« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Le bon vieux temps II (OS)

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Alexander Nagel
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Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février
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Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).

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MessageSujet: Le bon vieux temps II (OS)   Le bon vieux temps II (OS) EmptySam 8 Fév 2014 - 15:21


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Le bon vieux temps

4 ans plus tôt, 2 février 2009, 23 heures 46 minutes 21 secondes

Quand il m'arrive d’être lucide sur certains faits, je peux me rappeler exactement de l'heure ou ça s'est produit, ou tout a fini pour elle, et donc pour moi. Et c'est aussi là que tout a commencé. Je savais qu'elle était morte, parce que, même si c'est complètement abstrait, c'était ma jumelle et même éloigné de plusieurs centaines de kilomètres, j'aurais pu savoir si elle allait bien ou mal. Et là, elle était morte. J'avais mal au crane et au cœur, envie de gerber mais je m'étais mis à courir comme un taré dans le fossé qui bordait la route, en direction de la frontière. Je voulais pas qu'il me rattrape. Il me tuerait, et me ferait passer pour mort dans le même accident de ma sœur. Helmut saurait faire ça, c'est une putain de grosse tête, je sais pas comment il le ferait mais...  Il allait le faire. Je vois les lumières de la station de la frontière à une centaine de mètre. C'est là que Soltan doit m'attendre... Si il a décidé d'attendre après l'heure. On avait dit 23h, mais avec ce "contre-temps", j'étais à la bourre. Mais il était toujours là. Ce qui c'est passé ensuite, c'est encore un peu flou.

« SOLTAN ON SE CASSE SOLTAN ON DOIT- »
« Alex, ou est ta s- »
« PARTIR! FAUT QU- »
« Alex, putain, calme toi! »
« Je t'en supplie, Soltan... On se casse... »
« Lâche ce flingue Alex, promis, après, on part. »


Le flingue, je l'avais toujours, je ne lavais pas lâché depuis que j'avais... Pendant plusieurs secondes, je regarde mon poing qui le tient toujours et le serre au point de faire blanchir mes phalanges, le sang qui l'a recouvert... C'est le sang de qui? Le constat fait, je tombais par terre, probablement inconscient après avoir vomi mes tripes.
Tout était noir, et calme. J'étais bien. Plus de douleur, plus de vie, plus rien. La paix. Et puis... Irina. Irina qui me tournait le dos. J'ai essayé de la rattraper, en hurlant. "Pardon", je crois que je hurlais "Pardon", tout en la poursuivant. Et puis, j'ai ouvert les yeux. J'étais dans un lit, sous un plafond inconnu. Je fus presque soulagé de voir que j'étais pas rentré au bercail, mais que j'étais sûrement loin, il n'allait pas me trouver ici. Mes sens revinrent sans aucun préavis et attaqué par une nausée fulgurante, j'eus un violent haut-le-cœur qu me jeta en avant, mais mon estomac était trop vide pour régurgiter quoi que ce soit. Ma tête me faisait foutrement mal, aussi, je portais une main à mon front pour y découvrir un pansement recouvrant une partie de mon front. Eh? C'était ça le "léger" mal de tête que j'avais eu le soir du 2? On- On était quel jour, au fait? Je grogne en me tenant mon crane endolori et un verre d'eau s'invite dans mon champ de vision.

« Bois. »


Je remonte le long de la main et du bras qui me tend la boisson. Soltan. Il est encore là. Mais qu'est-ce qu'il peut bien avoir à foutre de... On s'en fiche, je me jette sur le verre d'eau, et je l'avale cul sec, demande à ce qu'on me resserve. L'eau me brûle la gorge mais la douleur s’atténue et je me sens plus lucide au bout de quelques autres verres.

« J'suis ou, là? »
« Utrecht. T'as dormi pendant 4 jours depuis... »
« Ah. »
« Alex... »
« ...Merde... »
« Alex, qu'est-ce qu'il s'est passé? »


C'est là que ça a vraiment commencé. LA question. J'ai pris une grande inspiration et j'ai regardé le tueur à gages qui m'avait sauvé la vie. Même à lui, je pouvais pas lui dire. C'était bloqué, impossible de lui dire. Je sentis d'un coup tout mon corps se décontracter et un faux sourire se dessiner sur mon visage. Si je savais à quel point ça me servirait.

« Rien. Il ne s'est rien passé. Rien du tout. »

Je le vois soupirer pour se lever et aller vers  le porte-manteau situé dans un coin de la pièce, que je prends le temps d'explorer. Une chambre d’hôtel des plus modeste, à l'évidence. Une table sur laquelle sont entreposées quelques sacoches, des flingues. Soltan sort quelque chose de la poche de sa veste accrochée au mur et revient. Il pose un flingue couvert de sang sur les draps, juste sous mon nez. J'ai froid, d'un coup, je l'observe du coin de l’œil, et porte une main à mon épaule tremblante.

« C'est a toi, non? Il a servi, une balle a été tirée. Alors, il s'est passé quoi? »
« Rien... RIEN JE TE DIS! »
« Alexander. »
« Ta gueule. »


Je prends le flingue et appuie le canon sur le front de la grande asperge danoise, il ne bronche pas. Je me mets à rire nerveusement, puis je me fous ouvertement de sa gueule. Il a cru quoi, que j'aurais même pas l'idée de me débarrasser de lui si il me mettait des bâtons dans les roues? J'aurais du me barrer depuis 4 jours, c'était le contrat. J'avais assez perdu de temps comme ça.

« Wah, je suis impressionné, là. Tu disais quoi, déjà, que t'es un super tueur pro? Tu t'attendais pas à ça, hein? Suffit que j'appuie un peu et y'a plus personne. T'es vraiment qu'une merde Soltan, sérieux... Tu fais pitié. Tu t'es pris d'affection pour moi et tu m'as sauvé, comme c'est trognon. Dommage, je vais pas t’être reconnaissant, j'ai pas que ça à foutre. Oh, et avant que j'oublie et que je te fasse exploser la cervelle, t'as encore un truc à dire? »

Il ne change même pas d'expression, il me fixe avec dépit et soupire en roulant des yeux. Je le vois ouvrir la main et me montrer un espèce d'objet métallique rectangulaire. Il a un espèce de sourire étrange, comme si il allait me faire une grosse blague.

« Tu sais ce que c'est, ça? »
« Je joue pas a- »
« C'est un chargeur. Le chargeur de ce flingue, d'ailleurs. Donc, ce que tu tiens dans les mains, c'est comme un jouet pour enfant, il tirera rien du tout. »


J'appuie sur la détente et tout ce qui sort d'un pistolet est un "clic" significatif. Je grogne et observe l'arme, et vois qu'en effet, il manque un tout petit truc, assez important voir très important.

« Eh merde... »

Soltan me reprend le flingue qui sert à rien en gardant son expression presque rigolarde.

« Bon... J'ai compris, je te demanderais plus rien à propos de l'autre soir. Mais dis-moi, comment tu comptes aller loin alors que tu sais même pas te servir d'un flingue? »
« … Ta gueule... »
« Et arrêtes ça aussi, les insultes. J'ai pas l'air comme ça, mais ça va vite me les gonfler. »
« Tss... »


Bon, là, j'avoue, j'avais un peu de respect pour ce mec. Il se leva a nouveau pour aller ranger le revolver  et s'assit à la table pour commencer à nettoyer ses armes diverses et variées. Il me demanda de le rejoindre quand j'aurais la foi de me lever et que j'aurais pris ma douche et mangé. Ah, oui, tiens, c'était pas une mauvaise idée, ça, la douche. J'allais me lever mais m’arrêtais en chemin en m'apercevant que j'étais complètement a poil... Dans un lit double. Je crois que j'ai blanchi, à ce moment là, et que Soltan l'a remarqué.

« Ah, oui, il y a des habits neufs dans le sac, là et... Quoi, qu'est-ce qu'il y a? Y'a un problème? Tu vas vomir? »
« Si t'es un vieux pervers, je vais gerber, ouais. Me fait pas le coup de "oh mais il ne restait plus que cette chambre, j'y peux rien pour le lit double et à deux, on se réchauffe!", j'ai très bien compris ce qui t’intéressait, sale porc. »
« En effet, il ne restait plus que cette chambre. »
« Mon cul, oui! »
« Eh, oh, tu crois vraiment que tout le monde te veut dans son lit? Tu crois que c'était facile de trouver un hôtel assez miteux pour accepter de loger un type en blouson noir et un mec inconscient couvert de boue et de sang? Ben non, j'ai pas pu faire autrement. Et oui, on a dormi dans le même lit, et j'ai même pas eu l'idée de te toucher. Ça répond à toutes tes questions? »

En effet, faut que je me calme. Il s'est donné du mal, on dirait, pour que je sois en sécurité. Je regarde au pied du lit et trouve un sac rempli de vêtement. Mouais, ça à l'air d’être à ma taille, à peu près. Je reste sous les draps pour enfiler un caleçon et me lève en suite pour aller à la douche. Ma tête tourne atrocement et j'ai mal partout, à l'intérieur comme à l'extérieur, mais mon cerveau semble opérationnel. La douche me fait du bien et je sors assez réveillé. Je m'installe en face de Soltan qui commence a démonter un flingue sous mes yeux, en posant toutes les pièces dans un ordre et à une place bien définis. Puis, quand c'est fait, pause de quelques secondes, puis il remonte le revolver d'un geste mécanique. Une fois fait, il le fait glisser sur la table jusqu'à moi, croise les bras sur son torse et m'observe d'un air presque sévère.

« A toi. »

Ah. Ok. Mollement je m'exécutais et tentais de le reconstituer sous son regard d'argent. Je galérais, et il me remontra la manip' des tonnes et des tonnes de fois, jusqu'à ce que je puisse le remonter de A à Z sans aide. C'était que la première leçon. Il ne m'a pas laissé partir avant de m'apprendre un certain nombre de choses, monter et démonter un certain nombre d'armes a feu, les nettoyer, puis enfin, tirer avec. Je suis bigleux alors il me confia que je ne pouvais pas avoir une visée parfaite, mais au moins, j'allais pouvoir viser là ou ça fait mal, approximativement. Puis, comme il disait, quand on sait tirer et que c'est devenu machinal, c'est presque inutile de voir la cible. Lui, d'ailleurs, il avait appris parfois à se passer de ses yeux quand il visait. Soltan est achromate, en vérité, il est incapable de voir les couleurs, et donc, il fait avec, ça l’empêche pas d’être super doué pour son métier. On a vite quitté la Hollande pour aller en Pologne, là ou il avait quelques travaux a effectuer. Un jour, il me demanda de l'assister. Rien d'important, juste buter trois mecs qui pouvaient s'avérer gênants dans notre parcours. La mission en elle-même n'a pas duré longtemps, et Soltan me refila une part de sa prime.

« Pour te payer le billet d'avion. »
« Ah, ça y est, tu me laisses partir? »
« Oui, tu va ou tu veux. Je sais pas si ce que je t'ai appris te servira vraiment et que tu appliquera mes conseils, j'en doute même fortement, mais bon, c'est ta vie. »
« Au fait... »
« Quoi? »
« Y'a un mois... Quand on a passé la frontière... Je voulais te raconter... »


Avec un manque flagrant de détail, je lui racontais le soir du 2 février. mais j'étais pas encore prêt à tout déballer, mon esprit le refusait en bloc. Mon rendez-vous avec ma jumelle, le trajet vers la frontière, Irina qui avait refusé de partir au final. J'avais sorti le flingue et je l'avais tenue en joue. J'avais menacé ma propre sœur. Je me contrôlais plus. J'étais tellement amer, en rage. Le chauffeur s'en est mêlé et le coup est parti tout seul, je sais pas comment je m'en suis sorti, mais j'étais encore vivant. Et si Soltan m'avait pas attendu, je serais sûrement mort. J'aurais tout donné pour crever avec Irina ce soir là, c'est certain. Et maintenant que j'étais sauf, pour ma part, je sais qu'elle serait toujours avec moi. J'ai même pas remercié Soltan, et franchement, j'aurais du. Mais j'ai zappé, comme un con. C'est comme ça que je suis devenu, totalement incapable de regarder autour de moi. Je suis monté dans l'avion pile un mois après l'accident qui a emporté ma sœur. J'ai fugué, la suite, on la connaît déjà tous.

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