« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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MessageSujet: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyMar 6 Aoû 2013 - 0:33


Tendances tyranniques


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Elise était l’une de ses jeunes femmes que la détermination et l’acharnement rendaient plus affutée qu’un couteau de chasse. Le genre de femmes avec des traits volontaires et un maintien droit et impérial. Une rigueur exquise qui entourait chacun de leur geste d’une aura écrasante. Il n’était pas rare que la petite brune usa de cette force de caractère pour mieux imposer sa domination. Ce regard rêche et exigeant n’était pas le fruit d’un hasard ou un don du ciel. Plutôt celui d’exercices réguliers qui avait parfois grignoté un bout de son innocence. La brune avait serré les dents et  son regard c’était parfois assombris face aux larmes qu’elle avait retenues jusqu’à ce que la tête lui en tourne. C’était cette douleur cuisante qui l’avait forgée, une voix ardue et enrichissante qu’elle avait choisie seule ou presque. Elle se souvenait bien de la première fois que des cris avait fait éclater sa bulle de candeur. La première fois qu’elle avait claquée la porte au nez son père. La première fois qu’un garçon lui avait dit « je t’aime » et qu’elle avait répondu « pas moi ». Toutes les réactions violentes qu’elle avait plus ou moins assumées. Parfois blottis contre le bois froid et dur de la porte à verser de l’eau salé sur le plancher. Parfois en hurlant, seule, au fond de la forêt « moi aussi », comme si sa vie en dépendait. Mais pas en public, toujours seule. On aurait pu la croire masochiste et pourtant c’était faux. Elise avait l’intime conviction que chaque douleur deviendrait un jour une force de plus. Une brique dans son mur, son mur pour être toujours droite, pour ne jamais céder, ne plus jamais avoir peur. C’était son frère qui avait planté cette pensée empoisonnée en elle, la poussant à choisir le chemin de croix. Aujourd’hui, Elise ne regrettait rien. Elle se savait construite sur peu de certitudes et de valeurs, mais elle sa savait aussi intouchable. La brune savait qu’elle pouvait désormais porter les mêmes coups  que ses ennemis. Etre la plus basse et la plus mauvaise comme elle pouvait être la plus juste et la plus respectable. Elle savait qu’il y avait des choses que son cœur maintenait expressément dans l’ombre pour la préserver. Elle le tolérait et en cherchait pas à mettre en lumière ces moisissures cachées dans son inconscient. Peut-être qu’un jour elle s’obligerait à s’y confronter pour se souvenir comment c’est d’avoir mal. Peut-être.

Elise tourna la page avec ses doigts trempés de salive. Inspectant les mots sans les lire, ça faisait longtemps qu’elle ne lisait plus rien. Elle faisait semblant et au regard des autres c’était pareil. Une époque lointaine, où chaque page était tournée avec plus d’empressement que la précédente lui revenait parfois. Un temps, où l’odeur du papier neuf et les couvertures au titre féeriques suffisait à embellir ses journées. Maintenant, Elise lisait l’actualité et l’actualité ne l’intéressait pas. Son esprit critique ne voyait que les ruses plus ou moins habiles des journalistes pour orienter l’opinion publique, les potins tiraient par les cheveux qui devaient faire briller l’œil des voyeurs dont la vie était trop fade, les documentaires hors-sujet, la loterie de la météo et les jeux histoire de confirmer au lecteur qu’il devait vraiment se faire chier pour être en train de lire le journal. Ce n’était pas le journal qu’elle lisait aujourd’hui, assisse sur un modeste banc publique. Elle épluchait le rapport de l’un des membres du Régime. C’était son frère qui lui avait donné. Elise avait passé une semaine à l’effleurer du bout des doigts en frémissant chaque fois que son frère lui demandait son avis. Et ce matin, son réveil avait sonné cinq minutes trop tôt. Elle avait bu deux cafés au lieu d’un, bien que le liquide noir soit aussi âcre et infecte que d’habitude. Avait renvoyé la femme de service qui avait déjà  commencé à refaire son lit et s’était vêtue d’une robe noire à volants. Après avoir attrapé le dossier, sifflé Leborgne et grommelé sur Eleanor qui traînait, elle avait quitté l’hôtel. Le soleil qui pointait à l’horizon ne lui avait laissé aucun répit et elle avait fini par arriver au parc d’Anula en nage. Elle détestait transpirer, elle avait l’impression d’être une grosse truie et les passants semblaient toujours la dévisager. Paranoïa ou réalité, toujours est-il que le moindre gardien, joggeur ou simple promeneur avait le droit à un regard acéré et meurtrier. Ce que la Pampelune se plaisait à appeler « tactique de dissuasion ». Très important, peu importe le milieu où l’on se trouvait,  elle se préservait ainsi des attaques à venir et obligeait les autres à accepter la défaite aussi cuisante soit-elle.

L’herbe tendre du parc lui avait fait de l’œil, verte et entretenue bien qu’encore humide à cause de la rosée. Tentation que  la benjamine avait superbement ignorait s’installant tranquillement sur un banc un peu isolé à quelques pas de là. Leborgne s’était trouvé une place à ses pieds, pendant qu’Eleanor traçait des boucles autour de la cime des arbres, voltigeant avec une grâce enfantine. Elise avait un peu oublié leur présence en posant le dossier sur ses genoux. Il n’était pas très long, une trentaine de pages maximum en comptant les tableaux et les blancs. Ce qui ne n’avait pas empêché de rester bloquée sur la première feuille pendant presque sept minutes. Elle le savait parce qu’elle avait compté, histoire de se fixer une limite. Ce n’était pas vraiment sa faute s’il lui était si dur d’entamait le compte-rendu. Le format du document lui-même était déplaisant, une police inhabituelle et une mise en page osée empêchait la Pampelune de se concentrer sur autre chose que les grosses lettres du titre « L’Ascension ». Flou et diaboliquement ouvert, le titre faisait naître nombres d’hypothèses et réveiller les propres ambitions de la jeune femme qui prenait un malin plaisir à imaginer SON ascension. Rapidement l’envie de retrouver sa suite climatisée l’aidant, elle avait fini par commencer la lecture du rapport. Rébarbatif et ennuyeux, il était loin d’être aussi intéressant que le titre. Parfois elle s’obligeait à relire un paragraphe où son esprit s’était égaré, à d’autres reprises elle prit la sage décision de sauter des passages définitivement trop sectaires. Elle avait l’impression de lire la plume baveuse d’un écolier surexcité. Il parlait de lui et de sa vie, comment pauvre petit paysan il était devenu habile gentleman. La façon dont son esprit vif avait vu le potentiel du Régime. Le Régime devait gouverner le monde, augmenter le nombre de mises à mort pour l’exemple et nianiania…

Elle bailla. Elle n’en était qu’à la neuvième page, mais elle en avait déjà par-dessus la tête. Elle sentait de grosses gouttes chaudes et sales perlaient sur ses tempes, ce qu’elle trouvait absolument répugnant. Les hurlements d’une bande de gamins attardés et l’acharnement qu’elle mettait à ne pas déchiqueter immédiatement le torchon qu’elle tenait dans les mains, l’agaçaient progressivement. De minutes en minutes, Elise devenait plus proche d’une grenade dégoupillée que d’un être humain. Le mélange de bâillement et de gémissement de son jeune malosse fut la goutte d’eau en trop. Elle bondit du banc comme un fauve en hurlant à  plein poumons :

« Non mais tu peux pas fermer ta grande gueule deux minutes ?! Tu vois pas que je me concentre là ?! Abruti ! »


Tant de haine envers le pauvre pokémon qui s’était réfugié sous le banc pour échapper au courroux de sa maîtresse. Les raisons de la colère de cette dernière lui semblaient obscures, mais il n’osait pas se hasarder à essayer de comprendre. Quand il voyait toutes ces flammes dansaient fougueusement dans le regard de la brune sur laquelle il veillait, c’est à peine s’il se permettait de respirer. La brune releva la tête et son regard tomba sur un passant aux cheveux platine que ses cris avaient dû interpeller. Elle le foudroya de ses prunelles ambres chargés d’électricité, son visage plissé par la colère qu’elle tentait en vain de refroidir pour préserver l’image qu’elle donnait d’elle. La brune finit par lui cracher avec mépris en espérant qu’il se dépêche de reprendre sa misérable vie d’épicier ou de charlatan, songea-t-elle à la vue du costume.

« Vous voulez une photo dédicacée peut-être ?! »


Hargneuse et revêche, la colère qui consumait actuellement ses veines refusait de s’éteindre aussi facilement qu’elle l’aurait souhaitée. Oh et puis qu’importe ! Ce n’était qu’un pauvre type qui avait sans doute trouvé distrayant ou choquant de la voir péter les plombs dans un lieu public, brisant la monotonie de son quotidien.

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Maxwell R. Young
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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyJeu 8 Aoû 2013 - 17:03


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Après mon périple dans la forêt d'Erode, il me semblait évident que mes pas devaient me mener vers Anula. Un indice, sous-entendu par un membre de la Résistance croisé au coeur de la forêt, me laissait penser que je trouverais en cette ville quelque trace de ce que je cherchais désespérément depuis plusieurs années. Robin Weber. Un jeune homme que je n'avais rencontré qu'une ou deux fois et qui pourtant, m'était comme un frère que je n'avais eu de par son lien de sang avec ma plus proche amie, Solène, Maître Dresseur d'Enola. Je caressais le projet, en secret, de retrouver le jeune homme et de le ramener à la maison afin de rendre un peu de sa joie à une famille qui, malgré la force et la détermination, menaçait de s'écrouler. Je me sentais bizarrement responsable d'eux, peut-être parce sous leurs soins je me retrouvai enfin alors que je m'étais tant éloigné de la personne que je fus avant la mort de mon meilleur ami, Pasqual Alvarez. Leur patience et leur bonté infinie m'avaient touché au plus profond de mon être et j'avais bien envie de leur fournir mon aide précieuse. Or, je n'avais pas particulièrement de talent pour espionner et manigancer afin de dénicher des informations. Seuls mes petits oiseaux, égarés aux quatre coins de l'île, aidaient dans mes recherches jusqu'à présent infructueuses.

Un informateur m'avait guidé dans le quartier des affaires où un bonhomme richissime m'attendait. Il s'avéra que notre rencontre ne m'apporta rien de nouveau et j'avais perdu plusieurs jours avec cette escale en ce territoire bien loin de chez moi. J'errais à présent dans les rues d'Anula, cette ville qui ne m'avait jamais bien plu, si ce n'était des Concours fantastiques qui s'y produisaient. L'abondance et le grand calme me perturbaient. Deux caractéristiques qui m'avaient troublé, aussi, à mon installation dans la ville de Nuva Eja. J'avais l'habitude des klaxons, des sirènes, des cris... du bruit de fond quoi! Le silence ne m'avait jamais aidé à dormir, au contraire. J'avais finit par m'y habituer, mais je ne dormais bien que dans la grande capitale qui, pourtant, abritait tant de mes plus pénibles souvenirs. Dans mon errance, j'envisageais de me diriger vers le Nord pour rendre visite à la cadette des Weber, Maelys, que j'affectionnais beaucoup. Je ne l'avais pas vu depuis un moment et je souhaitais voir comment elle se débrouillait dans son Centre bien à elle. J'avais aussi envie de rentrer chez moi et d'offrir cette récompense à mon Mustébouée qu'il méritait tant. De plus, je ne souhaitais pas éveiller les soupçons sur mon voyage...

Toujours aussi perdu, je laissai mes pieds me diriger. Mes pas me menèrent dans un petit parc assez spectaculaire. Plusieurs dresseurs y entraînaient leurs protégés, malgré cette heure matinale. Une brise fraîche venue du Nord vint caresser mon visage, comme un signe. Un signe du destin, oui, qui me montrait le chemin de Baguin et de Maelys. Soites. Le Nord ce serait! Content de ma décision, j'allais rebrousser chemin quand un cri attira mon attention. Une jeune femme tempêtait contre son Pokémon qui, apeuré, s'était réfugié sous le banc. Un Malosse qui, de toute évidence, craignait sa maîtresse. Cette dernière était une jolie jeune femme brune. Elle me toisa en voyant que je l'observais et me cracha son venin. Une victime de plus à sa frustration excessive? Je secouai la tête, mécontent malgré moi. Je n'aimais pas voir un dresseur abusif envers un allié. Je me dirigeai donc tranquillement vers son banc, que je contournai sans prêter la moindre attention à la jeune femme frustrée. Je me penchai vers le Malosse, dans un sourire rassurant, avant de lui présenter ma main. Il sembla méfiant au départ, mais reconnaissant à mon attitude qu'aucun mal ne lui serait fait, il m'accorda une léchouille consentante qui m'encouragea à caresser son pelage brillant. Son contact était doux et chaud. Je pouvais constater que cette jeune fille possédait là une bête d'exception, un Malosse très puissant qu'elle se devrait de mieux traiter. J'observai l'inconnue avec un calme doucereux, continuant mes caresses par le fait même.

«C'est tout un spécimen que vous avez là. Ce Malosse est tout à fait unique. Puissant et fidèle. Vous devriez peut-être le traiter autrement. Avec un encouragement, ce petit pourrait devenir d'autant plus fort, d'autant plus dévoué.»
Je le grattai entre les deux oreilles. Mon coeur se serrait à l'idée du peu d'amour que ce Pokémon devait recevoir de cette jeune femme méprisante. Je m'attendais d'un moment à l'autre d'une explosion de sa part, mais je ne reculerais pas. Ce Malosse méritait amour et respect. Sous mes caresses, je pouvais voir qu'il en redemandait. À quand remontait la dernière fois que sa maîtresse l'avait touché, sans lui vouloir de mal?


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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyJeu 8 Aoû 2013 - 21:35


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Elise avait toujours été approuvée, toujours. Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse les gens finissaient par hocher la tête. Et ils avaient plutôt intérêt, la menace qui palpitait dans son regard alourdissait l’ambiance plusieurs mètres autour d’elle. L’argent s’ajoutant à son charisme autoritaire, les gens pliaient comme des roseaux sur son passage. Le seul à faire exception à cette dictature, c’était son frère : Learco Balzac Pampelune. Ne l’avait-il pas prouvé en la rabrouant fermement à l'occasion de son anniversaire lorsqu'il l'avait vue dénigrer son malosse ? Si. Elise c’était d’ailleurs promis à cette occasion que rien de semblable n’aurait plus jamais lieu, ou de moins qu'elle ne saurait le tolérer d’une autre personne que son frère. Dans la logique où l’on ne peut pas perpétuellement contrôler son entourage et surtout en obtenir l’approbation en toutes circonstances, ce pari qui semblait intenable avait pourtant résisté jusqu'à aujourd'hui. La promesse avait pu être respectée dans la bulle de cristal qui avait abrité l’enfance et l’adolescence d’Elise. La brune qui vivait ses premiers jours sur l’île n’avait eu de contact qu’avec le personnel aux petits soins de son hôtel et son frère, mais sur ces terres inconnues, l’inévitable devait tôt ou tard arriver. Et c’est ce garçon, cet imbécile qui devait avoir une petite trentaine qui provoqua ouvertement la menue demoiselle. La brune s’était attendue à le voir disparaître, elle avait presque entamé un retour à ses « activités » avant de le voir détromper tous ses pronostics. Ce constats l’avait affligée, atterrée, éberluée, laissée perplexe. La bouche entrouverte, comme si les mots ne suivaient pas son désir d'expression. Elle aurait voulu le recalé, lui conseillé vivement d’aller voir ailleurs ou une autre chose de ce genre, mais elle en fut incapable. Sa colère s'était momentanément éteinte, les feuilles du rapport étalé à ses pieds, elle ne pouvait s’empêchait d’observer avec stupeur l’inconnu. Si le garçon ne lui accorda pas un regard, il faut savoir qu’elle le détailla de bas en haut. Ses chaussures tachetées de boue témoignaient d'un sacré bout de chemin, son costume de pingouin rappelait à Elise ceux de coordinateurs que sa mère lui décrivait enfant, il avait une chevelure si clair qu’elle en devenait grise. Teinture, génétique ou maladie ? Ne put s’empêcher de lui suggérer son esprit. Elle s’attarda sur la troisième éventualité. Le garçon lui semblait maigre et elle avait l’œil pour ces choses-là. Il dégageait cette aura tranquille et lasse, de ceux qui sont déjà un peu mort à l’intérieur. Elle était sensible à tout ça, en d’autres circonstances le jeune homme lui aurait inspiré une méfiance teintée de respect. En d’autres circonstances.

Même après avoir scruté ce corps droit et maigre, elle ne comprenait pas. Etait-il sourd ? Etre sourd rendait donc les cheveux blancs ? Ce n’était pas normal de venir vers quelqu’un qui vous ordonné de dégager, par des moyens injurieux et en ironisant, certes, mais l’ordre était le même ! Illogique de se permettre de telles libertés, surtout quand cette personne était Elise. Cette dernière ne parvenait pas à intervenir, elle avait le sentiment que « le malade » n’en aurait strictement rien à faire. Surtout si c’était un sourd. La benjamine qui n’avait que très rarement eut l’occasion de voir des infirmes dans son entourage – à part Leborgne, bien qu’il ne le soit pas en vérité – se trouvait dans une situation délicate. Elle hésitait entre le mépriser ouvertement ou examiner sa façon d’agir. Sa curiosité naturelle jouant toujours un rôle primordial dans ses décisions, elle fit taire son irritation et chercha à comprendre le but de la démarche de l'étranger. Lorsqu’il passa devant elle sans même lui faire don d’un regard, Elise se demanda s'il n'était pas aveugle en plus. Vraiment pas de bol ce type. Son frère lui avait souvent conseillé de s’élever au-dessus du dégoût naturel de la moyenne et d’exiger des handicapés la même chose qu’aux autres : la soumission ou le respect. Ça avait l’air d’être mal barré avec lui, en même temps s’il ne l’avait ni vue, ni entendue, pas étonnant... Elise savait bien que c’était son regard et sa voix qui en imposaient aux autres. Comment ce type pouvait-il bien se repérer ? Il n’avait ni canne, ni lunettes et elle n’avait toujours pas eu l’occasion de vérifier la teinte de ses yeux. Bleu très  clair logiquement. Elle resta captivée quand il commença à se pencher en direction du banc. Cela serait drôle s’il se cassait la gueule dessus quand même. Leborgne chercherait peut-être à lui dévorer la tête. Le clébard était tellement limité. La brune fit alors le lien, le sourd-aveugle ne se penchait pas vers le banc, mais vers le malosse encore plaqué au sol dans une attitude soumise.

Pas étonnant qu’il ait remarqué Leborgne, il a dû le repérer à l’odeur. Cette idée fit apparaître un sourire large sur le minois halée de la Pampelune. Malgré son handicap, les gestes de l'homme étaient surs et confiants. Il tendit la main en direction du caïd encore apeuré par la précédente colère de sa maîtresse. L'expression du type était empreinte de tellement de douceur et d’attention qu’Elise aurait pu croire qu’il y voyait quelque chose. Elle du réprimée l’envie de sauter sur son malosse quand il commença à renifler puis léchouiller les doigts de l’inconnu. Dégueulasse ! Non, mais sérieusement ! Un témoin de cette scène et le peu de crainte que pouvait susciter la vision de Leborgne allait disparaître ! Sa crédibilité avec d'ailleurs. Il caressa le pokémon avec douceur, flattant son flanc comme le faisait parfois Learco avec sa propre équipe. Elle trouva le geste aussi affectueux qu’insensé, le malosse n’avait pas besoin de cela, il avait besoin d’une éducation aussi rigide que possible. Pour que son esprit soit celui d'un guerrier impitoyable et qu’il ne flanche pas lorsque le conflit créer par les Résistants l’obligerait à voir les pires horreurs. Elise méditait en silence quand le poids du regard de l’étranger la fit frémir. Elle tomba droit dans le piège de ses yeux. Bleus, impavides, sereins et impérieux, il avait le regard couleur glace comme elle l’avait présagé. Ses yeux étaient si profonds, froids, intenses et inexpressifs à la fois, que l’idée qu’il soit aveugle lui parut être une aberration à elle seule. Elle le trouva beau. Pas beau comme lorsque vous êtes amoureuse ou que vous jugez une poignée d’acteurs sur des photos retouché. Non, simplement beau. Beau, comme ce charme inexplicable dégagé par une poignée d’élus qui sont destinés à des choses qui nous dépassent. Elle vit ses lèvres s’entrouvrirent et elle se demanda à quoi pouvait bien ressemblait la voix d’un sourd aveugle. Ça ne devait pas être beaucoup plus glorieux qu’un sourd tout court. Elle en avait entendu un une fois, à la radio. Bon Arceus que c’était laid ! Elle ne reviendrait pas là-dessus, c’était un souvenir d’enfance terrifiant, où la voix du monsieur avait perturbé sa rêvasserie la plongeant dans une frayeur sans nom : Graorg le Mauvais venait d’entrait en contact avec elle. Graorg c’était un ogre difforme avec des cornes dont son frère avait inventé l’existence un sombre jour d’hiver.

«C'est tout un spécimen que vous avez là. Ce Malosse est tout à fait unique. Puissant et fidèle. Vous devriez peut-être le traiter autrement. Avec un encouragement, ce petit pourrait devenir d'autant plus fort, d'autant plus dévoué.»

Elise bondit en arrière. Loin de là voix rocailleuse et désaccordée à laquelle elle s’attendait. Le jeune homme s’était exprimé de façon naturelle et  commune, d’une jolie voix moins rugueuse que la majorité des hommes, plus… Délicates. Le cœur de la brune s’était transformé en furie, alors que fermement accrochée à l’extrémité du banc, elle regardait avec stupéfaction le jeune homme. Impossible qu’il soit malade. Mais alors… Elise était perdue, perdue et livide. Elle finit par murmurer du bout des lèvres, chose qui ne lui ressemblait guère, mais comme elle n’avait même pas écouté ce qu’il avait dit. Elle avait juste des questions sans réponses, pire que si elle venait de voir un fantôme.

« Vous… Vous pouvez parler normalement ? Enfin je veux dire… Vous… Vous m’entendez ? »

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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyLun 12 Aoû 2013 - 19:26


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Je n'avais jamais été très porté vers les Pokémon de type Feu, même que je n'avais jamais trouvé le courage d'entraîner un de leurs représentants avant que le destin m'impose un petit singe de feu nommé Domingo. Aujourd'hui un fier Simiabraz, le petit Ouisticram que Pasqual m'avait légué à sa mort m'avait été difficile à gérer au départ. L'énergie et la puissance des membres de ce type me dépassaient parfois. Malgré tout, j'avais appris à bien connaître mon allié qui, aujourd'hui, formait un des meilleurs de mon équipe. Si d'habitude, je préférais éviter leur contact, donc, il en était différent avec ce petit Malosse. Il se dégageait de lui un charme certain. Pour être honnête, une part de mon intérêt pour lui partait de la relation même qu'il entretenait avec sa maîtresse, mais pas seulement. J'aurais souhaité le protéger du courroux de la dame en question, surtout en le voyant apprécier autant mes propres caresses. Je n'aurais pas craché sur un Pokémon du genre, même que je m'imaginais plutôt bien avec un Malosse fidèle et puissant comme lui. Turbo, s'il se trouvait en ma compagnie en ce moment même, aurait probablement apprécié le chien, lui aussi. Je n'osais le retirer de sa balle cependant. À cette heure matinale, il dormait probablement toujours. De plus, la jeune femme aurait probablement pris cette action comme un affront.

La réaction de cette dernière me plongea d'ailleurs dans un océan de perplexité. Je ne compris pas, d'abord, le sens de ses paroles qui m'apparurent déplacées et surprenantes. Je m'étais attendu à une crise, à une voix venimeuse, ou même à son retrait du parc. Je m'étais montré assez audacieux de lui faire ainsi la morale, malgré mon ton doucereux. Mon rang au sein de la Compétition me montait parfois à la tête, dans un certain sens, et je me permettais des commentaires qui pouvaient s'avérer très indélicats. Cependant, à mon excuse, je ne cherchais que le bien être, ici, des deux êtres visés. Il me semblait de mon devoir de remettre dans le droit chemin certaines âmes perdues comme les dresseurs méchants, ainsi que les aliénateurs de notre nation, ces gens qui se prétendaient au-dessus de nous. Le Régime. Ces personnes qui ont perdues leur humanité pour se hisser toujours plus haut dans un sentiment diffus de pouvoir et de volonté. L'idée-même de cette dictature continuait de me rendre malade. Moi qui avait vu Enola si belle, libre et fière malgré ses difficultés pour la grande majorité de ma vie, je ne pouvais digérer cet affront. Une part de moi, encore saignée à vif, criait vengeance. Vengeance et mort. Mais alors, ne serais-je pas mieux qu'eux? Je chassai ces sombres pensées pour me concentrer sur la jeune femme. Sa surprise était palpable. Ma voix en avait surpris plusieurs. Douce et calme, moins grave que la plupart des hommes, bien qu'en rien féminine. Malgré tout, ses paroles ne faisaient aucun sens à mes oreilles.

«Vous entendre? Mais... bien sûr. Je ne suis pas une apparition quelconque vous savez.»
Je pensai avec une pointe de frustration qu'il devait s'agir là d'un stratagème pour m'éloigner d'elle et de son Pokémon, pour me blesser et me faire sentir stupide. Cependant, je repoussai rapidement cette hypothèse. Elle semblait avoir réellement cru que je ne pourrais l'entendre. Sourd? Un fantôme? Nul ne sait ce que l'imagination fertile pouvait m'avoir concocté? J'ignorais si je désirais vraiment le savoir. Mon apparence peu commune devait l'avoir dupé et elle pensait peut-être que j'étais soit un spectre ou alors un malade. Mes cheveux gris malgré mon jeune âge élevaient plusieurs questions, souvent, et ma pâleur à l'idée de la décision qui m'attendait -soit d'affronter Maelys de nouveau les mains vides ou de rentrer directement chez moi- ne devait pas avoir aidé dans cette situation. Avec un soupir, je m'éloignai de quelque pas du Malosse pour rejoindre la dresseuse. Je l'épiai un moment. J'aurais pu la prendre pour une bêtasse après son commentaire, mais il se dégageait d'elle une aura d'intelligence et de ruse. Ses yeux d'un brun-jaune saisissant provoquait chez moi un réel magnétisme qui me poussa à la curiosité. Malgré tout, j'étais irrité par elle, par mes chaussures couvertes de boue, par ce dilemme qui me déchirait. Je lui en voulais d'avoir crié sur son pauvre chien.

«Comme vous pouvez voir, mes oreilles se portent très bien, je n'ai même rien manqué de votre altercation avec Malosse.»
Je laissai le silence planer un moment, repoussant la colère qui se pointait. Je n'avais pas l'habitude de m'emporter et je souhaitais garder les choses ainsi. Heureusement pour moi, ma tension n'avait pas paru dans mon ton.

«Vous savez, un Pokémon qui apprécie réellement son dresseur en vaut deux. La peur ne génère que peur et désillusion.»
Cette fois, je me permis un sourire afin de lui indiquer que mes intentions, ici, n'avaient rien de belliqueuses.


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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyJeu 15 Aoû 2013 - 17:13


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La gamine était animée par une flamme. Une flamme qui brûlait au fond de nous et qui miroitait de façon unique selon le prisme de chaque individu. La flamme qui brillait chez Elise prenait souvent l’aspect d’un brasier froid et impétueux. Un brasier qui crachait des étincelles et des gerbes brulantes sur ceux qui l’approchaient, mais qui se gonflait d’une importance qu’il n’avait pas. Cette vision de la flamme intérieure d’Elise avait une faille. Cette faille, fêlure dans l’armure, c’était l’imprévu. Prise au dépourvue, la Pampelune redevenait la petite fille tâtonnante qu’elle avait dû être un jour. Ses yeux s’écarquillaient, sa voix devenait fluette et timide, même son comportement devenait celui d’un animal sauvage méfiant. Cela durait souvent peu de temps, le temps qu’Elise recompose avec la situation et les choses reprenaient leur cours. Mais c’était spectaculaire à voir lorsqu’on connaissait, même de loin, la jeune fille. Ses pupilles se dilataient tellement qu’avec son regard d’ambre, on aurait pu croire qu’elle entretenait une parenté chez les félins. Ses traits étaient tendus et son angoisse était palpable. Souvent la tenue était en décalage avec son attitude, créant un paradoxe comique entre la jeune femme bien habillée et le chaton terrifié dont elle se rapprochait. Accroché à son banc dont la peinture verte sapin était écaillée, la Pampelune cumulait les symptômes. Panique générale, une sirène rouge aurait pu retentir dans son cerveau que cela aurait été la même chose. C’était une bombe, un attentat, une guerre civile. Elle s’était laissée berner, jusqu’au bout elle avait cru tenir tous les éléments en main. Jouant paisiblement avec son univers et ce qui tournait autour de ses doigts de pianistes. Mais elle s’était trompée et pas à moitié. Blême et horrifiée, elle prenait conscience de l’ampleur de son erreur mais aussi des répercussions. Cette idée lui nouait les entrailles, elle n’aimait pas assumer les conséquences. Ce grotesque personnage avait intérêt à partir en vitesse. Elle se sentait suffisamment humiliée comme ça. Au lieu de cela, le garçon  resta bien en face de la brunette. Son expression était un mélange d’incompréhension et de réflexion qui obligea la benjamine à se sentir stupide. D’une façon ou d’une autre, ce terrible passage de sa vie elle lui ferait payer. Il verrait bien dans son costume de bourge, le timoré. Sa voix brisa la colère montante de la jeune femme qui prit le soin d’écouter avec attention ce qu’il avait à dire. Elle avait quand même manqué la première partie, lui laissant un coup d’avance.

«Vous entendre? Mais... bien sûr. Je ne suis pas une apparition quelconque vous savez.»

Abruti. Elise se sentait au moins aussi débile qu’il devait l’être. Une nouvelle question rongeait son esprit à présent « Pourquoi était-il venu la voir ? ». Elle le défia presque de son regard ambré, s’obligeant au calme et maudissant ses mains toujours fermement agrippées au banc. Il aurait été simple de les en retirer, mais la frayeur encore fraîche lui conseillait vivement de s’en passer. La dernière phrase du garçon la laissait perplexe. Serait-il un de ces étranges numéros qui mêlait la poésie à leur discours ? Cette idée mit la Pampelune en rogne. Non seulement il avait fallu qu’elle lui accorda quelques secondes d’intérêt en le prenant pour un VRAI malade. Mais il allait maintenant falloir qu’elle se coltine son discours de tordu. Elle ne reviendrait plus jamais dans ce parc, il était définitivement mal fréquenté. « Je ne suis pas une apparition quelconque.. » Non, mais vous entendez ?! C’était un peu comme dire tout haut qu’on était quelqu’un d’important. Or la brunette voyait très mal en quoi un type qui ressemblait à un aveugle et qui devait un minimum de problèmes pour ne pas s’apercevoir qu’elle le rembarrait, pouvait avoir un rôle dans le monde politique. Ça sonnait un peu comme le numéro du mauvais dragueur en plus. La benjamine aurait probablement était plus à même de comprendre si elle avait écouté la première réplique de garçon. Elle sentait bien qu’elle s’énervait, c’était stupide, indigne de son intelligence. La brune n’avait rien à dire à ce marginal et lui tourner le dos après la tromperie dont elle avait été victime était inconcevable. Ce serait comme renoncer à son honneur. Et Arceus savait ce qu’Elise pouvait y attacher à son honneur !

«Comme vous pouvez voir, mes oreilles se portent très bien, je n'ai même rien manqué de votre altercation avec Malosse.»

C’était encore sa voix d’intellect qui avait arrêtait la demoiselle au milieu de ses pensées. Elle pensa qu’il était plus que stupide de dire que l’on pouvait « voir » que quelqu’un entendait correctement et lui en voulut d’avoir perçu sa gaffe aussi facilement. En plus c’était un fouineur, Elise puisa dans le vif agacement que les paroles de l’homme suscitaient chez elle pour se redresser et se détacher du banc abîmé. Il en faudrait plus pour l’apeurer. En dépit de ce qu’elle pensait de lui, l’homme dégageait cette aura intense qui ne pouvait attiser que le respect. La Pampelune songea avec raison qu’un tel individu allait, à l’évidence, lui faire la morale.  Elle avait l’habitude avec son frère, il s’était calmé depuis son entrée au Régime, mais avant… Elle se souvenait assez bien de sa moue sur le côté, son regard baissé et la profonde lassitude que lui inspiraient les sermons de son aîné. Elise ne lui avait jamais dit bien sûr, son frère avait tellement d’autres qualités admirables. Le résumer à ces discours pathétiques concernant la vie et le monde aurait été un choix idiot. Elle pressentait un peu la même chose de la part du type aux cheveux platine. Un fait qui lui donnait envie de laisser éclater la boule de colère et de frustration accumulé depuis qu’elle avait commencé à lire le rapport. Ce qu’elle reprochait à tous ces hommes qui se donnaient le devoir de ramener les pauvres brebis égarées sur ce qu’il considérait comme la bonne voie, c’était qu’ils ignoraient la majorité des éléments.


«Vous savez, un Pokémon qui apprécie réellement son dresseur en vaut deux. La peur ne génère que peur et désillusion.»

Bingo ! Oui, tant mieux c’était une vision du dressage pokémon, génial. La Pampelune ne partageait pas cette vision, pour le meilleur ou pour le pire, et n’avait pas vraiment envie d’en voir une autre lui être imposée. D’un claquement de langue sec, elle rappela Leborgne à son pied. L’animal revint s’asseoir près d’elle la queue basse, pas franchement ravi, mais obéissant. Comme Elise était une adulte aux caprices de gamines et à la langue aussi venimeuse que celle d’un seviper, elle ne tarda pas à répliquer. La benjamine retint une partie de ce que lui inspirait cette intrusion directe dans sa vie privée. Le grand garçon lui inspirait trop de respect pour ça. La benjamine bien qu’infecte accordait un crédit illimité à ce genre d’intuition.


« Enchantée, je m’appelle Elise. Je crois qu’on commence les conversations ainsi, même à Enola. »

Le regard ocre et affuté d’Elise dévisageait son interlocuteur. Elle était nettement moins grande que lui et regrettait amèrement ses talons hauts à cet instant précis. La plupart des gens n’aimaient pas qu’on les fixe droit dans les yeux, il fuyait ce qui avait tendance à dévoiler leur véritable nature. Lors d’une nouvelle rencontre, la demoiselle procédait toujours ainsi. C’était le premier test, celui qui permettait de savoir si son emprise sur l’individu était existante ou non. Détailler les yeux bleu gris de son interlocuteur n’était pas désagréable. Il dégageait toujours cette même intensité, les multiples reflets qui auraient pu pousser un autre qu’Elise à choisir de regarder ses baskets. La brunette avait la certitude qu’une vision frontale en disait bien plus qu’une heure de discussion. Durant l’examen visuel, la benjamine peaufinait son discours. Elle avait réfléchi à la meilleure des répliques. Le  but n’était pas de se laisser surprendre par la colère, mais bien de faire entendre un message. Il était grand temps qu’elle relaie ses émotions puériles au placard, il y avait tant d’autres moyens de faire comprendre par son entourage. Le mystérieux promeneur était sur la mauvaise partie du terrain, de toute façon. D’une main, elle replaça une mèche brune qui menaçait de dissimuler une partie du paysage derrière son oreille. Elle humecta ses lèvres et prit les devants.


« Je suppose que lorsque l’on distribue ce genre de conseils, on est pas n’importe qui, elle disait cela mais son ton insinué l’inverse. J’accorde beaucoup d’importance à l’éducation de mes pokémons, je suis juste sensiblement plus objective que vous. »

Elle marqua une pause. La brune n’avait pas vraiment envie de partager son point de vue sur le dressage. Ca l’embêtait de s’appesantir là-dessus. Elle avait envie d’enchaîner sur un autre sujet. Le dressage pokémon n’était pas sa tasse de thé en vérité, l’ambition et le pouvoir passaient avant. L’idée de ressortir le joli discours de son frère pour la cause des monstres de poches était tentante, mais enfariné le presque trentenaire semblait une erreur. Après quelques secondes en suspens, elle choisit de passer à autre chose. Leborgne ne méritait pas qu’on étira son cas pendant des heures, ni même plus de quelques minutes. Il était le valet et ça lui allait très bien.


« Puis-je savoir d’où vous venez ? Pas d’ici je suppose. »

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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyMar 27 Aoû 2013 - 3:00


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Une enfant. Gâtée, imbue de lui-même. Le genre de personnage qui m'horripilait. Que je ne pouvais endurer que quelques secondes avant de perdre réellement mes moyens et me sentir comme ce pauvre enfant sans le sou que je fus à une époque. Je me souvenais très bien de ce regard des mômes de riches. Le même que celui qu'elle me porte. Cherchant à se placer au-dessus de moi, au-dessus de tout, dans l'obsession du contrôle qui procure un sentiment diffus de sécurité. Une enfant gâtée qui me faisait pitié, à sa façon, tout en me donnant envie de m'éloigner d'elle le plus rapidement possible. J'avais l'impression de me buter à un mur froid, un mur malade, qui répandait son mépris à chaque contact. Plus je lui parlais, plus je m'enfonçait dans mes propres frustrations. Ce jeune homme, Robin, que je n'avais toujours pas retrouvé, par exemple. Oui, cette jeune femme me rendait malade et j'aurais souhaité m'en éloigner le plus rapidement possible. Or, quelque chose m'attirait vers elle dans un même temps. Peut-être ce petit chien, couché dans sa propre misère sous ce banc, surmonté par le corps de sa maîtresse, comme tellement de messages. Elle finit par se présenter, cette enfant pourrie. Elise. Je ne pus réprimer un petit rire, à peine étouffé. Une onde de douleur se répandit dans ma poitrine. Eliza Turnac. Mon Dieu, cette enfant gâtée ne méritait pas son nom.

«Enchanté, Elise. C'est bien ainsi que l'on entame les conversations ici, mais comme vous me croyiez malentendant, je crois que vous ne m'en tiendrez pas trop rigueur.»
Extrême politesse accompagnée d'un sourire sincère. L'impertinence à son meilleur. J'avais décidé de ne pas laisser cette pauvre fille m'affecter et je réussissais de mieux en mieux. Penser à la grande Eliza Turnac m'avait offert une part de courage, même si elle s'accompagnait d'une grande peine. Un peu comme à l'annonce de sa mort. Douleur immense accompagnée d'une bonne dose de bravoure, la bravoure de continuer et de se battre.

«Pour ce qui est de votre Pokémon, je crois que vous vous trompez. J'ai vu bien des dresseurs et j'ai constaté par moi-même les résultats d'une relation saine entre un Pokémon et son maître. Vous en seriez surprise.»
Peine perdue, peut-être, mais j'aurais essayé. Ce Malosse aurait eu au moins une personne pour le défendre dans sa pauvre existence, autant que je le sache. Je lui jetai un nouveau coup d'oeil sous le banc avant de soupirer.

«Et d'un point de vue totalement objectif, je peux discerner un grand potentiel chez votre ami ici présent. Enfin... Je m'appelle Maxwell Young. Je suis Maître Coordinateur de la compétition d'Enola, ainsi je me permets, parfois, quelques conseils. Même à ceux qui n'y participent pas.»
Je me posai mes mains sur ma tête et fis jouer mon cou afin de détendre les muscles du haut de mon dos. Encore bien des heures de déplacement à pied m'attendaient encore si je voulais atteindre Baguin bientôt, ce que je comptais réellement faire.

«Tout comme mes collègues de l'Élite de la compétition, je vis à Nuva Eja, mais j'ai grandi dans la capitale d'Enola, Amanil. Vous êtes d'ailleurs, vous, à n'en pas douter.»
J'avais l'habitude d'être reconnu. L'histoire d'amour hypothétique entre Solène et moi, et toutes ces rumeurs qui couraient autour des origines de Crystal alimentaient les journaux et distrayaient les habitants de l'île des horreurs s'y perpétrant. Les médias nous adoraient, sans l'ombre d'un doute. Ainsi, je me doutais qu'elle ne venait pas d'ici.


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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyJeu 29 Aoû 2013 - 23:03


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Elise avait le chic pour se foutre dans des situations compliquées depuis qu’elle sur Enola. Comme ce grand garçon qui la toisait avec aigreur, il ne l’appréciait pas, loin de là. Il semblait à la jeune femme que son mépris irradiait des kilomètres à la ronde. Soyons honnêtes, elle n’avait pas l’habitude. On n’a jamais l’habitude de la réalité quand on a grandi dans une bulle de cristal en petite princesse. La brune se croyait hors d’atteinte de ce genre de constat blessant, à l’abri et suffisamment méfiante pour ne pas se frotter à plus malin qu’elle. Mais il lui manquait quelque chose que seule une vie dure et intransigeante aurait pu lui apporter : l’expérience. Alors elle grimaçait, cherchait une porte de sortie et combattait en vain les pupilles pâles de son interlocuteur. Elle le trouvait vieux tout à coup, comme si la petite dizaine d’année qui les séparait avait pris des proportions démesurées. La cadette lui aurait bien craché son venin, les mots et les remarques méchantes qui lui venaient à l’esprit pour oublier à quel point elle se sentait faible et oppressée, mais elle n’osait pas. L’inquiétude que suscitait cet étranger qui lui manifestait ouvertement son dégoût, la rendait incapable de se rebeller. Elle cherchait une fuite, le regard dardait sur la cime des arbres. Le ciel était d’un de ces bleus limpides et dépourvu de nuages qu’Elise croyait réservée à son Italie. Les paroles de Maxwell la frustrèrent au moins autant qu’elle la blessèrent. Le coup était bas, si elle l’avait pris pour un malentendant c’est qu’il y ressemblait. C’est lui qui l’avait ignoré le premier ! Comme si elle n’était qu’une ombre, un vulgaire spectre près duquel on pouvait passer. Il n’avait pas le droit d’être aussi mauvais à son égard. La maltraité avec quelques mots bien placés, lui ce grand garçon prétentieux au regard las avec son teint livide et son air confiant. Les gens comme lui devaient se détourner de son chemin pour que la Pampelune les écrase une fois devenue forte.

Il abordait ce sourire mielleux qui va tellement mieux au conspirateur. Elle ne l’imaginait pas ainsi, l’art de blesser ne lui appartenait pas. Il était trop… « Gentil » pour être autre chose qu’un garçon qui lui cherchait des noises à son grand désarroi. Elise sentait bien qu’elle faisait pâle figure devant le charisme qu’il dégageait, elle avait pourtant la ferme intention de ne pas se laisser démonter. Une promesse faite il y a plusieurs années, celle de rester droite quoiqu’il advienne. Pourtant le sourire polie du platine lui crachait les pires insanités. Peut-être qu’elle était parano, peut-être que le garçon était juste irrité. Mais la brune avait ce talent de déceler le faux du vrai, c’était essentiel en bonne société, sinon vous faisiez bouffez en quelques minutes. Le jeune homme enchaîna sur ce qui pouvait ressembler de loin à un sermon. Elise plissa le nez, il insistait avec ça en plus. Elle était quand même assez grande pour choisir la façon dont elle élevait ses pokémons, non ? La demoiselle ne maltraitait pas Leborgne, la preuve il était toujours hors de sa pokéball en sa présence, seulement entre eux ça n’avait jamais été le grand amour. Oh est puis zut ! Se justifier sur ce genre de stupidités lui donner la nausée, le garçon la provoquait et les choses étant ce qu’elles étaient ces multiples piques de la part de son interlocuteur l’horripilait. Enfin il déclina son identité, Elise ne cilla même pas.

Au contraire un éclair de compréhension la traversa, l’attitude désinvolte, les nombreuses remarques sur les pokémons et leur potentiel. Le baratin des hautes sphères si l’on y réfléchissait. Certes, un nouveau titre venait l’écraser et pas des moindres en plus : maître coordinateur. Dit comme cela, ça faisait un peu rêvé non ? En tout cas ça faisait briller l’imagination de la brune qui s’imaginait déjà les grandes estrades et les pokémons qui valsaient dans des tourbillons aux allures féeriques. Elle aurait mille fois préféré avoir Maxwell prêt à l’épauler plutôt qu’à la poignarder par derrière. Ces réalités et ces vilaines mises en situation firent écho presque immédiatement à sa rencontre ratée en compagnie d’Alex. Le blond était d’une intelligence rare et l’avait mise en situation d’infériorité en quelques minutes. Le Young venait de réaliser le même exploit, mais aveuglé par l’agacement que la Pampelune semblait réveillait chez lui, il était probable qu’il n’est rien vu. Tant mieux, s’il ignorait sa faiblesse, le petit bout de femme pour redresser la barre plus facilement.

Il clôtura son petit discours par une remarque mordante qui ressemblait à un renvoi à l’expéditeur. Elise s’en fichait, elle n’était plus à ça près. Elle venait quand même de le prendre successivement pour un aveugle puis pour un imbécile. La gamine songea qu’elle préférait faire ses erreurs maintenant dans des face à face privé en petite dresseuse sans prétention plutôt que d’ici quelques années face à des millions de caméra en tant que Générale du Régime. Elle caressa une pokéball à sa ceinture, celle d’Eleanor. La doudouvet s’était envolée en début de matinée et n’avait toujours pas fait de réapparition. Elise ne s’inquiétait pas trop, elle avait bien compris qu’Ele était un pokémon un peu part avec ses mimiques et ses pulsions imprévisibles. Elle plongea à nouveau son regard d’ambre dans celui de Maxwell. Plus réservée cette fois ci, plus grave, la brunette avait bien comprit que les mots et les répliques du coordinateur pouvaient la toucher et qu’il était trop important pour qu’elle exerce un quelconque pouvoir sur lui.

« Non, je ne suis pas d’ici. Enola n’est d’ailleurs pas vraiment ma tasse de thé, je suppose que vous allez vous offusquer si je vous dis que votre titre m’importe peu. »

Elle avança dans sa direction. Autant mettre les choses au clair, la cadette ne tenait pas à cacher ses impressions au platine plus longtemps. Elle avait toujours parlé à cœur ouvert et ça n’allait pas changé, quitte à ce qu’il la déteste plus. Elle ne perdait rien, Leborgne près d’elle ni fière, ni joyeux. Lui semble apprécier sincèrement le garçon, Elise lui en voudrait presque de la soutenir aussi peu. Le clébard et la demoiselle se connaissaient depuis plus de dix ans, qu’est-ce qu’un inconnu au physique malade peut bien représenter dans ses petits yeux noirs ? Elle n’était plus qu’à un pas de l’indésirable visiteur quand elle s’adressa à lui, gardant ses yeux ambre enfoncés dans ceux azur de Max.

« Vous parlez comme un bourgeois en brandissant titre et origines, mais vous ne vous comportez pas comme tel. Vous avez vécu des choses que ne vivent pas le gens de bonne famille, ça se voit. Vous me faites la morale parce que les gens comme moi vous insupportent. »

Elise établissait un avis fixe. Elle transformait tout ce que lui inspirait Maxwell en une même hypothèse, elle n’était pas sure et certaine de ce qu’elle avançait. On est jamais sûr et certain de quoique ce soit. Mais son intuition avait parlé, une intuition qui avait toujours guidé ses pas même dans la plus noir des nuits. Dans le fond, le platine pouvait tout nier en bloc et son offensive s’arrêterait là. La demoiselle était loin d’être stupide, naïve et probablement bien plus aveugle que son interlocuteur sans doute. Mais elle gardait la tête sur les épaules et un esprit d’analyse pointu. Une question subsistait.

« Pourquoi ? »

Elle avait joué carte sur table et elle attendait de lui la même chose. Elle n’était pas certaine d’obtenir un résultat, alors elle se contentait de l’espérer.


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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyMar 3 Sep 2013 - 3:19


Trying to help

Elle se fichait de mon titre. Elle n’était pas la seule. Je ne l’avais pas lâché dans cette conversation en vue de l’impressionner, ou quelque manège futile qui ne m’aurait pas bien ressemblé. Je n’avais rien à vanter de ce poste, même si, soyons honnêtes, je m’étais battu pour l’obtenir. Je ne cherchais pas la gloire ou la popularité en l’occupant, au contraire. J’y étais campé car il me permettait de vivre pleinement ma passion, ma passion de toujours : la Coordination. J’y étais marié, vraiment, et mon métier m’assurait toujours une petite dose quotidienne de cet art. Je le précisais quand même à la jeune femme pour justifier mon commentaire. Au fond, je n’étais pas plus grandiose depuis qu’on m’avait nommé Maître Coordinateur, au contraire. J’étais toujours ce garçon des bidonvilles, ce garçon étrange qui n’avait jamais su ce qu’il était vraiment. Distingué dans mes manières depuis l’enfance, malgré une éducation quasi absente. Elise avait bien raison. Je parlais comme un bourgeois, sans en être un. J’avais dans mes veines le sang du peuple, bouillant et passionné. Je n’avais rien d’un esprit froid et calculateur comme la jeune femme, même si on me percevait souvent à tort ainsi. Mais elle, elle avait vu clair, ce qui me rassurait dans un sens. Je n’avais pas à mentir avec elle.

Ainsi, ma hargne ne lui avait pas échappé. Je la cachais à grand peine. Qu’elle le nomma, ainsi, sans la moindre trace d’irritation… Je m’en sentis peiné. Peiné de moi-même. J’avais un grand cœur, sérieusement. Parfois trop même, ma générosité me perdrait un jour. Par contre, il se refermait avec éclat lorsque je croisais des êtres… des êtres sans âme. Ceux qui regardaient les autres de haut, ceux qui, dans leurs cages aux barreaux dorés, se changeaient en animaux, prêts à régner. Je n’aspirais pas à régner. J’aspirais à vivre en homme libre, loin de ces êtres bestiaux à qui l’argent ne suffit pas. Ceux qui portent sur eux l’odeur du sang. J’avais rangé un peu rapidement la jeune femme dans cette catégorie. Je pouvais le voir. Son regard hautain et son mépris ouvert. Pourtant, il restait en elle une forme de… d’innocence. Comme si je me trouvais devant une gamine capricieuse, un peu méchante. Mais elle était intelligente. Et je reconnaissais cette qualité chez les gens. Devant sa question, bien complexe, je souris, sentant mon animosité me quitter.  Je soupirai longuement, avant de m’asseoir à ses côtés, à l’extrémité du banc. Je secouai la tête. Comment… Comment lui dire que j’en avais tant souffert des regards assassins de ceux qui vous considèrent de haut? Que j’avais goûté à la douceur d’un regard humain, d’un regard tendre? À la main d’un ami? Elle-même avait-elle déjà senti la chaleur d’un sourire sincère?

J’éprouvais désormais la même curiosité qu’elle me portait, même si je me méfiais d’elle. Je savais que rien de très bon ne pourrait sortir de cette relation, mais elle me faisait me poser de nombreuses questions. Je croisai mes mains sur mes genoux avant de la regarder. Aucun mépris, cette fois.

«J’ai en effet vécu beaucoup de choses par le passé. Des choses que vous n’avez probablement jamais vécu. Vous avez grandi dans une famille nantie, je me trompe? J’ai passé mon enfance dans les bidonvilles, dans la faim et la misère. J’ai appris la valeur d’un homme. Et je peux vous assurer, il n’existe pas une telle chose. Il en est de même pour les Pokémon. Je vous fais la morale car je ne supporte pas qu’on joue avec cet ordre des choses. Avec l’égalité.»
Mon regard avait pris une certaine dureté. Je pensais chacune de ces paroles. J’espérais qu’Elise comprendrait, même si j’en doutais.

«J’aimerais savoir, comme vous, pourquoi ces hommes riches ou puissants…»
Je ne finis pas ma phrase. Un cri venait de retenir dans un coin du parc et je me retournai vivement en sa direction. L’auteure : une jeune fille de treize ou quatorze ans. Elle accourait vers nous avec empressement, ses yeux rivés vers moi. Je me levai par réflexe. Ses yeux s’étaient baignés de larmes que je connaissais trop bien. Elle s’arrêta à quelques centimètres de moi, frétillant sur places, cherchant le contact de mon regard, tenant ses bras contre sa poitrine pour s’empêcher de trembler. Son cri, haut perché, recommença presque aussitôt :

«Arceus c’est bien TOI! Oh mon dieu, oh mon dieu! Maxwell, je m’appelle Stacy et… et… je suis ta plus grande fan… Oh mon dieu… Je rêve de ce jour depuis… Oh Maxwell!»
Elle m’enlaça, à mon grand dam. Un homme d’âge mur n’aime jamais se faire enlacer par une jeune fille à la moitié de son âge en chaleur, je vous l’assure. Nauséeux, je me figeai et la repoussai plus vivement que je ne l’avais voulu, mais elle ne vit rien de mon empressement à la décoller de ma personne. Elle ne voyait que Maxwell, l’idole de ses rêves de jeune fille.

«Tu sais, un jour… on sera mariés, tu verras comme je suis douée, Maxwell, j’ai même un Grainipiot qui est vraiment super, mais sérieux, un jour, j’aurai un Togekiss comme toi, juste comme toi, et on sera mariés et on aura genre six ou sept bébés ensemble, tu vas voir, le premier garçon s’appellera Maxwell Jr, et la première fille Stacy Jr, ils seront beaux, beaux, ils auront tes cheveux Maxwell et dis tu me laisserais voir Pandora, s’te plaît, s’te plaît Maxwell!»
Je voulais hurler. Elle tendait à présent ses mains vers ma ceinture, en direction de mes Poké Balls. Je me reculai vivement, pris de panique. Personne ne toucherait à mes Pokémon, surtout pas une fan en furie. Ne sachant que faire, mon regard croisa celui d’Elise. Dans un sens, je souhaitais qu’elle me vienne en aide. De l’autre, je détesterais lui en devoir une.

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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyMar 3 Sep 2013 - 13:00


Tendances tyranniques


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Elise jonglait depuis le plus jeune âge avec des choses qui la dépassaient. Tenir entre ses doigts encore boudinés la carrière de ses domestiques, des jouets qui dépassaient le salaire du commun des mortels, écouter les conversations bien huilées de son père en compagnie de ses associés. Toutes ces choses qu’on croyait faire partie du « décor » étaient petit à venu trouver une place de l’éducation de la jeune brune. Cela avait une logique, si tu cris, la dame pâlit, puis on l’emmène et tu ne la revois pas. Si tu casses, on remplace. Si tu emplois les mêmes mots que papa on t’applaudit. C’était ainsi que la vie d’Elise s’était construire, sur ce genre de certitudes, peu à peu le côté « magique » de l’impact qu’elle avait sur le monde s’était mué en manipulation pur et simple. De toute manière, Elise faisait partie de ses enfants retord qui prennent trop vite goût au sentiment d’être tout puissant. L’adolescente avait une crise intérieure, s’en doute la seule épreuve de sa vie. Elle avait vécu intensément cette partie de son enfance, plus que les autres, elle vivait ce dégoût d’elle-même, l’insidieux sentiment d’être « une tâche » plus douloureux que jamais. Learco, le frère, le sauveur, le héros, l’en avait sauvé. Pourtant aujourd’hui Elise n’était pas meilleure qu’avant, loin de là. Elle s’était un peu ternie pour adopter l’image d’une femme sans pitié qui ne renonçait à rien, pas franchement réussie. Mais le côté placide et direct de masque lui plaisait. Elle était restée la peste d’antan, pourtant elle n’était pas motivée par les mêmes choses. Dans une sens la brune avait « murie ».

Au milieu d’un parc d’Anula, elle défiait du haut de misérable mètre soixante le plus grand coordinateur. Pas qu’elle lui reproche d’être un cafard qui venait pourri sa paisible matinée, plutôt son côté « franc » qui ressortait. Quelques minutes lui avaient suffi pour intégrer que c’était un personnage à part, une poignée de secondes de plus pour que l’image de son frère ardant militant ne se confonde avec la sienne. Elise avait gardé ce réflexe enfantin de chercher un modèle. Il lui en coûtait parfois d’être la gamine méprisante qu’elle se disait être, écraser les autres grâce au charisme dont elle se vantait c’était bien, suivre un guide c’était mieux. Elle n’était pas si différente de clébard comme Leborgne finalement, toujours à l’affut de l’Alpha de la meute. Cela ne voulait pas dire qu’elle appréciait les gens qu’elle respectait, pour elle les deux notions devaient impérativement être dissociées. Le respect ce pouvait être la crainte ou l’admiration, il pouvait être inspiré par des paroles ou une aura et croire que c’était toujours positif était une erreur. Combien de clients avaient pu entrer dans le bureau de son père les oreilles bien rabattues en arrière et un fois hors de la demeure jurée en pestant contre ce dernier ? Trop. Elise les épiaient souvent, après elle crachait sur leur voitures en leur tirant la langue.

Maxwell faisait partie de ces hommes qu’Elise n’était pas sûr ni d’aimer, ni de détester, mais qui suscitait chez elle un maintien et une franchise rare chez la gamine pourrie gâtée. Il lui parla d’une voix tranquille et profonde qui rappela à la Pampelune qu’il détenait une part de charisme importante, était-ce ce qui lui avait permis de percé dans la coordination ? Non, probablement pas. Les nombreuses pokéballs à sa ceinture et son acharnement à vouloir ancrer en elle des valeurs qu’elle ne possédait manifestement pas étaient des signes qu’on n’ignore pas. Elise ne fit pas de déclaration à la suite de son énième besoin de préciser qu’il était un fervent défenseur du monde, elle avait bien compris qu’il fallait prendre le sujet avec des pincettes. Au lieu de ça, elle chercha furtivement la silhouette d’Ele entre les arbres. L’absence de la doudouvet commençait à l’inquiétait, et s’il lui était arrivé quelque chose ? Fallait-il qu’elle abrège sa conversation et qu’elle lance Leborgne sur les traces de la petite masse cotonneuse ? Le regard perçant et dur de Maxwell le rappela rapidement à l’ordre. Elle se maudit pour être si sensible à l’autorité exerçait par le personnage, mais cessa d’y songer après avoir vu la gravité dans ses yeux. Elle se demandait si c’était bien sérieux cette fois. La brune avait l’impression que ce masque sérieux et austère, le platine avait du mal à sen détachait.

«J’aimerais savoir, comme vous, pourquoi ces hommes riches ou puissants…»

Mais il fut interrompu. Interrompu par le son le plus indélicat qui soit : un hurlement. Strident, hystérique, semblable à celui d’une truie qui agoniserait bruyamment. Elise et Maxwell eurent le même réflexe de survie, un pivotement rapide en direction de la menace potentielle ou de la pauvre victime mise à mort. La Pampelune constata l’ampleur de sa bêtise en voyant qu’il s’agissait d’une…. D’une… Gamine ?! Bordel ! Quatorze ans maximum, son pitoyable corps qui se rapprochait à une vitesse lumière. Elle avait le visage taillée comme celui d’une fouine avide de bouffée tout ce qu’il y avait sur la table. Et il n’y avait que le maître coordinateur. Tremblotante dans ses vêtements d’occasions, il ne lui manquait qu’un filet de bave et elle se transforme en animal. Le terme d’animal était peut-être trop élevée pour cette énergumène, songea Elise avec mépris. Sa voix était insupportable, le genre de stridulations qui vous rendent sourd avant la fin de la deuxième phrase. La brune mit bien cinq minutes à comprendre qu’il s’agissait d’un fanatique –c’était le cas de le dire. Entre temps, la gamine avait eu le temps de pourrir les beaux vêtements de sa cible avec sa main pleine de…. De quoi d’ailleurs ? Du maquillage ? Faut dire que vu comment elle était bariolée aussi. Mais qu’elle horreur ! La Pampelune était rarement aussi horrifiée par un être humain, mais que ce soit intentionné ou non la pauvre cumulée tous ceux qui faisait sortir la riche héritière de ses gonds. Les habits et le maquillage de traînée, le manque total et absolu de manières, juste… Juste pas possible ! Elise interrompit Sta-muche au beau milieu de son discours sur le plan de table du mariage. Posant une main bien ferme qui dut lui faire un peu la même sensation que la pince d’un Krabby sur son épaule et le tira violement en arrière, la brune adressa un grand sourire à la larve qui semblait complétement perdu.

« Bonjour petite débile, moi c’est Elise et quand je parle avec quelqu’un j’apprécie d’être tranquille. Donc tu vas bouger ton petit moulé par tes fringues trop petites et tu vas aller voir ailleurs si j’y suis, me suis-je bien fais comprendre ? »

Elise vit clairement la peur se disputait au désir de passer plus de temps avec son idole. Elle savoura à peine la pression qu’elle exerçait sur la gamine, bien trop énervait par l’attitude de cette dernière. Elle ne laisserait rien passer. Une veine tentative de rébellion de la part de sa proie s’exprima dans un « mais… » déconcerté. La Pampelune y mit fin avec un sourire encore plus large, alors que ses yeux brûlaient d’une rage froide.

« Mauvaise réponse, tu dégages maintenant ou ça va très mal se terminer. »

La brune avait l’accent sur le maintenant et elle devait vraiment avoir l’air d’une psychopathe, puis que la demoiselle s’enfuit à toute jambes, probablement traumatisée jusqu’à la fin de ces jours. Elise abordait une grimace hargneuse et elle ne quitta pas l’horizon des lieux avant que la silhouette ait définitivement disparu. Une fois que cela fut chose faite, elle retourna vers Max. Loin d’être fière de ce qu’elle venait de faire, la brune avait plutôt la sensation d’avoir était « juste ». L’égalité dont parlait le coordinateur, pour elle c’était ça. Une fille qui vous agressait au milieu d’un parc sans raison méritait de bûcher en enfer jusqu’à la fin de ses jours. En tout cas le titre pompeux du garçon était loin d’être toujours atout, la cadette gloussa :

« Elles sont culottées tes admiratrices ! Tu ne portes pas de lunettes ou de trucs du genre pour leur échapper ? Je crois que je ferais un génocide s’il m’arrivait la même chose. »

Elle disait ça en riant, comme on ferait une bonne blague. Mais quand on connaissait un peu le personnage ambigu d’Elise, on se méfiait de ce genre de blague. Elle vit celui qu’elle considérait comme un homme de pouvoir pompeux différemment, il semblait plus humain quand on le voyait empêtrait dans des ennuis. La Pampelune avait bien vu qu’il n’en menait pas large face à l’autre débile qui l’encerclait de ses bras. C’est à peu près à ce moment-là qu’Eleanor fit son grand retour, avec fracas s’il vous plaît. Elle se projeta dans la poitrine de sa maîtresse avec une telle puissance que la brune se retrouve avec le souffle littéralement coupé. Elle était, bien entendu, tombée par terre, impuissante face à la capacité de la doudouvet à arriver comme un boulet de canon. Après avoir réussis à remplir ses poumons, chose qui s’effectua après être successivement passé du rouge au blanc, puis du blanc à un couleur à peu près normal. Elle prit un air faussement en colère, alors que Leborgne, cet abruti, en profiter pour lui lécher les bras.

« Ele ! Je t’ai déjà dit que ce n'était pas possible ! Tu me fous la honte là ! Leborgne arrête tout de suite ! »

Ele qui avait l’air de se ficher de l’avis de maîtresse comme d’une guigne se contenta de prendre un peu de hauteur en produisant un son qui devait correspondre à un rire. Ce n’était pas très grave, Elise était plus soulagée qu’en colère de toute façon. Quant à le Leborgne il cessa de la couvrir de bave et eut le droit à un demi-sourire de la part d’Elise qui n’était pas d’humeur à lui chercher plus de noises.

« Je rectifie mes propos de tout à l’heure, seule une éducation à long terme peu avoir raison des pokémons les plus réfractaires. Un énième conseil, père de Maxwell Jr. ? »

Son sourire était joueur, elle était encore en train de se marrer intérieurement de l’espèce d’attaque dont le platine avait été la victime quelques minutes avant.


codage par Junnie sur apple-spring


Désolé pour cet espèce de pavé foireux, je me hais ;w;
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Maxwell R. Young
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Maxwell R. Young
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Pseudonyme(s) : Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.

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Zackson "ZACK"Voltali ♂ • Absorb Volt • Modeste

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Aëlia "AËL"Aéromite ♀ • Lentiteintée • Brave



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MessageSujet: Re: Tendances tyranniques ↻ With Maxwell   Tendances tyranniques ↻ With Maxwell EmptyJeu 5 Sep 2013 - 2:11


Trying to help

Les fans. Je les aimais, vraiment. Je ne me serais pas retrouvé là où j’étais présentement si on n’avait pas cru en moi. Si on ne m’avait pas soutenu et aimé. Je n’étais qu’un pauvre garçon avec des grands rêves, jusqu’à ce que la magie de mes Pokémon touche le cœur de ces fidèles qui avaient décidé de me suivre, moi plutôt qu’un autre. Leur dévouement me touchait au plus profond de moi et je ne revenais jamais de ces lettres qui affluaient par dizaines, par centaines, à mon intention, ces mots d’amour et d’encouragement. Mes fans m’avaient soutenu pendant les périodes les plus sombres de ma vie, ils m’avaient apprécié comme je suis, dans mon entièreté et me défendaient contre ceux qui tentaient, dans leur mépris, de s’attaquer à moi, de me détruire. Ces gens illuminaient mon chemin, et je faisais de même pour eux, je l’espérais. J’aimais les écouter, et rendre leurs jours plus agréables, tant qu’ils ne ressemblaient pas à ce monstre. Je n’avais jamais côtoyé de jeune fille, mis à part Clarissa. Je ne les avais jamais compris, sincèrement. Par contre, je pouvais reconnaître une pauvre âme en peine, et celle-ci en était une. Arceus… son regard vitreux m’effrayait. De toute évidence, cet homme quel voyait à la télévision emplissait un vide dans sa vie, un vide qu’elle cherchait à tout prix à combler. J’étais un choix facile. Totalement inaccessible, distribuant du rêve. Mais je ne voulais pas être cette personne.

Son toucher me dégoûtait. Je me sentais violé, sali, je voulais qu’elle s’en aille le plus rapidement possible. Cela me peinait, mais il n’y avait que loin de moi qu’elle s’en sortirait vraiment. J’aurais du lui briser le cœur, mais je ne le pouvais pas. Je ne pouvais m’attaquer à une personne qui, visiblement, souffrait de graves problèmes de confiance en elle. Me marier? Et puis quoi encore. Elle n’était pas raisonnable. Elle devait s’imaginer que mon célibat n’était que pour elle, parce que «je l’attendais» ou une autre foutaise dans le genre. Mon embarras grandissait à chaque seconde passée en sa compagnie, moi qui étais déjà fatigué, déçu par cette visite à Anula, une ville que je détestais, fragile à cause de ma rencontre avec Eise, cette personne hautaine et pourtant si fascinante… J’avais envie de hurler et de me sauver loin de tout cela, loin de cette affection déplacée. Quand Elise vint à ma rescousse, j’aurais probablement du l’arrêter, et m’occuper moi-même de ce tracas. Mais je n’en avais pas la force. Je pus qu’écouter la jeune femme achever la pauvre adolescente qui s’enfuit bientôt sans demander son reste. Une vague de remords m’envahit. La pauvre fille… Elle n’en méritait pas tant, mais je me retrouvais heureux malgré moi de l’intervention acide de la jolie Elise. Je passai une main derrière ma tête, et soupirai longuement.

«Je n’ai pas tellement l’habitude de me faire attaquer ainsi. Je ne cache pas mon identité, mais je me déplace habituellement en compagnie de Turbo, mon Mustébouée, qui éloigne les fans un peu trop insistants. Merci… Même si elle ne méritait pas tant.»
Je m’arrêtai quand je vis une boule cotonneuse s’élancer en direction d’Elise et se jeter dans les bras de la jeune dresseuse. Je dus cligner des yeux plusieurs fois tant je croyais rêver. Cette Doudouvet ressemblait tant à Gamen, mon Farfaduvet, du moins quand il était sous cette forme, que je l’avais cru tout droit sorti du passé. Je souris en voyant l’affection que lui portait cette dernière, tout comme le Malosse qui se mit à lécher la main de sa maîtresse. Elle était froide, elle était hautaine, mais au fond, il y avait de l’espoir pour elle. Il me fallait maintenant partir, quitter cet endroit de malheur qu’est Anula pour m’embarquer dans une nouvelle aventure vers Baguin, la ville de tous les regrets. Il me tardait de retrouver Maelys, sa fraîcheur et sa jeunesse me revigoreraient certainement un peu. Aussi, Zackson mourrait d’envie de retrouver sa belle et se plaignait à chaque sortie de Poké Ball. Elise me demanda alors si j’avais un dernier conseil pour elle. J’étais à peu près certain qu’elle ne comprendrait pas, et je regrettais de ne pas avoir pu discuter plus longuement avec elle, mais quelque chose me disait que nous nous recroisions un jour, pour le meilleur et pour le pire. Je lui offris donc un sourire sincère en m’éloignant de quelques pas.

«Ne fermez jamais la porte à l’authenticité qui provient du cœur. Il n’existe pas une plus belle magie que celle-ci. Je dois maintenant me retirer, mais ce fut un plaisir de vous rencontrer jeune demoiselle, et je vous souhaite bonne chance dans vos aventures personnelles.»
Je quittai donc la jeune femme sur cette pensée. J’ignorais évidemment qui elle pouvait réellement être, et ce que ces aventures lui réservaient, mais je pressentais ressortir grandi, d’une certaine façon, de notre échange. Au revoir, Elise de l’autre monde.

FIN

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