Struggle Away

Feat Julianne Eriksen

Meh. Oui, meh. Il n'a pas vraiment quoi que ce soit d'autre hormis un 'meh' très général, encore peu sûr de ce qu'il fait. Si il suit le plus souvent ses 'idées géniales' avec attention, n'empêche qu'il est tout à fait au courant que rien n'est vraiment sûr sa réussite. Il avait proposé ça comme ça, et même si il n'avait pas jeté son idée sur les rails sans une once de réflexion, tous les tenants et aboutissants restaient encore à envisager. Sûrement allait-il trop loin, il était au courant, et il aurait dû savoir que ce qu'il faisait était risqué. Clive n'était pas sa conscience, même si Mikael lui déléguait le soin de penser un peu plus souvent que d'ordinaire, et il était donc parfaitement capable de réaliser que son plant était plus qu'imparfait. C'était même bourré de tellement de défauts qu'il aurait pu en faire une liste entière, rien que pour dire à quel point c'était mal foutu et qu'il risquait gros, à faire ce qu'il voulait faire. Il fallait croire que le peu de bon sens qu'il avait était en train de foutre le camp, en fait. Ça n'aurait pas été si illogique que ça, vu la succession d'événements de ces derniers temps.
Tant mieux, si elle acceptait. Ça aurait vraiment été awkward, sinon. Non parce que mine de rien, il aurait eu l'air sacrément con en cas de refus, et il était bien au courant. Mais bon, une de ses qualités et un de ses défauts, c'était de plus ou moins tout oser, sans vraiment s'inquiéter des conséquences. Et virez-moi ce rictus goguenard de vos visages bande de pervers, je parle pas de ça. Disons juste qu'il allait peut-être maintenant enfin utiliser les cinq neurones que le whisky et le café n'avaient pas entièrement bousillé. Néanmoins, elle ne paraissait toujours pas très à l'aise face à lui, ce qui risquait de poser problème si ils coopéraient. Mikael ne désirait absolument pas jouer les journaux intimes ou autres rôles de confidents dignes de séries d'adolescentes mièvres, mais disons qu'il allait falloir qu'ils se fassent confiance. La notion est un peu dure à accepter pour Mikael, qui n'a accordé la sienne qu'à un nombre très limité de personnes dans sa vie, mais vu qu'il met en quelque sorte sa vie en jeu ici, il n'a plus le choix. Bon sang, tout cela devenait bien trop sérieux pour lui, à force... Il aurait besoin de beaucoup de connerie pour digérer pour ça, un peu comme seule une bonne dose de sucre rend la vodka tolérable.
Il ne répondit pas à ses remerciements, ou du moins il se contenta de hausser les épaules, puisqu'il ne voyait pas vraiment ce qui méritait des remerciements dans toute cette histoire.

« Tu veux pas aller le voir, avant ? »

Il proposait ça comme ça, comme si il n'y pensait pas, mais il était au courant d'une chose. Après ça, il serait quasiment impossible de joindre Clive avant un moment. Il allait 'disparaître' le temps que les choses se calment, grâce aux talents de cet abruti de Noctis qui savait très bien comment faire cela. Nul doute qu'avec le temps de récupération couplé à cette absence volontaire, il ne reviendrait pas avant plusieurs mois, même si Mikael pourrait peut-être passer le voir de temps à autre. Bien sûr, tout cela dépendrait de Clive. Aussi insupportable qu'était Faust Donovan, il ne pourrait rien refuser à son jumeau si celui-ci le lui demandait, et Mikael savait qu'il finirait par gagner leur bataille d’ego puérile. Oh oui il en était fier, l'imbécile.

« Il risque d'être... Disons absent, pendant un moment. »

Il ne précisa rien, mais espéra juste qu'elle avait compris ce qu'il voulait dire, rien que grâce à son regard équivoque et au ton plus grave qu'il avait utilisé. Il y avait deux raisons à son geste. D'une part il ne voulait pas vraiment que Clive ait de regrets, et de deux la même chose pour Julianne, même si c'était de son côté surtout pour qu'elle ne soit pas déconcentrée par la suite à cause de choses qui auraient pu être faites. Et puis maintenant qu'il y pensait, Adam devait avoir terminé ses vérifications préliminaires sur son état. Une petite visite ne ferait certainement pas de mal, dans ce cadre.

Struggle Away

Feat Julianne Eriksen

Le sommeil n'a pas vraiment été quelque chose dont il a pu profiter en abondance pendant le mois qui s'est écoulé. C'était une faute d'inattention, un instant où il perdait sa concentration, une erreur qui lui coûtait souvent très cher au réveil. En fin de compte, dormir était devenu la chose la plus angoissante qui pouvait lui arriver ; c'était se laisser encore plus vulnérable qu'il ne l'était déjà, avec son corps brisé incapable de lui permettre de se défendre. Aujourd'hui ne faisait pas défaut. Lorsqu'il ouvre les yeux, lentement, la bouche pâteuse et les paupières encore lourdes, un grognement lui échappe et il sursaute brusquement. Alerte et inquiet par défaut, il voulut bouger, stupidement certes car ses os cassés se rappelèrent vite à lui, mais il sentit la poigne ferme de Castiel le saisir pour l'empêcher de se blesser davantage.
Il fixa son compagnon avec étonnement et ébahissement pendant plusieurs secondes, comme pour s'assurer qu'il n'était pas juste une création de son imagination. Quand son esprit lui fut totalement revenu et qu'il commença enfin à percevoir les choses autour de lui normalement, le Gardevoir lâcha son bras. Clive poussa un soupir rassuré en constatant qu'il n'était pas en train de regard le plafond de sa cellule, mais celui de la salles de soins du centre de Mikaël. Il exhala irrégulièrement, peu sûr de lui.

« Tu te sens mieux, au moins ? »

Il n'eut pas besoin de se demander à qui appartenait cette voix, et il hocha de la tête sans même le regarder.

« Quitte à m'ignorer, regarde à côté de toi. Elle t'a laissé un petit cadeau. »

Si le passé lui avait appris à ne JAMAIS, ô grand jamais faire confiance à Mikael lorsqu'il disait ce genre de choses (trop de tartes à la crème avaient fini dans son visage), il s’exécuta toutefois avec lenteur. Ses yeux s'écarquillèrent un peu en voyant l’œuf aux teintes violets qui trônait juste à côté de lui, comme une lettre ouverte qui n'en était pourtant pas une. Il détourna alors immédiatement la tête et expira longuement, touché plus qu'il n'aurait aimé l'avouer.
Mikael ne fit pas de commentaire, étant donné qu'il comprenait bien ce qui pouvait agiter la conscience du cadet et qu'il ne souhaitait pas remuer de couteau dans une plaie déjà bien purulente. Il poussa un long soupir fatigué, exténué par tout ce qui se passait ces derniers temps et marmonna quelques paroles en direction du couloir auxquelles Clive ne porta pas des masses attention. Non, plutôt, la concentration du Donovan s'était fixée sur le plafond qu'il fixait maintenant presque religieusement.
Il n'a pas envie de réfléchir. Du tout. Il ne veut surtout pas considérer tout ce qui s'est passé, surtout en prenant compte du fait que cela impliquerait beaucoup trop de remises en questions et d'interrogations pour lesquelles il n'a pas forcément de trouver des réponses. Ou du moins  pas tout de suite, aime-t-il prétendre pour se décharger de la sensation d'être un lâche ridicule.
Lorsque qu'il entend des bruits de pas se rapprocher, il ne jette qu'un coup d’œil très vague et peu intéressé, mais gèle lorsqu'il reconnaît la silhouette qui se dresse maintenant dans l’entrebâillement de la porte. Ses yeux s'écarquillent, et ses traits dessinent enfin une expression qui confirme le fait qu'il est bien en vie et qu'il n'a pas tout laissé en prison. Le sourire bancal et maladroit qu'il voit lui coupe même la respiration.

« Yo. J'suis un peu en retard pour notre annif, hein ? »

Et Clive gloussa, ne serait-ce qu'un peu.