« Un après-midi de chien »

Amanil, sous la pluie, c'était d'un déprimant ! J'étais assise sur un petit rebord dodu plein de coussins près de la fenêtre, et la pluie tombait drue depuis le matin. Avec Naga, nous avions fini de manger, et le jeune homme faisait une sieste bien méritée après avoir passé une nuit blanche sur un dossier à rendre à l'université. Je m'y étais intéressée jusqu'à ce qu'il utilise pleins de mots compliqués - j'avais donc décroché après environ deux phrases et demi.

Le doux bruit de la pluie fouettant la vitre, les nuages sombres, tout cela me donnait envie de me rouler sous la couette, avec un bon chocolat chaud, des chips, des bonbons, et de regarder un bon film d'arts martiaux, ou encore un film de guimauve juste pour voir Astérie gagatiser devant les bisous des amoureux. Mais non ! Je ne devais pas me laisser abattre ! Je me levais sans faire de bruit passais le mot à mes pokémons : je comptais aller faire faire une balade en ville, voulaient-ils venir avec moi ?

C'est donc avec toute ma petite troupe accrochée à ma ceinture dans leurs pokéballs que je sortis en toute discrétion. Equipée d'un ciré de marin d'une couleur vert d'eau, je mis ma capuche et sortis dehors. J'avais aussi mes bottes, par-dessus mon jean, et je dois vous avouer que mes enfantillages me poussèrent à sauter dans les flaques et à jouer avec un peu de boue et des bâtons. Mais que voulez-vous ? C'est tellement génial ! Je me lassais de ce petit jeu bien vite, et partis en direction d'un marchand de bonbons. Il était fermé, mais je pu m'abriter sous la rigole de son toit car la pluie devenait plus forte, plus vicieuse, pénétrant dans mon col, humidifiant mon pull et mon tee-shirt. Les gouttes étaient sournoises, venant coller sur ma peau les tissus de mes vêtements, et irritant mes yeux, mon nez. J'éternuais trois fois, avant de décider de me moucher, convaincue que j'avais attrapé froid - il était donc hors de question que je rentre ; j'étais déjà malade ! Avec un sourire vicieux, digne d'un enfant, je retournais courir dans les rues d'Amanil.

Je sentais la joie de vivre me parcourir : les rues étaient vides, la pluie continuait de tomber avec une assiduité toute à son honneur - ou pas ... Je profitais de regarder dans les vitrines éclairées ; la plupart des magasins étaient fermés et je pouvais apprécier les choses qu'ils exposaient sans avoir à craindre qu'on me chasse, vu que je ne comptais absolument pas acheter.

« Chevalerie ? » fis-je en sentant la pokéball du poussin s'ouvrir, et ledit poussin se faufiler sous mon coupe-vent.

Sa tête vint se glisser dans mon col, et il me picora gentiment le visage. Je souris, en voyant dans la vitre le reflet de l'espèce de monstre que j'étais devenue : une tête humaine, et une espèce de forme au niveau des épaules ; Chevalerie était nichée entre mes seins, et donnait l'impression que j'avais une deuxième tête difforme.

« Héhé, profites-en pendant que t'as pas encore évolué, hein. Quand tu seras plus grand, ça sera plus compliqué. »

J'eus un petit rire, puis, en faisant attention de protéger mon pokémon de la pluie, je me remis en marche. Un orage devait se préparer, car il faisait lourd, et l'humidité ambiante rendait l'atmosphère plus pesante encore. Le vent s'était levé et faisait claquer des volets, faisait bouger des poubelles. Si cela continuait, je ne tarderais pas à rentrer, mais j'avais envie de rester encore un peu. J'adorais voir la nature en action, et un orage était une chose si belle, si magnifique !

Apparition d'un pokémon sauvage, zone ville, jour ~ merkiiii ♥

« Un après-midi de chien »

L'orage grondait au loin, tonnerre et éclairs s'étaient mis résonner et à zébrer le ciel comme des langues violettes et pourpres. Voir la nature elle-même en colère avait quelque chose d'hypnotique, comme si le cosmos tout entier montrait son ire. J'abaissais mon visage, et vis du coin de l'oeil quelque chose bouger. Curieuse, je m'avançais discrètement et ce que je vis me laissa perplexe : il s'agissait d'un porygon, qui semblait non pas perdu mais discret. Il se cachait ?

« Hé toi là-bas, je t'ai vu ! »

Le porygon hésita, pui se retourna et nos regards se croisèrent. Je haussais les sourcils, et sentis Chevalerie se caler plus confortablement dans mon sweet. Je souris gentiment et m'approchais encore du pokémon sauvage ; il était trempé, son petit corps de pokémon informatique grésillant dans l'air. Je ne savais pas grand chose sur ces pokémons, mais je dois avouer qu'en voir un devant moi ... Ils étaient pas sensés être assez rares ?

« Tu as l'air frigorifié. Et puis, si tu restes par ici, tu vas avoir des ennuis, les commerçants n'aiment pas qu'on fouine près de chez eux ... Je te propose ceci : tu voudrais venir avec moi ? Je m'appelle Mae, et j'essaye de constituer une grande équipe pour devenir forte. Ca te tente ? »

Le porygon semblait hésiter ; à partir, ou face à ma question ? Puis, dans un bruit sourd, il tourna la tête et son regard se modifia. Je compris tout de suite où il voulait en venir, et une espèce de rugissement joyeux sortit de mes lèvres, son bestial et énergique.

« D'accord, je vais te montrer combien on est puissants ! »

Je choisis ma pokéball avec soin : j'allais donc devoir l'affaiblir, mais ne pas le mettre KO. Mon choix se porta sur ma chère Astérie, petite perle pour les captures, et la wattouat se retrouva sous la pluie, sa douce toison blanche aspirant l'eau et l'humidité. La wattouat bêla, mécontente.

« Ma douce, il n'y en a pas pour longtemps ! Montrons à ce porygon ce dont on est capable, tu veux bien ?  »

La wattouat se contenta de hocher la tête, et sa toison sembla se remplir d'électricité ; elle était prête à prouver sa valeur, pour essayer d'amener ce porygon à nous rejoindre. Un sourire fier flotta sur mon visage et je sentis mes poings se serrer, impatiente.

Envoi au combat de : Astérie - Wattouat ( Mareep )♀- Statik - Modeste ( Modest )

Attaque cage-éclair x 1 ( Thunder Wave )
éclair x 2 ( Thunder Shock )

Merciiii *^* c'est pile poil le pokémon que je cherchais quoi *^* JE T'AIMEUH.

« Un après-midi de chien »

Le ciel est zébré d'éclairs, et sous cet amas de nuages sombres et noirs, sous cette pluie battante, c'est Astérie et Porygon qui se battent comme deux dieux féroces et hargneux. Ma wattouat a l'avantage, mais de peu, et malgré sa paralysie, le porygon sauvage fonce, brutal et violent. Ses attaques heurtent ma pauvre Astérie, qui tient sur ses pattes malgré les assauts répétés du pokémon sauvage. Mais finalement, je la vis qui tressautait, et je pris la pokéball à ma ceinture.

« Astérie, va te reposer, tu en as assez fait, tu as bien travaillé. Royal allez ! »

Royal jaillit de sa pokéball, et se posta devant le porygon. Je me souvenais à présent : c'était un pokémon virtuel, créé par l'homme, capable d'interférer dans les ordinateurs. Je sentis mon petit coeur de pirate informatique se mettre à battre violemment, et tout en réfléchissant aux mesures que j'allais prendre, je déclarais au pokémon sauvage, paralysé mais encore férocement farouche :

« Porygon, je suis une pirate informatique. Je m'amuse à infiltrer les pc des gens, pour soutirer des informations ... Enfin, des informations utiles, pas trop illégal, tu vois ... Et tu es un pokémon informatique. Ca me donne encore plus envie de t'avoir, ça et ta puissance ! »

Royal s'envola soudain, et ses ailes soumirent le porygon à l'attaque cru-aile ; je le vis ensuite tournoyer dans l'attente de l'attaque picpic. Royal devinait mon impatiente, mon envie, et ses attaques soutenaient mes besoins. Nous allions capturer ce porygon, foi de chevalier ! Je sortis la pokéball avant que Royal n'ait le temps d'attaquer ; je désirais tester cette pokéball un peu spéciale. Je la lançais sur le porygon sauvage, et regardais la balle bleue et jaune rouler sur le sol humide des trottoirs de la ville.


Envoi au combat de : Royal - Furaiglon ( Rufflet ) ♂ - Regard vif - Brave ( Brave )

Attaque

Attaque Cru'aile x 1 ( Wing Attack )

ET ENVOI D'UNE RAPIDE BAAAALL       


Merciiii *^* c'est pile poil le pokémon que je cherchais quoi *^* JE T'AIMEUH.

« Un après-midi de chien »

Je trépigne et ma gorge se serre. La balle vient de se ré-ouvrir ; les yeux du porygon semblent briller comme deux flammes dans la nuit. L'après-midi est bien avancé, et je dois me dépêcher de rentrer avant que la véritable tempête ne se déchaîne. Mais même si la chance n'est pas avec moi, il me reste deux pokéballs toutes simples. De toute évidence, le Porygon a encore de l'énergie à revendre.

« Royal, cru'aile, encore ! »

Le furaiglon attaque en piqué. Mon impatience est à l'origine de mon malaise ; je viens d'utiliser ma ball la plus puissante, et ce pokémon a refusé de se laisser capturer. Peut-être que je fais face à un adversaire trop puissant, qui a décidé de ne pas m'accompagner ? Est-ce réellement digne de moi que d'insister ?

« Porygon ! Ma cause est juste ! Je ne veux pas juste devenir forte. Je veux me faire respecter. Je veux voir Solène ! Il le faut ! Je dois arriver jusqu'à elle, pour lui prouver mon amour ! Porygon ! Deviens mon ami ! »

Royal se redresse après avoir frappé de ses ailes le pokémon sauvage. Le combat commence à s'éterniser ; ce pokémon a mis à mal Astérie, et furaiglon commence à fatiguer également. J'aimerais que cette puissance qui nous fait mal devienne notre. Je soupire, et sors une pokéball bicolore, rouge et blanche.

« Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t'avoir ! »

Je sens ma détermination flamboyer, tout contre celle du porygon. Je sais que je dois le convaincre ; que je dois absolument le faire mien. C'est le pokémon le plus apte à entrer dans mon équipe ; je ne pourrais rêver d'un meilleur compagnon pour une hackeuse. Je serre les dents ; je me mets à prier les dieux de la chance. Faites qu'il devienne mon ami et qu'il accepte. S'il vous plaît.

Au combat de : Royal - Furaiglon ( Rufflet ) ♂ - Regard vif - Brave ( Brave )

Attaque Cru'aile x 1 ( Wing Attack )

Et on lance une pokéball   

« Un après-midi de chien »

Toujours pas. Est-ce de la fatalité ? Ou je n'ai pas de chance ? J'aurais dû mieux m'équiper ? Je suis face à un pokémon que je désire ardemment de tout mon coeur, et je le vois flottant encore, l'eau ruisselant sur son corps fabriqué de la main de l'homme. Et, perdant toute dignité, je me mets à crier :

« Nous avons besoin de toi ! Regarde comme tu me résistes ! Mais je voudrais vraiment devenir ton amie ! Je suis désolée si je t'ai embêté, mais je suis sûre que tu gagnerais à venir avec nous ! Je t'en supplie, rejoins-moi !  »

Tout en criant ça, je regardais vers Royal. Mon pauvre, mon plus vieil ami commençait à être épuisé. Je grinçais des dents ; je savais que, au vu de l'énervement de mon cher oiseau, si le porygon refusait d'entrer dans la dernière pokéball, il lui sauterait dessus. Je ne pouvais rien pour ça, mais je ne cautionnais absolument pas. Je ne voulais pas le punir de n'avoir pas choisi ma voie.

« S'il te plaît, Porygon. Je t'en prie ; je ne suis ni mauvaise ni méchante. Je poursuis un idéal de justice, ayant grandi entourée de chevaliers. Ce serait un réel honneur de t'avoir dans mon équipe, et j'aimerais vraiment que tu acceptes de venir avec moi ...  »

Ma voix résonnait de toute la détresse qu'il y avait en moi. Non seulement je le désirais, mais je voulais aussi rentrer et soigner mes chers amis qui étaient épuisés. Etais-je égoïste, en cet instant, de désirer ce pokémon qui ne voulait pas de moi ? Je repoussais cette interrogation, et envoyais la pokéball. Et, alors qu'elle retombait lourdement au sol, Royal leva la tête, prêt à attaquer si le porygon osait refuser une dernière fois mes avances suppliantes.

Au combat de : Royal - Furaiglon ( Rufflet ) ♂ - Regard vif - Brave ( Brave )

On lance la dernière pokéball  

Si ça ne fonctionne pas, attaque Cru'Aile x 1 ( Wing attack )

Si Royal KO, envoi de Chevalerie - Poussifeu ♂ - Brasier - Prudent

Attaque flammèche x 3 si besoin est °°

  

« Un après-midi de chien »

Mes supplications sont vaines, et je pense que la pluie arrive à masquer les larmes qui coulent sur mes joues quand je vois le Porygon non seulement sortir de la pokéball - ma dernière pokéball - mais aussi mettre KO mon pauvre Royal. Je m'avance dans le combat et prends avec douceur l'oiseau étourdi entre mes bras. Chevalerie saute de mon ciré, bouillant de rage, et je le vois à peine mettre KO le porygon, pour venger mon amour-propre et ma fierté blessés, ainsi que ceux de Royal.

Je suis à genoux, et je tiens mon ami que ma sottise à poussé à donner le meilleur de lui-même. Je le serre tendrement dans mes bras, et je m'excuse tout bas, suppliante encore.

« Je suis désolée pour vous tous. A toi, Porygon, que mon envie et mon désir ont fini par transformer en égoïsme. Par ma aute, tu as été blessé, je suis vraiment désolée. Et vous, mes amis ... Vous tous, vous avez suivi mes ordres idiots ... Je suis réellement désolée ... Rentrons. Bonne continuation, Porygon !»

Je prends dans mes bras Chevalerie et Royal et je m'enfuis littéralement sous la pluie. Mes larmes coulent, gouttes chaudes parmi les gouttes froides. Cette journée qui avait bien commencé se finit bien tristement. Quand je rentre à l'appartement, pleine de boue et humide comme si j'avais fait un tour dans une piscine, je vois Naga se tourner, en colère. Puis il voit mon visage défait, et la rage que je vois disparaît, laissant place à l'inquiétude. Il m'aide à sécher Chevalerie et Royal, et à les soigner ; il m'offre un chocolat chaud et, doucement, en m'essuyant les cheveux, il me réconforte.

« Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais en voyant ta tête, je pense que tu n'as pas besoin de mes remontrances. Réchauffe toi un peu, tu es glacée.»

Je suis glacée oui, mais du dedans. Mon égoïsme m'a aveuglé, m'a poussé à faire des choses idiotes. Ma tristesse m'étreint, et devient une rage bouillante envers mes émotions que je ne sais pas contenir. J'aurais appris quelque chose, aujourd'hui : ne jamais espérer d'avance, croire la victoire gagnée. Je m'équiperais, et j'y retournerais. Mais je n'insisterais pas. J'ai blessé ce pauvre porygon ... Je suis vraiment désolée. Si désolée ...

Merci pour la modo ;w; la prochaine fois je penserais à être plus équipée ... * part se pendre *