« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Cabin in the Woods {PV Sam

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Natsume Shimomura
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyMer 28 Sep 2016 - 1:05



Cabin in the Woods

Feat tameyre

On ne pourrait pas dire qu'il n'était pas habitué aux étés presque caniculaires, vraiment. Vu son pays natal et la densité élevé de personnes au mètre carré, il avait plus d'un souvenir de période estivale passée à transpirer sous un ventilateur tournant pendant toute la journée. D'où croyez-vous donc qu'était venu son amour passionné pour les glaces ? En tous cas, même en short et en chemise, ainsi qu'avec une casquette pour éviter que sa touffe de cheveux ne lui donne l'impression d'être une couverture,  il ne pouvait pas s'empêcher d’expirer régulièrement à cause de la chaleur. En poussant un soupir fatigué, il quitta la bibliothèque où il se trouvait en grommelant dans sa barbe, et pas seulement à cause du soleil qui tapait sur sa tête d'une manière bien trop insistante à son goût.
Depuis qu'il en avait terminé avec les rattrapages, et qu'il avait sans surprises validé son année, il avait enfin un peu plus de temps libre à consacrer à ses recherches. Néanmoins, cela ne voulait pas dire qu'il avançait d'un pouce, au contraire. Ce n'était pas comme si il n'essayait pas de toutes ses forces, vu qu'il passait beaucoup de ses matinées dans les différentes bibliothèques énoliannes à la recherche de sources qui pourraient l'aider à avancer. En plus de lui permettre une échappatoire au bruit ambiant de la maison (merci Faust), aux dramas habituels des jumeaux (merci Clive) et au fait qu'il était difficile de décoller son petit-ami de lui quand il le voulait, même si la joueuse argumentera qu'il y a beaucoup de mauvaise foi ici, il n'y avait pas lieu plus propice au travail. Mais malgré tout cela, il n'avançait pas, ou alors seulement à pas très, très courts. Et il n'y a rien que Natsume détestait plus que de ne pas réussir immédiatement ce qu'il entreprenait, aussi immature que ce soit, surtout vu son domaine.  

En tous cas, peu importe à quel point il retournait le problème dans tous les sens, il était bloqué. Et il ne se serait jamais permis de déranger Esther pour ses petits soucis, de toute façon. Il fallait donc qu'il persévère jusqu'à réussir, comme d'habitude, ce qui allait à coup sûr le frustrer et l'agacer en lui faisant ainsi sortir des dizaines d'insultes toutes plus colorées les unes que les autres. Il  n'avait pas le courage de rester plus longtemps à ruminer ses échecs dans son coin.
D'autant plus qu'en réalité, il n'aurait pas vraiment pu se permettre de traîner trop longtemps, au vu de ce qui était prévu pour son après-midi, et sans doute la soirée vu le squatteur que pouvait être l'individu en question. Au vu des finales qui arrivaient bientôt, et il faudrait d'ailleurs vraiment qu'il le note sur son calendrier car ce serait très bête de les oublier malencontreusement, il n'y avait rien d'étonnant à ce que son copain passe plus de temps à s'entraîner. Pas que cela le dérangeait, même si une toute petite partie de lui qu'il réprimait constamment ne pouvait pas s'empêcher de chigner un peu, mais il veillait juste à ne pas trop le déranger ou le distraire. Vu l'importance capitale que cela avait pour lui, Natsume ne pouvait que comprendre. Au moins, il pouvait tenter de le détendre lorsqu'il avait terminé, ce qu'il s'apprêtait justement à faire. Il ne pouvait rien faire d'autre d'un côté, car il ne s'y connaissait absolument pas en matière de compétition, de combat et d'autres bizarreries dont il n'arrivait toujours pas à saisir l'intérêt, même si venant d'un type qui aime les fourmis, ça se discute. Cela ne voulait pourtant pas dire qu'il abandonnait l'idée de le gâter ou de lui donner de quoi le motiver à supporter le stress et les efforts, loin de là.

Depuis le retour de ses souvenirs et les jours qui avaient suivi, il était vrai qu'ils étaient bien plus... Disons 'niais' qu'auparavant, et affectueux, et attentionnés, et tout un tas d'adjectifs mélioratifs à en faire vomir n'importe qui d'à peu près censé. Et Natsume, qui d'ordinaire était moins guimavesque que l'autre, eh bien... Disons qu'il était difficile d'être honnête en disant ceci, au vu du comportement de l'éleveur depuis deux mois. Il savait bien qu'il avait changé, mais il ne se rendait pas compte de l'évolution de son attitude. Souvent plus doux, tendre ou même patient, de grandes parties de sa susceptibilité et de son irritabilité s'étaient atténuées. Au vu de ce qui était arrivé, d'un côté, il n'était pas étonnant qu'il prenne les choses avec plus de calme dorénavant. Sans doute que la gigantesque claque mentale qu'il avait pris avait débloqué au moins une partie de son cerveau, ce qui était déjà sympathique. Dommage qu'il reste aussi stupide.

Il laissa à Kaito le soin de le téléporter près de la maison de Samaël, en remerciant l'Alakazam qui retourna immédiatement dans sa pokéball. Ce n'était pas comme si il ne venait jamais ici, mais disons qu'il avait plus l'habitude qu'ils se rejoignent chez Faust, et que cela l'arrangeait bien, au vu de son état de malaise lorsqu'il fallait voir la génitrice de son petit-ami. Pour venir le chercher, toutefois, il ne pouvait pas passer par quatre chemins, et il doutait qu'envoyer un de ses pokémon pour le kidnapper soit une bonne idée.
Le plan de journée était banal : faire un tour en ville pour visiter la capitale, et après, advienne que pourra. Sans doute finiraient-ils par se goinfrer dans un coin, avant de passer le reste de leur soirée à glandouiller, comme d'habitude. Peu lui importait, au fond. Il n'avait plus seize ans, période où il pensait que leurs sorties devaient forcément être planifiées. Pour l'instant, il était surtout pressé d'arriver à destination, et il pressa le pas inconsciemment. Si son premier réflexe aurait dû être de toquer à la porte et de subir un moment d'attente assez gênant, il entendit néanmoins des sons en provenance du jardin et sourit quasiment instantanément. Pas de doute : quand il entendait du vacarme, il savait de qui cela provenait.

Souhaitant se faire discret, il fit signe aux pokémon qui l'avaient remarqué de garder le silence tant qu'ils le pouvaient, avant de se glisser avec la discrétion d'un chat par l'arrière. À pas feutré, il se rapprocha peu à peu de sa cible avec un grand rictus très fier de lui sur son visage, jusqu'à ce que, arrivé à bonne distance, il ne finisse par passer brusquement ses bras autour de sa victime du jour. En posant son menton sur l'épaule du plus âgé, il ne pu s'empêcher de conserver son sourire espiègle.

« Tu perds en réflexes, ou c'est moi qui te fait cet effet-là ? »

Il gloussa stupidement, très amusé de sa blague clichée et ridicule, avant de contenir un éclat de rire particulièrement mièvre qui fait vomir sa joueuse. Il raffermit un peu sa prise, avant d'embrasser très brièvement la joue de son copain, l'air fier de lui. Il s'éloigna ensuite un peu, ne serait-ce que pour libérer son petit-ami, et également pour pouvoir lui parler sans forcément avoir à rester dans son dos en permanence.
L'air plus calme, il rangea son portable et sourit plus tranquillement.

« Je suis arrivé trop tôt ? Je peux attendre, si tu veux, de toute façon j'ai de la lecture. »

Il tâta son sac d'une main pour se faire comprendre, avant de jeter un coup d’œil rapide aux environs. Puis, voulant vérifier un détail, il reprit la parole sans plus attendre.

« Ça te va toujours, la visite de la ville ? Vu qu'on est en semaine, il devrait déjà y avoir moins de monde. Enfin, tant que tu ne t'ennuies pas. »

Haussant ses épaules, il se gratta la nuque, le ton plus hésitant. Vrai qu'en fait, il n'avait pas vraiment idée de ce qu'il allait faire, ce qui lui donnait un peu l'impression d'arriver comme un boulet. Mais bon. Ce n'était pas comme si il pensait que cela dérangerait vraiment l'autre ou quoi que ce soit, de toute manière. C'était juste de la politesse. Paresseusement, il s'étira et bailla brièvement. Un rictus provocateur au visage, il prit un ton narquois.

« Ou alors je te laisse ici, si tu veux. Je ne voudrais surtout pas vous déranger, votre majesté. »

Mouais, décidément, il avait repris ses bonnes habitudes ; aucune hésitation là-dessus.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyLun 3 Oct 2016 - 4:04



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



« Esquive, Smaug ! »

Le Dracaufeu est rapide, mais ce n'est que de peu qu'il rate l'Hydrocanon de Kame. Le Tortank, à force d'entraînement, à gagné en précision, et ce n'est que trop simple de viser son ami enflammé dont la taille a encore augmenté ces derniers temps. Si cette dernière était en dessous de la moyenne les premiers jours qui ont suivi son évolution, il n'a pas tardé à rattraper les autres membres de son espèce, devenant même légèrement plus imposant que la plupart d'entre eux. Mes exercices quotidiens y sont évidemment pour quelque chose, depuis le temps que je les aide à se perfectionner, tous. Chacun des membres de mon équipe a eu le droit à au moins trois cours à partir du début de la compétition. Même les moins doués comme Koyu s'y sont essayés et ont pu développer quelques aptitudes supplémentaires. Je ne force aucun de mes compagnons à participer aux matchs s'ils ne veulent pas le faire, mais je considère cela essentiel qu'ils puissent se défendre d'eux-mêmes au cas où la situation deviendrait très grave. Cependant, je suis très fier de toute mon équipe ; même de Tsume et de Gatsby qui ont eu l'intelligence de ne jamais contester mes ordres jusqu'à présent, jouant juste les flemmards et les vantards de tant à autre pour énerver volontairement leurs adversaires. Faut dire que l'Azumarill est de plus en plus motivé, et ce n'est pas le seul. Les finales approchent à grands pas, et si mes Pokémons savent que je ne pourrai en choisir que six d'entre eux, ils font de leur mieux pour se démarquer, certains plus que d'autres, dont la détermination d'être pris se trouve la plus forte. Tsume, par exemple, est assez intelligent pour savoir que ce n'est pas en faisant la diva et en comptant sur le fait qu'il m'a déjà aidé une fois que je vais obligatoirement le reprendre de nouveau. Seules leurs capacités comptent, et peu importe avec qui, ils veulent tous me voir gagner. Ils veulent, après tout, répondre présents lorsque le grand moment sera venu. Celui qui décidera si j'ai mérié une grande victoire, ou une cuisante défaite. Mais cette année, je sens que c'est la bonne. Pour moi, comme pour eux, nous devons gagner. C'est la promesse que je me suis faite.

« Maintenant, mon grand ! »

Volant dans les airs aussi dignement que n'importe quel dragon dont il n'a pas le type, Smaug se positionne à l'horizontale en direction des nuages, son regard bleu pointé vers le ciel. Il se concentre sur la mystérieuse pierre rouge et jaune qu'il porte autour du cou. Celle-ci se met à briller, comme celle que je porte à mon poignet. Sur mon bracelet, la gemme scintille, en même temps que l'aura violette qui entoure mon Dracaufeu pour l'envelopper tout à fait. Des étoiles dans les yeux, j'admire les couleurs danser autour du Pokémon, priant pour que cette fois soit la bonne. Jusque là, nous n'avons jamais réussi à le faire correctement comme j'arrivais avec Yami et Kame, mais quand je perçois une forme différente derrière l'auréole de lumière, je saute sur place, fou de joie.

« YAAY ! On a réussiii ! »

Plus grand, plus cool, aussi, Smaug a enfin atteint son stade méga-évolué. Fier de nous deux, je pousse un gros soupir, satisfait et soulagé. J'avais peur que ça ne marche jamais. Pour qu'une méga-évolution se fasse, ils faut l'accord des deux acteurs du processus mais également une profonde complicité entre eux. J'aurais eu un peu peur si j'avais découvert que mon lien avec mon faux dragon n'était pas encore assez fort pour supporter une telle avancée. Vu le temps que nous passons ensemble et tout ce que nous avons accompli, j'aurais eu pas mal de questions à me poser. Je pense simplement que Smaug n'était pas encore prêt jusqu'à présent. Après notre match contre Faust, j'ai découvert qu'il avait davantage pris confiance en lui. En voyant l'enregistrement contre Mephisto, ça a dû faire renaître son esprit combatif et sa volonté. Mais en le voyant planer sous ses nouvelles coutures, je crois que je peux me rassurer. Avec un guerrier pareil, je ne peux décidément pas échouer ! Enfin, je sais aussi que je pourrai compter sur les autres.
Plus les finales se rapprochent, et plus mon stress fait des montagnes russes chez moi. Un coup il peut être extrêmement puissant, et un autre il peut se trouver à la réduction minimale. Je reste nerveux en toutes circonstances, mais autant j'arrive à me convaincre que gagner est possible quand je vois à quel point mon équipe est balèze, autant je ne peux pas jouer à l'aveugle et me dire que la team du Maître ou même celles de mes concurrents vont être faciles à combattre. Ce sera un véritable défi pour moi, et si je suis excité comme un puce depuis que j'ai acquis les Symboles indispensables afin de poursuivre ma route dans la compétition et affronter le plus dur, j'ai le trac rien qu'en visionnant les combats des quelques rares dresseurs qui ont pu remporter suffisamment de badges afin de se confronter aux Conseillers. Je suis terrorisé en imaginant avoir sur-estimé mes compagnons, ou sous-estimé ceux de mes rivaux. J'aimerais leur donner la reconnaissance que je leur dois depuis le début, pour les remercier de m'avoir toujours soutenu jusqu'à maintenant.

Toujours en admiration devant Smaug, je ne remarque pas, malgré mes réflexes, la présence derrière moi qui intime à mes amis de ne pas le faire remarquer. Je sursaute alors quand deux bras m'entourent, et me tiens aussitôt prêt à riposter. Toutefois, la voix familière que j'entends l'instant d'après me détend en une fraction de seconde, et je ne pourrais réprimer un ronronnement à l'heure actuelle si j'en étais capable. Mon sourire fière se transforme pour devenir infiniment plus doux, et je ne peux que glousser légèrement face à son commentaire. Je ne l'aurais pas cru pouvoir sortir ce genre d'approche, tiens. Mais cet idiot sait très bien quel effet il a sur moi. Rien que son bisou d'accueil me fait ressembler aux nounours dont je partage le surnom. J'en demanderais bien davantage, mais je me ravise pour ne pas paraître trop envahissant. Nous avons la journée devant nous, alors je sais que j'aurai bientôt toute son attention pour moi tout seul. Enfin, je l'ai déjà, mais en présence de toute mon équipe au complète, je préfère ne pas me montrer trop insistant avec Natsume de peur qu'ils ne se sentent délaissés, même s'ils apprécient beaucoup le Shimomura et que nos moments de niaiserie ne les dérangent nullement, ayant pris l'habitude pendant près de trois mois de me voir abattu et souffrant de l'amnésie de mon copain. Mais tout de suite quand l'éleveur apparaît dans leur champ de vision, ils ne tardent pas à le saluer comme il se doit. En deux ans, ils ont tous plus ou moins eu l'opportunité de le connaître un peu.

Quand il range son portable, je sors aussitôt le mien pour vérifier l'heure. Aujourd'hui, nous nous sommes donné rendez-vous chez moi pour que je puisse lui faire une petite visite de la capitale. Enfin, petite... Amanil est une des villes les plus importantes au niveau de la superficie, alors nous ne pourrons pas tout voir, bien sûr, mais c'est un moyen comme un autre de faire une sortie à deux qui soit bénéfique. J'aime toutes nos sorties, évidemment, mais j'ai peur des fois que Natsume ne s'ennuie. Maintenant qu'il a passé son année, il n'a plus à s'enfermer pendant des heures pour réviser et rattraper son retard, mais il n'a pas changé : toujours à vouloir progresser dans ses recherches, vous savez. Dès qu'il a une occasion, pendant que je m'entraîne, c'est le moment où il choisit d'aller, pendant ce temps, à la bibliothèque afin d'en tirer des connaissances qu'il ne pourrait obtenir ailleurs. C'est vrai qu'avec les finales qui approchent, je me consacre de plus en plus à mes entraînements et au perfectionnement de mes stratégies. Nous restons toujours aussi proches et mièvres, ça, c'est pas près de changer tout de suite ; néanmoins, le cours de choses revient petit à petit à la normale, et je dois avouer que c'est rassurant. Les meilleures heures de la journée, n'empêche, c'est quand je reviens dans les bras de mon petit ami le soir pour profiter de son affection et de ses câlins. Je ne suis pas celui qui fournit le plus d'efforts -tout le mérite revient à mes frères d'armes-, mais je me fatigue bien plus que ce que j'aurais cru, et je ne peux que m'écrouler auprès de l'éleveur lorsqu'il faut aller dormir. Au moins, je ne mets pas longtemps avant que Orphée ne me berce tout à fait. J'évite au maximum de réaliser que débutera bientôt la fin de la compétition, car le trac me poursuit inévitablement et m'empêche parfois de trouver le repos dont j'ai pourtant absolument besoin ces temps-ci. Ce sera, après tout, à moi de donner les directives à mes compagnons, et même s'ils font le plus gros travail, le dresseur n'est pas là, après tout, pour faire office de spectateur. Je participe autant que mes Pokémons en tant que leur représentant mais aussi leur guide. Le Shimomura constitue, heureusement, un remède miracle face à la nervosité et au stress qui s'emparent de moi chaque fois que je me rappelle ce pourquoi je fais tout ça. Trois ans que j'attends ça, j'espère au moins que cette année sera celle où je pourrai enfin montrer à l'île entière ce dont je suis capable.

Mais pas tout de suite. Je n'ai fait faire que des 'échauffements' à mes amis, mais cela suffira, pour ce qui m'attend cet après-midi. Après tout, nous nous entraînons durement chaque jour depuis que j'ai acquis le symbole de Mephisto, alors nous pouvons bien nous permettre du répit pendant que je fais ma balade dans Amanil avec le lapin. Il est inutile que je fasse attendre Natsume, et de toute façon, je n'en ai pas envie. Quand bien même il a de quoi s'occuper, il est trop tentant pour que je ne sois pas celui qui finisse par craquer au bout d'un moment. Son baiser, aussi rapide fut-il, ne me donne plus du tout envie de repenser à une quelconque tactique de combat. Et ce n'est certainement pas moi qui vais m'ennuyer, au contraire. Après tout, la capitale est grande, et si je ne vais pas tellement m'approcher des bidonvilles en présence de mon petit ami, ce dernier connaît déjà au moins le quartier technologique, puisqu'il y fait ses cours à l'université. C'est l'occasion ou jamais, donc, de lui montrer les coins que je connais le mieux, même si d'ordinaire il y a pas mal de touristes, c'est un fait. Mais bon, c'est aussi après tout là où se trouve le seul aéroport, celui par lequel Natsume a dû venir jusqu'ici, maintenant que j'y pense.
Quand je tape dans les mains afin de faire comprendre à mes Pokémons que nous arrêtons pour la journée, je me tourne vers le scientifique, intrigué, et un peu amusé par le ton qu'il prend. Ce n'est pas la première fois qu'il me taquine en employant une telle formule. Majesté... Moi, en monarque ? Je ne sais pas si une couronne m'irait, mais c'est un fantasme qui serait bien pratique. Je n'ai pas de rêves mégalomanes, mais qui n'a jamais rêvé d'avoir une telle position ? Outre les devoirs liés au rang, on acquiert des pouvoirs plutôt sympas et on est loin d'être ruiné. Question vie privée, c'est pas ce qu'il y a de mieux, m'enfin... J'ai vite fait de lui renvoyer son air malicieux, avant de pousser un coup de sifflet avec mes deux doigts pour rappeler Smaug au sol. Lorsque mon Dracaufau méga-évolué atterit juste à côté de nous, je me rapproche de lui pour tapoter son ventre, un rictus moqueur au coin de ma bouche.

« Attention, Natsume. À force de m'appeler comme ça, je vais finir par y croire. Je n'ai peut-être pas de diadème, mais je possède une monture digne d'un roi, tu ne trouves pas ? »

Comme si de rien n'était, je me place derrière le Shimomura pour le pousser doucement de telle sorte à ce qu'il avance dans la direction du dragon qui s'agite aussitôt en comprenant ma manœuvre.

« Mais à propos, je suis sûr que tu serais ravi de l'essayer, hm ? »

Un Pokémon feu qui peut voler, il est évident que l'éleveur ne demande que ça, voyons. Et le pire, c'est que ce pauvre Smaug ne remarque même pas le sarcasme dans ma voix. Lui, il est plutôt content de pouvoir accueillir un passager de plus sur son dos. En croyant que le japonais veut réellement aller jusqu'à Amanil avec lui, le Dracaufeu fait déjà quelques mouvements d'ailes, impatient de partir. Ses espoirs sont toutefois réduits en néant quand il comprend enfin que le hérisson est sur le point de décéder sur place à cause de son vertige et de sa peur du feu. La salamandre ailée baisse un peu la tête, déçu de ne pas pouvoir faire profiter à d'autres sa méga-évolution. En gloussant pour me moquer gentiment du cadet, j'offre un patpat de soutien à mon partenaire de voltige en lui promettant d'arriver un jour à faire céder mon petit ami.
Toujours derrière mon copain à rire de la tête que je le vois tirer, je ne prête pas attention aux pas qui se font de plus en plus lourds derrière nous, et me retourne seulement quand je sens quelque chose me 'poker' derrière moi. Surpris, j'aperçois Windie, un sourire tout timide, qui me présente aussitôt son dos pour me demander la permission d'accéder à la requête que je confiais faussement à Smaug. C'est quelque chose qui tient particulièrement à cœur mon Arcanin, surtout depuis le jour où elle a senti que sa présence troublait Natsume dans un sens négatif. Ce n'est pas de sa faute, ni celle du Shimomura -et elle le sait-, mais mon amie si fidèle s'est sentie aussitôt rejetée et elle n'a eu de cesse de trouver un moyen pour se faire approcher et aimer de mon petit ami auprès duquel elle tient à faire bonne impression, sachant qu'il s'agit de quelqu'un de très haute importance pour moi. Malheureusement, jusqu'ici, les éléments n'ont pas jouer en sa faveur, mais ayant assisté à la scène, elle voit là une occasion de faire un nouvel essai et n'a pas hésité une seule seconde à se proposer pour les emmener jusqu'à Amanil.

« J'ai bien compris que tu n'étais pas encore prêt pour Smaug. Mais je crois que quelqu'un d'autre veut tenter de nouveau sa chance auprès de toi. »

Je fais signe à Windie de s'approcher davantage. Cette dernière relève des yeux brillants et emplis d'espoir sur le plus jeune, anxieuse de sa réponse. Comme pour l'encourager, je me décide à monter en premier sur l'Arcanin.

« Les Arcanins vont si vite qu'on croirait qu'ils flottent. Mais ne t'en fais pas ; Windie ne vole pas vraiment, elle. »

Je lui tends la main, non pour l'inciter, mais pour qu'il observe bien et qu'il puisse se convaincre définitivement qu'il n'a rien à craindre. La majestueuse tigresse, si elle ne lui en voudra jamais d'avoir peur, use de son air le plus innocent et le plus adorable qu'elle puisse avoir pour paraître moins terrifiante aux yeux du jeune biologiste. Si je lui ai déjà expliqué ce qui bloquait Natsume avec les Pokémons de type feu, elle voulait continuer à croire qu'elle pourrait se faire acceptée pleinement un jour, même si elle est au courant que ce n'est pas à cause d'elle que le nippon est si perplexe et incertain, mais bien en raison de ce qu'il a traversé autrefois et des mauvais souvenirs qui lui reviennent.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyLun 3 Oct 2016 - 17:43



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Généralement, il existe deux genres de sarcasme chez le Shimomura. L'agressif, l'acerbe et l'acide, destiné à repousser quiconque approcherait un peu trop près de ses défenses, et l'autre. Le taquin, plus tranquille et joueur, uniquement destiné à ses proches pour qui il ne parviendrait pas à témoigner de son affection autrement. La différence était facile à remarquer juste avec le ton qu'il empruntait, qui se montrait bien plus chaleureux, ou du moins autant que pouvait l'être Natsume. Et inévitablement, Samaël n'était pas épargné par ce comportement, loin de là : il était même l'un de ceux qui le subissaient le plus. Voyez cela comme du tsunderisme de niveau 5, ou un simple besoin de faire mumuse de la part du lapin. La niaiserie permanente, ce n'était pas non plus son truc, et il était bien trop du genre à aimer emmerder son monde afin de se distraire pour ne pas se permettre ce genre de comportement. Et la plupart du temps, quand il se comportait ainsi, c'était bon signe, très bon signe.
Il avait eu le temps de se remettre peu à peu des événements de la première partie de l'année, après tout. Ce genre de sorties avait été le remède idéal, bien que l'action était lente. Et visiblement, il n'aurait pas à attendre pour partir, ce qui l'arrangeait bien ; il aurait été dur de se séparer de son livre si jamais il arrivait à un passage passionnant. Il cligna des yeux en le voyant prendre un air malicieux et siffler, quoique c'était sans doute pour rappeler tous ses pokémon. Même si l'équipe de Samaël n'atteignait pas le nombre de celle de l'éleveur, il abritait tellement de grands monstres que Natsume se doutait qu'ils ne pouvaient pas tous se trouver au sol en permanence. Néanmoins, il aurait aimé ne pas voir celui-là, tiens, et il ne pouvait pas vraiment le cacher puisqu'il s'était rigidifié aussitôt qu'il était apparu.

Il avait bien entendu progressé avec sa peur des pokémon de feu et son vertige, mais autant dire que mélanger les deux sous son nez n'était pas vraiment le genre de chose qui le mettait très à l'aise. Les poils sur son bras se seraient presque levés maintenant qu'il était face au Dracaufeu méga-évolué. Le rictus moqueur et la blague de son copain ne le firent pas rire, et il se contenta d'un air tout particulièrement blasé. Il leva les yeux au ciel d'une manière tellement dramatique et exagérée qu'on aurait pu lui donner un oscar, en tous cas. Natsume prit le ton le plus sarcastique et méprisant possible, en haussant ses sourcils pour qu'une moue arrogante ne se forme sur son visage.

« Le diadème tiendrait pas vu ton melon, de toute façon... Quoique c'est plus une pastèque à ce stade. »

Il aurait sans doute continué sur sa lancée si son petit-ami n'avait pas décidé de l'emmerder un peu plus en se plaçant derrière lui pour le pousser en direction du Dracaufeu. Le scientifique ne faisait en outre pas du tout attention à ladite méga-évolution, d'ailleurs, mais surtout au fait que-
Trop près trop près trop près TROP PRÈS BORDEL-
Autant dire que sa proximité avec le lézard enflammé ne lui faisait pas plaisir, et pourtant son amour des reptiles aurait dû le détendre au moins un peu. Mais non. Et cet enfoiré derrière lui le savait bien, d'ailleurs, ce qui poussa l'asiatique à l'assassiner du regard sans plus de procès. Le sarcasme évident dans sa voix n'arrangeait pas la frustration du cadet.
Tu peux faire le kéké, là, mais si Byakuran était devant toi, tu te serais déjà fait dessus !
Au vu de la jovialité de Smaug, néanmoins, il n'était pas mécontent de l'idée de l'emmener dans les airs. Quelque part au fond de lui-même, il se sentait un tout petit peu coupable de ne pas parvenir à aller contre ses craintes, mais ce n'était pas comme si il y parviendrait avec juste un claquement de doigts. En dépit des années, la cicatrice en dessous de son coude gauche continuait de le picoter dès lors qu'il se rappelait de l’événement qui lui avait coûté un aller direct à l'hôpital. Et en effet, vu le teint livide de l'éleveur, il était impossible de penser qu'il aurait été capable d'outrepasser sa crainte à ce point. Le Dracaufeu lui-même semblait l'avoir compris, et Natsume frappa gentiment mais sans trop de douceur le crâne de son copain alors que celui-ci continuait de glousser.

« Me fais pas regretter d'être venu ! »

La menace, néanmoins, n'avait aucune valeur et lui-même le savait. C'était juste histoire de sauver une partie de sa fierté et de sa dignité qui venaient de se prendre un high-kick particulièrement sévère. En continuant à grommeler, il laissa son regard blasé se poser sur son copain, en sachant toutefois que cela ne lui ferait rien ; c'était simplement pour se dire à lui-même qu'il l'avait fait.
Alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose d'autre, sans doute une vanne quelconque, le plus âgé s'était retourné, ce qui avait suscité la curiosité de l'éleveur qui avait fait de même. Si il sursauta sur le coup de la surprise, ne l'ayant pas entendu arriver à cause du rire dans ses oreilles, il ne se faisait pas dessus, au moins. Entre elle et Arthur, il avait après tout eu l'occasion de côtoyer suffisamment d'Arcanins adorables pour savoir qu'ils n'étaient pas tous les mêmes. Après, faire comprendre ça à son cerveau très têtu était un tout autre sujet ; on ne pouvait néanmoins pas dire de lui qu'il ne faisait aucun effort, et c'était bien ce qui comptait pour lui. Mais cette philosophie allait être rapidement remise en question, si il saisissait bien le sens des mots du compétiteur. Il se tendit un peu plus, peu sûr de la suite, particulièrement lorsqu'il le vit monter sur le dos de l'Arcanin.
Je te déteste tellement à l'heure actuelle, tu n'as même pas idée. Crève.

La métaphore ne l'aidait pas vraiment à être rassuré, et même si son visage ne montrait pas grand chose, le mouvement régulier et incertain de son regard entre le sol et le chien de feu rendait ses pensées plutôt claires. D'un côté, il n'avait pas envie de se dire qu'il ne progressait pas sur ce point et passer pour un lâche devant son petit-ami n'était pas une idée tentante, et de l'autre, hé bien... Son instinct de survie, tout simplement, et c'était bien la seule partie de son instinct qu'il écoutait fréquemment. Le choix était donc épineux, mais plus les secondes passaient, et plus il était gêné par son manque d'activité. Décidant qu'il n'allait tout de même pas faire la chochotte alors qu'il avait dix-huit ans, il prit la main de l'autre sans en dire plus. Une fois mis en place, c'est-à-dire derrière l'Enodril et avec ses bras autour de sa taille (ce qui ne devait pas lui déplaire maintenant qu'il y pensait), il reprit la parole d'un ton qui se voulait impérieux sans l'être ; merci l'hésitation.

« De toute façon, si on se ramasse ou qu'on se fait mal, je te tue avant l'arrivée. »

Menace vide encore une fois, comme d'habitude. Vraiment, ses tendances au tsunderisme ne faisaient que ressortir davantage quand on le taquinait, bien qu'il se doutait que c'était peut-être en partie le but. Il fit signe qu'il était prêt à ce qu'ils partent, non sans se demander si il était au moins un peu sain d'esprit car la question méritait de se poser à force. Dès lors que l'Arcanin s'était mise en route, il avait tout de suite commencé à le penser très, très fort.
J'vaismourirj'vaismourirj'vaismourij'vaismourir-
Il serait très simple de résumer le flot de pensées de Natsume en ce simple ensemble de mots. Néanmoins, alors qu'ils avançaient, et même si il avait sans doute étouffé son copain à force de le serrer comme une bouée, sa prise s'était desserrée peu à peu. Lentement, néanmoins, car la vitesse n'était pas quelque chose qu'il appréciait en dehors des moments où il avait une planche à roulettes sur les pieds. Au final, il avait relâché ses bras avec un peu de temps, en essayant de garder un œil sur le paysage pour ne pas cacher sa tête dans le dos de Samaël.
Grmbl, je vais lui montrer que je n'ai pas peur, de toute manière. Parce que je n'ai jamais peur, moi.
Puérilité, quand tu nous tiens. Toutefois, c'était peut-être ce qu'il lui fallait, car il finit peu à peu par relever la tête et à calmer sa respiration qui s'était un peu accélérée. Plus calme, il avait repris une expression à peu près tranquille, même si ses mains se tenaient toujours autour de la taille du plus âgé. Il lui adressa d'ailleurs un regard circonspect.

« Parfois je me demande comment tu peux encore être vivant, sérieusement. »

La tendance de l'autre à faire tout et n'importe quoi tant que c'était amusant n'était pas nouveau, après tout, ce qui faisait souvent penser Natsume que la ressemblance avec Faust n'était pas juste due à son imagination. La note était humoristique, en vue surtout de se détendre et de faire comme si il n'avait pas été aussi tendu qu'une brochette de yakitori (et oui c'est raciste). Heureusement pour lui, ils n'allaient pas passer une heure sur le dos de la femelle, et il arriva un moment où ils pouvaient descendre, puisque les premiers immeubles commençaient à se faire voir. Visiter sur le dos de la chienne ne le tentait en effet pas des masses.
Il fut le premier à se poser, en s'appuyant sur le dos de Windie pour se donner un élan et ainsi sauter. Mine de rien, elle n'était pas petite. Maintenant qu'il s'approchait, il le remarquait encore plus aisément. Vu la taille moyenne des pokémon de son espèce, Natsume lui arrivait à peu près au niveau du museau, en dépit de sa poussée de croissance. Il dû donc se lever sur la pointe des pieds (« ne riez pas », qu'il dit l'autre) pour caresser la tête de la femelle, l'air encore peu sûr mais moins que tout à l'heure.

« Merci, euh, je suppose. Enfin. Voilà. »

#Awkward. Rien qu'un peu. Le Shimomura se racla la gorge avant de se retourner vers son copain, une lueur blasée dans son regard et les mains dans ses poches.

« Bon, maintenant que tu as rigolé un coup, tu comptes aller où ? Personnellement je ne vois pas où- »

Il s'interrompit tout seul dans sa phrase lorsqu'il aperçut du coin de l’œil quelque chose qui ressemblait fortement, très fortement, à la boutique d'un glacier artisanal. Et à un menu qui lui donnait très, très envie, même si il n'était pas venu pour se goinfrer à la base, mais c'était trop tentant. Il fit néanmoins comme si de rien n'était et reprit la parole sans trop attendre.

« Arhem. Enfin, je ne suis pas venu souvent par ici, alors... À toi l'honneur, je te suis. »

Ceci dit, il attrapa la main du compétiteur d'une manière supposément discrète, ne souhaitant pas que sa niaiserie soit trop remarquée même si c'était inévitable. C'était après tout toujours aussi plaisant, même deux mois après. Et ce n'était pas pour tout le monde que Natsume acceptait de faire du tourisme : au fond, les monuments et autres attrapes-touristes de la ville ne l'intéressaient pas tant que cela. C'était juste une excuse et une raison pour l'accompagner quelque part. En général, il avait tendance à s'en éloigner, mais il suffisait que l'autre soit présent pour qu'il accepte, quoique il le nierait si jamais on lui posait une question. À ses yeux, la journée ne pourrait être que bonne. Ils pouvaient enfin profiter du temps qu'ils avaient maintenant qu'ils en avaient terminé avec leurs responsabilités journalières, alors il n'y avait aucune raison pour que ce soit les embête. Et maintenant qu'il y mettait un peu du sien, il était curieux de voir ce qu'ils allaient faire.
En remarquant la densité de personnes présentes même à cette heure, il ne pu s'empêcher de glousser, une moue narquoise sur son visage.

« T'es sûr qu'on est à Amanil, là ? J'ai l'impression d'être en plein Tôkyô, vu le monde et la chaleur. »

Mouais, c'est bateau, mais faut bien briser la glace, hein. Don't judge.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyVen 7 Oct 2016 - 2:23



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Il est vain de dire que je ne l'aurais jamais forcé à monter sur le dos de Windie sil ne l'avait pas voulu. Je connais sa peur des Pokémons feu, autant que j'ai eu du mal avec ses serpents, même si depuis l'histoire de l'amnésie, ma relation avec eux s'est un peu améliorée, notamment parce qu'il a s'agit d'un pont entre moi et Natsume quand il ne se rappelait de rien hormis les noms de ses reptiles. Le Shimomura a beau posséder un Chamallot depuis longtemps, la brûlure au niveau de son bras -celle que j'ai pu remarquer dès notre première rencontre- doit lui faire revenir des scènes peu agréables à se remémorer. L'Arcanin comprend que l'éleveur puisse avoir des réticences, même si elle en est quelque peu peinée. Ce n'est rien, de vouloir ou non monter sur le dos d'un Pokémon, mais comme la femelle sait la terreur qu'éprouve le Shimomura pour son type, elle pense pouvoir l'aider à se détendre un peu plus à ce sujet ; c'est toutefois loin d'être une mince affaire. Même un aveugle pourrait voir l'hésitation qui se dégage de l'éleveur, et Windie croit pendant un instant qu'il va décliner l'offre en préférant un moyen de transport plus adapté pour lui. Et pourtant, à sa grande surprise, le lapin prend la main qui lui est tendue et escalade la fourrure tigrée avant de s'installer derrière moi, se cramponnant à ma taille, ce qui n'est pas pour me déplaire. Il s'attache à moi parce qu'il est nerveux et qu'il veut assurer sa survie, mais j'en profite tout de même, me sentant comme une ancre dont il aurait besoin. Trop satisfait que Natsume se soit décidé à franchir le cap, je glousse devant sa pseudo-menace et esquisse un sourire tendre quand je vois Windie être toute contente, battant même l'air frénétiquement avec sa queue. Aucun risque de chute, de toute façon. Je suis assez habitué à chevaucher mon amie pour connaître les démarches à suivre afin d'éviter de tomber sur la route. Dégringoler d'un Arcanin lancé au galop, qui plus est, peut faire assez mal, si on ne s'agrippe pas bien. Le japonais a de la chance, toutefois, ce n'est certainement pas avec moi qu'il ferait une mauvaise chute. Et ce n'est pas comme si nous montions un Galopa à crue. S'il est possible de sentir les côtés des équidés ainsi que leur colonne vertébrale quand on ne met pas de selle, la douceur du pelage de Windie et son épaisseur suffisent à en faire un coussin remarquable sur lequel il est facile de se mettre à l'aise.

« En avant, ma grande ! »

Après avoir vérifié que Natsume était correctement installé, je fais signe à ma compagne qu'elle peut s'élancer ; et elle ne s'en prive pas, d'ailleurs. Pleine d'énergie, l'Arcanin bondit à travers les hautes herbes et les champs qui s'étendent jusqu'à la forêt, filant comme une flèche jusqu'en direction de la capitale. Avec mes parents, nous n'avons jamais eu de regrets quant à l'emplacement de notre lieu de vie. Nous avons toujours été heureux de là où nous étions, même quand notre coin si tranquille a été la cible d'attaques du Régime. Je n'irais pas dire que l'ambiance de la ville est étouffante, mais je respire bien mieux en dehors, et même après la mort de papa, nous n'avons jamais voulu déménager. Un appartement, ça n'aurait vraiment pas été pratique avec tous mes Pokémons. Comme je veux qu'ils profitent au maximum de l'extérieur et que je ne veux pas accabler ce pauvre Tristan de plus de pensionnaires qu'il n'en a déjà, je me trouve très bien là où je suis. Natsume serre plutôt fort, mais même s'il me contracte légèrement la poitrine, ce n'est pas assez pour me faire vraiment mal, et je n'essaye même pas de faire semblant de m'en plaindre. Sans dire non plus que j'aime qu'on me comprime le torse, je laisse faire Natsume si cela peut aider à ce qu'il soit plus décontracté. Sa prise se relâche d'ailleurs lentement, en même temps que sa tête se relève pour ne plus se situer dans mon dos. Encore quelque chose qui m'oppose au Shimomura, mais là où j'apprécie particulièrement la vitesse extrême et l'action, il préfère de son côté le calme et le silence. J'imagine que c'est pour ça aussi que nous sortons ensemble ; le contraste doit aider à notre cohésion. Il faut bien quelqu'un de serein et d'ordonné pour me supporter, après tout, et je sais que vivre auprès d'une personne sereine et ordonnée ne peut pas me faire de mal.
Mais c'est peut-être, paradoxalement, toutes ces folies quotidiennes qui me font vivre. Qui me font devenir ce que je suis. Casse-cou, certes, mais c'est justement ce qui me rend vivant, comme se demande Natsume. Mes cascades, acrobaties et autres aventures paraissent dangereuses et imprudentes. Sans doute le sont-elles. Je trouve néanmoins en elles un moyen de sentir que j'existe. Que je ne suis pas mort de l'intérieur. Mon cœur bat, et avec lui mon âme téméraire qui a tendance à aller un peu trop de l'avant pour enfreindre des étapes, et surtout se mêler de ce qui ne le regarde pas. Ce qui s'est passé avec Sulfura, je crois que Faust et moi nous nous en souviendrons longtemps. Heureusement que l'éleveur n'était pas là pour voir ça ; d'ailleurs, il n'avait même pas encore de sentiments pour moi à ce moment-là. Mais j'imagine que le fait de devoir s'occuper de mes blessures étaient déjà assez à supporter pour lui. Enfin... Je ne peux pas nier que j'ai également une très grande chance de cocu, hé ! Dans tous les sens du termes, d'ailleurs. Ma bonne étoile a réussi à me guider sur le même chemin que le japonais, et je ne la remercierai jamais assez pour ça. Je considérais ma rencontre avec lui comme du hasard, mais il s'agit là d'un coup de veine comme on en voit rarement, et j'exagère à peine. Je sais bien que ses mots n'étaient plus ni ni moins que de l'ironie, mais je peux sérieusement dire, même s'il s'agit encore d'une métaphore, que c'est aussi lui, qui me rend vivant. Il constitue mon cœur, mon souffle. Et également une raison de rester en vie.

J'ai beau habiter à côté d'Amanil, je n'y vais pas si souvent que ça, en réalité. Trop de monde, généralement, et même si je connais bien la ville, j'ai bien failli m'y perdre plus d'une fois. Mais j'en garde néanmoins un très bon souvenir : celui de ma toute première inscription à la compétition, ainsi que l'obtention de mon premier Oeuf Pokémon. Depuis, chaque année, je suis repassé par la même file d'attente afin de pouvoir retenter l'expérience après chacune de mes défaites. Mais la popularité d'Enola n'étant plus à refaire, il fallait venir vraiment à l'avance pour avoir le moins de retard possible sur les autres. Les plus entraînés dès le début ne sont plus à quelques jours près, mais pour les débutants il s'agit d'une véritable course contre la montre, entre capturer les Pokémons manquants, les entraîner, les faire évoluer si nécessaire, et élaborer des stratégies afin de passer les champions d'arènes sans qui l'accès à la Ligue est impossible... Tout ça en un peu moins d'un an. Le compte à rebours ne m'a pas fait défaut la première fois, mais je ne regrette pas de m'être battu contre Kirito cette année-là, même si j'ai fini par perdre le match. Et c'est probablement mieux ainsi. Je manquais encore de maturité, et aujourd'hui je suis satisfait de moi. Battre Mephisto n'est que le début d'un rêve qui est peut-être sur le point de se réaliser, et ces temps-ci, ce n'est guère la capitale que je côtoie. En raison des écarts dans la population, entre les riches demeures des bourgeois au sommet et les bidonvilles en bas de la chaîne, j'évite de trop m'y attarder, peut-être par lâcheté. L'odeur du Régime empiète sur les lieux de mon enfance, et il règne depuis quelques années une tension que les habitants les plus anciens peuvent voir grandir, au profit des touristes et des nouveaux arrivants qui ne distinguent rien ou presque de l'ambiance alourdit par les autorités de plus en plus présentes. Néanmoins, cela reste la ville dans laquelle j'ai toujours pris plaisir à me promener quand les temps étaient plus tranquilles, et je me souviens de longues balades que nous faisions, mes parents et moi. La nostalgie n'arrivera jamais à me faire détester cette métropole, quand bien même je préfère aujourd'hui la nature et le calme de Nuva Eja.

Si Natsume a su garder une partie de sa nervosité durant le court voyage, son impatience de retourner à la terre ferme n'est pas invisible, et si sa nervosité transparaît déjà assez, il ne se fait pas non plus prier pour descendre de Windie une fois que nous arrivons en ville. Son empressement m'amuse, mais il a déjà été assez courageux pour aujourd'hui, alors je ne vais pas lui en demander plus. Je fonds un peu quand il pense même à remercier l'Arcanin. Cette dernière, surprise mais non malheureuse, pousse un aboiement de contentement, et je dois la retenir pour ne pas qu'elle agresse Natsume de grands coups de langue dont je le sais pas très fana, même si le voir couvert de bave me ferait méchamment ricaner. Sans plus tarder, je descends à mon tour et gratouille la tête de Windie, fier d'elle, avant de la faire rentrer dans sa boule. Si elle aurait sans doute voulu profiter un peu plus de notre présence, sa taille poserait légèrement souci, avec tout le monde qu'il y a. Et puis... Je crois que le Shimomura est mieux sans un gros Pokémon feu juste à côté de lui, même si c'est loin d'être la première fois qu'il en côtoie. Pour la visite, ce sera plus pratique aussi d'être seulement tous les deux. En fait, si je lui ai promis une visite guidée de la ville, j'ignore totalement par quoi commencer. L'université c'est pas la peine, il la connaît déjà. Les bidonvilles, on oublie. L'arène et l'amphithéâtre, il n'a aucun intérêt à aller les voir.

« Euh... J't'avoue que là, j'en ai aucune idée. Bah ! On trouvera bien. Moi, tu sais, tant que je suis avec toi... »

Aussi niais que soit mon air transi en disant, je m'attendais à avoir le droit à un lever de yeux au ciel. Mais non ; car Natsume a détourné un instant son regard. Je n'aurais rien discerné s'il ne s'était pas coupé brusquement, mais en jetant un rapide coup d'œil et en tendant l'oreille, je perçois la venue d'un marchand de glaces. Je peux déjà percevoir les pas rapides des enfants se précipiter chez le glacier en question, leurs parents sur les talons. Et j'imagine qu'ils ne sont pas les seuls à vouloir profiter d'un bon rafraîchissement par la chaleur. Quand on connaît le Shimomura, on ne peut ignorer son amour inconditionnel pour les crèmes glacées, et un sourire malicieux se dessine au coin de ma bouche, devinant ce qui lui donne envie intérieurement. Il devrait savoir qu'il n'a pas besoin de se retenir quand nous sommes ensemble. Il a beau faire sa tête blasée autant qu'il le veut, ses désirs les plus profonds ne sont plus un mystère pour moi. Mais je me demande si, par abstention sur le moment, il refuserait d'y aller si je lui disais que le tourisme peut attendre.
Ma main serre légèrement la sienne, ce qui fait naître sur mon visage une expression tendre. C'est vrai... Je pourrais jusqu'au bout du monde, avec lui. Tokyo, tiens, puisqu'il en parle. Dans son pays natal, ça pourrait faire un beau voyage. Quoique... Bon, avec sa famille, je conçois que ça doit pas être évident, mais s'il le fait pour moi, il acceptera peut-être ?.. Mon apprentissage du japonais s'est pas mal perdue, en revanche, à force de ne plus le pratiquer. J'ai beau avoir un petit ami nippon, je n'essaye même pas d'en profiter pour garder des notions de langue. Hé, j'ai jamais dit que c'était logique, hein.

« Ah, j'te confirme, on est bien à Amanil... T'es le seul jaune que je vois. »

Badum tss. Là-dessus, je pars, honteusement, dans un fou rire qui ne vole pas haut. Blague raciste dont le taux d'humour est aussi élevé que celui des pubs Bamboula, c'est bien la première fois que j'ose lui en faire une. J'imagine, depuis son arrivée ici, que Natsume a déjà dû s'en prendre quelques unes, mais il sait que, venant de moi, ce n'est rien de plus qu'une plaisanterie. J'aurais pu lui dire aussi que je ne voyais pas ses cousins, ou que ça sentait pas le citron, mais j'avais encore un peu peur de pousser le bouchon un peu loin. Ce genre de vanne, en général, j'évite d'y toucher. Mais j'avais une perche tendue de sa part, aussi. S'il faisait ça pour casser le silence, alors je n'ai fait que l'aider, après tout.
Je me calme peu à peu, ne pouvant rester hilare face à la nullité de ma blague, et entraîne mon petit ami Arceus-sait-où. Je n'ai qu'à faire comme ça : le faire littéralement marcher jusqu'à ce que je trouve un quelconque lieu que je pourrai lui présenter. Parce que là, tout de suite, je ne sais pas trop ce que je pourrai lui montrer. Amanil est la ville la plus grande et la plus peuplée, mais il n'y a pas tant de choses à voir, hormis ce qu'il sait déjà. Mais je pense qu'il y a un quartier qui ne lui déplaira pas. La place marchande déplaît à peu de monde, en général. Y'a tellement de choses à voir ! Chaque jour, il y a au moins trois nouvelles échoppes qui font leurs apparitions pour étendre le périmètre. C'est un tel bazar qu'on y trouve à peu près de tout. Plantes, médicaments naturelles, brocantes, aliments, vide-grenier de temps à autre... L'endroit idéal quand on veut un peu d'action, en somme. Enfin, de l'action... Pas énormément non plus, mais certains artistes n'hésitent pas à se mettre en scène pour se faire remarquer, aussi. En l'occurrence, d'ailleurs, c'est plutôt moi qu'on regarde, pour une fois. Positivement, je suppose, vu les sourires que je vois sur quelques visages qui reconnaissent parmi eux l'un des futurs finalistes de cette année. En même temps, c'est la troisième fois que je me dévoile au public par mes prestations en arènes, alors ce n'est guère étonnant. Et pour l'instant, je n'ai toujours pas reçu de menaces de haine, alors je pense que je m'en sors plutôt bien. Quoique... Je ne sais pas si c'est mieux que certaines fanfictions qu'on fait de moi... Et dire que ceux faisant partie de l'élite ont pire ! Je n'ose même pas imagine ce que Faust a déjà pu voir ou même lire, si l'occasion lui a été donnée. Mais si aucun regard détestable ne s'est encore montré, une impression étrange grandit en moi alors que j'ai la sensation bizarre depuis quelques minutes que quelqu'un nous observe...

« M'sieur ! M'sieur ! On pourrait avoir un autographe ? »
« Oh oui, s'il vous plaiiiiiit ! »

Ah, en fait non. Deux jeunes enfants viennent juste de tirer sur le pan de ma chemise pour me quémander une petite signature -que je ne saurais refuser, évidemment- et me regardent avec des airs de chiots battus en tendant leurs petits calepins et des stylos de toutes les couleurs. En souriant doucement, j'accède à leur requête, ne résistant pas devant ces bouilles adorables. Je deviens parano, visiblement, aucune chance que quelqu'un ait réellement envie de m'espionner, de toute manière.
Ou pas...

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyVen 7 Oct 2016 - 16:50



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Au moins, ils ne devraient pas manquer de potentielles activités à réaliser aujourd'hui. Pas qu'ils s'ennuyaient, puisqu'il y avait toujours de quoi faire chez Faust quand ils cherchaient un peu, mais à force de prendre des habitudes, il y avait forcément une envie de nouveauté. Les villes étaient parfaites pour ça, mais ce n'était pas comme si ils trouvaient facilement de quoi faire. Du coup, aller faire un tour en touristes leur permettrait peut-être de dénicher des coins sympathiques où ils pourraient retourner par la suite. Cela donnait déjà un peu plus d’enthousiasme à Natsume qui n'était pourtant pas d'ordinaire porté vers le tourisme.
Il ne fut donc pas surpris en apprenant qu'il n'avait aucune idée de ce qu'ils allaient faire, bien qu'il manqua de se facepalmer ne serait-ce qu'un peu. Ça lui apprendrait, tiens, à laisser Samaël le guider quelque part sans auparavant aller faire des recherches : au moins, la leçon serait retenue. Néanmoins, au fond, il s'en fichait pas mal, puisque cette sortie était davantage une justification pour aller quelque part avec son petit-ami qu'autre chose. L'autre fit d'ailleurs remarquer la même chose, ce qui fit légèrement se relever les lèvres du Shimomura pendant deux ou trois microsecondes. Tant qu'il ne l'emmenait pas faire un tour de la déchetterie du coin, il ne ferait pas le difficile. Et puis il ne pourrait jamais faire pire que les endroits où Faust l'avait emmené pour fêter ses dix-huit ans. Brrr. Un frisson d'horreur aurait presque parcouru son échine en s'en rappelant, tiens, mais son regard étant tourné vers le marchand de glaces à ce moment, ce ne fut pas le cas.

Toutefois, les yeux de l'asiatique se tournèrent vers l'énolian lorsqu'il entendit la suite de ses propos. Alors que son abruti de copain partait dans un fou rire parfaitement ridicule, un air indigné se peignit sur le visage de Natsume. Même si il cherchait à parler, rien ne sortait ; il ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises, sans qu'une seule réplique ne parvienne à naître. Agacé, il poussa un soupir exaspéré et serra les dents, ce qui le fit fortement ressembler à un « tch » digne d'un anime Il ne pu s'empêcher de grogner alors que l'aîné continuait de s'amuser de sa vanne bien moisie puant le racisme à cent mètres à l'heure, même si ce n'était qu'une plaisanterie. Grmph. Même si c'était bonne guerre, il grommelait dans sa barbe inexistante en se rendant compte qu'il n'avait pas de cliché raciste à lui sortir pour se moquer des énolians. Il fit une note interne de se venger un jour ou l'autre. Cela ne l'empêcha néanmoins pas d'adresser le regard le plus blasé du monde au compétiteur : cela compenserait le fait qu'il s'était fait salement moucher, même si il le nierait très, très fort.
Son attention fut vite récupérée par autre chose, ce qui permit de passer à un autre sujet et le sauva d'une humiliation relativement embarrassante. Visiblement, il avait une idée de ce qui pourrait lui plaire, puisque les marchés étaient les lieux qu'il préférait visiter. Il connaissait davantage celui de Vanawi, vu que Faust le lui avait recommandé dès son arrivée comme étant le plus agricole de l'île, mais il s'était toujours promis de se rendre à celui d'Amanil. La place marchande semblait en effet aussi animée que ce qu'on lui avait dit, et il entendait d'ici les conversations animées qui formaient un brouhaha relativement impressionnant. Bon, vu le type de ville où il avait grandi, en même temps, il y était habitué, mais c'était toujours surprenant à voir. Les odeurs fruitées et fleuries qui se dégageaient des environs avait toutefois de quoi le pousser à rester. Et puis ce n'était pas comme si les foules le dérangeaient, il ne s'appelait pas Clive.

Il n'avait pas emmené assez d'argent sur lui pour dévaliser les étalages, mais cela ne veut pas dire qu'il ne les regarderait pas avec beaucoup d'attention pour les noter dans sa tête et revenir plus tard. Il faudrait qu'il pense à dire à Samaël qu'il avait eu une bonne idée pour le coup, tiens... Mais alors qu'il retournait son regard vers lui avec un sourire discret sur son visage, il s'aperçut que quelques regards s'étaient portés vers l'individu à côté de lui et il reprit instantanément sa poker face. Un air neutre qui n'était pas là pour rien, vu qu'il était très pratique quand il fallait dissimuler ce qu'il pensait, et que cela marchait bien... En général. Ça dépendait des journées, vu les capacités d'observation de son copain.
Il était vrai que depuis sa victoire contre Méphisto, la 'célébrité' de son petit-ami avait grandi, ce que Natsume observait parfois à l'occasion. Dans le principe, il s'en fichait complètement, mais il ne pouvait pas s'empêcher, pour une raison qu'il ne comprenait pas vraiment, de s'agacer et s'impatienter lorsqu'il prenait le temps de signer des autographes. Alors bien évidemment, l'éleveur savait que cela avait au moins un effet positif sur l'estime du compétiteur quand celui-ci faisait sourire les enfants (allez-y faites vos blagues), du coup il prenait son mal en patience, mais... Puérilement, et d'une manière extrêmement stupide, il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un nœud de frustration dans sa gorge.

Ne voulant pas réfléchir à ce que cela signifiait, car avouer qu'il gardait une certaine peur au fond de lui depuis deux mois aurait été trop dur à avouer, il décida de le laisser faire ce qu'il avait à faire en faisant quelques pas sur le côté pour s'occuper.
Quand il aura fini de jouer les sœurs thérèsa...
Oui oui, le sarcasme passif-agressif interne c'est parfaitement injustifié et complètement ridicule, mais c'est bien la seule méthode qu'il détient pour se défendre de ses propres remises en question. Un coup d’œil circulaire lui fit remarquer qu'une petite foule s'était accumulée en cercle autour d'il ne savait quoi. N'écoutant que sa curiosité, bien qu'il s'agissait de l'un de ses défauts les plus appuyés et qu'il aurait vraiment dû commencer à apprendre de ses erreurs à son âge, il décida de s'en approcher. Vu les exclamations qu'il entendait, cela aurait au moins le mérite de lui changer les idées.

Malheureusement pour lui, il n'avait pas de chance. Mais genre, vraiment. Tellement qu'on pourrait se demander si sa joueuse n'abusait pas un peu, à force. Bah. On s'en fout. Tout ça pour dire que, en voulant se lever sur les pieds pour voir ce qui se passait, sa touffe de cheveux lui valu de se faire remarquer aussi rapidement qu'instantanément.

« Vous, là ! Le porc-épic ! »

Ignorant les rires gras qui résonnaient autour lui car il était habitué à ces blagues aussi peu originales que fatigantes, il fronça les sourcils et chercha à reculer. Inutile, néanmoins, car la foule s'était déjà compressé de telle sorte qu'il ne pouvait pas s'enfuir en espérant éventuellement se dissimuler. Il ravala sa salive et se rapprocha donc, et découvrit que ce qui intéressait tant les autres était: une sorte d'artiste de rue, comme un magicien. Enfin, au vu de sa tenue colorée et du ridicule vivant qu'il incarnait, et venant de lui c'était quand même le comble, c'était ce qu'il constatait.

« Allez, pas de timidité ! J'ai simplement besoin que vous appuyiez sur un bouton, jeune homme. C'est un truc électronique, vous devez vous y connaître là-dedans, nan ? »

Levant les yeux au ciel face au deuxième commentaire raciste de la journée en moins de vingt minutes, sauf que celui-ci visait juste à amuser la galerie à ses dépends, il grommela en se rapprochant. Après tout, si il allait vite, il en aurait rapidement terminé avec ces gloussements amusés. Comme le lui avait dit Faust par le passé, il valait parfois mieux serrer les dents et supporter que d'envenimer la situation, ce qu'il aurait pourtant eu bien fait de se rappeler d'ici peu, mais nous y reviendrons plus tard. Il s'exécuta donc en offrant un regard courroucé au clown de service.
Frustré, il ne fit même pas attention à la touche sur laquelle il avait appuyé. Maintenant, nous allons arrêter la narration pendant une minute pour vous demander de suspendre momentanément votre croyance en la logique. Supposons que, comme par hasard, l'interrupteur sur lequel Natsume a appuyé n'est pas le bon. Dans cette hypothèse, l'on peut aisément comprendre pourquoi un petit souci se serait déclaré, en prenant en compte avait fait quelque chose qui n'était pas prévu à la base, malgré la grosse flèche rouge qui lui indiquait la marche à suivre. Et c'est ainsi qu'au lieu d'actionner l'ouverture de la grande boîte remplie d'épées où s'était engouffrée son assistante en bikini qu'il avait vu tout à l'heure, le nippon provoqua une toute autre suite d'événements.

« Ah non, pas celui-là-! »

Trop tard. Déjà, des roucoulements d'oiseaux paniqués et frénétiques se firent entendre, jusqu'à ce qu'un véritable désastre blanc ne se déverse sur la place. Malheureusement pour eux, car quiconque ayant déjà joué à Ocarina of Time comprendra, l'asiatique avait provoqué l'ouverture de la cage contenant une bonne dizaine de poules. Poules qui, agitées et pressées de s'enfuir, s'enfuyaient maintenant en poussant de grands cris et en piquant de leur bec quiconque s'opposerait à leur passage. De là où il était, il pouvait déjà apercevoir des oiseaux se percher sur la tête de malheureux passants qui allait sans doute en garder plus d'une bosse. Natsume lui-même eut la joie de faire connaissance avec une poule qui lui mordilla fermement les jambes, ce qui lui fit pousser des cris aigus de douleur et de panique particulièrement ridicules. Conscient qu'il valait mieux fuir, le Shimomura sprinta en la direction opposée.
Étant donné que son petit-ami était sur son chemin et qu'il ne souhaitait pas vraiment qu'il soit écrasé par la foule qui s'enfuyait dans cette direction, l'asiatique lui saisit une main... Et par un miracle que seule l'adrénaline saurait expliquer, il le souleva de telle sorte à le porter. Ce serait plus simple, avait dit son cerveau qui bizarrement ne faisait son apparition que maintenant.

« Le marché ça sera pour une prochaine fois en fa-AÏEAÏEAÏEUH ! »

Argh. Sacrilège : une poule venait de saisir une de ses fesses entre son bec, ce qui lui fit proférer un grand nombre d'insultes dans sa langue natale, mais ne ralentit pas sa course. Elle finit après tout par lâcher prise au bout d'un moment, même si elle avait sûrement laissé une trace pour un ou deux jours. Ce ne fut que lorsqu'il prit un virage vers une rue plus étroite et tranquille, visiblement épargnée par la furie folle des cataclysmes blancs, qu'il se permit d'expirer fortement. Il reposa l'autre presque immédiatement et constata que ses bras le le lui faisaient payer, ce dont il se fichait bien au fond.
Mais ça n'arrive qu'à moi ça, c'est pas possible de passer UNE SEULE journée normalement ?
En cherchant à retirer les plumes qui se trouvaient dans sa chevelure et sur son manteau, il finit par reposer un regard très gêné vers le compétiteur.

« Heuh, hm, tout va bien ? Tu penses qu'on peut y retourner discrètement, à la limite ? Désolé, j'ai un peu ruiné le tout... »

Manquerait plus qu'il ait ruiné son idée parce qu'il n'était pas foutu d'appuyer sur le bon bouton, tiens... Palme des gaffes, vraiment.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyMer 12 Oct 2016 - 1:50



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



En temps normal, si je n'ai contre mes 'fans', qu'ils soient de n'importe quel âge, je préfère largement éviter qu'on me dérange quand je suis avec mon copain. Je n'irais pas crier haut et fort qu'on me laisse tranquille, car ce n'est pas mon genre et que je ne le ferai jamais à part si j'y suis vraiment obligé et que la goutte d'eau fait déborder le vase, cependant il y a quelques règles de base qu'il faut connaître pour être sûr de ne pas être étouffant vis-à-vis de l'autre. Je suis d'ailleurs toujours aussi surpris quand des passants m'arrêtent pour me demander une photo ou une dédicace. Je m'arrête volontiers pour quelques uns d'entre eux, car après tout c'est la seule manière pour eux d'en avoir étant donné que je ne suis pas célèbre au point d'organiser des séances et d'assister à des événements, mais à partir du moment où ils deviennent de plus en plus nombreux, il y a un stade où cela commence à devenir peu supportable. Enfin... Quand cette compétition sera terminée, on entendra encore parler un peu de moi jusqu'à la prochaine compétition et on finira par m'oublier tout à fait. Je ne suis qu'un dresseur parmi tant d'autres, après tout. Mais je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de porter un déguisement ou au moins un casque à la manière de Gabriel l'an passé. Pas comme si je ne savais pas ce qui m'attendais au préalable en me dévoilant sous ma véritable identité -sinon j'aurais fait autrement- mais ça reste bien pratique de temps à autre. Évidemment, je ne vais pas refuser à deux ou trois gamins une petite signature si cela peut vraiment les rendre heureux ; après tout, j'ai été à leur place, moi aussi. Sauf que je n'ai jamais pu avoir la moindre photo, ni le moindre autographe de mes stars préférées. Mon père m'a dit un jour, quand j'étais petit, que si je voulais vraiment les rencontrer, il fallait que ce soit moi qui aille vers eux. Mon rêve de m'inscrire à la compétition et de la gagner est en partie lié à ce désir que je n'avais pas pu réaliser jusqu'alors, mais les champions, les Conseillers et même le Maître sont différents, à présent. Je garde une part d'admiration pour certaines de ces célébrités, cependant mon rapport avec eux est tout autre, désormais. Je me sens plus proche de ces étoiles de la compétition à travers mon parcours de dresseur, en allant plus loin encore que ce que j'aurais pu m'imaginer. Je ne regrette pas mon choix de ne pas avoir choisi une autre identité pour me faire connaître. Comme je l'espérais, ceux qui me sous-estimaient alors n'osent plus trop parler, à présent. Moi le premier, d'ailleurs. Restant optimiste malgré tout ce qui m'est arrivé, je restais un peu réservé quant à mes véritables capacités, et de ce fait, je n'ai pu les exploiter que tardivement. J'avais, ou plutôt j'ai, en réalité, un potentiel que je ne soupçonnais pas. Comme quoi, tout peut arriver ; même le dernier des pas doués peut battre un Conseiller. Sans doute le genre de pensée que je veux interpréter à ceux qui doutent encore d'eux-mêmes. Je devrais refuser d'accéder aux demandes du plus jeune de mes admirateurs, néanmoins, je ne peux m'empêcher de me mettre à leur place ; et même s'ils vont être si fiers de ce bout de papier, il est probable, pour les collectionneurs éphémères, qu'il finira par prendre la poussière dans un coin, puis peut-être jeté à la poubelle après, quand mon nom finira par s'éteindre de lui-même si je ne fais rien pour le conserver dans les mémoires. Et mon but n'est pas aussi ambitieux, même si mon ego en serait flatté, pour sûr.

Mais ce que je craignais arriva. Après avoir levé le regard vers mon petit ami une fois que je finis de faire plaisir aux deux enfants, je me rends compte qu'il a disparu dans la foule. Je ne vais pas grogner ou être blasé, après tout, il a peut-être cru que je le délaissais et a donc préféré partir de son côté sans m'attendre, ce que, après tout, je pourrais comprendre de sa part ; je n'ai pas envie non plus qu'il s'ennuie. Tout de même, il aurait pu m'attendre ! Tant pis, je pars à sa recherche. C'est pour lui faire une visite, que je l'ai amené ici, alors ce serait ballot que nous nous perdions dès le début. Heureusement, en fin de compte, je ne prends pas des plombs à le débusquer. En temps normal, d'ailleurs, j'veux pas dire, mais sa coupe de cheveux se remarque très facilement (l'un des avantages à sortir avec un hérisson). Parmi la foule qui avait commencé à s'amasser autour d'un artiste de rue, semble-t-il, ou du moins c'est ce que je conclus, étant donné que c'est habituellement ce qui attire autant de regards d'un coup, je me suis dit que ça ne devrait pas être très dur de le dénicher. Puis, je me suis rappelé que Natsume était curieux mais peut-être pas au moins de s'intéresser à ce genre de choses alors qu'il y a des tas de bidules sur ce marché qui auraient pu l'intéresser. Alors que je m'apprête à avancer vers l'amas de touristes pour le contourner, ce dernier se met bruyamment à bouger dans un mouvement de panique générale, tandis que je vois déjà des spectateurs se retourner pour courir dans ma direction en criant, avec... un oiseau sur leurs talons ?
Est-ce bien une poule que je viens de voir, là ?!
Mais pas le temps de me poser la question du pourquoi ni du comment, ou même de demander une réponse, car le lapinou finit par sortir du lot à son tour en fuyant de mon côté. Rassuré de l'avoir regagner si vite et sur le point de l'accueillir en souriant, prêt à lui demander de ne plus me quitter, ma stupeur n'en est que plus grande au moment où je me rends compte que mon copain paraît aussi angoissé que les passants que je viens de croiser. Un peu surpris, apeuré de ce qu'il a pu voir qui aurait pu l'effrayer autant, si j'aurais voulu savoir ce qui le tracasse, je n'en ai pourtant pas l'opportunité, car déjà, le Shimomura me prend par la taille pour me soulever et m'emporter avec lui dans sa course effrénée dont j'ignore toujours la cause.

Plus les minutes passent, et plus je deviens de plus en plus perplexe quant à ce qui est en train de se passer. Par Arceus, mais qu'ai-je bien pu rater ?.. Pour que Natsume soit autant angoissé, ce doit pas être rien. Mais non, je ne rêvais pas. C'est bien une poule que j'avais vu en train d'agresser la tête d'un malheureux tout à l'heure, et c'est encore une de ces cocottes qui s'en prend au derrière de mon petit ami tandis qu'il fuit la place marchande à une vitesse assez impressionnante. Je n'ai d'autre choix de me laisser guider par lui, puisqu'il s'est emparé de moi en me prenant dans ses bras telle une princesse ; ce dont je ne vais sûrement pas me plaindre, d'ailleurs. Un sourire satisfait serait déjà apparu si je n'étais pas désireux de savoir ce qui a provoqué tout ce carnage, et surtout pourquoi des poules précisément. C'est assez inhabituel d'en voir en ville. Il n'y vraiment que lorsque les fermiers se déplacent pour des événements liés à l'agriculture qu'on peut en voir en plein centre-ville. Enfin... Les marchands ici présent viennent bien des campagnes pour la plupart, en fait. Mais pourquoi diable amener des poules ?! Assurer aux clients que les œufs sont bien frais en mettant un doigt dans leur... Non, non, je ne vais pas aller sur ce terrain-là. Et on est pas là pour parler de ça, de toute façon. Pour éviter de tomber dans la précipitation du cadet, je m'accroche avec plaisir à son cou, en me rapprochant le plus possible de sa poitrine pour renifler son odeur au creux de son cou, ignorant les tambourinements provoqués par son trajet. Sans doute à bout de patience face aux nombreuses vulgarités qui sortaient de la bouche du japonais -je perds peu à peu mes notions de cette langue mais pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'il ne lui fait pas des compliments- la poule qui s'acharnait sur son (magnifique) postérieur finit par abandonner sa 'proie' pour le soulagement intense du nippon.

De plus en plus éloignés à présent du 'champ de bataille', le Shimomura nous emmène dans une ruelle déserte à l'abri des poulettes agitées et me dépose finalement à terre. Je souffle un coup, profitant de cet instant de répit pour réaliser un peu la scène à laquelle j'ai assisté. Elles étaient venues venger leurs compagnons tombés au combat dans mon assiette l'autre jour, c'est ça ? Si on peut même plus manger de viande blanche tranquille... J'imagine que nous avons déjà été chanceux de nous retrouver face à de simples poules et non pas une armée de Poussifeus qui, s'ils sont plutôt faibles à ce stade, peuvent provoquer de véritables flammes qui ne font pas du bien et peuvent, en plus, se propager rapidement. Je pense notamment aux toiles dont sont faites les tentes des petits chapiteaux sur la place marchande. Une seule brûle, et ce sont toutes les autres qui reçoivent le même sort en seulement quelques secondes si elles ne sont pas stoppées avant le moment fatidique où plus rien ne peut être réparé. Nous avons éviter le pire, donc. Même si je me demande encore comme tout ceci s'est passé, et quelque chose me dit que mon copain n'est pas étranger à la situation. D'ailleurs, ce dernier a encore quelques plumes coincées dans ses cheveux, que j'aide à enlever en gloussant un peu. De lapin il est passé à oiseau, des créatures dont il n'est pourtant pas très fan. Mais qui sait... Encore un peu, et peut-être qu'il pourra s'envoler, héhé. Vu son embarras, il semblerait que j'avais touché juste : il n'est effectivement pas innocent à l'incident qui vient d'arriver. Incident en catastrophe qui a suscité de la panique, mais c'était tellement ridicule que j'en ris encore intérieurement. Voilà quelque chose que je ne manquerai pas de raconter à Faust en rentrant ; je suis sûr qu'il sera tout ouïe d'écouter cette histoire ma foi rocambolesque.

« Haha ! Eh bien, on peut dire... qu'on a échappé aux poulets ! »

De nouveau, je ricane de ma blague, vraiment peu fier de mon humour ces derniers temps. De mon humour en général, plutôt. Mais celle-là était quand même trop facile pour que je la laisse m'échapper, et ce n'est pas une phrase que je peux dire tous les jours. Après tout, je ne suis pas vraiment du genre à me fourrer dans des situations compromettantes, et en plus qui attirerait l'attention de la police. Je suis bien allé en prison une fois, mais hé, ça compte pas. Et je n'ai très certainement pas envie d'y retourner, merci bien. Je ne sais que trop bien ce dont sont capables les timbrés qui résident là-bas, et même pour un léger crime qui n'irait pas jusqu'à cette condamnation, je préfère que mon casier judiciaire reste propre au maximum. Si je dois trouver un travail bientôt, mes antécédents, après tout, doivent être connus le moins possible. La dernière fois que j'ai séjourné en cellule, le motif était si injuste que je doute que ça serait pris en compte au même stade qu'un vrai crime que j'aurais pu commettre. Je ne suis pas complètement innocent non plus, mais ce ne sont nullement les affaires des flics de se préoccuper de ce genre de cas particuliers.
Mon sourire doux, j'espère, rassurera mon petit ami rendu mal à l'aise. Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour de telles futilités ; après tout, c'est pour lui que je fais tout ça, et nous avons toute la journée pour faire cette balade. En temps normal, si j'étais un guide digne de ce nom, je lui dirais qu'une journée, même entière, ne suffit pas pour démasquer toutes les facettes de la capitale de l'île.

« Ne t'en fais pas pour ça. Nous pourrons toujours y revenir quand ça sera plus calme. En attendant, nous n'avons qu'à contourner le marché. »

Oui, ce n'est pas grave. C'est pas comme si quelqu'un allait en mourir. Puis, il y a plein d'autres choses à voir à Amanil, si on nous interdit l'accès au marché. Comme par exemple... euh... Bon, là évidemment, j'ai toujours pas d'idée, même s'il s'agit de la ville où j'ai passé le plus clair de mon temps. Faut dire, en même temps, que quand j'étais plus jeune, je m'amusais avec tout et n'importe quoi. Kame arrivait habituellement à me distraire, quand je m'ennuyais. Même si Amanil est déjà grande, je rêvais, comme la plupart des enfants de mon âge, qu'on y construise un parc d'attractions, comme celui qu'il y a à Zazambes, là où... Où Natsume et moi avons eu ce qui s'apparente à un 'rendez-vous galant'. C'est drôle, à dire comme ça, quand on pense à comment nous étions stupides, à ce moment-là. Nous ne sommes pas forcément mieux aujourd'hui, cependant, j'avais vraiment agi comme un idiot, durant ce fameux jour. Tiens, ce serait amusant que nous y retournions, maintenant que nous sommes ensemble. Par conséquent, ce serait différent de la dernière fois. Pas mal de chemin a été parcouru, depuis ; ce qui signifierait moins d'awkwardness et plus de fun en perspective. Cela nous ferait une idée de sortie, après tout.
Mais je veux quand même essayer, en dépit de ce léger contretemps avec les poulettes, de revenir terminer notre visite au marché, car nous avons peut-être raté des spectacles intéressants à cause de tout ce tintamarre ! Je voudrais, pour cette fois, prendre par l'autre côté pour voir où en est la situation avec ce débordement de cocottes en furie. En prenant doucement la main de mon petit ami avec laquelle je joue distraitement, je nous dirige en direction de la 'sortie' du marché -du moins ce que j'appelle comme étant la 'sortie', vu qu'il faut bien en décider une- et affiche un rictus amusé et fureteur, en zieutant le côté où s'est déroulée l'hécatombe digne d'un jeu Zelda. Sans m'en rendre compte, toutefois, je nous écarte progressivement du lieu du crime, vers un coin de la place bien moins peuplé. Mon regard ne quittant pas les stands qui se remettent tant bien que mal du pseudo massacre d'il y a quelques minutes, je ne prête plus attention à mes pas et trébuche soudainement à terre, ramenant l'éleveur contre moi pour que mon ventre amortisse un temps soit peu sa chute. Tombant au sol en poussant un petit cri de surprise, je m'étale comme une crêpe par terre, mon coccyx ayant visiblement souffert de ce déséquilibre imprévu. Étalé de tout mon long, Natsume sur moi, je cligne des yeux quelques secondes avant de m'ébrouer brièvement, puis de rire avec insouciance, me moquant de ma propre maladresse devenue presque légendaire. Néanmoins, ce qui attire brusquement mon attention, ce sont les fleurs qui nous entourent.
Tiens... Je ne savais pas qu'on avait planté quelque chose ici.
Ce n'est pourtant pas un quelconque plant de terre qui a été installé ici. La place est restée telle quelle, à quelques exceptions près dépendant du moment de notre dernière visite sur les lieux. En tournant la tête sur le côté et en me penchant plus sur les détails, je constate que les fleurs en question ne sont plantées nulle part. Elles forment des bouquets faits artificiellement, comme sortis de chez le fleuriste. C'est probablement le cas, d'ailleurs. Mais pourquoi poser des fleurs à cet endroit précis ? Entourés de roses, de chrysanthèmes et autres myosotis (ça sert, d'avoir un copain jardinier, c'est moi qui vous l'dit), si le plus jeune a probablement déjà saisi le sens de ces mélanges particuliers, ce n'est qu'en levant les yeux au ciel que je comprends pour ma part.

Au-dessus de moi, ou plutôt derrière, se dresse une stèle que je ne connais que trop bien. Que chaque Enolian ayant perdu un proche il y a deux ans connaît. Elle s'est un peu ternie depuis, mais elle garde en elle des souvenirs malheureusement intacts. Mon sourire se fane, mon regard se perd. Rendue neutre au possible, j'interdis à mon expression d'afficher un signe de tristesse qui pourrait me trahir. Bien que... Natsume doit deviner que ce lieu ne me laisse plus aussi indifférent. Immobile, je fixe l'épitaphe servant d'hommage aux disparus de la rafle. Je n'ai plus osé retourner devant depuis ma rencontre avec Riku. Si ma mère continue de venir ici pour se recueillir de temps à autre, je suis censé avoir terminé mon deuil. C'est ce dont j'essaye de me convaincre, du moins. Cela ne sert à rien de le pleurer. Il ne reviendra jamais. Je me suis trop lamenté pour que ça ressorte aujourd'hui. Fixant la pierre avec autant d'humeur qu'un Munja, mon visage s'assombrit l'espace de quelques instants. En douceur, je me redresse, prenant mon petit ami par le bras, et balaye les alentours. Le marché reste bondé, mais à cet endroit de la place, il y a bien moins de monde. Pas un Chacripan à l'horizon, et pourtant... Je me souviens le monde qu'il y avait lors du nouvel an. Nous étions même heureux de nous réunir, profitant des activités mises à notre disposition pour nous divertir. Je me revoyais déjà revenir à la maison avec des paquets plein les bras.
Mais je revois tout. Les premières explosions ; les pas macabres des soldats qui affluent de toutes parts pour attaquer au hasard ; les bruits assourdissants des combats acharnés ; la poussière et les bombes lacrymogènes qui fument ; les corps qui tombent les uns après les autres ; les cris terrorisés des civils ; l'appel de ma mère qui retentit avec désespoir tandis que j'ordonne à Nakama de l'emmener loin du massacre ; et les fourgons qui se remplissent progressivement, emportant avec eux tous ceux que le Régime a cru bon d'emprisonner. Les images défilent, le cauchemar refait surface, la mémoire revient, en même temps qu'une douleur à ma poitrine qui réveille une brèche impossible à refermer.

« La grande place publique... »

Ici même se sont déroulées entre autre la fameuse rafle, donc, et la condamnation à mort d'Eliza Turnac. Symbole ? Site historique ? Voilà enfin un lieu que je pourrais présenter à mon copain. J'ai, effectivement, des choses à dire, des informations à donner.

« Aucun intérêt. »

Mais aucune d'elles ne sortira. Je suis guide touristique si ça m'arrange. En l'occurrence, il y a certaines histoires que je préfère passer sous silence pour aujourd'hui. De toute façon, elles ne sont pas importantes. Nous avons mieux à faire que de nous en occuper.
Le passé, c'est l'passé. Ça parasite le présent.
Je me lève enfin, reprenant la main de mon copain, avant de me remettre en route, esquissant un petit sourire que je tente de rendre serein et naturel.

« Ça te dit, une glace ? Je t'avoue que j'en meurs d'envie, là. »

Oui, une glace, c'est pas mal, ça. Un petit remontant ne pourra que nous faire du bien, après tout, et j'ai bien vu comme le Shimomura bavait intérieurement sur le glacier tout à l'heure. Il me semble qu'il est artisanal, en plus, de quoi réjouir davantage nos papilles en dégustant une bonne crème sucrée afin de nous remettre de cette petite course contre les poules de tout à l'heure. Avec davantage de sucre dans le sang, peut-être que j'aurai matière à réfléchir sur la suite de la journée, qui sait. Oui, je prends ça comme une excuse, mais considérez que je le fais avant tout pour mon copain et non pour satisfaire une quelconque envie personnelle. Arrêtez de me juger.
Nous voilà retournés un peu sur nos pas, toutefois je crois que pour un bon cornet, le détour vaut largement le coût. Cela me détendra sûrement. J'ai l'impression d'avoir quelque chose bloqué au fond de ma gorge depuis que j'ai aperçu cette stèle funeste. Je ne devrais plus y penser. Un jour j'avais certes établi l'idée que je devrais y revenir avec Natsume pour tourner définitivement la page, mais je crois que je ne pourrai jamais vraiment me pointer de nouveau convenablement sur cette scène tant que je n'aurai pas gagner la compétition. J'ai fait une promesse à mon père que je dois tenir. Heureusement, il n'y a pas ou presque pas de queue devant le marchand de glaces. Au moins, nous pourrons déguster notre goûter comme les morfales que nous sommes. En apercevant un banc pas très loin, je fais signe à mon petit ami de s'y asseoir, avant de déposer un bisou sur son front.

« Fraise-framboise-vanille, comme d'habitude ? »

Je lui indique par la même occasion que je peux aller chercher moi-même nos glaces pour qu'il n'ait pas besoin de bouger. En vérité, c'est une manière comme une autre d'essayer de me rendre utile afin d'oublier les flashs qui me sont revenus. Je dois mettre en place mes esprits pour calmer cette tristesse que j'avais réussi à calmer pendant un temps. En un sens, la disparition de Natsume et ce qui en a découlé m'a permis de mettre en pause mon parcours de compétiteur, un rôle que j'endosse à merveille mais qui me rappelle toujours que mon géniteur ne pourra jamais assister de lui-même à ma potentielle victoire aux côtés des autres. Jusqu'à ce que je le rejoigne là où il est, je dois faire en sorte de ne rien regretter lors de mon départ. Cela commence par gagner, bien sûr, mais également profiter du temps que je peux passer en compagnie de ceux qui me sont chers. Comme par exemple manger une bonne glace avec eux. Je me retiens de protester lorsque le japonais me tend la monnaie et prends sur moi avant de partir dans la file d'attente, un petit sourire aux lèvres à l'idée de déguster une crème glacée avec mon petit ami. Sans être romantique, puisque je ne le suis pas pour deux sous, il y a des moments que je préfère passer aux côtés de l'éleveur pour des raisons évidentes. Je ne vais toutefois pas tarder à comprendre que notre sortie risque d'être compromise.
Car dès lors que je me place derrière les trois personnes qui me devancent, attendant patiemment mon tour, j'entends un cri féminin retentir à mes oreilles, avant qu'une paire de bras ne viennent s'agripper à mon cou.

« YAAAAAY ! J'LE SAVAIS ! »

... Hein ?
J'ai du mal à saisir ce que me veut cette inconnue, mais elle arbore un grand sourire, visiblement satisfaite. Brune, assez jeune, peut-être un tout peu plus que moi, son visage ne me dit absolument rien. Je cligne des yeux, sans parvenir à comprendre ce qu'elle me veut. Est-ce que... on se connaît ?

« Ça fait des heures que je te suis, mais j'avais peur de m'être trompée !
- Euh... QUOI ?! »

Elle me suit ?.. Mais... Depuis combien de temps ?!
Mon impression de tout à l'heure s'était peut-être révélée vraie, en fin de compte. Je sentais une paire d'yeux nous scruter, mais sans parvenir à déceler la moindre présence quand je me retournais pour voir si je devenais parano ou non. Hmm... C'est vraiment bizarre, cette manière de suivre les gens, mais elle a peut-être ses raisons ? Quoique ça reste louche dans tous les cas, je suppose. Perplexe, je la dévisage, tout en scrutant distraitement la queue pour le glacier.

« Excusez-moi, mais... On se connaît ? »

L'autre me fait non de la tête. Bon, c'est déjà ça, je n'ai pas à blâmer ma mémoire d'une quelconque perte. Mais justement, c'est peut-être ce qui me fait le plus peur. J'ai comme un mauvais pressentiment, tout à coup.

« Vous êtes Enodril, nan ? Le compétiteur qui a battu Méphisto et tout ? J'suis votre plus grande fan, genre ! J'vous trouve trop canon ! »

Ca... quoi ?
Je déglutis, me demandant si je dois rire ou m'inquiéter davantage. Même Natsu ne m'a jamais dit une chose pareille. Bon, en même temps, c'est Natsu. Il s'arrête à beaucoup de compliments dont 'adorable' mais même, je ne pense pas qu'il me trouve si 'canon' que ça en soit. Ou alors ce n'est qu'à cause des sentiments qu'il a pour moi, ce qui serait logique, mais il a encore trop de réserves et de fierté -j'imagine- pour déclarer de tels propos à mon égard. De moins en moins à l'aise, si je suis toujours touché quand on dit être fan, je ne suis pas encore très familier avec mes 'admirateurs' ou même avec le fait d'être populaire, même si j'aime bien vanter pour rire.

« Hé, dites, j'peux prendre une photo avec vous, genre ?
-  Eh bien... C-C'est-à-dire qu-...
- WOW ! Trop cool, genre !
- N-Non, je... ARG ! »

Trop tard. La jeune fille me surprend avec le flash de son appareil qu'elle a sorti avec une vitesse hallucinante, profitant de cette occasion pour me voler un bisou sur la joue afin d'immortaliser cet instant avec moi.

« Hé, dites, c'est vrai ce qu'on raconte, genre ? Avec Méphisto... Vous êtes genre hyper proches et tout, si vous voyez ce que je veux dire ?.. »

QUOIIIII ?!
En prononçant ces dernières paroles, elle s'est rapprochée de moi en esquissant un sourire plus provocant que tout à l'heure, le regard pétillant, désireuse sans doute d'en savoir un peu plus sur les ragots que les journalistes se sont amusés à divulguer je-ne-sais-où. Par Arceus, que je regrette ma célébrité, des fois !

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyMer 12 Oct 2016 - 21:03

(



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Il avait fini par prendre l'habitude des situations incongrues dans lesquelles il était mis, à la force. Il n'avait jamais vraiment su si il était maudit ou si il avait tout simplement un don qui lui permettait de se mettre en permanence en difficulté. Il s'y était habitué, à force, et ne faisait plus que grogner d'un air un peu mécontent face à ce que tout ce que lui imposait ; quoique ça, c'était quand il décidait d'en avoir quelque chose à faire. Et ma foi, c'était aussi rare que les journées où ses cheveux décidaient de rester lisses. Vous avez donc une idée de son taux d'investissement quant à ce problème. Néanmoins, si il y a une seule chose qui pouvait le déranger, c'était le fait de potentiellement gâcher ce qu'ils avaient de prévu. Il n'était pas une drama queen qui culpabilisait pour tout et rien, mais il avait quelques manières, bien enfoncées au fond de son petit crâne d’œuf par les répétitions de sa mère. Toutefois, l'expérience lui avait prouvé que l'autre était rarement par quoi que ce soit, ce qui étonnait souvent le Shimomura. Il en était arrivé à deux hypothèses : soit il s'en fichait, soit il ne se rendait pas compte de ce qui était arrivé, ce qui n'aurait pas été étonnant. Mais peu importe.
La blague de son copain lui fit pousser un gros grognement exaspéré, quoique il dissimula du mieux qu'il le pouvait le rictus amusé qui se dessinait sur ses traits, et il leva les yeux au ciel avec une force qui aurait presque mérité le respect. Au moins, si il plaisantait ainsi, c'était que cela ne le dérangeait pas tant que ça... Quoique il avait l'habitude de faire comme si de temps à autre, mais bon. Il paraissait relativement honnête. Pour la forme, l'asiatique fit mine de se facepalmer. Malgré tout ce qu'il tentait de faire, il ne pouvait pas s'empêcher d'être au moins un peu attendri par le comportement gai (#insérer blague ici) de son petit-ami, même si comme à son habitude, il le cacherait du mieux qu'il le pouvait. La petite lueur d'affection dans ses iris ne mentait néanmoins pas, elle.

Contourner le marché semblait en effet inévitable. Il hocha de la tête, pas foncièrement déçu par le fait de ne pas avoir pu profiter de la place plus longtemps, vu qu'il savait qu'il pourrait y revenir dès lors qu'il le voudrait par le futur, et que tout ceci n'était qu'une histoire de report. De plus, il n'était pas là pour acheter des carottes mais essayer de passer du temps avec l'imbécile qui lui servait de copain, si possible sans que cela ne devienne une scène digne de monty python. Là encore, peut-être qu'il espérait juste un peu trop. D'expérience, il aurait dû savoir que tout allait toujours dans l'inverse de la direction qu'il souhaitait, selon un théorème obscur nommé 'la joueuse est une raclure de bidet'. Et au pire du pire, il pourrait toujours déléguer la responsabilité de la catastrophe à venir sur l'Enodril si jamais tel était le cas. Oui oui, c'est pas bien, tout ça tout ça.
Il ne protesta pas lorsque l'autre lui prit la main, quoique il s'alarma un peu de la précipitation du plus âgé. De ce qu'il savait, lorsqu'il était aussi excité et impatient, il en oubliait très vite d'être prudent. Enfin, pas qu'il n'était pas déjà totalement inconscient les trois quarts du temps, mais disons que ce défaut prenait alors toute la place dans l'esprit du compétiteur et-
Je devrais presque faire des paris à la force, ça finirait par me payer mon prochain microscope.
Sans surprise aucune pour le Shimomura qui avait venu venir la chute à des kilomètres, à un point où il s'était mis à serrer les dents instantanément, ils finirent au sol en quelques secondes. Samaël l'emporta malencontreusement dans sa chute, quoique Natsume ne pourrait pas vraiment se plaindre de la douleur. Ses mains n'étaient même pas rougies par le contact brutal qu'elles avaient fait avec le sol. Sans que cela n'étonne l'éleveur car il était habitué à ce genre de situations à force, il se rendit compte que l'aîné l'avait positionné de telle sorte qu'il atterrisse sur son ventre plutôt que sur le bitume. Néanmoins, cela n'empêcha pas le scientifique de jeter des coups d’œil nerveux vers lui, inquiet de trouver une trace de blessure ou qu'il se soit cassé quelque chose. Mais visiblement, vu qu'il en riait, il n'y avait rien à craindre, ou du moins rien de mortel, vu que cet imbécile aurait été capable de rire en voyant un de ses os sortir de son corps, il en était persuadé. Le Shimomura se contenta de pousser un long grognement d'exaspération. Des fois, il avait vraiment l'impression de surveiller un gosse. Ce qui, vu sa capacité à gérer les enfants, éclairait bien le souci qu'il avait à contenir ce qu'il appelait « les tendances suicidaires inconscientes de l'autre abruti qui me sert de copain ».

Toutefois, alors qu'il jetait un coup d’œil circulaire aux alentours pour voir où il avait été emmené, ses yeux finirent par se poser une association de fleurs qui attira son attention. La simple vision de chrysanthèmes blanc suffit à le faire se tendre, soudainement conscient de ce que cela pouvait signifier. Pas besoin d'être un génie pour connaître l'idée derrière ce genre de constitutions florales. Lorsque Samaël l'aida à se relever, il se laissa faire, en inspectant toutefois du regard son expression et ce qu'elle dépeignait. Son air attendri disparut de son visage, remplacé tout comme celui de son copain par un visage plus neutre. Il savait bien que l'autre n'aimait pas qu'on le prenne en pitié, mais...
Il n'avait pas besoin d'être un magicien pour savoir ce à quoi qu'il devait penser, ici. Il était après tout au courant du passé de son petit-ami, et du rapport compliqué qu'il devait avoir avec les souvenirs qui tournaient autour de cette place. Si il n'avait jamais posé de questions, par un respect qui lui imposait de ne pas outrepasser des plates-bandes qui ne demandaient pas nécessairement à être franchies, il avait néanmoins eu l'occasion de recoller les morceaux du puzzle. Entre le fait qu'il y ait eu une rafle importante de civils en 2014 et que le compétiteur ait été emprisonné dans ce laps de temps... Bref, il n'était pas dupe, même si il savait que son copain ne cherchait pas à le cacher. Natsume avait toutefois toujours préféré faire comme si, pour ne pas raviver des souvenirs trop douloureux. Lui-même ne pouvait que comprendre le sentiment, au fond. La compression sourde dans sa poitrine, causée majoritairement par l'empathie, n'était rien à côté de cela.
Il lui laisserait l'occasion d'en parler quand il le désirerait. Rien ne pressait, après tout, et si il ne se sentait pas de le faire ou n'en avait pas le besoin, ce n'était pas l'asiatique qui allait forcer quoi que ce soit. Lui dire qu'il était présent si il avait besoin d'aide était inutile, mais il aurait pourtant aimé avoir un moyen de le faire sans que cela ne soit trop pesant. Alors, en gardant le silence, il se contenta de serrer doucement sa main dans la sienne, rien que pour lui rappeler sa présence et essayer de le sortir des pensées noires dans lesquelles l'éleveur craignait qu'il ne se soit replongé. Si tout ça était 'sans intérêt' à ses yeux actuellement, cela ne voulait néanmoins pas dire que le plus jeune n'avait pas conscience de ce qui se cachait derrières ces paroles, mais plutôt qu'il n'objecterait pas face à ce désir de faire comme si. Après tout, il était devenu de plus en plus bon pour jouer la comédie, à force.

Même si son sourire, à la suite, avait l'air un peu faux, Natsume se força à le lui rendre, en gardant sa main bien posée contre la sienne. Ce n'était pas grand chose, et dans le grand ensemble de l'univers ce n'était rien, qu'il essaie de lui donner un tout petit peu de chaleur par ce contact, mais il faudrait qu'il se satisfasse de ça. Si son petit-ami estimait qu'il n'y avait pas à en parler, il fallait tout simplement qu'il lui fasse confiance sur ce fait. Peu importe ce que sa nature méfiante et anxieuse pouvait bien supposer ; il s'était promis, après tout, d'être plus tolérant et compréhensif face à ses choix, depuis la conversation qu'ils avaient eu lors de leurs 'retrouvailles', si l'on pouvait s'exprimer ainsi.
Sa proposition ne manqua pas d'attirer l'attention du japonais, qui ne pu retenir un sourire aussi naturel que vivace de s'étendre sur mon visage. Comme un chiot surexcité qui aurait entendu le mot « sortir », une partie de son visage avait déjà retrouvé une expression plus lumineuse et enjouée. Soit ; c'était peut-être grossier, comme méthode pour se changer les idées, mais Natsume n'était pas contre. Et ce n'était pas comme si son envie de tout à l'heure n'avait pas été totalement transparente, à son grand dam. Inutile de chercher à nier son désir de crème glacée quand... Il n'était jamais contre. Ouais, il faudrait vraiment qu'il apprenne à dissimuler un peu plus nettement ce qu'il voulait, ou du moins se le disait-il.  

Il ne comprit pas tout de suite pourquoi est-ce qu'il voulait qu'ils s'arrêtent sur un banc, mais saisit l'idée lorsque l'Enodril énuméra sous forme de questions le top 3 de ses parfums favoris. Hm. Il n'était pas fan de l'idée de le laisser aller patienter tout seul alors qu'il aurait pu lui tenir compagnie, mais il savait, à force, qu'il faisait ça pour se rendre utile. Natsume ne voyait pas l'intérêt, mais si cela lui faisait plaisir... Le bisou sur son front n'aidait pas à le convaincre de s'opposer, d'ailleurs. Et après tout, ça ne durerait pas si longtemps que ça, et il ne voyait pas ce qui aurait pu arriver entre temps, vraiment. Ce n'était pas comme si une avalanche de poules enragées allaient les attaquer de nouveau, quoique a posteriori, l'éleveur aurait sans doute préféré. Et si il avait eu conscience d'un certain jeu de mots de la langue française, il aurait ri. Jaune, très jaune.

Il entreprit au départ de se mettre à lire un peu, histoire de s'occuper pendant une dizaine de minutes tout au plus. Enfin, en principe. Car un cri féminin particulièrement désagréable pour les oreilles de tous finit par tirer le châtain de sa lecture, et il releva paresseusement les yeux, pas franchement alarmé.
Allons bon, quelle potiche s'est évanouie en voyant une araignée de trois centimètres, cette fois...?
La potiche en question n'avait en outre pas vu une araignée, mais plutôt un nounours. Le sien, d'ailleurs, jugerait-il bon d'ajouter sur le moment, à la vision des bras qui s'étaient refermés autour de son cou. Immédiatement, le lapin plissa les yeux et fronça les sourcils, en se demandant de qui il pouvait bien s'agir. Même si il pouvait sentir son agacement monter en flèche à cause de la stupidité manifeste de la jeune femme, qu'il était d'ailleurs très prompt à qualifier d'idiote alors qu'il venait à peine de la découvrir, pour une raison inconnue au bataillon, il ne fit rien sur le moment, se contentant d'observer de loin. Il n'avait pas envie d'avoir l'air désagréable si jamais il s'agissait juste d'une connaissance un peu envahissante. Après tout, lui-même subissait ce genre « d'approche » de la part de la fille du voisin, et même si elle avait un humour parfois douteux et une définition de l'espace personnel assez trouble, elle restait inoffensive et parfois sympathique.  

Néanmoins, de ce qu'il entendait, il ne s'agissait pas d'une connaissance ou d'une amie un peu étrange sur les bords, mais bel et bien d'une de ces... 'Choses', car soyons honnête Natsume a horreur du principe même « d'être fan » (alors qu'il peut parler, vu son comportement avec Esther, m'enfin bon). L'idée le dérange dans la conception même d'idéaliser une personne, et autant vous dire que lorsque cela concerne les 'groupies' de son copain, car oui il n'y a pas d'autre terme à ce niveau, c'est mille fois pire. Apprendre qu'elle les suivait ne fit que se tendre davantage le jeune adulte, qui contracta sa prise autour de son bouquin immédiatement. Non, il n'aimait pas ça du tout, là. Vraiment.
La boule d'énervement dans sa gorge n'avait pas l'air de vouloir disparaître tout de suite, en plus de ça. Ravalant sa frustration dans un coin de son esprit car c'était ce que faisaient les petits-amis supportables et pas chiants, il essaya de faire refluer la sensation désagréable dans sa poitrine. Peu importe ce qu'il faisait, tout ce qu'il entendait l'énervait. Que ce soit le timbre de sa voix, ses gestes, ses regards ou même ses positions, tout attirait chez lui une envie irrépressible de critique et de grommellements digne d'un adolescent de onze ans.
Ouais bah je parie qu'elle intoxique tout le monde en plus, elle a une tête à se laver au parfum plutôt qu'au savon.

En continuant ses invectives puériles et superficielles par la pensée, il ne quitta pas des yeux le 'spectacle' grossier qui avait lieu à quelques mètres de ses iris. Quiconque le connaissait aurait même levé un sourcil en voyant qu'il en arrivait même à froisser les coins de la page du bouquin qu'il tenait.
Et de toute façon, elle ressemble à rien déjà, faudrait qu'elle aille rendre à la poubelle ce qu'elle lui a pris.
Oui oui, vous avez le droit de vous facepalmer tellement la puérilité de ce comportement est forte. En attendant, il ne réfléchissait pas une seconde au bien fondé de ses commentaires internes et paraissait même s'en satisfaire dans un rictus mesquin aussi moqueur que caustique. Tout ça pour une simple approche un peu trop collante d'une fan qui ne connaît pas l'espace personnel... Mais qui selon Natsume est inacceptable, à cause de son côté incorrect malpoli. Mais oui, tout à fait, la seule chose qui le dérangeait était la politesse, et absolument rien d'autre. Jamais il n'aurait jugé la situation sous un angle personnel autre, n'est-ce pas ? Ce n'était pas son genre d'avoir un comportement irrationnel, tout était pa-rfait-te-ment mérité et jamais exagéré. Se mettre à serrer les dents en entendant le 'compliment' que lui adressa « l'autre pouffiasse » (oui, surnom officiel) n'était pas du touuuuut abusé.
De quoi ?! Y'a que moi qui ait le droit de penser ça alors- enfin je veux dire, d'où elle se permet de dire ce genre de choses, c'est pas correct du tout comme comportement !
Et pendant que la joueuse consulte les tarifs pour soigner un traumatisme crânien car se facewaller peut avoir des conséquences dramatiques, l'éleveur se mit à jeter des regards particulièrement noirs vers la source du 'problème'.  La voir prendre une photo sans son consentement et lui faire un bisou sur la joue lui avait donné une soudaine envie de défoulement aussi brusque qu'irresponsable, mais il était parvenu à la contenir non sans mal. Il estimait que pour l'instant, l'autre pouvait encore se débrouiller, et il craignait qu'intervenir ne lui fasse avoir l'air d'un... Enfin, euh, d'un malpoli intrusif. Voilà. Ou d'un jaloux, éventuellement, ce qu'il n'était absolument pas. Vraiment. Jamais.
En même temps vu comment elle agit, tout le monde s'énerverait ainsi, c'est naturel ! Ce n'est pas comme si je sur-réagissais, sérieusement.
Mais oui, lapinou, mais oui.

La goutte d'eau qui fit déborder le vase déjà bien plein à craquer fut le sous-entendu qui suivit. Écarquillant les yeux, un air épouvanté sur son visage, une moue des plus dégoûtées se dessina sur ses traits alors qu'un frisson d'épouvante agitait ses épaules.
Putain mais c'est... ! C'est dégoûtant ! Ils ont que ça à faire, les journalistes énolians, hein, ou est-ce que ce pays est constitué uniquement de gros fouineurs malpolis et stupides ?! … Je veux dire, à l'exception de quelques personnes, hein. Enfin bref.
Il n'était pas complètement naïf, et savait bien que la célébrité amenait parfois des... Disons des hypothèses particulièrement stupides sur la vie privée. Faust en riait, lui, s'amusant même parfois à lire à haute voix dans la maison les quelques fanfictions les plus 'light' (car apparemment il y avait de sacrés horreurs, mais ça Natsume n'avait jamais voulu le savoir) qu'il recevait. C'était agaçant et à ses yeux un peu malsain, mais tolérable dans une certaine mesure. Là, c'était la limite. Une grande ligne blanche qui venait d'être franchie, et le nippon n'était pas du tout fan de ce qu'il entendait. Comme si son cousin et Samaël... Beurk !
Je vais faire des cauchemars pendant des semaines. Ça y est. Donnez-moi un sceau à vomi, voir six.

Décidant qu'il était temps qu'il s'implique un peu plus dans cette affaire qui n'avait que trop duré, il rangea assez brusquement son livre dans son sac et fit plusieurs pas rapides en direction des protagonistes. Même si son regard gardait un air désintéressé qu'il se félicitait de posséder dans des mouvements pareils, sa voix, elle laissait transparaître une pointe de sévérité, sans être toutefois aussi tranchante qu'il aurait pu la rendre. Vraiment, des fois, il ne se posait aucune question sur les origines d'Athéris.

« Si vous vous dites fan, il va clairement falloir changer de magazines à potins, leurs infos m'ont l'air douteuses. Et de manières, évidemment, mais je crois que cela incombe à vos parents, les pauvres. »

Clairement, si une chose est à retenir au sujet de Natsume, c'est que lorsqu'il est aussi poli et formel, vous pouvez commencer à fuir. Il est après tout dur de vraiment, et pas juste par des broutilles, de réussir à susciter chez lui ce genre de comportement. Mais c'est toutefois un signe clair, et peut-être l'une des rares choses utiles qu'il a tiré de sa famille paternelle ; la capacité à être la plus grande langue de pute du monde en gardant toute la politesse de son côté et le sourire, avec ça. De ce fait, l'interlocuteur qui s'énervera de cette provocation sera le seul responsable lorsque le souci éclatera : vraiment, c'était basique, mais diablement efficace. Et il n'avait pas trop de regrets à se comporter ainsi sur le moment.
S'efforçant de garder l'air le plus neutre possible, il n'eut toutefois aucune hésitation à saisir avec fermeté l'épaule de la jeune femme pour la forcer à reculer et garder une distance convenable, sans forcément la bousculer. Le sourire sur son visage n'avait pas disparu, quoique on aurait presque pu y voir la trace d'un rictus qui n'osait pas se montrer. Un air angélique sur son visage, ce que l'ADN de Miyu aidait beaucoup à rendre naturel, il passa une de ses mains autour de la taille du plus âgé comme si de rien n'était. Le message était néanmoins rendu clair par ce simple geste. Sa voix, toujours mielleuse sans l'être excessivement, paraissait même joyeuse, à première vue. Son langage corporel dictait toutefois une toute autre histoire.

« Enfin,vu votre âge, vous ne devez pas encore savoir lire, je suppose... C'est difficile, la classe de sixième. »

VLAN ! Dans tes dents, la pisseuse. Héhé, qu'est-ce que j'suis fort...
Très satisfait de ses capacités de langue de vipère, car son goût pour les serpents n'était après tout pas pour rien, il tourna légèrement la tête sur le côté, un sourire toujours aussi avenant sur ses traits.

« Allez, nous allons vous laisser à vos devoirs, les grandes personnes ont des choses plus intéressantes à voir, vu qu'on est déjà passé par la déchetterie. Bonne journée, surtout. »

On aurait presque pu l'applaudir pour ses capacités théâtrales, en fait. Il se permit même un petit « bye-bye » de la main, avant de tirer son petit-ami vers lui pour qu'ils s'éloignent pour de bon et sans plus attendre. En pressant un peu le pas, d'ailleurs, car il n'avait pas envie de traîner plus longtemps par ici. Une hystérique de service, c'était déjà assez comme ça.
Il les fit contourner une ou deux ruelles avant d'apercevoir un autre glacier, et un sourire satisfait se dessina alors sur son visage. Pas grave d'en avoir raté un, donc. Sur le chemin, il se permit un rictus joueur, cherchant à faire disparaître les restes d'agacement qui étaient restés au fond de sa gorge.

« Au moins, on ne pourra pas dire que tes groupies ne manquent pas d'imagination, si on veut leur trouver une seule qualité. »

Son ton est taquin, mais c'est surtout envers lui-même qu'il cherchait à adresser cette vanne peu drôle ; cela aurait peut-être le mérite de faire disparaître la sensation désagréable qui le tourmentait de l'intérieur.

« Cette fois je viens avec toi, si ça te dérange pas. J'préfère éviter qu'on se retrouve face à d'autres... Enfin, comment vous dites dans votre langue, déjà ? 'Grosses dégueulasses' ? »

En vérité, il le savait parfaitement. Et il espérait que l'autre comprenait qu'il cherchait juste à faire rapidement oublier l'épisode qui venait de se dérouler, en faisant de préférence croire que tout cela l'indifférait totalement. Il agrémenta sa question rhétorique par un bisou rapide sur la joue, l'air de rien.
Voilà. Nettoyé.
La stupidité n'a pas de limites, mais ça ils l'avaient déjà tous deux prouvé de nombreuses fois par le passé. Natsume jeta un regard circulaire aux environs, et, content de voir qu'il y avait bien moins de monde par ici, se dit qu'ils pouvaient s'arrêter sans souci. Pas une hystérique ne viendrait les chercher dans ce coin tranquille, se réjouissait-il déjà avec une innocence qu'on aurait presque pu qualifier de candide si on avait pas juste envie de se foutre de sa gueule.

« Bref. Ils ont au moins trois parfums de chocolat et de la mangue, ça devrait te plaire. Et au pire, on aura qu'à espérer que les poules ne viennent dévaster le magasin si c'est infect. »

Il détacha sa main de sa taille un peu à contrecœur, avant de sourire, l'air de rien.
Moi, rageux ? Mais non, vous voyez bien à quel point je suis calme...
Pas sûr, toutefois, qu'il le reste longtemps.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyVen 14 Oct 2016 - 19:31



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Chuis pas wassuwé.
Et c'est peu de le dire. En fait, je ne sais pas si cette fille me fait peur ou me dégoûte davantage, notamment par ce qu'elle insinue. J'ai bien failli m'étrangler pour cette histoire de relation entre moi et Méphisto. Ces fans s'imaginent n'importe quoi, vraiment, mais je ne demanderai jamais aucun détails venant de cette même imagination, car je suis naïf mais quand même, Faust nous a bien montré à plusieurs reprises à quel point on peut s'inventer des trucs tarés quand on est fan de quelqu'un. J'ai avec moi pas mal de livres traitant de la compétition ainsi que des archives, mais je n'oserais jamais prétendre savoir la vie privée de mes célébrités favorites mieux qu'elles. Et si je suis le dernier des imbéciles, je ne permettrais certainement pas de me faire tant de films, ou alors, juste pour m'amuser, mais rien de plus. Pour la plupart -pas tous, malheureusement- les élites sont des gens respectables qui n'ont pas volé leur place. Ce serait déplacé de vraiment croire ce que des magazines people racontent alors que l'île entière sait qu'on ne devrait pas prendre au sérieux les innombrables bobards sur les comptes des plus grands. Je n'aurais jamais cru moi-même être victime de succès au point d'être une cible idéale pour ces journalistes et autres interviewers que j'ai tenté au maximum d'éloigner, me faisant le plus discret et silencieux possible. Je remercie d'ailleurs mon équipe de monstres qui me permettent d'échapper à la majorité d'entre eux, sinon, je serais probablement mort écroulé sous les tas de mensonges qu'on proliférerait à mon sujet. Mais point positif, je ne suis pas assez populaire pour qu'on puisse s'intéresser à mes proches. Au moins, ils ont la paix, contrairement à Alice qui a été victime de nombreuses questions et dont la découverte a enflammé les chaînes de télévision. Mais venant de Méphisto, l'un des personnages les plus illustres de la compétition, il fallait s'attendre à ce qu'il y ait une réaction pareille.
Mais qu'ai-je fait, personnellement, pour mériter que des gens me prennent autant en considération, que ce soit en bon ou en mauvais ? Je n'ai fait que battre une partie de la Ligue, et alors ? Si je perds cette année encore, ça n'en fera qu'une de plus à mon palmarès de défaites, même si je désirerais, si possible, pouvoir réussir cette fois-ci. Preuve toutefois que mon acharnement et ma victoire sur mon frangin ont amenés certaines personnes à se dire 'fans' de moi. Pas que je n'en sois pas agréablement surpris -on ne refait pas son ego- mais si mes admirateurs sont tout aussi... étranges et presque malsains que cette fille, j'suis pas sorti de l'auberge. Et encore, comme je l'ai dit, ma reconnaissance n'atteindra jamais celle du Donovan. En parlant de ce dernier, d'ailleurs, je suis toujours aussi horrifié par ce que cette inconnue a pu penser. Moi et lui... Eurk. Plutôt manger du poisson ! Je suis très bien avec mon hérisson-lapin, merci bien. Il faut croire qu'un nerd pareil était ce qu'il me fallait dans ma vie pour que je sois comblé, et je l'ai largement été. Mais rien qu'entendre qu'avec Faust on a cru que... Brrr ! J'en vomirais si mon ventre ne criait pas famine pour la glace que je suis venu chercher avant qu'elle ne m'interrompe.

Arceus soit loué, je n'ai pas à lui répondre quoi que ce soit, puisque mon copain vient s'en charger pour moi. Quand je l'ai senti approcher, je ne voulais pas lui croire que je l'avais oublié. Au contraire, je ne pense qu'à lui, même s'il s'agit ici d'un autre sujet. Ce serait évidemment impossible de croire que je pourrais avoir des pensées ailleurs, étant donné comme je gagate vite et fort, lorsqu'il est dans les parages. Je l'avais fait asseoir un peu plus loin pour qu'il ne se dérange pas, alors en un sens, je suis désolé qu'il ait dû finalement se déplacer parce qu'une maudite groupie n'arrive pas à tenir en place cinq minutes sans me stalker et m'aborder sans me demander mon avis. Je ne suis pas un jouet à adorer ! Mais si elle savait... Oh, si elle savait que je suis en couple avec Natsume, est-ce qu'elle me laisserait tranquille ou croirait-elle que son numéro allait passer inaperçu ? Je suis naïf, mais pas au point qu'on puisse m'amadouer de la sorte, et j'ai assez mal pris le fait qu'elle énonce des hypothèses dont elle ne vérifie même pas l'exactitude, et qu'elle prenne une photo sans que je lui donne ma permission. Le droit à l'image, ce n'est pas pour celui à qui ça arrange !
J'aurais voulu me rendre utile en apportant le cornet à mon copain, mais je suis assez content, au final, qu'il m'ait rejoint, surtout si c'est pour clouer le bec à Madame. Je remarque, rien qu'au ton qu'il prend, qu'il n'a pas dû accepter qu'on vienne m'embêter, en m'approchant, en plus, d'aussi près. Une perspective qui flatte considérablement mon ego bien plus que je ne le pensais, appréciant sans modération la chaleur qui parcoure doucement mes joues et provoque des ronrons internes. Même si... Il faut bien l'avouer, ses propos tranchants me surprennent. Sa voix n'est pas sec, mais il a le don de bien faire comprendre son ressenti par des simples mots choisis avec soin, de manière à ce que le courant glacial passe clairement. Je suis à la fois impressionné, honoré, et étonné de sa riposte rapide et brusque. Je ne l'ai certes pas entendu arriver, et je me demande s'il fait ça plus pour me sauver la mise ou parce qu'il serait... jaloux ? Est-ce seulement possible que Natsume le soit ? Ce serait... pas illogique de sa part, en un sens, puisque nous sortons ensemble. Ce sont des choses qui arrivent. Pourtant... J'ai bien du mal à concevoir l'idée que le Shimomura puisse développer une quelconque jalousie. J'veux dire... Il s'agit de moi, là. Celui qui fond instantanément dès que le lapin apparaît dans son champ de vision, qui se transforme en grosse peluche une fois dans ses bras, et qui vient l'embêter chaque soir pour lui demander des câlins. Ce serait bizarre, qu'il soit possessif, non ? D'habitude, je suis celui qui endosse ce rôle, et qui amène plus de peine qu'autre chose, dès que je ne contrôle plus ce que je fais.

La nouvelle venue se retrouve bouche bée devant les mots de mon petit ami. Au départ stupéfaite et quelque peu gênée d'avoir été dérangée pendant qu'elle se retrouvait avec sa... star (?), elle prend la peine de dévisager Natsume, fronçant même du nez en l'entendant. Son appareil photo en main, elle aurait sans doute voulu continuer de l'utiliser sur moi pour me mitrailler et se vanter (de quoi, d'ailleurs ?) auprès de ses copines, probablement aussi peu saines d'esprit qu'elle. L'arrivée de l'éleveur semble cependant l'avoir refroidie, et j'en connais un qui doit en être très fier dans sa tête. Bien entendu, je ne plains pas trop l'adolescente à l'heure actuelle. Sous les airs angéliques du japonais, c'est loin d'être un tendre avec elle, mais je suis le dernier qui voudrait l'arrêter dans sa démarche. Sa tactique, qui plus est, semble porter ses fruits mieux que je ne l'aurai cru, pour mon plus grand soulagement. Le sourire du cadet rend indubitablement la jeune fille indisposée. Non seulement elle n'ose plus faire de manœuvres pour m'approcher, mais je ne la vois pas beaucoup résister quand Natsume saisit son épaule pour qu'elle recule. S'il avait été une fille, je me demande si la brune aurait été plus vive. Frustrée et inassouvie, si les paroles du hérissé ont provoqué chez elle une irritation palpable, elle ne s'avise plus, toutefois, de répliquer ou même de continuer son manège. Intimidée par la présence du nerd devenue de plus en plus oppressante pour elle, son assurance et sa fierté de tout à l'heure semblent fondre comme neige au soleil, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je ne ricane pas devant elle, mais le sentiment est là.

Et comme si cela ne suffisait pas pour convaincre la brunette, Natsume passe une main autour de ma taille de telle sorte à ce que je me rapproche davantage de lui. Sa possessivité ne me dérange nullement. Contrairement à la mienne, elle est plutôt modérée. Encore, j'ignore s'il fait ça dans le but d'éloigner l'autre ou si vraiment la vue de ses bras autour de moi l'a choqué à ce point. J'aurais agi sans son intervention, mais il me facilite assez la tâche. Je ne sais pas trop comment repousser ce genre de personne pour le moment ; je laisse habituellement mes Pokémons se charger de créer une barrière afin que je puisse continuer à me déplacer sans qu'on me dévisage ou, comme dans ce cas, qu'on me saute dessus, littéralement. En espérant évidemment que la compagnie de mon copain suffise à éloigner cette 'groupie' afin que nous ne soyons plus enquiquiner à l'avenir. Mais je crois que j'aime un peu trop quand il prend un faux ton innocent, et esquisse un sourire qui l'est tout autant, en sortant des propos qui ne le sont pas du tout ; un lapin qui crache du venin. Et je sais qu'il pense chacune de ses paroles et la fierté qui s'en dégage n'est pas invisible. Même moi, si j'ai essayé de ne pas paraître amusé par ses moqueries dédaigneuses, je ne peux pas retenir de pouffer. Le Shimomura paraît arrogant comme ça, mais il arrive quand même à me faire rire à cause de ses conneries. Une remarque tranchante qui me fait retomber amoureux de lui, tandis que je cache un peu mon sourire grandi devant la mine déconfite de l'autre, presque sur le point de pleurer d'indignation suite au commentaire du cadet. Outrée et désabusée, impossible pour l'intruse de reprendre la parole, cette fois. Elle fait même tomber son appareil photo, quelque peu sous le choc. Mais cette fois, alors que nous ne tardons pas à partir, je ris pour de bon, ne résistant pas au jeu de mon petit ami. Il possède un sens de la raillerie et une maîtrise du sarcasme et de la réplique que je lui envie parfois. C'est bien sûr exagéré de nous comparer à des 'grandes personnes' vu notre maturité à tous les deux, cependant nous pouvons au moins nous vanter de ne pas se comporter de manière irrespectueuse et excessive devant ceux que nous estimons.

Souhaitant pareillement ne plus avoir affaire à elle, je me laisse emporter par le japonais, en soufflant un bref coup, rassuré d'être débarrassé de cette stalkeuse. Oh, avec Natsume je ne suis pas mieux, toutefois c'est pas exactement la même chose. On ne peut pas me blâmer de passer quelques minutes par jour à l'observer en gagatant comme l'idiot transi que je suis. Plus nous nous écartons, et mieux c'est. En jetant un coup d'œil rapide en arrière pour voir si elle nous suivait, je constate qu'elle n'est toujours pas revenue des mots cassants qui lui ont été adressés. J'ai l'air peut-être plus bête que l'impression que je donne déjà, mais ce n'est pas le cas de mon copain quand il est dans cet état, et je plains quiconque essayerait de le provoquer même indirectement. Maintenant que j'y pense, la seule chose qui me chiffonne est que j'ai raté une occasion de nous procurer des glaces, alors que je l'avais promis à Natsume. J'espère qu'il n'est pas trop déçu...
Ça alors... Un autre glacier !
Je ne devrais pas être étonné d'en apercevoir un autre, surtout par ce temps, alors que la moitié des habitants doivent rêver chaque jour un peu plus d'une bonne crème froide et sucrée pour régaler les papilles et la température du corps. Néanmoins, je suis agréablement surpris que nous soyons tomber aussi vite sur un autre. Mais là non plus les glaces n'ont pas l'air d'être mauvaises, alors que je me laisse tenter volontiers, tant que nous pouvons en profiter en paix. Mais je préfère quand même, si possible, éviter de me dire que mes 'groupies' débordent d'imagination. Encore un peu, et cela pourrait devenir presque dangereux, à force. Parce qu'un stalkage, si en l'occurrence la fille n'avait pas l'air terrifiante, c'est plus louche qu'autre chose, surtout quand tu fangirlises pas mal (ce que devait faire l'autre, d'ailleurs, puisqu'elle m'a trouvé 'canon', cette bigleuse). Je n'ose en effet pas penser aux conséquences désastreuses que des fans plus graves pourraient provoquer, sachant comme tout le monde comment ont fini des chanteurs comme John Lennon. Enfin... J'imagine, si je gagne la compétition, que j'entendrai encore parler de moi aux alentours, mais ça finira pas s'estomper un jour ou l'autre. Contrairement à Victoria, je ne pense pas qu'on va me demander pour poser comme mannequin. La gloire, si j'en ai rêvé, ce n'est pas pour ça que je sais comment m'y prendre avec.

Non mécontent d'entendre qu'il veuille venir avec moi, j'hoche vivement de la tête à sa proposition. Faut dire que Natsume est une arme drôlement efficace dans ce genre de situation, et je ne vais très certainement pas le refuser à mes côtés. Si je dois nommer un seul point positif dans cette histoire, au final, c'est que je n'ai plus repensé à la rafle, ni à la stèle sur laquelle nous sommes tombés tout à l'heure et qui m'a rappelé des souvenirs peu confortables. Je me suis fait peut-être attaqué par une hystérie, mais ça a eu le mérite de me changer les idées. 'Grosses dégueulasses', oui, c'est approprié. Même si je suis persuadé, malheureusement, qu'il y a bien pire que la pimbêche que nous avons croisé. Je ne tiens pourtant pas à ce qu'on me viole la bouche. Enfin... Contrairement à moi, Natsume a bien plus de contrôle sur lui-même. Il ne réagirait pas de la même manière que moi la dernière fois, ça c'est sûr. Par ce fait, je ne vois pas comment les choses pourraient dégénérés si jamais l'une d'elles allaient vraiment trop loin. Mais étant donné que je n'ai rien accompli, je ne parierais pas là-dessus. Même pas gagnant de quoi que ce soit ou champion, il n'y a pas de raison pour que ça aille aussi loin, c'est pas comme dans les films ou les mangas. Amanil est grande, qui plus est. Il sera difficile de tomber deux fois de suite sur une folle qui voudrait me poser des questions encore plus indiscrètes. Mais au moins, je suis heureux qu'il ne l'ait pas mal pris. Il n'a aucune raison de s'inquiéter, et il doit le savoir. Son bisou, aussi bref soit-il, me donne l'impression de renaître après que l'autre se soit permise, sans mon accord, d'en déposer un également au préalable. Ce n'est pas un grand traumatisme, loin de là, mais je me sens quand même mieux. La bouche de cette sans-gêne était, en outre, froide, dure, et non désirée. Celle de Natsume, au contraire, tendre et chaude, peut bien se balader où il veut avec plaisir.
Rien de tel pour oublier ce petit incident que d'aller se goinfrer, je suis bien d'accord. Riant de son rapport aux poules, j'en viendrais presque à me demander, avec ce qui vient de se passer, s'il parle bien des oiseaux qui nous ont poursuivis ou des filles dans le genre comme nous venons de rencontrer. Trois chocolats différentes ? De quoi me faire baver, en effet. Ma gourmandise me perdra un jour, mais je considère l'excuse de l'autre furie comme assez valable pour me faire péter la panse pour cette fois sans culpabiliser. Enfin... Pas que je culpabilise souvent à cause de ça, même jamais. J'ai pris l'habiude d'aller en salle de sport pour garder la forme et notamment parfois me dépenser afin de laisser le stress de la compétition me bloquer pour mes stratégies ; penser à autre chose, tout en me musclant. C'est jamais inutile d'avoir un peu de muscles, après tout. Je manque cruellement de force physique, je m'en suis rendu compte, malgré les entraînements intensifs de Noctis qui ne me ménage pas, ce dont je ne vais pas me plaindre. Devenir plus puissant, ça passe aussi par moi-même plutôt que mes Pokémons sur qui je ne peux pas toujours compter en dépit de leur soutien. Il y a certaines histoires dans lesquelles je ne veux pas les impliquer.

Nous nous retrouvons dans une rue plus tranquille, cette fois, ce qui signifie pas de queue pour attendre. Au moins, c'est déjà ça. Je ne vais pas m'embêter à choisir les parfums bien longtemps, ceci dit. Boules Nutella et vanille avec double dose de sauce chocolat. Oui, je sais, que ce soit à cause de mon petit ami ou du sucre que j'ingurgite autant que Faust, je crois pouvoir dire que c'est le diabète qui causera ma mort. Mais il n'y en a pas de plus belle que celle d'être tué par du bonheur, mangeable ou non (car si mon copain est à croquer et sent bon, je ne m'appelle pas Hannibal). Je sors évidemment l'argent de Natsume pour payer sa glace, et mes propres sous pour la mienne. J'aurais volontiers offert au Shimomura sa part, mais je le connais assez pour savoir qu'il n'aimerait pas, et c'est pas pour rien qu'il a tenu à me donner sa monnaie à lui. Et pourtant, j'ai eu le plaisir de voir combien on gagnait tellement plus quand on battait un Conseiller, moi qui n'étais jamais sorti victorieux que de mes matchs d'arènes. Car mon gagne-pain plutôt pratique, c'est l'argent que je me fais sur le dos de mes combats Pokémon, que ce soient contre des compétiteurs qui veulent se mesurer à moi, ou simplement des touristes qui veulent voir ce que peuvent leur donner des dresseurs énolians. Mais ce que la plupart d'entre eux ignorent quand ils m'affrontent, c'est que, si j'étais un parfait débutant avant de débuter mon voyage iniatique, j'ai acquis de nombreuses compétences, et surtout, j'ai capturé des compagnons monstrueux sur qui je peux compter. Ce que je préfère, c'est admirer la mine des plus arrogants se faner en seulement quelques secondes quand ils comprennent qu'ils se sont frottés à plus fort qu'eux et qu'ils avaient tort de me sous-estimer. Je suis peut-être encore un 'gamin', mais j'ai de l'énergie à revendre.

La dernière fois que j'ai mangé une glace, c'était il n'y a pas si longtemps -en même temps, vu le lapin avec qui je partage ma vie...- mais c'est toujours un vrai délice à chaque bouchée, même en hiver. En plus, ça vient du pays de Maman. Enfin, c'est ce qu'on dit. J'espère en tout cas qu'elles sont aussi bonnes en Italie que celle que je suis en train de goûter. Je crois que nous n'avons rien à regretter de l'autre glacier que nous avons dû abandonner. Moi, personnellement, je ne suis pas déçu. Bien crémeuse et parfumée, mon palet est comblé, et j'en délaisse aussitôt la cruche qu'on a croisé, l'histoire de la place, et les finales qui approchent à grands pas. C'est un moment de détente dont je profite pleinement, accompagné en plus du seul pour qui mon cœur bat. Je ne pourrais espérer mieux, je crois. De plus, il ne fait pas moche aujourd'hui, et c'est déjà moins bondé. Je ne pense même plus à vérifier les alentours pour voir si la brune nous a suivi, comme elle le fait tout à l'heure. Mais je suis sûr qu'elle n'a toujours pas bougé de l'endroit où on l'a laissé. Elle doit encore être immobile et sous le choc de s'être fait aussi méchamment rembarré. Mais bon, c'est pas comme si elle l'avait pas cherché.
L'air réjoui, j'engloutis le cornet où des traces de chocolat se sont glissées. Ce qui est bien, avec les cornets de glace, c'est qu'on peut tout manger, même ce qui tient les boules. Quelle formidable invention, n'empêche. Repu de ce goûter qui m'a mis de bonne humeur, je m'étire, un sourire aux lèvres. En parlant de lèvres, je ris doucement en voyant des restes de sorbet à la framboise aux coins de celles de mon petit ami. En portant sur lui un regard malicieux, je m'approche de son visage, prévisible, avant de poser une main sur sa nuque, et de l'embrasser. J'aurais pu simplement le lui signaler, mais vous me connaissez trop bien. Avec tendresse et sans brusquerie, je caresse ses lèvres avec le bout de ma langue, avec de les mordiller brièvement, et de glousser une fois que je me détache de lui. Un air niais sur ma face, je suis encore très légèrement gêné quand je m'aventure aussi 'loin'. Depuis ce qu'il m'a dit l'autre soir sur le fait que je n'avais pas à être embarrassé, je me risque à plus d'initiatives, mais toujours en gardant une certaine réserve, de peur d'y aller trop brutalement encore depuis le retour de ses souvenirs.
Ah, maintenant que j'y pense... Il m'a aussi dit que je n'avais qu'à 'demander'. Oups...
Bon tant pis. Je n'ai, de toute façon, pas plus le loisir de me préoccuper de ça, car je sens une main tapoter mon épaule. Curieux, je me retourne, avant de croiser le regard noisette d'une grande blonde forte et musclée. Assez imposante, on aurait presque dit le croisement entre un Lippoutou et un Ursaring. Je la dévisage sans comprendre, m'apprêtant à lui demander ce qu'elle me veut, avant qu'elle n'intervienne la première et pose sur mon front un magazine déplié. Ses yeux marrons passent tour à tour de la page qu'elle lit, à mon visage, et avant que je n'ai eu le temps de lui poser la moindre question sur ses intentions, ses bras entourent ma taille et elle commence à me soulever pour me serrer contre elle, m'étouffant au passage.

« HIIIII ! LES FILLES, JE L'AI TROUVÉ ! »

Trouvé ? Oh non... Me dites pas qu-... !
Apparemment, si. Juste après son cri révélateur de ma position, je vois débarquer, au coin de la rue, un groupe de filles chercher quelque chose du regard avec enthousiasme, avant de se tourner d'une même traite dans ma direction et de commencer à courir vers moi, apparemment folles d'excitation. Ou folles tout court, maintenant que j'y pense. Ouaip, c'est apparemment définitivement la définition que je prendrais, comme je vois déjà l'une des... groupies (merde, pas encore !) sortir du lot pour m'arracher -ou du moins essayer- des bras de la grosse brute. Cette dernière, toutefois, me tient fermement et refuse de me lâcher. Arceus sait pourtant que je me débats comme un beau diable pour échapper à ses griffes, mais la bougre est vraiment costaude. Pitié, à l'aiiiide ! Mes os vont finir par broyer, à force !
Je me sens enfin glisser des bras de celle qui me tenait, mais c'est pour mieux qu'une autre me prenne contre elle et que les autres m'encerclent immédiatement. Là-dessus, sonné, j'ai du mal à bien saisir ce qui m'arrive. Je me sens ramener de tous les côtés par ces fangirls en chaleur desquelles je tente de m'extirper, mais quand un de mes bras finit par se libérer de la prise d'une des furies, il est aussitôt repris par la poigne d'une dizaine d'autres. Je me fais malmener dans tous les sens, et plus je passe d'un coin à l'autre de leur cercle parce qu'impossible de me défaire de leur emprise, plus ma tête tourne et me fait mal.

« Mais... Mais bo-ordel qu'est-ce que je vous ai fa-... AH !.. »

Quand je disais pour rigoler, il y a quelques temps, que les filles s'arracheraient pour moi, je ne pensais pas un mot de ce que je disais, et je n'aurais jamais imaginé que ça pourrait être vrai. À force d'être jeté de tous les côtés et de passer entre leurs mains, l'une des excentriques s'est accrochée à ma chemise. Bientôt suivie par une seconde, troisième, et quatrième, elles s'agrippent tellement au tissu que ce dernier finit par lâcher, et mon vêtement se déchire, me laissant à moitié torse nu. Stupéfait et interdit, une partie de la structure de mon haut ayant été décrochée, je me retrouve projeté au sol, priant pour que toute cette machination cesse. Du regard, je cherche le Shimomura en l'appelant, désespéré par cette situation. Je n'ai jamais demandé à ce que tout ceci se produise, et surtout pas devant lui. Je regretterai presque de m'être acharné autant pendant trois ans si c'est pour, en retour, 'bénéficier' d'un succès qui se retourne au final contre moi.

« ARRÊTEZ ! Vous ne voyez pas que vous l'étouffez ?! »

Ce hurlement aussi strident que soudain, arrive pourtant, miraculeusement, à faire stopper les hystériques dans leur folie. C'est une autre fille avec une queue de cheval, d'à peu près mon âge ou celui de Natsume, qui se crée une place dans le cercle en écartant les autres, avant de me toiser quelques instants. Intrigué par cette apparition spontanée mais qui a eu le mérite de calmer ces harpies, je lui offre un regard reconnaissant. Doucement, elle me tend une main que je ne saurais lui refuser. La prendre est un risque, mais comme elle a réussi à apaiser leurs hormones, je la prends, un peu hésitant, mais ignorant à la fois l'alarme qui a commencé à s'enclencher dans ma tête.

« De toute façon... Il est à moi ! »

QU-...!
Sans que je capte encore quelque chose à la logique de tout ceci, je me sens attiré par la fille en question que je croyais détentrice d'un peu de bon sens, avant qu'elle ne me voler un baiser, en ressentant sa prise contre moi. Abasourdi, je lui donne un coup au ventre qui ne la fait pas reculer d'un pouce. Elle s'est emparée de mes poignets, et, pris au piège par une force que je ne soupçonnais pas, tout mon être s'active pour qu'elle s'en aille et disparaisse de ma vue. Toutefois, ses complices m'ont fatigué, et elle est si résistante qu'aucun de mes mouvements n'arrive à l'éloigner.
Natsume, au secours !

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Natsume Shimomura
Modératrice en Chef
Natsume Shimomura
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Âge du personnage : 19 ans
Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences
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Wakagi
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptySam 15 Oct 2016 - 13:46



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Averto:

On ne pourra pas dire que Natsume est particulièrement bien élevé, ou en tous cas qu'il a le monopole de la politesse. Il n'irait pas le prétendre, d'ailleurs, il avait suffisamment de recul sur lui-même pour être au courant de ceci. Pour cette raison, il n'aurait pas eu l'arrogance de donner de vraies leçons en la matière à quiconque sur ce sujet, particulièrement car il n'avait lui-même pas toujours été un exemple. Mais en revanche, cela ne l'excluait pas de juger qu'il y avait des limites à ne pas dépasser avec les autres. Peu importe les quelques « errances » qu'il avait eu au début de son adolescence ; il n'avait jamais été aussi incorrect. Enfin, il estimait qu'être un peu rude et désagréable n'était rien à côté de ce qu'il qualifierait presque d'une agression. Quoique non, pas 'presque', il le ferait sans hésitation, même si la partie raisonnable de son cerveau était au courant qu'il exagérait au moins un peu. Mais de toute manière, il avait bien l'attention de faire oublier au plus âgé ce léger désagrément ma foi peu important. Et si il avait appris une chose sur Samaël au fur et à mesure de sa relation avec lui, c'était qu'il n'était pas difficile à contenter ; un peu d'affection et de la nourriture, et le tour était joué. En un sens, il n'avait pas trop à s'inquiéter, comme ça.
D'ailleurs, ses piques répétées paraissaient avoir au moins un peu détendu l'autre, au vu du rire qui résonnait dans l'air, ce qui était d'ailleurs toujours un plaisir pour ses oreilles, et cela acheva de le rassurer. Bon, il n'avait pas mal pris son intervention, du coup. L'asiatique devait avouer qu'il aurait été bien embarrassé si jamais le compétiteur avait voulu se débrouiller seul ; le vexer n'était pas l'intention. Enfin, « l'intention »... Il n'aurait pas pu dire si c'était davantage celle d'éloigner de cette chose immonde de son copain ou si c'était pour mettre un terme à la sensation désagréable dans sa poitrine. De toute façon, il ne voulait pas s'en rappeler. Il allait déguster une bonne crème glacée avec lui, et ce serait tout. Crotte de bique.

Dès lors qu'on lui confia son cornet, qu'on ne vous représentera au vu du fait que Samaël l'avait déjà fait il y a peu. Sauf si savoir qu'il avait pris le temps de faire ajouter du coulis de fruits rouges et des morceaux de noisette vous paraît indispensable. Absolument pas ? C'est bien, c'est le but. Inutile, également, d'expliquer à quelle vitesse il s'était jeté sur sa glace, comme si un trou noir s'était abattu sur le cornet glacé. Peu importe à quel point il en mangeait, il ne s'en lasserait jamais. Même si il n'avait jamais compris pourquoi le goût était à ce point apprécié de son palais, il s'en fichait pas mal. Même si il aurait préféré un glacier artisanal, celui-ci faisait l'affaire. Il était difficile de faire détester une crème glacée à Natsume, de toute manière, hormis en commettant un affreux crime culinaire. Et ce n'était pas vraiment le cas. D'ailleurs, il mangeait tellement rapidement et goulûment qu'il n'avait pas remarqué les quelques restes de framboise sur ses lèvres.
L'énolian, visiblement non. Pas trop étonnant vu sa tendance à le stalker des yeux, mais bon, il avait tout de même été surpris lorsqu'il avait posé sa main sur sa nuque pour l'embrasser spontanément. Il cligna des yeux brièvement, ne s'étant pas attendu à ça, et fut surtout rendu perplexe par la froideur qu'il ressentait. Bah, vu ce qu'ils avaient mangé, ce n'était pas étonnant, en fait. Néanmoins, il le constata davantage lorsque la langue de l'aîné caressa ses lèvres et qu'il s'amusa à les mordiller. Si en temps normal il se serait surtout laissé fondre pour profiter du moment, une sensation en particulier avait attiré son attention.
Glag ! Mais c'est froid, il pouvait pas attendre ? Enfin ça me dérange pas, mais-euh, je veux dire, on est en public, quoi... ! Roh et puis je vous emmerde !
Tandis que la joueuse se facepalme de ce tsunderisme qui ferait grogner n'importe quelle personne à peu près censée et dont la tolérance ne serait pas illimitée face à ce type de comportement, l'autre jeune adulte (un petit applaudissement pour la joueuse qui a encore du mal avec ce terme) s'était détaché, l'air aussi niais que d'ordinaire, sinon plus. L'éleveur leva les yeux au ciel sans vraiment le penser, d'autant plus que vu qu'il avait répondu quasiment instantanément et instinctivement, il n'aurait pas pu prétendre que cela lui avait déplu. Enfin, sans savoir que personne ne le croirait.

Néanmoins, contrairement à ce qu'il aurait pu croire et espérer, ils ne seraient pas laissés tranquilles de suite. Loin de là, même. Alors qu'il s'apprêtait à répliquer quoi que ce soit qui aurait pu lui permettre de caser son habituel air narquois et avoir l'air d'être plus sûr de lui qu'il ne l'était vraiment. Il n'en aurait pas l'occasion, vu que quelqu'un venait de tapoter l'épaule de son copain pour attirer son attention. Natsume plissa les yeux ; il ne l'avait même pas vu arriver. Sûrement parce qu'il était occupé par autre chose, tiens. Et la menace de mort portée par le lapin sur la joueuse si jamais elle l'enfonce encore un peu plus me pousse à expédier la suite. Enfin, il regretterait vite cette demande, de toute manière.
Il aurait dû se douter que quelque chose allait mal se passer dès que ses yeux avaient remarqué le magazine que tenait... Le mélange entre un Lippoutou et un Mackogneur ? L'asiatique n'aurait pas pu dire quoi exactement, enfin il s'en fichait un peu. Il se demandait néanmoins ce qu'elle leur voulait, d'ailleurs, et la réponse arriva bien plus vite qu'il ne l'aurait aimé. Il aurait préféré n'importe quoi, mais il ne se serait pas attendu au cri qui lui perça les oreilles et lui fit fermer les yeux par réflexe.
... Nié ?
Grave erreur, puisqu'au moment où il faisait cela, son petit-ami était déjà emprisonné par les bras un peu trop puissants du pot de collé, ce qui fit écarquiller les yeux au plus jeune. Il serait bien intervenu sur le moment en fait, mais il n'en avait pas eu le temps. Il avait sans doute trop compté sur la solitude cette autre agresseuse pour se douter de la horde de harpies qui allait débouler ici pour malmener le nounours. Tout compte fait, il aurait dû réagir avant, maintenant qu'il était dans une situation pareille.
C'est quoi ce... ?!

« Harpies » serait un terme trop poli pour définir ce qui venait de surgir. Un peu révulsé par ce qui se produisait sous ses yeux, il n'avait pu qu'être spectateur par le spectacle grotesque qui se déroulait. La colère avait alors surgi aussi brutalement que puissamment, de telle sorte qu'il avait senti tous ses membres se tendre et chacun de ses poils (ce qui ne faisait pas grand chose hormis du duvet m'enfin là n'est pas le sujet) se hausser sous le coup du dégoût. Là, c'était bien, bien, trop loin pour que son seuil de tolérance ne soit pas largement dépassée. Dès lors qu'il avait vu la chemise de son petit-ami partir, il avait compris qu'il faudrait qu'il utilise les grands moyens, bien que ses principes lui commandaient d'ordinaire le calme et la raison. Une main levée sur une de ses pokéballs, il commençait déjà à élaborer un plan pour faire vivement regretter à ces imbéciles ce qu'elles étaient en train de faire. Les sourcils froncés, les dents serrées et le regard assassin, il avait déjà fait un pas ; en fin de compte, peut-être allait-il simplement improviser... Ça ne l'aurait pas tant dérangé que ça. Non, là, il avait juste envie d'en remettre quelques unes à leur place. Si il avait eu une des bombes à fumées d'Athéris sur lui, il ne se serait peut-être pas trop gêné. Mais il allait falloir agir par lui-même.
À peine avaient-ils fait un pas qu'une voix plus forte avait retenti, sommant les dindes d'arrêter leur massacre. Méfiant, le Shimomura resta suspicieux, étudiant du regard la nouvelle venue avec un regard qui ne laissait passer aucune trace de soulagement. Celle-ci venait néanmoins peut-être arrêter ce qui se passait, et au vu du 'calme' qui avait suivi son cri, elle avait sûrement un lien avec les autres pouffes. Avec un peu de chance, l'asiatique n'aurait pas forcément besoin d'en arriver aux grands moyens, peu importe à quel point cela le démangeait. Ce ne serait pas le cas, néanmoins, et il allait très vite regretter cet instant d'hésitation. La phrase qu'il avait entendu lui avait déjà suffisamment donné des envies de crime comme ça.
... Comment à ça, 'à moi' ? Oh non, ne me dites pas que-

C'est sous ses yeux médusés que la jeune femme vole un baiser à son petit-ami, et les yeux du scientifique s'écarquillent plus qu'ils ne l'étaient déjà. L'Enodril se débat, mais ce n'est apparemment pas suffisant, et cette vision lui retourne l'estomac. Le dégoût et la colère lui prennent les tripes d'une manière si brutale qu'il ne se rend pas compte que cette situation lui dit bizarrement quelque chose. Dès lors, son corps bouge de lui-même. Il relâche les deux sphères bicolores qu'il s'apprêtait à libérer tout à l'heure et s'avança à pas rapides vers ce qui lui donnait tant envie de recracher le contenu de ses intestins.
Saisissant avec une brutalité non retenue la responsable par le col, il l'avait éloigné sans attendre. Le coup était parti seul. Sec, et vif, il n'avait pas cherché à retenir la force qu'il avait mis dedans ; son genou était venu se percuter violemment contre le ventre de l'imbécile, avant qu'il ne profite de sa prise sur son cou et de l'élan donné par son pied pour l'envoyer rouler pathétiquement sur le sol. Le regard assassin, les doigts tellement serrés qu'on aurait pu dire sans honte qu'il n'aurait pas été gêné par le fait d'éclater quelque chose dans sa paume, il ne se contrôle plus.

Il en faut énormément, pour amener Natsume à ce genre d'extrême. On peut lui reprocher de s'agacer, de se frustrer ou de perdre vite patience, mais personne ne pourrait l'accuser de vraiment se mettre en colère. Les petits cris de protestation et d'indignation, ce n'était rien. Rien comparé à ce qu'il ressentait actuellement et qui l'avait poussé à faire ce qu'il se retenait de faire par principe en permanence. Et le pire, c'est qu'il ne ressentait aucun regret, à l'heure actuelle. Pas de satisfaction toutefois, d'apercevoir la jeune femme au sol, amochée par l'attaque qu'elle vient de subir. Juste un mépris si intense qu'il transparaît dans tout son regard et dans son langage corporel. Car ses membres ne tremblent pas sous l'effet de sa fureur, et il ne crie pas : il semble même perdu dans une contemplation glaciale de ce qui l'entoure. Les regards stupéfaits des quelques passants et les murmures progressifs qu'il entend ne le sortent pas de son état à la limite de l'inconscient.
Il ne cille même pas lorsqu'il voit les 'amies' de sa victime pousser des cris d'horreur et chercher à s'approcher pour riposter. Tout au plus, il déplace ses yeux vers les formes en mouvement. En apercevant l'Empiflor qui barre le chemin d'une des protagonistes par une liane et un regard qui ne laisse passer aucun doute sur son potentiel offensif, Natsume se permit un rictus aussi mauvais que mesquin. En même temps, il avait décroché son manteau pour le mettre sur les épaules nues du plus âgé, étrangement calme, l'air de rien, comme si il prétendait ne pas réaliser ce qu'il menaçait sans le dire.

« Je ne vous conseillerai pas de vous approcher de trop. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas nourri, après tout, et il a un certain goût pour les déchets. »

La menace était fausse évidemment, mais ça, elles n'avaient aucun moyen de le savoir, et il remercia Shoichi de son jeu d'acteur. D'ordinaire, l'Empiflor était surtout paresseux et désintéressé par tout ce qui se passait, mais il se révélait diablement utile lorsqu'il comprenait que son éleveur avait besoin de lui. Et apparemment, ça marchait plutôt bien : les groupies reculèrent brusquement, effrayés par le pokémon dont s'échappait une odeur particulièrement nauséabonde. Oh. Apparemment, Shoichi s'était même donné la peine de produire une petite quantité d'acide pour les effrayer davantage ; il avait le sens du travail bien fait, au moins. Derrière elles, une Mygavolt cracha une grosse quantité de toile vers les jeunes filles groupées, s'assurant ainsi qu'elles restent collées les unes aux autres. Satisfait de ce qu'il voyait, Natsume retourna son attention vers la dernière, plus tranquille maintenant qu'il savait cette partie-là gérée.

« Akane, Shoichi, faites-moi plaisir, montrez-leur ce qu'on fait aux cafards. Et n'oubliez pas celle-là, je veux une double dose pour sa sale gueule de morue. »

« Celle-là » cherchait justement à s'enfuir, consciente que les choses se mettaient à tourner au vinaigre pour elle et les autres harpies. La toile que la Mygavolt lui jeta aux pieds suffit toutefois à arrêter sa fuite et à la faire trébucher lamentablement au sol. Calmement, il prit son temps pour aller vers elle alors que les lianes de l'Empiflor terminaient de les envelopper de la toile d'Akane. En s'agenouillant, il se pencha nonchalamment et releva le visage de la coupable en attrapant ses cheveux sans douceur. Remerciant la rudesse et la froideur naturelle de son regard qu'il avait appris à maîtriser grâce à l'entraînement d'Athéris, ses paroles semblaient d'ailleurs proches de celles du sifflement d'un serpent prêt à mordre.

« Maintenant si je t'aperçois de nouveau, je te fais ravaler ton bras jusqu'à ce que tu le sortes de ton cul, c'est compris ? Un bon fisting inversé, ça devrait calmer tes hormones de petite pute en chaleur. »

Il la relâcha sans plus attendre, et laissa à l'Empiflor le loisir de saisir cette dernière pour la mettre où il le voulait. Shoichi se permit même un gloussement amusé en se permettant de faire pendouiller le dernier cocon de soie à visage et poitrine découvertes sur ce qui semblait être un balcon. En jetant un dernier regard méprisant à ses victimes du jour, le soigneur fit disparaître le rictus de son visage, remplacé par un air neutre qui témoignait en partie de l'apaisement temporaire de sa colère. Son ton sec ne racontait toutefois pas la même histoire.

« La beauté du truc, c'est que vous allez rester coincées là-dedans pendant plusieurs heures : ça vous donnera peut-être l'occasion de réfléchir à un plan pour que je ne recroise plus jamais vos gueules au cours de votre vie de merde. »

L'asiatique se retourna sans plus attendre après avoir rappelé ses deux compagnons, et après avoir jeté un regard à l'état de son copain, poussa un profond soupir. Il n'y avait plus grand chose à faire, à ce stade : cette sortie était définitivement ruinée et il fallait qu'ils rentrent. Même si cela ne lui faisait pas plaisir, il ne s'imaginait pas repartir dehors, à ce stade. Il libéra son Alakazam et saisit la main de Samaël, avec une certaine fermeté mais pas sans douceur, en partie à cause du reste de tension qui le parcourait.

« On rentre. De toute façon, t'as besoin de te changer, je crois. »

Et de rester loin de ces tarées, aussi.
Remerciant la beauté du pouvoir de la téléportation, ils furent en un rien de temps parvenus dans le salon de chez Faust. L'éleveur laissa son Alakazam partir là où il le souhaitait avant de guider avec douceur le compétiteur vers sa chambre dans un silence pesant. Sur le coup, il aurait sûrement dû parler. Dire quelque chose, quoi que ce soit pour rompre le mutisme qui s'était imposé et ne pas donner l'impression au dresseur qu'il lui en voulait ou d'autres sornettes, mais il avait surtout besoin de faire le point sur ses propres pensées, à l'instant.
De plus, maintenant que son courroux s'apaisait étant donné qu'ils étaient de retour chez Faust et se trouvaient relativement seuls, il se rendait peu à peu compte de ce qu'il venait de faire. Si il ne regrettait pas le coup, que son copain l'ait vu ainsi était une toute autre histoire... Entre la honte de son comportement, de la poussée aussi brutale et acide de jalousie qui avait impulsé ses mouvements et la perplexité face à la situation, il ne parvenait pas à s'y retrouver et évitait soigneusement les yeux de l'autre.

Une fois parvenu dans la chambre, il alla tirer d'un de ses tiroirs une de ses propres chemises avant de retourner près de Samaël et lui faire signe de lever les bras pour qu'il l'aide à se rhabiller. Sans vraiment savoir pourquoi il tenait à l'aider à faire ça, il laissa son regard vaguer dans l'air. Les images de tout à l'heure revenaient encore dans son esprit, comme un disque rayé qui se répéterait indéfiniment, et il ne pu s'empêcher de sentir un nœud de nausée dans sa gorge. Distraitement, une de ses mains s'était mise à faire de légères caresses sur l'un des bras de l'autre, voguant de l'avant-bras aux épaules et au cou sans jamais se fixer. Celle-ci finit par remonter vers le visage du compétiteur pour terminer par caresser avec tendresse l'une de ses joues. Les iris du nippon se voilèrent de tristesse.
Est-ce que c'est ça, qu'il a ressenti, il y a deux ans... ?
Instinctivement, alors que sa contemplation interne le rendait mal à l'aise face à ce qu'il trouvait, son pouce s'était négligemment postée sur le menton du plus âgé. Une nouvelle fois, il se rappelle de l'image de cette harpie qui s'était arrogée le droit de voler un baiser à son copain. L'éleveur ressentit un nouvel élan de frustration et de ce qu'il n'aurait pas osé appeler par son vrai nom, mais dont il connaissant pourtant très bien l'existence, vu qu'il l'avait reproché à de nombreuses reprises à l'Enodril.
Dans ce cas-là, je ne peux plus le lui reprocher honnêtement, ce serait hypocrite, je suppose.

Il aurait aimé avoir la possibilité de se dire qu'il n'avait pas été jaloux ou possessif. Ça aurait été tellement plus simple, au fond. Néanmoins, si il avait pu dissimuler cette connaissance sous un voile de déni après la première emmerdeuse, ce qui venait de se passer était tout autre chose. Et au vu de l'envie qu'il ressentait jusqu'au fond de sa tête depuis qu'ils étaient revenus ici, et même depuis tout à l'heure, il n'y a avait pas de doute à avoir. Pourtant il hésite durant plusieurs secondes, dans un silence presque religieux.
En fait, on est tout les deux aussi stupides l'un que l'autre.
Cette pensée sembla décoincer ce qui le bloquait auparavant. Avec une vivacité qui ne lui était pas habituelle dans ce genre de moments, il saisit la nuque de l'Enodril dans une de ses mains pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Maintenant qu'il l'avait fait, il n'avait pas nécessairement envie de rouvrir les yeux pour s'expliquer, et quelque chose au fond de sa conscience réclamait ce geste avec insistance depuis ce qu'il avait vu tout à l'heure. Voyant qu'il ne le repoussait pas, car il aurait arrêté immédiatement sir c'était le cas, son autre main poussa doucement son petit-ami pour le forcer à finir dos au mur. C'était déjà plus pratique pour lui, puisqu'il pouvait ainsi coller son corps au sien alors que ses lèvres se faisaient plus agressives et passionnées envers celles de l'énolian. Vraiment, l'embrasser aurait dû être la dernière de ses priorités, là. Encore plus quand on considérait que l'aîné venait justement de se faire voler un baiser, ce qui n'était pas exactement l'une des expériences les plus agréables au monde. Mais pourtant, la conscience du Shimomura n'avait pas démordu de ce désir, comme si il souhaitait rappeler sa présence à l'autre pour des raisons qu'il ne parvenait pas encore à identifier. Un bras autour de sa taille, l'autre main perdue dans ses cheveux, il ne se gêna pas pour tour à tour se mettre à mordiller, suçoter et jouer avec ses lèvres, en caressant machinalement le long de ses côtes. Étant donné qu'il ne chercha pas du tout à approfondir le contact, on pouvait en conclure sans trop d'exagération que l'éleveur voulait surtout maintenir le contact avec son copain plus qu'autre chose. Comme si il voulait réaffirmer quelque chose de manière inconsciente.

Néanmoins, il vint obligatoirement le moment où, dans un ralentissement dont le scientifique ne se préoccupait pas forcément toujours, il dû croiser le regard de Samaël et quand ce fut fait, il mit instantanément fin au baiser, reculant son visage en même temps qu'il détournait les yeux, un peu honteux.
J'suis qu'un débile. C'est lui qui a le plus subi, et pourtant c'est moi qui me plaint. Bordel. Je devrais lui foutre la paix, pas lui sauter dessus pour chercher à prouver quelque chose, je vaux vraiment pas mieux.
Il esquissa une expression désolée, avant de soupirer et de reculer d'un pas ou deux. Maudissant son impulsivité et cette tendance naturelle à l'écouter lorsque ses émotions prenaient le dessus, il se força à reprendre un ton sobre, malgré la teinte peinée et hésitante de sa voix.

« Désolé. Pour ce que j'ai fait là-bas, pardon. Et, euh, ici aussi, je suppose. »

Ouais, on aurait du lui donner plus d'une claque, la joueuse le confirme, et il ne serait peut-être pas de si mauvais ton de songer à une exécution aussi brève que rapide, au moins pour assurer la survie de l'humanité. Et on vous donnera des chocolats si vous le tuez, promis.

« Et d'avoir ruiné la journée. J'ai juste... »

Il baissa les yeux brièvement, avant de hocher négativement de la tête. Non, la priorité n'était pas ses sentiments personnels sur le moment, vraiment, il avait déjà été suffisamment exécrable comme ça. Il savait bien ce qu'on pouvait ressentir dans ce genre de cas et lui il... Grah. La personne qu'il allait finir par détester le plus aujourd'hui allait devenir lui-même.

« Ça va, toi ? Tu n'as rien ? »

Par réflexe, il s'était mis à inspecter lui-même, sans se montrer trop pressant, toutefois. Si il s'était blessé et qu'il ne le remarquait que maintenant, il se serait senti terriblement coupable d'avoir préféré laisser sa colère parler plutôt que sa logique. En un sens, c'était déjà fait, au vu du nœud d'anxiété dans sa poitrine.
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Samaël Enodril
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyJeu 20 Oct 2016 - 2:33



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Fuir. Fuir le plus loin possible. Loin de celle qui me retient captive contre elle, malgré mes nombreuses tentatives pour la repousser. Tout me dégoûte. Sa façon d'être apparue, sa possessivité illégitime, son manque de respect, et surtout, ce geste qu'elle s'est permis, alors que je ne lui donnais aucun droit. Alors que je ne la connais même pas. Si mes 'groupies' me connaissent (et encore c'est beaucoup dire) un peu travers de mes magazines, je ne peux pas en dire autant pour leur cas. Je ne connais rien de ces gens qui semblent éprouver pour moi une admiration que je n'aurais jamais oser soupçonner jusqu'à il y a quelques temps. Je ne pensais pas que certains d'entre eux étaient même du genre à violer l'espace personnel de leur idole pour repartir avec un souvenir issu de leur fantasme, ou du moins essayer. Les histoires abracadabrantesques dont j'avais eu vent concernant deux ou trois élites et leurs fans, j'étais loin de me douter que j'allais moi aussi en être victime un jour, et jamais ô grand jamais je n'ai demandé à avoir du succès pour attirer les filles (ou garçons) aux hormones frileuses. Je voulais être reconnu et aimé, certes, mais pas de cette façon. Tout ceci va trop loin pour moi, et je ne suis pas du genre à me vanter de cette popularité. Et dire que j'en entends quelques uns m'envier ! Non, personne, en réalité, ne veut se faire poursuivre par une tornade folle d'hystériques qui ne veulent de toi que l'image que tu représentes, à savoir une célébrité comme elles en rêvent depuis qu'elles sont gamines. Aussitôt que mon visage sera oublié, je pourrai laisser derrière moi cette réputation aussi bénéfique que nocive, et il sera alors peut-être envisageable de sortir de nouveau avec mon petit ami sans que nous ne soyons dérangés par des admirateurs bruyants.

Peu importe mes coups et mes protestations, puisque l'autre pimbêche me retient, allant jusqu'à me griffer la peau pour que je ne bouge pas. Mais je ne peux plus supporter son contact qui me donne une effroyable envie de vomir, et je pense que ça serait d'ailleurs une assez bonne méthode pour l'éloigner vite fait bien fait. Je n'ai heureusement pas à le faire -ça aurait été dommage que toute cette glace finisse ainsi- car je la sens partir d'un mouvement brusque. La pression qu'elle exerçait sur moi était telle que je finis par me retrouver de nouveau par terre, à cracher la moindre trace de sa salive. Je déteste ça, mais je n'ai rien sous la main pour faire passer son baiser immonde qui ressemblait davantage à de l'agression qu'à un véritable acte d'adoration. En relevant le regard, un peu déboussolé mais satisfait d'être enfin libre, vers la jeune fille, je constate que mes prières ont été entendues et que c'est bel et bien Natsume qui est venu à mon secours. Arceus merci, il était temps que le Shimomura réagisse, et je me doute que la scène à laquelle il vient d'assister n'a pas dû lui faire très très plaisir. Je suis bien placé pour le savoir, après tout, puisque c'est une situation qui ne fait que se répéter, inversant cette fois-ci nos rôles. Je me souviens, avec amertume, de la colère que j'avais moi-même ressenti lorsque cette sorcière s'en était pris lâchement à mon copain. Alors je ne vais pas dire que je me réjouis de ce qu'il lui inflige, mais je ne cherche certainement pas à l'arrêter dans sa démarche, m'attendant au pire.

Je peux sentir d'ici toute la fureur qui s'empare de lui et le consume, non pas à petit feu, mais dans un brasier qui se propage à une vitesse hallucinante. Je ne me souviens plus de la dernière fois que je l'avais vu autant en rogne. Probablement que ça ne s'est jamais produit, quand j'y pense. Si l'éleveur s'est sûrement déjà mis dans des colères noires, je n'ai jamais pu en être témoin. Même quand il a perdu la mémoire, son mécontentement était léger, et était plus ou moins dictée par une certaine peur. Mais là... C'est une affaire plus épineuse. Même moi, qui n'ai rien à craindre du lapin, reste où je suis. Il ne m'effraie pas. Je le connais et l'aime bien trop pour ressentir quelconque frayeur à son égard. Je sais comment il est, et je me retrouve tout aussi surpris que pantois face à l'aura sombre qui se dégage de mon petit ami. Je ne suis guère étonné qu'il se comporte comme tel, mais je n'aurai pourtant pas cru un jour que la jalousie pourrait à ce point le faire sortir de ses gonds. Ses prunelles noisette que j'aime tant, et dans lesquelles j'ai l'habitude de voir de la tendresse, sont aujourd'hui teintées d'un voile froid et dangereux. Je suis peiné de le voir dans cet état, mais mon corps refuse de bouger pour même tenter de le raisonner.
Les complices de ma 'violeuse de bouche' se rapprochent un peu, intimidées par Natsume mais se méfiant à la fois, pas encore prêtes à abandonner tout à fait. Pour leur amie à terre ou moi, j'ignore quelle est leur plus grande motivation. Mais celle du japonais l'emporte largement, et la présence d'éclairs dans son regard ainsi que celle de son Empiflor en disent assez sur ses intentions. Je crois qu'il a l'intention de leur faire payer pour ce qu'elles ont fait. Ce qu'elles m'ont fait ; et c'est idiot, mais je réalise encore un peu mal que Natsume ait pu se faire submergé par la jalousie au point d'en arriver à de telles extrémités. Je pensais être le seul à exploser de cette manière quand on approchait d'un peu trop près mon copain. Je remarque seulement maintenant que le nippon n'est peut-être pas si différent de moi, finalement... Sans savoir si ce fait devrait me rassurer ou m'inquiéter davantage.
Et je sais que la situation est grave lorsque le Shimomura pose son manteau noir sur mes épaules. Il ne fait pas assez froid que je m'en rende compte plutôt, mais j'avais presque oublié pendant un instant ma chemise brutalement arrachée. Les yeux écarquillés, je fixe la cape qu'il vient de m'offrir temporairement, ébahi. Je peine à le croire... La si précieuse cape que Natsume ne quitte plus depuis qu'il est revenu... Ce manteau -qui lui donne un certain charme, je vais pas le nier- est apparu pendant qu'il était amnésique ; et pour une raison inconnue, il ne s'en sépare jamais, et semble même l'aimer un peu trop. Même à moi son emprunt est si difficilement négociable que je viens à légèrement rougir qu'il ait pu me la passer.

Son avertissement, aussi froid soit-il, je sais qu'il ne la mettrait pas à exécution. C'est même impossible pour Shoichi. J'ai appris à connaître la plante carnivore, malgré les souvenirs que ce dernier a fait revenir la première fois que je l'ai vu, et je sais qu'il ne digère pas les humains, même qu'il ne les aime pas en tant que nourriture. Je dois avouer toutefois que le Pokémon comme le dresseur sont très convaincants, et même un aveugle saurait percevoir la vague d'hésitation et de frayeur qui entourent les fangirls dégoûtantes. Mais comme si la plante ne suffisait pas, la Mygavolt de l'éleveur prend part elle aussi à sa vengeance et emprisonne entre les groupies entre elle grâce à sa toile, que je sais extrêmement collante. Même accidentellement, j'ai eu le plaisir de voir Natsume se retrouver collé entre les fils de son araignée électrique. Il a fallu attendre des heures avant que le lapin puisse s'en défaire, mais ça nous a pas empêché, Faust et moi, d'en rire pendant des jours. Bien sûr, la principale concernée par son courroux, à savoir celle qui s'est littéralement jeté sur moi, n'est pas en reste non plus, et je ne doute pas un seul instant que Natsume lui réserve un châtiment pire encore que celui de ses comparses. Le ton du japonais ne s'est pas adouci depuis tout à l'heure, gagnant même en acidité dès lors qu'il s'adresse à la dernière du lot. Je rentre un peu ma tête dans les épaules, honteux de n'avoir rien pu faire pour empêcher que tout ceci ne se produise. Je devrais peut-être intervenir, cette fois-ci. Ne pas le laisser mener à bien son dernier projet et éviter un massacre. Pourtant, je me couvre un peu plus avec le manteau, ignorant les regards apeurés des passants autour de nous. J'ai l'impression, l'espace d'une seconde, de revoir Athéris plutôt que le lapin pour qui mon cœur bat la chamade. Mais je ne peux pas lui en vouloir. C'est ainsi que lui-même m'a vu le jour où ce fameux incident s'est produit, quand je fus celui qui fulmina de rage en voyant qu'on avait attaqué mon copain. Je comprends mieux son regard attristé à ce moment-là. Je n'ai aucune compassion pour ces folles, mais je n'aime pas voir Natsume dans cet état. Il n'est que la victime des effets que la compétition a eu sur moi. Je me suis comporté comme un imbécile, il y a deux ans. Je me serais permis, tout comme le hérisson, d'arriver à un tel niveau, mais je ne l'ai pas fait car je ne l'ai pas jugé nécessaire. Jamais je n'aurais cru qu'il puisse agir de cette manière simplement à cause de moi. Si je sais évidemment qu'il m'aime, l'imaginer être aussi jaloux m'était impossible. Après tout, c'est de moi dont il s'agit. J'aimerais dire que je ne suis pas rassuré par sa colère, mais... Si trop de possessivité est nocive et que quelqu'un de plus sain, à ma place, l'aurait déjà stoppé, je baisse la tête, penaud d'être rassuré et un peu flatté que mon petit ami ait pris ma défense, aussi rude soit-elle.

… Et aussi vulgaire soit-elle. Bouche bée, j'ai encore du mal à me dire que ces mots sont bien sortis du lapinou doux et affectueux dont j'ai l'habitude. Pas comme si j'étais si surpris, quand je me rappelle comment il était lors de notre première rencontre, cependant cela fait longtemps que je ne l'ai pas entendu être si brutal. Tirant les cheveux de l'autre sans la ménager, le message, aussi tranchant qu'un Scalproie, est clair comme de l'eau de roche. Pour sa cible comme pour celles qui l'entourent et qui ne demandent qu'à fuir, la menace est redoutable, et je le sais capable de la mettre à exécution si jamais l'une d'elles recommençait. J'en vois certaines qui sont au bord des larmes, hochant la tête pour signaler qu'elles sont prêtes à obéir, tandis que d'autres gigotent toujours dans la toile, mortes de trouille. Cela se comprend : si je ne connaissais pas Natsume, il m'intimiderait sûrement aussi. Jamais le biologiste ne pourrait me faire du mal intentionnellement, du moins plus maintenant, alors je me sais en sécurité. Mais... Je ne sais pas. Cela me fait une drôle d'impression, de le voir aussi énervé. Ses gestes violents que je n'aurais jamais cru revoir, je peine à croire qu'il s'agit bien de mon copain. Mais je le connais pourtant sous toutes ses formes, y compris celle d'Athéris. Ce que je vois ne devrait donc pas plus me choquer. Ma poitrine se contracte légèrement. Non, je ne vais pas dire que j'aime particulièrement le voir comme ça. Je n'aurais pourtant aucune leçon à lui donner. Je ne peux qu'observer, non sans une once d'inquiétude. On dirait un mélange humain de Hatori et Byakuran.
Enfin, il relâche sa prise et la laisse aux soins de Shoichi, qui semble déjà s'amuser de faire peur à celles qu'il retient entre ses lianes. Toujours aussi sèche et cassante, la voix de l'éleveur s'élève une dernière fois contre les adolescentes en leur imposant une ultime réprobation qui se fait parfaitement entendre par les auditrices, à présent plus ou moins calmées grâce à l'intervention rapide de Natsume. Ce dernier revient vers moi et jauge mon état pathétique avant de soupirer. C'est presque étrange de voir à quel point ses iris changent instantanément d'expression dès qu'il me voie. Tout de suite disparaît cette lueur d'irritation pour en laisser une plus douce se faire une place. Sans rien ajouter à ses propos, je me vois obligé d'admettre qu'il a raison. Quand bien même j'aurais voulu encore me balader avec lui, l'heure n'est définitivement plus à la promenade, et j'ai besoin de me mettre quelque chose sur le dos. Je ne serais pas contre de garder sa cape encore un peu, mais il faut de toute façon que je me remette au moins un nouveau t-shirt ou n'importe quoi pour remplacer ma chemise déchirée. Alors en portant un dernier regard empli de jugement vers celles qui m'ont attaqué, je le suis sans plus attendre et il nous téléporte sur-le-champ à l'aide de son Alakazam.

C'est ainsi que nous nous retrouvons chez Faust, ou plus précisément, dans son salon. Dans un silence religieux, le japonais me guide dans les escaliers pour monter à l'étage et m'emmener, je le sais, dans sa chambre où je sais que quelques affaires à moi doivent encore y traîner. Il fallait bien, à force, qu'un tiroir spécial soit aménagé pour moi dans la commode du nippon. Toutefois, ce n'est pas de mon compartiment qu'il tire une chemise. Toujours muet face à lui, je m'exécute quand il m'aide à me rhabiller, me disant que c'est probablement un moyen de le rassurer. Mais c'est bien ce que je pensais : c'est son odeur que je sens sur le tissu, et non la mienne. Un détail qui, je crois, lui tenait particulièrement à cœur après ce qui vient de se produire, et dont je ne vais pas me plaindre. Ce qui me perturbe, c'est son regard perdu, et ses gestes qu'il ne semble pas tout à fait maîtriser. Je baisse légèrement les yeux, encore honteux de ce qui s'est passé, et ne réagis pas face à ses caresses, aussi plaisantes soient-elles. La tristesse qui voile ses prunelles me déchire. Je regrette tant qu'il ait dû assister à ça, et même y prendre part... Si seulement j'avais su ce qui allait arriver, je ne l'aurais jamais emmené en ville. Mais j'ignorais moi-même l'étendue de mon ascension au sein de la compétition ; une remontée spectaculaire qui a provoqué un effet insoupçonné, mais dont je me serais bien passé. Son pouce sur mon menton, je l'observe, essayant de deviner à quoi il pense. Sans doute à des choses peu agréables, vu l'expression qu'il prend. Ce n'est pas tout de suite qu'il va oublier ce que ces filles ont fait, et plus particulièrement le geste effronté de l'une d'elles. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il m'embrasse.
Vif, Natsume me rapproche de lui en portant une main à mon cou, afin de saisir mes lèvres, comme j'ai fait pour les siennes tout à l'heure. Je ne vais pas chigner, aussi surprenant son mouvement soit-il, et me laisse guider contre le mur vers lequel il me pousse. Je crois comprendre sa motivation, toutefois, elle continue de me surprendre. Il veut faire comme moi il y a deux ans : être sûr d'enlever toute trace de l'incident par ses propres moyens, pour clarifier sans doute mon appartenance à lui. Pourtant il est si... ardent, contrairement à sa tendresse habituelle. Je ne le repousse pas, évidemment, mais je suis déconcerté de toute la vigueur qu'il met. Mordillant et jouant avec mes lèvres, j'ai presque le souffle coupé de cette soudaine fièvre. Plus passionné, semblant plus désireux aussi, ma poitrine s'en retrouve chamboulée, battant de manière plus forte qu'ordinaire. Son corps contre le mien et les caresses qu'il me procure n'arrangent rien. J'ai soudain chaud, même si je sais, au fond, que ce n'est pas pour rien qu'il fait ça, et qu'il ne compte pas aller plus loin. Ce n'est pas son but à l'instant présent, et peut-être que j'aurais répondu à son baiser avec la même fougue si je ne me doutais pas qu'il était encore tracassé et frustré par la scène de tout à l'heure ; car sa frénésie m'enflamme, c'est un fait. Oui, j'aurais sûrement été plus réactif si je n'avais pas moi-même honte.

Ça aurait sans doute été plus simple que nous continuions, sans nous préoccuper de ce qui suivrait une fois que nous aurions rompu le contact. Mais il fallut bien un moment donné nous arrêter et faire face à la réalité. C'est le Shimomura qui coupe le lien le premier, reculant même de quelques pas, comme s'il venait de faire une bêtise. Il semble regretter. Notre baiser n'y est pas innocent, et probablement qu'il se rend compte que maintenant de la précipitation dont il a fait preuve. Je ne lui reproche rien, bien sûr, ayant plus profité qu'autre chose, mais c'était si brusque de sa part que je me posais moi aussi des questions. Et si je ne serais pas contre non plus les chocolats offerts par la joueuse, loin de moi l'idée d'exécuter mon copain, au contraire. Je m'en doutais, qu'il finirait pas s'en vouloir. À sa place, je l'avais moi aussi cruellement déploré, mon comportement. Mais ce n'est pas à lui de s'excuser. Il n'a fait qu'agir en conséquence, et je serais assez hypocrite de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Je ne voulais pas en arriver aux grands moyens, mais je n'aurai plus eu le choix, si ça partait définitivement trop loin ; la preuve, je n'ai pas retenu mes coups lorsque l'autre m'a embrassé sans mon accord, j'étais juste déboussolé, et mes muscles se sont montrés plus faibles que d'ordinaire. Mais il ne demande pas seulement pardon pour ce qu'il a fait à Amanil. Je ne comprends qu'après plusieurs secondes qu'il me parle également du baiser brusque qu'il m'a donné. Je soupire brièvement, voulant le contredire.
Par Arceus, il ne va quand même pas me présenter des excuses pour m'avoir bécoté ! C'est bon, il m'a pas violé, non plus !
Je l'aime, mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie parfois de lui donner des coups sur son crâne de piaf. Il me désespère, parfois. Si je n'ai pas refusé son approche, cela voulait bien dire quelque chose, et je pensais qu'il recevrait le message. Mais apparemment, il va falloir que je le rassure sur le fait que je ne suis pas traumatisé à vie parce qu'il a eu une crise de jalousie -pour laquelle je ne peux pas l'incriminer- et qu'il n'a absolument rien ruiné du tout. J'aurais dû, dès le début de la compétition, savoir qu'il était toujours plus sûr de cacher ma véritable identité. Derrière un masque, une perruque, un déguisement quelconque. N'importe quoi qui m'aurait permis aujourd'hui de pouvoir me fondre dans la masse sans que je ne me fasse repérer par des hordes de folles. Folles qui lui ont laissé quelques marques de griffures, mais heureusement rien de trop grave ou même voyant. Elles avaient les ongles longs, mais c'est par miracle qu'elles ne soient pas allées jusqu'au sang. Mon copain, qui s'inquiète déjà de mon état, n'aurait certainement pas aimé voir ça. Le pauvre, il se fait tant de soucis pour moi... Mais je ne suis pas plus à plaindre que lui qui a dû assister à un numéro peu réjouissant. Je secoue donc la tête pour le désapprouver et en même temps lui répondre pour signaler que je n'ai aucune blessure. Doucement, je prends ses poignets entre mes mains.

« Ce n'est pas ta faute. Tu n'y es pour rien dans cette histoire. »

Non, je suis l'unique responsable du carnage qui n'a fait que s'aggraver à mesure que les minutes s'écoulaient. Je ne suis, pour elles, qu'une image à idolâtrer, pour divertir temporairement leur vie. Si même jamais certaines ont des posters de moi dans leur chambre, je sais qu'elles finiront par les jeter tôt ou tard, quand je n'aurai plus la notoriété qu'on aura cessé de m'offrir. Mais Natsume... Il m'aime pour ce que je suis réellement (j'savais bien que les jap' étaient scatophiles), je suis assuré, maintenant, de ne plus être assailli par une bande d'écervelées tant qu'il sera avec moi pour dire au monde entier que c'est à lui seul que mon cœur appartient. Même s'il doit subir à cause de moi des visions plus qu'affreuses.
N'arrivant pas à le regarder complètement en face, mes yeux s'abaissent légèrement avec tristesse, et ma voix faiblit un peu.

« Je n'ai jamais demandé à ce que tout ceci se produise, et encore moins que tu y assistes. Pardonne-moi, c'était vraiment pathétique. »

'Pathétique', oui, c'est bien le mot qui définirait tout le ridicule dont il a été témoin. Un mot qui me définirait également à l'heure actuelle, tant j'ai l'air grotesque. Un copain inutile qui ne sert qu'à être protégé parce qu'il est pas fichu de se débrouiller tout seul et de se débarrasser de fangirls insupportables. Ou parce qu'il aime un peu trop se tranquilliser en voyant l'état de rogne dans lequel son petit ami se trouve lorsqu'il est entouré d'adolescentes hormonales. Je n'ai aucune fierté. Savoir que le Shimomura est prêt à tout pour s'affirmer en tant que mon petit ami... Dans la mesure où je ne parle évidemment pas de façon malsaine, que l'éleveur se manifeste autant, pour alarmer celles qui voudraient m'approcher de trop près, ne me dérange nullement. Alors il n'a pas à culpabiliser pour avoir agi de la sorte.

« Et je... Je ne peux pas t'en vouloir pour ta réaction. Après tout, je n'ai pas été franchement mieux, l'autre fois... »

Ça, je crois que même une amnésie ne pourrait me le faire oublier. J'en frissonne presque rien qu'à l'évoquer de nouveau, mais les images mentales, malheureusement, sont si fortes que j'ai l'impression de revoir la scène se dérouler comme elle l'était il y a deux ans. Ce fameux jour est apparu seulement un mois environ après que nous nous soyons mis officiellement ensemble. Une belle occasion, donc, pour lui avoir montré quel fooormidable et meeerveilleux copain j'étais et qu'il n'avait aucun regret à avoir. Haha. J'ai toujours essayé, depuis le premier jour, de me montrer gentil et patient avec lui. Ma récompense, la plus belle de toutes, a été de voir mes sentiments réciproques. J'étais si heureux que je n'avais pas encore réalisé tout ce que ça impliquait. J'ai mis un peu de temps à réaliser aussi que nous étions finalement un 'couple'. Et pourtant... Je crois que rien, pas même gagner la compétition, n'aurait pu me faire plus plaisir. Je voulais toujours montrer à Natsume mon côté doux et affectueux, celui qu'il méritait d'avoir et par lequel il était tombé amoureux de moi. Mais il a suffit seulement qu'un mois plus tard une cougar décide de jeter son dévolu sur le... mon Shimomura et que le masque du tendre nounours ne vole en éclat devant lui. Une situation que je regretterai à jamais de ne pas avoir su maîtriser correctement, et d'avoir laissé ma rage exploser. Ce que je regretterai moins, en revanche, ce fut ce qui se passa quelques jours après ; à savoir non pas notre dispute, bien sûr, où j'étais particulièrement arrogant, agaçant, entêté et irrespectueux, mais le baiser auquel il a eu droit pour ne plus qu'il repense à cette cliente décérébrée.
Et comme cette fois-là, il n'est pas anormal que le nippon ait voulu passer ses lèvres sur les miennes après avoir vu que l'autre les avait 'souillées'. En rougissant légèrement, j'esquisse un petit sourire, avant de me jeter sur lui et de le serrer dans mes bras. Ces derniers viennent l'entourer tout à fait, laissant mes mains caresser son dos, sa nuque, et passer distraitement sous sa chemise pour sentir la chaleur de son corps sous mes doigts. Ma tête, quant à elle, se cale sur son épaule, où je peux sentir, au creux de son cou, cette odeur que j'aime tant.

« Mais tu... tu es mon petit ami, tu sais ? Je... Je n'suis jamais c-contre un peu de vivacité de t-ta part... »

S'il a vraiment peur de me gêner avec ça, alors autant que je lui dise. À dix-neuf et dix-huit ans, je crois qu'il peut se permettre ce genre d'action, même si la cause n'est autre que la jalousie. Une jalousie mêlée à du désir, car c'est aussi ce que j'ai ressenti chez lui à son toucher quelques minutes plus tôt, et je sais aussi que le scientifique ne m'embrasserait pas non plus uniquement pour me prouver qu'il existe aussi et qu'il s'agit bien du seul qui puisse saisir mes lèvres comme il a l'habitude de le faire. Ou plus brutalement, en l'occurrence. Mais je veux juste lui faire comprendre, qu'à l'inverse, j'accepte toute forme d'affection provenant de lui, surtout quand je le sens aussi spontané. Car ses baisers, quels qu'ils soient, sont bien les seuls à être légitimes pour moi.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyJeu 20 Oct 2016 - 16:59



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Aujourd'hui n'était pas vraiment la journée la plus intelligente de sa vie, vraiment. Déjà, maintenant qu'il se calmait peu à peu, il se rendait compte qu'il avait peut-être excessivement réagi. Être énervé était quelque chose, mais laisser ses nerfs craquer aussi vite était quelque chose dont il n'était pas fier. Pour Natsume, après tout, l'important est d'être toujours capable de se contenir, en tout particulier quand il s'agit de colère. Là, en revanche, c'était un échec, et il n'avait pas osé regarder son copain dans les yeux au moment des faits, étant donné qu'il savait ce qu'il risquait d'y trouver. Peu importe à quel point il tournait les faits dans sa tête, la réalité des choses était là. Il aurait bien aimé retourner dans le passé pour tempérer ses gestes, mais étant donné que la science ne le permettait pas encore, c'était peine perdue. Il savait bien que l'autre ne lui tenait pas vraiment rigueur de sa colère (il le lui aurait reproché, si c'était le cas) ni de sa brusquerie, mais cela ne l'empêchait en rien d'avoir honte de ce qu'il considérait comme une immaturité très forte.
Il ne savait pas à quoi s'attendre, pour être honnête. Samaël aurait eu tous les droits de se senti au moins offusqué par le comportement de son petit-ami, et c'était aussi en partie par crainte de ce qu'il dirait que Natsume s'était reculé aussi vivement. Pas tellement par dégoût ou quoi que ce soit d'autre, vu que étant donné l'état leurs respirations et de la chaleur qu'ils ressentaient tous les deux, ils ne pouvaient pas nier avoir entièrement détesté le moment non plus. Le souci était tout autre, et bien plus important que ce que son cerveau lui avait dicté de faire. L'éleveur n'aurait pas vu le souci de s'excuser, mais néanmoins, il n'eut pas l'occasion de le faire davantage. Après avoir hoché négativement de la tête,  le compétiteur avait déjà saisi ses poignets entre ses mains. Perplexe et pas franchement à l'aise par le fait d'être retenu alors qu'il aurait bien aimé disparaître, son regard se mit à fuir automatiquement.
Pas sa faute... ? Ah. Il n'était pas vraiment d'accord, en fait. Il n'avait certainement pas poussé les hystériques vers l'aîné, mais il n'avait pas réagi comme un adulte. Il n'avait pas l'arrogance de se croire mature, mais il aurait au moins aimé croire qu'il avait un peu progressé, depuis les années où il laissait perpétuellement parler sa frustration et sa rage. Visiblement, il s'était fourré le doigt dans l’œil jusqu'au bout du crâne, aussi dégoûtante que soit cette image mentale.

L'air triste du dresseur l'empêcha néanmoins de continuer à se flageller éternellement, car juste apercevoir une expression triste sur son visage avait suffi à mettre mal à l'aise le Shimomura. Natsume aurait aimé pouvoir lui faire relever les yeux, lui dire qu'il n'avait aucune honte à avoir, mais il aurait pu difficilement parler, n'est-ce pas ? Il n'était pas vraiment mieux, à l'heure actuelle, et il s'en rendait le compte malgré sa mauvaise foi spectaculaire.  L'utilisation du mot « pathétique » le fit grimacer, tellement il jugeait cela excessif et insultant que son copain se définisse ainsi.
Mais... Mais évidemment que tu voulais pas que ça arrive ! En quoi est-ce que tu es responsable quand t'es la seule victime ?!
Ces mots, alors qu'il les pense, font étrangement écho à un comportement qu'il avait lui-même eu il y a presque deux ans. Pour cette raison, il est incapable d'objecter comme il aimerait le faire, et le rappel lui fait l'effet d'une baffe. Il ne connaît que trop bien la sensation, après tout. La honte, la sensation plus que désagréable que son intimité avait été blessée, et surtout, le dégoût, aussi bien que lui-même que de ce qui était arrivé. La dispute qui avait suivi avait laissé des cicatrices qui avaient mis du temps à guérir, mais qui étaient déjà révélatrices de quelques soucis qu'ils avaient mis longtemps à maîtriser. Leur relation ne pouvait pas être parfaite, après tout, il laissait ce genre de rêves naïfs aux autres. Mais néanmoins, le rappel lui fait l'effet d'une gifle suffisante pour qu'il se taise.
Non, en effet, le compétiteur ne s'était pas comportée d'une manière extrêmement correcte, après cet événement. Natsume avait mis du temps à avaler le fait d'avoir été traité de faible, d'ailleurs, et ça n'avait fait qu'exacerber son dégoût absolu pour le fait qu'on l'aide. Même si il n'en avait pas voulu à son petit-ami, cet accident avait ravivé des craintes et des pensées qui auraient dû être gardées enterrées. Tout cela lui rappelait qu'il ne pouvait pas résolument s'obstiner dans ses positions ou ne pas tenter d'apaiser celles de son copain, sous peine de revivre les mêmes ennuis. Pour une fois, Natsume voulait être un peu optimiste et croire que les progrès qu'ils avaient fait n'étaient pas justes un résultat de l'imagination de son cerveau. C'est pour cela que peu importe ce qui s'était passé avant, il estimait que cela ne le justifiait pas de répéter les mêmes erreurs : tout au plus, cela l'obligeait à être plus raisonné. Et oui, ce n'est pas au nouveau que l'asiatique était très exigeant par rapport à lui-même.  

Néanmoins, voir un sourire se former aussi rapidement sur son visage, si cela lui plaisait, avait au moins le mérite de le surprendre. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que l'autre se jette sur lui pour le serrer entre ses bras, à vrai dire, et il sursauta automatiquement. Que ce soit par l'effet de ses mains qui se baladaient sur son dos, sa nuque ou même plus discrètement sous sa chemise, le Shimomura n'avait pas pu s'empêcher de rougir un peu, parce que mine de rien le contact ne lui déplaisait pas, et devint d'ailleurs beaucoup plus écarlate lorsqu'il se mit à parler. Okay, là, c'était gênant. Un coup de chaud au visage plus tard, et vous comprendrez pourquoi il se mettait subitement à regarder sur les côtés.
Autre sujet. Vite. PITIÉ.

« O-ouais, fin, e-euh, c'est pas très glorieux quand même parce que... »

Oh, bien sûr, il y avait un peu de ça dans ses excuses. Si il s'excusait surtout en grande partie de l'avoir embrassé à cause de la dose d'huile que la jalousie avait mis sur le feu, il y avait également une autre partie de lui qui ne pouvait pas s'empêcher d'être embarrassé par le fait d'avoir peut-être franchi des limites qui n'avaient jamais vraiment été définies. Admettre ceci, néanmoins, était une toute autre affaire qui ne pourrait pas vraiment être abordée maintenant au vu des pensées qui intoxiquaient encore l'esprit de l'éleveur. Pour l'instant, disons qu'il avait ses raisons (idiotes) de penser qu'il valait mieux éviter de déraper, car il n'y rien qu'il aurait détesté davantage qu'être vu négativement par son petit-ami à cause d'un bête manque de retenue. Mais lui dire honnêtement maintenant n'était pas possible, et c'est pour cela qu'il chercha immédiatement à empoigner le taureau par les cornes en abordant la source primaire du souci.

« Je veux dire... J'étais tellement paumé et je... Je n'ai pas réfléchi du tout, et je... C'est pas correct envers toi, même si je-euh, ça m'a pas forcément déplu. »

Euphémisme du siècle. Il se racla la gorge, en essayant d'ignorer le fait que l'autre était aussi proche et que cela rendait cette conversation au moins un peu awkward ; essayer de l'oublier n'était pas vraiment aisé, vu la gaieté de de son petit-ami à ce sujet, qui avait d'ailleurs posé sa tête dans le creux de son cou. Enfin, rien que se rappeler ce qui s'était passé il y a peu suffisait à le ramener sur terre. C'était sec, mais ce n'était pas comme si il pouvait se permettre de tourner autour du pot.

« C'est juste que depuis... Enfin, tu sais, ce qui s'est passé quand j'ai oublié, j'ai... »

Il se pinça inconsciemment l'avant bras gauche, rendu mal à l'aise parce qu'il disait. Néanmoins, il se rappelait bien avoir promis de faire des efforts par le passé, alors il ne se serait pas laissé garder le silence ou toute autre connerie du genre qu'il aurait pu faire il y a deux ans. Le regard baissé vers le sol, sa voix s'était faite moins sûre, plus hésitante.

« C'est stupide, hein, mais je me dis que si tu voulais, ben... Tu pourrais facilement trouver mieux. Quelqu'un qui te fait pas de crises et qui ne te fais pas souffrir, par exemple. Et puis je ne supporte pas qu'on te traite comme ça, alors j'ai vu rouge. »

Ouais, drama alert, tout ça. Il sait bien qu'il exagère, et que ses craintes ne sont pas fondées, mais il y a une différence entre sa logique et ce que son cerveau stupide imagine par lui-même. La jalousie n'est pas une bonne chose, contrairement à ce que pourraient dire des petites écervelées qui n'ont pas conscience de ce que c'est et qui pourtant aiment bien la glorifier sur des posts stupides sur FB (et oui vous en connaissez tous au moins une). Natsume en a bien conscience, et c'est pour cela qu'il veut étouffer cette crainte le plus vite possible, quitte à avouer les anneries qu'il pense ; sa honte se voit d'ailleurs plutôt bien, au vu de l'expression sur son visage.

« Je sais que c'est débile, hein, et que je n'ai pas été raisonnable, mais je... »

Que ce soit en se montrant particulièrement agressif avec les responsables ou en sautant sur son copain sans considérer d'abord le fait de régler leurs soucis, on pouvait dire que oui, son cerveau s'était mis en pause pour laisser parler son instinct. Et si il y a une chose dont Natsume a horreur, ou du moins qui l'effraie de par sa nature imprévisible à faire ressortir ce qu'il garde bien caché, c'est d'écouter son instinct. En même temps, quand on a vécu dans une famille et dans un pays qui prône le contrôle permanent de ses émotions, ce n'est pas aisé d'assumer de s'être montré aussi colérique. Ni d'exprimer des peurs aussi stupides.

« T'as pas à t'excuser. C'est pas de ta faute, t'es la première victime. Et je... Je savais pas que c'était si... Enfin, quand je pense que tu as possiblement ressenti ça, je comprends mieux, maintenant. Je suis quand même désolé. »

Pas qu'il excusait tous les excès, mais il s'agissait d'une façon plus subtile d'admettre sa jalousie sans vraiment le faire. En ravalant sa salive, il se mordilla les lèvres, mal à l'aise et un peu perdu. Tout ça, au fond, lui était bien trop étranger. La jalousie, il ne l'avait jamais connu auparavant. Mais depuis deux mois, née des insécurités que son amnésie lui avaient laissé, elle se mettait de temps à autre à lui susurrer des idées noires qui, et il le savait au fond, n'avaient pourtant pas lieu d'être. Tellement qu'il restait immobile, sans même oser rapprocher ses mains ni s'approcher davantage, comme si la culpabilité le poussait à penser qu'il n'en avait pas le droit.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyMer 26 Oct 2016 - 2:16



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Je me sens peu à peu de nouveau apaisé. Même si ce n'est qu'un geste symbolique nunuche, j'ai l'impression, depuis qu'il m'a embrassé, de ne plus avoir quelque chose d'affreux sur les lèvres. C'est un peu comme s'il avait enlevé la marque de l'autre, et en soit, même si c'est une ridicule de le dire, c'est semblable à une libération. Vraiment, si vous saviez ce que ça fait... Brrr ! Je suis bien content d'en être débarrassé. Et l'odeur de mon copain m'aide assez bien à penser à autre chose, fort heureusement. Je pousse même un petit soupir d'aise, en me rapprochant davantage du lapin. Depuis ce matin, je rêvais de me blottir dans ses bras, même si l'entraînement de tout à l'heure m'a permis d'oublier momentanément cette envie de câlin pour me concentrer sur la compétition. Elle n'apporte pas que son lot de bonnes choses, comme nous venons de le constater, mais elle reste quand même importante pour moi, et ce ne sont pas quelques groupies mal lunées qui vont m'enlever tout le plaisir que j'ai en combat. Mais à la fin, que je perde cette année ou nouvelle fois ou que je remporte miraculeusement cette Ligue en trois ans, je réclamerai, à tous les coups, de l'affection de la part de mon petit ami, qui doit d'ailleurs s'y attendre, depuis le temps. J'aurai bien besoin à ce moment-là d'un remontant dans tous les cas, afin que je me remette de mes émotions. Je suis arrivé loin, mais je me prépare au moment fatidique, où tout devra se jouer. Même si Natsume va peut-être chigner un peu que je le colle jour et nuit, lui qui va devoir mettre ses recherches et son travail en stand by parce qu'il peut compter sur moi pour jouer au nounours en manque d'attention. Comme un peu là, à l'instant, alors que je me suis jeté sur lui pour l'enlacer, venant chercher cette chaleur que j'attendais avec impatience alors que j'ai été malmené par des tarées qui ont cru que 'non' voulait dire 'oui' avec moi.
Mais par 'glorieux', je pensais qu'il voulait parler de sa brusquerie. Il n'était pas dénué de douceur non plus, mais son geste était surprenant et vif. Cela ne m'a pas déplu, juste un peu ébahi, vu que je ne suis pas habitué à ce qu'il soit si direct. Je me permets moins moi-même d'être si rapide quand j'ai envie de lui, ne voulant pas l'effrayer et lui faire penser que je ne peux pas me contrôler. Quand je dis que c'est difficile de me maîtriser quand il est tout près, je plaisante, évidemment. J'ai un peu de self-control, quand même, et surtout du respect, même si j'ai mis du temps à donner celui que méritait Natsume depuis le début. Mais c'est pourtant ce que je voulais lui dire : que sa précipitation ne me dérangeait pas, et qu'elle ne me gêne pas en temps normal si j'y consens, évidemment. Je n'ai pas envie, en effet, qu'il se prive ou évite de me parler de quelque chose, surtout si ça permet de lui faire plaisir. Je n'ai juste pas envie qu'il se retienne pour moi dans une mesure où je lui laisse beaucoup de liberté exprès, car je ne veux pas qu'il se sente prisonnier.

Je retiens un soupir de soulagement. De manière générale, c'est pas comme si moi non plus je réfléchissais beaucoup quand l'envie d'embrasser l'éleveur me vient. La preuve tout à l'heure quand il lui restait un peu de glace sur le visage, c'est venu presque d'instinct. Quand je ne peux m'empêcher de fondre devant mon petit ami, j'ai des envies, comme ça, mais la plupart du temps, je dois les contenir. Sinon, je crois que je serais définitivement perdu, à attendre que mes soucis s'envolent, blotti contre l'éleveur. Car je suis tellement bien auprès de lui que j'en viens à dire, pas littéralement évidemment, que je pourrais mourir heureux. Plutôt que de stresser comme un fou pour les finales et sentir la transpiration toutes les saintes journées que je consacre à mes entraînements, je préférerais mille fois profiter de la chaleur et du réconfort que je trouve à ses côtés. Pas que je n'aime plus m'entraîner, loin de là, mais j'ai attendu ce moment depuis si longtemps que m'imaginer surgir devant le Maître me fait autant trembler d'excitation que de stress, et j'aimerais enfin pouvoir donner à mes compagnons le long repos dont ils ont besoin, ce dont je ne serai capable qu'après avoir gagné ou perdu devant celui (ou en l'occurrence celle) qui se trouve au sommet. M'enfin, encore une fois, je rapporte tout à moi, alors que le principal concerné par mes pensées semble embarrassé par son geste qu'il dénonce prématuré. Au fond, ce dont je voulais vraiment être certain, c'était si oui ou non Natsume en avait quand même tiré du plaisir ou alors était-ce juste une autre façon de pouvoir 'nettoyer' après le passage de la saleté.
Objectivement, ce n'est peut-être pas correct -ou du moins ça peut être considéré comme tel- mais puisqu'il s'agit de moi, j'ai le pouvoir de décider, vis-à-vis de ma personne, si le comportement du Shimomura pouvait être considéré comme 'correct'. Ce n'est pas si grave si une chose est dite mauvaise ou non par d'autres si nous sommes les deux à être concernés par le cas en question. Pour résumer, si ça peut le rassurer, à la question de si l'éleveur a été décent ou non, je peux répondre 'oui', si ça peut le rasséréner, mais étant donné que les limites qu'il a auprès de moi sont restreintes, il est celui qui possède le plus de droits à propos de moi.

Lorsqu'il aborde le sujet de son amnésie, je ne me crispe pas, mais sursaute légèrement, ne m'étant pas attendu à ce qu'il en parle maintenant. Je ne comprends pas le rapport avec ce qui vient de se passer. Ou du moins, si je crois faire un rapprochement avec sa jalousie, je n'ose émettre aucune hypothèse de peur de ce que je pourrais entendre. Il s'est passé des tas de choses, quand il a oublié. Certaines qu'il regrette, d'ailleurs. Quand il a retrouvé ses souvenirs, j'ai été, pendant trois jours, sa plus grande frayeur. Du jour au lendemain, si j'avais mal compris le message qu'il aurait voulu me faire passer et si j'avais cru qu'il ne m'aimait plus, alors une mésentente idiote aurait pu nous séparer. Pas définitivement, toutefois. Tôt ou tard, la vérité aurait fini par me sauter aux yeux, et je me serais aussitôt rattrapé, si seulement ses sentiments ne s'étaient déjà pas éteints. C'est d'ailleurs ce qui a failli se produire, ce soir-là. Je m'étais attendu à ce qu'il m'annonce la fameuse nouvelle déchirante qui réduirait mon cœur en miette. Son message m'avait de rendez-vous, sérieux et presque froid, m'avait terrorisé. Je craignais tant le pire... Et rien de ce qui aurait pu se passer auparavant n'aurait été plus grave. L'irréparable a manqué d'arriver, mais si nous avons évité la catastrophe, je m'en veux de ne pas avoir su avant que ce qu'il ressentait pour moi n'avait pas changé, et que toutes mes angoisses avaient une bonne raison de disparaître.

Immobile, je reste cette fois-ci impassible. Les mots de Natsume me blasent autant qu'ils me peinent de savoir que c'est lui qui les a prononcés et qu'il y pense donc sincèrement. Mais trouver mieux ? Je ne crois pas avoir sur Terre cette possibilité. J'ai déjà du mal, personnellement, à ne pas me dire que le Shimomura devrait changer de copain pour ne plus traîner un tel boulet derrière lui. Il y en a eu, des fois, où je me suis comporté de façon vraiment désagréable avec lui. Ma place dans son cœur semble pourtant demeurer à la même depuis deux ans ; un fait que je n'ai jamais compris, malgré tout ce qu'il m'a dit le soir de nos retrouvailles. Ses compliments si gentils que je n'espérais plus entendre avaient pour but de me faire rentrer dans le crâne que ce n'était pas pour seulement pour mes beaux yeux, qu'il était tombé amoureux de moi. Car si l'éleveur est du genre à être attiré par l'intelligence des autres, il fallait bien trouver un autre argument pour justifier les émotions fortes que je provoquais chez lui.
Je crois dire, avec certitude, que ce n'est pas le meilleur que je veux, mais le meilleur dont j'ai besoin. Je veux et j'ai besoin de Natsume. Il s'agit d'une raison suffisante pour rester avec lui. Et il y a tant d'autres, tant d'autres preuves ! Tant de motifs qui prouvent que je l'aime. Est-ce que le scientifique croit vraiment devoir être parfait en tous points pour me satisfaire ? Je suis déjà largement comblé, et cela dépasse même mes plus beaux rêves. L'asiatique a des défauts, et heureusement. On finirait par s'ennuyer, sinon, hé ! Mais rien qu'en me regardant, il devrait savoir que je n'ai pas l'intention de le laisser partir comme ça juste parce que mossieur pense que je voudrais trouver mieux alors que j'ai tout ce qu'il me faut depuis deux ans. Je gagate chaque fois qu'il est dans les parages, et on devrait s'imaginer que je pourrais être avec un autre qui serait soit-disant 'mieux' ? Je suis nul en math, mais je sais d'avance que c'est une équation qui ne marche pas.
En un sens, c'est rassurant de voir que nous sommes un peu pareil à ce niveau. Enfin, quoi de plus normal, vous me direz, à être jaloux quand des inconnus s'approchent d'aussi près de votre petit ami pour le malmener simplement afin d'assouvir leurs fantasmes malsains. Moi aussi j'ai vu rouge quand Natsume s'est fait assaillir par cette cliente, moi aussi j'ai vu cette tristesse dans ses yeux quand ma colère a pris le dessus, moi aussi j'ai regretté mon geste après l'avoir fait ; mais qu'y a-t-il d'illogique à détester qu'on s'en prenne ainsi à son copain ? Peu de gens ont l'air de l'avoir retenu, mais le consentement, bah mine de rien, c'est important. Bon, d'accord, je l'ai embrassé sans son lui demander tout à l'heure, mais je me suis autorisé à le faire parce qu'on sort ensemble et que, sans prétention, je savais que ça n'allait pas le déranger. Ce n'est pas comme si je lui avais sauté dessus ou quoi, et s'il m'avait dit 'non', je n'aurais pas insisté davantage. Alors non seulement je ne peux rien lui reprocher, mais en plus je ne le désire pas.

Sans vraiment pour autant avoir vécu la même chose au moment où j'ai frappé cette fille quand le Shimomura travaillait comme serveur, ce dernier m'a avoué qu'il n'aurait peut-être pas été plus calme à ma place. Mais ça n'a jamais justifié mon acte. J'aurais très bien pu, si j'en avais eu la capacité et la maîtrise suffisante de moi-même, régler le souci sans casser de menton. Mon aigreur n'en aurait pas été amoindrie, seulement cela m'aurait évité de me faire passer pour un monstre auprès de mon petit ami. Bon, le terme est un peu fort, mais je sentais très bien qu'il ne reconnaissait pas en moi le nounours affectueux et gentil qu'il avait toujours connu jusque là. Je ne m'étais jamais, il est vrai, montré aussi agressif, et ma violence m'a étonnée le premier sans que je ne l'assume véritablement. Je n'avais jamais voulu non plus que le lapin me voie comme ça, et la honte m'a poursuivi encore longtemps après cet incident, même au stade minimum. Je garderai sans doute toujours au fond de moi les propos blessants et l'irrespect que je lui ai témoigné, et c'est une des raisons pour lesquelles mon estime de moi est aussi basse. J'aurais aimé qu'il garde l'image positive qu'il avait de moi, et qu'il puisse continuer à penser que je méritais la confiance qu'il me portait. Je pourrai peut-être, un jour, souffrir assez pour jouer aux égoïstes et me dire que j'ai enfin droit au bonheur sans culpabiliser d'y accéder après tout ce que j'ai fait.
Mais ce n'est pas de moi dont il s'agit, c'est de lui. Il a honte, ça se sent. Je ne lui fais toujours pas face, mais sa voix et son hésitation parlent d'elles-mêmes. Collé contre sa joue, je ferme les yeux quelques instants, sans bouger de ma place. Un ange passe, avant que je ne pousse un léger et bref soupir et brise le silence.

« C'est ce que tu veux ?.. Que je m'en aille pour tomber dans d'autres bras que les tiens ?.. »

Bien sûr que non, et je le sais. La réponse est tellement évidente que la question en soit, je le sais, n'a même pas lieu d'être. Mais s'il faut toutefois que j'en arrive à lui demander quelque chose d'aussi futile et évident pour le faire pousser à avouer ce qui est pourtant transparent, c'est que c'est plus grave que ce que je pensais. Le larguer ? Jamais de la vie. Et je sais que c'est réciproque. Ses sentiments ne font plus aucun doute depuis son amnésie, et si j'avais réellement peur que son cœur ait balancé, je ne peux plus désormais avoir le moindre soupçon, et ce qui ne peut que me ravir.

« Crois-tu même vraiment que ce que je désire, c'est trouver quelqu'un d'autre ? Je sais encore mieux que toi ce qui est bon pour moi. »

Je ne suis pas sans savoir l'estime que Natsu a de lui, et cette affaire ne doit rien arranger. Mais malgré tout ce qu'on a traversé, je ne pensais pas que c'était à ce point. Ce n'est, je trouve, qu'une bête histoire de jalousie, et même si le comportement de Natsume était étrange et peut-être un tout petit peu exagéré, ce n'est pas pour ça que je vais le quitter. Notre relation est loin d'être parfaite, et de toute façon elle ne pourra jamais l'être, toutefois, elle fonctionne, et même de mieux en mieux. Il n'est pas seulement mon petit ami, c'est aussi un confident, un complice, et malgré nous, également un potentiel partenaire de combat. Je crois que notre couple ne serait pas très solide si je rompais dès la première crise. Il en faudrait vraiment beaucoup pour arriver à cette extrémité. Je n'ose rien imaginer, mais soit ça, soit il faudrait que nos sentiments disparaissent, ce qui n'est pas près d'arriver. Et même si ceux du Shimomura venaient à s'amenuiser, je tenterais le tout pour le tout, et il n'est pas impossible que j'essaye au moins de le récupérer si seulement il subsistait ne serait-ce qu'une mince chance pour qu'il revienne vers moi. Mais c'est dans un cas exceptionnel, je ne devrais pas m'en faire pour seulement une hypothèse de mon imagination. Même si... Eh bien, je ne suis pas loin de lui ressembler sur l'histoire du « tu pourrais trouver mieux que moi ». J'ose me dire avec égoïsme que l'éleveur n'a pas besoin d'aller chercher ailleurs ; parce que je ne veux pas qu'il parte, et que j'ai assez de fierté maintenant pour me prétendre être bien pour lui, même si je sais que mes propres défauts sont définitivement trop présents encore ; et c'est pour ça que je compte faire des efforts.

« Tout le monde a ses défauts, Natsu, moi le premier. Mais pour une fois... L'herbe est loin, très loin d'être plus verte chez le voisin. »

Je resserre légèrement ma prise contre lui, avant de tout relâcher et de m'éloigner de sorte à ce que mon visage soit face au sien. Sur ma bouche, un sourire se dessine. Il n'est pas aussi lumineux que ceux que j'ai l'habitude de faire, mais lui et mon regard expriment à deux tout l'amour que je porte au hérisson. Il a beau dire ce qu'il veut, je me trouve très chanceux de l'avoir. Je pense que je n'aurais pas pu rêver mieux, et je pèse mes mots. Depuis deux ans que je le connais et que je l'aime, je n'ai jamais rien regretté. Et si je pouvais remonter dans le temps, je donnerais volontiers un coup de pied au derche de mon moi du passé pour qu'il arrête de faire souffrir l'autre plus longtemps.

« J'ignore ce que l'avenir nous réserve, mais s'il y a une chose que je sais, c'est que je veux rester avec toi aussi longtemps que possible ; et que ce n'est pas une simple crise qui va changer ce que je ressens. »

Si je m'autorise à lui faire certaines promesses, c'est que je ne vois, pour l'instant, rien qui pourrait nous séparer. Je ne sais pas si je crois à l'amour avec un grand A, mais à partir du moment où deux personnes sont bien ensemble et établissent un lien fort basé sur de réels sentiments et non pas sur une attirance purement physique et charnelle, je ne vois pas ce qui pourrait causer une rupture. 'Simple' crise, car oui, je considère qu'il y a des choses bien plus graves qui auraient pu se produire, et je ne peux pas cacher que j'ai été particulièrement rassuré quand j'ai compris que mon petit ami prenait les choses en main concernant ces furibondes. Cela m'a sorti une épine du pied, moi qui ne savais pas comment faire pour maîtriser un temps soit peu ces folles et leurs hormones en chaleur.
Taquin, j'empoigne brusquement -sans mettre trop de force- sa chemise, avant d'échanger nos places, le retournant de telle sorte à ce qu'il se retrouve du côté du mur, pour que je puisse l'y coller à sa façon tout à l'heure, doucement, afin de poser mon torse touche le sien.

« Tu ne pourras jamais m'empêcher d'être avec toi si tu veux encore de moi. C'est un peu mort, pour que je te lâche. Comme tu le sais, je suis du genre pot-de-colle. »

Le sourire joueur, mon front se pose contre le front de mon copain, espérant réussir à le mettre à l'aise pour qu'il oublie ses peurs infondées.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyMer 26 Oct 2016 - 22:06



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

C'est stupide, bien évidemment. Désespérément idiot, même. Il en est lui-même conscient, malgré son immense capacité au déni et à l'auto-conviction. Quelque part, il sait très bien qu'il raconte n'importe quoi, et que ses peurs n'ont absolument aucun fondement autre que des insécurités puériles. Ce n'était pas comme si cela ne le frustrait pas : lui-même était lassé de sa propre stupidité, et de l'impression persistante de ne pas progresser à ce niveau. Toutefois, ces choses-là prenaient du temps, aussi désespérant et frustrant que ce soit. Il lui semblait que leur mésaventure d'il y a peu mettrait du temps à guérir, et si dans les faits c'était naturel, ça n'empêchait pas Natsume de s'en agacer. Il n'était après tout pas connu pour sa patience interminable ou pour tolérer d'être incapacité d'une quelconque manière par ses émotions. Ainsi, il n'y avait rien d'étonnant à la honte qui se lisait aussi aisément dans son regard que la mort dans les yeux d'un étudiant qui a fait le mauvais choix de choisir un TD de trois heures le lundi matin à 7h45. Ouais, c'est un peu spécifique mais que voulez-vous, les comparaisons manquent et il est tard.
Sans surprise, ses propos furent accueillis par un air relativement impassible de la part de son petit-ami, et un soupir qui sentait tellement la fatigue qu'il ne manqua pas d'accentuer le malaise que ressentait l'asiatique. Là pour le coup, il regrettait quelque peu d'avoir parlé, même si il savait que c'était ce qu'il fallait faire. Il le lui avait promis, de toute manière, de faire des efforts à ce niveau. Enfin, il se l'était surtout promis à lui-même : répéter éternellement les mêmes erreurs qui leur avaient coûté beaucoup de disputes au début de leur relation, ce n'était pas du tout l'objectif. Néanmoins, cela ne voulait pas dire que le malaise qu'il ressentait en le faisant diminuait immédiatement. Il savait bien que l'effet n'était pas magique, que ce n'était pas parce qu'il se mettait petit à petit à s'ouvrir davantage qu'il serait parfaitement à l'aise avec l'idée en un instant. Il était capable de faire l'effort pour l'autre, mais avoir connaissance de sa propre stupidité n'était pas la chose la plus aisée. Encore moins en jetant un coup d’œil à l'air de son petit ami qui, la joue collée contre la sienne, n'avait trouvé comme réponse à ses imbécillités que d'énoncer clairement la débilité manifeste de ses craintes.

Évidemment, qu'il ne veut pas qu'il s'en aille. Duh. L'évidence est claire pour eux deux, et même pour tout ceux qui pourraient observer la situation (bande de voyeurs). Là n'est pas la problème, en réalité, mais ce n'était pas comme si il n'avait pas saisi l'implication. Gêné, il détourna le regard, avec l'impression dérangeante de se comporter comme un gamin capricieux et terrible. Ce n'était pas loin de la vérité d'un côté, car il y aurait plus d'une raison de dire, à juste titre, que le Shimomura n'énonce que des stupidités. Malheureusement, si il suffisait de le savoir pour s'en débarrasser, la vie serait bien plus simple et la grande majorité des psychiatres et autres psychologues se retrouveraient à la rue. Pour dire vrai, c'était plutôt une crainte, justement. Celle de l'imaginer se rendre compte qu'il existe bien mieux, ou quoi que ce soit d'autre que son imagination bien trop fertile pour une fois trouvait pour le torturer mentalement. En soit, ce n'était pas très glorieux.
Mais oui, comme le disait l'aîné, il était capable de savoir ce qui était bon pour lui. Quoique il aurait pu objecter, si il avait été d'une humeur plus légère, qu'au vu de ses tendances aux cabrioles aériennes, il pouvait émettre des doute sur cette affirmation, mais ce n'était pas vraiment le moment de faire de l'humour de pacotille.C'était d'ailleurs en grande partie à cause de ça qu'il avait si honte de l'avouer : il ne voulait pas donner que son petit-ami qu'il doutait de lui, au contraire. C'était plutôt de ses propres idioties dont il s'inquiétait, car il s'était rendu compte un peu trop rapidement d'à quel point il pouvait déraper lorsque sa colère prenait le dessus. Cela n'arrivait que rarement, et d'ailleurs l'Enodril ne l'avait jamais vu ainsi auparavant, mais Natsume ne savait que trop bien ce qu'il cachait en dessous de tant de couches d'indifférence qu'il parvenait parfois à se mentir à soi-même. Ses tendances au conflit et à l'agressivité lorsqu'il était plus jeune ne venaient pas de nulle part, malgré toutes les tentatives du Shimomura pour les réprimer, dégoûté par celles-ci.

Si, effectivement, « tout le monde a des défauts », cela ne veut pas dire que le lapin tolère les siens. Il n'aspire pas à être parfait, mais il y en a certains qui le révulsent plus que d'autres. La violence et la colère, ce sont les deux émotions qu'il supporte le moins. Pas naturellement comme on pourrait s'y attendre, mais plutôt à cause de ce qui tout se cache en dessous de ce mépris évident pour les émotions vives et brutales. Natsume ne sait que trop bien ce qu'elles peuvent donner, ou du moins il en a toujours eu une image particulièrement négative. Ce n'était pas comme si le modèle de ses parents lui avait donné un bon exemple de psychologie saine, vraiment, et quelque part, il continuait de teinter sa vision du monde d'un cynisme amer et tranchant. Il aurait pu en rire si ce n'était pas pathétique, et Arceus seul savait à quel point il en avait envie. Même l'éducation dans lequel il a été plongé, qui ne tolérait pas les excès de sentimentalisme ou les réactions puériles, ne l'aide pas à se pardonner ses propres fautes. Ce n'est qu'un processus avec lequel il apprend peu à peu à faire face, malgré les difficultés.
Si il ne saisit pas la métaphore, joie des expressions typiquement francophones oblige, il comprend toutefois très bien l'idée derrière. Bien sûr, ils avaient eu la preuve claire et nette que ce n'était pas le cas. Malheureusement, Natsume, comme tous les perfectionnistes, ne supporte pas de ne pas parvenir à être ce qu'il veut être. C'est un objectif irréalisable par défaut, frustrant et bien sûr puéril. Il aimerait pouvoir chasser ses défauts d'un coup de baguette magique, mais non. Et il doit faire avec. Ou plutôt, Samaël doit faire avec. Évidemment que lui non plus n'est pas parfait (pour être honnête il aurait été insupportable à ses yeux sinon), mais d'une manière hypocrite parfaitement assumée, il ne lui en tenait pas rigueur quand il s'agissait de lui. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, voyez-vous. Les autres avaient le droit de faire des erreurs, mais pas lui-même. C'était tout le problème, résumé en une supposée évidence qui n'avait en réalité aucun sens.

La mine morne, il ne parvint pas à faire comme le compétiteur et se remettre à sourire (en même temps, sérieux, hormis Faust, qui parvient à passer son temps en mode pub freedent, hein ?). Si il apprécie le fait de pouvoir se serrer davantage contre lui, il aimerait pouvoir se dire qu'il n'a pas à se sentir coupable, et que l'air niais sur le visage de son copain ne l'embarrasse pas dans une situation pareille. Ouais ouais, délire de 'je mérite pas qu'on me regarde comme ça parce que je suis un con', blabla, tout ça, faites marcher les violons et le drama inutile de trente-six pages seuls, merci, ça m'évite de me répéter. Il aimerait pouvoir adopter cette expression, tout comme lui, et sourire comme il voudrait le faire en entendant l'autre réaffirmer son désir de continuer à persévérer ensemble même si il doit s'agir de la énième fois qu'ils se le disent depuis son retour. Cette crise à elle seule ne suffirait pas à casser leur relation, et il le sait. Construite au prix de tellement d'efforts, de sentiments forts et d'une complicité qu'ils essaient tous deux d'améliorer petit à petit, Natsume n'est pas assez naïf pour croire qu'un petit rien suffirait à la mettre au tapis. Ce qu'il craint est plus insidieux, plus discret et tellement plus dévastateur, mais pas moins stupide dans le fond. Mais il ne sait pas comment le dire, et son regard se perd durant quelques instants dans le vague.
Il est toutefois interrompu dans son misérabilisme nauséabond par la sensation que quelque chose tire sur sa chemise, et il ne tarde pas à découvrir quoi lorsque Samaël inverse leurs positions, de telle sorte à coller son corps contre le sien. Si le contact est loin d'être désagréable (duh x2) et que la chaleur qui se mêle à la sienne a le don de le calme et de le rassurer en quelques secondes, il ne peut toutefois pas rendre à son copain son air joueur.Tout au plus, c'est un essai de sourire au coin qu'il réalise ; il espère par là lui faire comprendre qu'il apprécie et saisit l'intention même si il ne sait pas vraiment comment le lui montrer.
Il aimerait bien se contenter de lui lâcher un sarcasme quelconque sur le fait qu'il ne va pas le lâcher, un trait d'humour bateau destiné uniquement à dire qu'il avait saisi et qu'ils pouvaient passer à autre chose, mais quelque chose l'en empêche. Il préférerait pourtant tellement faire ainsi, comme il le faisait avant, quand il laissait de ses côtés ses peurs par crainte de s'enliser dans des discussions qui auraient pu lui faire montrer une part trop vulnérable de lui-même. Il sait pourtant qu'il doit crever la bulle. Il est désolé envers l'Enodril de ruiner par la même occasion les efforts qu'il a réalisé pour tenter de remonter l'humeur, mais il sait qu'il vaut mieux avouer la vérité. La petite voix dans sa tête le lui dit assez pour qu'il finisse par l'accepter. Quelque part, il devrait presque se féliciter pour le courage dont il fait preuve ces temps-ci, mais le jour où Natsume se félicitera de quoi que ce soit de manière parfaitement honnête, sans chigner ou faire de son mieux pour réduire la part de son rôle dans ses réussites... Hé bien ma foi, nous serons tous déjà en train de prendre notre retraite autour d'un bon thé avec une pointe de lait de cafard, vu l'état de la planète, mais la digression commence à se faire sentir.

Il inspire et expire régulièrement, et ferme les yeux quelques secondes pour faire le point dans son esprit. Puis, tranquillement, il reprend la parole, le regard plus paisible et le ton tellement calme qu'on pourrait croire qu'il ne fait qu'énoncer des généralités. En dépit de cela, une certaine hésitation se fait sentir ici et là.

« J'ai pas peur d'aujourd'hui. Je sais que c'est anecdotique. Juste... Quand je me relâche, quand je laisse ma colère prendre le dessus et que je ne contrôle plus ce que je fais, je...

Il l'avait suffisamment bien senti. Le sentiment de rage revancharde avait été si brutal et rapide qu'il n'avait pas saisi ce qui lui arrivait, ni ce qu'il faisait. Il n'y était certes pas habitué, n'ayant jamais éta aussi jaloux jusqu'à maintenant, mais cela ne l'excusait pas. Maintenant, quand il repensait à ce moment d'un angle plus réfléchi, il ne ressentait qu'un vague dégoût et une certaine peur de recommencer un jour ou l'autre. Ce n'était pas réservé à sa colère, d'ailleurs : à chaque fois qu'il faisait une erreur, il avait l'impression dérangeante que c'était parce qu'il en oubliait de se maîtriser. Cette vision des choses amenait d'ailleurs un autre souci, plus complexe, qui le poussait d'un autre côté à tout réprimer. Autant dire que ni l'un ni l'autre n'est sain, mais ce n'était pas comme si Natsume était un exemple parfait de santé mentale idéale. Il admettrait lui-même être quelque peu confus et perdu, ces derniers temps. Vous me direz, après tout ce qui lui est arrivé depuis le début de l'année, il est normal qu'il se pose plus d'une question sur lui-même, encore plus après une amnésie ayant amené une perte d'identité massive. Peut-être qu'au fond, il réapprenait à se découvrir, et que ce qu'il découvrait dans les coins sombres et délaissés de son esprit ne lui faisait pas entièrement plaisir. Ainsi, il grimaça et sa voix baissa en clarté, plus marquée par l'émotion pendant un instant. Un voile de tristesse passa dans son regard.

« Je me demande si je ne vais pas finir comme lui, un jour, à force. Et c'est tout ce que je ne veux pas. »

L'évocation est évidente pour quiconque est au courant, au moins partiellement, de la vie du Shimomura avant d'arriver sur Enola. Le traitement qu'avait réservé Kazuo à son fils pendant des années a laissé des marques, certaines plus profondes que d'autres, qui ne peuvent être traitées qu'avec le temps, si jamais elles pourraient guérir entièrement, ce dont il doute. Mais comme il l'avait avoué à Charlotte auparavant, la crainte est là, et elle n'est que plus renforcée par le fait que l'asiatique n'a jamais eu d'exemples probants de relations, qu'elles soient amicales ou amoureuses, développées sainement malgré les moments d'égarement. Inutile donc de se demander pourquoi il pourrait craindre de se retrouver à commettre les mêmes horreurs, bien que cette peur soit grandement exagérée. Après tout, quiconque le connaissant sait bien qu'il ne ferait jamais de mal à une mouche, malgré tous ses grands mots et son sarcasme, et qu'il est le premier à pleurer quand une de ses souris cobayes meurt, en même temps qu'il objecte toujours aux dissections inutiles. Mais entre la crainte et la réalité, il y a un monde, encore plus quand elle est le résultat d'un traumatisme profondément ancré, ignoré pendant de longues années afin de s'en préserver. Natsume parvient en dépit de tout à saisir que ses propos n'ont, au fond, que peu de véritables fondations, et il secoua la tête de gauche à droite pour couper court à une éventuelle protestation qu'il croit voir venir.

« Je sais que tu n'es pas en verre, hein, ce n'est pas ça. Mais... »

Évidemment, au vu de la vie qu'il a vécu et du nombre de fois où on l'a sous-estimé parce qu'il était trop malade, trop petit, pas assez résistant, pas assez fort, pas assez 'insérez un adjectif quelconque avec une bonne dose de mauvaise foi et de mépris', il lui est impossible de traiter les autres de cette manière. Que ce soit les dorloter ou les surprotéger, Natsume en est incapable, ce qui lui cause d'ailleurs quelques problèmes, à être si peu délicat et maladroit quand il essaie de l'être. Il sait qu'il ne ferait jamais de mal à son petit-ami, Arceus il n'a pas une aussi mauvaise opinion de lui que ça, mais il craint en revanche de lui faire supporter un partenaire aussi exécrable et détestable. Se rendant toutefois compte qu'il ne parvenait pas à argumenter son point de vue sans se contredire, il finit par soupirer, lassé par sa propre persistance à la bêtise. Il appuya sa tête dans le creux du cou de l'autre, en inspirant discrètement un peu de son odeur pour retrouver de l'assurance.

« … Oui, tu as raison, c'est stupide. Enfin, ça, je le sais. Même si je ne saisis pas le rapport avec l'herbe. »

Et là, même si on aurait pu croire à de l'humour, ce n'en était pas. Cette remarque tombait un peu comme un cheveu sur la soupe, mais cela se saurait si Natsume était d'une quelconque manière habile avec les mots ; c'était d'ailleurs sa plus grande faiblesse. En tous cas, admettre qu'il avait tort n'était pas si difficile pour une fois, bien qu'il aurait eu du mal à l'avouer plus clairement, par... Disons négativisme agaçant. Il se colla un peu plus, remerciant le fait de ne pas avoir à le regarder dans les yeux pendant qu'il parlait honnêtement. Vraiment, il avait l'impression qu'il ne s'y habituerait jamais, et il se demandait toujours comment diable est-ce que l'autre y parvenait. Sorcellerie, magie noire, au bûcher, même !

« Je vais juste... Essayer de me contenir, la prochaine fois, si ça arrive. Je crois que même Akane fatiguerait de sortir de la toile à chaque occasion. »

Il gloussa doucement, cherchant par là à se détendre lui-même et son interlocuteur après avoir lâché des propos aussi lourds de sens. Mais la promesse qu'il lui faisait était véritable, et pas juste là pour s'excuser. Tant pis si ses envies de meurtre éclataient le plafond : il pourrait trouver d'autres moyens de se venger sans forcément passer par la violence et les menaces. Laisser pendouiller quelques imbéciles dans la soie était largement suffisant pour faire passer un message. Finalement, il expira profondément, calmé, et se mit à marmonner, gêné par le fait d'être aussi peu adroit avec ses mots.

« … Désolé. Je ne devrais pas avoir besoin que tu me dises tout ça, même si... Même si ça aide. On dirait que quelqu'un est mort, là. »

Un rictus mi-amusé, mi-blasé sur son visage, il serra un peu ses bras autour de son petit-ami, et essaya de rendre son expression plus joueuse, avec un succès mitigé. Son ton, lui, s'était fait faussement blasé, comme pour se moquer gentiment de l'enthousiasme (pourtant touchant, bien qu'il ne l'avouerait pas) de Samaël.

« Enfin, même si tu dis que tu ne veux pas me lâcher, il va quand même falloir que tu bouges, hein. On ne va pas rester comme ça toute la journée non plus. »

On ne lui donnera pas de bon point pour le talent en manière de pirouette rhétorique, mais on pourra admettre qu'il essaie, c'est déjà mieux que rien. Et puis, au fond, c'était avant tout pour respirer un coup et se permettre d'alléger l'ambiance, car en dépit de ses difficultés à parler et de la gêne ressentie, il ne pouvait pas nier se sentir bien mieux, depuis qu'il avait terminé de tout avouer. Néanmoins, pour qu'il admette qu'il devrait vraiment arrêter de chipoter et adopter cette façon de faire à chaque fois, vous pouvez encore vous levez tôt. Il préférait encore coller sa tête contre son copain, profiter de sa chaleur et advienne que pourra. Pour l'instant, il se disait que c'était le bon choix, et il se serait presque senti fier. Presque, parce que quand même, faut pas déconner non plus.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptySam 29 Oct 2016 - 0:52



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Je ne pensais pas que de simples mots allaient régler le souci, loin de là ; sinon, bon nombre de nos problèmes auraient été réglés depuis longtemps et la vie serait plus simple. Mais je ne peux pas faire grand chose d'autre à part le rassurer comme je peux, si vraiment il a si peur que je parte. Le temps seul pourra peut-être lui permettre de se dire que non, je ne compte pas m'enfuir pour aller avec le premier venu qui sera soit-disant meilleur que lui. Car à part en lui prouvant qu'il n'a aucune raison de s'en faire, je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus pour lui signifier que ce ne sont pas ses défauts qui vont me faire fuir et que je l'ai accepté tout entier dès lors que je suis tombé amoureux de lui. Peu importe nos disputes, nos désaccords, nos discussions peu plaisantes mais nécessaires. Traitez-moi de niais ou de naïf, mais l'amour, le vrai, se gagne avec difficulté et se perd avec autant de mal. On pourrait dire de nous que deux ans ne sont pas grand chose, comparé à des couples qui ont été ensemble durant toute leur vie. C'est sans doute ainsi que mes parents auraient dû finir si le Régime ne s'en était pas mêlé : âgés, des souvenirs plein la tête, mais aucun regret, si ce n'est celui de ne pas voir leurs petits-enfants plus souvent. C'est un peu comme un rêve que j'essaye de réaliser avec Natsume. Finir vieux couples, je dirais que c'est un des buts de notre relation, quelque part. On me dira que j'ai tort de me projeter autant de le futur, mais j'ai déjà dix-neuf ans, et je n'ai jamais été aussi sûr de moi concernant un de mes choix ; et le Shimomura est de loin l'une des meilleures décisions de ma vie.

Je me suis préparé à ce qu'il me rétorque bien des bêtises liées à des peurs que je pourrais démonter sans soucis, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle de son père. Et la surprise peut aisément se lire dans mes yeux au moment où il évoque le lien entre sa colère et la ressemblance avec son géniteur, tandis que je discerne dans son regard noisette une lueur de tristesse que je comprends alors. Car s'il ne prononce pas le nom de Kazuo, je ne suis pas assez bête pour ne pas comprendre à qui il fait allusion. De ce que j'ai entendu, et même vu, le Shimomura senior est loin d'être un exemple en matière de paternité. Violent, agressif et colérique, l'éleveur a été depuis sa naissance la victime de ses crises et de sa brutalité. Seules sa mère et Nagisa arrivaient à le protéger, et quand Miyu disparut, ce fut au tour de sa sœur de partir à son tour, mais seulement pour assurer une fois de plus la défense du cadet. En effet, le lapin n'a pas eu beaucoup de chance concernant sa famille, ou du moins pour la partie la plus importante, à savoir ses parents. Jamais les miens ne se sont disputés fortement, mais chacun d'eux ayant couper les ponts avec son patriarche plus ou moins fortement, ils ont peut-être fait leur possible pour ne pas m'infliger la même chose. Si en même temps je peux comprendre ce qu'il veut dire par là, concevoir l'idée reste très difficile pour moi. C'est une évidence, à mes yeux, que jamais il ne pourra être comme son père. Je ne connais pas encore très bien ce dernier (pas comme si j'en avais très envie d'un côté), mais vu tout ce qu'on m'a raconté, tout ce à quoi j'ai pu assister, je me dis qu'un monstre pareil ne pourrait définitivement pas résider dans mon petit ami.
Non, jamais ! Il est bien trop gentil, et bien trop généreux.

Mais c'est en apprenant son histoire que j'ai pu peu à peu prendre conscience de certains de ses comportements. Sa phobie des tremblements de terre que j'ignorais jusqu'à ce que j'en provoque un, notamment, ou plus généralement son caractère acide du début, dont je me doutais qu'il venait forcément de quelque part. S'il y a bien deux seules et uniques choses pour lesquelles Kazuo s'est rendu utile, c'est pour avoir conçu Natsume (et encore on se demanderait presque si Miyu n'a pas un rapport avec la Vierge Marie), et pour l'avoir envoyé sur Enola pour laisser Faust s'en charger, quand bien même il l'a laissé au Donovan exclusivement pour s'en débarrasser. C'est dire que je pourrais presque le remercier de m'avoir fait rencontrer son fils, mais encore c'est un bien grand mot, car je doute que le lapin considère même Shimomura senior comme un père au sens affectif du terme. Dans beaucoup trop de cas, l'éducation que nous recevons contribue à forger notre caractère, notre comportement, et notre manière de penser. J'ignore ce qui serait arrivé si Natsu n'avait pas grandi avec sa mère à ses côtés, sans une figure de douceur et d'affection pour lui montrer qu'il n'y avait pas que la férocité en ce monde. Tôt ou tard, j'imagine qu'il l'aurait appris de lui-même, mais je suis certain qu'il aurait été très loin du hérisson qu'il est maintenant. C'est frustrant, quelque part, de savoir qu'il devait supporter la dureté de son géniteur quand, au même moment, sur cette île, je plongeais dans une innocence et un bonheur dont je profitais dans la plus grande des insouciances. Papa m'a quitté bien trop tôt, mais je n'aurais pas pu en rêver de meilleur. J'ai la chance, si j'ai dû le voir partir, de garder dans ma mémoire des fragments d'un passé heureux et prospère. On ne peut pas en dire autant du scientifique, qui garde encore des séquelles de ce qu'il a subi par son Kazuo dès qu'il fut en âge de marcher. C'est cruel de voir comment les adultes peuvent se comporter avec leurs propres enfants. C'est si simple d'en faire, mais pourquoi est-ce si dur pour certains de les aimer ?
J'aimerais évidement le contredire. Lui assurer qu'il ne sera jamais comme ça, même si je ne possède pas la science infuse. Je n'ai pour seule preuve ma connaissance du lapin. Mais cela me suffit pour savoir qu'il ne pourra jamais être aussi rude et mauvais. Ce ne sont pas ses rares excès de 'violence' qui pourraient le faire devenir un Kazuo bis, de toute manière, et je peux moi-même faire en sorte que ça n'arrive pas, de n'importe quelle façon. Je veux qu'il reste aussi gentil et adorable qu'au premier jour. Si changement il y a, je veux faire en sorte que ça ne soit que bénéfique pour lui. À ses craintes, toutefois, je ne peux répondre, parce qu'il ne m'en laisse pas l'opportunité, et reprend aussitôt, m'incitant par un mouvement de tête à ne rien dire pour l'instant.

Moi, pas en verre ?..
Il y a quelques années, certainement que j'aurais pensé la même chose sans en douter. Que j'aurais même été capable de l'énoncer haut et fort pour faire croire au monde entier que je n'allais pas me fissurer à la moindre difficulté. Je me pensais résistant et capable de grandes choses, car je débordais déjà à ce moment-là d'un optimisme à toutes épreuves. Je ne me savais pas dépourvu de faiblesses, mais je préférais largement ne pas y réfléchir et me convaincre que je pourrais tout supporter, car je désirais ne pas me laisser abattre. Aujourd'hui... C'est une autre histoire. En temps normal, c'est vrai, je ne suis pas aussi fragile. Et pourtant... Natsume est bien la preuve que je pourrais être brisé en un rien de temps, si jamais il le voulait. Entre ses mains, je suis vulnérable, bien trop vulnérable. Il possède à lui seul un si grand pouvoir sur moi que c'en serait presque effrayant, dit ainsi. Mais c'est un fait : je suis à lui. Mon cœur, mon corps et même mon âme lui appartiennent. Alors il peut le dire. Il peut dire que j'ai un esprit frêle. Que je suis un sot, même. Car je ne jouis ni de la force d'un Mackogneur, ni de l'intelligence du Métalosse, et que je n'ai pour vertus que les plus simples qualités du genre humain, et encore. Je suis accablé de défauts que j'échoue à améliorer. J'aimerais, Arceus le sait, être aussi fort et lumineux qu'un diamant brut, mais je ne porte en moi que la rigidité et la couleur terne d'un vulgaire caillou, malheureusement. J'espère seulement désormais être celui qui pourra produire le plus de ricochets.

Avouer que c'est stupide, si l'idée en elle-même n'arrive pas encore à s'ancrer correctement, est déjà une belle étape de passée. Enfin... Dire que j'ai raison, en soit, c'est un vrai miracle ! Je pense que je ne l'entendrai pas tous les jours, de sa bouche surtout, ou même de n'importe laquelle. Mais je glousse sur son allusion à l'herbe. J'avais oublié que le japonais n'était pas encore tout à fait habitué à nos expressions, ce qui a tendance à provoquer, malgré lui, de gentilles moqueries de notre part. Dans quelques années, il comprendra certainement toutes nos métaphores, mais je trouve ça toujours adorable quand il ne saisit pas une phrase bien de chez nous, ou encore lorsque son accent ressort sur deux ou trois mots. C'est méchant d'en rire même un peu, mais je m'y autorise car il sait qu'il n'y a pas d'arrières pensées mesquines ou hostiles. Personne de bien intentionné ne chercherait à le ridiculiser, c'est juste que je le trouve touchant, et que même en étant à côté de la plaque, il arrive à me faire fondre. Sa tête reposée au creux de ma nuque, je souris doucement, le laissant nous coller un peu plus. Je ne vais pas être contre toute forme de rapprochement, après tout.
Je ne parviens pas à rire même légèrement de sa suite, mais je n'en attendais pas moins de lui. Pas que j'avais des attentes personnelles, mais je sais que l'asiatique fait toujours de son mieux pour progresser, et faire en sorte de ne pas répéter ses erreurs. Je lui ai promis la même chose, quand ce fut son tour. Que je ne laisserai plus la colère diriger mes actes et que je ferai mon possible pour régler la situation pour qu'il n'ait plus à me regarder avec un air désolé. J'ai envie de rester aussi longtemps que possible le petit ami qu'il a toujours aimé. Et mon désir, je le sais, est réciproque. Il s'est bien rendu compte de ce qui s'est passé, et ce n'est pas par pitié envers ces folles qu'il veut changer, mais pour nous deux.

En effet, si l'ambiance n'est pas des plus joyeuses, je ne dirais pas non plus qu'elle est si morne. C'est toujours primordiale que nous puissions parler à cœur ouvert, et ça me fait plaisir plus personnellement quand l'éleveur se confie à moi, même si c'est une évidence quand on sait ma place auprès de lui. Je ne m'offusquerais pas, cependant, s'il y a certaines choses qu'il préfère garder pour Charlotte, par exemple. Je peux concevoir qu'il existe des sujets dont il ne peut pas me faire part, même si je souhaiterais dans mes rêves les plus fous et irréalisables, bien sûr, que nous puissions tout nous dire. Oh, je sais bien que c'est impossible, et que j'ai sans doute besoin moi-même d'avoir un confident autre que mon copain, mais j'ai peur parfois de ne pas me sentir assez à la hauteur pour que Natsume veuille pleinement s'ouvrir. Faut dire que je n'ai pas su accepter ses sentiments comme il l'aurait fallu chaque fois qu'il me les faisait découvrir... Comme lorsqu'il s'est livré à moi une fois ses souvenirs retrouvés.
Peu importe, au fond, si je me répète auprès de lui, et si nous devons inlassablement nous rassurer tous deux. Le plus important est que ça rentre, par n'importe quel moyen. Je ne lui demande pas de tout retenir et d'apprendre de chacune de ses erreurs en un claquement de doigts. Je lui laisserai du temps si nécessaire, car nous ne sommes pas des robots avec une grande mémoire et que nous sommes loin d'être parfaits. J'attendrai jusqu'au moment où il pourra être fier de ce qu'il a accompli. Si vraiment ça l'aide d'une quelconque manière, j'en suis déjà satisfait. Rasséréné, cela me donne au moins l'impression de lui être utile, moi qui suis si maladroit avec mes mots, avec mes gestes, et qui parle un peu comme un enfant. Je ne sais pas faire de grandes phrases philosophiques qui donnent à réfléchir, ou répliquer aussi vivement que lui. Mes mots sont simples, niais, ne touchent jamais vraiment justes, et ne font que brasser de l'air la plupart du temps. J'aimerais pourtant gagner la sagesse que possédait papa. Mais si j'ai déjà acquis de la modération et un peu de calme, il est aisé pour moi de devenir tantôt une pile électrique, tantôt un koala quémandeur d'affection.

Sa tentative de faire de l'humour n'est pas vaine, mais je crois qu'il est encore trop tôt pour que je puisse rire franchement pour l'instant. Mais quand je disais que je ne comptais pas le lâcher, je parlais, pour le coup, au sens propre comme au sens figuré. Nous ne sommes pas dans une position très confortable, à rester debout comme des piquets, certes, toutefois j'ai encore envie de le sentir contre moi, et ma flemme est telle que, même si le lit est plus tentant, je ne bouge pas d'un pouce. Même le canapé est encore trop loin pour moi. Mais ce n'est pas non plus l'heure de la sieste. Quoique je pourrais demander une séance câlin, ou rendre son baiser fougueux de tout à l'heure pour lui prouver que je n'étais vraiment pas opposé à son mouvement. Si tout ceci est bien alléchant, je veux quand même attendre un peu avant d'en arriver là. Laissant son regard caché de moi, me disant qu'il doit préférer être ainsi, une de mes mains entoure son corps, tandis que l'autre vient glisser le long de son dos et s'arrêter sur le haut de sa nuque, afin que mes doigts puissent lui procurer des gratouilles.

« Je te fais confiance. Je sais que tu feras toujours de ton mieux pour t'améliorer. Et quoiqu'il arrive, je serai là pour te rattraper en cas de coup dure. »

Je ne fais pas seulement là allusion à sa jalousie et à la colère qu'il a laissé parler. J'y fais référence, mais se mêle également sa peur de devenir un jour comme son père. Si je ne m'inquiète pas, c'est parce que je le connais, et que je suis assuré qu'il ne pourrait jamais lui ressembler, ni même l'imiter. Ce n'est pas ce qu'il veut, et il ne se trouve pas plus en verre que moi, comme il le dit. Il est plus fort que ça. J'ai l'espoir que son traumatisme l'ait assez dissuadé de suivre les traces de Kazuo, mais si réellement ses craintes se révèlent vraies, alors je me dresserai contre lui pour l'empêcher de faire une bêtise. Moi non plus, je n'ai pas envie qu'il devienne comme son géniteur, évidemment. C'est mon lapin à moi, et jamais je ne le laisserai se transformer en monstre. Je ne suis pas le seul qui tient au Shimomura, qui plus est, et je me sais déjà soutenu si un jour le japonais dérape. Pour le moment, ce n'est pas le cas, et j'en profite bien assez. J'ai en même temps beaucoup de mal à croire qu'il pourrait être ce qu'il ne veut pas, lui qui regarde encore les papillons avec des étoiles plein les yeux et prépare un mini enterrement pour chaque petit animal mort qu'il dissèque en classe.

Mais après cette mésaventure, de toute façon, je crois qu'on va pouvoir laisser la frustration de côté et oublier cette histoire. L'éleveur et moi, nous avons besoin de prendre l'air, de sortir, n'importe où. Cependant, j'ai presque peur, maintenant, de ressortir dans la rue, et que d'autres me reconnaissent, en bien ou en mal. Parce qu'encore, je sais ce que peuvent faire des ceux qui sont censés 'm'adorer', mais des ennemis, alors ça... Que ce soit des partisans de Brooke ou de Gwen, des compétiteurs jaloux qui n'ont pas pu accéder à la Ligue, ou tout simplement des gens que j'insupporte, de n'importe quelle manière. Je ne crains pas pour ma vie, mais je n'ai vraiment pas envie de mêler mes proches à ça, ce qui risque malheureusement d'arriver puisque je sors peu seul, ou du moins, c'est arrivé, à juste titre, plus rarement depuis que je suis de nouveau avec Natsume. Mais en même temps, si je sais que gagner la compétition va me mener au sommet et que je n'aurai peut-être pas la paix avant l'an prochain, ça ne doit pas être un raison pour que j'évite tout contact avec l'extérieur. Je ne peux quand même pas rester loin de la civilisation à cause de ça et prétendre que je suis parti en... en...

« … J'veux faire du camping. »

La proposition est sortie toute seule. À peine a-t-elle été prononcée que, comme un éclair de génie, je m'illumine et m'empare des épaules du cadet pour le regarder droit dans les yeux, mon regard doré pétillant d'une lueur nouvelle.

« Oui ! Je... J'veux qu'on aille camper ensemble... Juste toi et moi ! »

« En camping ». C'est généralement la phrase que nous avions ressorti à Alice au début de la disparition de Natsume pour qu'elle ne pose pas plus de questions sur son cousin. C'était un mensonge, bien évidemment, et elle l'avait compris assez tôt. Pourtant, Arceus savait que nous aurions milles fois préféré que ce soit vrai. Qu'il fasse une de ses crises où il a besoin de se sentir seul après que Faust l'ait exaspéré, et s'en aille monter une tente dans les bois pour explorer la nature et les jolies fleurs. Jamais, cependant, nous n'y sommes allés tous les deux. Pas que l'idée me déplaisait, mais comme il s'agissait d'un de ses petits plaisirs à lui, je n'ai jusqu'alors pas osé me suggérer pour servir d'accompagnateur. D'une expression et d'une voix déterminées, je ne me demande même plus ce qui me prend. Mais j'y ai pensé sur le coup, car il s'agirait d'une occasion en or pour que nous passions du temps ensemble, rien que lui et moi. Cela permettrait en même temps de ne pas recroiser tout de suite des groupies mal lunées, mais également de nous rapprocher davantage et de nous divertir en laissant de côté ce qui est arrivé tout à l'heure. Nous avons besoin de nous changer les idées, de passer à autre chose, et en même temps, je pourrais peut-être le rassurer encore un peu plus sur le fait que je ne compte pas partir. Loin de tout, avec pour seul décor la forêt nous séparant du reste du monde. Plus je réfléchis à cette offre que je viens de lui faire, et plus je me retrouve résolu, saisi par cette idée. Faire du camping... En soit, ça paraît banal, et je vais sûrement galérer comme pas possible. Je n'ai, après tout, jamais monté de tente, ayant toujours préféré avoir la voûte céleste au-dessus de ma tête lorsque j'étais dans mon mode aventurier, même si je ne crachais pas tellement sur un toit quand il pleuvait. Mais sans parler de fantasme, je ne pourrais nier que je n'en ai pas déjà rêvé. Faire du camping, pour de vrai, et plus utiliser ça comme une excuse.

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyDim 30 Oct 2016 - 17:20



Cabin in the Woods

Feat l'ours-con

Passer son temps à dire qu'il galère serait d'un ennui tellement profond nous ne vous ferons pas cet affront, malgré les difficultés actuelles à trouver un moyen de commencer ce post. Le Shimomura n'est pas vraiment d'une aide plus ample, vu que l'intégralité de son cerveau se résume actuellement à 'ngngngngn'. Enfin, du moins, jusqu'à ce que les doigts de l'Enodril ne se glissent sur le haut de la nuque pour venir la grattouiller. L'effet fut quasiment immédiat ; et de un lapin en gelée, un ! Il suffit de quelques petits gestes sur cette zone pour que la grande majorité des muscles de l'asiatique ne se détendent presque automatiquement. Pour il ne savait quelle raison, cela fonctionnait toujours, et Natsume n'était pas d'humeur à lui reprocher l'utilisation de cette tactique quand il était davantage occupé à profiter qu'à véritablement réfléchir. Même si il tentait de le retenir, il ne pouvait pourtant pas s'empêcher de se rapprocher inconsciemment tandis que ses lèvres se tordaient un sourire d'appréciation. Il aurait ronronné comme un gros chat si il l'avait pu, mais malgré son envie de se coller et de dormir sans se soucier du reste, la réalité avait le don de savoir toquer à la porte quand elle le désirait et sans aucun ménagement.  
Il faisait effectivement de son mieux pour s'améliorer, en se demandant parfois si il y parvenait vraiment, mais il avait toujours beaucoup de mal à comprendre comment diable son petit-ami pouvait avoir une confiance aussi forte en lui. Techniquement, il faisait preuve de mauvaise foi, vu qu'il plaçait la même croyance en la personne de son copain, mais il ne pouvait pas s'empêcher de remettre parfois en question le bien-fondé du jugement de l'aîné. Au vu de ses erreurs de ces derniers temps, il aurait eu toutes ses raisons de se montrer méfiant, mais là encore, Natsume savait que ça n'aurait pas été le cas, aussi désespérant que ce soit à constater. Quand bien même il s'agissait du résultat d'une qualité qu'il appréciait, il ne pouvait pas faire taire la petite voix dans sa tête qui lui marmonnait que c'était une mauvaise décision. Tant pis. Il faudrait s'en débarrasser d'une manière ou d'une autre.

Si effectivement savoir qu'il ne serait pas seul en cas de chute avait quelque chose de rassurant, ce n'était néanmoins pas un principe qui lui plaisait de base. Inutile de rappeler à quel point Natsume déteste qu'on lui fournisse des béquilles pour marcher ; il préférerait toujours aller à cloche-pied, dans ce cas. Oui c'est puéril et oui il aura probablement toujours des soucis à ce niveau, mais nous n'avons largement pas le temps de traiter le souci maintenant. Ou du moins nous y serons encore après-demain. Toutefois, il se permit un début de sourire timide, en marmonnant quelque chose qui était une insulte sans en être une, comme il le faisait d'ordinaire quand avouer qu'il était touché était trop complexe pour qu'il le fasse sans une bonne dose de tsunderisme.
Bien reposé contre l'autre, il profitait de ce court moment pour s'empêcher de réfléchir davantage. Ce n'était pas le cas de son petit-ami pour une fois, qui paraissait plongé dans des pensées dont Natsume l'aurait bien tiré pour venir lui réclamer des câlins (de manière très discrète, tout à fait) si  il n'avait pas agi trop vite pour qu'il puisse faire autre chose. Précipitamment, Samaël avait parlé de camping, et l'asiatique s'était contenté de froncer les sourcils, peu sûr de ce qu'il racontait. Ce ne serait pas la première fois qu'il disait n'importe quoi sans que ça ait du sens, hein. Il n'allait donc pas s'attarder plus, enfin, à la base. Les choses n'allaient pas se passer comme ça, néanmoins.
Les yeux du compétiteur s'étaient presque illuminés, rayonnant d'un enthousiasme qui, si il n'était pas exceptionnel, restait à chaque fois surprenant pour le scientifique. Quelque peu méfiant par habitude, car franchement à force qui aurait pu le lui reprocher sans une bonne dose de mauvaise foi, il plissa les yeux. En entendant l'idée de l'énolian, il haussa les sourcils, surpris qu'une telle envie le prenne tout de suite. Il était vrai qu'il en avait parfois parlé, de son affection pour le camping, et qu'il s'agissait d'un de ses remèdes miracles face aux situations compliquées. Natsume n'aurait pas supposé que son copain veuille l'accompagner, pourtant. Enfin, pas que l'autre n'était pas du style à le suivre partout, mais le japonais s'était dit que vu qu'il semblait ne jamais avoir voulu venir, il avait sûrement ses raisons et qu'il valait mieux ne pas poser de question. Il avait eu tort, de ce qu'il comprenait du vœu du dresseur. Pas que le Shimomura soit étonné d'une telle envie niaise de la part d'un individu qui l'était tout autant (tu t'es vu, lapinou), mais cela restait au moins un tout petit peu surprenant.

« … T'es sûr de toi ? »

Pas qu'il doutait du réel désir de l'Enodril de partager une sortie dépaysante, mais il avait tout de même quelques hésitations, au vu de l'arrivée soudaine de ce souhait, qui plus est après une conversation particulièrement sensible. Bon, il n'avait pas encore totalement perdu la tête, Natsume en était à peu près certain, mais comprenez son interrogation. Ça sortait un petit peu de nulle part au fond, quoique là-bas, ils n'auraient pas le risque de croiser des groupies en chaleur avec l'absence de notion de consentement, et c'était déjà un argument majeure pour encourager l'éleveur. Et puis, quelque part, il avait toujours voulu l'emmener en forêt, ne serait-ce que pour partager sa passion pour la nature ou pour lui faire découvrir des tonnes de choses dans les bois et dans les environs. On ne pourrait donc pas dire qu'il n'était pas satisfait. Natsume se permit donc un petit sourire discret, à mi-chemin entre le rictus amusé et entre le sourire jovial brillant d'impatience. Son ton, toutefois, tentait plutôt de faire croire à une certaine indifférence, sans franc succès il fallait l'avouer.

« Enfin, j'veux dire... Si c'est le cas, va faire ton sac, on se rejoint une fois que c'est fait en bas. »

Étant donné que ses propres affaires étaient souvent déjà préparées pour pouvoir partir à n'importe quel moment, le nippon n'eut qu'à ouvrir son armoire pour en sortir un très large sac déjà bien rempli. Par une magie noire que personne ne saurait reproduire, il parvint à caser dans cet immonde fatras un ensemble de choses diverses et variées que l'on ne vous énumérera pas ici car on a quand même quelque chose d'autre à faire de temps à autre. Sans forcément chantonner mais sans non plus de mauvaise humeur, le Shimomura termina de sortir d'ici et là quelques affaires à embarquer, sans heurt ni le moindre soucis. Trop content de faire découvrir la forêt à son petit-ami, il ne tenait déjà presque plus en place. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre et, ne remarquant personne à l'extérieur, prit la liberté de laisser un mot sur son bureau pour faire comprendre aux autres qu'ils étaient partis et qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter.  
Une fois descendu, sans vraiment paraître inquiété par la lourdeur impressionnante du sac qu'il avait sur son dos (l'habitude, et de la magie noire également), il indiqua à l'autre de le suivre vers l'extérieur. Libérant Kaito, d'ailleurs il ne comprit pas pourquoi l'Alakazam jetait toujours des regards pareils à son petit-ami quand il le croisait, il indiqua au pokémon psychique où ils voulaient aller. La forêt de Zazambes lui semblait la plus adaptée : la jungle, c'était peut-être un peu trop dur et inconfortable pour l'Enodril si il n'avait jamais campé. Et franchement, il ne tenait pas à l'entendre crier toutes les cinq minutes parce qu'il avait vu un orvet… Quoi comment ça il aurait fait pareil avec un oiseau sur la tête ? Souhaitant tout de même faire comprendre au compétiteur qu'il appréciait l'idée, il lui offrit un très rapide bisou sur la joue, juste avant que la téléportation n'ait lieu.

Néanmoins, faire confiance à son Alakazam était quelque chose qu'il n'allait pas tarder à regretter, de ce qu'il voyait. Il aurait dû le savoir, vu que Kaito n'était pas spécialisé dans l'obéissance à son grand malheur, mais il fallait croire que son excitation avait emporté avec elle une bonne dose de naïveté. Alors qu'il remarquait avec satisfaction qu'il se trouvait bien près de la zone des grandes pierres, il jeta un coup d'oeil circulaire afin d'apprécier les environs. Néanmoins, un détail manquait à l'appel. Enfin, une personne surtout. Ce ne fut que lorsque ses yeux se posèrent sur l'un des arbres les plus élevés qu'il s'immobilisa, ébahi et un peu inquiet.

« … Merde ! »

Si il n'avait pas eu ses raisons de s'inquiéter, il aurait sûrement passé un sermon gigantesque à son Alakazam pour avoir fait cela. Néanmoins, maintenant que le pokémon psychique, ce fourbe, pour une raison qu'il ignorait, avait cru bon de téléporter l'Enodril dans un arbre, il avait d'autres chats à fouetter. Un peu paniqué, il se rapprocha sans vraiment savoir quoi faire, en jetant des regards incendiaires à Kaito qui observait tout cela avec un immense sourire réjoui ; on aurait pu lui ramener un transat et des lunettes de soleil pour qu'il apprécie le spectacle pleinement. Maladroitement, le Shimomura fouilla dans son sac en espérant trouver la ball d'un pokémon qui aurait pu les tirer de là, mais il se rappela avec amertume qu'il ne disposait d'aucun type vol. C'était franchement ballot, hein. Relevant les yeux vers Samaël, un sourire qui se voulait rassurant mais qui transpirait le malaise, il essaya de se montrer le plus calme possible. Ce qui fut plus compliqué quand il reconnut les teintes noires et vertes derrière lui.

« Alors, euh... De préférence, évite de te retourner, hein ! »

Oui, parce que lui dire honnêtement qu'il risquait de tomber nez à nez avec quelques Mimigales ma foi bien laides même aux yeux de l'éleveur, c'était compliqué. Bon, ça commençait mal. Et dire qu'il comptait faire en sorte de se rattraper en lui faisant passer une bonne fin d'après-midi... Visiblement, il avait rêvé, comme d'habitude.
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Re: Cabin in the Woods {PV Sam   Cabin in the Woods {PV Sam EmptyJeu 10 Nov 2016 - 1:20



Cabin in the Woods


feat the rat-bite

Got any grapes ?



Il n'est pas rare du tout que je sorte des phrases un peu au hasard, simplement parce que j'aurais tout à coup pensé à quelque chose mais que je n'ai pas le choix de demander à une personne externe. Avec mes questions aléatoires, j'attire peut-être la curiosité et les regards suspects par moments, mais je suis tout à fait sérieux quand je lui parle de cette proposition. Cela peut paraître anodin, pourtant je tiens réellement à cette sortie, pas seulement parce que nous avons besoin de s'exiler quelques temps et que me retrouver seul avec Natsume loin du reste du monde est une perspective qui m'enchante un peu trop, mais aussi par valeur symbolique. En effet, je sais le Shimomura très friand de la forêt et tout ce qui concerne la nature en général ; n'importe quelle personne le connaissant pourrait aisément le savoir. Et justement parce que c'est quelque chose qu'il aime, j'ai envie qu'il partage sa passion avec moi. Quoi de mieux pour penser à autre chose que cette journée ? Je suis convaincu que ça nous fera le plus grand bien, à lui autant qu'à moi. Et je ne vais pas nier que je risque de gagater très fort et d'être collant, puisqu'il n'y aura personne autour pour nous voir. Pas que je ne me gêne pas en public, même si j'ai de la modération, juste que je ne promets rien quant à ma niaiserie et mon côté 'nounours affectueux'.
Mais quand il demande confirmation, je n'hésite pas à hocher vivement de la tête, tout excité. Si je ne suis pas connu pour ma logique, je veux qu'il comprenne quand même que cette idée, aussi surprenante soit-elle -surtout de ma part- n'est pas prise à la légère, pour une fois, et que vu que je n'y vois que des avantages, cela suffit à renforcer ma motivation. Le lapin a l'air sceptique, mais c'est aussi pour lui prouver que je peux assumer mon opinion que j'ai absolument envie de partir. Je ne suis pas du genre précieuse, loin de là ; je suis le premier à me salir quand il le faut, et si me laver me plaît tant à cause de cette sensation de propreté, je ne suis pas du tout une précieuse, surtout devant Natsume devant lequel je refuse de faire la diva sérieusement. Après tout, pour mes débuts en tant que dresseur, il m'est arrivé à de nombreuses occasions de dormir à la belle étoile, et ces nuits en compagnie de mes Pokémons autour de moi restent de très bons souvenirs.

Ma proposition, pour une fois, n'a pas l'air d'être mauvaise, et je m'en rends compte en voyant le léger sourire de mon copain. C'est vrai que si je suis à fond sur cette idée, je ne veux pas non plus déranger mon petit ami. Il me dirait qu'il préfère être seul sur ce coup-là, je comprendrais. Je serais peut-être un tout petit peu déçu, mais je comprendrais. Je n'ai pas non plus envie qu'il m'emmène par obligation ou simplement pour ne pas m'attrister. Je veux continuer à faire de mon mieux, et ça passe par m'intégrer à ce qu'il aime. Tout content de voir que je peux l'accompagner et que ça ne semble pas l'embêter le moins du monde, je file préparer mes affaires, emportant tout dans un grand sac de voyage, comme celui que j'utilisais au moment de ma première compétition. C'est comme si elle était loin, désormais, alors qu'en vérité ça fait juste environ trois ans, dont deux à partir duquel j'ai commencé à squatter chez Faust pour dormir, préférant sur le coup les bras du Shimomura à ceux de mes Pokémons le soir. Je ne sais pas combien de temps nous partons, mais j'emporte vraisemblablement peu de choses, la magie de Teleport restant bien pratique en cas de besoin. Je souhaite toutefois éviter de l'utiliser, ou plutôt ne pas utiliser mes Pokémons tout court, pour profiter au maximum de l'expérience. L'éleveur s'y connaît bien mieux que moi, et je me sais entre de très bonnes mains tant que nous resterons ensemble. Pour cela aussi, je ne prends que le minimum, à savoir par exemple une lampe de poche et quelque chose contre les moustiques, puis deux ou trois vêtements. Ma ceinture de Poké Balls accrochée à sa place habituelle, nous n'oublions pas bien sûr la tente et le stricte nécessaire. Je suis assez débutant en la matière, d'ailleurs, n'en ayant jamais monté de ma vie, mais puisque je serai avec un expert, je n'ai pas à m'inquiéter pour ce genre de détails.

Je rejoins donc Natsume en bas afin que nous partions, un peu perplexe quand même quant à son énorme sac, de peur qu'il ne se fasse mal au dos -mais j'imagine qu'il sait ce qu'il fait-, nous nous dirigeons à l'extérieur de la maison et le japonais fait appel à son Alakazam pour nous transporter directement. Le Pokémon psychique, aussitôt sorti, me lance un regard peu aimable, devant lequel je détourne la tête, me rappelant ce qui s'est passé à notre dernière rencontre. Il ne doit pas tellement me voir d'un bon œil depuis, mais je crois que j'ai largement pu me faire pardonner auprès de son dresseur, alors il faudra un moment donné que Kaito comprenne également qu'il n'a aucune raison de m'en vouloir encore, même si je ne suis pas fier non plus de mon comportement quelque peu... lâche de ce jour-là. Je sens déjà que l'Alakazam va être rancunier encore un bon moment. Je ne pourrais pas lui en tenir rigueur, mais c'est inutile de m'en vouloir plus longtemps.
Face à l'asiatique, de toute façon, le Pokémon psy se doit d'accéder à la requête formulée, soit la forêt de Zazambes. Ce n'est toutefois pas l'annonce de notre destination qui arrive à me faire oublier Kaito, mais plutôt le bisou surprise de mon petit ami que je trouve, au contraire de son Alakazam, de bien bonne humeur. En souriant un peu, je me flatte moi-même en me disant que c'est sûrement ma proposition qui lui fait tant plaisir, même si j'ignorais que ça l'emballerait à ce point. Si néanmoins Kaito obéit au cadet et nous emmène effectivement dans la forêt de Zazambes, lui et moi n'atterrissons pas au même endroit. En effet, à ma grande surprise, juste après la téléportation, le sol se dérobe sous mes pieds et seuls mes réflexes me permettent de me tenir in extremis à la branche d'un arbre. Je pousse un hoquet de stupeur et place toutes mes forces dans mes bras pour ne pas tomber. Mine de rien, c'est pas aussi facile que ça en a l'air, et devoir supporter tout mon poids n'est pas une mince affaire ; sans parler de mon sac, dans lequel j'ai mis peu de choses, mais qui ne reste pas léger pour autant. Les craquements que j'entends ne m'aident pas non plus à me rassurer. De plus, l'arbre sur lequel Kaito m'a téléporté est assez haut, et une mauvaise chute ferait soit très mal, soit... presque fatale, j'ai envie de dire. Il faut dire que si j'ai l'habitude de planer dans les airs avec mes oiseaux et que donc le vertige n'est pas un souci, c'est une autre histoire quand je sais qu'il n'y a rien en-dessous pour amortir ma chute ; ou du moins, qu'il serait difficile de continuer leur camping si je retombe mal. À l'aise quand il s'agit de m'envoler sur le dos de Tori ou même celui de Smaug, c'est une autre histoire, quand je suis seul ; et atteindre mes Poké Balls serait risqué, étant donné que mes deux bras sont occupés à me soutenir et qu'il y ait des chances pour qu'en enlever un fasse défaut à l'autre.

Mes yeux balaient les environs pour croiser ceux de Natsume, qui semble aussi bien gêné par la situation que énervé par son Pokémon à qui il lance un regard assassin. Mais Kaito est très fier de sa farce, apparemment, et moi-même je grogne à son encontre, blasé par son attitude. C'est peut-être ce que je méritais, mais quand même ! Un geste de travers et j'y passe probablement, alors c'est loin d'être amusant. Sans compter que ma curiosité va me tuer, un jour, parce que comme je suis aussi bête que mes pieds, je ne peux m'empêcher de faire exactement le contraire de ce qu'il me demande de faire et relève la tête pour apercevoir de grosses Mimigals bien velues et bien moches à souhait. Je déglutis, soudainement très mal à l'aise. Je suis courageux, mais j'ai certainement pas l'intention de mourir, et encore moins de me faire empoisonner par des araignées. J'ai encore une compétition à gagner hé !
Peu de solutions s'offrent à moi, pourtant. Mon cerveau, déjà peu efficace de base, se met en marche, mais je ne suis pas le plus qualifié pour me sortir des situations périlleuses. La plupart du temps, j'ai surtout le droit à un coup de chance. Je ne peux cependant pas toujours compter là-dessus, et je vois, en l'occurrence, peu de choses qui me sauveraient actuellement. Tandis que les Mimigals se rapprochent lentement mais sûrement de manière dangereuse en ma direction, je ne peux retenir des tremblements, aussi bien dues à ma peur, qu'à la force que je dois mettre pour me tenir suspendu à la branche. Mais cette dernière, pour ne rien arranger, produit des craquements peu rassurants. Et plus je bouge pour m'en sortir, plus ça empire. Si je ne finis pas par lâcher moi-même, c'est le rameau qui le fera pour moi. Paniqué, n'ayant jamais été un grand génie, surtout dans ce genre de situation, je manque de tout lâcher en espérant que les arbres un peu en dessous sauront se montrer clément, mais je n'en ai pas le temps. Bientôt, je sens des secousses faire trembler la branche sur laquelle je suis perché, et j'aperçois, au niveau du sol, une Nidoqueen qui s'est emparé du tronc pour commencer à l'agiter. Si elle a le mérite de faire fuir les araignées qui me menaçaient de leurs mandibules empoisonnées, ce n'est apparemment pas ces dernières que la femelle essayait de faire descendre, et je me retrouve à pousser des petits cris effrayés, oubliant momentanément que mon petit ami doit toujours être en train de me regarder. En me fixant d'un regard que je ne saurais déchiffrer, et voyant que je m'accroche toujours à la grosse brindille qui m'empêche de me faire très mal si jamais je tombais, la Nidoqueen émet un rugissement. En quelques secondes, un Nidoking sort à son tour de la forêt pour se montrer et lève sa tête vers moi. Aussitôt comme déterminé, il s'empare lui-même du pied de l'arbre pour carrément le soulever, et moi donc avec. Mon cœur se met à battre plus fort, mais ce n'est cette fois-ci nullement dû à une quelconque attraction de la part de Natsume. Je suis véritablement inquiet de ce qui est en train de se passer, surtout quand je glisse de plus en plus, et que je sens, avec horreur, que l'arbre se penche à une vitesse folle, et qu'il va m'écraser contre le sol si ça continue. Prenant mon hardiesse à deux mains, je lâche justement celles-ci quand l'arbre tombe près d'un autre plus petit dans lequel je tente un saut plus ou moins réussi. Plus dans le sens que je me réceptionne dans les bras, moins dans le sens que je me rétame contre ces mêmes branches et que je me fais quelques égratignures, sentant des sortes de pics m'attaquer de tous côtés.

« Aïeuuuuh ! »

Je m'arrête de tomber contre les branches quand une plus grosse me réceptionne enfin. Mais je me suis fait quand même un peu mal en chutant, ressentant des douleurs au ventre et sur mon postérieur, en particulier mon coccyx qui a dû morfler. Mon sac a cependant amorti mon dos, donc je peux quand même essayer de me relever, ce que je fais. Couché sur des branches d'arbres en forme de Y qui retiennent mes bras et mes jambes, je me permets de souffler un coup en tentant de ne pas penser aux bleus et autres écorchures. Je secoue la tête pour remettre mes idées en place, et masse l'arrière de ma nuque brièvement pour regarder où j'ai atterri.

« Bon... Maintenant que ça c'est fait... Bah ça serait pas mal qu-... »

Ma respiration se coupe, mon corps tout entier se fige, et mes pupilles s'écarquillent brutalement. J'ai eu vraiment tort de tourner la tête à ce moment-là, et croyez-moi que je regrette amèrement. J'aurais préféré pouvoir passer mon chemin tranquillement en ignorant ce qui se trouve actuellement à quelques centimètres risibles de moi et que je viens de découvrir.

« Na... Na... Na... NATSUUUUU ! »

Je me suis juré de ne pas me comporter comme une adolescente de treize ans, mais le sentiment est trop fort cette fois-ci pour que je puisse l'ignorer. Tétanisé et tremblant de partout, je n'ose faire un geste, de peur que ça me saute dessus.
'Ça' ? Oh, rien. Juste un serpent.

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