Ce qui arrive quand on est trop timide [Ft. Katya S. Peterson]

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Sten raccrocha son téléphone, non sans avoir oublié d'embrasser sa mère et de lui répéter une dizaine de fois qu'il allait bien, que tout se passait pour le mieux ici et qu'elle n'avait pas à s'en faire. Le jeune homme expliqua à sa mère que, oui, il avait quelques amis, sans préciser bien sûr que ces derniers faisaient partit de la Résistance, tout comme lui d'ailleurs. Le suédois tentait de préserver au mieux ce secret. Sa mère n'était pas sans savoir les actes du Régime, mais elle était loin de se douter que son fils était un membre de l'opposition. Si elle était au courant d'ailleurs, elle aurait probablement déjà débarqué sur Enola pour surveiller son fils et l'empêcher de sortir. Sten n'en avait aucunement envie. Alors, il lui mentait, ou du moins, lui cachait la vérité, ne lui disait pas tout sur ses actions. Emma croyait ainsi que son fiston ne faisait de sa journée que s'améliorer dans la voie qu'il avait choisi : l'élevage. Ce n'était pas véritablement mentir que de dire que, en effet, il fondait petit à petit son élevage. Le garçon blond «oubliait» juste lui préciser qu'il avait d'autres activités à côté.
La lutte contre le Régime amplifiait de jour en jour, Sten le voyait bien. Au départ, il avait hésité à s'engager dans cette lutte. Ce n'était dans son caractère de faire ce genre de choses, même poussé par un ami. Mais, ayant appris ce que le Régime faisait, il ne put tout simplement pas décider de ne rien faire et d'attendre. Il aurait eu l'impression d'être inutile. Pour lui, le Régime était dangereux , il en avait été tellement convaincu qu'il avait décidé de rejoindre la Résistance. Pas en combattant de front nécessairement. Ses actions consistaient principalement en de l'information, de l'espionnage, et tout ce genre de choses qui se font «dans l'ombre». Il préférait cela. C'était des missions qu'il réalisait seul la plupart du temps, et c'était parfaitement ce qui lui convenait.

Mökto gambadait gaiement devant Sten, tandis que Isa restait perchée sur l'épaule de son dresseur. La femelle Farfuret regardait autour d'elle et observait les alentours, comme à son habitude. De son côté, le petit Zebibron, ne cessait de courir. C'était principalement pour cela que le jeune homme était sortit se promener. Il n'aimait pas vraiment voir ses Pokémon enfermés dans des Pokéballs. Mais à l'air libre, le zèbre n'avait qu'une envie : se défouler. Alors, le suédois devait souvent sortir, prendre le chemin habituel et marcher tranquillement derrière le Pokémon électrique qui faisait des allers-retours entre le chemin et Sten.

La fin de journée approchait et le jeune garçon décida de rentrer chez lui. Il siffla Mökto, qui sautillait dans un chant, et le Zebibron accourut. Malgré ce qu'il semblait vouloir montrer, il était fatigué. Après tout, ce n'était encore qu'un petit, qui ne savait que peu se battre et dont la principale préoccupation était de s'amuser. En raison de son jeune âge, il devait quand même prendre un peu de repos et, en tant qu'éleveur, Sten devait faire attention à cela. Il décida donc de rentrer, bien que son Pokémon poussa quelques petits cris de manifestations, avant de s'arrêter et de suivre son dresseur, au pas, cette fois.

En rentrant chez lui, Sten conduit Mökto dans son enclos et laissa Isa dans la maison. En vérité, le jeune homme ne faisait rentrer que très rarement les Pokémons à l'intérieur de leur boule rouge respective. Même la nuit, ils conservaient une liberté de déplacement certaine. Zébibron était toutefois enfermé dans un enclos, pour éviter que le jeune zèbre ne décide d'aller explorer les environs en pleine nuit, chose dont, vu sa vivacité, il était largement capable.

Notre ami s'apprêtait à se faire un bon petit plateau-repas devant un film, quand sa mère l'appela. Il leva les yeux au ciel, se demandant si cette dernière l'appelait pour savoir s'il avait bien pris sa douche, ce qu'il mangeait ce soir ou si tout allait bien, ou alors si c'était vraiment important. Dans le doute, il décrocha.

- Chéri, c'est maman !
- J'ai cru comprendre ça en voyant ton nom sur mon écran.
- …
- Bon, qu'est-ce qu'il y a ?
- Eh bien, vois-tu, quand on était encore en Suède...

Elle marqua une pause. Sten savait pourquoi. A chaque fois qu'elle parlait de son pays natal, Emma ne pouvait s'empêcher de penser à son ex-mari, à ce qu'il avait fait. Le jeune homme blond en voulait à son père pour avoir fait subir cela à sa famille. Il cligna des yeux pour ne plus y penser et écouter la suite des propos de sa mère.

- En Suède, j'avais une collègue à l'Université qui était prof de français aussi. On s'est recontactée et figure-toi que sa fille vit actuellement à Enola !

Sten poussa un léger soupir. C'était donc ça. Sa mère voulait lui faire rencontrer des gens. Et une fille, en plus de ça ! Il aurait dû s'en douter. Sa chère mère ne cessait de s'inquiéter pour lui. Du fait que, à bientôt 21 ans, il soit toujours célibataire. Le jeune homme avait déjà eu des aventures, mais rien de bien concret. De fait, sa famille essayait donc en quelque sorte de le «caser», du moins en avait-t-il l'impression.

- Elle propose que toi et sa fille vous rencontriez. Nous vous avons déjà fixé un rendez-vous. Demain, au café des Deux Goupix, à Zazambes. Vers 16h ; tu pourras ?

Sten hésitait. Il n'avait effectivement rien prévu de bien glorieux le lendemain, mais il pouvait très bien mentir à sa mère. Toutefois, il trouvait qu'il lui disait assez de mensonges pour le moment, et il répondit tout simplement par un «ok» peu enthousiaste.

- Elle s'appelle Katya Peterson. Je dois y aller mon chéri, bisous !

Le suédois eu à peine le temps de noter le nom que sa mère avait déjà raccroché. Elle était un peu comme ça, du genre à dire assez rapidement ce qu'il y avait à dire, et de ne pas en faire trop. Sten avait fini par s'habituer à ce rythme de conversation, même si cela lui faisait toujours un peu bizarre d'entendre sa mère raccrocher très rapidement.

Il mangea rapidement un repas, puis alla s'allonger dans son lit, son ordinateur sur les genoux. Il entreprit de chercher un moyen de transport pour l'emmener jusqu'à Zazambes. Il n'habitait pas trop loin, et il y avait un autobus qui l'y emmènerait. Il n'aurait ensuite qu'à traverser quelques rues pour se rendre au café. Il nota les horaires de bus puis éteint. Il était déjà presque minuit, et le garçon blond était fatigué. Il ferma donc les yeux et s'endormit presque aussitôt.

Le lendemain matin, il se réveilla vers 11h, d'une longue nuit bien remplie. Il se fit un bon petit déjeuner, et décida de ne pas trop bouger de la maison jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir. Il ne mettrait qu'une bonne dizaine de minutes à marcher jusqu'à l'arrêt, et le trajet durait, d'après le site des transports, 43 minutes très exactement. Le bus passait à 14h52.
Il mit cette fois Mökto dans sa Pokéball, car il se dirigeait vers les grandes routes. Il avait décidé de se retirer un peu en campagne, pour avoir un plus grand espace (surtout pour ses pokémon). Il avait hésité à s'installer à Zazambes mais, étant une grande ville, elle était donc sous la pression permanente du Régime, et notre ami ne souhaitait pas vivre dans cet atmosphère. Il s'était donc trouvée une maison, à la fois loin et suffisamment proche des métropoles.
Isa était toutefois sur son épaule quand il pris le bus. Le fait qu'il y est tant de monde lui faisait un peu mal à la tête, mais il ne voulait pas renoncer. Ce n'était pas le problème de sa mère. Lui désobéir n'était pas un soucis. Après tout, il était grand maintenant. Ça l'embêtait juste de poser un lapin à la fille avec qui il avait rendez-vous, même s'ils ne s'étaient pas arrangés entre eux.

Sten trouva vite son chemin en arrivant dans la grande ville. Le nombre de touristes était impressionnant, il n'avait pas l'habitude. Il pressa donc le pas et arriva environ 20 minutes avant l'heure du rendez-vous.
Les Deux Goupix était un établissement qui était plutôt basique. Ce n'était pas un bar à alcoolique, ni un restaurant hyper-chic, mais juste une simple brasserie, dont les prix étaient raisonnables et la clientèle surtout constituée de touristes. Il n'y avait pas tant de monde que ça, ce qui rassura le jeune homme qui n'aimait pas les endroits bondés. Il commanda un verre et attendit.

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HRP : j'espère que ça te convient, sinon dis-le moi;)

Ce qui arrive quand on est trop timide

Feat Sten Åkjerfäldt

« Fais un effort, Kat'. Je sais que ça ne te plaît pas et je comprends que tu sois en colère, mais-
- Cinq mois, Isaac. Ça fait cinq mois qu'elle ne m'a pas contacté et elle veut soudainement que j'obéisse au moindre de ses caprices ?! En plus de ça, elle a en tête de...
- Je sais, crois-moi, elle me bassine suffisamment dans ce sens-là aussi. Mais de toute façon, tu n'as rien à y perdre, et au moins elle te foutra la paix après ça. Et puis ça te permettra de sortir un peu, d'autant plus que vu qu'il s'agit d'un Suèdois, ça sera plus simple de faire la conversation. Alors souris un peu et arrête d'avoir l'air de vouloir étrangler quelqu'un, par pitié.
- Je te jure que si elle appelle...
- Katya Solveig Peterson, veux-tu bien arrêter de grogner un peu ? Ah et oui, bonne journée ! »

La jeune femme se contenta de pester alors que son insupportable cousin venait de partir très rapidement sans demander son reste grâce à sa Gardevoir qui les avait gracieusement téléporté tout à l'heure. Il fallait croire que ce lâche n'avait pas envie de rester trop près de sa cadette alors qu'elle était de si mauvaise humeur ; il pouvait bien dire tout ce qu'il voulait, mais Katya était persuadée que cette rencontre était une très, très mauvaise idée. D'autant plus qu'elle savait plus que bien ce qui avait pu motiver sa génitrice à la contacter après plus de cinq mois sans avoir donné la moindre nouvelle, et l'idée lui hérissait les poils. Si elle n'avait pas été polie, elle aurait probablement récité une liste d'insultes aussi longue que son bras, mais justement, elle avait été élevé suffisamment correctement pour se retenir de proférer de pareilles choses. Cela ne voulait pourtant nullement dire qu'elle ne le pensait pas, loin de là. En fait, elle avait même commencé à rédiger dans sa tête une liste de reproches à dérouler à sa mère si celle-ci trouvait le cran de l'appeler après sa petite intervention.
Alors oui, alors qu'elle observe en silence le point d'où son cousin s'est téléporté depuis maintenant plus d'une trentaine de secondes, elle ne peut s'empêcher de se dire que c'est une très, très mauvaise idée. Déjà qu'elle n'était nullement intéressée par les affaires que sa mère lui réservait, alors en plus si celle-ci commençait à se mêler de sa vie sentimentale, elle n'était pas sortie d'affaire. D'autant plus que vu l'accident qui était arrivé en Suède et qui l'avait poussé à venir sur l'île, elle avait été quelque peu dégoûtée par l'idée en général. Mais là n'était pas la question ; peut-être que, après avoir expliqué sa vision des choses à celui qu'elle allait rejoindre, elle pourrait avoir une conversation amicale et sympathique, bien que sa méfiance naturelle et son pessimisme la poussaient à croire qu'elle serait déçue.
Enfin bref. Même si ses capacités sociales étaient quasiment inexistantes (venant de quelqu'un qui avait toujours préféré rester à l'intérieur plutôt que de sortir, ce n'était pas étonnant), elle espérait tout de même pouvoir avoir un dialogue amical avec la personne qu'elle allait rencontrer. Il était très rare qu'elle puisse rencontrer des gens venant de son pays natal, alors oui, elle allait faire un effort et tenter de passer au dessus de sa timidité maladive et de ses difficultés en matière de sociabilisation.

Choisir quel pokémon la suivrait avait été difficile. Ventus le Nostenfer était trop grand et ne pouvait pas se poser, Tobias le Spectrum aurait commis un nombre trop embêtant de farces, Sören la Feurisson se serait ennuyée à en mourir et Emrys le Psystigri était juste trop... Disons que son regard fixe pouvait gêner, ce que la jeune femme comprenait. Ainsi, elle avait décidé que Nils le Persian serait celui qui l'accompagnerait aujourd'hui. Le matou suivait sa dresseuse avec calme et une certaine grâce, miaulant par occasions pour s'attirer une caresse ou deux. Un petit sourire naquit sur ses lèvres ; le simple compagnie de son ami suffisait à lui remonter le moral et à lui mettre du baume au cœur.
La brasserie des Doux Goupix ne lui était pas inconnue : elle était déjà venue faire un tour avec Isaac une fois, peu de temps après son arrivée sur l'île. L'endroit n'était pas trop snob, tant mieux, et ne ressemblait pas à un de ces bars miteux qu'elle aurait pu trouver dans un des romans de son second colocataire.
C'est lorsqu'elle trouva la personne qu'elle devait rencontrer (elle avait eu le droit à une photo, courtoisie de sa chère mère) qu'elle prit son courage à deux mains et s'approcha. Elle le salua brièvement et sobrement, d'un simple hochement de tête. Elle s'assied alors en silence, laissant Nils s'asseoir à ses pieds. Le Persian gardait tout de même un œil ouvert, attentif à l'échange entre les deux humains.
Elle baissa un peu le regard, sentant sa timidité naturelle ressurgir, mais la chassa en se disant que de toute façon, elle n'allait pas regarder le sol pendant une heure ; cela ne ferait rien avancer.

« Eum, bonjour, tout d'abord. »

Ineptie sociale quand tu nous tiens. Ouais, elle avait parlé en suédois ; en même temps, il aurait été illogique de sa part de parler en français vu la situation, d'autant plus que ses capacités dans cette langue étaient quelque peu limitées comparés à celles qu'elle possédait dans sa langue natale.

« Je tenais d'abord à m'excuser ; j'ai bien tenté d'aller contre la volonté de ma mère, mais elle est extrêmement têtue et ne m'a pas écouté. Je suis désolée de t'importuner si c'est le cas. »

Polie et calme, c'est comme ça qu'elle s'affiche. Il faut dire qu'en même temps, Katya n'en veut nullement à son interlocuteur ; il n'est en rien responsable de l'entêtement de la mère Peterson et la jeune femme n'aurait pas été étonnée d'apprendre que lui aussi n'avait pas eu énormément de choix dans l'affaire.

« Ah, excuse-moi, j'en oublie la politesse. Je m’appelle Katya Peterson. Je suppose que tu es au courant, mais, enfin, voilà. »

Elle commanda rapidement un thé aux amandes, une des spécialités de la maison. Il fallait dire qu'elle avait soif et que rester là sans avoir un verre auquel se raccrocher en cas de maladresse aurait été bien gênant pour elle, déjà qu'elle était un peu mal à l'aise...

« On ne m'a pas mis au courant de ton nom, toutefois. Je peux te le demander ? »

Qui sait, peut-être que cette rencontre pourrait s'avérer sympathique, au fond. Bon, cela ne voulait pas dire qu'elle allait probablement se disputer plus que violemment avec sa mère la prochaine fois qu'elle serait en contact avec elle.

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Isa était sortie de sa Pokéball et se tenait maintenant sur l'épaule de son dresseur, grignotant un gâteau. Sten répondit rapidement à un texto de sa mère qui lui demandait de ses nouvelles, et lui dit que oui, il était bien arrivé, avait bien trouvé son chemin, que non, Katya n'était pas encore arrivée, qu'il attendait pour le moment. Sten essaya de deviner au bout de combien de temps sa mère lui enverrait le prochain SMS et paria 10 minutes environ. Verrouillant son portable, il se souvint qu'il n'avait pas de photo de la jeune fille. Bon, il verrait bien, de toute façon.
Le jeune homme n'eu pas trop à patienter puisque Katya n'eu pas de retard. Sten vit entrer une jeune fille brune qui tournait la tête comme pour chercher quelqu'un, et le suédois savait que c'était lui. Elle s'approcha et notre ami pu distinguer son visage. Sa mère ne lui avait fait aucun commentaire là-dessus, et Sten découvrit donc le bandeau et l’œil rouge - probablement une lentille- de celle qui lui faisait face. Il répondit par le même hochement de tête pour la saluer. Sa timidité était telle qu'il ne savait pas bien quoi dire. Heureusement pour lui (si on peut dire ça comme ça), ce fut son interlocutrice qui parla en premier, en s'asseyant devant lui. Elle était accompagnée d'un Persian qui fixa Sten, et Isa fit de même.

« Eum, bonjour, tout d'abord. »

Vu l'intonation de la voix, Sten comprit que Katya était probablement aussi timide que lui. Il répondit par un "Bonjour" tout aussi timide. La Farfuret était descendue de l'épaule de son dresseur pour aller faire connaissance avec le Persian. Au contraire du blond, le Pokémon glace était tout à fait sociable et adorait se faire de nouveau amis. Mais elle aidait aussi Sten à vaincre sa timidité dans certaines circonstance, et cela ne pouvait être que bénéfique.

« Je tenais d'abord à m'excuser ; j'ai bien tenté d'aller contre la volonté de ma mère, mais elle est extrêmement têtue et ne m'a pas écouté. Je suis désolée de t'importuner si c'est le cas. »

Sten eu un petit rire. Alors comme ça, il n'était pas le seul. D'un côté, cela le rassurait. Ça ne lui aurait pas plus plut de tomber sur quelqu'un d'extrêmement motivée de le rencontrer, il se serait sentit gêné et aurait pu, pour le coup, ne pratiquement rien dire de la soirée. Et puis bon, il n'avait de toute façon pas prévu de réaliser les projets que sa mère avait pour lui. Sa vie sentimentale le concernait. Et pour le moment, il était très bien tout seule. Autant que son interlocutrice soit du même avis, cela facilitait la tâche.

- Ne t'inquiète pas, je n'avais de toute façon pas grand chose à faire aujourd'hui. Je vois que nos mères se ressemblent...

Lui aussi s'exprimait en suédois, ce qui semblait logique vu que Katya avait fait de même. Et puis, il y avait cet avantage de ne plus se poser la question du vouvoiement. C'était d'ailleurs une des choses qu'il avait eu le plus de mal à maîtriser quand il était venu en France.
Il y avait longtemps qu'il n'avait pas parlé dans sa langue natale avec quelqu'un. Sa mère elle-même ne le faisait pas, ne voulant plus rien avoir à faire avec ce pays. Le jeune homme gardait contact avec ses amis de là-bas notamment par mail, et il en avait gardé très peu. Juste un ou deux, et encore, ils ne se parlaient pas souvent. Il y avait bien sa sœur, qui le contactait par Skype de temps en temps, mais à part ça, Sten utilisait uniquement le français. Autant dire que c'était un plaisir pour lui de parler de cette façon.
Son portable vibra et il regarda discrètement l'heure à sa montre. Il avait gagné: 8 minutes. Il ne sortit évidemment pas son portable. Pour une fois, sa mère ne s'inquiéterait sans doute pas et serait même au contraire ravie de savoir que son fiston était actuellement en train de parler à une jeune demoiselle.

« Ah, excuse-moi, j'en oublie la politesse. Je m’appelle Katya Peterson. Je suppose que tu es au courant, mais, enfin, voilà. »

Ah oui tiens, la politesse! La timidité de Sten aussi lui avait fait oublié celle-là. Au moins, son interlocutrice ne s'en était pas offusquée. Le jeune homme ne souhaitait surement pas se montrer désagréable avec quelqu'un qu'il venait de rencontrer, même si cela était en quelque sorte une rencontre forcée.

« On ne m'a pas mis au courant de ton nom, toutefois. Je peux te le demander ? »

Tiens, au moins une chose à laquelle Emma avait pensé, c'était de dire le nom de la personne à son fils. Ça, elle ne l'avait pas oublié. Bon, elle l'avait fait juste avant de raccrocher et avait omit d'envoyer une photo, mais c'était déjà pas mal. Il semblait en revanche que la mère de Katya est oublié de dire son nom mais que, au contraire, elle lui aurait donné une photo, étant donné qu'elle avait reconnu le jeune homme.

- Sten Åkjerfäldt.

Il l'avait dit en souriant, fier de savoir que son interlocutrice saurait sans aucun doute prononcer son nom de famille si original. Sur Enola, quand il se présentait, les gens ouvraient de grands yeux ronds, pendant que Sten leur expliquait qu'ils pouvaient évidemment ne l'appeler que par son prénom. Encore heureux que ce dernier ne requiert pas lui aussi des connaissances dans la prononciation nordique, sinon, on en aurait pas fini.

- Bon, on est là à cause des folies de nos mères. Il paraît qu'elles étaient collègues, ta mère était donc aussi prof de français à l'Université de Stockholm?

Question débile. Le garçon s'en rendit compte en la posant. La réponse était évidente, puisque c'était précisément ce que sa mère lui avait fit. Mais il n'y pouvait rien. La conversation n'était pas vraiment un de ses forts, et il était en gros coincé ici. Il n'allait pas appeler le serveur pour régler et partir après. Ce serait malpoli et irrespectueux. Il fallait donc bien qu'il commence sur quelque chose. Il mordit sa paille tout en sirotant, se demanda ce qu'il pourrait dire ensuite.

- C'est rare de croiser des suédois à Enola. Pour tout t'avouer, je pensais être quasiment le seul.

Et c'était vrai. Il avait même été surpris de ce que sa mère lui avait annoncé. Il n'avait pas non plus cherché à le savoir, mais il se doutait bien que ce n'était pas la première chose à laquelle les Suédois pensaient quand il voulaient habiter dans un autre pays. Mais après tout, il avait bien rencontré des personnes d'origine asiatique, alors pourquoi pas des gens du même pays d'origine que lui.

Ce qui arrive quand on est trop timide

Feat Sten Åkjerfäldt

Apparemment, vu ce qu'elle entendait, son interlocuteur n'avait pas non plus vraiment eu grand chose à dire quant à leur rencontre. Tant mieux. Katya aurait été plus que gênée si cela avait été le cas contraire, et elle serait probablement partie sans demander son reste dans la minute qui suivait. Déjà que toute cette histoire la mettait mal à l'aise, alors là... En un sens, il ne paraissait pas méchant ni insupportable, alors elle commençait à se dire qu'au final, elle arriverait probablement à s'en faire un ami s'il ne se révélait pas soudainement désagréable, ce dont Katya doutait fortement malgré sa mauvaise opinion de l'espèce humaine.
Elle se retient de répondre que sa propre génitrice était elle juste abjecte et insupportable ; rien ne servait d'amener le sujet sur la table, d'autant plus que cela aurait été à la fois égocentrique et peu sympathique pour le pauvre bougre en face d'elle qui n'était nullement responsable de tout ça et surtout pas des caprices égoïstes de Petra Peterson. Caprices qui allaient peut-être mener à quelque chose de bon au final, mais Katya préférait tout de même rester sur ses gardes ; elle n'avait vécu que de mauvaises expériences par le passé après tout. En un sens, c'était sûrement très ironique que pour une fois, une expérience de sociabilisation fonctionne pour Katya et ce grâce à sa mère (c'était un comble sérieusement). Bien évidemment, elle omettrait volontairement ce détail lorsqu'elle se retrouverait avec sa génitrice au téléphone, même si le jeune en homme en face d'elle lui paraissait sympathique.
Alors oui, la remarque du blond quant à la folie commune de leurs mères amena un petit sourire discret au coin de ses lèvres. C'était bien comme ça que Katya aurait décrit la chose, avec certes des adjectifs moins sympathiques vous comprendrez.

Quant au nombre de suédois sur Enola... La remarque de l'autre la fit rire un peu tant elle était ironique étant donné que les trois quarts de sa famille étaient venus s'installer ici, à Zazambes, hormis les parents de Katya. Parents qui pouvaient rester en Suède loin d'elle, merci bien : elle n'avait vraiment pas envie de les revoir, même si le fait qu'ils l'ignoraient copieusement la mettait dans une mauvaise humeur dont on avait eu le temps de témoigner. Elle jouait machinalement avec une cuillère qui traînait sur la table, une façon comme une autre de gérer sa nervosité en somme. Elle commençait lentement à perdre de sa maladresse, mais il faudrait encore quelques minutes pour qu'elle soit complètement calme.

« En fait, la majeure partie de ma famille a immigré sur l'île il y a bientôt vingt-deux ans. Je suis venue les rejoindre il y a peu suite à un... Disons un malentendu entre mes parents et moi. »

C'était une façon plus que grossière de résumer la situation, en somme. Elle ne souhaitait vraiment pas rentrer dans les détails. On lui apporta alors son thé aux amandes et en prit une gorgée en silence. Une ombre de rouge avait commencé à couvrir ses joues alors qu'elle cherchait les mots pour aborder un sujet qui la gênait depuis le tout début de cette rencontre. Elle posa sa tasse et jeta un coup d’œil bref à son Persian qui détaillait avec curiosité la Farfuret et paraissait voir en elle une amie future.
Elle détourna un peu le regard, gênée au possible.

« Ah, d'ailleurs... J'aimerais m'excuser, mais je ne vois pas en cette une rencontre une occasion de, enfin, tu vois ce que je veux dire j'espère. Ma mère est quelque peu insistante et je dois avouer que je préférerais bien mieux me faire un ami, aujourd'hui. J'espère ne pas te blesser, enfin, pardon, je ne sais pas vraiment si j'ai expliqué ça correctement. »

Car oui, elle n'était pas venue ici pour apporter des modifications à sa vie sentimentale, malgré tous les souhaits de sa mère. Elle était plus intéressée par la possibilité de se faire un ami originaire du même pays qu'elle, et surtout, qui paraissait partager certains de ses traits de caractère plutôt que ce genre de trivialité.

« Je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de discussion, pardon. »

Aaaaaaaah, les joies du manque de compétences dans la vie sociale...

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Sten se demandait ce qu'il allait dire à sa mère après cela. Il lui dirait seulement, en y mettant les formes bien sûr, ce qu'il pensait de ce genre de rencontres planifiées à l'avance, et surtout sans l'accord des principaux concernés. Emma avait cru bien faire, certes, il n'en restait pas moins que ce genre de choses ne se faisait pas. Bon, le jeune homme aurait aussi très bien pu ne pas venir et ignorer totalement sa mère, mais cette dernière l'aurait probablement su à un moment ou un autre et elle aurait fait une leçon de morale que son fils n'avait pas forcément besoin d'entendre aujourd'hui. Ni plus tard d'ailleurs. Le suédois détestait quand sa chère génitrice lui faisait des leçons de morale. Ça durait en général assez longtemps, et les explications quasi-philosophiques qu'elle faisait était des plus ennuyantes. Déjà que parler plus de cinq minutes au téléphone avec la suédoise était pour Sten une véritable épreuve, s'il fallait en plus l'écouter lui faire des reproches comme à un enfant... il n'en avait pas fini.
Encore heureux que Katya soit loin d'être des plus désagréables. Si ça avait été le contraire, le blond aurait été capable de fuir en prétextant une excuse bidon, ou carrément pas d'excuse, et partir sans rien dire, laissant pour un moment sa dignité de côté. Mais la jeune femme était sympathique. En réalité, le jeune éleveur l'appréciait plutôt bien. Cela le surprenait d'ailleurs. En général, il restait méfiant à l'égard de ceux qu'il rencontrait et il lui fallait du temps pour commencer à les apprécier. Mais son interlocutrice inspirait plutôt sa confiance. C'était sûrement grâce à la proximité de leur caractère et le fait qu'ils soient nés dans le même pays...

Katya eu un petit rire quand Sten lui expliqua qu'il pensait être le seul suédois sur Enola. A priori ce n'était pas le cas. Même s'il ne s'était pas mis à la recherche de personne de la même origine que lui, il aurait dû se douter qu'ici, il y avait des gens de partout. Bon, d'accord, ce n'est pas comme si le jeune homme sortait souvent voir du monde. C'était le contraire. Au départ, il s'en fichait éperdument. Il avait toujours été assez seul, et donc cette situation, à laquelle il s'était habitué, lui convenait parfaitement. Maintenant, il se rendait compte que faire un peu attention aux autres pouvait être bien. Là, il avait un raison de parler à quelqu'un : il en avait en quelque sorte était obligé. Tant mieux. Il n'aurait sûrement pas décidé tout seul d'aller parler comme ça à une jeune fille inconnue.

- En fait, la majeure partie de ma famille a immigré sur l'île il y a bientôt vingt-deux ans. Je suis venue les rejoindre il y a peu suite à un... Disons un malentendu entre mes parents et moi.

Ah oui quand même... toute une famille. Sten n'avait vraiment pas fait attention. A rester tout seul dans son coin, on finit pas avoir des surprises à la fin. Le suédois ne savait plus d'où il tenait cette citation mais trouvait que, dans le contexte, elle sonnait parfaitement.
Un malentendu entre ses parents ? Dans ce cas, le blond se doutait que Katya devait vraiment être énervée contre sa mère du fait de cette rencontre improvisée. Il se sentait un peu mal d'en être en quelque sorte l'objet. Enfin bref. Il ne posa pas plus de questions. La façon dont Katya avait répondu laissait penser qu'elle ne voulait pas en dire plus.

- En même temps, je n'ai pas vraiment chercher à savoir qui habitait sur cette île..

Il avait dit cette phrase en passant sa main dans les cheveux. C'était un tic, il faisait ça quand il ne savait pas trop quoi répondre. Il rougissait un peu, et c'était la même chose pour Katya d'ailleurs. Ils faisaient une belle paire, ces deux-là ! Sten se racla la gorge pour briser un peu le silence. Il écoutait le bruit des autres personnes, qui de leur côté avait l'air d'avoir des discussions animées...

- Ah, d'ailleurs... J'aimerais m'excuser, mais je ne vois pas en cette une rencontre une occasion de, enfin, tu vois ce que je veux dire j'espère. Ma mère est quelque peu insistante et je dois avouer que je préférerais bien mieux me faire un ami, aujourd'hui. J'espère ne pas te blesser, enfin, pardon, je ne sais pas vraiment si j'ai expliqué ça correctement.
Je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de discussion, pardon.

Sten aurait quasiment pu dire la même chose s'il avait oser parler. Mais il était gêné et se contentait de jeter des coups d’œil un peu partout en réfléchissant. Il imagina sa sœur en train de regarder la scène et de rigoler doucement en levant les yeux au ciel et disant «Franchement lillebror, elle va pas te manger cette fille, ose un peu parler!»

- Pas de soucis, c'est pareil pour moi... Je suis venu parce que je voulais pas laisser quelqu'un tout seul en plan, ça m'aurait gêné. Et puis, j'avais pas vraiment envie que ma mère me fasse un discours de 3000 ans sur la politesse, le respect, l'importance de vivre en société, et tout ça...

Il avait dit ces derniers mots en soupirant et en rigolant un peu. Il imaginait déjà sa mère l'appeler, à moitié furax et lui faire la morale. Sérieusement, il n'avait pas besoin de ça. Katya avait raison. Être amis, c'était juste ce qu'ils cherchaient, tout les deux. Il n'était donc absolument pas blessé de ces propos, et même bien au contraire content que la jeune fille pense comme lui. Cela éviterait certains problèmes.

- Et sinon, tu viens dans quel coin de la Suède ?

Il fallait bien lancer un sujet de discussion, sinon ils n'auraient plus rien à se dire après, et le silence serait aussi gênant pour l'un que pour l'autre. Alors, Sten posait des questions, toute banale, juste pour avoir quelque chose à dire et ne pas passer pour un gros associable.
Il regarda Isa et le Persian. Eux, au moins, avait quelque chose à se dire. Ils avaient l'air de bien s'entendre et la Farfuret ne faisait presque plus attention à son dresseur. Le blond était tout de même content que son Pokémon ai trouvé quoi faire et ne soit pas aussi timide que lui. Sinon, ça aurait été encore plus étrange.

- Il est beau, ton Persian.

Il l'avait dit en souriant. Il le pensait vraiment, car il y avait de ce genre de Pokémon à l'élevage de son beau-père et il en avait souvent vu. En tant qu'éleveur, son premier réflexe était de détailler les Pokémon qu'il voyait, et il trouvait que celui de Katya possédait un beau pelage bien lustré et des yeux brillants.

Ce qui arrive quand on est trop timide

Feat Sten Åkjerfäldt

Oui, Katya avait supporté bien assez de discours de la part de sa mère, que ce soit sur les règles sociétales ou sur l'importance de suivre l'étiquette pour avoir une idée d'à quel point son interlocuteur avait dû un peu être obligé de venir. Il était vrai que se faire poser un lapin l'aurait un peu offusquée et qu'elle aurait été bien agacée, mais au moins, elle serait rentrée vite et aurait oublié ce désagrément bien assez tôt. Ce n'était pas qu'elle ne profitait pas de cette rencontre, non, mais disons que si au moment de venir, elle eu l'occasion de ne pas le faire, elle l'aurait fait elle aussi. Sauf que voilà, l'une des choses que sa génitrice avait réussi à lui inculquer, c'était avant tout le respect des autres et par dessus tout, la politesse. Ainsi, importuner quelqu'un pour satisfaire son propre égoïsme et sa fierté n'était pas un choix possible, et ce même si elle avait passé tout son temps à se préparer à râler, au grand malheur de son cousin qui avait dû supporter son agacement plus que notable. Toutefois, maintenant et en mettant de côté le fait que pour une fois, sa mère avait réussi à organiser quelque chose qui pourrait peut-être avoir une issue sympathique (un petit problème de fierté mais que voulez-vous, personne n'est parfait) pour elle. Néanmoins, elle gardait une certaine satisfaction du fait de savoir que le but original de sa génitrice ne serait pas atteint, et s'en amusait grandement ; elle n'était pas moqueuse, mais elle ne pouvait pas se promettre de ne pas mettre du sel dans la plaie la prochaine fois que sa mère tenterait quelque chose.

Leurs sujets de conversation n'étaient pas très divers, mais en même temps, vu qu'ils étaient tout deux un peu maladroits question sociabilité et que Katya avait le talent d'une huître en la matière. Elle ne se rendait même pas compte qu'elle devait elle aussi poser des questions, mais ce fut en entendant l'autre lui demander de quel coin elle venait qu'elle se rendit compte que oui, il était peut-être temps qu'elle ose parler un peu plus ou alors ils allaient se mettre à avoir une conversation philosophique sur la moutarde et son influence dans le monde. Elle n'aimait pas beaucoup penser à sa ville natale, pour la simple raison que cela ramenait à la surface des souvenirs qu'elle aurait aimé voir enterré, surtout depuis la conversation qu'elle avait eu avec la principale concernée il y a peu, mais le blond ne pouvait pas savoir ça et elle mit donc de côté ses pensées sombres avant de prendre une nouvelle gorge de son thé aux amandes, bénissant Arceus et toute la clique d'avoir permis à un mortel d'inventer cette boisson. Il fallait dire que lorsqu'elle était stressée, tenir sa tasse fermement l'aidait à ne pas paniquer et qu'à ce rythme-là, elle allait se brûler les mains.

Le compliment du jeune homme quant à Nils le Persian la fit un peu sourire ; oui, il avait bien grandi et grossi, le petit Miaouss affamé et malade qu'elle avait recueilli dans les rues de Nuva Eja un soir d'hiver. Avant, il n'avait que la peau sur les os et Katya avait bien cru qu'il n'aurait pas survécu, mais le matou s'était montré immensément courageux, tenace et fort pour surmonter les épreuves qui le séparaient d'un retour à la normalité. Katya n'était pas peu fière des yeux pétillants de son Persian et de son poil, majoritairement parce qu'elle a passé des heures et des heures à le soigner et à s'occuper de lui. Il faut croire que l'autre avait touché un bon point pour faire disparaître un peu de sa froideur naturelle.
D'autant plus qu'en parlant de Persian, celui-ci paraissait trouver en la Farfuret du suédois un compagnon de jeu tout à fait sympathique. Enfin, une, mais ça, elle n'en était pas exactement sûre. Décidant qu'il était peut-être temps de répondre au lieu de laisser divaguer ses pensées, elle se mit enfin à parler.

« Ah, euhm, merci... » balbutia-t-elle comme remerciement avec un peu d'hésitation.

Toutefois, après quelques secondes, le rouge qui était né sur ses joues avait disparu, remplacé par un sourire doux alors que son regard s'était posé sur son Persian.

« Oui, il est beau, mais c'est lui qui a fait la majeure partie du travail ; je ne serais arrivée à rien si il n'avait pas trouvé la force de survivre aux cicatrices que la misère a laissé sur son âme. »

Elle ne savait pas ce qui lui avait pris de dire ça comme ça, d'une traite et sans la moindre trace d'hésitation, mais parler de Nils avait réussi à la débarrasser d'une partie de sa gêne. Le matou, en voyant le regard de sa dresseuse posé sur lui, passa sa tête sous la main de Katya pour quémander une caresse qu'elle lui offrit sans tarder, et il ronronna gravement en remerciement. Elle reposa ensuite son attention vers son interlocuteur.

« Quant à moi, je viens de Göteborg. Et toi ? Tu ne m'as pas dit quelle raison avait pu te pousser à venir ici après tout, vu les temps qui courent... »

Elle avait terminé sa phrase en baissant sa voix, de sorte que ses derniers mots ne furent que des murmures. Il fallait dire que rien qu'évoquer le Régime était risqué, alors même si c'était peut-être un peu paranoïaque de sa part, elle faisait attention. Elle avait déjà témoigné de la cruauté des dirigeants de l'île, notamment lorsque son cousin s'était fait arrêter lors des événements du premier janvier, et la torture qu'il avait subi.

« … Si ce n'est pas indiscret, évidemment. »

Car oui, même si elle posait des questions dans le but de continuer la discussion, la politesse restait importante et elle aurait tout à fait compris qu'il refuse de répondre.

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Les Deux Goupix se remplissait. Pour les touristes, ou encore les habitants de l'île, il était temps de boire un verre. Il était vrai qu'il faisait toujours chaud ici, et donc certains n'avaient pas l'habitude du temps. On venait se rafraîchir dans des bars ou manger quelque chose pour se remplir la panse avant de repartir en balade. Des Pokémon suivaient leurs dresseurs, du moins, seulement ceux qui ne dépassaient pas la taille maximale autorisée. C'était pour cela que Mökto ne pouvait pas sortir de sa Pokéball ; Sten se serait fait virer de la brasserie, et ce n'est pas véritablement ce qu'il cherchait, même si, une fois de plus, cela lui aurait fait au moins une bonne raison de quitter l'établissement et rentrer chez lui. Le bruit ambiant commençait à lui faire mal à la tête et la seule et unique raison pour laquelle il n'avait pas délivré Mökto était le fait qu'il appréciait Katya et qu'il se disait que, finalement, ce n'était pas si terrible d'être ici. Il n'irait en tout cas pas jusqu'à remercier sa mère, non, il ne se permettrait pas cette faiblesse d'avouer que sa génitrice avait bien fait.

- Ah, euhm, merci...

La jeune femme avait eu l'air d'apprécier le compliment fait par Sten quand à son Persian, et appuya son contentement d'un petit sourire. Elle posa ensuite un regard doux sur son Pokémon qui, de son côté, avait l'air de discuter joyeusement avec Isa. Le suédois se dit qu'il devait peut-être en prendre des leçons. Il est vrai que sa Farfuret l'aidait déjà à se sortir de son asociabilité, mais pour ce qui était de la discussion, il n'était toujours pas au niveau.

- Oui, il est beau, mais c'est lui qui a fait la majeure partie du travail ; je ne serais arrivée à rien si il n'avait pas trouvé la force de survivre aux cicatrices que la misère a laissé sur son âme.

Le jeune homme sourit après cette phrase poétique. Il regarda le grand chat en se disant que, d'après les paroles de Katya, il avait du souffrir avant de trouver une maîtresse. Sten ne doutait pas que Katya traitait bien ses Pokémon. Le blond se révoltait toujours des trop nombreux dresseurs qui prenaient leurs Pokémons comme des objets et des machines de combat. En tant qu'éleveur, il ne pouvait supporter la souffrance de ces créatures, et c'est pour cela qu'il avait toujours refusé les combats.

- Quant à moi, je viens de Göteborg. Et toi ? Tu ne m'as pas dit quelle raison avait pu te pousser à venir ici après tout, vu les temps qui courent...

Ses derniers furent dit assez bas. Il était mal vu de parler du Régime -car c'est bien de cela dont il s'agissait- en ce moment-là. Il y avait du monde dans le bar. Bien sûr, Katya avait parlé en suédois. Mais c'était un réflexe qui l'avait poussée à abaisser sa voix. De toute façon, on n'était jamais trop prudent quand on parlait de ce sujet.

- … Si ce n'est pas indiscret, évidemment.

Sten sourit. Cela ne le dérangeait pas de parler. Il était là pour ça, et c'était toujours mieux qu'un long silence gênant qui leur semblerait bizarre.

- Non, ça ne me gène pas du tout. Je suis né à Bollnäs. Quand mes parents se sont séparés, je suis venu en France avec ma mère et ma sœur. J'avais treize ans la première fois que je suis venu ici. C'était avant...tout ça.

Lui aussi avait baissé la voix. En effet, lors de son premier voyage sur l'île, le Régime n'était pas encore en place, et à ce moment-là il s'était promis de revenir. Même avec tout les événements, le rêve n'avait pas faiblit et il avait décidé de s'y installer, malgré la crainte de voir un sombre destin pour l'île. Ce qui expliquait aussi son entrée dans la Résistance. Mais, même si Katya ne semblait pas non plus être une grande fan du Régime, il évitait de parler de son engagement. En tant qu'espion, c'était le minimum.

- Bref, j'ai beaucoup aimé l'île, et j'ai décidé d'y revenir, pour devenir éleveur.

Il se souvint que, au début, sa mère l'avait soutenu. Mais avec le Régime, elle avait tout d'abord incité son fils à poursuivre ses études ailleurs, lui disant qu'il y avait d'autres magnifiques pays dans le monde. Mais Sten avait finalement choisi Enola, malgré les problèmes politiques. Son entrée dans la Résistance l'avait aidé à ne pas vouloir retourner chez lui. Et tout se passait pour le mieux en ce moment.

- Tu est installée dans quel coin de l'île ? Juste pour savoir. Je ne suis pas sûr d'avoir tout visité, ici...

Après tout, il n'était là que depuis quelques mois et ne connaissait pas très bien Enola. Déjà, il ne sortait pas trop loin de chez lui, alors ça n'aidait pas. Et puis, ses activités, autant au niveau de l'élevage qu'avec la Résistance, ne lui permettait pas d'avoir trop de temps libre pour se balader. Et il commençait à se tenir que ça pouvait être pas mal s'il le faisait à un moment, histoire de connaître un peu l'île où il habite.

HRP : Désolée si c'est pas super long, j'avoue que j'ai eu du mal à le faire xD Enfin, je peux toujours changer des trucs.

Ce qui arrive quand on est trop timide

Feat Sten Åkjerfäldt

Avant tout ça. Katya n'a pas vraiment idée de ce à quoi ressemblait l'île avant l'arrivée du Régime, et ne peut que se reporter aux dires de sa famille et de son cousin qui insistent fortement sur le fait que tout allait bien mieux. La jeune femme n'aime pas trop y penser après tout, intimement persuadée que ce conflit n'aura aucune issue autre que le malheur ou la douleur, car pour elle, ce n'est que la conséquence inévitable de l'égoïsme humain qui ne peut être contrôlé. Résistance, Régime ; quelle est la vérité différence, en fait ? Les deux camps continuent de se battre, de s’entre tuer, de faire couler le sang dans les rues, mais rien n'avance. Tout stagne, comme la respiration de l'île qui semble ralentir tous les jours un peu plus, et Katya se demande combien de temps est-ce qu'il faudra pour qu'il soit trop tard et que le conflit finisse par amener un résultat catastrophique, désastreux et à la limite de l'apocalyptique. Son cousin lui avait bien parlé du bombardement de Baguin, et depuis la rafle de janvier à Amanil, elle se demande si ce n'est pas comme ça que ça se finira : sous les bombes, avec l'odeur de poudre et de sang comme seules récompenses. N'allez pas comprendre qu'elle regardait tout ça avec indifférence, ce serait gravement se fourvoyer ; n'avait-elle pas suffisamment souffert de la torture d'Isaac et des tourments apportés à sa famille ? La mort de Lucy et de sa tante en plus, elle avait toutes les raisons du monde de haïr les dirigeants de l'île.
Pourtant, 'haïr' ne fait pas partie de son vocabulaire. Elle a bien tenté de haïr Nova, mais elle s'est vite rendue compte que c'était impossible pour elle qui en saisissait à peine les rudiments. La rancune et la colère, elle connaît, mais la haine, c'est, bien plus compliqué et indéfinissable de ça, c'est une émotion qui ne l'a pas encore saisie aux tripes et qui n'a jamais agité son esprit. C'est une bonne chose oui, mais qu'arrivera-t-il le jour où la goutte d'eau fera déborder le vase … ?

Elle se rendit compte qu'elle s'était perdue dans ses contemplation et reporta immédiatement son intention sur son interlocuteur. Étonnant tiens, qu'il ait décidé de devenir éleveur : la plupart des touristes s'adonnaient plus à la compétition, et l'élevage était généralement surtout préférée par les habitants de l'île. Elle, elle n'était pas exactement venue pour ça, mais grâce à ça. Nul doute que si elle n'avait pas prétendu vouloir devenir coordinatrice, alors elle n'aurait pas réussi à échapper aux griffes de sa mère et Arceus, c'était la meilleure décision qu'elle ait jamais pris.
Devant la question de l'autre, elle cligna des yeux quelques secondes, puis décida que oui, c'était un sujet comme un autre. Elle prit une nouvelle gorgée de son thé avant de répondre.

« Je vis à Nuva Eja. C'est une île au sud, très moderne et peu peuplée, plutôt habitée par les riches. Normalement, j'aurais dû aller à Zazambes avec le reste de ma famille, mais mon cousin qui habite avec un de ses amis m'a invité à le rejoindre et je l'ai fait. C'est une ville très calme, avec une population nantie mais qui est incroyablement paisible. »

Côté paix, Katya ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas servie là-bas ; on avait après tout une vue directe sur la mer et le peu de population faisait qu'il y avait bien plus d'espace. Pour elle qui n'avait jamais connu que la neige et le froid, habiter aussi près de la mer était un peu particulier. Enfin, là n'était pas le sujet. Elle se retint de mentionner que l'influence du régime à Nuva Eja était très faible, pour des raisons évidentes.

« Si tu es éleveur, alors tu devrais te rendre à Amanil. C'est là-bas qu'est installée la pension du directeur éleveur, qui est le plus éminent en la matière sur la totalité de l'île. Je pense qu'il pourra peut-être t'apprendre des choses, ou au moins ne serait-ce qu'un peu. »

Elle se souvenait de ça grâce à ce que Isaac lui avait dit à son arrivée, quand elle en était encore à décider ce qu'elle voulait faire. C'était bien le seul conseil qu'elle pouvait lui donner.

derp:

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Sten observa du coin de l’œil deux serveurs qui les regardaient avec de grands sourires. Ils n'avaient pas l'air de comprendre ce qu'ils disaient, mais voir ces deux jeunes gens assis à la même table avaient l'air de les faire rire. Qu'est-ce qu'ils pensaient de tout cela ? Le jeune homme doutait qu'ils croient qu'ils en face d'eux deux amis qui ne faisait que discuter. De loin, ça n'en avait pas du tout l'air, bien au contraire. Le blond décida de ne pas s'en occuper. Après tout, les gens pouvaient penser ce qu'ils voulaient. Il s'en fichait éperdument, car ces deux personnes ne comprenaient de toute façon pas un mot de ce qu'ils étaient en train de se dire. Leur jugement ne portait que sur ce qu'ils voyaient et cela pouvait se révéler trompeur.

Katya cligna des yeux quelques secondes. Le suédois se dit qu'il y est peut-être allé un peu maladroitement en lui demandant où elle habitait. Il était sur le point de se rattraper en disant quelque chose du genre «Enfin, si ça ne te dérange pas», mais finalement, son interlocutrice entreprit de lui répondre.

- Je vis à Nuva Eja. C'est une île au sud, très moderne et peu peuplée, plutôt habitée par les riches. Normalement, j'aurais dû aller à Zazambes avec le reste de ma famille, mais mon cousin qui habite avec un de ses amis m'a invité à le rejoindre et je l'ai fait. C'est une ville très calme, avec une population nantie mais qui est incroyablement paisible.

Nuva Eja... Bien sûr, Sten en avait entendu parler. Il y avait des prospectus distribué à tout les voyageurs quand ils prenaient l'avion ou le bateau pour rejoindre Enola, vantant les avantages de cette île paradisiaque, où les prix étaient exorbitants, mais où il faisait bon vivre. On disait que c'était magnifique. Le jeune homme avait vu quelques photos sur internet et avait en effet trouvé ceci vraiment très beau, mais il ne l'avait jamais eu le temps de la visiter. Manque de temps, et aussi un peu d'argent.

- Je vois, tu dois être très bien, là-bas ! Tu me fais penser qu'il faudra que j'aille la visiter un jour, cette île.

Sten se disait qu'en effet, il devrai prendre le temps d'y aller, juste pour voir à quoi ça ressemblait en vrai. Même si, pour le moment, il n'avait aucune idée de quand il pourrait le faire, mais décida de garder cette idée dans un coin de sa tête et planifier un voyage plus tard. Après tout, ça ne pouvait pas lui faire de mal, ni à lui ni à ses Pokémon. Certes, tout était cher là-bas, mais il pouvait bien mettre un peu d'argent de côté pour se faire plaisir. En attendant, il devrait se contenter de l'île d'Enola elle-même qui était déjà bien assez grande pour notre ami.

- Si tu es éleveur, alors tu devrais te rendre à Amanil. C'est là-bas qu'est installée la pension du directeur éleveur, qui est le plus éminent en la matière sur la totalité de l'île. Je pense qu'il pourra peut-être t'apprendre des choses, ou au moins ne serait-ce qu'un peu.

Le beau-père de Sten lui avait effectivement donné l'adresse de cet homme, pour que ce dernier lui donne des conseils et l'aide dans son apprentissage qui, même si il avait passé deux ans à étudier, n'était jamais véritablement complet. Comme pour Nuva Eja, il avait déjà pensé à se rendre à Amanil sans en avoir le temps. Tiens, ça aussi, il faudra qu'il le fasse.

- Oui, merci.

En regardant l'heure sur l'horloge qui était suspendue dans le bar, Sten se rendit compte que le temps avait bien avancé. Leur discussion avait été plus longue qu'il n'aurait pensé. La journée touchait presque à sa fin et il devrait bientôt se séparer. Le blond avait eu l'impression de voir en Katya comme une amie, alors qu'il ne venaient que de se rencontrer. Toutefois, Sten aimait garder contact avec les gens qu'il appréciait. Il hésita un peu avant de parler, puis se dit que, de toute façon, il n'avait rien à perdre.

- Est-ce que je peux te demander ton numéro ? Histoire qu'on garde contact. Enfin, si ça ne te dérange pas.

HRP : Je peux changer des trucs si tu veux que Sten dise qu'il doit y aller par exemple :3

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Feat Sten Åkjerfäldt

En effet, le temps avait coulé vite, si bien que Katya n'avait pas remarqué que leur conversation avait duré aussi longtemps. Elle prit la dernière gorgée de son thé aux amandes en vitesse, qui était tiède maintenant est donc tout simplement infect (le thé glacé était correct, mais le thé tiède lui donnait envie de vendre son âme à satan pour quelques degrés supplémentaires parfois) mais n'y pensa pas plus longtemps que ça. Toutefois, quand le jeune homme lui demanda son numéro de téléphone, elle cligna des yeux, un peu surprise. Elle ne s'était pas pensée de si agréable compagnie qu'il souhaiterait la revoir tiens, et c'était un peu nouveau pour elle qui avait toujours été plus habituée aux moqueries des autres personnes de son âge qu'à leur gentillesse ou leur amitié. Pourtant, la sensation est des plus agréables et fait naître un sourire doux sur les lèvres de Katya qui se dit que oui, définitivement, cette sortie s'est soldée par une bonne chose et pour une fois, elle ne va pas dire non. Sten lui avait parut comme une bonne personne et à aucun moment n'avait eu un comportement qui aurait pu provoquer sa mauvaise humeur ou l'aurait repoussé, ce qui ma foi était tout à fait admirable et suffisant pour qu'elle lui cède son numéro de portable. Ce petit détail-là par contre, elle ne le dirait pas à Isaac ou bien même à Faust pour ne pas être la cible de leurs blagues certes innocentes mais un peu lourdes sur les bords.
Elle sortit son carnet de son sac et en déchira un bout où elle inscrit son numéro de téléphone rapidement et le donna à son interlocuteur.

« … Tiens. Tu peux m'appeler de huit heures à vingt heures, je me couche et me lève tôt. Merci d'avoir pris du temps pour moi, et je te souhaite une bonne fin de journée, Sten. »

C'était sa façon de dire 'au revoir' ; bref, concis, direct et sans blabla inutile qu'elle répugnait de tout son cœur. Elle fit signe à Nils de la suivre et le Persian le fit après avoir salué la Farfuret et son maître. Elle offrit un dernier petit sourire au blond (décidément, elle devait avoir explosé son record de sourires pour la journée) et finit par partir après avoir déposé sa partie de l'addition sur la table. Ben oui, elle n'allait pas partir sans payer non plus hein, ce n'était pas son genre du tout.
En tous cas, il allait falloir qu'elle trouve un argument à opposer à sa mère lorsque celle-ci la narguerait en lui disant que son idée était bonne, chose qui serait facile étant que Katya était très imaginative une fois en colère et qu'elle se sentait d'humeur à lui hurler dessus, génitrice ou pas. Isaac pouvait bien la regarder avec cette expression désabusée s'il le voulait, mais hors de question de s'asseoir devant les volontés de madame dorénavant ! Elle avait déjà trop accepté de la mère de Petra Peterson, et maintenant qu'elle volait de ses propres ailes, elle n'allait pas se faire enchaîner de nouveau, surtout pour des raisons puériles immatures.

Nils, sur le chemin, miaula bruyamment pour attirer son attention et la jeune femme comprit où il voulait en venir. Oui, peut-être était-elle temps qu'elle aussi commence à réfléchir, peut-être était-il temps qu'elle parte sur les routes. Elle n'avait que trop traîné depuis son inscription dans la compétition, et l'offre de Nova d'explorer avec elle l'île lui paraissait de plus en plus alléchante. Elle n'était pas femme à refuser une occasion, et de toute façon, mieux valait ça que d'avoir à supporter les tentatives désespérées et pathétiques de sa mère pour récupérer un contrôle partial sur elle. Toutefois, même si elle bouillait encore de rage en repensant au plan grotesque de sa génitrice, elle ne pû s'empêcher de se dire que dans tout ça, elle avait peut-être découvert quelqu'un qu'elle pourrait considérer comme un ami, et se gifla mentalement d'une niaiserie qui lui était pourtant étrangère d'habitude.
Meh, elle pouvait faire une exception, et tant pis pour sa fierté. Elle avait bien le droit d'être un peu optimiste de temps en temps, nom d'un Caninos !

Ce qui arrive quand on est trop timide

Avec Katya S. Peterson

Katya hésita un instant, ce qui fit tout d'abord penser à Sten qu'il y était peut-être aller un peu trop fort. Mais au final, la jeune homme eu l'air de comprendre que ce n'était qu'amical, et un sourire se dessina même sur ses lèvres. Elle semblait même contente que le jeune homme lui demande son numéro. Elle sortit un petit carnet de son sac et griffonna son numéro dessus, puis le tendit à Sten.

- … Tiens. Tu peux m'appeler de huit heures à vingt heures, je me couche et me lève tôt

Il hocha la tête et arracha à son tour un bout de papier blanc pour écrire son propre numéro. Tout en faisant cela, il se dit qu'il y avait un bout de temps qu'il avait donné son numéro à qui que se soit. A vrai dire, il ne l'avais jamais fait depuis son arrivée sur Enola, il y a quatre mois, à part pour remplir les papiers administratifs. En fait, il s'était fait très peu d'amis, et ceux qu'il avaient et qui vivaient sur l'île, il les connaissaient déjà avant. Donc, écrire son numéro sur un bout de papier était quasiment nouveau. Mais il n'était pas contrarié en le faisant, bien au contraire. Il s'était fait une nouvelle amie, chose dont il croyait être incapable, et, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, il en était plutôt satisfait.

- Moi mes horaires sont très irréguliers. Donc appelles quand tu veux.

Il sourit en tendant le papier. Il finit rapidement sa boisson, puis remit sa veste. Il était temps de partir, l'heure avait tourné et, même si être avec la suédoise ne lui avait pas déplu, il fallait bien que cette discussion se finisse un jour ou l'autre. De toute façon, le bar n'allait pas tarder à fermer. Il se vidait de plus en plus et il n'y avait presque plus qu'eux deux à l'intérieur de l'établissement.

- Merci d'avoir pris du temps pour moi, et je te souhaite une bonne fin de journée, Sten.
- De même.

Son interlocutrice se leva et appela son Persian. Ce dernier et Isa se saluèrent. Eux aussi avaient passé un bon moment à discuter et semblait aussi vouloir se revoir. Le Farfuret remonta sur l'épaule de son dresseur et saluant les deux compagnons de sa patte. L'au revoir avait été bref, mais cela ne dérangeait aucunement Sten. Il prit le chemin inverse jusqu'à l'arrêt de bus pour retourner chez lui.

Sur le chemin de sa maison, il entreprit de rappeler sa mère qui lui avait laissé deux ou trois messages pour lui demander de lui passer un coup de téléphone quand il aura finit. Il avait tellement discuté en suédois qu'il le fit dans les premiers mots qu'il dit à sa mère, à avoir « Allô, maman, c'est moi ! » Puis il se remit en français, se rappelant que, depuis qu'elle avait quitté son ancienne vit, elle n'avais plus jamais parlé un seul mot de cette langue et ne le faisait pas non plus avec ses enfants, quoi qu'elle est put être un jour attachée à la Suède.

- Je viens de sortie du rendez-vous, mom'.
- Ah ! Ça a duré longtemps ! Comment ça s'est passé ?

Le jeune homme lui décrit rapidement leur conversation, sans décrire ce qu'ils s'étaient dis et en omettant volontairement de dire qu'il lui avait demandé son numéro. Il ne fallait pas qu'Emma se fasse de fausses idées et aller raconter partout que son fiston adoré s'était fait une petite amie sur Enola. Il n'avait pas besoin de cette réputation pour le moment.
Ayant raccroché le téléphone, il se dit qu'il n'avait pas tant détesté cette journée que ça, au final. Au fond, Katya s'était révélée être sympathique, et Sten était par conséquent de bonne humeur, ce qui contredisait la façon dont il se sentait juste avant ce rendez-vous. Toutefois, il n'était pas prêt d'accepter encore les caprices de sa mère. Ça ne se passerait peut-être pas tout le temps comme ce jour-là, car il existait sûrement des personnes bien moins sympathiques sur l'île d'Enola...

RP Terminé ♫

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Ce qui arrive quand on est trop timide [Ft. Katya S. Peterson]

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