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Et PAF ! Ça fait des Chocapics.

Feat Samaël Enodril

Faust supposait que quelque part, ils avaient passé le pire. Comprenez-le, il était difficile pour lui d'imaginer qu'après tout ce qui venait de se passer, le futur serait lui tout aussi porteur de mauvaises nouvelles. Il n'était pas naïf non plus, mais disons qu'il aurait bien aimé que les suppositions de son pessimisme soient chassées par l'optimisme qu'il essayait désespérément de faire naître en lui. Il aurait peut-être dû considérer l'idée de se préparer à un éventuel retour de bâton sur ce qu'il savait à propos de celui-dont-il-ne-devait-pas-prononcer-le-nom si vous voyez ce que je veux dire, mais pour l'instant, il en avait marre. Très sincèrement, un peu de paix et de tranquillité, c'était tout ce qu'il désirait. Il n'avait toutefois pas la stupidité de croire que son souhait serait exaucé ; ils étaient sur Enola après tout, et Faust avait eu de nombreuses fois l'occasion de constater que le mot 'paix' n'existait pas ici. Ou en tous cas n'existait plus. Et bordel de merde, voilà qu'il repartait dans ses délires de pseudo-parano de service ; pas besoin de paniquer autant, hein, vu ce qui leur était tombé sur la tronche avant.
Enfin bref. Le petit espace vert à l'extérieur du bâtiment des compétiteurs était très agréable à ce moment de la journée ; la chaleur de l'île faisait que les nuits, même en hiver, gardaient cette petite brise chaude qui faisait vite oublier la minuscule fraîcheur qui tentait de s'installer. Il avait mis une veste brune bien confortable, qu'il avait gardé ouverte parce qu'il ne fallait pas abuser non plus, il ne faisait pas SI froid que ça. La nuit, c'était cool. Faust l'aimait depuis qu'il était tout petit. Là où beaucoup d'enfants étaient terrorisés par le noir, lui l'accueillait avec un grand sourire et n'en avait nullement peur. Il n'avait jamais eu peur de ce qui se cachait dans l'ombre, parce que ceux qui s'y dissimulent sont souvent ceux qui ont le plus de choses à craindre.

Sam... Il allait un peu mieux, ou en tous cas il n'était pas dans le même état déplorable que celui dans lequel lui et Solène l'avaient trouvé. Disons que le chemin vers la guérison n'était pas une côte mais une pente sur laquelle il était très facile de casser la gueule pour ne plus jamais se relever ; il en avait fait l'expérience plus d'une fois par lui-même pour pouvoir affirmer cela. Ainsi, il faudrait du temps au cadet pour se relever et Faust attendait patiemment.
Lorsque l'adolescent l'appela, il entrouvrit ses yeux qui étaient fermés et porta son regard sur lui.

« Hnn ? »

Oui, il avait un peu la tête dans le gaz là. Cela s'expliquait par la chute subite du stress et de la fatigue qui l'avait assez bien assommé, mais il était déjà plus en forme que lorsqu'ils étaient revenus de l'amphithéâtre de Baguin. C'était comme comparer la force d'un Caratroc à celle d'un Galeking ; vous avez compris l'idée j'espère parce que la narratrice fainéante que je suis a la flemme de chercher les mots nécessaires pour former une phrase logique et correcte.
Il lui fit signe de se rapprocher, et Faust fronça les sourcils, confus. Son instinct commençait à tambouriner dans son esprit, l'avertissant d'un danger dont il ne parvenait pas à saisir la forme. Il n'y avait rien à craindre après tout, c'était juste Sam qui voulait lui parler...
… N'est-ce pas ?
Il fit comme demandé, et s'assit en tailleur à ses côtés, tentant d'afficher le visage le plus jovial qu'il pouvait maîtriser. Et voilà qu'il parlait de son père.
'Alerte rouge' aurait été une bonne description de ce qui passait en boucle dans la tête du conseiller. Le sujet du père de Sam étant assez... Particulier, il savait que ce qu'il allait entendre ne risquait pas de lui plaire, bien qu'il espérait que son instinct se trompait. Toutefois, il avait quelques suspicions qu'il chassa immédiatement de son esprit ; pas besoin de commencer à se faire du souci pour rien.

« Qu'est-ce qu'il y a, Sam ? » demanda-t-il, son ton quelque peu hésitant.

Pas d'originalité dans ses mots oui, mais il supposa que tout l'inquiétude qui pouvait s'entendre dans sa voix parlait bien assez pour lui.

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Ce n'est pas que Faust est naïf, ou même trop optimiste pour son bien (c'est même le contraire, mais c'est un sujet sur lequel il pourrait y avoir débat pendant des mois entiers ), mais c'est surtout qu'il n'aime pas affronter la réalité. Il la combat, il la nie, il l'ignore, mais la regarder en face et l'accepter ? C'est encore un peu beaucoup pour lui, aussi immature que cela soit, et en fait, il s'en contrefout totalement. Sa vie était une suite de fuites et de combats, d'années passés à se débattre contre tout ce qui tentait de l'écraser ; c'était un peu comme si une personne s'amusait à décider de sa vie et choisissait les chemins les plus douloureux pour pouvoir rire un bon coup. Alors même si il entend Sam émettre un petit rire discret, l'inquiétude ne disparaît pas de son visage, paraissant même s'étendre et se dévoiler un peu plus. Il ne sait pas pourquoi, mais tous ses sens sont en alerte et lui disent de se méfier. Pourtant, il n'a pas à avoir peur de Sam, hein ? Le fait qu'il parle de son père, néanmoins, fit naître une boule d'angoisse dans sa gorge et tout au fond de ses tripes. Peut-être qu'il commençait déjà deviner ce que l'autre allait lui dire, tiens.
… Oui, ils ne se seraient sûrement jamais rencontrés sans le petit accident qui avait amené Faust, enfin Noctis, à devoir contacter Sam. Peut-être lors d'un match officiel, car le conseiller sait que l'adolescent y arrivera, bien qu'il se doute que sa volonté doit avoir pris un sacré coup quand on considère qu'il avait cru pouvoir sauver son père en gagnant la compétition. Rêve naïf mais que l'adulte respectait ; qui était-il pour parler de naïveté alors qu'il avait cru que Clive n'aurait pas rejoint le Régime pour aider leur mère ?
Peut-être qu'ils ne lui en ont pas voulu, mais cela ne veut pas dire qu'il peut se pardonner à lui-même. C'est sûrement une forme d'égoïsme de sa part, mais il n'arrive pas à se regarder dans la glace en se disant qu'il n'est pas en grande partie responsable. Après tout, sans lui, Sam serait peut-être avec son père à l'heure actuelle, et ce depuis octobre. Il aurait sûrement échappé à la rafle et par conséquent à la torture ; que pouvait-il encore faire pour ruiner la vie de l'autre, bordel ? Qu'est-ce qui lui donnait le droit de le regarder dans les yeux après toutes les erreurs dont il était le responsable ?

Il peine à ne pas baisser les yeux lorsqu'il parle de la rafle, justement. La honte doit s'être peinte sur son visage alors qu'il se rend compte que ça fait tout aussi mal et que cela sera sûrement toujours le cas. Il ne sait pas s'il devient amer ou si c'est l'habitude qui fait qu'il reste complètement silencieux, interdit.
Plus le cadet parle et plus les alarmes dans l'esprit de Faust se font bruyantes, violentes même. Il y a quelque chose dans son esprit qui lui dit d'oublier ce qu'il vient et va entendre, de se boucher les oreilles pour ne pas avoir à supporter ce qui allait venir, mais il la renvoie rapidement, comme il le fait toujours. Entendre sa voix se briser comme ça, c'est encore et toujours un autre couteau qui se plante dans son cœur déjà bien blessé ; il serre les dents, impuissant, désemparé et perdu devant tout ce qu'il ne peut pas comprendre et tout ce qu'il n'a pas pu arrêter. Eh, à ce niveau, il aurait même eu du mal à vendre son amour-propre sur Ebay à moins de douze centimes.
Donc ils se sont retrouvés dans la même cellule, hein... Cela n'inaugurait rien de bon. Mais alors vraiment rien, rien de bon ; les alarmes qui criaient auparavant hurlent maintenant. À chaque fois qu'il essaye de comprendre pourquoi Sam aurait été le seul libéré, quelques options s'offrent à lui mais une seule paraît logique. La peur lui noue l'estomac et il se sent comme glacé sur place, incapable de parler. Seule la rage, la rancune et la colère qui brûlent en lui en entendant Sam mentionner leur tortionnaire parvient à le sortir de son état de zombie. Oh Arceus, il était préférable que cette ordure ne tombe jamais entre ses mains, ou sinon il n'en resterait pas assez pour qu'il puisse être identifié une fois qu'il en aurait fini avec lui. Il n'était pas cruel mais bordel... Disons qu'il était un faible humain qui ne pouvait pas résister au fumet de la vengeance quand il était présenté sous son nez. Lentement mais sûrement, il commençait à reformer les pièces du puzzle, et les 'Dio Silvery' qu'il avait vu d'inscrits sur les murs de la 'chambre' (si l'on pouvait appeler une chose pareille ainsi) improvisée de Sam à Baguin commencèrent lentement à prendre tout leur sens. Non, ce n'était pas le moment ; il se stoppa vite dans ses pensées pour écouter l'adolescent, réalisant qu'il était en train de chercher une diversion dans son esprit à ce qu'il entendait.

Alors comme ça, Sam avait parlé de lui à son père ? Ah, ça devenait si ironique que Faust ne pu empêcher un rictus jaune, montrant tout son malaise, de se dessiner sur ses traits. Oui, lui aussi aurait bien aimé rencontrer Ikael Enodril, pour le laisser le rouer de coups s'il jugeait ça nécessaire. Levez les yeux au ciel si vous le voulez, mais il refusait de laisser passer ça. Et Arceus qu'il était buté quand il avait décidé de quelque chose.
Toutefois, plus l'adolescent parlait, et plus il se doutait de ce qu'il allait entendre, ce qui expliquait probablement pourquoi ses doigts s'étaient crispés très fermement sur ses jambes, dans un effort désespéré de relâcher la tension qui venait de s'emparer de son corps. C'était un peu comme voir un tsunami arriver en étant sur la plage ; la solution la plus logique serait de courir s'abriter, mais généralement, on ne peut que regarder, tétanisé et presque patient envers la mort qui allait abattre sur nous.
En parlant de mort tiens, quand on parle du loup, il arrive et vous bouffe vivant, en partant des pieds évidemment parce que ce n'est pas assez douloureux sinon.

Autant dire qu'à l'instant même où la nouvelle fut comprise, il y eut comme un court circuit dans l'esprit du conseiller. Un arrêt total de ses pensées et de ses émotions pendant quelques secondes alors que ses yeux s'écarquillaient d'horreur.
Même s'il ne prononce pas un seul mot, son esprit est devenu un champ de bataille.
Faust crie. Méphisto pleure. Noctis hurle. C'est une cacophonies de hurlements désespérés dans sa tête, une litanie de cris et de pleurs, des averses de reproches faits à soi-même et des orages de sentiments contradictoires qui se bousculent et le transpercent en plein cœur.
Chaque respiration qu'il prend paraît plus courte que la précédente, et il peine même à voir parce que ses yeux, ces traîtres, se sont mis à s'humidifier et il passa rageusement ses mains dessus pour chasser les impertinentes larmes qui continuaient de s'écouler. Bordel de merde, ne pouvait-il pas avoir le contrôle sur quelque chose pour une fois ?!
Ça fait horriblement mal. Il a l'impression d'avoir pris un tel coup qu'il ne peut en conséquence pas se relever, se débattre pour respirer vu que sa poitrine est si contracté, ne pas s'écrouler alors qu'il se sent trembler de tous ses membres.

Et putain, voilà qu'il avait encore échoué. Si seulement il n'avait pas été un tel idiot, cela ne serait pas arrivé. De quel droit peut-il se sentir mal ? Ce n'est pas comme s'il avait longuement connu le père de Sam, loin de là, mais il avait tant regretté de ne pas avoir pu le sauver que le simple fait de le savoir mort le laissait dans un état plus que pitoyable. Et voilà qu'il se mettait à pleurer alors qu'il était loin d'être le plus à plaindre dans cette histoire ; quel être pathétique et faible il était, bordel ! Tout ce qu'il avait espéré, c'était que Sam puisse vivre une vie normale, qu'il ne tombe pas sur ce maudit chemin qui avait aussi été le sien.

« Je... Sam... »

Il est bien incapable de parler maintenant. Tout ce qu'il voudrait faire, se serait de s'écrouler à genoux pour lui supplier son pardon, mais il sait qu'il ne le mérite pas. Les murmures acérés et acides qu'il entend dans son esprit ont sa voix ; ils ne cessent de lui chuchoter ce qu'il sait déjà et qu'il a accepté comme véridique. Ses yeux fixent toujours le sol, car il est bien incapable de relever le regard. Comment est-ce qu'il pourrait le regarder dans les yeux maintenant, hein ?

« Déteste-moi, s'il te plaît. Frappe-moi s'il le faut m-mais... Je... »

Déteste-moi parce que je me haïs et que ne mérite plus que ça.
C'est ça, en résumant grossièrement, qui lui passe par l'esprit. Il aurait presque été heureux de voir l'autre se mettre à le rouer de coups à ce niveau, et au diable tout le reste. Il était facile de dire qu'il culpabilisait trop, mais plus complexe de supporter sa position.

« Je... »

Il en perdait ses mots. Sa voix se faisait tremblante et il étouffa un hoquet qui voulait le faire sursauter, le regard toujours baissé tant la honte le submergeait. Toute sa peine devait probablement s'écrire dans le creux de ses iris, et il n'avait PAS le droit de l'exprimer. Non, jamais. Il se recroquevilla un peu, ses jambes se rapprochant du reste de son corps.

« Pardon, je... Je... Je suis désolé. »

Parce que si j'étais mort avant, alors tout aurait été bien mieux pour tout le monde.

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La première chose que Faust ressent en entendant la colère dans la voix de Sam, c'est un étrange mélange de tristesse et de soulagement. Tristesse parce que évidemment, cela lui compresse le cœur de se savoir la source de cette émotion venant de l'adolescent, et soulagement pour une raison bien plus égoïste et méprisable que cela. C'est plus facile de le savoir en colère contre lui, parce que s'il est vraiment le responsable, alors il n'a pas à réaliser qu'il n'y a pas d'autres coupables que les griffes impitoyables du Régime et les fils invisibles qui les relient tous au destin. Alors oui, c'est un peu égoïste (il méritait quelques coups d'ailleurs) de vouloir sa colère, mais comprenez bien que Faust n'avait absolument aucun autre moyen de se défendre contre la fatalité que la violence et son sarcasme. Quand ces moyens là venaient à manquer, il se retrouvait perdu, hésitant sur le chemin à prendre et sur ce qu'il devait considérer comme son fardeau. Alors oui, il a l'intention de s'excuser. Mille fois s'il le faut, jusqu'à ce que sa gorge soit trop ensanglantée pour qu'il arrive à parler, jusqu'à ce qu'il en recrache ses tripes sur le sol.  Bien sûr qu'il a mal interprété les paroles de Sam ; en fait, il a compris ce qu'il voulait entendre. Vouloir quelque chose ne veut néanmoins pas dire que l'on en a réellement besoin ; ce sont deux émotions contradictoires mais pourtant très proches.
Faust le voit prêt à frapper et il garde les yeux ouverts, même si l'image de l'autre s'apprêtant à le frapper reste douloureuse et s'imprime dans son cerveau au fer rouge, rien qu'en en témoignant. Il serre les dents et attends. Il attend parce que c'est ce qu'il veut, n'est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce que ça fait si mal d'admettre le fait que Sam va vraiment le frapper, hein ? Bordel, pourquoi est-ce que ses émotions décident de faire des tours de grand-huit à chaque fois qu'il s'agit d'un moment important ? Putain de merde, ne pouvait-il pas ne pas se contredire dans ses pensées à chaque fois ou c'était encore trop demander ?!

Pourtant, alors qu'il aurait pu lui donner la gifle de sa vie, sa main s'arrête au dernier moment, jusqu'au bout de ses cheveux. Il frémit un peu, un nœud d'angoisse dans la gorge, ne comprenant pas où veut en venir l'autre, ce qu'il veut faire. Se rend-t-il compte qu'un coup de poing serait plus adapté ? Il baisse les yeux, incapable de les relever si c'est pour voir ceux de Sam embrasés par la haine qui doit sûrement courir dans ses veines. Il déglutit.
Ce n'est que lorsqu'il entend l'adolescent parler de nouveau, l'insulter 'gentiment' au passage, qu'il tique et réagit enfin, ou du moins comprend qu'il a mal interprété. Oui, ça il le sait qu'il est 'stupide'. Dans un autre contexte, entendre son surnom aurait fait naître un sourire sur ses lèvres, mais là, il ne peut que rester ébahi, perdu. Puis la main de Sam lui caresse la tête et il se crispe un peu, ses réflexes naturels de défense reprenant le dessus pendant quelques secondes. Parce que pour Faust, le contact en cet instant n'a qu'une issue possible ; la douleur. Idiot qu'il est.
Et alors qu'il est encore dans un état de mutisme total, les bras de Sam passent autour de lui et il l'enlace. Faust ne sait pas quoi faire. Il ne s'attendait pas à une pareille réaction ; ce n'était pas dans son champ de possibilités, bordel !
Impossible de le détester ou même le frapper ? Le conseiller fronça les sourcils, souhaitant presque protester ; bien sûr que c'était possible ! Il suffisait de voir la colère que Felix nourrissait à son égard pour comprendre : celui-ci ne se privait pas de l'insulter et de lui cracher tous les reproches du monde à la figure quand ils se revoyaient, que Faust accueillait toujours les bras ouverts.
Non, même s'il se ment à soi-même, il ne peut pas se dire qu'il aurait apprécié de voir Sam le détester. C'était un peu trop loin, même pour sa maudite habitude de nier toute vérité lorsque celle-ci le contredisait.

Il ne réagit pas non plus lorsque l'adolescent pose sa tête sur son épaule, encore incapable de bouger ses yeux, ne trouvant pas le courage de rencontrer le regard du cadet. Parce que bordel, comment peut-il même oser se tenir à côté de lui alors qu'il fait preuve d'une telle gentillesse ? La gêne lui fait admirer le sol avec beaucoup de détermination. C'était bien la première fois qu'il faisait preuve de gêne devant l'autre, et sûrement une des rares fois où cela serait le cas. La honte est toujours présente, voir plus mordante, et cette fois, il a l'impression d'être un enfant réprimé par son aîné pour ses bêtises. Il n'a jamais eu l'habitude que cela soit le cas ; Isaac l'engueulait comme un ami, avec des mots secs et directs, Clive lui ressemblait trop pour connaître une réponse, mais Sam trouvait les mots justes.
Mots justes qui au passage ne furent pas moins douloureux à entendre.
Eh, l'interdiction de s'excuser, c'était peine perdue ; demander à Faust de ne pas s'excuser pour sa simple présence, c'était un peu comme demander à un schizophrène de ne pas entendre des voix. Le problème est enterré un peu plus profondément que ça et ne sera pas déterré en un seul coup de pelle.
Sam serait mort, hein ? Peut-être. Il n'a pas d'argument à opposer à l'adolescent, et cela ne fait que le gêner un peu plus ; il peut prétendre que quelqu'un d'autre aurait été là, mais quels preuves a-t-il ? Il est mis devant ses propres contradictions et s'il y a un truc auquel Faust ne peut pas s'opposer, c'est la logique pure et dure. Il trichera et la combattra, mais il devra s'avouer vaincu au bout d'un moment. Comme toujours en fait. Peut-être que le père de Sam n'aurait pas aimé, oui, mais ça Faust ne peut pas vraiment le savoir, et ne peut que croire que les dires de l'adolescent qui le tient contre lui. Inconsciemment, il se rapproche un peu plus, tentant de se cacher un peu du monde.

Oui, il avait dit à Sam de ne pas se dévaloriser, un peu sèchement même et il sait très bien que c'était monstrueusement hypocrite de sa part, mais il faut comprendre que pour lui, Sam n'avait pas à se dévaloriser. L'image qu'il avait de l'adolescent étant très positive, il n'était pas possible pour lui d'accepter que celui-ci pense de pareilles choses à son encontre ; c'était tout simplement inadmissible. Lui, de son côté... Il ne comptait plus ses fautes. Il n'avait pas besoin de Clive ou de Felix pour les lui rappeler
Prendre exemple sur lui ? Ah, la bonne blague. Il est bien le pire des exemples sur cette foutue terre tiens, et il le sait car il se connaît bien assez. Si Sam l'avait vu le jour du premier janvier, en train d'éclater le crâne d'un homme à mains nues, il doutait fortement que l'autre lui porterait encore un tel respect. Le surnom fut un coup de plus ; il ne méritait vraiment, mais alors vraiment pas cette appellation. Toutefois, il ne le dit pas ; il avait bien témoigné de la réaction de Sam devant de tels propos, et se doutait qu'un débat serait inutile en plus de leur faire perdre leur temps.
L'adolescent releva un peu son visage pour le forcer à le regarder, bien que Faust songea un instant à résister, trop honteux. Et bordel, voilà qu'il ne pouvait plus lui cacher ses yeux rougis par les larmes et qui en laissaient couler d'autres progressivement, et ce en crescendo depuis que l'autre avait commencé à parler.

Il ne savait pas vraiment comment il pourrait être utile, en fait, mais il essayerait.
Le protéger ? Non, ça c'était hors de question. Avait-il la moindre idée du nombre d'idioties qu'il accomplissait chaque chose, du nombre de fois où il se mettait en danger quand il revêtait le casque de Noctis ? Jamais il ne pourrait lui permettre de prendre des risques pour lui, bien qu'il commençait à se douter que l'autre ne l'entendrait pas de cette oreille. Il n'était pas en position de force comme il avait l'habitude que cela soit le cas, après tout, et c'était un peu nouveau pour lui.

« Je... »

Et il est toujours en train de pleurer, incapable de se cacher dans l'ombre comme il a l'habitude de le faire, incapable de dissimuler ce qui lui passe par la tête et le trouble. Il peine à trouver les mots et à calmer son corps qui tremble comme une feuille ; il a l'impression d'être redevenu un enfant terrifié. Chose qu'il n'avait jamais pu se permettre d'être, ce qui rendait cela encore plus terrifiant pour lui maintenant.

« Je... J'suis un idiot. » balbutia-t-il finalement.

Il baissa les yeux brièvement.

« Et je ne mérite vraiment pas tout ce que dis. Si tu savais Sam, tu me haïrais. Si tu savais tout ce que j'ai fait, tu... » affirma-t-il du mieux qu'il pu malgré les sanglots qui le faisaient sursauter.

Il se tut immédiatement, terrifié d'en dire plus. Une étincelle de peur passa dans son regard.

« Je ne peux que te dire merci, même si je ne sais pas à quoi pourrait te servir un pauvre abruti qui n'est même pas capable de voir plus loin que sa propre misère. » répliqua-t-il d'un ton dont il réprimait difficilement l'amertume.

Il ne sait pas d'où lui venait cette logorrhée, d'un seul coup, mais tout sortait. Tout ce qu'il gardait enfoui remontait à la surface, petit à petit. Peut-être qu'il puisait un peu de la force de Noctis et de la confiance en soi de Méphisto, en fait.

« Je ne veux pas... Je ne veux pas être un fardeau. Je ne veux plus l'être. » dit-il, sa voix perdant de sa force progressivement.

Et peut-être qu'il fait référence à quelque chose d'autre, inconsciemment. Parce que c'est bien ce qu'il veut ; il veut aider, ne pas avoir à regarder les gens en face pour leur dire qu'il n'a rien pu faire.

«... Merci, Sam. »

Il déglutit.

« Je... Pardon, encore. »

Il sait que Sam ne veut plus entendre ce mot sortir de sa bouche, mais il a besoin de le dire. De s'excuser de s'être ainsi laissé aller. Alors, pour cacher toute la honte qui le submerge après avoir prononcé ces paroles, il enfouit  sa tête en dessous de celle de Sam, se blottissant un peu plus contre lui, tentant de retrouver une respiration calme et de sécher ces maudites larmes qui coulent bien trop à son goût.

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Feat Samaël Enodril

Les cheveux de Faust, c'est LE point à toucher pour le calmer. Rare sont ceux qui osent aventurer une main dans cette véritable jungle à pointes sous peine de la perdre. Il frissonna un peu, peu habitué, mais se laissa faire et détendit un peu plus ses muscles, marmonnant sous sa barbe inexistante des mots incompréhensibles et qui même dans sa langue natale ne portaient pas beaucoup de sens. Même dans sa veste, il a l'impression d'avoir un peu froid, et se doute que cela doit probablement être le stress et l'angoisse qui font naître des sensations pareilles.
Sans un mot, il écoute ce que dit l'autre, attentif. Ses larmes ont cessé de couler, et se respiration se calme peu à peu. Ça y est, la crise est finie, la porte se referme. Il sent son corps cesser de trembler et les pensées noires qui le pourchassaient sont chassées par la voix douce et rassurante de Sam ; il a l'impression de passer à autre chose. Il prend plusieurs grandes respirations, nécessaires pour remettre ses idées en place et enfin voir un peu plus loin que la flaque de misère dans laquelle il s'obstine à se noyer comme l'imbécile qu'il est.
Alors comme ça, il s’obstinerait à le voir positivement même après tout ce qu'il avait fait et ferait encore ? Eh. Il gloussa amèrement, souhaitant croire ces paroles mais n'y arrivant pourtant pas ; il se connaissait assez pour savoir que l'autre reverrait peut-être ses propos s'il avait la moindre idée de ce qu'il était capable de faire lorsque sa conscience l'abandonnait. Pour l'amour d'Arceus, il n'était pas naïf au point de ne pas savoir qu'il était capable du pire lorsque ses limites étaient atteintes. Toutefois, il ne répondit rien, ayant bien compris que Sam ne l'écouterait pas ; il était certes têtu, mais il avait pas la patience pour partir dans des longs débats pseudo-philosophiques qui n'amèneraient à rien. Peut-être qu'il pensait que Sam était encore un peu naïf, oui, mais vous comprendrez qu'il n'avait pas encore assez de recul pour analyser correctement la situation en prenant compte que l'autre sortait de quinze jours de torture.

Lorsque l'autre rit un peu, chatouillé par ses cheveux, Faust voulut reculer un peu ; il n'allait pas l'embêter plus que ça, enfin ! Toutefois, la prise de Sam se raffermit un peu et le hérisson abandonna l'idée dans un soupir amusé, profitant de la chaleur qu'il recevait. Il n'aimait pas beaucoup prendre la place de la personne à rassurer et surtout de se montrer aussi faible, mais il mit sa fierté de côté : ce n'était pas le moment et de toute façon, c'était Sam, alors sa fierté pouvait aller se faire voir chez les aztèques s'il y était.
Pour la question, oui, la narratrice vient de découvrir le côté lunatique de la chose à poils hérissés.
Alors comme ça, il avait eu peur de Noctis ? Ah. Un rictus amusé, un poil moqueur, s'étira sur ses lèvres. Il se retint de dire que cela avait été le but, et que c'était le but à toutes les occasions. Noctis était un mur froid destiné à repousser tous ceux qui tentaient de s'approcher de Faust car oui, le conseiller les considérait comme deux personnalités séparées mais indissociables. Noctis était toute sa colère, sa rancune et son amertume mélangées pour créer un véritable bloc de glace.  
Le casque n'était pas fait pour la décoration, et la peur qu'il amenait était là pour lui permettre de garder le contrôle de la situation ; simple psychologie qui l'avait pourtant aidé tant de fois.
Néanmoins, Sam, comme quelques uns avant lui, était passé au dessus du mur et s'était lié à lui. En un sens, c'était une mauvaise chose et une bonne chose, et pour cette raison trouva la réflexion du cadet amusante.
Il attendit qu'il eut fini de parler pour rétorquer.

« Tu sais, je dois t'avouer qu'au départ, je n'avais aucun idée de ce que je foutais. »

Peut-être qu'il était un peu vulgaire mais merde, il n'était plus à ça près.

« J'crois pas en avoir la moindre idée maintenant non plus, en fait. »

Il gloussa un peu, amusé par sa propre bêtise.

« De toute façon, s'il y a une chose que je sais, c'est que j'ai fait le bon choix de te dire qui j'étais. » dit-il en souriant doucement.

Puis, son visage et son sourire redevinrent moqueurs.

« … Et que tu me pardonnes trop facilement, aussi. »

Pour la peine, il releva la tête et ébouriffa les cheveux de Sam en ricanant un peu. Puis, alors qu'il s'apprêtait à proposer à l'autre de rentrer, un bruit le fit tiquer. Il fronça les sourcils et tourna son regard pour retrouver près d'eux Fae, qui venait tout juste d'arriver et les observait avec une sorte de tendresse amusée. Le conseiller fut quelque peu étonnée de la trouver là, surtout qu'il se souvenait qu'elle était partie courir dans la nature il y a de cela six ou sept heures, ayant besoin d'un peu d'air pour se rafraîchir les idées.
Le regard qu'elle donna à son maître, rempli d'une supplication silencieuse, le fit sourire doucement.  Lentement et sans brutalité, il se sépara un peu à contrecœur des bras de Sam pour se relever. La femelle s'approcha du conseiller, restant à ses côtés, patiente mais pas pour autant moins présente. Faust libéra Arthur l'Arcanin de sa pokéball, et celui-ci se dépêcha de se rapprocher de l'Absol, un peu confus mais tout aussi intéressé qu'elle par sa requête qu'il avait aisément deviné, désirant la même chose. Il tendit sa main au cadet pour l'aider à se relever.

« Sam, je crois que ces deux-là veulent rencontrer quelqu'un. » fit-il comprendre malicieusement, son sourire ne quittant pas son visage.

En effet ; après tout, les deux parents n'avaient encore jamais véritablement rencontré leur fille.

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Feat Samaël Enodril

Arthur n'était pas né avec la grande espérance de devenir père, pour dire toute la vérité.
Il se souvient avoir vu le jour pour la première fois dans les environs d'une grande ville dont il aurait été bien incapable de se souvenir du nom tant ses souvenirs étaient flous, vagues et confus. Il avait eu quelques frères et sœurs, dont il gardait des souvenirs plus ou moins sympathiques, sachant que ses deux aînés avaient tenté de le tuer par jalousie alors qu'il n'était encore qu'un tout jeune chiot. Il avait eu une sœur cadette, mais la petite n'avait pas survécu son premier hiver ; le manque de nourriture avait été fatal pour elle. Ainsi, il ne lui restait qu'une sœur aînée à qui il pouvait faire confiance, mais celle-ci étant l'aînée, elle finit par partir et il se retrouva vite seul avec ses frères et sa mère, une Arcanin au caractère édifié par la faim et la difficulté d'une pareille vie. Elle lui avait confié une fois, alors qu'il venait de ramener un jambon entier qu'il avait volé au marché, avoir été l'amie d'une humaine.
Selon ses dires, cette femme arrogante et vaine s'était débarrassée d'elle dès qu'elle avait trouvé un autre pokémon pour la remplacer, une Goupix comme elle l'avait dit avec amertume et rancœur, bien qu'il ne savait pas vraiment ce qu'était une Goupix à l'époque.  Ainsi, elle avait tout fait pour qu'il se méfie des humains et de leurs âmes égoïstes, de leur vanité et de cette horrible obsession avec le pouvoir qu'ils paraissaient tous partager, comme une pourriture qui partait du centre et se développait jusqu'aux ongles. Et, aussi prévisible que cela soit, il avait rarement trouvé opposition à ce qu'elle lui avait enseigné ; vivre dans les rues lui avait fait témoigner d'un nombre de méfaits assez important. Un de ses frères mourut, écrasé par une voiture et après cela, sa mère s'emmura dans son silence. Incapable de retrouver son courage, elle partit un matin et ne revint jamais. Arthur ne s'en formalisa pas tant que ça ; il avait appris dès son plus jeune âge que ce jour viendrait, et décida donc de suivre lui aussi son propre chemin, délaissant ainsi son dernier frère avec qui il ne s'entendait pas du tout et qui ne l'avait jamais aimé de toute façon.

La vie seul fut bien plus rude qu'il aurait pu le croire, vraiment. Son premier hiver passé dehors, il avait dû apprendre à fuir, à être bien plus malin qu'avant, à voler sans être ouï et à se cacher dans tous les recoins des villes. Et pour être honnête... Il n'était pas très doué. Ce fut pour cela que Faust le trouva dans une ruelle, affamé et sale, à déguster le sandwich qu'il venait de lui dérober. Étonnamment, le hérisson sur pattes (il avait même cru que ses cheveux étaient en fait un pokémon au départ) ne l'avait pas attaqué pour cet acte, et lui avait même offert le deuxième qu'il gardait avec un grand sourire. Il avait refusé, évidemment ; ne jamais accepter ce qu'un humain donne était une des règles principales à respecter si l'on voulait rester libre. Du moins... Oui, il était faible et tellement affamé qu'il avait fini par laisser sa méfiance de côté pour déguster un repas bien mérité.
Arthur l'avait vu comme un pigeon. Ainsi, lorsque le conseiller lui avait proposé de venir avec lui, il avait accepté en se disant qu'il profiterait tout simplement de la gentillesse naïve du châtain. Peut-être était-ce abject de sa part, mais sachant qu'il avait frôlé la mort de bien trop fois tant de fois et que la faim ne cessait de lui tirailler l'estomac, que ses pattes et chacun de ses muscles brûlaient à chaque fois qu'il osait faire un mouvement, disons que... Non, il ne tenterait pas de justifier son comportement, cela aurait été stupide de sa part.
Il avait vite compris à quel point il avait eu tort, et Arceus, il ne regrettait pas un seul instant d'avoir rejoint l'équipe de Faust.

Sa première raison ? Fae.
La première fois qu'il l'avait vu, le Caninos surexcité et arrogant qu'il était avait été si silencieux que cela avait même inquiété Dalhia, sa prof improvisée. Émerveillée par sa puissance et sa grâce, il l'avait observé combattre la Démolosse, manquant presque d'en venir à bout avant qu'une stratégie bien réfléchie ne la fasse flancher et abandonner avec sa dignité intacte. Immédiatement, il l'avait défié, désirant tout autant se prouver à lui-même sa force que de lui montrer son existence, qu'elle le voit, qu'il puisse témoigner du fait qu'elle était consciente de son existence. Oui, il désirait désespérément lui prouver sa force, et au final... Il s'était fait écraser. Une seule attaque avait suffit à le battre ; une Tranche-Nuit aussi redoutable que magnifique, tout comme elle, et il était au sol, incapable de se relever tant chacun de ses muscles lui ne lui obéissait plus. Ce fut une défaite aussi cuisante que humiliante, mais il se résolut à revenir lui demander un match un jour prochain, quand il aurait trouvé la force nécessaire pour lui offrir un combat un tant soit peu intéressant.
Ainsi, il avait commencé à écouter et à suivre les conseils de Faust en entraînement avec plus d'assiduité, surprenant même son dresseur avec lequel il se liait de plus en plus, ne manquant jamais de saluer l'Absol lorsque celle-ci passait près de lui. Il fallut par ailleurs plusieurs coups de pattes de la part de Dalhia pour qu'il arrête d'observer Fae comme un adolescent amoureux lorsque celle-ci effectuait ses combats quotidiens avec Nero le Dimoret.
Et il avait fini par évoluer. Le faible, sale et arrogant Caninos qu'il avait été était devenu un grand et puissant, majestueux même, Arcanin. Il s'était senti si fier de lui pour une fois, si heureux d'avoir enfin atteint ce stade qu'il attendait depuis la première fois qu'il avait posé ses yeux sur sa mère. Il avait continué à s'entraîner, jusqu'à trouver le courage de redemander un combat à Fae. Il avait perdu, encore une fois, mais n'avait pas ressenti cette défaite comme cuisante ; il l'avait même très bien assumé, ressentant une satisfaction monstrueusement agréable à trouver une étincelle de surprise, de respect et d'admiration dans le joli et tranchant regard émeraude de l'Absol.
Après ça, et bien... Pas besoin de vous faire un dessin. Disons qu'ils s'étaient rapprochés, et que Arthur pouvait considérer très honnêtement avoir trouvé tout ce qu'il n'avait jamais cru désirer, et tout ce qui faisait de lui un Arcanin des plus heureux.

Et quant à leur fille, eh bien... Très honnêtement, il avait été terrorisé. Terrorisé parce qu'il avait vu sa sœur et l'un de ses frères mourir, et qu'il s'était toujours su bien trop brute pour pouvoir élever un enfant sans potentiellement le traumatiser. Mais bon, ce qui était fait était fait et, sincèrement ? Il ne regrettait absolument rien.
Ils avaient par la suite rencontré Samaël, suite à la disparition de leur œuf qui avait sûrement été le moment le plus terrifiant de leurs vies. Il ne pouvait pas mettre de mot sur la quantité de reconnaissance qu'il avait envers le jeune Enodril, oh ça non.  Ainsi, lorsque Fae avait proposé de lui confier leur enfant, bien que dire qu'il n'avait pas hésité serait un affreux mensonge, il lui avait fait confiance et avait accepté. La douleur de ne pas la voir naître était certes présente, mais il savait qu'elle serait probablement plus heureuse à explorer le vaste monde, et que grandir sous l'éducation d'un dresseur serait probablement mieux pour son indépendance.
Et maintenant ?

Arceus, il aurait pu mourir de bonheur à l'instant.
Elle n'est peut-être pas le portrait craché de sa mère, mais elle en a déjà toute la grâce. Cette aura de force, ces yeux et rien que de la voir, il sait déjà. Il n'a pas besoin de preuve, et sent Fae s'immobiliser  à ses côtés. La cadette vint les renifler, ce qu'ils la laissèrent faire, comprenant ce besoin de s'assurer de la vérité. Lorsqu'elle se jeta sur eux pour les câliner, Fae fut la première à réagir, débordant d'amour maternel et bonheur de rencontrer enfin sa fille. Arthur est un peu perdu, ne sachant pas quoi faire, mais il faut savoir que l'amour paternel, ce n'est pas de la neuroscience et il cède bien vite à son envie de câliner sa petite fille, car oui elle est encore jeune et petite à ses yeux. Mais elle deviendra forte et grande, tout comme sa mère et il en est persuadé.
L'Absol chromatique n'est pourtant pas la plus affectueuse, mais aujourd'hui, elle brise toutes les barrières qu'elle a pu jamais construire pour son enfant. Elles sont toutes les deux plus belles que jamais, et Arthur se sait chanceux alors qu'il grave cette image à jamais dans son esprit.
Il ne s'était jamais imaginé père mais bon sang que cette sensation était délicieuse et lui faisait bien vite oublier tous les tracas que cette idée avait pu provoquer en lui. Il jeta un regard bourré de remerciements à Samaël, portant aussi la pensée de Fae, celle-ci étant trop occupée à câliner sa fille pour le faire, bien qu'elle n'en pensait pas moins.

Alors qu'il continue d'apprécier le moment, il entend Faust s'adresser à Sam, son visage portant un sourire attendri.

« Je pense qu'on devrait les laisser un peu, non ? Ils méritent un peu de temps ensemble, et ils ne pourront pas tous rentrer dans l'appart', donc... Enfin, c'est comme tu veux. »

Le châtain offrit un sourire plein de dents à l'adolescent.

« Donc, tu viens ? J'ai envie de commander des pizzas ce soir, et puis il serait peut-être temps que je te fasse découvrir quelques séries, jeune padawan ! »

Il fit une pause très courte.

« Sinon au fait, merci. » dit-il sobrement, détournant le regard pendant une milliseconde.

Il changea de sujet aussi vite qu'il changeait d'humeur.

« Bon, tu viens ou non ? Ils ne livrent pas les pizzas après une certaine heure il me semble ! »

Comme seule réaction, Arthur se contenta de se rapprocher encore un peu de sa fille, et apparemment, Fae avait la même idée.