie sur le mur pour redresser son buste et tourne la tête du côté de son petit-ami, et fronce les sourcils en faisant son plus bel air mi-blasé, mi-sérieux, pas étonné le moins du monde lorsqu'il s'aperçoit que Natsume glousse encore puérilement et qu'un sourire fier s'est dessiné sur son visage.

- Et troisièmement, je dois te p-...

'Te parler', allait-il dire. Mais il s'est immobilisé. La venue du Shimomura lui a rappelé qu'ils devaient avoir une sérieuse discussion à propos des projets du cadet et que le compétiteur ne peut le laisser souffrir par sa faute. Sans savoir pourquoi, cependant, il n'arrive plus à terminer au moment où ses yeux se posent sur son petit-ami et qu'il le voit encore rire, alors que Samaël sait qu'il cache un poids lourd sur ses épaules et que son copain ignore qu'il est au courant. Il avoue aussi qu'il n'est pas si pressé d'aborder le sujet, sachant que ça ne sera plus amusant et qu'il y a des chances pour que ça alourdisse l'ambiance. Mais c'est ainsi : il est hors de question qu'il se sacrifie pour lui.
Aussitôt son expression contrariée fut remplacée en quelques secondes par une lueur de tristesse qui dansa dans son regard avant qu'il ne finisse par finalement faire un sourire joueur.

- ... te montrer quelque chose qui t'intéressera sûrement !

Oui, il a pensé à l'Oeuf. A défaut de ne pas pouvoir proposer des câlins en échange de sa libération, car il n'est pas lui-même sûr que ça suffise au plus jeune, il essaye de jouer sur sa curiosité. Et imaginer la tête que fera l'autre lorsqu'il lui donnera l'embryon lui fera penser à autre chose et il espère ainsi qu'il arrêtera de se moquer de lui. Il est quelque impatient de voir la tête que fera son copain à ce moment-là, sachant qu'il ne s'agit pas en plus de n'importe quel Pokémon d'un de ses types de prédilection.

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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyMer 8 Juil 2015 - 16:27



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

D'accord, d'accord, c'était vilain de laisser son copain traîner comme ça sans l'aider, de profiter de son immobilisme pour pouvoir le narguer et le taquiner sans aucune crainte de représailles. C'était même un peu lâche, mais Natsume s'en foutait pas mal, pour dire toute la vérité. Avec le grand rictus arrogant qui occupait son visage, il n'aurait pu faire croire ça à personne de toute façon. Bon, vrai qu'il n'allait pas véritablement le laisser comme ça toute l'après-midi, le but était simplement de lui faire une blague et de l'embêter, ce qui amusait grandement l'éleveur pour qui cela valait tout l'or du monde. Bah oui, vu toutes les fois où c'était lui qui subissait les emmerdements, il estimait avoir le droit à des revanches de temps à autre, d'autant plus qu'il s'agissait d'une punition hautement adaptée, à ses yeux, à la tentative de fuite de l'Enodril qui paraissait plus craindre les chambres que les balles. Un peu d'amertume, vous dites ? Oh, pas besoin d'être Sherlock pour le remarquer, vraiment, mais il avait plus de retenue que ça et ne se serait pas permis de faire une remarque, tout simplement car il préférait éviter les disputes, quitte à ravaler ce qu'il pensait. C'était mieux pour l'instant.

Ses premières paroles le font glousser moqueusement, comme si ce qu'il entendait n'avait aucune valeur à ses yeux et qu'il s'agissait de la meilleure blague qu'il avait jamais entendu. En vérité, ça n'en était pas loin, et il n'aurait pas été faux de dire que quelque soit ce qu'aurait dit son copain, il aurait tout de même jugé qu'il ne s'agissait pas d'une excuse suffisante. Natsume voyait cela comme une revanche contre laquelle l'Enodril ne pouvait opposer aucun argument, et ça l'arrangeait bien. Il jubilait presque, très heureux de le voir s'agacer. Oui oui, il était d'humeur cruelle et sournoise, aujourd'hui. Enfin, c'était souvent le cas, mais cette journée plus que d'ordinaire. Ou alors c'était tout simplement un petit con, ce qui était très possible.La joueuse parie sur ça, en tous cs.
Qu'il n'ait pas l'air très amusé ne faisait qu'augmenter son hilarité, en réalité. Il se mordit les lèvres pour étouffer un autre gloussement en le voyant se redresser et faire cet air blasé qui maintenant n'a plus d'autre effet chez lui que l'amuser. Si au début de leur relation il se méfiait un peu de lui quand il prenait cet air, dorénavant c'était la preuve qu'il était arrivé à l'emmerder suffisamment et pouvait le lâcher sans regret. Il allait donc le libérer, mais pas tout de suite, vu qu'il avait l'air d'avoir encore quelque chose à dire. Mais il se stoppa, comme si quelque chose venait de lui passer par l'esprit pour l'arrêter dans sa course. N'étant pas télépathe ou suffisamment habitué au français pour se douter de ce qu'il avait bien voulu dire, il ne put que l'observer avec curiosité, les sourcils levés, intrigué. Bon, maintenant, il allait s''interroger sur ce qui pouvait bien lui passer par la tête jusqu'à ce qu'il finisse par parler, et si son petit-ami ne s'était tout de suite pas repris avec une autre phrase tout aussi intrigante, il y a fort à parier qu'il l'aurait assailli de questions jusqu'à avoir sa réponse. Mais il est beau de constater que Natsume garde un peu de naïveté, et qu'il ne remarqua pas l'air triste de son copain, même si quelque chose le dérangeait et qu'il sentait comme une tension palpable dont il n'aurait pas réussi à déterminer l'origine.

Pour cette raison, il est encore plus méfiant devant ses nouveaux propos, voyant là un piège tellement gros et évident qu'il ne pouvait s'agir que d'une stratégie très, très bas de gamme. Un peu comme les 'hé regarde par là' pour détourner l'attention et faire un mauvais coup, en fait, le genre d'idées de gamin malicieux qui en profiterait alors pour mettre des vers de terre dans vos cheveux. Mais bon, de toute façon, comme l'autre le savait puisqu'il était en train d'en jouer avec la subtilité d'un éléphant, Natsume ne savait pas et ne pouvait pas résister à l'appel de la curiosité. Toutefois, l'avouer serait une offense à se fierté, alors il avait une idée pour faire croire que ce qu'il venait de dire ne l'avait pas intéressé un seul instant.

« … Mouais. C'est ça, prends moi pour un idiot. De toute façon t'as des devoirs, on est en retard, alors je vais te faire grâce de ma bonté et de ma gentillesse  incommensurable et te libérer. »

Après avoir dit ça, il remonta la fenêtre en y mettant un peu de force, l'air blasé et vaguement désintéressé. Il fit ensuite un grand rictus en le relevant par le bras comme un gros bébé, l'air narquois. Il lui épousseta même une épaule en conservant son sourire de petit enfoiré.

« Tu penses que tu arriveras à marcher tout seul sans tomber ? »

Il passa ensuite une main sur sa tête qu'il tapota doucement d'un air assez arrogant et condescendant, présent juste pour l'embêter et le taquiner davantage, avant qu'il ne finisse par glousser une nouvelle fois et ne se dirige vers son sac, d'où il sortit un livre, un cahier, une calculatrice, une règle et un stylo. Une fois cela posé sur le bureau, il mit rapidement et le plus discrètement possible (c'est-à-dire qu'il le fit si rapidement qu'on en déduisait facilement qu'il en avait honte) ses lunettes.
Ah, qu'il détestait ces choses. Ce n'était pas pour rien qu'il mettait souvent des lentilles, en fait. La raison ? Oh, elle était très stupide. Il pensait qu'avec, il avait l'air trop nerdique, mais sa joueuse contestera que vu certaines choses dans sa garde-robe, le fait qu'il passait une grande partie de son temps coincé dans les bouquins et qu'il était pas mal coincé des fesses, il l'était déjà totalement. Mais laissez-lui un peu de son espoir, il faut croire que cela lui fait du bien. Alors bien sûr, il savait que son petit-ami aimait bien trop le voir avec, et pour cette raison il s'arrangeait pour les mettre quand il n'était pas là, mais difficile de le faire quand il avait fait l'erreur de perdre ses lentilles il  y a peu, le forçant à les mettre à chaque fois jusqu'à qu'il n'en récupère une autre paire. Il priait juste pour qu'il ne fasse aucune remarque. Et sa joueuse s'étonne qu'il ait encore autant de naïveté, mais il se mentait probablement juste à soi-même alors qu'il n'y croyait pas un poil.

« Ramène-toi. On a des algorithmes à travailler, t'as un bac à préparer, que je sache. »

Pourquoi la règle, me direz-vous ? Oh, juste pour le rappeler à l'ordre en cas de besoin par un coup sur la tête, ce qui serait sûrement nécessaire. Naïf mais pas complètement crédule, voyez-vous.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptySam 18 Juil 2015 - 1:20



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Samaël Enodril



Plus l'autre rit, plus il s'agite. Et plus il s'agite, plus l'autre rit. Il sait bien que s'énerver tout seul ne fera qu'accentuer l'hilarité de son petit-ami (et par Arceus, que l'entendre glousser est agaçant), mais il n'a pas envie de se moquer de lui-même. Il devrait trouver cette situation amusante, mais dans ce contexte-ci, il a encore plus envie de s'en aller, fébrile de penser que c'est bien son copain qui est la source de son irritation actuelle alors qu'il est censé apporter l'inverse. Mais c'est bien la nature de leur relation, ils ne peuvent pas être des guimauves l'un avec l'autre toute leur vie ; quoique ça ne dérangerait pas tellement l'Enodril. Serait-ce autant excitant, ceci dit ? Pas que ça finisse par l'ennuyer, mais il faut bien rajouter un peu de piment de temps à autre, même si l'adolescent n'a pas besoin de ça et qu'il sait qu'il est absurde de croire que c'est nécessaire pour faire perdurer ce type de lien.
Cependant il n'a vraiment pas envie de partager les gloussements du japonais et rumine dans sa barbe inexistante des grognements qu'il voudrait presque gueuler au monde entier pour faire comprendre à tous son agacement. Si seulement cette stupide fenêtre avait bien voulu rester en place, mais ça aurait été bien évidemment trop beau pour qu'un tel miracle se produise et il aurait quasi honte de se dire qu'il n'aurait pas regretté pour le coup de poser un lapin... au lapin. Mais en fait, vu qu'il n'était pas au courant de sa venue, bien qu'il savait qu'il y avait des chances pour qu'il vienne, il ne l'aurait pas abandonné, juste laissé pour quelques minutes. Le Shimomura ne pourra jamais comprendre son amour pour la voltige, ceci dit.

Il n'a pas l'air tellement non plus de le croire. Enfin, pour ça, il ne peut pas lui en vouloir. D'un côté, il devrait avoir assez confiance à son copain pour le croire, mais de l'autre, il aurait toutes les raisons du monde de ne pas le faire, étant donné le manque de crédibilité de l'ourson. Lui-même ne croirait pas le nippon s'il lui disait la même chose. Il ignore quand même si les devoirs sont la seule raison qui le pousse à le délivrer ou s'il est quand même légèrement curieux de savoir de quoi le dresseur parle. Parce que pour une fois, il ne mentait pas. Pas qu'il ment souvent, mais c'est habituellement le genre de phrase cliché qu'on sort pour détourner l'attention de quelqu'un et en profiter pour lui faire une mauvaise farce. Mais le fait qu'il ne l'ait pas cru accentue le rire intérieur de l'Enodril. Il a vraiment hâte de voir la tête de l'éleveur quand il découvrira qu'il disait la vérité et que la surprise est vraiment pas mal. Qu'on soit fan du type Insecte ou pas, Insécateur reste un sacré Pokémon qu'il n'est pas vraiment facile de trouver. Ce jour-là, Sam a surtout eu de la chance.

Natsume ouvre donc enfin la fenêtre et le jeune garçon aux cheveux lisses est enfin libéré. Remarquant que son dresseur est entre de bonnes mains, reste le temps qu'il soit redressé comme il le faut et attend le signal du nounours pour enfin s'en aller, l'esprit tranquille mais un peu déçu tout de même de ne pas avoir réussi son coup. Samaël lui promet mentalement une longue balade dans les airs pour compenser cette tentative ratée quand il aura enfin l'autorisation de sortir.
Il affiche une tronche relativement blasée quand son petit-ami l'époussette brièvement avec un sourire bien à lui et sa question, qui semble destinée à un gamin vu le ton qu'il emploie volontairement, lui fait juste lever ses yeux dorés au ciel. Il ne veut pas montrer que, en réalité, il y a quelques jours, il s'est magistralement ramassé au sol et que les premiers temps de sa convalescence, il semblait aussi faible et fragile qu'un Vivaldaim. Mais ça ne servirait à rien de faire part de cette information au lapinou, voulant préserver ce qui lui restait de fierté après ce malencontreux incident, même s'il n'en restait plus grand chose. Il ne fait même pas attention à au tapotement sur sa tête, sachant pertinemment que ce n'est que pure moquerie et arrogance de sa part.

Il retient un soupir quand il aperçoit déjà l'adolescent aux cheveux hérissé se diriger vers son sac et sortir le matériel de mathématiques nécessaire dont ils auraient besoin. Qu'est-ce que Sam détestait les maths... Sans doute que ça serait une véritable torture s'il avait un autre professeur que Natsume. Il n'a pas le choix, s'il veut avoir son bac, il doit bosser cette matière qui le fait vomir, mais il a eu au moins la bonne idée de demander à son copain et sa mère n'a pas été contre pour le moins du monde, consciente qu'il aurait moins à souffrir ainsi et que cela pourrait peut-être le motiver. Alors certes, si Samaël boit les paroles du Shimomura et que ce dernier explique relativement bien pour qu'il ne soit pas perdu, et que donc par conséquent cette méthode se révèle efficace, il y avait juste un petit inconvénient. Et Natsume venait juste de le mettre. Ou plutôt de les mettre.
Sam a bien du mal à résister à son petit-ami car il se trouve que ce dernier est, il faut le dire, un peu beaucoup trop adorable pour son bien quand il le veut. Mais lorsque Natsume porte ses lunettes, tout comme quand il porte un costume, l'enolian a tendance à fondre plus vite encore. Rien que la vue de son 'petit nerd chéri' avec ses binocles est, selon ses propres dires, 'un bonbon pour les yeux'. C'est là d'ailleurs le seul intérêt pour lui de faire des mathématiques : devenir une guimauve dans ces moments-là ; car voir Natsume avec des lunettes dans un autre contexte n'est pas chose facile. En effet, non seulement celui-ci n'aime pas ça, mais en plus il a compris quel effet ça faisait sur Sam, au grand dam du petit ours.
Alors bien sûr, au moment même où le Japonais se dépêche de mettre ses verres sur le nez et qu'il se retourne vers l'autre, l'aîné fait un sourire des plus niais et se transforme en flaque, comme à son habitude. Cela fait quelques mois qu'ils travaillent ensemble ainsi, mais à chaque fois c'est toujours la même réaction, et c'est pour ça que c'est aussi un inconvénient : Sam a plus de mal à se concentrer par moment et son copain est sans cesse obligé de le rappeler à l'ordre par des petits coups de règles qu'il ne retient absolument pas, ne pouvant pas laisser son petit-ami baver pareillement devant lui.

Cependant, au moins, il ne ronchonne pas lorsque l'autre évoque les algorithmes (dont il a horreur) à faire ou même le bac, dont la date se rapproche de plus en plus ; et fort heureusement, si l'Enodril peine à faire quelque chose de correcte avec les maths, il n'est pas si mauvais dans les autres matières ; même en philosophie où il excelle bizarrement. Pour tout avouer, Sam n'a jamais eu de très bonnes notes. Il arrivait à avoir à peu près la moyenne ou un petit peu en dessous, mais il faisait pourtant tous les efforts du monde pour s'améliorer. Malgré tous ses efforts, cependant, pour une raison inconnue, il n'arrivait pas à progresser, alors qu'il faisait de son mieux et que les révisions l'amenaient à se coucher à des heures légèrement tardives. Depuis récemment, néanmoins, ses notes dans la filière économique sont montées en flèche, sans pour autant être dans les meilleurs. L'île entière s'étonnait d'une telle hausse soudaine, mais il y a en fait une explication : depuis que Sam est dans la Résistance, il fait de son mieux pour s'appliquer et s'impliquer, non seulement au niveau du combat, mais aussi celui de la réflexion. Si on lui a trouvé un certain talent pour se battre, il savait qu'il devait aussi faire marcher son cerveau de temps à autre, et il était au courant des dons de son père qui excellait dans les deux domaines et qui faisaient de lui un guerrier redoutable. S'il n'a pas hérité des talents de stratège de son géniteur, il lui a laissé néanmoins de très bons yeux qui lui ont sauvé la vie plus d'une fois.
Pour Sam, s'investir pleinement est devenu un but. C'est pour cela qu'il s'est mit en tête de bien connaître l'histoire de l'île, sa géographie et son économie en détails. Et il arrivait heureusement à garder un rythme d'entraînement stable pour qu'il garde la forme et qu'il devienne de plus en plus résistant, agile, et endurant. Le seul problème qui lui était à jamais resté, c'était les mathématiques, et rien que les algorithmes et les suites arithmético-géométriques lui faisaient faire des cauchemars. La seule chose qu'il réussissait plutôt bien était les probabilités. Mais en même temps, les statistiques n'étaient vraiment pas ce qu'il y avait de plus compliqué. Si vous saviez comme il rêve souvent d'avoir le cerveau de son petit-ami et comme il envie sa brillance, de temps à autre...

- Aaah... Tu sais à quel point j'aime quand tu mets tes lunettes, mon Natsume-kun. Elles te vont tellement bien et tu es si adorable avec !

Si ses paroles sont sincères et qu'il n'a absolument pas honte de l'avouer, même s'il sait à quel point son petit-ami déteste quand il fait ça et que Sam s'y attendait et en a donc profiter davantage, il ne peut empêcher un sourire joueur se dessiner sur ses lèvres avant qu'il ne décide enfin à enfiler sa chemise. L'embêter, il adore ; surtout s'il sait qu'il va passer un mauvais moment devant des exercices ennuyants au possible et qu'il a déjà eu un moment d'humiliation.
Il s'installe enfin à son bureau et laisse Natsume ouvrir la page d'exercices. A chaque fois, Sam est persuadé que le Shimomura les connaît tous par cœur et qu'il a fait chacun les yeux fermés. Sans broncher, le plus âgé s'empare d'un cahier et d'un stylo avant de commencer, sachant qu'il était sans doute inutile de dissuader cette fois-ci son petit-ami de faire ces exercices. En voyant tout ce que sa mère accomplit et le souci qu'elle se fait pour lui, le compétiteur se dit qu'il doit au moins avoir le bac pour elle. Pas qu'il soit impossible à avoir, mais il a dans l'espoir d'avoir peut-être si possible une mention. Il en serait satisfait, en tout cas ; et s'il s'en veut de ne pas pouvoir continuer la Compétition et de rester dans son lit à regarder les matchs qu'il aurait pu faire -s'il n'avait pas eu son accident- à la télé avec un regard quelque peu attristé, il se doit de faire son possible pour la rendre fière d'une autre manière.
Au moins, depuis quelques temps, Sam ne se décourage plus. S'il perdait progressivement espoir au fur et à mesure qu'il butait devant ses problèmes de mathématiques, il est parvenu à se ressaisir et à aller jusqu'au bout de son raisonnement, quitte à ce que toute sa démarche soit fausse ; au moins, il essaye. L'Enodril laisse les autres le reprocher d'être mauvais, mais il ne permet à personne de dire qu'il ne fait pas de son mieux. Nul, certes, mais fainéant, non.

Alors il commence le premier exo de la liste, pas des masses motivé quand il s'agit d'un algorithme, et recopie ce dernier sur sa feuille, d'un air las, tentant de se rappeler vainement de ce qu'il a appris. Mais malheureusement, il n'est pas connu pour avoir une mémoire d'éléphant et panique déjà en imaginant alors ce qui arrivera quand il sera en face de la fameuse épreuve qui l'attend dans plus si longtemps désormais. Il tente de garder son calme, efface, recommence, ne cède à aucun moment à la frustration montante et fait marcher son cerveau, qu'il serve au moins une fois à quelque chose. Mais au bout de quelques minutes, alors qu'il bute et que Natsume lui explique mieux pour qu'il comprenne, ses yeux dérivent malgré lui. Pendant un instant, ils se tournent vers le visage de son petit-ami, et l'ourson se croit devenir en guimauve lorsqu'il aperçoit son visage et bien sûr ses lunettes qui accentuent davantage son charme. D'accord, le côté nerd de l'autre, quand il l'oblige à rester des heures devant des calculs incompréhensibles et autres formules, parfois jusqu'à des horaires très tardives, et que Sam perd au même moment toute son attention, alors il le trouve chiant ; néanmoins, si ça l'agace parfois, il ne peut nier qu'il fond en même temps quand il le voit dans son accoutrement cliché d'intello, ou même quand il est  concentré. Les premiers de la classe, ça n'a jamais été son fort, mais la preuve est que ça peut tout aussi bien être son genre également.

- Alors, l'ami, on a du mal à se concentrer ?

Il se fige. Un sourire niais se serait volontiers dessiné s'il n'y avait pas eu cette simple phrase, qui venait de détruire son léger moment de matage et presque de bavouillage. Pas seulement la phrase, d'ailleurs, mais également cette voix, sans parler du possesseur de cette dernière lui-même. Le dresseur se tourne le plus discrètement possible vers la source, et celle-ci, assise sur son lit, se contente de le toiser, les bras croisés, avec toujours le même air hautain et ce sourire moqueur qu'il ne supporte pas. Quand Golden ne lui est pas d'une grande aide, il s'amuse à le titiller, lui donner des leçons, ou tout simplement à le faire royalement chier. L'Enodril ne se souvient plus depuis quand est-ce qu'il a commencé à avoir des troubles de la personnalité de la sorte, mais il aime mettre ça sur le compte de la prison et de ce qui s'y est produit. C'est lâche, mais plus simple ; et surtout il n'a pas envie de passer pour plus fou qu'il ne l'est, même s'il se demande si des gens le croient encore tout à fait sain d'esprit. Enfin, généralement, quand on s'attaque de front à Sulfura, c'est qu'on a plus vraiment toute sa tête.

- Ah mais je comprends parfaitement, hein. C'est dur de le rester quand on a une distraction si adorable juste à côté.

Il ne sait comment il s'y prend exactement, mais chacune de ses paroles a le don de lui faire grincer les dents et il doit se calmer comme il le peut pour paraître le moins constipé possible en face de Natsume ; car c'est bien ça, le problème, aussi : il est le seul à voir et entendre le Résistant qui prend un malin plaisir à l'emmerder. C'est bien pour cela qu'on pourrait rapidement le considérer comme taré si on le surprenait à parler tout seul. Mais il ne voulait surtout pas être considéré comme un taré devant Natsume. Il ignore en effet ce que pourrait penser son copain s'il le surprenait à avoir une conversation avec lui-même. C'est d'ailleurs bien l'une des pires choses qui auraient pu arriver.
Et comme c'est justement l'une des pires choses qui auraient pu arriver, je devais m'attendre à ce que ça arrive.
Et il est sûr que l'autre va s'en donner à cœur joie pour ruiner cette séance de mathématiques. Pas que Sam soit particulièrement contre le fait de ruiner un cours chiant de mathématiques, mais il est conscient également qu'il en a besoin pour son bac et qu'il n'a plus le droit à l'erreur, même si cela l'ennuie mortellement et qu'il est le pire des cancres dans cette matière.
Plus je pense à son existence, plus il prend de l'importance. Alors le mieux c'est encore de l'ignorer. Il finira bien par disparaître, de toute façon.
Le principe semble simple : s'il ne prête plus attention à Golden, celui-ci finira par partir de lui-même de son esprit et il pourra de nouveau se consacrer à ses exercices. Plus facile à dire qu'à faire, ceci dit, et encore plus quand l'autre en rajoute et qu'il comprend rapidement ce que le compétiteur essaye en vain de faire, avec une moue faussement peiné et un air théâtral de drama queen tout aussi ridicule.

- Oooh... Tu fais comme si j'existais pas, maintenant ? Ce n'est pas très gentil, ça, Sammy.

'Sammy' se racle la gorge dans l'espoir de ne plus l'entendre et de faire marcher son cerveau comme il le veut. Cependant, il a tendance à sous-estimer un peu trop l'esprit tordu de son 'double' ; et Golden se rapproche des deux adolescents comme un félin devant sa proie, un sourire mauvais au visage. Le petit ours brun ne devrait pas s'occuper de lui, il le sait. Mais même en faisant un effort considérable, voilà que l'arrivée de l'autre arrive à lui faire oublier les formules essentielles.
Déjà que je suis archi nul avec les algorithmes, mais en plus si j'oublie le principal...
Le Résistant marche à pas feutré vers le cadet, et lorsque l'aîné s'en rend compte, il se crispe d'un coup. Comme une machine, son visage scrute le lapin, et, pris d'une panique soudaine, le visage blafarde, et les yeux écarquillés au maximum avec la bouche entrouverte, il constate avec horreur que Wings s'est posté bien plus dangereusement qu'il ne le pensait auprès du Shimomura. Alors que ce dernier doit le considérer avec curiosité, son attention est porté sur le Résistant qui a posé ses deux mains sur les épaules de l'éleveur et effleure la joue et le cou de son petit-ami avec les lèvres pour faire enrager l'Enolian. Et le pire, c'est que son coup marche à merveille. L'adolescent aux cheveux lisses fronce les sourcils, grogne presque, et fait son regard le plus noir en direction de Golden.
Arrête ça !

Mais son énervement fait glousser le Résistant qui ne se lasse pas de tourmenter le gentil nounours et qui trouve la scène encore plus amusante quand il remarque l'inquiétude qu'il sent chez le Japonais, pensant probablement que l'air hostile de son petit-ami lui est adressé. Pour ne rien arranger, Golden décide d'aller plus loin et caresse de ces doigts les pommettes et le torse du hérisson nerdique, ce qui fait exploser l'Enodril, ne supportant évidemment pas qu'on ose toucher à son copain de cette façon, illusion de son cerveau ou pas ; car il l'oublie manifestement mais tout ça se passe dans sa tête, et cela n'a rien à voir avec la fois où une madame un peu trop soûle et pédophile à son goût avait réellement violer sans gêne la bouche de l'éleveur. Mais c'est plus fort que lui. Il bouillonne désormais de l'intérieur et l'idée que l'incident de ce fameux jour puisse recommencer le fait tellement vomir de l'intérieur qu'il n'en peut plus et envoie un coup de poing dans le vide, juste au-dessus de l'épaule de Natsume. Avec étonnement, cela a le mérite de faire éclipser l'arrogant qui s'est permis de les déranger.

Mais maintenant, Sam se retrouve -sans explication qui pourrait être logique- avec le bras levé (Hail Hydra) entre la tête et l'épaule de Natsume, le regard sévère. Après seulement quelques secondes de silence où Sam se rend peu à peu compte du ridicule de la situation et de ces agissements, qui ont dû paraître très bizarres du point de vue du pauvre lapinou qui ne pouvait rien comprendre, il efface immédiatement sa tronche de nounours furieux, ne voulant pas que ça soit mal interprété par l'autre de sorte qu'il croie que c'était dirigé contre lui, et affiche un air gêné au possible, suivi d'un sourire très bancal, honteux d'avoir pu sembler agressif. Il ne veut surtout pas que son petit-ami pense qu'il a fait quelque chose de mal alors qu'il n'a été que la victime de son stupide cerveau qui aime apparemment beaucoup le troller, surtout dans les moments qui l'arrangent moins (bah oui, ça serait moins drôle sinon).

- Haha... héhé... Ces maths, alors, ils vont finir par me rendre fou, à force...

Confus, il affiche un air désolé avant d'ouvrir sa main et de venir finalement tapoter l'épaule de son amoureux, cherchant une excuse à peu près potable qui pourrait le sortir de cette situation embarrassante.

- Je voulais juste... hm... Te remercier pour ton aide, et... le temps que tu m'accordes. C'est très important pour moi, même si je ne le montre pas.

Il voudrait s'enterrer. Creuser un trou et ne plus en ressortir jusqu'à redevenir celui qu'il était avant janvier de l'an passé, quitte à rater son bac cette année ; il n'aurait pas à stresser pour ça, au moins. Il ne mentait pas en disant ça, en vérité. Il était réellement content que Natsume puisse se libérer, même si c'est vrai que ce n'était pas des choses amusantes, du moins pour lui. Il sait que son copain a d'autres préoccupations, comme ses propres recherches, ses leçons avec Mina, son élevage, et... le jardinage. Oui, très important le jardinage.
Il tente un sourire, un vrai cette fois, pour rassurer le Shimomura, et s'aperçoit que Golden ne s'est pas totalement apeuré. Il s'est juste déplacé, curieux, vers l'algorithme de Sam. De peur qu'il ne fasse une autre bêtise qui pourrait perturber son cours, l'Enodril reprend vite sa place et son crayon pour se focaliser uniquement sur sa feuille et sa réponse inachevée.

- Oh.

Quoi ENCORE ?

- Cet algorithme ressemble un peu à celui de la page 133.

... Hein ?
Sans lui laisser le temps de comprendre plus, le Résistant entoure sa main de la sienne et prend possession de son crayon, lui faisant écrire une formule mathématique qu'il croit effectivement reconnaître mais qui le perturbe malgré tout, doutant de l'autre. Mais après avoir écrit la suite arithmétique qui semble être la bonne réponse, ou du moins qui en semble proche, son double s'évapore enfin, le laissant seul avec sa feuille, dans un murmure presque inaudible.

- Tu dois lui parler.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptySam 18 Juil 2015 - 23:18



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

Foutues binocles. Sérieusement, si Natsume aurait pu s'en passer, il l'aurait fait sans hésiter la moindre seconde, quitte à devoir plisser les yeux au maximum pour arriver à voir devant lui. Mais non, sans ses lentilles, il était forcé de porter ces choses insupportables, et de ressembler encore plus à un nerd que d'ordinaire ; entre la carrure assez peu impressionnante (mais qui s'améliorait tout de même, et il en était fier) et les lunettes, il ne lui manquait plus que la tenue un peu ringarde pour être un archétype parfait. Le fait qu'il soit asiatique n'arrangeait en rien cette myriade de clichés, vraiment, et il lui arrivait parfois de se demander si en hippie il n'aurait pas été moins ridicule. Quoique en fait l'image mentale lui prouvait rapidement qu'il avait tort. Bref. Il était donc comme vous l'aurez compris très loin d'être enchanté par la perspective, mais il n'avait pas d'autre choix, et il se motivait en se disant qu'il faisait ça pour pouvoir aider son copain, et que cette pensée devrait être suffisante pour chasser sa révulsion pour ses lunettes. Mais dès qu'il vit le sourire niais dudit copain, il détourna un peu le regard, à la fois légèrement mal à l'aise et agacé tout à la fois. D'un seul coup, il commençait à se dire qu'il aurait dû le laisser coincé, tiens, il aurait fait une chouette étagère.
Et la voilà, la réflexion qu'il attendait. L'éleveur serra les dents et leva les yeux au ciel. Beaucoup seraient flattés par de tels compliments, mais ce genre de paroles ne faisaient qu'agacer le Shimomura qui n'aimait pas vraiment en être la cible, vu que sa fierté démesuré ne supportait pas que l'on le qualifie d'adorable. 'Cool' ou 'classe', d'accord, mais 'adorable', non, nope, nein, niet. Et l'enolian le savait très bien, ce qui n'arrangeait pas l'agacement du lapin qui n'avait pas besoin d'être Einstein pour savoir qu'il l'avait fait exprès. Le problème étant qu'il n'avait pas de remarque sarcastique parfaite pour ça, il ne pouvait donc pas répliquer et ne pouvait que grommeler dans sa barbe inexistante, même si il mourrait envie d'effacer le sourire joueur de l'autre en lui envoyant un oreiller dans la tronche, mais ils avaient du boulot. Il allait faire comme si il n'avait rien entendu ; c'était un bon projet, ça. Et ça lui évitait d'être gêné par le fait que la mention de ces foutues choses l'embarrassait aussi facilement.

Les maths ont toujours plus ou moins été quelque chose ou il excellait, hormis sur la trigonométrie, mais avoir 'seulement' 16 au lieu de 19' n'était pas vraiment une faiblesse, quoiqu'en dise le lapin. Le fait qu'il adorait ça aidait sûrement, et c'était pour cette raison qu'il n'avait pas hésité une seule seconde à aider Samaël lorsque celui-ci avait eu besoin de son aide dans cette matière qui lui donnait visiblement des cauchemars. On pourra dire ce qu'on veut sur la délicatesse et la brusquerie de Natsume quand il parle, mais il reste un excellent professeur, étonnamment calme et patient même. De plus, peu lui importait les difficultés de l'aîné ou des prétendus problèmes de niveau : seuls les efforts attirent son attention et peuvent l’impressionner. Peut-on vraiment féliciter quelqu'un qui n'a même pas eu à bouger le petit doigt pour faire quoi que ce soit ? Non, et l'éleveur y tient. Pour cette raison, il ne le rabaisse à aucun moment, même lorsqu'il fait des erreurs ou se frustre devant ses exercices. Ce n'est pas forcément agréable de réviser un sujet où l'on a des difficultés, il le sait bien lui-même. Pour tout dire, si il y avait des matières dans lesquelles il avait toujours eu d'énormes lacunes, c'était bien les littéraires. Que ce soit les cours de littérature, de philosophie ou même parfois l'histoire-géographie, il arrivait à obtenir un petit peu plus que la moyenne, mais rien de plus, et en réalité il faudrait surtout dire 'beaucoup moins' en ce qui concernait la littérature. Et ne parlons même pas des arts plastiques où, il fallait l'avouer, il n'avait jamais rien compris et ne s'était jamais vraiment donné de peine.
Il l'encourage sobrement, sans trop en faire, en lui accordant un sourire de temps à autre lorsqu'il réussit un exercice mais se rend peu à peu compte que quelque chose cloche, puisqu'il détecte un certain manque de concentration chez son copain qui paraît comme dérangé par quelque chose. Que les mathématiques l'agacent, il peut le comprendre, et se dit que cet air moins jovial qu'il voit sur son visage n'est que le résultat de ça. Pas plus troublé que ça, Natsume le laisse donc continuer sans rien faire remarquer, quoique son raclement de gorge attira son attention brièvement, avant qu'il ne reporte ses yeux sur le livre d'exercices, complètement inconscient de ce qui se passait dans l'esprit de l'aîné. Et heureusement, en fait.  

C'est donc avec confusion que l'adolescent observe Samaël, rendu curieux par la crispation soudaine de celui-ci, et son teint livide l'inquiète tout autant que son air paniqué. Bien sûr, vu que tout se passe dans la tête de l'autre, il ne sent absolument rien, et cela n'arrange rien à l'incompréhension qu'il ressent en voyant l'autre le regarder avec ce qui semblerait être presque de... De l'horreur, ou du moins une version allégée, mais tout de même. Croyant qu'il est peut-être mis mal à l'aise par ses devoirs, le japonais lui sourit innocemment, ne se rendant pas compte que dans l'esprit de son petit-ami, son double effleure son cou et sa joue avec les lèvres. Le pire, c'est qu'il en serait presque arrivé à prendre la parole pour encourager l'enolian et lui assurer qu'il allait s'en sortir, et que ce n'était pas si dur que ça, au fond. Mais il fut de pris de court par son regard noir et sursauta, un peu blessé et déconcerté. Un grand nombre de questions commencèrent à passer dans sa tête, et il devait avouer être même carrément inquiet, se demandant si il avait quelque chose de mal.
La scène a quelque chose de très ridicule, vraiment ; Natsume regardant son copain avec confusion, complètement inconscient de ce que l'aîné voyait, et à la limite presque apeuré d'avoir fait quelque chose qui ait pu le mettre à ce point en colère. Et cette même rage semble s'intensifier, au point qu'il finit par donner un coup de poing au dessus de l'épaule du plus jeune qui sursaute véritablement, effrayé, et ferme hermétiquement les yeux. Que son petit-ami le frappe n'est pas quelque chose qu'il peut concevoir, mais ses réflexes ont eu le dessus et qu'était-il supposé conclure quand il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait avoir dans la tête ?

Mais son air énervé disparut, remplacé par de la gêne et ce qui semblait être de l'embarras, avant qu'il ne sorte une excuse assez pitoyable pour être tout à fait honnête, qui ne fit que l'inquiéter davantage. Natsume fronça les sourcils, inquiet et pas vraiment crédule à ce point tout de même il y avait des limites, mais fut interrompu dans son envie de l'interroger quand l'autre lui tapota l'épaule. Des remerciements ensuite, qui si ils sont touchants, sont toutefois teintés d'une maladresse évidente, et un certain malaise persistait toujours dans l'atmosphère. Pour cette raison, il eut plus l'impression d'entendre une distraction qu'une véritable explication, et le dévisagea d'un air méfiant. Même son sourire ne suffit pas à faire disparaître ses doutes, et tandis que l'aîné retournait à son travail, le plus jeune cherchait un moyen d'aborder le sujet sans être trop lourd ou bien maladroit. Puis, finalement, après plusieurs instants, il trouva les mots qu'il cherchait presque désespérément.

« Vrai que je prends de mon temps, mais c'est normal. Et puis je n'allais pas te laisser sans t'aider, ça aurait été, enfin...  Bref, pas besoin de me remercier. »

Ne pas être trop maladroit : raté. Il avait voulu essayer au moins, même si il s'était vautré lamentablement avec sa voix hésitante et puant le malaise. Il baissa les yeux durant une ou deux secondes, avant de finalement poser la question qui lui brûlait la langue depuis tout à l'heure.

« Je... Si j'ai fait quelque chose de mal, tu peux me le dire, tu sais ? J'aimerais juste savoir, pour ne plus le refaire. Enfin, je ne vais pas te forcer, mais, euh... Promis, je ne vais pas m'énerver. »

Il se massa la nuque, gêné, et détourna le regard brièvement, moment où ses yeux se posèrent sur son propre sac et il pensa alors à la distraction parfaite ; vu qu'il ne savait plus où se mettre, il pouvait bien essayer de trouver un sujet de conversation ou quelque chose qui leur changerait les idées, d'une façon ou d'une autre. Il alla en sortir les beignets qu'il avait ramené et en tendit un à son copain, déjà plus souriant et moins maladroit.

« B-bref ! On va prendre une pause si ça te met de si mauvaise humeur, ce n'est pas dix ou quinze minutes qui vont- »

SHLACK. Quoi donc est-ce que cela, pourrait-on se dire. Eh bien il s'agissait tout simplement de ce qui arrive quand un lapin avec l'adresse d'un éléphant tentait de s'asseoir... Sans regarder où exactement était la chaise. Du coup, le voilà qui était tombé comme un idiot sur les fesses, à quelques centimètres de sa chaise. Au départ, ce fut une derpface, puis une mine mal à l'aise accompagnée d'un rire jaune. Enfin le truc, c'était que du coup, il avait fait tomber son gâteau aussi, et ledit gâteau avait été écrasé au sol lorsqu'il avait cherché à se rattraper comme il le pouvait. Rapidement, il alla essuyer la tâche avec du papier chipé dans les toilettes, puis une fois l'avoir jeté dans la poubelle, se racla la gorge et fit cette fois attention en s'asseyant correctement. Trouver un sujet de conversation, vite, vite !

« Alors, euh... J'dois avouer que Alice arrête pas de te réclamer. T'auras une dizaine de dessins à aller récupérer en sortant, et encore, elle en aura peut-être fait le double d'ici là. »

Sourire bancal. Comment ça, ça se voyait qu'il cherchait peut-être un peu beaucoup à cacher son malaise ? Déjà qu'il devait lui cacher quelque chose de considérable, alors si en plus il avait l'impression de le déranger... Autant dire qu'il s'en serait presque voulu d'être venu aujourd'hui, et qu'il se demandait de plus en plus si il n'aurait pas besoin de cours de théâtre, à force.

« … Justement, voilà. On avait pensé que tu aurais peut-être besoin de plus de trucs à faire, alors Faust t'as préparé une quinzaine de vieux jeux pc. Et... C'est tout. Donc, euh... Du neuf ? »


Oui oui, il en était carrément à utiliser de ce genre de formule. Cas désespéré qu'on vous dit. Nan parce qu'il le voit souvent mine de rien, alors ce n'était pas en deux ou trois jours même pas que des nouveautés incroyables avaient pu se produire. Mais bon, il essayait quand même. Atmosphère lourde ? Non, à peiiiine.


Spoiler:
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyMer 22 Juil 2015 - 1:48



Mon ikigai


ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



Il ne le redira jamais assez, mais il a terriblement honte de ce qui vient de se passer et de comment il a agit. Il regrette très amèrement de ne pas avoir ignoré son double plutôt que d'être entré dans son petit jeu, sachant parfaitement que c'était le but recherché de l'autre. Samaël se demande à force s'il a vraiment été 'créé' pour la guerre ou juste pour l'embarrasser quand l'occasion était trop bonne. Les talents au combat de Golden ne sont pas à déplorer ; c'est un guerrier plutôt doué pour son jeune âge, mais il a un caractère que l'Enodril n'arrive pas à expliquer. Il peut être très intelligent quand il le veut, mais en même temps, c'est un vrai gamin parfois. Cependant, ses dernières paroles lui font se demander s'il n'a pas fait tout ça dans le but de le distraire pour une raison précise autre que lui chercher des noises. L'Enolian comprend alors qu'il cherchait peut-être à le dissuader de faire ces exercices de maths pour l'obliger à parler à son petit-ami et régler ce qui trotte dans sa tête depuis l'autre soir et qui le perturbe au point qu'il met de plus en plus de temps à dormir chaque nuit, tant il réfléchit minutieusement à la façon dont il pourrait aborder le sujet avec lui. Mais il s'est rendu compte que ce n'était pas aussi simple et il n'a en même temps pas envie de blesser Natsume. Comment réagira-t-il quand il saura que son copain a tout entendu sans même lui faire signe qu'il l'écoutait depuis le début ? Quand il saura qu'il n'a même pas daigné bouger pour lui prouver qu'il était conscient et qu'il a préféré jouer au lâche, lui aussi ?
Non seulement aborder le sujet ainsi est épineux, mais en plus, Sam n'a pas vraiment envie de le faire, car il sait que ça n'apportera peut-être rien de bon de toute manière, que son copain est aussi têtu que lui, et que ça ne fera qu'alourdir l'ambiance encore plus, maintenant qu'il a réussi à la gâcher par son comportement puérile en répondant aux provocation du Résistant qui est censé l'aider et non le détourner du droit chemin.

Et il le voit bien, dans le regard du Shimomura, qu'il a réussi en plus à le mettre mal à l'aise également. Ce devait être en effet plutôt étrange pour lui de se faire dévisager ainsi par celui qu'on aime, sans parler du coup de poing qui l'a frôlé et qui ne lui était pourtant nullement destiné. Mais peut-il vraiment expliquer la réelle raison de ses agissements à Natsume sans qu'il le prenne pour un fou et qu'il ne recommande vivement aux médecins de le garder encore quelques jours à l'hôpital ? Il ne préfère pas tenter l'expérience, même si voir le Japonais s'inquiéter comme ça le culpabilise, alors que son pauvre petit professeur n'a rien fait de mal et qu'il a seulement été la victime malencontreuse d'un parfait imbécile qui n'a rien d'autre à faire que ce genre de bêtise. Mais bien sûr, ça n'aurait pas été drôle si ça n'avait pas Natsume, n'est-ce pas, Golden, pense Sam, frustré contre celui avec qui son esprit doit coopérer lorsqu'il est sur le front.
Il l'a bien vu, quand il a fermé les yeux, que son petit-ami avait eu peur par sa faute, juste parce qu'il a été assez stupide pour laisser sa colère parler à sa place, et ça ne le gêne que davantage. De quoi ai-je l'air, maintenant ? grogne intérieurement l'aîné qui aimerait bien dire deux mots à Golden. Non seulement il rage contre lui-même et le soldat de la Résistance, mais il se sent mal d'avoir donné l'illusion à Natsume que c'était lui le problème, alors que depuis le début il ne fait que l'aider et que c'est bien la dernière personne sur qui il pourrait s'énerver en ce moment, sachant en plus tout ce que son copain endure ces temps-ci. Il aimerait s'excuser pour ce qui vient de se produire, lui dire qu'aucun de ses regards noirs ne lui étaient adressé et qu'il n'éprouve au contraire pour Natsume que de l'affection et de la reconnaissance pour tout ce qu'il fait pour lui. Il aimerait aussi que l'éleveur voie avec ses yeux, pour qu'il puisse mieux comprendre ce qui s'est passé. Mais c'est même inutile de faire sortir Gardevoir pour ça, alors que c'était juste un bête incident pas le moins grave du monde, que ça serait compliquer à expliquer après ça et qu'il y a des choses plus importantes dont ils doivent s'occuper aujourd'hui.

Si l'Enodril manque de déglutir à cause du regard méfiant de l'autre, il finit par se détendre en l'écoutant lui répondre. Oui, après tout, c'était normal, il aurait assurément fait la même chose pour lui. Mais en aucun cas Sam lui en aurait voulu s'il avait décidé de privilégier ses propres études plutôt que de l'aider en math (surtout qu'il se considérait comme un cas désespéré et que donc il disait de lui qu'il n'était qu'une 'perte de temps' pour son petit-ami qui, au contraire de lui, était brillant et avait déjà de solides ambitions) ; car il y a effectivement quelque chose à tirer du cerveau de Natsume, au contraire du sien, et l'aîné enviait parfois son cadet pour posséder une telle intelligence et un tel sens stratégique. Nul doute que, si Natsume décidait de se lancer dans les combats, avec sa réflexion et son équipe, il irait sûrement très loin. Bien plus loin que moi en deux ans, ça c'est certain, pense l'Enolian en soupirant intérieurement, encore déçu d'avoir raté pour la seconde fois une chance de se qualifier pour la Ligue, même s'il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, comme toujours. Il remercie cependant Arceus que son copain n'ait pas choisi la voie du dressage et surtout celui de la Compétition ; car s'il refuse d'imaginer ce qui l'attend au niveau de ses concurrents, il saurait cette fois reconnaître qu'un élément de taille pourrait très bien lui barrer la route et qu'il aurait encore plus de soucis à se faire. Mais mise à part ça, il était véritablement reconnaissant envers son amoureux pour le temps qu'il lui accorde et l'aide bénéfique qu'il lui apporte. Sans le Japonais, il est indéniable qu'il serait en train de paniquer bien plus en pleurant toutes les larmes de son corps devant ses exercices de math en priant tous les dieux possibles et imaginables.

Sam n'a pas rêvé néanmoins ; il a réussi à mettre l'éleveur dans un état de malaise palpable et son ton hésitant ainsi que sa question ne font que confirmer ce qu'il craignait : le nippon pense avoir fait quelque chose de mal. Mais après tout ce qu'il a fait pour lui, jamais le dresseur n'oserait dire qu'il a fait quelque chose de mal ; car il n'a jamais rien fait qui puisse le blesser et le fait rayonner un peu plus chaque jour, malgré, certes, les devoirs qu'il supervise comme un véritable enseignant. Il aimerait tellement lui dire tout ça, qu'il n'est en rien responsable de son agacement et qu'il est au contraire celui grâce à qui il n'a pas encore pété de câble. Mais devant ça, il se contente juste de secouer la tête pour tenter de le rassurer. En effet, la vérité c'est qu'il n'arrive pas à trouver les mots pour lui parler, tant le sujet dont ils devraient parler lui brûle le bout de la langue et menace de sortir très prochainement s'il y a encore des distractions qui pourraient le déconcentrer et le faire penser plutôt à la conversation qu'ils sont obligé d'avoir et que le plus âgé ne pourra éternellement éviter.

Alors qu'il est sur le point de lui répondre, Natsume se dirige vers son sac pour en sortir deux beignets, dont un qu'il lui tend. Samaël le remercie avec un sourire bien moins maladroit que les précédents, déjà plus à l'aise, même s'il sait qu'il agit un peu lâchement en abandonnant temporairement son algorithme et en profitant avec joie cette 'pause' alors qu'il sait qu'il ne devrait pas se réjouir de procrastiner ; et s'il est toujours peiné et désolé de faire croire à son copain qu'il est de mauvaise humeur à cause du cours, il ne dit pas non pour un temps mort et apprécie ces quelques minutes pour décompresser et oublier l'autre idiot qui s'est permis de le ridiculiser devant celui qu'il aime. Encore heureux que ça ne soit pas arrivé quand on ne sortait pas ensemble, j'aurais eu bien plus honte de moi, soupire le petit ours brun.
Mais si le beignet a l'air appétissant, il doit avouer qu'il n'a pas très faim pour le moment et laisse donc intact le gâteau sur son bureau pour le goûter quand ils en auront fini. Si en temps normal il se serait jeté dessus, considérant qu'il en aurait fait assez pour aujourd'hui, non seulement il déclare qu'il n'a encore rien fait qui mérite un réconfort, mais que le sujet épineux qu'il a tant de mal à aborder lui noue l'estomac et l'empêche même de saliver, alors qu'il aurait probablement laissé parler sa gourmandise dans d'autres circonstances.

Il sursaute lorsque son copain se trompe en espérant s'asseoir sur sa chaise et chute finalement dans le vide, se retrouvant par terre. S'il hoquette, effrayé à l'idée que Natsume se soit blessé, il se rassure en voyant son rire, certes jaune, mais rire quand même. Apparemment il y a eu plus de peur que de mal. La chose plus gênante semblait être en fait le gâteau du Shimomura qui s'était écrasé au sol à la suite du choc. Sam secoue mollement la tête en souriant légèrement. Sur le point d'aller chercher quelque chose pour essuyer la tâche qui vient de se former, il est devancé par son petit-ami et ne peut que le regarder essuyer le morceau gâché. Le hérisson prend place convenablement cette fois-ci et se remet à parler en évoquant Alice et lui expose en effet l'histoire des dessins que la petite fille réserve à son tonton. En effet, sans doute inquiète elle aussi de sa santé, sa nièce lui avait fait de ravissants dessins que le cadet lui avait apporté à ses dernières visites ; et si elle n'était pour l'instant pas une artiste qu'on pourrait qualifier d'exceptionnelle, cela valait bien pour l'Enodril tous les Picasso et Monet du monde. Il n'avait même pas pu s'empêcher de lâcher quelques larmes, ému, en constatant une fois de plus toute l'affection que lui porte la fillette, alors qu'il y a un an environ, le dresseur ignorait totalement comment elle allait le percevoir. Mais chacune de ces quelques petites attentions le touchent plus que de raison, et c'est très souvent grâce à des choses comme ça qu'il arrive à dormir paisiblement la nuit dans cet hôpital qui, s'il n'est pas désagréable, ne vaudra jamais son foyer et celui de Faust qu'il a appris à connaître au fil du temps. Avec le sourire bancal de Natsume, il voyait bien que c'était plus pour aborder un sujet de conversation qu'autre chose, mais ça lui faisait toujours plaisir de recevoir des nouvelles, lui qui ne peut malheureusement sortir pour les apprendre par lui-même, comme s'il était coupé de tout ce qu'il connaissait.

De nouveaux vieux jeux... c'est exactement ce qu'il me manquait, se dit Samaël, amusé. Depuis le début de son séjour, Faust avait eu la gentillesse de lui prêter en effet toutes sortes de jeux vidéos qu'il s'était empressé d'essayer. Nostalgique sur les bords, l'Enodril avait sauté sur ceux qui étaient plutôt rétro et s'était régalé en les terminant, ayant même largement le temps de battre le record de son frère de cœur, par fierté mais aussi pour voir quelle tête ferait l'autre en le découvrant, bien qu'il se doute qu'il doit s'en ficher, étant donné que ce sont, comme dit précédemment, de vieux jeux et que ça doit faire un bail qu'il n'y touche plus. On peut dire que, en partie grâce à ça, le Compétiteur avait pris son mal en patience et avait trouvé une distraction qui lui convenait parfaitement pour faire passer le temps. L'engouement de pouvoir découvrir des jeux vidéos qu'il avait toujours eu envie d'essayer lui avait au moins permis d'oublier un peu la déception et la peine qu'il avait éprouvé en pensant que ses chances de participer avaient été réduites à néant cette année encore, rien qu'à cause d'une seule balle mal placée. Mais ne perdant pas espoir, et en tout bon maso qu'il était, il s'obstinait cependant à regarder les matchs de qualification, tentant de reconnaître quelques visages familiers.

'Du neuf ?'
Cette question le fait réellement soupirer. Ses iris dorés voguent vers la fenêtre d'où il était coincé tout à l'heure, le regard devenu soudainement triste. Malheureusement, oui, Sam avait du neuf. Du neuf qui datait de la fois où Natsume lui était rendu visite en pleine nuit, certes, mais du neuf qu'il se devait d'avouer tout de même, sachant qu'il ne peut garder ça pour lui et qu'il y aurait de toute façon un moment ou un autre où la vérité devait éclater ; alors pourquoi pas aujourd'hui. Toutes les conditions semblent réunies, mais il s'obstine tellement à repousser l'échéance que le monde entier est obligé de le forcer pour qu'il décide finalement à parler. Cela ne lui fait aucunement plaisir, mais a-t-il seulement le choix, avec tout ce que ça implique ?
Ses yeux se posent enfin sur le Shimomura, une lueur de tristesse revenant dans ses pupilles pour y danser et semblant le consumer de l'intérieur. Après quelques secondes où un blanc s'était formé, le Compétiteur sait que c'est à lui de parler, à lui d'aborder le sujet fâcheux, maintenant qu'il a découvert que son copain avait une telle crainte qu'il préférait lui en parler quand il le croyait inconscient. Mais il n'entre pas tout de suite dans le vif du sujet. Hésitant d'abord, il finit par poser la paume de sa main sur la nuque du Japonais et approche son visage pour coller ses lèvres aux siennes et l'embrasser avec douceur, mais le cœur toujours lourd de ce qu'il s'apprête à dévoiler. Il ignore en revanche si ce baiser devait rassurer le plus jeune, lui donner du courage à lui, ou profiter d'un moment tendre comme celui-là en prévision de la potentielle future tension qu'il pourrait provoquer par ses paroles. Peut-être les trois à la fois.
Lorsqu'il se détache, son regard peiné est toujours présent, mais il est convaincu qu'il ne peut plus le faire attendre plus longtemps et qu'il lui doit des explications.

- Excuse-moi.

Sa main caresse le cou, puis la joue de l'autre, un mince sourire triste sur le visage. L'Enodril se lève, et se dirige vers la vitre, le pas silencieux, mais qui lui semble terriblement lourd, d'un coup.
Ses doigts effleurent la fenêtre, comme s'il essayer de toucher les nuages dans le ciel ; Il y arrivait, autrefois.

- Lorsque tu es venu, l'autre soir, et que tu m'as confié ce que tu avais sur le cœur, je ne dormais pas. J'étais réveillé, et je t'ai laissé parler pour entendre ce que tu avais à me dire.

C'est fait. Pour lui, le plus gros est passé. Mais il n'arrive toujours pas à affronter son regard pour voir comment il a réagit. Comme cette fois-là, il n'arrive pas à l'affronter.

- J'aurais voulu en discuter avec toi sur le moment, mais mon corps a refusé de bouger. C'est peut-être parce que j'ai senti que tu avais besoin que je sois inconscient pour que tu puisses t'exprimer plus librement et parce que je ne voulais pas non plus t'interrompre. C'était peut-être la solution la plus simple pour toi.

Dans un nouveau soupir, plus discret, il se tourne vers le lapin. Mais c'est comme s'il avait soudainement pris milles ans. Nulle joie, nulle colère ne vient baigner dans son regard. Sam ne cherche pas à le juger. Il cherche juste à avoir des réponses, et il espère que Natsume pourra les lui donner. Si le chagrin se reflète dans ses yeux, c'est que, d'une certaine manière, il s'en veut. Pas seulement d'avoir laissé son petit-ami endurer une telle décision, mais aussi de ne pas lui avoir fait part de ce qu'il savait, alors que ça aurait peut-être été plus simple pour lui.

- Désolé de ne pas t'en avoir parlé plus tôt.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyJeu 23 Juil 2015 - 2:38



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Feat Samaël Enodril

Natsume empeste le malaise. Ce n'est pas souvent qu'il est ainsi devant lui, aussi incertain et gêné, ou du moins cela fait un sacré bail qu'il ne l'est plus. Mais il n’arrive pas à dissimuler cette sensation qui lui tord l'estomac et cette petite voix dans sa tête qui continue de lui susurrer que quelque chose cloche sincèrement ici. Elle n'a pas tort d'ailleurs cette petite voix, mais Natsume aimait croire qu'il aurait pu éviter de plonger dans l'océan d'awkwardness. Et il avait tellement tort, vu qu'il s'enlisait maintenant de plus en plus, avec son sourire bancal, son rire forcé et ses phrases clichées. Il aimerait bien avoir une idée géniale d'un coup, trouver LE sujet de conversation parfait et hilarant qui leur ferait oublier illico presto tout ce qui venait de se passer, mais il constate une nouvelle fois qu'il n'y arrive pas, en dépit de la frustration que cette conclusion provoque chez lui. Il y a des fois, il aimerait bien être plus doué avec les mots, mais ce n'est pas le cas ; hormis le sarcasme, la froideur et la répartie, l'éleveur n'est pas si doué que ça en matière de discussion. Alors mettre de la bonne humeur, sérieusement... Ce serait trop lui en demander.
Si il cherche si désespérément à changer de sujet, c'est surtout parce qu'il a bien remarqué l'air de l'autre, et qu'en l'entendant soupirer, il s'insurge mentalement de ne pas avoir réussi à remettre une bonne ambiance. Néanmoins, il n'eut pas le temps de davantage s'insulter, puisqu'il vit enfin l'air triste de son petit-ami, ce qui lui fit perdre immédiatement son sourire. Son soupir n'était clairement pas destiné à être discret, si bien qu'il devenait évident de se dire qu'il devait vouloir lui parler de quelque chose, et probablement qu'il n'en avait pas très envie. À cause de ses suppositions, il se décomposa un peu, l'air inquiet, tandis qu'un nœud se formait dans gorge. Dans son esprit, il passa en revue tout ce qui avait pu arriver de mal, et si il avait quelques hypothèses de côté, il préférait se convaincre que ça ne pouvait pas être quelque chose d'important. C'était peut-être au fond juste un coup de cafard, hein ? C'était possible, ça. Natsume voulait s'en convaincre. Sauf que son copain ne le regarderait pas comme ça, fixement, avec cet air triste, dans un mutisme de plus en plus lourd, si ce n'était pas plus grave. Ou du moins c'est ce que son instinct, que Natsume chercher à ignorer bien trop souvent d'ailleurs, le lui hurle.

Il plisse les yeux lorsqu'il sent la main de l'autre se poser sur sa nuque, contact qui, si il l'apprécie, le surprend puisque quelques secondes auparavant, il paraissait plus proche du coup de blues que de l'envie de l'embrasser, car oui le lapin n'est plus si stupide et naïf, et sait bien pour quel but il peut le rapprocher ainsi. Il ne proteste d'ailleurs pas et se laisse faire en silence, n'osant pas répliquer à cause de l'inquiétude qu'il ressent. Il esquisse toutefois un très léger mouvement d'une de ses mains vers ses cheveux qu'il caresse avec beaucoup de douceur, comme pour le rassurer alors qu'il ne savait même pas ce qui le perturbait. Mais cela ne suffit pas visiblement, vu qu'il se détache avec lenteur pour s'excuser, accentuant la confusion du plus jeune qui continua de l'observer, plein de craintes plus ou moins justifiées. Il le laisse lui caresser le cou et la joue, et même si ce contact est toujours appréciable, il aimerait plutôt qu'il parle au lieu de le laisser dans l'incertitude, mais il ne veut en aucun cas le forcer à le faire. Alors il attend, anxieux et mal à l'aise, le regard marqué par une lueur de tristesse.
Il aimerait bien le rattraper d'ailleurs, saisir son poignet pour l'empêcher de s'éloigner, mais il n'en a au final pas le courage, croyant que l'Enodril préférait sur le coup rester plus distant de lui, pour une raison qu'il ignore et qui l'inquiète de plus en plus à chaque seconde qui passe. Il n'ose pas parler, conscient qu'il veut peut-être dire quelque chose, et lui laisse du calme et un peu de paix pour qu'il rassemble ses idées.

Et la nouvelle tombe. Les yeux de Natsume s'écarquillent, les traits de son visage se plissent, et son teint pâlit peu à peu, jusqu'à ce qu'il ne finisse par devenir blême. Oh, non. Arceus qu'il aimerait disparaître d'un seul coup, horrifié par ce qu'il a entendu. Il aimerait pouvoir se pincer et se réveiller, se dire que ce qu'il vient n'entendre qu'était qu'un mauvais rêve et qu'il était bien paisiblement en train de dormir dans son lit, et pas en train de découvrir que son petit-ami savait tout de sa petite escapade nocturne de la dernière fois. C'était peut-être la chose la plus gênante et embarrassante qu'il pouvait entendre sur le moment, et même si il rougit, honteux, son air paniqué et livide revient bien vite, et transparaît dans la lueur de crainte qui se trouve dans ses yeux. Enfin, pas qu'il craigne son copain hein, mais il craint qu'on sache ce qui lui passe en tête, et il a peur que ses pensées puissent être jugées négativement. C'est plus une peur d'exprimer ce qu'il pense, surtout les émotions, ce qui est déjà très difficile pour le Shimomura. Ainsi, savoir qu'il avait entendu tout ce qu'il avait dit alors que c'était bien la dernière chose qu'il désirait le met dans un état assez pathétique.
Ses yeux s'abaissent, ses épaules se haussent un peu, la honte l'emplit alors qu'il aimerait se faire le plus petit possible. Il l'écoute, incapable de dire le moins de mot, lui précise qui l'avait voulu le laisser parler, se disant que c'était la meilleure chose à faire, et même si le lapin s'avouait intérieurement que c'était vrai, une partie de lui aurait préféré qu'il l'arrête. Qu'il le stoppe avant qu'il ne se mette à débiter un tas d'anneries, toutes ces choses qu'il avait sur le cœur mais n'osait pas lui dire par crainte de sa réaction, et aussi surtout parce qu'il était incapable de parler honnêtement de ce qu'il ressent sans en avoir terriblement honte. Parce que maintenant qu'il sait tout ça, il ne peut plus se cacher derrière des apparences de tranquillité impeccable et de fausse gaieté, et la honte de ses propres émotions n'aide en rien. Car oui, il ne voulait pas qu'il sache. Et maintenant qu'il sait, il ne peut que se sentir piteux, en plus du fait qu'il se sent coupable de lui avoir dissimulé des choses aussi importantes. Mais c'est trop tard maintenant, et il s'en rend compte. Il ne peut plus rien faire, et n'a rien à dire de toute façon.
Il n'arrive pas à se défendre, ni à parler, ni à appuyer son point de vue. Il craint sa réaction et ce qu'il a pu penser, et ce en dépit que rien dans son comportement ne trahit une quelconque colère ou jugement négatif. Et justement, peut-être est-ce plus effrayant : en ne montrant rien, il laisse à Natsume le loisir d'imaginer tout et n'importe quoi, et surtout le pire. Dans son esprit, l'éleveur craint des pensées méprisantes, de la colère ou de l'agacement dissimulé. Tout ce qui pourrait être douloureux à entendre passe dans la tête du cadet. Il a l'air triste, et ça le japonais le voit ; est-il déçu de son comportement ? Attristé par une chose qu'il aurait ressenti comme blessante ? Il ne sait pas et ne peut être sûr de rien, hormis du fait qu'il a bel et bien merdé et ne mérite même pas de relever les yeux maintenant. Il est le seul en faute, et il se le répète encore et encore, débarrassé de l'envie de se rapprocher car il est persuadé qu'il n'en pas le droit.

Il veut parler, mais rien ne sort de sa bouche. Il tente une phrase, mais ce n'est qu'un balbutiement dénué de sens qui lui échappe, rien de plus. Il ne pleure pas toutefois, mais n'arrive pas à émettre le moindre son tant sa gorge s'est nouée. Il se demande bien comment se défendre, car pour lui c'est ce qu'il a à faire, mais si honteux qu'il est, rien ne tient debout. Que sont-ils supposés faire maintenant, hein ? Y  a-t-il vraiment quelque chose à dire ? En fin de compte, ils l'auront eu cette discussion que Natsume cherchait tant à éviter. Oui, ils l'auront eu justement parce qu'il cherchait à la fuir. Si ce n'était pas une magnifique ironie tragique, il ne savait pas ce que c'était. Il ne voit pas ce qu'il pourrait dire de toute façon, vu qu'il avait déjà tout déballé il y a quelques jours, et il n'aurait de toute façon pas le courage de le faire maintenant, vu que sa fierté venait de prendre un coup tellement puissant qu'il n'arrive même plus à le regarder dans les yeux. Pourtant, quelques mots finissent par être prononcés, sans grande conviction, d'une voix un peu tremblotante et bourrée d'autant d'hésitation que de peur.

« Alors tu sais, hein... »

Il constate plus qu'autre chose. De toute façon, comme dit un bon nombre de fois précédemment, il n'a pas la moindre idée de ce qu'il doit dire, ou de ce qu'il peut dire, en fait, vu qu'il n'arrive pas à savoir ce que pense Samaël de tout cela, ni même de ce qu'il peut bien espérer en lui révélant ceci. Il craint la dispute, le désaccord, les tensions. Tout ce qu'il veut éviter depuis avoir ressenti la peur de le perdre il y a encore très peu de temps. Il aurait tant aimé qu'il ne sache rien, qu'il puisse continuer à mentir et à dissimuler ses peurs jusqu'à s'en être débarrassé par lui-même, sans avoir à l'angoisser davantage, mais ce n'est pas le cas et il ne peut plus retourner en arrière. Il n'a que lui-même à blâmer de toute façon. Par Arceus, il le savait à ce moment que c'était une mauvaise idée ; ce n'était pas pour rien que l'autre idiot dans son rêve étrange le lui avait dit. Mais il fallait assumer ses actes maintenant, et c'est bien là le souci. Il n'y arrive pas.
Toujours les yeux baissés, il expire un peu tristement, un début de rictus amer sur le visage, sans que celui ne se développe totalement toutefois. Il n'en a pas l'énergie, ni la volonté. Même son amertume et son sarcasme ne suffisent plus devant une situation si tendue dont l'atmosphère pesante est palpable. Et ça, il ne sait pas gérer. Il n'a jamais appris à le faire, de toute façon ; entre Kazuo, Miyu et Nagisa, qui aurait pu lui apprendre à régler un conflit ? Son père réagissait par la violence, tant verbale que physique, sa mère prétendait être heureuse, et Nagisa, imitant de la façon la plus ironiquement tragique au monde son paternel par sa tendance aux cris et aux coups, n'était en rien un modèle. Depuis qu'il était tout petit, le lapin n'avait retenu que ces méthodes, ce qui explique un bon nombre de ses mauvaises façons de réagir. Discuter et débattre d'émotions, c'était pour lui une thèse naïve d'enfant trop optimiste. Pourtant, il n'avait pas d'autre choix que de s'y mesurer, en dépit de son dégoût pour ce genre de chose.

« Que veux-tu que je te dise, de toute façon ? Et puis... Tu... Tu n'as pas à t'excuser. »

Il ne sait pas comment il a réussi à parler ou même à faire une phrase à peu près correcte, tant quelques secondes avant il aurait pris ça pour une impossibilité mathématique. Et toujours, ses yeux le fuient, incertains et emplis de honte. Une de ses mains se serre un peu, et ses épaules contractées bloquent chacun de ses potentiels mouvements. Lui qui était pourtant si sûr de lui il y a peu, voilà qu'il se comportait maintenant comme un enfant qu'on venait de surprendre en train de faire une bêtise, au grand damne de la joueuse qui grommelle des obscénités à l'encontre du lapin derrière son écran. Mais en quelque sorte, c'était un peu ce qui s'était passé. Et il n'y a pas de solution miracle ici. Pas de résultat évident, et c'est bien ce qui embête tant Natsume au sujet des sentiments. Ce n'est pas une science.
Il déglutit. Puis finalement, sa voix affaiblie et dénuée de toute once d'assurance résonne dans la pièce.

« Pardon. »
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptySam 25 Juil 2015 - 23:08



Mon ikigai


ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



C'est peut-être horrible à dire par rapport à Natsume, mais il se sent plus léger, à présent. Libéré de ce poids qui le pesait depuis plusieurs jours, il n'aura plus besoin de mentir et de faire croire qu'il va bien. Ironie de se dire que c'est aussi exactement ce que son petit-ami cherchait à faire également. Il sait que ce n'était pas très juste que l'autre souffre de ce secret, alors que l'Enodril en était au courant, mais il n'avait jusqu'à présent pas eu le courage d'en parler, ou même d'y faire allusion. Mais il se rend compte que démarrer la discussion dès le début un peu brusquement comme il venait de le faire aurait été plus simple que de le faire languir de la sorte en faisant grimper son inquiétude ; quoiqu'il n'y a qu'aujourd'hui qu'il semblait percevoir le trouble de son amoureux, et ce dernier n'essayait même pas de le cacher. Au final, il est plutôt soulagé d'avoir enfin avouer la vérité, même s'il ne pouvait supporter son regard de prime abord, sachant que la vue de son copain en train de se décomposer de façon négative ne lui plairait pas ; et il avait raison. S'il pensait trouver un échappatoire en trouvant la vitre et ce qui se trouvait à l'extérieur extrêmement intéressant tout à coup, il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas éternellement fuir le Shimomura, et qu'il devait tant bien que mal soutenir son regard.

Mais son cœur se brise, en posant ses yeux sur le cadet, et en le découvrant désormais, pâle comme un linge, les prunelles écarquillés, et la peur dansante dans celles-ci. Il a terriblement honte, et pas la peine d'être un génie pour s'en apercevoir. Si le compétiteur n'en montre rien, du moins pour l'instant, il a l'impression que son âme va se fendre en deux. La vision de Natsume à cet instant, livide, les joues rouges aussi, mais embarrassé au possible, lui est douloureuse, presque insupportable. Il s'en veut d'avoir mis ça sur le tapis, mais il savait au plus profond de lui qu'il ne pouvait pas retarder l'échéance indéfiniment et que la vérité finirait pas éclater tôt ou tard. C'est un fardeau qu'aucun des deux ne peut porter seul, et ils sentaient bien l'un et l'autre cette tension muette, mais horriblement lourde. Et il aimerait s'avancer. S'approcher de lui pour le prendre dans ses bras, et enlever cette tristesse et cette honte de son visage, en lui disant que ce n'est pas grave, qu'il ne lui en veut pas, qu'ils peuvent trouver une solution ensemble et qu'il n'a pas à supporter cela sur ses seules frêles épaules, qu'il supporte déjà trop et qu'il n'a que des ennuis par sa faute. Mais tout ça, c'est dans sa tête ; et comme cette nuit, ses membres refusent de bouger, alors que ce n'est pourtant pas l'envie qui lui manque. Si l'éleveur tente de parler, on dirait qu'il a du mal, et Sam ne peut que le comprendre, et se fustiger mentalement d'avoir abordé le sujet de cette manière, se disant naïvement qu'il devait sans doute y avoir une autre possibilité de lui en faire part sans qu'il ne devienne ainsi, à balbutier des choses qui lui échappent, et que Sam ne comprend pas.

Sa voix, hésitante, apeurée, et faible, se fait entendre, agrandissant la blessure à sa poitrine, qui semble bien le faire souffrir, comparé à la balle qui l'a atteinte. Il aurait presque envie de s'excuser, car lui aussi il a honte de ne pas avoir retenu à temps Natsume le soir où il est passé le voir. Peut-être que tout aurait été différent, que ça aurait plus facile pour lui par la suite. Il n'en avait juste pas eu le courage, et il se maudit intérieurement pour ça. A-t-il même eu raison de lui en parler tout court ? Pendant un moment, l'Enodril en doute. En se rappelant le danger que pourrait courir Natsume et en voyant la mine chagrinée de l'autre, toutefois, il sait qu'il a fait le bon choix. L'ourson sera-t-il cependant capable de lui faire entendre raison ? Il y a de fortes chances que non. Question entêtement, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, et c'est bien la cause de leurs dispute quelques fois. Mais Sam voudrait l'éviter, la dispute. Avec le Shimomura dans cet état, surtout, il n'a vraiment pas envie que les tons haussent et que la tension s'alourdisse davantage. A voir l'air de l'autre, le dresseur essaye de se convaincre encore qu'il bien fait d'aborder le sujet. Il ne peut que constater le poids que ce fardeau a eu sur les épaules du cadet en scrutant ce dernier, en écoutant chaque respiration qui pourrait trahir sa peine. Si l'envie irrésistible de le prendre dans ses bras lui saute à la gorge, il ne bouge pas, se demandant si son corps lui désobéit une nouvelle fois car il sent que le Japonais a encore quelque chose à dire. Il veut, comme il y a quelques jours, le laisser s'exprimer jusqu'au bout.

Ses nouvelles paroles tombent pourtant à moitié dans l'oreille d'un sourd. Si, il s'excuse, et il le refera, encore et encore, car il sait que ce n'est pas par hasard s'il a pris cette décision peu après qu'il s'est pris cette foutue balle. Ce n'est pas par hasard non plus s'il a voulu attendre un moment où Sam serait inconscient pour se confier à lui. Natsume a deviné que l'aîné serait en désaccord avec lui, et qu'il ait probable qu'une dispute s'en serait suivi où ni l'un ni l'autre n'aurait pu se faire entendre. Malgré tout, l'éleveur a quand même tenu à lui en parler, même s'il le croyait endormi. C'est quelque chose que Sam n'a pas comprise sur le coup. S'il est venu lui en faire part, est-ce qu'il s'attendait quand même à une réponse venant de lui ? Devait-il vérifier inconsciemment s'il avait raison de mener à bien son projet ? Ou aurait-il fait ça parce qu'il se serait senti coupable de ne pas lui en avoir parlé, dans le cas contraire ? La vérité aurait bien fini par éclater un jour ou l'autre. Si le destin a voulu que le compétiteur ait du mal à trouver le sommeil cette nuit-là, peut-être que c'était pour lui prouver qu'il avait tort, ou pour l'obliger à ne plus se cacher.
Il y a quelques temps, il est possible que l'Enolian se serait emporté. Il est possible qu'il l'aurait sermonné pour avoir pris une pareille décision, et qu'il lui aurait répondu sur le coup. Il est possible aussi qu'il lui aurait répondu sans attendre qu'il voulait que Natsume lui dise qu'il renonce à cette idée. Il ne voulait pas, alors Natsume ne le ferait pas. Telle était sa propre logique. Aujourd'hui, s'il ne veut toujours pas, alors il essayera de parler à son copain, mais il sait qu'il ne pourrait jamais le forcer à faire quoique ce soit. S'il ne veut pas, l'autre le fera quand même. L'un des principes de Sam est de ne jamais abandonner. En sortant avec le hérisson, néanmoins, il a appris qu'il y avait des batailles qu'on ne pourrait jamais gagner et que la retraite, même si elle blessait amèrement la fierté, restait la meilleure solution. Sauver une victoire qu'on pourrait ne jamais remporter, ou maintenir ses troupes en vie, quitte à devoir renoncer, pour privilégier la vie de ses hommes. Samaël sait qu'il peut ne pas remporter cette manche, mais il veut préserver le garçon qu'il aime.

Un ange passe (dégage, Titi !), et ce qui dure moins d'une minute environ semble des heures pour l'aîné. Désireux de briser ce blanc qui n'arrange rien à la situation, le blessé cherche les mots. Que dire ? Maintenant qu'ils savent chacun ce que l'autre essayait de lui cacher, et que l'Enodril a pris conscience qu'il ne pourrait pas obliger Natsume à avoir le même point de vue que lui, il ignore quoi lui dire exactement, à présent. Peut-il même changer quelque chose ?
Peu importe ce qu'il s'apprêtait à lui dire, de toute façon, car le nippon le devance. Depuis tout à l'heure, ce dernier n'a toujours pas levé le regard sur lui. Il a honte à ce point. Dénuée d'une expression précise, c'est un voile de tristesse qui s'abat sur le regard du plus âgé.
Natsume...
Il n'a aucune raison de s'excuser ; il croit juste bien faire, sans doute. Il veut aider, se rendre utile. Mais selon l'Enodril, ça l'amène à prendre de mauvaises décisions. Au fond, cela les rapproche, sur ce point ; ils sont pareils. La peine de l'adolescent aux cheveux hérissés est telle que son petit-ami la sent jusque dans ses tripes, et qu'il hoquette très légèrement sentant la vague de ses émotions l'envahir. Il pourrait presque voir ses oreilles de lapin rabattus, tant il est misérable. Ce n'est plus qu'une petite chose honteuse, repliée sur elle-même, et d'apparence bien piteuse. Toute cette souffrance, Sam est sûr qu'il en est le responsable. C'est bien pour lui, ce lavage de cerveau, non ? Inutile pour le nounours mais si précieux pour son copain ; il faudrait en fait une aide extérieure pour les départager. Le dresseur cherche dans son esprit une quelconque aide venant de son double. Il quémande Golden pour lui prêter main forte et lui demander conseil, mais lorsqu'il le trouve enfin, le Résistant le fixe d'un air impassible, avant qu'il ne baisse les yeux, et qu'il se mette à frissonner, puis se frotter les bras, et disparaître finalement dans une traînée de poudre qui lui glace les os, surpris de cette vision.
Samaël revient à la réalité, incertain de ce qu'il veut faire. Il n'en peut plus. Comme poussé par quelque chose, il avance enfin vers son petit-ami. Lentement, sa main gauche vient chercher le poignet de Natsume. Il le soulève, puis, brusquement mais sans brutalité, il fait lever le Shimomura de sa chaise, avant de l'attirer contre lui. L'un de ses bras entoure son cou, tandis que les doigts de l'autre bras cherchent la paume de l'éleveur, pour enserrer sa main dans la sienne. Las, d'un air fatigué, il repose sa tête dans ses cheveux hérissés, et pousse un soupir.

- C'est en partie ma faute si tu dois faire un telle chose ; et tu sais que je n'aurais pas aborder le sujet si je l'avais approuvé. Alors peut-être as-tu une idée de ce que j'en pense.

Ses yeux dorés commencent à se troubler. Surpris d'une telle montée de larmes, il se force à se contenir, et serre son amoureux plus fort encore, sans toutefois l'étrangler. Ses dents mordent sa lèvre, fort, dans l'espoir d'empêcher les gouttes maudites de tomber. Il déglutit, est obligé de renifler malgré lui, et ferme les paupières à plusieurs reprises pour ne pas craquer et interdire à ses larmes de se voir. Quand il arrive enfin à se calmer, il se détache légèrement pour le regarder, faisant monter le visage de l'autre par le menton pour qu'il arrête de le fuir et pour plonger dans ses grands yeux chocolat qui lui fendent le cœur alors qu'il y décèle cette émotion qui le tue un peu plus à chaque fois qu'il la lit dans les prunelles du cadet.

- Mais j'ai appris depuis le temps qu'on était aussi têtu l'un que l'autre, et que je ne pourrais jamais te forcer à quoi que ce soit. Je sais que tu n'as pas pris cette décision à la légère, cependant je voudrais quand même que tu y réfléchisses encore, et que tu te demandes si c'est vraiment la bonne solution.

Il ne peut pas le faire changer d'avis ; voilà pourquoi il n'abandonne qu'à moitié : à défaut de défendre ce qu'il pense, il veut faire réfléchir son copain. Indirectement, on peut dire qu'il le remet en question. Il ne peut pas dicter ses actions, ou être constamment sur son dos ; un jour ou l'autre, de toute façon, si ça avait été le cas, Natsume en aurait eu assez. Et surtout, ce n'est pas ce que Sam désire. Il imagine comme ça doit être invivable d'avoir quelqu'un sur le dos, et c'est un peu l'effet qu'il ressent quand il sent les infirmiers s'assurer qu'il ne s'échappe pas de sa chambre. Il est comme prisonnier, et il refuse d'étouffer le Japonais. Même si intérieurement cela le blesserait qu'il aille au bout de son idée, il sait que c'est impossible de le lui interdire.

- Tu savais depuis longtemps que je faisais partie de la Résistance, p-pas vrai ?.. On sort ensemble, Natsume, c'est... c'est un sujet qu'on ne peut pas éviter, et surtout si tu... si tu essayes de le faire.

Sa voix faiblit de plus en plus, comme il mourrait. Il balbutie, hésite, tremble légèrement, tente tant bien que mal de parler jusqu'à la fin. Ses yeux s'embuent de nouveau, et il se fustige mentalement pour être aussi faible et sensible. Mais il n'a pas fini. Il doit tenir. Il a encore des choses à dire, mais il n'en peut plus ; il sent qu'il va lâcher prise. Ses deux mains se placent sur les épaules du cadet. Il affiche un air mi-triste, mi-déterminé. Il n'est guère crédible, cependant, et s'il arrive à faire retentir un quelconque message dans l'esprit du plus jeune, ça aura été un miracle. Il hoquette, renifle discrètement, prend une inspiration, pour enfin de nouveau regarder le Shimomura dans les yeux. Mais on peut lire dans ses pupilles couleur or toute la tristesse et la fatigue du monde. Et une petite part de lui se demande pourquoi. Pourquoi tant de peine alors qu'il ne s'agit que lui faire éviter de se faire enlever un bout de sa mémoire. La réponse paraît simple. Parce qu'aux yeux de Sam, il risque de se faire du mal inutilement. L'éleveur n'est pas un enfant, mais l'Enolian voudrait presque qu'il le devienne, pour lui faire éviter de commettre cette erreur. Ne fais pas ça. Reste avec moi. La vérité, c'est qu'un sujet plus grave encore se cache derrière celui-là. Mais le compétiteur est fatigué, et cela se trahit dans sa voix, tremblotante, comme si une bourrasque venait de le glacer tout entier.

- Tu as raison, Natsume ; se faire modifier la mémoire, c'est loin d'être agréable. Mais je ne veux pas que tu souffres, et surtout pas pour ça.

Comment le sait-il ? Il a essayé, une fois. Il a échoué, croyant que le mal qu'il avait enduré était dû à manque d'expérience. Mais il comprit plus tard que c'était bien une réalité qui s'imposait à tous, car les souvenirs sont l'une des plus précieuses choses qu'un être puisse posséder. Ils apportent joie, tristesse, colère, peur, ou dégoût, mais ils sont tenaces, difficiles à oublier, et font des humains, des animaux, et des Pokémons, ce qu'ils sont. Ce que veut oublier Natsume, ce n'est certes pas grand chose, mais cela donne un impact sur la situation bien plus important qu'ils ne peuvent le penser.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyDim 26 Juil 2015 - 19:53



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

Question pathétisme, Natsume sait de quoi il parle. Il l'a toujours été un peu, ou du moins a apitoyé tant de monde dans sa vie qu'il avait supposé qu'il devait avoir l'air de l'être. Il ne préfère pas se souvenir de ses précédents états d'ailleurs, vu comment il avait déjà chuté très bas par le passé et que sa fierté en prenait un coup à chaque fois qu'il y repensait. Il n'y peut rien pourtant, et l'on peut sans doute remercier l’éducation conférée par Kazuo pour cela, car à chaque fois qu'il exprime ses émotions ou ce qu'il pense, il est pris d'une honte considérable. Si parler de sentiments affectifs était devenu de plus en plus simple avec le temps passé sur l'île (car oui, vu son entourage proche, difficile de ne pas subir de démonstrations d'affection), il avait toujours eu, et aurait pendant encore au minimum quelques années si il ne tentait pas de faire d'efforts  à ce sujet, de sérieux problèmes avec le fait d'exprimer ses pensées les plus intimes. C'était quelque chose qu'il ne fallait pas faire chez son père, et certainement pas devant Nagisa qui avait cherché, et même si c'était avec les meilleures intentions du monde, à la fortifier pour le préparer à la solitude. Son père hurlait, quand il osait lever la voix et dire ce qu'il pensait. Il criait, le rabaissait, l'insultait, faisait passer son point de vue pour moins important que tout, si bien qu'il avait vite fini par comprendre que s'exprimer était interdit. Réprimer, encore et encore, car les pleurnicheries sont pour les enfants et les gamins. Pour les chouineurs.  
Alors maintenant, il ne peut totalement annihiler ce dégoût de lui-même qu'il ressent alors qu'il se rend compte qu'il sait. Que doit-il penser, dorénavant ? Qu'il est ridicule, agaçant, et n'a pas plus de dignité qu'un excrément sur le sol ? Oui oui, tout le monde et sa grand-mère sait bien que ce n'est pas le cas et que même le penser relèverait d'une bonne dose de stupidité, mais ce jugement qui n'est que le fruit de son imagination est en réalité juste l'avis qu'il a de sa personne actuellement, et il suppose donc qu'il s'agit de la vérité que tout le monde doit constater. Idiot, oui, on le saura.
Son regard s'est fixé sur tout, sauf sur lui. Ou du moins, si il observe ses pieds de temps à autre pour voir si il n'a pas bougé, il trouve un intérêt certain dans les murs à côté, le sol ou bien encore la toute petite tache de confiture de fraises qui reste sur le par terre, cicatrice du pauvre petit beignet tué au combat, sous l'assaut mortel de la maladresse de Natsume. Oui, il faut dire qu'au moins le reste de beignet ne peut pas le regarder, et surtout que la réaction du beignet face à ses choix de vie désastreux ne le perturbent pas ni ne l'influencent. Il peut juste regarder cette tache, et penser à tout et à rien, sans stresser, sans s'inquiéter du futur ou de ce qui a bien pu être pensé. C'est moins stressant. Et puis au fond, même si il fait n'importe quoi, rien n'influencera jamais cette tache qui va continuer sa vie, laisser proliférer mille et unes bactéries et autres champignons, créant un minuscule écosystème autonome qui serait peut-être réduit à néant par la première femme de ménage qui passerait faire son travail. Mais bon, la tâche de confiture est une instabilité sans influence sur sa vie et son opinion de soi-même. Pas comme le garçon dont il évite le regard depuis tout à l'heure.

Et il s'en rend bien compte qu'ils n'en mènent pas large, l'un comme l'autre, et qu'ils galèrent tous les deux à mettre des mots sur ce qui leur passe par l'esprit et qui les tourmente pourtant beaucoup. Il n'y a pas besoin d'avoir passé un master en psychologie pour le savoir, et en fait, c'était bien pour ça (du moins en partie) qu'il cherchait à éviter cette conversation ; aucun d'eux deux n'aurait de réponse, parce qu'il n'y en avait pas. Ni de bonne, ni de mauvaise. Il n'y avait qu'un choix, qu'au final Natsume serait le seul à devoir prendre. Accepter cette vérité avait déjà été dur pour quelqu'un comme lui qui croit dur comme fer qu'il existe forcément une meilleure solution que l'autre, esprit mathématique obligeant. La gérer, toutefois, c'était une bonne histoire. Il voulait éviter les conflits, les cris, les disputes. Natsume connaît son copain, et surtout, il connaît son entêtement lorsque quelque chose ne lui plaît pas ; à plus d'une occasion il avait manqué de lui déboîter les tympans parce qu'il l'avait vu comme essayant trop de décider pour lui. Ce dont quiconque aurait horreur, sincèrement, et c'était par ailleurs un miracle qu'il n'ait pas manqué de le tuer davantage en un an. Mais voilà, il ne se sentait pas prêt à devoir s'opposer à lui dans un véritable débat de sourds, surtout si en plus son avis devait être faussé par son ego blessé au cours d'un potentiel conflit.  
C'est sûrement pour ça qu'il était venu lui parler cette nuit : parce qu'il voulait en parler, d'une façon ou d'une autre. Ne pas tout garder entièrement pour lui sous peine d'exploser, même si au final personne d'autre ne serait au courant non plus. C'était un placebo, voilà tout. Une façon de s'apaiser sans avoir à être dérangé par la honte de ses propres émotions, sans avoir à craindre une quelconque réaction ou un petit quelque chose qui aurait complexifié sa décision. L'idée ne lui avait pas plu, mais c'était la seule qu'il avait pour faire un peu le point dans sa tête, et calmer cette voix insistante qui continuait de lui réclamer qu'il lui parle d'une façon ou d'une autre. Mais au fond, lui-même n'aurait pas pu donner de raison plus forte que celle-là quant au pourquoi de son choix, étant donné qu'il ne savait pas forcément non plus ce qui lui était passé par la tête ce jour-là, et qu'il avait agi par instinct plutôt que par logique, pour une fois. En cherchant à éviter d'avoir à supporter sa réaction, oui, aussi lâche que ce soit. Il n'était pas assez stupide pour le nier ou ne pas s'en rendre compte non plus. Ces pensées lui permettent de se calmer un peu et d'ignorer le fait qu'il doit le regarder maintenant, et le voir dans tout son pathétisme et sa faiblesse, chose qui l'horripile mais qu'il est bien forcé d'accepter.

Il ne proteste pas lorsqu'il le voit se rapprocher, l'observant tout de même d'un œil curieux, et le laisse le relever pour qu'il l'attire contre lui, contact hautement agréable. Pas tellement surprenant, mais le lapin ne va pas s'en plaindre : une petite partie de lui est rassurée de ce rapprochement qui apaise ses craintes (stupides) qu'il l'ait vexé, énervé ou frustré de sorte qu'il n'avait plus le droit de rester aussi proche. Une petite voix dans sa tête lui susurre qu'il ne fait que le prendre en pitié, rien de plus, et le fait pour qu'il ne soit pas vexé, mais il la chasse en se convainquant que ce n'est pas le cas, chose difficile vu l'état de son estime de soi pour le moment. Durant quelques secondes, il profite de la sensation plus que bienvenue de leurs doigts qui s’emmêlent et de sa chaleur contre son corps, qui au moins a le mérite de pouvoir lui divertir l'esprit de manière agréable. Mais ce n'est que cela pour l'instant : une diversion, un anesthésiant, tout sauf une solution sur le long terme. Et il faut qu'ils parlent, maintenant ; il est impossible d'oublier alors qu'il vient d'aborder un sujet si épineux que celui-ci. L'avouer ne lui plaît pas, mais Natsume n'a plus le choix, et cherche ce courage qui lui manque dans l'affection que lui procure son copain. Veut-il vraiment qu'ils parlent ? Non. Mais comme dit précédemment, peu importe.  
Il manquerait presque de rire jaune lorsqu'il commence à chercher à poser un blâme quelque part tant cela est inutile. À qui la faute, sérieusement ? Il pourrait y passer des années à chercher qui est exactement responsable pour la situation compliquée dans laquelle ils sont maintenant. Fallait-il dire que le responsable était le tireur ? Faust pour l'avoir formé ? Celui qui lui avait confié la mission qu'il avait sûrement réalisé ? Le vendeur d'armes, même ? Ou bien Natsume pour ne pas avoir cherché à le garder avec lui ce soir-là ? Non, plus il y pense, plus il se rend compte de la futilité de cette pensée, et à quel point réfléchir ainsi ne leur apportera rien d'autre que de la dévalorisation et une façon de simplifier le problème au point que la vérité devient moins insupportable à supporter. Car si il y a une chose de difficile à expliquer, c'est l'injustice de la vie, son hasard. Quelques centimètres de plus et il aurait pu être dans un cercueil, à l'heure actuelle, ou même n'aurait jamais eu à être soigné, et cette conversation n'aurait pas eu lieu. Il n'y a pas vraiment de cruauté puisque tout est dû à des suites d’événements malencontreuses. Natsume l'a accepté depuis un petit moment. Depuis qu'il avait appris la vérité sur sa mère et sa sœur, il avait commencé à avoir une toute autre vision des choses, et pour cette raison, ne posait plus de blâme. Alors non, il n'est pas responsable de sa peine, même si il insiste.

Il est étrangement muet et calme, dorénavant, écoutant juste sa voix pour à la fois se calmer et repérer des traces de sa tristesse, pour si le besoin se faisait sentir, pouvoir réagir au mieux et le plus rapidement possible. Il expire légèrement, un peu amusé par son hypothèse. Il n'a pas tort, en effet : il savait pertinemment qu'il ne serait pas d'accord, et c'était en partie pour ça qu'il ne voulait pas lui en parler. Quand Natsume veut faire quelque chose, il le fait, et n'aime pas du tout que l'on s'oppose à lui, ou qu'on essaie de l'arrêter. Surtout si quelque chose d'aussi douloureux et pas si simple : il suffisait de se rappeler la réaction qu'il a eu à chaque fois que Samaël s'était opposé à lui pour comprendre que ça n'aurait pas du tout été une bonne idée de provoquer un débat au vu de la fatigue émotionnelle qu'il ressentait déjà tous les deux. Il s'étonne d'ailleurs qu'il ait deviné cela, mais en même temps ce n'était pas comme si c'était si difficile. Ça le rassure un peu toutefois, qu'il ait compris une partie de ses intentions. Il ne sait pas trop pourquoi, mais c'est le cas. Et honnêtement il avait déjà assez de choses en tête pour ne pas en plus se mettre à réfléchir sur le pourquoi de ce détail-là. Plus honnêtement, la joueuse n'arriverait pas l'expliquer en moins de mille cinq cent mots et ça serait vraiment douloureux pour les mouches, qui souffrent déjà bien assez comme ça, les pauvres. Elles vont fonder un syndicat si ça continue.
Il plisse les sourcils en sentant l'autre le serrer plus contre lui, et son inquiétude grimpe un peu. Elle s'accentue dès qu'il entend le premier reniflement qui montre clairement qu'il cherche à se calmer, et  l'éleveur laisse glisser sa main libre vers son dos qu'il caresse doucement et distraitement. Il ne sait pas vraiment quoi faire, mais si ce contact a au moins le mérite de l'apaiser, alors tant mieux. Et puis c'est bien tout ce qu'il peut faire pour l'instant, vu qu'il a visiblement encore des choses à dire et qu'il faut qu'il aille au bout, même si c'est difficile. Il ne peut pas effacer toute sa peine, mais il peut au moins l'accompagner et essayer de l'aider. Il aimerait bien relever la tête et mettre le sienne contre son torse ou ses épaules pour mieux pouvoir le couvrir de ses bras, mais il a conscience que peut-être il ne veut pas être vu en train de pleurer, ce qu'il peut comprendre, et juge qu'il est sûrement plus sage de le laisser choisir leur position pour l'instant, tant qu'il est à l'aise. Car si il s'est calmé et a moins l'envie de se terrer sous terre, il sait que celui qui souffre le plus pour l'instant, ce n'est pas lui. Et le premier qui lui dira le contraire entendra parler du lapin, qui peut devenir très mesquin quand il le veut. Ça mord fort mine de rien, ces bestioles.

Dès qu'il se détache, il manque de criser intérieurement en sentant qu'il lui relève le visage.
Non non non, tu ne vas pas faire ça. Non, Sam, c'est de la triche ça, tu peux pas me demander de rester ferme et décidé en me regardant comme ça, je fais comment moi après pour pas hésiter et avoir envie de m'excuser en quarante langues ? Bon après je sais pas comment faire mais je connais bien des insultes en swahili, ça devrait pas être si compliqué que ça que d'apprendre à m'excuser. Quelqu'un a un Bescherelle norvégien pour traduire 's'il te plaît lâche-moi et laisse-moi crever de honte dans un coin parce que là je suis à deux doigts de penser à casser ma tirelire et m'endetter sur 40 ans pour m'isoler dans un bunker dans le Pacifique ?'. Non bien sûr que tu vas pas le faire, pourquoi j'ai cru au contraire. Saleté de gros tricheur. Joue pas avec mes sentiments comme ça, vais finir par chouiner comme un débile et je vais avoir l'air con avec mes yeux tout rouges. T'as pas envie que je chiale, quand même ? Parce que c'est bien parti pour si tu continues, s'pèce de... De... De toi. Voilà.
Ne l'excusez pas de ce monologue interne infernal, la joueuse veut encore l'étrangler et le saigner jusqu'au bout. Enfin bref, le point suivant.
Réfléchir encore, ça... Il n'a fait que ça, durant les derniers jours. Encore et encore et encore et encore, à s'en donner des insomnies que même les somnifères ne pouvaient pas atteindre, et là encore il ne parlait que des médicaments qu'il était supposé prendre. De toute façon, c'est bien là la plus grosse faiblesse de Natsume : il réfléchit trop, et du coup ses pensées s'emmêlent tant que tout finit par bloquer. Justement, il n'écoute pas assez souvent son instinct qu'il juge inutile, erroné par définition à cause de son manque de preuves, et c'est généralement ce qui l'handicape dans la vie de tous les jours. Cela peut même l'affaiblir dans les situations difficiles. Le japonais prend trop de temps, et il arrive bien souvent qu'il n'y en ait pas assez, si bien qu'au final il n'a le temps de rien faire. C'est une faiblesse qu'il tente de résorber, mais il n'est pas magicien non plus, et il a comme l'impression qu'il n'arrivera jamais à passer complètement à côté de cette faille béante. Alors il a voulu laisser parler ce que lui disait son, et beurk la joueuse vomit d'écrire cette phrase c'est dégoûtant, cœur. Qu'il ait tort ou pas, ça... Natsume étant le premier à dire haut et fort qu'il ne croyait pas la fiabilité de ce genre de jugement, cela peut vous donner une idée de ce qui lui passait actuellement par la tête quant à son choix. Il n'est pas sûr, oui. Mais il ne sera jamais sûr, avec quelque chose d'aussi ambivalent en matière d'avantages et inconvénients. Et la bonne solution, il sait par contre qu'elle n'existe pas.
Lorsqu'il a mentionné qu'il ne pourrait le forcer à rien, il a souri un peu, content. Auparavant, devoir imposer ses choix à son petit-ami, notamment quand cela concernait son volume de travail ou sa sécurité tenait du bras de fer tant il pouvait se montrer têtu à ce sujet. Il ne peut qu'apprécier cet effort de sa part, qui est la preuve qu'au moins, tous leurs efforts en matière de communication n'ont pas servis à rien.

Son regard baisse, mais il se force à rencontrer ses yeux pour qu'il ne soit pas frustré de sa lâcheté. Il n'a pas envie de venir à bout de sa patience, mais en même temps il lui est un peu impossible d'effacer d'un seul coup toutes les émotions négatives qu'il ressent, regard d'ourson battu face à lui ou pas. Alors il essaie de se forcer en priant pour que son visage ne soit pas celui d'un zombie ou d'une tomate, ce qui sauverait peut-être au moins un peu de sa dignité pour le coup. Ou du moins le petit morceau riquiqui qu'il en reste.
Depuis combien de temps savait-il exactement ? Impossible de dire. Ça avait été une suite de pensées et de conclusions qui ricochaient, de petits détails qui se rejoignaient, d'indices plus ou moins grands, évidents ou insignifiants qui se reliaient étrangement trop bien. Alors il n'aurait pas su dire si il savait depuis longtemps ou non, puisqu'il n'avait jamais vraiment osé arriver au bout de sa conclusion pourtant évidente. En un sens, ou et non.
Bien sûr que la nouvelle serait tombée d'un jour ou l'autre, cela relevait de l'évidence. Mais bon, tout avait été question de 'quand', et surtout de 'comment'. Natsume ne cacherait pas qu'il aurait préféré qu'il le découvre au cours d'une discussion au préalable, ou plus tard, peu importe, mais juste pas de cette façon. Avec les incertitudes, les angoisses et la crainte, les non-dits et les tensions muettes. Après, Natsume ne lui en aurait pas voulu de ne jamais avoir rien dit ; qui était-il, vraiment, pour donner des leçons alors qu'il était bien le dernier à être capable d'avouer des choses, au point qu'il essayait de le faire quand il était endormi ? Peut-être aurait-il été agacé si il l'avait pris pour un idiot, ce qui n'avait pas été son cas, au contraire de Faust. Leur lien ne veut pas dire qu'ils n'ont pas le droit d'avoir de jardin secret, c'est un concept que Natsume n'accepterait jamais : il n'a ni le droit ni l'envie de le forcer à avouer quoi que ce soit, et il sait reculer lorsqu'il voit qu'il ne veut pas. Sa curiosité, aussi mal placée qu'elle soit, a ses limites. Il ne le contredit pas toutefois, ou du moins n'a pas le temps de le faire, puisqu'il sent sa voix faiblir et voit clairement ses yeux s'embuer. Pas de remarque de sa part néanmoins. Il n'est pas suffisamment indélicat pour le dire à haute voix. L'autre s'en doute déjà assez comme ça, et il le connaît assez pour savoir qu'il doit en avoir honte, tout idiot à croire qu'il est pathétique de montrer sa tristesse. Et oui, vu tous les pavés écrits à ce sujet sur l'incapacité de Natsume à le faire aussi (constipé émotionnel, que voulez-vous), c'est une putain d'hypocrisie en or massif sertie de diamants. Avec des petits saphirs sur les côtés, pour plus de swag.

Il sursaute un peu en sentant les mains de son petit-ami se poser sur ses épaules, et son expression le perturbe un peu, ou du moins a le mérite de le garder silencieux pour au moins quelques instants de plus, malgré tout ce qu'il aimerait déjà lui dire et le nombre de fois où il aurait voulu le stopper dans sa course. On applaudira quand même le fait que ça lui coupe la chique, au moins ça évite un nouveau paragraphe de pensées déb-
Hé l'a une mèche devant la face là c'est marr-
Natsu, ta gueule. Par pitié, ta gueule.
Soit. En outre, malgré quelques égarements, il l'écoute sans rie dire, un peu attristé de le voir avec cet air si peiné, et il sent sa poitrine se comprimer en l'entendant hoqueter puis inspirer pour tenter de se retenir, alors même que sa tristesse et sa fatigue sont plus que palpables dans l'atmosphère. Et la culpabilité revient, plus puissante encore, alors qu'il réalise qu'il avait sûrement gardé ça sur lui pendant des jours et des jours, ce qui expliquait la tension qu'il avait ressenti sans avoir vraiment osé poser le doigt dessus. Tout devenait au moins un peu plus clair, et il s'insulte mentalement de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.
Tu parles d'un copain, j'arrive à peine à savoir ce qui lui passe dans l'esprit alors qu'il est à deux doigts de tomber par terre, là. Putain de bon boulot Natsume, la prochaine fois pense à lui rajouter encore PLUS de poids sur les épaules alors qu'il vient de se prendre une balle, ça rajoutera du piquant. Un peu plus de stress ça ne peut qu'être plus rôle !
Il ne se blâme pas plus que ça toutefois, conscient que cela n'apportera rien et que sa priorité actuelle n'est pas et ne sera jamais de se lamenter sur sa situation alors que Samaël souffre contre lui. Avant, il se serait laisser submerger et aurait sans doute fondu en larmes à ce stade, mais pas maintenant. Non, même si il doit se contrôler par quelques inspirations et expirations discrètes pour empêcher ses yeux de s’humidifier ou sa gorge de se nouer au point que ses mots futurs ne seraient que des balbutiements désarticulés. Il se surprend de cette résistance qu'il n'avait pas auparavant. Il fallait croire que l'expérience aidait, en fait, et pas qu'un peu.

Il ne lui demandera pas comment il sait que ce n'est pas agréable, même si son esprit l'ajoute en note dans un coin de son cerveau, et qu'il a une petite idée du pourquoi. Il ne posera aucune question, mais cette affirmation lui noue la gorge quand il essaie d'imaginer ce qu'il a pu vivre pour admettre ça, et surtout à ce qui l'attend pour plus tard. Si il est convaincu qu'il doit le faire, cela ne veut toutefois pas dire qu'il n'a pas peur de souffrir. Et justement, c'est là la plus grosse crainte de Sam.
Mais Natsume, sans tomber dans le mélo-dramatisme, en a l'habitude. La souffrance, il la connaît depuis qu'il est tout petit, comme tout le monde me direz-vous, mais il en a de l’expérience. Que ce soit avec ses poumons défectueux qui le comprimaient en permanence, sa constitution fragile qui l'avait si souvent gardé au lit, si malade qu'il avait connu les urgences plus d'une fois, sa famille dysfonctionnelle et blessante sur tous les points, ou encore les innombrables fois où, dans les rues après une suite de mauvaises rencontres il s'était retrouvé à renter couvert d'hématomes... Natsume en a l'habitude. Alors en quelque sorte, c'est atténue dorénavant, il a appris à vivre avec et supporter, car pour beaucoup de douleurs il n'y a pas d'autres solutions que de les accepter et de supporter leur pression constante, sans jamais en être guéri. Alors ses craintes le font glousser très légèrement et doucement, un minuscule sourire mi-triste mi-amusé sur ses lèvres.
Il aurait tellement à lui dire, et pourtant il ne sait pas si il parviendra à exprimer tout ce qu'il pense, si il arrivera même à se faire comprendre ou se butera juste à un mur d'incompréhension, ou même si ce qu'il s'apprête à dire aura sens, car il voit qu'il a fini de parler et qu'il peut enfin lui répondre. Tous ses mots lui ont laissé de quoi penser, mais le dire, ça...
Délicatement, il retire ses mains de son épaule, en le faisant lentement pour ne pas lui donner l'impression qu'il le repousse brusquement, et pose ses deux mains sur son visage qu'il saisit pour l'amener contre son épaule, et caresser tendrement son dos et ses cheveux. Il a jugé que c'était mieux, de faire ça avant de parler, de lui montrer que tout va bien et qu'il n'est pas si fragile que ça, qu'il supporte cette conversation et veut à tout prix que cette discussion ne soit pas pénible pour lui. C'est une façon pour lui de faire comprendre que tout va bien sans avoir à utiliser des mots qu'il ne sait pas manier. Il se permet même d'embrasser doucement le sommet de sa tête, puis son front, un sourire affectueux (niais) se dessinant timidement sur son visage.

« Il y a des trucs qui valent le coût de souffrir, des fois. »

Cette phrase, on pourrait la qualifier de niaise. D'extrêmement niaise, même, et ce ne serait pas une exagération du tout, au vu de l'air plus que mièvre du lapin qui est passé de petite chose honteuse à... Une espèce de chose réfléchie, calme, tendre et rassurante. La transition pourrait paraître étrange si l'on ne considère pas qu'il a largement eu le temps de se calmer et de reprendre ses esprits durant le temps où l'autre a parlé. Et pour l'instant, tout ce qu'il souhaite, c'est pouvoir à son tour apaiser ses troubles et ses tourments ramenés à la surface.
Natsume connaît bien l'avis que son petit-ami a de lui-même, et surtout de sa 'valeur' (bien que ce terme le fasse chigner tant il le trouve peu adapté aux êtres vivants). C'est bien pour ça qu'il a dit en premier lieu, pour lui laisser le temps de digérer le fait qu'il n'écoutera de toute façon pas ses protestations à ce sujet, que c'était une évidence irréfutable dans son esprit et que peu importe le reste. L'insinuation n'a rien de discret, c'est bien le but, et il ne cherchera pas à la rendre moins forte. Elle veut dire ce qu'elle veut dire, point. Et le premier qui cherchera à contester cela risquerait de voir que Natsume peut être très, très têtu quand il le veut. Il ne doute pas d'ailleurs qu'il va sans doute protester, mais pour être tout à fait honnête, il s'en fiche un peu. Il n'est pas là pour lever un débat de toute façon, mais pour exposer son point de vue et ce qui l'a amené à être certain qu'il s'agit du meilleur choix. Mais il a réfléchi, aussi, entre temps.

« Mais avant que tu ne me coupes brusquement pour protester et me dire le contraire, laisse-moi m'expliquer. Peut-être que tu comprendras mieux comme ça. »

Il prend une grande inspiration, tout en continuant ses caresses dans les cheveux et sur le dos pour essayer de se distraire un peu. Il fait le tri dans ses pensées et cherche le moyen de s'expliquer le plus clairement possible, ce qui révèle être aussi peu aisé qu'il le pensait au premier abord, voir plus. Mais il n'était pas stupide au point de croire que ce ne serait pas le cas, et il a perdu une grande partie de sa naïveté à ce sujet, depuis le temps. Il le serre un peu plus contre lui avant de reprendre la parole, d'un ton calme et paisible, en ignorant comme il le peut le nœud qui lui vrille l'intestin.

« Je ne sais pas depuis combien de temps je sais. Je ne sais même pas si même avant que... Enfin, même avant que je t'avoue être attiré par toi, je devais avoir des doutes. Je crois que je refusais de l'accepter, pour ne pas avoir à gérer le fait d'admettre ça seul, sans t'en parler. Au fond, je me fiche bien de ce que tu fais en tant que... Peu m'importe, disons. »

Non, il n'arrive visiblement toujours pas à le dire à haute-voix, et il déguise cette incapacité assez bien, en fait. Car pour lui résistance signifie guerre, et imaginer le garçon qu'il aime en train de commettre des actes relatifs à ça lui est très, très difficile et la pilule passe encore durement. Quant au fait d'imaginer qu'il ait pu tuer, ne lui en demandez pas trop quand même, il passe le cap de l'acceptation petit à petit. Oh bien sûr il n'est pas de mauvaise foi au point de nier cette possibilité, mais tolérer l'idée qu'il risque sa vie aussi souvent est déjà un grand pas ; lui demander de conduire une voiture de course après avoir fait cinq mètres sur un vélo, c'est un peu beaucoup. Il prend une nouvelle inspiration avant de parler, nécessaire pour qu'il refasse le point sur ce qu'il disait avant que ses pensées ne divaguent et ne deviennent plus morbides.

« Et sincèrement, ce n'est pas mon rôle de te juger ou quoi que ce soit, ou même te t'empêcher de faire quelque chose que tu ne ferais pas si ce n'était pas important à tes yeux. Alors je n'ai rien dit, vu que je ne voulais pas te perturber ou te faire te faire sentir coupable à cause de mon inquiétude. Enfin, en partie ; pour être honnête, si je n'y pensais pas, je me disais que c'était mieux pour nous deux, d'une façon ou d'une autre. Faut croire que j'ai été doué pour ça, pour une fois, moi qui ne suis vraiment pas un excellent menteur. »

Il glousse un peu, comme si ce qu'il venait de dire était une blague en soi, ou qu'il tirait fierté de ce petit détail vraiment anecdotique. Il case un autre bisou rapide sur sa tête, en espérant que cela suffise à le garder calme et qu'il ne se mettra pas à protester de toutes ses forces dès qu'il aura fini de dire ce qu'il pense.

« Alors quand j'attendais là-bas, dans cette salle d'attente, avec l'odeur du sang en arrière plan, j'ai commencé à réfléchir. À regarder ce que savoir ça causerait, tout ce qui risquerait d'arriver. J'ai eu le temps de toute façon, vu que je n'avais que ça à faire. »

Rictus amer cette fois, très amer. Ah oui, ça, en étant assis sur une chaise à attendre que quelqu'un sorte pour venir lui annoncer la pire ou meilleure nouvelle qu'il aurait pu entendre, il n'avait pu que réfléchir, et s'était retrouvé seul avec sa conscience. Pendant les insomnies jusqu'à ce qu'il ne sache si il en garderait des séquelles ou non. Tellement de temps, et au final si peu de réponses, voir aucune, trouvées.

« Tu te souviens de l'attaque de Sulfura, l'année dernière... ? »

En disant cela, la main qui caressait son dos a glissé vers l'endroit où il sait que se trouve la cicatrice qu'il a gardé suite à sa petite folie, et qu'il remarquait de temps à autre avec un pincement au cœur. I en trace un peu le contour, rien que pour lui faire comprendre qu'il se souvient très bien du moment où il a aidé Adélia à le soigner. Ce souvenir l'avait hanté plusieurs fois sur la forme d'un cauchemar, par ailleurs, mais il ne lui en avait jamais parlé, fierté oblige.

« Je t'ai vu, le jour-là. Enfin, je n'avait pas fait le lien avec la résistance, naïf que j'étais. Je croyais juste que c'était un accoutrement un peu bizarre, et je crois que j'étais bien trop apeuré et paniqué pour penser à quoi que ce soit d'autre. Mais maintenant, je peux faire le lien. C'est ça, le souci. Pas tellement que je sache que tu sois dans la résistance, puisque je finirai bien par le deviner de nouveau. Sans offense pour tes capacités à te dissimuler, hein. »

Il ne sait pas comment il arrive à mettre de l'humour dans ses propos alors que le sujet est loin d'être léger, mais il suppose qu'il s'agit de son habitude de faire du sarcasme sur tout, tout particulièrement quand qu'il est mal à l'aise et ne sait pas gérer la situation. Cela l'amène souvent à dire des anneries d'ailleurs, mais pour le coup il arrive plus aisément à supporter tout ce blabla long et pénible.

« Alors j'en suis arrivé à cette conclusion : si jamais je me retrouvais arrêté pour une raison quelconque, ou que l'on fouille dans ma tête, que penses-tu qu'il t'arriverait... ? »

Il a laissé la fin de sa phrase en suspens durant quelques secondes, pour qu'il comprenne bien toute l'étendue du problème.

« Que tu le veuilles ou non, que j'en sache autant sur qui tu es dans ce contexte n'est pas bon pour toi. Je ne cherche pas à m'enlever un souci de l'esprit, mais à t'enlever un risque. Parce qu'il suffirait que je sois trop faible pour que tu te retrouves dans une situation catastrophique, et ça tu ne peux pas me demander de l'accepter. Je suis déjà assez faiblard comme ça sans que cela doive peser sur les autres. »

Peut-être a-t-il mis un peu trop de venin envers lui-même dans sa voix, mais il n'a pas pu s'en empêcher, et les faits sont là. Qui pourrait nier qu'il serait une victime facile ? Lui-même n'a pas l'arrogance de le faire, il le voit bien assez quand il se regarde dans le miroir. Malgré ses progrès physiques en un an, il reste un gamin encore un peu frêle, plus maigre qu'élancé, aux capacités respiratoires discutables et qui ne connait pas grand chose en matière de self-defense hormis ce que les bastons de rue lui ont appris. Et honnêtement, par rapport à un vrai entraînement, ce n'est rien du tout. Pas qu'il ne sache pas donner des coups de poings, de pied ou de coudes, mais tout ce qui était technique... Ses lacunes en force n'aidaient pas non plu. Et il l'avouait, même si il en avait un peu honte ; Sam pourrait bien le nier autant qu'il le voulait, le japonais est bien au courant qu'il est un poids, car il est plus celui pour lequel on s'inquiète que la personne pour qui on pense tout de suite qu'elle trouvera un moyen de s'en sortir. Ou du moins c'est ce qu'il croit voir. Il a tort, mais il en est persuadé, et cette idée le tue un peu plus à chaque fois qu'elle lui passe par l'esprit.

« Alors j'ai commencé à réfléchir à un moyen de retirer cette donnée de ma tête, pour ne plus être un risque pour toi. Tu as déjà assez à supporter, alors je voulais le faire dans le silence, pour que tu n'aies pas à t'inquiéter de moi ou de ce que je vais ressentir. Et puis... Honnêtement, si je suis venu, c'est que je crois que j'avais juste besoin de parler. Je sais pas faire ça d'ordinaire. T'as pas de chances, en plus d'un coincé je suis incapable de parler de ce que je pense. Sauf là. Faut croire qu'il va pleuvoir d'ici peu. »

Pause brève. Une seconde pour soupirer, toujours sans le regarder dans les yeux, car il n'est pas tout de suite prêt à voir ce qu'il pense. Seulement quand il aura terminé, il pourra se le permettre : pour l'instant, il doit aller au bout de ce qu'il pense, et ne pas céder au moment le plus important.

« J'ai pensé à une alternative. Effacer le fait que je sache que tu es dans la résistance est inutile, et ce serait souffrir pour gagner quelques semaines, tout au plus. Alors j'ai discuté avec la personne qui va se charger de ça, et elle m'a assuré qu'on peut en réalité juste altérer mon souvenir de l'an dernier. Le modifier pour que je ne me rappelle en rien de comment tu étais ce jour-là, pour que je ne puisse jamais faire le lien. »

Il baisse le regard durant un instant, un peu à cause de la honte qu'il ressentait à exprimer clairement ce projet à haute voix, mais reprit vite sa contenance en se hurlant mentalement dessus.

« Je ne sais pas si au final cela t'aidera tant que ça, car peut-être que les choses feront que l'histoire se répétera. Je ne l'espère pas, mais c'est un risque très minime, infime même. Pour moi, c'est un risque qui vaut le coût d'être pris : celui qu'il m'arrive un truc sur cette île est plus gros, je dois te l'avouer, sans vouloir être pessimiste... »

Il y a longtemps qu'il a compris ce qu'il risquait à vivre ici au lieu du Japon, mais il l'a accepté. Oh bien sûr qu'il n'avait pas envie de se retrouver dans une situation particulièrement affreuse, mais il se disait qu'en restant à l'écart, il ne risquerait pas suffisamment pour s'inquiéter tout le temps. Il mettait juste l'angoisse de côté, en évitant d'y penser pour ne pas devenir paranoïaque non plus. Mais il sait bien ce qu'il risque, tout de même.

« Je... Je ne sais pas quoi te dire en fait. Enfin plus maintenant. J'ai un peu l'impression qu'il n'y a pas de réponse de toute façon. C'est con, mais c'est juste comme ça. »

Nouvelle inspiration, cette fois plus grande, avant qu'il n'éloigne le visage de son petit-ami de ses épaules pour le regarder de nouveau dans les yeux, en caressant simultanément sa joue gauche.

«Je ne peux pas risquer de te causer du tort, même indirectement. Ce n'est juste pas... Non, je ne peux, Samaël. Je suis désolé. C'est sûrement complètement égoïste de ma part, mais... Enfin, j'ai déjà suffisamment parlé. Assez pour deux ou trois siècles, je crois.

Un sourire un peu triste, mélange d'affection et de douleur, s'esquissa sur son visage alors que son ton s'affaiblissait pour perdre la force qui l'avait caractérisé pendant tout son monologue, et qu'il ne se fasse plus semblable à un murmure peiné qu'à des paroles assurées.

« Tu comprends, maintenant ? »

Parce que moi, j'ai toujours du mal.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyMar 28 Juil 2015 - 1:34



Mon ikigai


ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



Tout d'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que la joueuse décline toute responsabilité pour le pavé qui a été écrit juste au-dessus et qu'elle avoue modestement (ironie, ironie) que 'ce n'est pas sa faute si elle donne autant d'inspiration aux autres, c'est un talent qu'elle a toujours eu'. Non, laissez les chevilles gonfler encore, ils finiront bien par exploser, à force, et elle arrêtera enfin de se vanter. Aheum. Ah et elle s'excuse aussi pour cette réponse qui va sembler bieeen vide.
Revenons plutôt à Sam. Enfin, ce qu'il en reste, après qu'il ait fait son discours pseudo émouvant dans l'espoir que son petit-ami réagisse. C'est-à-dire pas grand chose, si ce n'est un nounours larmoyant qui aurait craqué s'il n'avait pas senti que son copain en avait besoin également ; car ils sont aussi misérables l'un que l'autre, et le taux de drama est monté en flèche, mettant en arrière plan le cours de math qui était l'une des raisons principales du lapin de venir le voir, car il ne s'attendait certainement pas à ce que l'Enodril lui fasse tous ces aveux. Mais depuis le temps, le monde et sa mamie sont habitués aux contrastes avec eux, c'est un fait, et ça serait bien moins drôle s'il n'y en avait pas, après tout, bien que ça doit fortement agacé les deux concernés qui ne peuvent pas être tranquilles cinq minutes sans que l'ambiance change radicalement entre eux.

Il est surpris et déconcerté lorsque l'autre retire ses mains, avec douceur cependant, avant de comprendre qu'il l'a fait pour ne pas qu'il ait l'impression que l'éleveur le repousse. Il aurait pu le comprendre, si ça avait été le cas, tant l'ourson est têtu, et qu'il peut être insupportable lorsqu'il se met à défendre son opinion dur comme fer en ayant l'espoir très naïf que ça suffirait pour que le Shimomura change d'avis. Samaël se laisse faire quand sa tête est ramené contre l'épaule du cadet, soupirant, en se disant que si Natsume se met à parler, il sent que tout ce qu'il dira ne lui plaira pas forcément et qu'il est préférable qu'il cache son visage, au cas où même une envie de pleurer en silence lui viendrait, profitant des caresses tendres dans son dos et ses cheveux qui l'apaisent un peu, ainsi que de ses baisers qui le détendent, autant qu'il le blesse de l'intérieur, décelant derrière ces gestes quelque chose de triste, sur lequel il n'arrive pas à mettre un nom dessus. Il n'aurait même pas l'air fin, avec sa face pathétique, et ce n'est pas en le voyant chouiner que le Japonais pourra dire tout ce qu'il a sur le cœur après qu'il l'ait entendu, et le dresseur sait à quel point il a besoin d'entendre ce qu'il a à dire, même s'il sait que ça lui fera mal. Même s'il sait que ça fait effectivement mal, très mal, à peine les premiers mots prononcés, qui résonnent comme une sentence. Tellement mal qu'il aurait envie de cogner contre un mur, la rage l'atteignant progressivement. Rage non dirigée contre Natsume bien sûr, mais contre le destin, et toujours ce choix que son copain a décidé de faire parce qu'il n'aura pas été fichu d'être non seulement discret mais en plus vigilant.
Pas ça, Natsume. Ne souffre pas pour ça. Pas parce que j'ai été assez stupide pour te laisser penser une chose pareille.

Natsume a beau être plus calme et moins ressembler à la petite chose honteuse et pitoyable de tout à l'heure, cela ne suffit pas à calmer l'Enolian. Il voudrait protester, bien sûr. C'est évident qu'il n'a pas envie de laisser son copain dire des trucs comme ça, car plus Sam y repense, plus il en souffre. Sachant qu'il ne pourrait se taire face à ses dires, l'éleveur devine sa frustration et le devance avant même qu'il n'ait pu parler, lui demandant de se taire pour qu'il puisse s'expliquer avant de faire comprendre à l'autre ce qu'il ressent et ce à quoi il a pensé. Si les caresses censé le détendre continuent, leur effet s'estompe progressivement, permettant seulement au nounours de ne pas laisser sa tristesse parler pour lui et de craquer ; ce n'est vraiment pas de ça dont ils ont besoin maintenant. Il se sent être serré un peu plus contre lui, constatant qu'il tente peut-être de faire la même chose que lui tout à l'heure. Il ne peut que le comprendre là-dessus, et obéit en ne disant toujours rien, même si sa peine ne cesse de monter, et qu'il sait que les explications du hérisson ne sont pas aisées à sortir.
Quand finalement Faust a accepté de le prendre sous son aile de l'entraîner, Sam s'est promis plusieurs choses. Outre le fait de donner sa vie pour ses proches et d'être toujours de plus en plus fort, il a tenu a faire tout ce qui était en son pouvoir pour être le plus discret possible. Relativement peu de personnes sont au courant de son identité de Résistant, mais il est assuré que ce ne sont que des gens dignes de confiance. Mais il savait dès le départ qu'essayer de le cacher à sa propre mère et au garçon qu'il aime était une perte de temps et d'efforts. Il a tenu néanmoins à le faire au départ, ne voulant pas les inquiéter alors qu'ils avaient déjà assez de soucis à se faire et ne voulant pas les mêler à ça. Il s'est vite rendu compte cependant que c'était inutile, et que tôt ou tard, son masque finirait par tomber. Il pensait déjà que Natsume était au courant depuis l'attaque de Sulfura, mais il s'est dit que de toute façon il était bien trop intelligent -et Sam bien trop bête- pour qu'il ne finisse pas par le découvrir lui-même s'il avait encore seulement des doutes après ce qui était arrivé l'an dernier.

Il se rend bien compte que ça ne doit pas être simple de voir quelqu'un qu'on chérit courir un si grand danger, et c'est d'ailleurs l'une des raisons qui l'ont poussé à s'engager. Il savait très bien qu'on ne pouvait pas considérer les Résistants comme des 'gentils' comme certaines personnes aiment le croire. Le concept de méchant/gentil n'est pas celui qui l'a convaincu. Il voulait avant tout se rendre utile, et il savait que la Résistance avait été créée pour faire retrouver à l'île sa liberté perdue, et surtout, son identité. La mort de son père en prison n'a pas aidé à le faire pencher pour l'autre bord, bien entendu, mais son grand frère de cœur était une autre raison assez valable de son point de vue. En effet, s'il a toujours admiré Faust, quoique celui puisse penser de sa propre personne, il ressentait en lui tout le chagrin que la tension dans sa famille lui apportait. Il ne voulait pas non plus être un fardeau, pour lui. Lorsqu'il a été emporté avec d'autres habitants lors de la rafle, et lorsque Clive l'a enlevé, il avait définitivement compris que, non seulement il était un poids et une proie facile, mais en plus, que personne n'était à l'abri de la Résistance, pas même ceux qui étaient de leur côté, ou ceux qui se déclaraient comme neutres au conflit. Il se rend bien compte de la peine qu'il a apporté au Donovan lorsqu'il lui a demandé de l'entraîner, et c'est quelque chose pour lequel il s'en voudra toujours ; mais aujourd'hui il sait se battre, se défendre, sauver des vies, apporter son aide. Qui croyait vraiment qu'il pouvait rester là à rien faire après tout ce dont il avait déjà été témoin ? C'était une idée inconcevable, qui l'empêchait de vivre tant qu'il n'aurait pas trouver le courage de porter les armes lui aussi et de protéger sa terre natale, mais aussi tous les êtres chers qui y vivent. Plus d'enfants orphelins à cause de la guerre, plus d'épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, plus de vies brisées, plus de sang versé à cause du joug de ces tyrans. C'est ce qui l'a motivé. Jeune, téméraire, têtu, inconscient, certes, mais déterminé, et une âme qui crie vengeance.

Alors oui, c'est important malgré tout pour lui, et il remercie intérieurement son petit-ami de n'avoir fait aucune remarque là-dessus ou d'avoir essayé de lui faire une morale quelconque même si ça aurait été justifié à cause de l'inquiétude qu'il a dû ressentir, et même si Sam aurait été d'accord pour avoir cette discussion avec Natsume si ce dernier en avait eu envie car il est en droit de savoir.
Oui, des inquiétudes, l'autre a dû en avoir des tas, et au fur et à mesure qu'il parle, le petit ours imagine, en grimaçant légèrement, l'état dans lequel son copain se trouvait alors qu'il se faisait opérer et qu'il attendait juste à côté le verdict qu'on allait lui rendre. Sans doute que l'Enodril en serait devenu encore plus fou à sa place et qu'il aurait hurlé de voir le Japonais si on lui avait empêché de le faire. Si au prix d'innombrables efforts il a enfin pu faire le deuil de son géniteur, perdre celui qu'il considère comme sa vie aurait été de trop, et il n'aurait pas supporter qu'on le fasse attendre pendant que l'éleveur se serait retrouvé entre la vie et la mort. Fort heureusement, si le Shimomura compte se faire modifier la mémoire, Sam a au moins le réconfort de savoir qu'il n'irait jamais s'engager dans la Résistance. Non seulement il voit assez mal Natsume se battre, mais il n'aurait pas les mêmes motivations pour devenir une Pierre ; penser ça à le mérite de rassurer légèrement l'Enolian, bien qu'il soit extrêmement égoïste de penser ça alors qu'il donne injustement des chances au cadet pour voir son amoureux disparaître. Ce qui est sûr, c'est qu'il se sentira toujours coupable de ne pas avoir pu esquiver cette balle à temps et d'avoir sans doute donné des cauchemars à son compagnon.

Aaah... l'attaque de Sulfura. Il a intérêt à s'en rappeler de ça, avec toutes les remontrances auxquelles il a eu droit après sa petite folie qui lui a valu une très vilaine trace de brûlure au flanc gauche... Trace sur laquelle la main de Natsume glisse pour lui dire silencieusement qu'il se souvient bien de ce qui lui est arrivé. Heureusement qu'ils ne sortaient pas ensemble à ce moment-là, sinon le Japonais lui aurait sûrement passé un sacré savon lui aussi, et il aurait été dans un état encore plus lamentable encore quand il aurait été obligé de le soigner. Là non plus ça n'a pas dû être simple pour l'autre de voir cette cicatrice, qui rappelait un pire souvenir qu'à lui-même. La brûlure ne lui fait plus mal à présent, et l'idiot qu'il est aime bien l'afficher parfois avec fierté, comme s'il s'agissait un trophée, mais il est conscient que ce n'est en rien agréable pour ses proches de voir ça.
Tiens, apparemment le Shimomura n'avait pas fait le lien avec la Résistance. Et pour une fois, ils partagent le point de vue selon lequel l'éleveur finirait pas redécouvrir d'une façon ou d'une autre qu'il fait partie de la Résistance. Au stade de leur relation, comme il a été dit plus haut, Sam ne voit pas l'intérêt de le dissimuler à son petit-ami. Il n'aime pas en plus lui cacher des choses, et si ça lui arrive quand même, il en reste justement embêté.

Il n'arrive définitivement pas à rire à son humour, la force étant très loin d'y être, en plus de l'envie. Et ça ne s'arrange pas avec la suite. Si Natsume se faisait emprisonner ? Il en deviendrait taré et aurait la volonté ardente de le délivrer lui-même, malgré tout ce qu'on pourrait lui dire là-dessus. Si le nippon se retrouve à se faire enfermer par le Régime, il se doute qu'il ne voudrait pas être le seul à vouloir le libérer, mais ce serait extrêmement difficile, voire impossible, d'arriver à le calmer, tant il sait les risques qu'il pourrait encourir et ce qu'on pourrait lui infliger. A ce niveau, si révéler quoique ce soit sur son identité de Résistant permettait à son copain de s'en sortir vivant, il s'en ficherait. S'il suffisait qu'il parle de lui pour qu'il s'en sorte indemne, alors Sam préférerait milles fois qu'il avoue tout ce qu'il sait sur lui, même s'il sait que Natsume ne dirait jamais rien. La perspective même que son petit-ami puisse se retrouver au Bloc lui fait serrer les dents et les poings, ne supportant pas l'image mentale du lapin se faisant torturer pour des révélations.

Encore il l'écoute, mais quoiqu'il dise, Sam en revient au même point : lui. S'il fait tout ça, c'est à cause de lui. Pour lui enlever un risque, alors que le porc-épic en courre un aussi grand que lui s'il se fait piéger. Tant pis s'il se retrouve dans une situation catastrophique, tant pis s'il se fait capturer puis jeter en prison, tant pis s'il retourne là où il a vu son père mourir, tant pis s'il meurt à son tour, l'une des seules choses qui comptent pour lui c'est 'Natsume Natsume Natsume'. Tout ce qu'on voudra de lui contre la vie de son petit-ami, c'est la seule chose qu'il demanderait, à genoux si nécessaire, même sa fierté passant au second plan.
Il s'est promis intérieurement de ne pas protester jusqu'à ce qu'il ait fini, d'écouter tout ce qu'il a à dire. Mais c'est de plus en plus dur, alors qu'il culpabilise de plus en plus pour ce qu'il est. 'Assez à supporter'. Non. Jamais. Jamais Sam n'a assez à supporter, alors que c'est ce qu'il demande sans arrêt depuis le jour où il est né, depuis qu'il s'est aperçu que la misère du monde s'abattait sur les épaules de ses camarades et qu'il ne pouvait qu'être spectateur devant eux jusqu'à ce qu'il se décide d'agir. Aucun poids ne l'accable, rien ne l'atteint, c'est une de ses principales forces. Il a peut-être perdu son paternel, mais il demeure fort, résistant, et a toujours continué de se relever, refusant d'abandonner. C'est pour ça qu'il offre son aide à qui en a besoin et la mérite, c'est pour ça qu'il cherche un sens à sa vie, c'est pour ça qu'il s'est engagé dans la Résistance. Il veut être celui qui porte le fardeau des autres, celui qui leur porte soutien et qui devient le gardien des secrets trop lourds. Il veut devenir un joker, un pilier de rechange, mais il n'arrive pas à faire entendre sa volonté et sa voix. Elle ne porte pas assez à son goût et on le croit trop fragile ou trop chargé déjà pour lui confier quoique ce soit. Voilà maintenant que son copain est obligé de lui cacher des choses, bien que ça ne soit pas ce qui lui importait le plus ; car bien sûr qu'il s'inquiétera toujours, et que tôt ou tard, il l'aurait découvert.

Ses deux oreilles sont grandes ouvertes. Une alternative. Fort bien. C'est tout ce qu'il peut penser. Savoir qu'il va se faire modifier ses souvenirs ne lui plaît toujours pas, mais à défaut de ne pas pouvoir le faire changer d'avis, il se rabat sur ça ; sur le fait qu'une partie précise seulement va être évaporé. Il se réconforte un peu, car c'est toujours mieux que pas de changement du tout. Mais il garde toujours ce goût amer dans la bouche. Même le fait d'avouer qu'il a peut-être raison le frustre, alors qu'il était mentalement farouchement opposé à cette idée. La suite, cependant, résume ses pensées. Le problème reste le même : si on ne fait pas de lien direct entre lui et Golden, que ce soit s'ils fouillent cette conversation actuelle ou non, ils sauront quand même que l'Enodril fait partie de la Résistance. Quel aurait été l'intérêt de fouiller dans la tête d'un adolescent si ce n'était pas pour mener les recherches à bien, après tout, car on aurait pu penser que se préoccuper d'un tout jeune Résistant n'aurait pas d'importance, alors qu'il s'agit des cibles les plus faciles pour le Régime.
De plus, pour lui, le risque que Natsume redécouvre qu'il ne fait qu'un avec Golden Wings n'est pas si minime que ça. Il a bien réussi à faire le lien une première fois, rien n'empêche le destin de faire à ce que l'histoire se répète encore ; pourquoi y aurait-il une différence, après tout ? Mais a-t-il vraiment la foi de débattre de ça avec son copain, alors qu'il sait que rien ne le découragera dans son but ?

S'il ne sait pas quoi dire, Sam ne sait pas quoi penser précisément de tout ça, au final. Peut-être. Peut-être qu'il n'y a pas de réponse, en effet. L'Enodril se rend même compte qu'il a perdu une bonne partie de sa volonté à répondre. C'est avec un visage triste et inquiet qu'il scrute Natsume quand celui-ci lui relève enfin la tête pour le fixer dans les yeux. Il n'avait pas envie de s'éloigner de lui, pour une fois. Rester sur son épaule, c'était bien assez suffisant pour le moment, et il pouvait faire le vide dans son esprit, pour ne pas laisser à l'autre une face morne. Profitant de sa caresse sur sa joue, il ferme les paupières. Plongé dans le noir complet, il se concentre sur ce que dit encore son petit-ami (qui est décidément bien bavard aujourd'hui et donnerait presque des migraines à la joueuse), et fait mine de réfléchir, ne serait-ce qu'un peu, pour peser le pour et le contre, savoir quoi lui répondre. Pas besoin de l'aide de Golden cette fois, c'est une histoire qui ne le regarde pas.

Refuser de causer du tort serait égoïste ? En voilà une phrase amusante. Est-ce qu'il dit cela par rapport au fait qu'il ne peut pas revenir sur sa décision ? Possible. C'est sans doute une manière de se justifier, et ça pourrait presque marcher. Mais peut-être que ça marche vraiment. Sam n'est pas vraiment mieux, il sait qu'il ferait sûrement la même chose à sa place. Dans ce cas, c'est lui qui est égoïste, pas le cadet. Mais qu'importe qui se sent le plus égoïste des deux, là n'est pas la question, et si c'est pour le bien de l'autre, on ne peut pas parler d'égoïsme, ou alors tout le monde le serait, et alors le mot perdrait de son sens négatif.
Il soupire intérieurement. Il a honte d'essayer encore de le cacher car il refuse cette vérité mais si, ça peut éventuellement l'aider, et de son côté il pourrait faire de son mieux pour ne pas qu'il devine trop facilement une nouvelle fois, afin que ses efforts ne soient pas vains. Malheureusement pour son copain, si celui émet un sourire qui blesserait le nounours en pleine poitrine, c'est volontairement que ce dernier a gardé les yeux fermés. Sourire triste ou pas, lorsqu'il rouvre les yeux, tout ce qu'il peut afficher, c'est un regard vide, presque froid. Il est chagriné, las, frustré. Il a échoué. Il n'a pas réussi à faire ce qu'il voulait, et au fond il s'en doutait. Il a perdu. Il n'a pas réussi à le sauver, et tout sourire est disparu sur le visage impassible et fatigué de l'aîné. Il n'arrive pas à partager son réconfort, à se dire que c'est mieux ainsi. Rien sans doute ne pourra lui faire cet effet avant un bout de temps, avant qu'il accepte enfin que son petit-ami se soit fait volontairement arracher une partie de sa mémoire. Il aura beau sourire, faire comme si de rien n'était, agir normalement, il aura quand même cette défaite en travers de la gorge. C'est décidé, le verdict est tombé : Natsume va souffrir, et c'est à cause de lui.
Il voulait ne pas répondre à sa question. Qu'elle soit oratoire, et qu'il n'ait donc pas à lui donner une réponse. Après tout le lapin a dit qu'il n'y en avait pas. Il remarque toutefois que l'éleveur en attend sûrement une de sa part. Mais il ne voulait pas la lui donner. Et voilà pourquoi.

- Peu importe. De toute façon, ça ne changerait rien. Fais ce que tu crois être le mieux.

Son timbre, sans émotion, presque sévère, retentit dans la pièce. Il a réussi à dissimuler la frustration due à son échec personnel. Il sait que c'est injuste pour le Shimomura ; il n'a pas mérité qu'il lui parle sans aucune chaleur ou affection. Il a pourtant tenté d'en mettre : il n'a pas réussi là non plus.
Le silence ne s'installe pas trop longtemps, perturbé par des bruits de pas, ainsi qu'une voix féminine qui fait son entrée dans la pièce dès qu'elle ouvre la porte de sa chambre.

- Bonjour Samaël ! Je suis venue voir comment tu allais. Oh ! Tu dois être Natsume ! Il n'a pas arrêté de nous parler de toi !

Grande, élancé, souriante, assez jolie, avec des cheveux longs, noir de jais, et une frange, le compétiteur reconnaît sans mal l'infirmière qui vient d'arriver. C'est elle qui s'est occupé de lui durant tout le temps où il était à l'hôpital, et elle a la fâcheuse tendance de l'appeler 'mon chéri' quand ça lui chantait, étant tombé, comme d'autre de ses collègues, sous le charme du 'mignon petit patient de la chambre 666'. Apparemment sa bouille de nounours en a ravi plus d'une, et il paraît qu'elles aiment bien parler de lui en imaginant sa vie, qu'elles rendent tragique au possible, afin de toujours plus s'attendrir sur lui. Ce n'est pas qu'il n'aime pas celles qui s'occupent de lui, étant donné qu'elles sont compétentes et gentilles, mais elles les trouvent un peu trop... envahissantes. Il est devenu un peu le 'chouchou' de l'infirmière Nivek, surnom qui le fait vomir plus que tout, et c'est sans doute d'elle dont Natsume parlait quand il disait qu'une des filles l'approchait un peu trop à son goût, révélant la jalousie du lapin qu'affectionnait l'ourson.

- Ah, bonjour mademoiselle Nivek.
- Je suis passé voir pour te dire qu-... T'as blessure s'est rouverte ?

Surpris d'une telle question au milieu d'une phrase qu'elle aurait pu finir avant, l'Enodril suit le regard de la jeune femme avant de constater qu'elle regardait en direction de la tâche, pensant probablement qu'il s'agissait de son sang.

- Ah, euh, non. C'est juste de la confiture. J'en ai renversé sans faire exprès tout à l'heure.
- Je vois. Ce n'est pas grave, mon chéri, je t'enverrai quelqu'un nettoyer ça. Je voulais juste te faire savoir que le docteur Mandark a dit que tu pourrais sortir définitivement à la fin de la semaine, peut-être même avant.
- C'est une bonne nouvelle. Merci.
- De rien, mon petit chéri. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi !

Samaël hoche de la tête, avant de laisser partir la demoiselle. Si les traits de son visage s'étaient détendus par politesse et parce qu'il ne voulait pas qu'elle lui pose davantage de question, ce n'était qu'une pause à leur échange.
Pause ? Non. Je ne vois pas ce qu'on pourrait dire d'autre.
Son regard doré baissé, comme fuyant celui de l'autre, c'est sans un mot qu'il se dirige vers son bureau, et qu'il regarde en diagonale les exercices qu'il était censé faire. Pas la peine d'insister, il n'a plus la foi de les continuer ; si jamais il revoit un algorithme aujourd'hui, il fait un massacre. Il sait que ce n'est pas sérieux, mais il n'est pas du tout d'humeur à travailler. Il ferme alors le cahier et le livre, pour se concentrer sur le beignet restant, toujours sur la table depuis tout à l'heure. Sans savoir pourquoi, voir la pâtisserie lui fait un coup au cœur, et manquerait presque de faire revenir les larmes. Mais ce n'est plus l'heure des pleurnicheries. Il déteste cette tension qu'il installe lui-même, et est bien conscient que c'est Natsume qui prend le plus cher des deux, ce qui lui donne plus honte encore de son comportement. Il aimerait sourire, ou au moins dire quelque chose de rassurant, qui fasse comprendre au Shimomura que, si l'Enolian ne peut plus rien faire pour lui, il ne lui en veut pas.
Il prend alors le beignet intact et le sépare en deux parts à peu près égales, avant de prendre la main du Japonais et d'y placer l'un des deux bouts. Enfin, Sam esquisse pour la première fois depuis plusieurs minutes un vrai petit sourire amusé.

- En l'honneur du beignet tombé au combat. On lui doit bien ça.

Il se doute que son humour a de très grosses chances de foirer et que c'est peut-être le mauvais moment pour le glisser. Par ailleurs, s'il n'a pas spécialement l'envie de manger, son estomac prouve le contraire par un bruit assez peu discret qui l'embarrasse, et il s'empresse de gober sa part du beignet, laissant le délicieux goût de confiture lui faire penser à autre chose.
Lorsqu'il a fini de tout avaler et qu'il peut enfin parler sans avoir la bouche pleine, son regard est peiné et sérieux à la fois. Mais sa voix n'est pas brusque pour autant, ni faible. Il en parle comme si c'était quelque chose qui allait vraiment l'agacer mais qui n'était pas important au final.

- C'est bien le genre de sujet qui va me faire intérieurement chier pendant plusieurs jours avant que je finisse par admettre ce qui va se passer pour toi. Même si je sais que tu es celui qui va en souffrir le plus. Probablement pour ça que je vais m'en vouloir, d'ailleurs.

Ses yeux d'or se posent sur son sac, qui s'agite légèrement. Quelque chose à l'intérieur demande d'en sortir, et cela tire un rictus au dresseur.

- Mais je ne peux pas déprimer aujourd'hui alors que j'ai quelqu'un à te présenter.

L'Enodril se dirige vers sa table de nuit d'où il récupère une Poké Ball assez spéciale pour ce qu'il compte faire. D'un geste, il la lance et en libère le Pokémon qui se trouvait à l'intérieur. En une seconde à peine, son Cizayox trône au milieu de la pièce, le regard fier et juste. Respectueusement, il s'incline devant le Shimomura dès qu'il le reconnaît.

- Tu connais déjà Nakama, pour avoir bavé dessus plusieurs fois. Mais ce n'est pas vraiment de lui dont je voulais te parler, même s'il y a un lien.

Il a réussi à glisser un peu d'humour malgré tout, qui lui arrache un léger, se rappelant toutes les fois où il avait surpris son petit-ami faire son gros fanboy gagateux à chaque fois que le compétiteur faisait appel au Pokémon Insecte et Acier. Ce n'était pas un Pokémon commun, et Sam était très fier d'en avoir un comme allié.
L'Enodril se tourne vers son Cizayox et échange un regard avec celui-ci, avant de se diriger vers son sac une fois que son compagnon de combat lui donner un signal muet en hochant la tête. Le compétiteur ouvre sa sacoche pour en sortir un Oeuf bien particulier. Il l'apporte ensuite jusque devant Natsume, et sourire, presque timidement, ne sachant pas trop comment formuler ça.

- 'Kama a pas l'habitude de batifoler mais... Il m'a apporté cet Oeuf un jour et... on s'est demandé quelle était la meilleure personne pour s'en occuper. En vérité, on a tout de suite pensé à toi. Tu as déjà énormément de Pokémons mais... euh... Je t'imaginais beaucoup avec et... et...

Il balbutie, le rose lui montant aux joues, se tortillant même, sans trop savoir quoi faire pour le convaincre, de peur qu'il n'ait toujours pas digéré leur conversation. Il a peut-être fait une transition trop brusque...

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyMar 28 Juil 2015 - 16:49



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

Il savait que ce ne serait pas plaisant. Ce n'était pas pour rien que ne rien dire le tentait follement plus que d'expliquer sa pensée au risque de provoquer l'indignation, la tristesse ou même la colère de son petit-ami. Il ne s'attendait même pas à ce qu'il comprenne totalement, et n'espérait même pas un instant qu'il le laisserait faire sans pour autant montrer clairement son ressentiment à ce sujet. Il craignait même en partie une réaction très virulente et négative, si bien qu'il s'était préparé à ce que la situation dégénère, bien qu'il avait suffisamment confiance en l'autre pour balayer cette théorie au fin fond de son esprit. Mais non, il ne croyait pas une seule seconde qu'il recevrait un sourire en réponse, ou en 'oui ça me convient parfaitement', non. La seule chose qu'il pouvait essayer d'éviter, c'était la crise. Il y a des fois où c'est la meilleure des solutions, et c'est pour l'instant tout ce qu'ils peuvent faire. L'un comme l'autre ne démordra pas de sa position ; au moins, le lapin peut remercier tous les cieux qu'il ne tente pas de l'arrêter complètement. Alors quand il pose sa question finale, c'est au fond tout une autre qu'il laisse flotter dans l'air, même inconsciemment.
Ne m'en veux pas, s'il te plaît.
Il n'aurait pas dû. Depuis tout à l'heure, il continue de se répéter qu'il n'aurait pas dû venir cette nuit-là, quitte à ce que ses pensées sombres continuent de le torturer encore et encore. C'est trop tard pour les regrets toutefois : ce qui est fait est fait. Mais pour le coup, il aimerait bien en être capable lorsqu'il voit son regard froid, source immédiate de nœuds douloureux dans sa gorge et son estomac. Sil ne s'était pas autant préparé mentalement depuis tout à l'heure à cette réaction, nul doute qu'il aurait laisser ses yeux s'humidifier au moins un peu tant cette vision lui fait mal après s'être confié aussi intimement. Car Natsume ne parle jamais, et recevoir cette réaction après cette tentative de faire des efforts ne l'aide vraiment pas à le convaincre de le faire plus souvent. Il se demande même durant un instant si il n'aurait pas mieux fait de mentir complètement, au fond, pour ne pas avoir à voir ça. Il en a reçu beaucoup, des regards du genre, et si il n'y en a un qu'il ne voulait jamais associer à cette sensation de honte, de tristesse, un peu de crainte et de rejet, c'était lui. Pourtant les émotions sont là, et l'éleveur les réprime comme il peut, comme d'ordinaire. Après tout, il est devenu spécialiste de ça depuis quelques années, il pouvait bien continuer.

Son ton presque sévère lui fait baisser les yeux et un peu reculer ; il cesse complètement tout mouvement envers lui, ne voulant en aucun cas l'agacer davantage, craignant que la situation ne finisse en dispute. Mais maintenant, il n'ose plus rien dire, et même si le regard fuyant de l'aîné le blesse, au moins il ne peut pas voir la peine qui lui lacère la poitrine à travers les siens. Un rictus jaune, triste et amer s'étire sur son visage ; il s'y attendait, et pourtant voilà qu'il réagissait tout de même de manière complètement pathétique. Ils ne peuvent pas être constamment d'accord de toute façon, c'est un fait, mais Natsume regrette tout de même qu'ils n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente, bien que sur ce sujet cela aurait relevé du pur et simple miracle. Pourtant, il se demande si  il comprend vraiment son intention, au fond. Ce n'est pas qu'il le considère faible, loin de là, il a même un peu d'admiration pour sa capacité à ne pas s'écrouler, mais il ne peut tout simplement pas accepter de lui laisser quelque chose de plus sur les épaules. C'est un acte qui révulserait Natsume au point de le dégoûter de lui-même : ici, il estime qu'il a son propre poids à porter, et il refuse qu'on le fasse à sa place. Mais il n'a pas le courage de le dire, tant cette idée implique tellement qu'il n'ose même pas la développer dans son esprit. Mais tant pis. Il estime au moins qu'il aura dit ce qu'il avait à dire.

Le silence qui s'est imposé le gêne, si bien qu'il en arriverait presque au point de proposer une partie de jeu vidéo ou une quelconque autre activité qui aurait pu les distraire, même si il fallait pour cela se mettre à regarder des séries et des films qu'il avait déjà vu par le passé. Tout sauf une tension sous-jacente, vraiment.
Toutefois, des bruits de pas brisent ce mutisme qui dégoûte tant le japonais, et il en aurait presque été soulagé durant un instant.
Oh merci Arceus, dites-moi que c'est Faust, ou même sa mère à la limite tant pis si je me fais pipi dessus par la même occas-
Et merde.

Car bien sûr, il fallait que ce soit la seule personne qu'il n'avait PAS envie de voir se ramener à l'instant. Bien sûr que son agacement envers cette infirmière était des plus ridicules et inutiles vu qu'il ne risquait absolument rien, mais il n'est qu'intensifié par le moment difficile qu'ils viennent de vivre. Il ne supportait tout simplement pas d'entendre sa voix qui est pour lui insupportable en cet instant ; il se surprend à serrer les dents en souriant faussement pour la saluer, ne voulant pas faire naître de suspicions sur ses véritables pensées pour l'instant. Tout dans son comportement l'agace, ou du moins il cherche inconsciemment des raisons de la trouver énervante, bien que des éléments comme son tutoiement ou le surnom qu'elle a attribué à son copain (Arceus, si elle ressortait un seul 'mon chéri', il allait finir par avoir des images mentales très, très violentes) n'aidaient en rien à diminuer cette sensation.

Au moins, elle eut le mérite de ne pas rester trop longtemps, vu qu'elle finit par sortir, et heureusement pour le cerveau de lapinou qui commençait à fumer à force de réprimer son agacement. Elle avait peut-être rapporté une bonne nouvelle, mais pour réveiller la jalousie de l'éleveur, elle avait pété le high score, et c'est à la limite si il n'aurait pas fallu applaudir la performance.
Retour de ce silence qui le perturbe, encore, et qu'il n'arrive pas à se forcer à briser. Il a un peu l'impression de ne plus être à sa place, et qu'il devrait partir pour ne plus le déranger. Il n'a pas honte, mais il est mal à l'aise et incertain, incapable de savoir si il marchait sur des œufs ou tout allait bien, tout de même. En le voyant attraper le gâteau pour le séparer en deux et lui tendre un morceau, son cœur se serre un peu, et la plaisanterie parvient à peine à lui tirer un sourire à moitié sincère. Et encore, il se force un peu, ne voulant pas lui faire croire qu'il lui en veut d'une quelconque façon, si bien que même si son estomac est noué, il se force à mordre dans la pâtisserie. Il n'a pas envie de montrer que toute cette discussion l'a affecté à ce point. Tant pis si il a juste envie de recracher le gâteau dès le moment où il l'a avalé.

Il ne le regarde pas lorsqu'il admet que tout cela le fait chier et qu'il va s'en vouloir. Il manquerait presque de répondre que c'était bien pour ça qu'il ne voulait pas lui en parler et tout faire dans le secret le plus total, mais ce serait peut-être vu comme une provocation ou une remarque mesquine, alors il se tait. Alors bien sûr, il s'en veut de lui laisser ça sur l'esprit, mais il ne peut pas se permettre de reculer à la moindre objection, surtout quand il est convaincu qu'il s'agit de la meilleure solution. Qu'il ait tort ou pas, ça, même la joueuse n'irait pas chercher à savoir (et elle s'en fout un peu en fait), et de toute façon peu importe maintenant. Il ne commente pas ses paroles, et de toute façon n'aurait pas pu le faire avant qu'il ne se mette à parler d'autre chose, attirant au moins son attention loin de ce qui venait de se passer.
Quelqu'un à lui présenter ? Allons donc, il avait capturé un pokémon qu'il voulait lui montrer à tout prix ? Il se demande brièvement comment, vu qu'il ne pouvait pas sortir comme il le voulait, mais n'eut pas le temps de faire d'hypothèses puisqu'il vit Samaël libérer son Cizayox.
Oh, celui-là, bien sûr qu'il le connaissait : il avait, comme l'aîné le disait si bien, bavé à plus d'une occasion dessus, vu à quel point il admirait cette espèce. Et il ne s'en cachait même plus à force, mais il ne peut s'empêcher d'être un peu gêné par cette remarque et il détourna brièvement les yeux, une grimace sur son visage. Il salua tout de même Nakama avec respect, même si il se demandait de plus en plus si ils ne concoctaient pas quelque chose tous les deux et il ne savait pas si il devait s'inquiéter ou non.  

La réponse vint bien vite, sous la forme d'un œuf présenté devant lui avec un sourire timide et des explications balbutiées, bien différent de l'air froid et sévère de tout à l'heure. Si ses yeux ne sont pas grands ouverts et qu'il ne le regarde pas d'un air éberlué, il a toutefois un instant de derpisme absolu, un peu paumé et incapable de répondre proprement alors qu'il répète dans sa tête les propos qu'il vient d'entendre pour s'assurer qu'il n'a pas juste mal entendu. Il est flatté bien évidemment, mais surtout incapable de dire quoi que ce soit.

« Euuuuh... »

Bah oui, sur le coup le peu d'intelligence qu'il avait venait de se faire la malle et de dégager pour les Bahamas fissa. Il ne va bien évidemment pas refuser, mais il manque de mots pour exprimer clairement ce qu'il en pense et surtout pour réagir convenablement, au lieu de faire cette tête stupide et qui amusera à coup sûr le compétiteur et son pokémon. Il prend donc quelques secondes pour réfléchir avant de répondre.

« B-bah, euh, si vous êtes sûrs, euh... »

Oui, ça fait beaucoup de répétition et d'hésitation, mais comprenez qu'il avait le cul entre deux chaises : d'un côté son désir de hurler de joie, et de l'autre son envie de ne pas en faire trop et de ne pas avoir l'air ridicule. Il déglutit nerveusement, cherchant du regard l'acceptation de Nakama, avant de poser une main sur l’œuf qui se mit alors immédiatement à remuer, à la surprise de l'éleveur qui sursauta un peu avant d'indiquer à son petit-ami de le poser sur le lit, pour que le petit ait plus de place pour sortir.
C'est loin d'être la première fois qu'il voit un œuf éclore ; c'est son travail après tout de s'occuper de ces choses, si bien qu'il en garde parfois des souvenirs particuliers (il ne reparlerait pas de l'éclosion de ces petits Tadmorvs, oh seigneur non), mais plus souvent agréables. C'était aussi un peu sa façon de se remonter le moral parfois, de s'occuper des plus jeunes pokémon, et même si c'était épuisant, il en retirait toujours une satisfaction sans pareille. Ce fut donc avec un calme presque professionnel et un sourire un peu niais et cucul qu'il invita les deux autres à se rapprocher pour observer l'éclosion.
Visiblement, le nouveau-né a du mal à se défaire de sa prison . Quelques coups sont donnés contre la coquille, sans pourtant qu'elle ne craque, jusqu'à ce le bout d'une lame encore petite fragile ne perce doucement l’œuf. Le trou est agrandi par les bords de cette même lame qui effrite peu à peu les rebords, jusqu''à ce que l'ouverture soit assez grande pour que, avec les deux appendices, le bébé puisse hausser sa tête jusqu'à la sortie de l’œuf. En se débattant comme il peut, le tout jeune et petit Insécateur ouvre pour la première fois les yeux sur ce qui l'entoure, et son regard passe de la chose souriante à pics, au truc à mèches, à la grande mante d'acier qui attire soudainement toute son attention. En poussant des petits cris aigus, il se débat alors furieusement pour s'extirper de l’œuf et pouvoir le rejoindre, provoquant des gloussements chez Natsume qui l'aida doucement à se débarrasser des restes de sa coquille. Le petit se mit alors à gigoter dans tous les sens, et ce malgré le fait que ses membres encore peu habitués au mouvement ne lui permettait pas d'aller vite, ou même de marcher adroitement. Le prenant en pitié, l'éleveur saisit doucement le bébé pour le déposer au pied du Cizayox, et reculer avec un sourire malicieux sur les lèvres.

« J'crois qu'il a déjà envie de voir son papa, celui-là... »

Son ton est joueur, et nul doute que c'est parce qu'il est curieux de voir la réaction du Cizayox de son copain envers un fils déjà si jovial et énergique, les yeux plein d'admiration pour le grand pokémon devant lui, agitant ses mains pour quémander un contact.

« Ça serait cruel de ne pas lui donner le câlin qu'il désire tant, hein ? On pourrait même prendre une photo pour ne pas oublier ça... »

Son rictus ne pourrait pas être plus grand, et il se permet même un petit ricanement bref, en observant la scène comme un gros sadique, jouant de son ton doucereux comme si il était complètement inconscient de ce qu'il venait de faire.
Après avoir laissé un peu d'espace au bébé et à son paternel, il se rapprocha un peu de son copain et prit le ton le plus neutre qu'il pouvait avoir, comme pour cacher le fait qu'il tenait vraiiiiment à la réponse.

« Donc, euhm... Elles sont gentilles, les infirmières, visiblement. Ç'cool. Sinon tu penses qu'une sortie dehors ça te tenterait ? Vu que la première est tombée à l'eau... ? »

Lui, avoir une idée derrière la tête ? Mais nooon, à peine...
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyDim 30 Aoû 2015 - 1:54



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ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



Son malaise se voit-il tant que ça ? Il pourrait sentir les reflues de son propre embarras, à force. Il y est peut-être allé trop vite. Il ne voulait pas, pourtant, en arriver à là. Il l'a bien vu, son mouvement de recul, et bien sûr que ça lui faisait de la peine de voir qu'il peut provoquer une telle réaction chez son petit-ami. Il se demanderait presque encore comment l'autre fait pour être encore avec lui, alors qu'il n'hésite pas à se confier tout entier à lui et qu'il doit recevoir en retour un regard froid et impassible, que Sam aurait volontiers réservé à d'autres si la situation ne le contrariait pas autant. Il ne peut pas revenir sur sa propre opinion après ce qui vient de se passer, mais peut-être aurait-il dû mentir, pour une fois. Peut-être qu'essayer un semblant de sourire pour tenter de rassurer le cadet aurait été mieux pour leur moral à tous les deux, et que ça n'aurait pas jeté une ambiance aussi lourde, qu'ils auraient pu calmement passer à autre chose.
Il n'en veut pas à Natsume, ça serait stupide de sa part, et il serait mal placé pour faire la leçon ; mais dans son esprit, cela va mettre du temps à accepter que, même s'il ne se fait enlever qu'une faible partie de sa mémoire au final, le Shimomura ait été obligé de recourir à ce choix pour le protéger, alors que l'aîné à rejoint la Résistance pour défendre ceux qu'il aime, et non pour leur imposer des choix. Mais il n'avait pas pensé au fait qu'on pourrait les interroger, eux aussi. L'idée même qu'il puisse être capturé lui avait donné une telle nausée qu'il avait été impossible dans son esprit qu'il puisse laisser le Régime les emporter eux aussi. Les emporter comme les soldats l'ont emporté lui lors de la rafle, ou comme ils ont emporté son propre père, qui s'est vu contraindre de faire un ultime sacrifice pour épargner son fils.

Il refusait néanmoins que cette journée soit gâchée à cause de cette histoire. S'il savait ce matin qu'il devrait lui en parler, laisser partir son copain de l'hôpital avec une ambiance lourde ne lui convenait pas, et il n'aurait pu s'empêcher d'avoir des regrets. Quelle chance pourtant quand, la veille, Tristan lui avait apporté cet Oeuf, qui, même s'il l'avait grandement surpris au départ connaissant le géniteur de l'Oeuf en question, lui avait donné l'espoir qu'il pourrait peut-être détendre l'atmosphère si le sujet rageant venait effectivement à tomber. Mais Natsume aurait pu pensé que ça n'était pas suffisant pour faire passer une histoire aussi grave, et la transition était tellement maladroite que ça en avait donné un résultat étrange, que le lapin n'aurait pu ne pas comprendre sur le coup. Et qu'il n'a peut-être vraiment pas compris sur le coup.
L'éleveur est surpris, ce qui est des plus normales, mais semble avoir du mal également à exprimer ce qu'il ressent. S'il a pris une expression derpique en voyant la coquille, c'est du soulagement qui s'empare de Sam en constatant qu'il n'a au moins plus l'air triste de tout à l'heure et il préfère nettement voir dans les yeux de son petit-ami de l'ignorance sur comment réagir plutôt que la peine qu'il a pu lire quelques instants plus tôt et dont il se savait responsable. Ayant senti l'embarras de son dresseur, Nakama pose sa pince derrière son dos pour le tapoter doucement et le pousser un peu pour le rapprocher davantage du hérisson.

Au moment où les yeux marrons du cadet se posent sur le Cizayox, ceux dorés de l'Enodril font de même, pour être bien sûr qu'il n'avait pas mal interprété les propos de son Pokémon. En voyant la tête de l'insecte faire un mouvement de bas en haut, et son regard serein et confiant, le compétiteur se détend, rasséréné, en sachant plus que bien qu'il n'est pas aisé de gagner la confiance du mâle rouge comme ça, mais qu'elle est très précieuse de ce fait une fois qu'on l'a obtenue. Nakama a senti en Sam quelqu'un sur qui il pouvait compter, mais ayant cru pendant longtemps que son ancien dresseur l'avait abandonné, il était devenu méfiant envers les humains et plutôt agressif quand l'un d'eux s'approchait. Cependant, à force de côtoyer l'adolescent, il a non seulement gagné en puissance mais aussi en sagesse, et il a appris à faire de nouveau confiance aux autres. Voyant au travers de son dresseur quelqu'un de relativement bon, un peu stupide mais avec de bonnes intentions, il a remarqué que l'entourage de ce dernier était tout aussi valeureux et intéressant à connaître. Il sait reconnaître de la malfaisance quand il en voit et quand il le sent, mais parmi les amis de Sam, il n'a jamais remarqué un quelconque élément dissident. Appréciant l'Enolian et lui étant dévoué corps et âme, il se préoccupe notamment beaucoup de son bien-être. En apprenant qu'il sortait avec quelqu'un, si Nakama ne s'est pas intéressé plus que ça car la romance ce n'est vraiment pas son truc, cela ne l'a pas empêché de se poser quand même des questions, conscient que l'amour pouvait être autant synonyme de bonheur que de souffrance. Toutefois, aux premiers abords, Natsume ne semblait vraiment pas être une menace, tant par le manque de muscles que par l'absence de méchanceté chez lui, et en particulier quand il s'est rendu compte que le Japonais bavait littéralement devant lui à chaque fois qu'il sortait de sa Poké Ball, réaction qu'il a toujours eu du mal à comprendre. Pour ce qui semblait le plus grand plaisir de Natsume, au début de la relation des deux garçons, il demandait, comme bien d'autres de ses camarades, à sortir plus souvent de leurs boules pour voir ce que valait le jeune nippon. Rapidement, il remarqua néanmoins bien vite qu'il semblait être quelqu'un de bien, et qu'il était apparemment fan de Pokémons Insecte et Plante. Au fil de ses observations sur le cadet, il avait constaté avec quel aisance le jeunamie humain s'occupait de son équipe, malgré les caractères divers et variés de ses compagnons et son physique frêle de ses débuts. Derrière cette impressionnante touffe de cheveux cependant il avait deviné un cerveau ingénieux et talentueux. Le compagnon de l'éleveur n'a pas manqué non plus de faire l'éloge de son petit-ami, sans oublier toutefois de mentionner les quelques échecs de ce dernier lorsqu'il s'agissait de faire de nouvelles expériences, pour le plus grand bonheur parfois de l'Enodril qui n'arrivait pas à retenir un fou rire de s'échapper chaque fois qu'il avait l'occasion de voir les résultats de la maladresse de son petit scientifique débutant.

Il n'aurait jamais imaginé pourtant qu'un jour il fasse si confiance à Natsume qu'il en viendrait à lui confier son enfant. Enfant qu'il n'aurait d'ailleurs jamais cru avoir... Sans parent pour l'élever à sa naissance, le Cizayox n'a pu acquérir de l'expérience dans le domaine familiale qu'en compagnie du vieil homme qui l'avait recueilli et dont il a longtemps cru qu'il l'avait abandonné avant de savoir qu'il était en fait décédé brutalement et qu'il n'a donc jamais pu le revoir. Il gardait donc une certaine méfiance à l'égard des humains, et était de nature solitaire, refusant même d'approcher un Pokémon de son espèce. Il réappris néanmoins à savoir aimer aux côtés de son nouveau dresseur dont il a toujours admiré la détermination, et peut-être un peu aussi la naïveté. Nakama a retrouvé une famille qu'il a toujours pensé ne jamais pouvoir avoir et il a même réussi à se faire pardonner auprès de ses compagnons pour avoir gravement blessé Kasumi lors de leur rencontre. Le Cizayox a, comme les autres membres de l'équipe, accueilli parmi eux des Pokémons qu'il a vu éclore et dont il s'est occupé comme un frère ou un père même pour certains, et reconnu par tous pour son sérieux, son esprit combatif et sa sagesse qui égale celle du Tortank. Mais jamais il n'aurait imaginé un jour avoir un Oeuf qui vienne vraisemblablement de lui. Néanmoins, il est malgré tout tombé sous le charme d'un Métamorph qui avait pris l'apparence d'une très jolie Cizayox et c'est de là que, quelques jours plus tard, il avait découvert à sa plus grande surprise que son union avec la Métapute la plus populaire de l'île avait donné naissance à un Oeuf ; un mini-Nakama, en somme, que sa partenaire d'une semaine lui avait donné avant de disparaître soudainement.

L'insecte d'acier n'a jamais eu la fibre paternelle, mais il n'était pas sans cœur. Quand il fut contraint de s'occuper de l'Oeuf par lui-même, bien qu'il n'avait rien contre le petit, il n'a pas su tout de suite ce qu'il allait en faire, et avait scruté la coquille toute neuve avec un regard plus que derpique dans lequel on pouvait lire pour la première fois de l'incompréhension, de l'ignorance, et peut-être aussi une certaine peur. Conscient qu'il ne pourrait pas se débrouiller seul sur ce coup-là, il avait ravalé sa fierté pour tout avouer à Tristan et lui demander conseil, sachant que l'éleveur pourrait lui porter secours. Il aurait pu dire que l'Oeuf n'était pas de lui, honteux de s'être laissé aveugler par une midinette au regard douteux, mais il a préféré assumer les conséquences et préserver son statut de 'guerrier' qu'il se plaît à garder.
Arceus merci, le Weber a su le rassurer, et lui a même proposé de lui trouver un dresseur parmi les compétiteurs qui venaient déposer leurs Pokémons à sa pension. Nakama ne savait rien de cet Oeuf, il se posait tant de questions sur lui et le regardait avec tant de curiosité et de malaise qu'on n'aurait pas pu croire que c'était vraiment lui le père. S'il y avait une chose que le Cizayox savait, c'était que cet Oeuf lui appartenait bien, et pour cette raison, il a commencé à éprouver quelques fragments d'amour pour lui, à tel point qu'au bout de quelques temps, il aurait presque voulu le garder. Mais il voulait pour son futur enfant une vraie famille dont il saurait sûr qu'il saurait s'occuper de lui convenablement, et c'est pour cette raison qu'il était en même temps gêné de laisser son fils ou sa fille à un inconnu. Mais en se demandant qui serait le mieux placé pour la garde de sa progéniture sans accabler son dresseur davantage avec ses histoires, c'est le visage de Natsume qui lui est apparu en premier, comme si c'était au final le choix le plus logique. Il n'a pas pu s'empêcher de remarquer par ailleurs la façon dont ledit Natsume le regardait à chaque fois qu'il osait mettre le nez dehors, et même si l'admiration du cadet à son égard le gênait, il savait en même temps que c'était flatteur et que le Shimomura rêvait d'avoir à ses côtés un Pokémon de son espèce d'après ce que lui avait déjà dit son dresseur. Une fois que son choix ait été décisif, il en avait fait part à l'Enolian qui l'avait -sans grande surprise- aussitôt approuvé, impatient de voir la tête de son copain une fois qu'il lui aurait présenté le fameux Oeuf.

En voyant l'hésitation du plus jeune, le Cizayox redevient nerveux, se demandant s'il avait vraiment fait le bon choix et s'il n'avait pas fait erreur sur la personne. Il ne voulait pas l'obliger à accepter le petit, mais cela semblait d'une telle évidence dans son esprit qu'il n'avait pas réfléchi au fait que l'éleveur aurait pu changer d'avis. Cependant, le compétiteur le rassure en posant une main sur son bras ; Samaël sait depuis toujours le désir de son petit-ami d'avoir un Insécateur, et bien que ses paroles n'aient pas l'air convaincantes, son regard trahit sa joie et son excitation. Il sera à coup sûr le dresseur parfait.
A peine Natsume a eu le temps de poser sa paume sur la coquille que celle-ci s'est tout à coup mise à bouger frénétiquement et de plus en plus fort. Sur les indications du hérisson, l'aîné pose donc l'Oeuf sur le lit et tente de calmer son compagnon rouge, de plus en plus nerveux à l'idée de la naissance de son enfant. La coquille cesse tout à coup de remuer, laissant ce qui est à l'intérieur donner des coups plus précis et plus énergiques. Enfin, la première fissure se fait, et la mante sent son cœur rater un battement, pour se rapprocher un peu plus. Voyant qu'il a un peu de mal à se défaire de son enveloppe, Nakama devient plus inquiet encore, mais se détend en apercevant les deux lames effriter davantage la coquille pour faire sortir le tout jeune Insécateur qui voit le jour pour la première fois. Ses yeux regardent avec curiosité les trois présences au-dessus de lui, mais quand il voit son géniteur, qu'il semble reconnaître, il se met à gigoter, attendrissant le nounours et son Pokémon, heureux de voir son fils en pleine santé et déjà vigoureux. Alors que le Japonais l'aide à s'extirper complètement de l'Oeuf, on dirait que le nouveau-né veut rejoindre le Cizayox, avec beaucoup de maladresse toutefois. Le lapin comprend l'intention du bébé et prend donc celui-ci pour le poser aux pieds de Nakama, devant l'air amusé de Sam qui sait plus que bien à quel point son camarade est loin d'être à l'aise avec ce genre de chose, plus habitué à aider à l'entraînement des plus jeunes de l'équipe, et moins à la maternité.

Les mots de son copain le font glousser, observant la première interaction entre son ami et sa progéniture, discernant encore le malaise de l'adulte face à une si petite chose, ne sachant pas vraiment en plus comment s'y prendre. L'Insécateur tend ses pattes en avant, espérant une étreinte de sa la part de celui qui lui a donné la vie, ignorant que son propre père ne sait pas comment faire, alors qu'il n'a jamais imaginé que ce jour arriverait.
Sam aurait pu encore s'amuser de la scène si son sourire n'avait pas disparu progressivement en réalisant ce à quoi il assiste. Dans la poitrine, il vient de se prendre un coup. Discret, silencieux, fin, indolore et pourtant douloureux à la fois. Il se rappelle. Il se revoit, enfant innocent à ce qui va arriver quelques années plus tard, en train de quémander lui aussi un câlin de son père, alors qu'il vit paisiblement, sans Régime, sans d'innombrables morts à déplorer, sans Résistance. Ikaël tend ses bras vers le petit ours brun, l'élève dans les airs, lui fait des chatouilles, et le rire de Sam retentit jusque dans sa tête encore aujourd'hui, pour résonner comme un écho dans sa mémoire, tel un rappel du temps où il ne pensait qu'à jouer, une réminiscence. Son regard s'assombrit légèrement avec tristesse, ses yeux dorés se voilent ; que n'aurait-il pas donné pour avoir encore des années de bonheur et d'insouciance où il n'aurait pas à pleurer un paternel défunt qui lui manque encore aujourd'hui.
Alors si d'habitude il est du côté de ses frères d'arme, il donne pour cette fois-ci raison au fils de son Pokémon et finit par prendre ce dernier entre ses mains pour le soulever doucement. Lorsqu'il le tend vers son compagnon écarlate, la mante recule bien sûr légèrement, jusqu'à ce que le mur de la chambre l'empêche de faire un pas de plus en arrière. Nakama cherche de l'aide dans le regard de son dresseur, paniqué, mais ce dernier ne découvre, avec surprise, que cette lueur de peine, et le sourire un peu triste du garçon, lui envoyant un message.

- C'est vrai. Tu ne peux quand même pas lui refuser un câlin, hein ? C'est toi, son papa.

Le Cizayox perd de suite son air apeuré et maladroit pour scruter en silence l'adolescent, lisant dans ses prunelles la souffrance de ce dernier, sachant ce qui est arrivé à l'Enolian et se rappelant du chagrin qu'il pouvait sentir en lui chaque fois que le sujet douloureux était abordé. Comprenant ce qu'il essaye de lui dire, l'insecte reprend son calme et son sérieux, avant de hocher la tête et de prendre entre ses grosses pinces le nouveau-né, lui offrant enfin la câlinerie qu'il cherchait tant
Malheureusement il a bien du mal à partager l'enthousiasme de son petit-ami, mais il tente comme il peut de paraître normal et de montrer un visage serein. Sa proposition lui remonte le moral, et il lâche un petit rire amusé quand il décèle la jalousie de l'autre, ayant oublié qu'il est vrai que son infirmière 'attitrée' paraissait beaucoup aimer l'Enodril et que cette affection ne semblait pas vraiment plaire au Shimomura, dont les grognements discrets à l'égard de la jeune femme le rendaient adorables.
Redevenu l'amoureux transi à l'air idiot qu'il était, il prend la main de l'éleveur dans la sienne, savourant ce contact qui commençait à lui manquer. Il s'en veut encore de s'être montré rude envers lui, malgré ce qu'il pense toujours, mais si une occasion de briser la glace est possible, alors il s'en empare volontiers.

- Avec plaisir.

Il se tourne ensuite vers son Pokémon et le bébé. L'idée de les laisser seuls lui vient. Mais rester dans une chambre n'est peut-être pas l'idéal pour eux non plus. L'aîné appelle son ami -qui s'est enfin mis à sourire-, et lui fait signe de venir avec eux.

- Il faut bien que ce petit découvre un peu le monde.

Il s'empare de sa ceinture de Poké Balls, ainsi que de son sac, et ouvre enfin la porte de sa chambre après s'être chaussé. En passant dans le couloir, il croise avec chance le docteur qui s'occupe de lui et se voit contraint, car il n'aime pas beaucoup ça, de demander une autorisation de sortir qu'il obtient, toujours en promettant de revenir avant la nuit tombée. Avec hâte, il entraîne son petit-ami dans les escaliers, ne pouvant attendre que l'ascenseur n'arrive, et déambule à travers l'hôpital jusqu'à ce qu'il tombe dans le hall qui les mènera à l'extérieur. Mais bien sûr, quand il voit les portes coulissantes qui sont devenues pour lui pareilles au Saint Graal, n'en pouvant plus de rester enfermé, c'est comme s'il ne voyait plus qu'elles et il lâche sans s'en rendre compte la main de Natsume pour se précipiter vers le dehors, une seule idée en tête.
Sortir sortir sortir sortir sortir sor-
Boum. Tombé. Il a couru tellement vite qu'il n'a pas laissé le temps aux portes de s'ouvrir à sa venue et qu'il s'est pris les entrées de verre en pleine figure avant de se retrouver les fesses par terre. Décidément aujourd'hui il n'a vraiment pas de chance avec les vitres.

- Je vais bien, je vais bien.

Heureusement cet incident a juste réussi à le faire glousser et il se frotte brièvement le visage avant de se relever, se moquant de lui-même et de son empressement.

- Eh bien, Sam, on dirait que ça fait des lustres que tu n'as pas revu la lumière du jour !

Un autre rire assez reconnaissable aux oreilles de Sam parvient à ses oreilles. Une autre infirmière oppressante ? Non. Juste sa mère qui vient de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment pendant qu'il essayait de s'en échapper. Il passe outre sa remarque et ne peut fuir à son approche, alors qu'elle lui dépose une bise sur la joue en guise de bonjour.

- Tu... tu es venu pour me voir ? C'est que on... on comptait aller se balader dehors.

Mais sa génitrice secoue la tête, avant de caresser la tête du bébé Insécateur dans les bras du Cizayox qui vient de se rapprocher des deux humains.

- Pour une fois, ce n'est pas pour toi que je suis venue. Je comptais quand même prendre de tes nouvelles ! Mais apparemment, tu sembles aller beaucoup mieux et... je sens que tu es entre de très bonnes mains.

Le regard de Lyra se tourne ensuite vers le hérisson et fait quelques pas vers lui avant de lui ébouriffer ses cheveux en pics et de lui faire un sourire tendre.

- Je te le confie. Mais ne faites pas de bêtises !

L'Italienne finit par rire doucement avant de leur faire un signe de la main et de s'en aller vers la réception.
Je me demande à qui elle est allé rendre visite, si ce n'est pas à moi... Enfin bon, c'est sans importance. La liberté m'appelle !
Retrouvant son excitation et sa hâte, il reprend la main de son copain, attend que les portes s'ouvrent enfin, et sort au dehors. A l'extérieur, il prend une grande bouffée d'air frais, comme si, effectivement, on l'avait enfermé dans une cave pendant des jours et des jours. Mais au moins, il a retrouvé le sourire.

- Alors ? Dis, dis, dis, tu avais une idée en tête ? Ou tu voulais simplement qu'on aille se promener ?

Il se retient de sautiller sur place, pressé de se dégourdir 'convenablement' (selon sa définition) les jambes. Car pour lui, on a beau pouvoir se déplacer dans une chambre, il trouve toujours que c'est trop étroit peu importe la taille de celle-ci. A partir du moment où il est entre quatre murs, il n'appelle pas ça être libre. Un rappel d'une certaine prison lors d'une certaine semaine de janvier ? Il y avait probablement de ça. Loin d'être claustrophobe comme son petit-ami, ce n'est pas pour autant que le souvenir de son enfermement au Bloc ne refaisait pas surface de temps à autre et qu'il trouvait plaisir à rester cloîtré quelque part.
Dans un instant niais, il enroule ses bras autour de celui de Natsume et frotte sa tête contre la sienne, heureux de pouvoir de nouveau profiter de son odeur et de sa chaleur, pouvant presque ronronner si ses cordes vocales le lui permettaient.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptyDim 30 Aoû 2015 - 23:22



Mon ikigai

Feat Samaël Enodril

On pourra dire que la transition avait été quelque peu particulière. Passer de la déprime et de la tension due à un sujet plus que sérieux à la naissance d'un petit pokémon adorable et tout mignon, c'était peut-être un nouveau record pour eux. Toutefois, cela avait au moins eu le mérite de forcer Natsume à afficher un peu plus de bonne humeur, même si c'était aussi pas mal de façade ; il n'avait tout simplement pas envie de l'inquiéter, étant donné que cela ramènerait le sujet sur la table, et qu'il en avait largement eu assez comme ça, merci bien. Une fois mais pas deux. Il n'avait vraiment, vraiment pas envie de se remettre à déballer ses pensées après ce qui s'était passé. Alors cette distraction ne pouvait pas mieux arriver, même si il aurait aimé donner à cet Insécateur un sourire un peu moins forcé que celui-là. Il ferait avec, de toute façon. Enterrerait ses pensées qu'il avait exprimé, les cacherait de nouveau, et si possible ne plus les montrer comme il l'avait fait avant. Oui, c'est d'une bêtise incommensurable, mais le cerveau de Natsume marche ainsi : si le résultat est qu'il le peine, il ne veut pas partager ce qui le ronge. Et la narratrice grimace très fort en imaginant les conséquences que cela aura par le futur, mais ce n'est pas trop le sujet à aborder à ce moment-là.
Il n'a pas osé dire grand chose, lorsqu'il avait tendu l'Insécateur à son Cizayox, conscient qu'il n'aurait pas pu faire grand chose d'utile, et en quelque sorte incertain de si il devait se rapprocher ou pas. Devant ce genre de cas, Natsume ne sait jamais vraiment quand se comporter, pas habitué à témoigner du malheur des autres, ou du moins pas ainsi ; un an ne lui aura pas suffi pour apprendre à gérer ces situations, car au Japon, la douleur se traduisait par les cris et les hurlements, pas par le silence, bien plus insidieux et difficile à traiter. Alors il restait là, comme un con, mal à l'aise, à se flageller mentalement de ne pas avoir agi quand il aurait dû le faire, à son sens. Et oui c'est complètement inutile, c'est tout à fait vrai. Et c'était justement ça qui faisait qu'il se sentait aussi mal. Inutile, encore une fois.
Il vit cette sortie comme une occasion pour eux de penser à tout autre chose, surtout que sa proposition n'était pas si dépourvue d'une arrière-pensée que ça, et qu'il avait quelque chose à lui montrer, en priant pour qu'il arrive à parler sans se ridiculiser, mais vu la surprise en question, c'était un peu foutu pour lui. Au pire, il n'aurait qu'à penser à des papillons ou à des serpents, ça lui permettrait peut-être de retrouver un peu de courage.

Il se laissa entraîner dans les escaliers, une esquisse de sourire un peu joueur sur son visage en voyant l'enthousiasme de son copain. Il peine un peu à tenir son rythme et manque une ou deux fois de se ramasser par terre, mais se rattrape à chaque fois in extremis, et glousse presque en voyant à quelle vitesse il avait lâché sa main une fois que la porte d'entrée fut en vue. Il n'allait pas lui en vouloir : vu sa claustrophobie, il pouvait très bien comprendre qu'il était si impatient que ça de voir un peu l'extérieur. Il réprouvait ses tentatives de fuite, mais il n'était pas non plus complètement insensible et impitoyable au point de ne pas avoir un peu de peine pour lui quand il le voyait lorgner vers l'extérieur d'un air envieux.
Il éclata de rire en le voyant tomber, pas tellement inquiet, et surtout hilare d'avoir témoigné d'une pareille scène : il aurait dû la filmer, sincèrement ! Il haussa toutefois un peu les sourcils, et le questionna en silence pour savoir si il n'avait rien de cassé. Si c'était le cas de toute façon, il l'aurait vite vu. Et se serait précipité de façon totalement pathétique. Mais fort heureusement il n'en eut pas le besoin.

Comment s'assurer que Natsume aille envie de se cacher ? Oh, très simple : voir la mère de son petit-ami. Pas qu'elle était terrifiante, hein, loin de là, mais disons qu'il avait tellement peur de faire ou dire la moindre annerie devant elle qu'il restait complètement silencieux, mal à l'aise et gêné, les joues rougies par l'embarras. Si sa fierté n'était pas trop gigantesque pour qu'il s'abaisse à faire ça, il se serait même caché derrière son copain en priant pour ne pas être vu, mais c'était visiblement inutile vu qu'elle l'avait remarqué, à en prouver par le fait qu'il venait de se faire ébouriffer les cheveux . Toutefois, le 'oh Arceus pitié donnez-moi de quoi disparaître de cette Terre' qui résonnait dans l'esprit du lapin en disait bien plus que son expression de constipé coincé gêné et mal à l'aise.
Ou comment se faire pipi dessus devant quelqu'un de totalement inoffensif alors que je m'occupe de créatures qui pourraient me bouffer et me découper en moins de temps qu'il m'en faut pour me coiffer le matin. C'est à dire deux millisecondes.
Il soupire de soulagement lorsqu'ils se retrouvent seuls, même si cela n'avait rien de négatif envers la génitrice de Samaël ; c'était tout simplement qu'il n'aurait jamais réussi à lui montrer ce qu'il voulait si elle était dans les environs. Déjà qu'il allait être mal à l'aise...  Pas besoin d'une armée de spectateurs non plus. Pour se donner un peu de courage, il serra doucement sa main, espérant trouver un pic de motivation en faisant cela. Ce ne fut pas inefficace, mais un peu insuffisant à ses yeux pour lui retirer tout doutes ou inquiétudes. Surtout après ce qui venait de passer, en fait, car cela ne lui avait vraiment pas donné confiance en lui.
La question du plus âgé le prit au dépourvu et il fit une belle derpface, et il prit un peu de temps avant de parler, et détourna très brièvement le regard. Mais heureusement pour lui, vu que l'autre l'avait pris dans ses bras et frottait sa tête contre la sienne (on aurait sincèrement dit un chat, d'ailleurs, sur le moment). Le contact est loin d'être désagréable, et pour cette raison, il resta ainsi un peu plus longtemps, et passa ses propres bras autour de la taille du dresseur.

« Mmmh... Pas tout de suite. » marmonna-t-il d'une voix paresseuse.

Grosse larve, va. Même si la chaleur de l'île était étouffante et qu'il n'allait vraiment pas s'aider ainsi, il avait juste un peu envie de profiter de ce moment comme une espèce de chose niaise dégueulasse. Après la tension de tout à l'heure, c'était quelque chose dont il avait désespérément besoin, et qui rassurait cette crainte minuscule mais pas inexistante de 'ça se trouve, il va commencer à me détester' qui naissait à chaque fois dans sa tête après une dispute. Et oui c'est complètement ridicule. Mais ça se saurait si les peurs étaient raisonnables.
Toutefois, il ne pouvait pas non plus passer toute l'après-midi comme ça alors qu'ils étaient de sortie, et il finit par reculer, puis reprit la main de son copain. Il jeta des coups d’œil autour de lui, et en constatant qu'ils étaient encore un peu trop près de l'entrée et qu'il y avait trop de monde autour d'eux pour qu'il fasse ce qu'il avait en tête.
Sans explication, il l'entraîna plus loin, de sorte qu'ils étaient sur un terrain davantage couvert de verdure et plus vite. Ici, ce serait parfait ; il n'y avait que un ou deux passants, et encore. Un dernier coup d’œil autour d'eux, et il expira profondément. Il releva le regard vers lui et tenta de se mettre à parler pour expliquer, mais il n'y arrivait pas. Sa fierté le muselait complètement. Il poussa donc un geignement de frustration et saisit une des balls à sa ceinture, dont sorti un certain Chamallot, starter du japonais par ailleurs, qui s'étira paresseusement une fois à l'air. Il déglutit et finit par donner son ordre au pokémon feu et sol d'un air déterminé, quoique un peu réticent.

« Toshiro, Séisme. »

Le Chamallot inspecta son dresseur durant quelques secondes, avant de hocher de la tête et de faire comme indiqué. Une secousse remua alors le sol, suffisamment forte pour vraiment faire tanguer, mais pas assez pour blesser qui que ce soit. La terre finit par se calmer, comme si rien n'était arrivé, mais l'éleveur est toujours debout. L'air un peu stressé, la gorge légèrement plus nouée que d'ordinaire, mais debout. Il ne tremble pas, ses poumons ne le font pas souffrir, et hormis un maigre sentiment de malaise et de crainte, il ne ressent pas la terreur qui, il y a un an, l'aurait amené à pleurer sur le sol. Il ne pourrait sûrement jamais totalement s'en débarrasser, mais il pouvait au moins tenter de l'atténuer, ce qu'il avait fait.
Cela lui avait demandé plusieurs mois. Des cachotteries, et des bonnes excuses fournies par ses complices, Nova et Katya, pour pouvoir travailler sur ça. Si il aurait été faux de dire qu'il ne l'avait pas aussi fait pour lui-même, la raison qui lui avait donné ce coup de pied au cul si nécessaire était bien différente.

« J'ai pas pu être là pour ton match d'arène, alors, euh... Voilà. J'ai fait ce qu'il fallait faire. »

Il balbutie sur la fin, le regard détourné, ne préférant pas le regarder en face sur le moment, à la fois inquiet que d'avoir fait cela énerve ou peine son petit-ami qui n'aimerais peut-être pas qu'il fait autre chose pour lui (vu ce qui venait de se passer, c'était plus ou moins compréhensible), et en même temps gêné par ce qu'il venait d'avouer. Car oui, ne pas pouvoir témoigner du match de son copain contre Charlie l'avait frustré. Ne pas pouvoir être là pour l'encourager lui avait fait marmonner dans sa barbe inexistante pendant des jours et des jours, jusqu'à ce qu'il ne trouve le courage de demander de l'aide, et enfin suivre un vrai traitement. Les progrès avaient été minimes et lents, mais suffisants pour qu'il se soit au moins débarrassé de ses réactions les plus brutales devant les tremblements de terre. Il faudrait du temps pour le reste, mais ce résultat-là, il pouvait au moins le lui montrer.

« Donc la prochaine fois, je viens, compris ? Aucune objection acceptée. »

Il prend son ton le plus hautain et le plus prétentieux possible, un sourire assuré sur le visage, alors que Toshiro levait les yeux au ciel. Il pouvait bien faire le petit con maintenant, mais lui, il l'avait vu, la panique qu'il avait ressenti en cherchant un moyen de le lui dire. Saleté de tsuntsun débile.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Mon ikigai [PV Nat]   Mon ikigai [PV Nat] EmptySam 19 Sep 2015 - 0:57



Mon ikigai


ft vous-avez-qu'à-lire-le-titre

Samaël Enodril



Collé contre lui, il se sent bien. Il ignore si cela fera un peu oublier la tension qui régnait encore il y a une vingtaine de minutes à peine, même si la naissance du petit Insécateur avait déjà largement dissipé le malaise lourd et pesant entre les deux garçons. Bien sûr que personne n'aimait les disputes, et l'Enodril déteste encore plus quand les autres disent qu'un amour sans dispute ça n'existe pas, et qu'il en faut toujours dans une relation. Lui qui pensait ne jamais avoir affaire à son copain d'une telle manière, croyant naïvement qu'il ne pourrait en aucun cas se montrer fâché devant quelqu'un d'aussi adorable. Natsume n'a pas changé ; adorable, il l'est toujours. Peut-être l'est-il trop, à vouloir bien faire. Il sait pertinemment qu'il ne peut pas le réprimander, ni le blâmer comme il le voudrait. Il aurait dû faire la même chose pour Faust et Solène. Sam a beau se prétendre être courageux, il se demande parfois s'il aurait tenu sa langue si leur geôlier aurait été jusqu'à torturer son père devant lui pour le faire parler, en janvier dernier. Il s'est juré de ne jamais dévoiler l'identité de Résistant de ses proches, et il compte bien tenir parole, aussi douloureuses soient les méthodes qu'on en viendrait à utiliser sur lui s'il refusait de parler. C'est d'ailleurs pour cette raison que son père a mis fin à ses jours : pour que son fils ait à éviter ça ; et il est hors de question que son sacrifice soit inutile, bien que, si Sam n'ose pas dire que c'était stupide, il aurait évidemment espéré qu'il prenne un autre choix. Mais c'est parce qu'Ikaël s'est ôté la vie pour le sauver qu'il a trouvé lâche le fait d'oublier ce qui était arrivé en prison pour ne plus qu'il soit tourmenté par les affreux souvenirs qu'il en garde. C'est également un moment de sa vie qui l'a changé à jamais, et c'est aussi pour cette raison qu'il ne peut pas se le faire enlever de sa mémoire, sachant que ça ne serait en plus pas si simple et qu'il est possible que ces événements refassent surface malgré tout.

Il ne veut pas que son copain ait à souffrir pour ça, malheureusement il a compris que ça ne servait à rien de se battre, quand bien même Natsume finirait par apprendre de nouveau ce qu'il tente d'oublier. L'Enodril en souffrira pendant quelques temps de lui avoir laissé ce choix, mais il n'a après tout aucun ordre à lui donner, ni aucune leçon à lui faire. Il fait ce qu'il veut, et c'est bien ça qui l'inquiète le plus. Contre lui, il se sent déjà mieux que tout à l'heure, délaissant non seulement les exercices de mathématiques qu'il a tant en horreur, mais aussi leur petite dispute qui les a interrompu en plein cours d'arithmétique. Leurs différents, fort heureusement, se terminent généralement bien, même si quelques séquelles sont gardés, l'orage n'a jamais réellement éclaté au point qu'ils se fassent la tête pendant plusieurs jours, ce qui serait vraiment dommage et, on en est sûr, les ferait ardemment chier tous les deux sans qu'ils n'osent se l'avouer parce que fierté toussa toussa. Sam est donc plutôt satisfait d'avoir abandonné et l'algèbre, et la tension entre eux qui commençait à s'accumuler. Et son rapprochement n'a pas l'air de déplaire à son petit-ami qui en profite lui aussi pour l'enserrer un peu plus contre lui et lui faire comprendre qu'il n'a pas vraiment envie de bouger actuellement, ce qui tire un sourire amusé au plus âgé.

A contrecœur, ils durent se séparer, mais le Shimomura reprend assez vite la main de l'autre, pour le plus grand soulagement de celui-ci, et le cadet l'entraîne un peu plus loin, sans expliquer plus ce qu'il avait apparemment en tête. Avec un regard transi et idiot, il le laisse le mener où bon lui semble, le Cizayox et son bambin sur les talons, l'insecte refusant de laisser son fils toucher terre, de peur qu'il ne veuille s'aventurer trop loin. Un espace plat, verdoyant, et semblant isolé de la population fit le bonheur de l'éleveur qui s'arrêta là. Tout de suite, le brun aux cheveux lisses observe vite fait les environs d'un air malicieux, cherchant avec enthousiasme ce que le lapin voulait lui montrer. En vain, cependant, car rien n'indique à première vue quelque chose qui aurait pu les intéresser. Natsume jette également un rapide coup d'œil autour d'eux, et le dresseur comprend qu'il voulait qu'ils soient seuls. Malgré tout ce à quoi il peut réfléchir, le compétiteur n'arrive pas à deviner la raison de tant de mystère de la part de sa moitié.
Enfin, le hérisson semble prêt. Ou presque. Apparemment, s'il veut parler, les mots lui manquent. De plus en plus intrigué, Samaël tourne légèrement la tête, l'air curieux, attendant patiemment que son amoureux trouve les expressions justes pour s'exprimer. Mais il le voit finalement laissé tomber, frustré de ne pas pouvoir énoncer clairement ce qu'il pense, et le plus petit des deux fait enfin sortir Toshiro de sa Poké Ball. Le dresseur hausse les sourcils, ne s'étant pas tellement attendu à ça. Il se gratte la tête, n'osant pas poser de questions, mais l'attitude du plus jeune l'interroge vraiment. Mais pas seulement la sienne. Nakama écarquille soudainement les yeux, avant de faire un mouvement de recul, rapprochant sa progéniture contre lui, se préparant à recevoir ce qui est sur le point d'arriver.

Légèrement mal à l'aise tout à coup, si l'Enodril est sur le point de poser quelques questions à son copain, ce dernier le devance et donne alors un ordre des plus inattendu à son Pokémon.
Les yeux ronds comme des soucoupes, il manque de s'étrangler, la panique le prenant d'un coup.
QUOI ?! Mais... il est malade !
Des souvenirs resurgissent, des flash-backs qu'il n'a bien sûr pas tenté d'oublier, aussi amers soient-ils. Il y a un an à peine,  il avait fait l'erreur monumentale de vouloir montrer la nouvelle technique que Shun avait apprise récemment alors. Mais c'était sans savoir que l'éleveur avait eu un traumatisme lié aux tremblements de terre et que déclencher l'attaque Séisme n'avait pas été la meilleure idée du siècle. Comment ne pas se rappeler de la façon dont Natsume s'était roulé en boule après avoir subi le choc, même s'il avait été léger, et la crise d'asthme surprise qui était intervenue tout de suite après. Fort heureusement, le Laporeille du Japonais avait eu le bon réflexe, et la journée s'était déroulé sans aucun problème par la suite, mais l'Enodril s'en était assez voulu d'avoir failli provoquer la perte de celui qui partage sa vie aujourd'hui si le Pokémon de ce dernier ne lui avait pas indiqué le médicament à faire prendre à son dresseur.
Il a toutes les raisons du monde de s'inquiéter alors de ce qui risque de se produire une nouvelle fois si Toshiro répond à la commande du Shimomura. Commande qui étonne toujours l'Enolian qui est sûr que son petit-ami s'est pris un coup sur la tête qui lui aurait fait perdre la raison. Trop tard cependant pour faire marche arrière ou même agir, car déjà, le sol se met à trembler, et quand bien même Sam aurait voulu rejoindre son copain, il manque de perdre l'équilibre et vérifie du coin de l'œil la réaction de l'autre. Natsume n'est pas fou à ce point, il devait forcément avoir une bonne raison, le risque serait trop important à prendre, sinon.

Lorsque le tremblement cesse, c'est avec le cœur serré qu'il contemple le cadet. Celui-ci, à sa plus grande surprise, est toujours débout, ne frissonne même pas, et n'a pas l'air tellement non plus de souffrir d'un quelconque désagrément en rapport avec ses poumons. Le hérisson semble respirer normalement, et cette fois, il ne pleure même pas. Sam a beau l'inspecter, c'est presque comme si rien ne s'était passé. Derrière lui, il entend juste le petit cri enthousiaste du bébé Insécateur qui n'a pas semblé si perturbé que ça, au contraire de son père qui, s'il est d'une bravoure et d'une noblesse exemplaire, n'a pas pu s'empêcher de mettre sa fierté de côté et de rapprocher davantage son fils contre lui, comme s'il avait vraiment eu peur qu'une petite secousse puisse atteindre sa progéniture.
La mine soucieuse, l'adolescent se rapproche lentement du garçon aux cheveux hérissés, afin d'être sûr que ce qu'il craint tant ne va pas surgir d'un coup sans crier gare. Mais il ne rêve pas : le Shimomura ne semble pas dérangé le moins du monde par ce qu'il vient de se produire, par ce qu'il vient d'ailleurs lui-même de déclencher.
Comment il...
Un miracle, c'est la seule raison possible. Un beau matin l'éleveur s'est réveillé et pouf, plus de peur. Mais ça serait trop facile. Abasourdi, mais également impressionné par la contenance de son copain qui n'aurait pourtant pas fait long feu l'an passé, n'arrivant pas à croire qu'il se soit débarrassé de sa phobie des secousses par lui-même.

Il laisse un hoquet discret s'échapper quand il entend clairement la raison de ce courage soudain qui lui a pris au point de vouloir affronter ses peurs. Il se sent ému. Bien sûr, il était aussi déçu que lui que son petit-ami ne puisse pas venir l'encourager comme les autres, lors de ses matchs, mais il ignorait que c'était à ce point...
Toutes ces séances d'entraînements que Natsume a enduré pour surmonter ses frayeurs, il n'ose les imaginer. Comment penser que le jeune garçon qui avait une crise l'année dernière puisse être le même que celui qui se tient aussi fièrement qu'il le peut devant lui ? Plus de crise d'asthme quand il s'agit de tremblements de terre. Et tout ça pour... pour qu'il puisse assister aux matchs de celui qu'il aime ? Si c'est affreusement niais, on est d'accord, cela ne manque pas au concerné d'être touché de cette attention, alors qu'il n'en demandait pas tant à son copain, ne voulant pas le surmener et l'obliger à passer au-dessus de sa peur. Qui sait depuis combien de temps le Shimomura s'endurcit comme ça, et le nombre de crises qu'il a du subir avant qu'il parvienne totalement à maîtriser son angoisse. Les yeux brillants, le dresseur le contemple, fasciné par ses progrès, n'osant piper mot. Oui. Par Arceus, oui, la prochaine fois, il viendra. Il sera dans les gradins, avec les autres, à l'encourager et à lui donner la force pour venir à bout de ses matchs, car ses badges sont importants pour lui, parce qu'il aura besoin de tout le soutien nécessaire afin de mener son équipe à la victoire, et qu'entendre la voix de Natsume parmi celle des autres venus le supporter ne pourra que l'aider à avancer et à surmonter plus facilement ses futures défaites, bien qu'il espère de tout cœur ne jamais avoir à perdre un match de Ligue devant son petit-ami, car remporter un combat contre un Conseiller, même un seul, serait pour lui une grande réussite et une grande fierté.

Bientôt, la vision de l'éleveur se transforme, se tord, se brouille. Il n'est plus qu'un concentré de couleurs floues aux yeux du blessé, qui s'embuent déjà. Ses lèvres tremblent, et il est obligé de se les mordiller pour ne pas tout lâcher d'un coup. Qu'ils aient eu une légère dispute ou pas tout à l'heure, tant il est chamboulé. Cela peut paraître peu de choses comme ça, mais il s'inquiétait tellement à chaque fois pour son amoureux à cause de sa phobie, et Enola est une si petite île en vérité qu'un séisme peut arriver à tout moment... Le souvenir de la dernière fois l'a assez marqué pour qu'il fasse toujours attention à ce que son Sablaireau ne fasse pas d'attaques brusques qui pourraient déstabiliser son copain, et savoir qu'il n'a plus ce problème là maintenant est comme une grande avancé pour le Shimomura, il en est conscient, et il trouve ça formidable.
Il a fait tout ça pour... pour...

- Na... Na...

Il n'arrive même plus à prononcer son nom correctement. D'un seul coup, il se met à chouiner, et les larmes montent, avant qu'il ne finisse par chialer enfin, comme un gamin ridicule dans un manga.

- Natsumeeeee !

Il accoure vers son petit-ami en pleurant et fait mine de tapoter contre son torse, doucement évidemment, mais pour bien lui faire comprendre qu'il ne lui en demandait pas tant, même s'il est sensible à son geste.

- B-B-Baaaka ! Baka ! Baka ! T... T'as intérêt à venir !

Enfin, il se colle contre lui et enfouie son visage au creux de son cou. Il est définitivement bien trop adorable pour son bien, ce lapinou. C'est bien pour ça que Sam soupire déjà intérieurement pour tout le soucis qu'il va se faire à son sujet s'il continue de s'arranger pour lui faciliter la tâche, car il n'a jamais voulu le forcer à quoique ce soit et a peur que ça finisse par se retourner contre lui un jour. Au moins, il ne pense plus du tout à ce dont ils ont parlé dans la chambre d'hôpital ; ce qui est fait est fait, et Sam, bien qu'il a de la peine à l'avouer, va devoir vivre avec ça, en sachant que son petit-ami a été obligé de se faire effacer la mémoire pour le protéger. Du moment que Natsume est plus heureux et serein ainsi, l'Enodril pense néanmoins qu'il pourra survivre après ça, même s'il mettra probablement du temps à s'en remettre. Derrière eux, Nakama s'approche, son fils dans ses bras, et il tend justement ce dernier vers le Japonais, pour l'inciter à le prendre. Après tout, c'est lui son dresseur.
Malgré la tension qui régnait à l'hôpital, avant qu'ils ne descendent, la journée s'était plutôt bien terminée. D'ici la fin de la semaine, Samaël pourrait de nouveau sortir, ce qui signifie pouvoir de nouveau dormir avec le hérisson, et enfin quitter cette chambre oppressante pour pouvoir se blottir contre celui qu'il aime, comme il le faisait avant. Certes, il ne pourra pas continuer la Compétition cette année, mais le principal c'est qu'il soit en vie et qu'il puisse reprendre l'an prochain, si le cœur lui en dit toujours. Ce qu'il ne sait pas, en revanche, c'est que cette histoire de perte de mémoire va l'amener dans des situations assez drôles, et que ce qu'il croyait être un détail s'avérera plus important qu'il n'aurait pu l'imaginer...

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