Un petit rayon de soleil

Évolution de Seraphim

Travailler toute la journée à l'auberge alors qu'il avait déjà passé une semaine épuisante en travaillant normalement n'avait vraiment pas été sa meilleure idée. Il pouvait sentir chacun de ses muscles le supplier de leur offrir un peu de repos, chose que Clive cherchait désespérément à trouver. Ce ne fut qu'à neuf heures du soir qu'il posa enfin les pieds dans la chambre d'hôtel qui louait, épuisé. Il poussa un lourd soupir et ferma la porte derrière lui à clé, complètement vidé. Sincèrement, il avait l'impression que ses os étaient en train de se dissoudre et qu'il allait s'écraser au sol comme un gros Tadmorv coulant et dégoûtant. Bon, au moins, le sourire rayonnant de sa mère lorsqu'elle avait compté la recette de la journée et qu'elle avait fermé l'auberge avait valu tous les efforts du monde ; Clive aurait recommencé sans la moindre hésitation pour le revoir rien qu'une fois.
Le brun comprenait difficilement comment sa mère faisait pour sourire autant malgré les caprices de la vie, chose que Faust était bien le seul autre à faire dans cette famille. Il arrivait à peine à se retenir de s'écrouler sur le lit comme une sombre merde, de son côté. Enfin bref. Il lui restait un dernier petit quelque chose à faire avant d'aller prendre une douche et de se coucher ; il ne dînerait même pas tant la fatigue essayait de le tirer dans les bras séducteurs de Morphée.
Un petit son aigu arriva à ses oreilles et le fit un peu sourire. Il reconnaissait cette voix, et justement, il allait le retrouver. Le Doudouvet qui dormait encore sur son lit avait été réveillé de sa sieste en l'entendant arriver. Il aurait peut-être dû faire davantage attention, mais au moins il pouvait prendre son temps pour se défaire de l'emprise qu'avait le sommeil sur son corps.

Clive retira sa veste et s'étira quasiment félinement, ronronnant presque en sentant ses muscles en profiter. Il sortit avant de la ranger de la poche inférieure droite une pierre orangée et rugueuse, dont la forme laissait penser à un soleil. Il avait eu un mal de chien à trouver cette petite merveille, mais au moins il en avait une. Il se mit à genoux devant le lit pour être à hauteur du Doudouvet qui l'observait avec curiosité. Les yeux du pokémon s'écarquillèrent quand ses iris se posèrent sur la pierre évolutive et il les releva immédiatement pour fixer ceux de son dresseur (ils étaient bleus à l'instant, principalement parce qu'il avait retiré ses lentilles en même temps sur sa veste), cherchant une confirmation. Clive se suffit d'un sourire complice et affectueux comme seule réponse, ce que le  Doudouvet accepta avec joie. Le pokémon plante remua un peu les feuilles qui étaient des deux côtés de son corps tant il était prêt à sautiller sur place. Le brun lui tendit la pierre, et le Doudouvet sauta quasiment dessus.
Ce qui s'en suivit, vous vous en doutez, c'était une évolution. Je ne vais pas vous faire l'affront de vous décrire une nouvelle fois le déroulement d'une évolution, car cela serait stupide si l'on considère que cela a déjà fait des centaines de fois par des personnes bien plus douées que moi.
En tous cas, la narratrice est heureuse de ne plus jamais avoir à dire le mot 'Doudouvet' maintenant que le pokémon était devenu un adorable Farfaduvet. Farfaduvet qui au passage se jeta sur Clive pour le câliner.

« Doucement, Sera ! »

Le pokémon plante se blottit un peu plus contre lui, et Clive sourit un peu ; bon, il dormirait un peu plus tard, autant profiter du câlin.