« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Mother's Day (Part I) |OS|

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Adélia G. Turnac
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Adélia G. Turnac
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Âge du personnage : 23 ans
Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée
Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice

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MessageSujet: Mother's Day (Part I) |OS|   Mother's Day (Part I) |OS| EmptySam 17 Juin 2017 - 22:05


Mother's Day

feat. Mercedes Blanchett
La destruction se poursuit, jour après jour. Échouée contre le sofa-lit qu’elle ne s’est jamais donné la peine de défaire, comme réticente à s’installer. Toujours un pied au-dehors, un pied vers la fuite. Cette fuite, inévitable. Plus qu’à compter les jours, les heures ou les secondes, tôt ou tard Mercedes claquera une nouvelle porte derrière elle malgré toutes mes tentatives pour la retenir. Ce jeu, nous l’aurons joué souvent. Tant que je n’y réserve plus qu’une attention agacée, qu’un épuisement évasif et diffus. Certaines relations vous traînent parmi la boue, vous forcent à capituler parmi les plus profonds de vos retranchements personnels. Je ne devrais guère m’en étonner. Tel père, telle fille. Entre Carter et la jeune femme à la chevelure rose, tant de similitudes exaspérantes qu’il me surprend encore qu’elle ne fut pas élevée par lui toutes ces années. Pour les deux êtres, la même couverture défensive, la même technique erronée pour parvenir à leurs fins. La fuite. La fuite et la destruction. Mercy se laisse progressivement voguer vers la déraison. Elle sort, toutes les nuits, parmi les ombres. Prend des risques. Même si elle ne l’a pas dit, je le sais. Même si elle cabosse difficilement sur le chemin de la guérison, si elle force des sourires et préfère passer ses moments ici seule, loin de Camélia et moi, je sais. Si elle s’expose ainsi, si elle se bat encore, ce n’est plus pour sa cause ou la protection de ses proches. Mercedes, malgré elle, au-delà de sa conscience, souhaite mourir de son chagrin. Ne serait-ce pas plus facile?

J’aimerais pouvoir affirmer qu’elle s’en sortira. Qu’elle remontera la pente, si elle accepte de me tendre la main, de me laisser l’approcher. Néanmoins je n’ai plus cette naïveté. Si Mercedes refuse de se sortir la tête de l’eau, je n’ai aucune aide à lui fournir. J’ai tenté ce combat trop souvent pour le reconnaître désormais. Alors je flotte. À sa portée, patiente mais discrète, dans l’attente qu’elle saisisse sa chance. Rien ne sert de la précipiter. Elle ne peut nager à contre-sens dans tous les cas. Je n’insiste qu’à quelques sujets. Elle doit dormir, manger et soigner son hygiène régulièrement. Déjà un combat ardu. Voire impossible. J’ai aussi condamné la consommation d’alcool de la mademoiselle, vers laquelle elle pourrait se tourner. Mais je ne suis pas parvenue à la convaincre d’abandonner ses activités de Résistante pour quelques temps, malgré mon insistance. Elle se referme sitôt ce sujet lancé. Un pied dans la porte. Je sens que si j’allais trop loin, qu’elle s’en irait. Parfois, je le souhaite presque. Il me peine de la voir ainsi, à pleurer, dormir et sortir tous les jours. M’occuper d’elle tient du fardeau désormais. Mais je ne l’abandonnerai jamais. Surtout pas maintenant. Je tiens nerveusement les papiers que m’a remise son médecin, Melinda Connors. Les nouvelles nous parviennent tardivement, néanmoins vu la frénésie des derniers mois… Je ressens une bouffée d’angoisse à l’idée de ce que j’ai à lui annoncer. Parmi sa tumulte, ce nouvel ouragan pourrait bien détruire les derniers vestiges de ma cousine.

Quatre mois. Pour elle, les options auront largement diminué. Et vu ses habitudes… Je préfère ne pas y penser. Considérer l’affaire avec optimisme là où elle n’y verra qu’un cruel rappel d’événements passés. Je me sens responsable, coupable même. J’ai repéré les signes, plusieurs même. Vomissements, nausées, prise de poids, fatigue, irritabilité, sautes d’humeurs. Rien que je ne rattachais pas à sa présente dépression. Les prises de sang effectuées auront révélé une surprise tout aussi merveilleuse qu’inquiétante et confirmé les doutes que je me refusais de considérer, tout comme elle d’ailleurs. Mais je n’ai jamais osé poser la question, connaissant la fragilité de la journaliste à ce sujet. Me voilà qui hésite au seuil de sa porte, avec comme mission de lui annoncer.

«Mercedes?»

Elle s’éveille dans un sursaut. Repoussant vivement la couverture posée sur ses épaules, le regard perdu parmi un horizon de panique et de désarroi. Encore des cauchemars. Ses prunelles croisent les miennes. L’azur de ses iris se détend, ses paupières se referment et elle soupire, comme irritée par ma présence. Toujours cet obstacle, cette barrière, rendant difficile voire insupportable le moindre de nos échanges. Carter parvient parfois encore à l’atteindre, lui faire entendre raison. Elle ne le craint pas, contrairement à moi qui pourtant ne cherche qu’à détendre sa souffrance. Je me recule de quelques pas, parfois la distance physique améliore nos rapports, parfois elle s’avère insuffisante. La jeune femme s’éveille peu à peu, la fatigue l’étreignant encore. Son premier réflexe la porte vers l’œuf qu’on lui aura offert, je ne sais qui ou pourquoi. Une nuit en rentrant, elle portait cet Œuf bleu que j’ai reconnu comme étant celui d’un Couaneton. Elle lui porte plus attention qu’à elle-même ces derniers temps. Néanmoins cette dévotion m’apporte espoir en ce que j’ai à lui annoncer. Peut-être que…

«Pardon de te réveiller, je sais que tu es fatiguée.»

Elle soupire de nouveau, sans répondre. L’œuf brille doucement entre ses doigts, la naissance imminente. Peut-être devrais-je attendre? Je ne souhaite pas voir mon discours interrompu une fois lancée, surtout qu’il m’aura pris un moment avant d’assembler le courage nécessaire afin de lui faire face. Je tripote nerveusement le dossier médical de ma cousine entre mes doigts, détail qu’elle ne manque pas de remarquer. Sans le souligner, elle m’invite à la rejoindre d’un regard prudent. Son attention bifurque cependant rapidement vers la coquille, dont la lueur s’est éteinte brusquement à la déception de la dresseuse. Un autre jour, peut-être. Moi, en attendant, je dois trouver les mots pourtant bien simples pour lui décrire la nouvelle qui me pèse un peu plus chaque seconde.

«Tu voulais me dire quelque chose?»

Ma gorge se serre. Sa voix s’est adoucie, tranchant avec le ton insolent avec lequel elle s’adresse à moi depuis quelques temps. Je constate une ouverture, la proximité cette fois ne semble pas l’incommoder. Mon approche plus prudente doit la mettre en confiance, et l’œuf prêt à éclore contre ses genoux lui offrir de nouvelles perspectives. Si seulement elle savait. Elle détient toutes les réponses, absolument toutes. Elle doit simplement les voir, ouvrir ses yeux. Je souris de façon sincère. Mercedes me manque. Elle me manquera longtemps, je crois, même si je continue encore d’espérer que cette nouvelle viendra fracasser les murs qu’elle a construits autour d’elle. Ma cousine ne représente pas seulement un membre de ma famille à mes yeux, et ce qui nous lie ne se limite pas aux liens de sang. La rose fut présente plus souvent qu’autrement, un soutien et une aide immuable, mais plus encore. À ses côtés, j’ai toujours envisagé le monde de façon plus optimiste. J’ai baigné parmi les rayons de son soleil depuis notre rencontre. Sur cette île de terreurs et de déceptions, elle a toujours été ce en quoi je pouvais avoir des certitudes. J’ai mal, j’ai si mal pour elle. Pour le poids qui l’afflige, pour tout ce dont elle a perdu cette nuit-là. Je suis en colère, non pas contre Weston ou contre le membre du Régime s’étant introduit chez elle. J’en veux à Enola de laisser passer autant d’horreurs. Je m’en veux à moi d’être si faible, si impuissante. J’en veux à la violence. J’en veux à l’univers, d’avoir terni mon astre du jour. Je viens prendre sa main, doucement, la gorge enflée d’émotions contradictoires. Mercedes saisit mon trouble, j’en suis persuadée, car elle ne dit rien. Le silence nous enveloppe, longtemps.

«Tu me manques, Mercy.»

Elle ne dit rien. Sa tête de pose lentement contre mon épaule et je laisse tomber la mienne contre sa chevelure rosée. La chaleur nous étreint et pendant quelques instants j’ai l’impression de l’avoir retrouvée telle que je l’ai connue. Affectueuse, présente, entière. Le vide la rattrape, cette crevasse au fond de sa poitrine. Elle se crispe, probablement de remords. Probablement est-ce ce qui ce qui la retient sans cesse, cette culpabilité ou cet orgueil mal placé de devoir compter sur moi. Je sais très bien qu’elle préférerait être ailleurs, qu’elle aimerait ne pas avoir besoin. Mais la solitude ne lui rendrait pas service présentement. J’ai parfois l’impression d’être la seule chose qui la retient véritablement de la dérive. Et maintenant ceci.

«Je ne dis pas ça pour que tu te sentes… mal ou… C’est ainsi. Je comprends.»

J’ai la crainte, encore aujourd’hui, de ne plus jamais la connaître comme avant. L’humain possède une résilience incroyable, se relève dans l’adversité malgré les obstacles. Une espèce qui, malgré ses défauts, aura su canaliser cette détermination en un atout primordial. Mercedes ne fait pas exception, ayant traversé des épreuves terribles par les années passées. Je me demande cependant où la résistance d’un individu s’arrête. Si seulement elle me laissait porter une part de sa charge… À la sentir près de moi, je commence à réaliser que je ne le pourrai jamais. Que sa douleur s’est fait petite, qu’elle s’est dissimulée en elle si profondément qu’elle seule peut encore l’apaiser. Toute épreuve représente une occasion de grandir, de se renforcer et d’apprendre. J’ignore ce qu’elle pourra tirer de son passé récent.

«Je me manque aussi.»

Je frissonne. Mercedes me paraît si loin, si seule. Sa main valide se referme contre l’œuf, qui s’est remis à palpiter d’une lueur incertaine. Je m’en veux aussitôt d’avoir formulé ces mots, la ramenant nécessairement à sa triste condition. Au passé plutôt qu’à l’avenir. J’aimerais lui dire que peu importe les changements opérés chez elle suite à ses difficultés, que je l’aimerai toujours. Les mots restent pris dans ma gorge. Je me retiens de pleurer. Il ne s’agit pas de moi, mais d’elle. D’elle et de l’autre. Du futur, surtout.

«Je t’aime Mercedes. Je sais que je le dis souvent, peut-être trop. J’espère que tu n’en as pas pris l’habitude. Je me répète… Je veux seulement que tu le saches, que malgré tout, je t’aime. Peu importe ce que tu fais, ce que tu choisis. Parfois, je ne suis pas d’accord, mais je n’ai pas à l’être. Je sais que tu ne veux pas que je prenne soin de toi…»

À ses mots, elle se redresse, prête à encaisser un «mais», à m’affronter, à me dissuader de lui venir en aide. Ses prunelles brillent autant que l’œuf contre ses genoux. Sa main quitte la mienne à regret. Tout mon être se languit de sa chaleur, de sa présence.

«Je sais que tu veux bien faire, Adélia… Je t’aime aussi mais…»

«Tu as besoin de suivre ta voie. Je le sais. Je ne t’imposerai jamais quoi que ce soit. Je sais que je te rends malheureuse à te couver. Je ne peux pas m’en empêcher, cependant. J’ai envie de te protéger de tout, de retirer ta douleur. Ce n’est pas si simple. Alors je vais simplement te dire ceci : je suis là. Si tu as besoin. Que ce soit ici, ou ailleurs. Je serai là.»


Ses prunelles s’égarent vers le sol. Je peux sentir son malaise. Mercy aura compris mes sous-entendus. Aura compris que j’ai saisi son besoin de quitter ma demeure, de trouver racine là où son cœur lui dicte. Je n’ai aucune idée de ses plans. Sa réaction confirme néanmoins mes doutes. Je souris, reprenant sa main qui ne se dérobe pas cette fois. Je communique mon approbation de son cheminement, quel qu’il soit.

«Okay. Merci Adélia.»

Ses prunelles se fondent parmi la brume, ses doigts se resserrent contre les miens. Malgré la nonchalance de sa réponse, Mercy m’exprime sa gratitude autrement, les mots se dérobant encore sous elle, insaisissable. Je connais assez la rose pour me passer de lettres et syllabes. Il est des langages plus explicites encore.

«Je serai là aussi.»

Ma main quitte la sienne, rejoint cette fois son ventre avec douceur, affection. Sous mes doigts grandissent la vie. Je peux presque la sentir palper sous l’abdomen légèrement distendu. Le miracle imprévisible de l’existence humaine. Pour Mercedes, bien plus qu’une idée. Une toute nouvelle réalité s’offre à elle, en bien ou mal, je ne saurai dire. Néanmoins mon amour enveloppe déjà le petit être qui s’épanouit en elle. Je redresse lentement le regard vers le sien, désirant m’assurer qu’elle a compris. Sa main se pose brusquement contre la mienne, contre son ventre. Nous nous mesurons du regard, sa respiration progressivement s’accélère. La panique pour brouiller l’azur de ses prunelles mais aussi une sorte de soulagement. Nous ne nous interrompons pas alors que l’œuf brille encore une fois, plus intensément cette fois, sa chaleur irradiant contre nos mains réunies contre le bébé. Les questions affluent contre les traits de ma cousine. Son esprit galope, mesurant les possibilités, calculant les absences, additionnant les symptômes. Le choc la fait frissonner d’un seul coup et je comprends que l’information s’impose à elle. Le tremblement de terre venu secouer son corps, secouer sa vie. Je conserve ma position, solide, patiente, l’expression même du calme inébranlable. Je ne la laisserai pas tomber.

Nous ne parlons pas. Les questions restent emprisonnées au creux de sa gorge, l’amalgame l’étouffant. Bientôt, nous n’entendons plus que la respiration saccadée de la jeune femme, de la jeune mère. Je n’ai pas de félicitations à présenter. Je n’ai pas la naïveté de croire que cette annonce lui apportera la joie habituelle face à une grossesse. Imprévue, elle vient bouleverser d’autant plus son existence. Mercedes aura déjà dû dire ses adieux à un fœtus, plusieurs années auparavant de par sa jeunesse et de la nature de l’acte ayant mené à cette fécondation. Celle-ci lui rappelle probablement bien douloureusement la souffrance vécue alors. Et plus encore. La rose se retrouve à la charge d’un petit être, séparée du père et en pleine dépression. Le temps ne se programme pas, la vie non plus. Mercy a toutes les raisons de s’inquiéter de son sort, au-delà de celui de ce bébé. Je ne flanche pas. Peut-être décidera-t-elle de procéder par avortement, une fois de plus. Dans tous les cas, malgré mes réticences envers cette solution, mes propres idées, mes valeurs… Je serai là. Je piétinerai sur celles-ci car la nouvelle réalité de la jeune femme dépasse la simple définition du bien ou du mal. Il s’agit d’elle.

Les mots lui manquent, elle lutte encore quelques instants avant de rendre les armes contre moi à nouveau. Je la sens trembler légèrement dans mes bras, sa main refusant de quitter la mienne sur son ventre. Quelque part, j’y perçois telle une acceptation silencieuse, une résignation toutefois teintée d’espoir. Je souris. Les mois à venir promettent leur lot d’émotion et de bouleversements. Les décisions appartiennent à Mercedes et je les respecterai jusqu’à la fin, prête à la relever si elle devait tomber. Nous ne disons rien. Contre ses genoux, le Couaneton voit le jour, tel un présage.

(c)Golden
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