Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Nova était d'excellente humeur. En fait, on pourrait même carrément dire qu'elle avait l'hymne à la joie en boucle dans son esprit depuis quelques jours, ce qui était un miracle étant donné le kilos de merde qu'elle se trimbalait au niveau de sa tête, et franchement, ça lui faisait un bien fou. Voilà bien des mois entiers qu'elle ne s'était pas sentie aussi joyeuse et prête à partir explorer Enola à cloche-pied et avec un sac de quinze kilos sur le dos s'il le fallait. Peut-être était-elle trop euphorique oui, quand on considérait toute la situation et surtout le temps, ce traître, qui s'écoulait lentement mais sûrement et qui commençait sérieusement à l'inquiéter étant donné ce qu'il y avait à faire mais, en un sens, elle pouvait enfin profiter de la vie au jour le jour. Carpe Diem, comme on disait et honnêtement, elle n'était franchement pas du genre à se mettre à déprimer dans un coin (ce qui n'aurait rien fait avancer à la situation vous m'en conviendrez). Elle profitait de son euphorie avec un acharnement plus que remarquable. Il avait été difficile de convaincre Katya de la suivre dans cette petite aventure mais maintenant que c'était fait, elle était bien heureuse d'avoir été si têtue.  
Depuis leur dispute en Suède, elles n'avaient pas énormément eu l'occasion de se voir ou même de discuter, majoritairement parce que la borgne avait catégoriquement refusé de la voir avant que Nova ne soit excusée et qu'ils aient eu une petite 'discussion' plus que tendue. En même temps, elle avait bien compris qu'il serait plus que difficile de convaincre son amie d'enfance de lui pardonner l'erreur magistrale qu'elle avait commis là-bas, et elle n'aurait pas cru que cela soit possible, en fait. En venant ici pourtant, c'était bien l'une des seules choses qui l'avait motivé. Après tout, vu ce qui allait arriver, ça aurait pu être une perte de temps incroyable et... Enfin bon. Pas besoin de commencer à se miner le moral alors qu'elle était de si bonne humeur.

« Nova, tu veux bien aller me chercher du bois ? Il est trop humide par ici, il m'en faut du sec. Et si trouves des baies, prends-en avec toi ! »

Elle s'était contentée de hocher la tête pour accepter et s'était relevée. Après s'être époussetée brièvement, elle avait indiqué à sa Insécateur, Guenièvre, de la suivre ; elle aurait probablement besoin de son aide pour couper du bois sec afin d'allumer un feu. Katya lui offrit un bref sourire (comme toujours en somme, elle ne l'avait vu grandement sourire qu'à quelques très rares occasions) avant de se remettre à la préparation du repas du soir. Depuis qu'elle avait fait péter la marmite la dernière fois en essayant de le faire, Katya lui avait catégoriquement interdit de s'approcher à moins de deux mètres du repas sous peine de se faire assommer avec une louche. Elle avait ri au départ, mais le regard noir de la jeune femme avait eu vite fait de lui faire comprendre qu'elle était tout à fait sérieuse et Arceus, il ne valait mieux pas la provoquer sur ce point. La cuisine de Katya, c'était sacré et donc pas touche.
Elle ne s'était jamais énormément aventurée dans la jungle d'Anula, en fait. Autant dire que pour quelqu'un qui venait d'un pays où la neige régnait en reine incontestable, c'était plus que dépaysant. En fait, elle haïssait déjà la chaleur tropicale d'Enola, mais alors cette foutue jungle... Sérieusement,   son pays natal lui manquait parfois et là, c'était plus que le cas.  
Son regard fut alors attiré par des arbres à fruits rouges bien colorés. Oh, elle n'y connaissait vraiment que dalle en matière de fruits alors deviner qu'ils étaient empoisonnés lui était totalement impossible. En fait, elle était même un peu naïve en la matière et ce fut donc sans surprise qu'elle tenta d'en attraper : après tout, Katya lui avait demandé de rapporter des baies ! Baies, fruits rouges inconnus... Bah, c'était quasiment la même chose !

Sauf que voilà, rien ne se déroule jamais comme prévu même si cette phrase mériterait un oscar pour son manque d'originalité. Alors qu’elle était prête à saisir les fruits, un main vint saisir son poignet crabadoum, au sol. Ouais, se faire renverser  par un parfait inconnu qui paraissait tout à fait content d'être maintenant au dessus d'elle ne faisait vraiment pas partie de son programme initial. Heureusement que Guenièvre n'était pas de mauvaise humeur aujourd'hui tiens, ou ça serait mal fini.
Et voilà que l'inconnu se mettait à chantonner comme si tout était normal. Nova elle, était pour être parfaitement honnête, un peu mal à l'aise et son premier réflexe fut de donner un coup de genou à l'homme sans plus de sommation. Elle se releva rapidement après, puis se rendit compte qu'elle avait peut-être un peu sur-réagi en fait et balbutia des excuses à profusion, gênée.

« Euhm, euhm, förlåtelse, jag menar... »

Le switch, Nova, le switch ! Ne donne pas à ta joueuse l'envie de se facepalmer pour l'amour d'Arceus !

« Ah, euh, je m'excuse de t'avoir frappé. »

Elle savait que son accent devait être plus que poussé, mais au moins elle essayait et ce n'était pas comme si elle avait le choix.
Elle jeta un coup d'oeil aux fruits et tenta rapidement de changer le sujet de conversation, ne sachant que dire.

« Donc ces fruits sont emp... Empouasonnés ? »

Oui mesdames et messieurs, la faute d'orthographe énorme que vous voyez-là est ici pour signifier à quel point ce mot était compliqué à prononcer pour elle.

« Je sup-... Suppose que je dois te remercier. »

On est mal barrés en tous cas.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Autant dire que Nova était un peu désarçonnée. Ce n'est pas qu'elle n'avait pas l'habitude des gens qui se mettaient à rire quand ils parlaient d'une mort probable en mangeant des fruits empoisonnés, mais... Mais si. C'était totalement ça et autant dire que même si elle en avait croisé, des originaux, c'était toujours un peu étrange. D'autant plus qu'elle devrait traduire dans sa tête tout ce que l'autre lui disait, ce qui était quelque peu compliqué et vous le comprendrez probablement bien si vous avez déjà parlé à quelqu'un d'un autre pays dans une langue dont vous avez des connaissances plus que bancales. Le rire de l'autre ne l'offensa pas plus que ça, vu qu'elle était plus occupée à essayer de comprendre ce qu'il y avait de drôle à la situation ; elle avait peut-être oublié un mot ou deux, ou elle avait tout simplement dit n'importe quoi. La troisième possibilité était que l'autre était juste du genre à rire comme ça, et plus les secondes passaient, plus elle y croyait. Ça lui semblait plutôt logique vu ce qu'elle voyait tiens, et elle n'aurait pas été énormément surprise (en fait, elle aurait été même un peu rassurée parce que cela aurait voulu dire qu'elle n'avait pas dit une énorme annerie).

« Je... Je vois. » balbutia-t-elle en entendant la confirmation que ces fruits-là auraient pu lui faire bouffer les pissenlits par la racine si elle les avait ingurgité.

Bon, elle allait éviter de parler de cette petite bourde à Katya, sous peine de se prendre un savon qu'elle ne désirait pas tant que ça en fait. Elle prit la baie que lui avait offert l'inconnu et la détailla d'un œil un peu méfiant, ne sachant pas quoi penser ou même si elle devait la manger. Appelez ça de la paranoïa, mais ouais, disons que ses parents lui avaient toujours dit (le peu de temps où elle les voyait, c'est-à-dire environ deux fois tous les quinze jours quand elle était chanceuse) de ne pas manger ce que lui proposaient les inconnus bizarres. Oui la narratrice a conscience que cette comparaison est affreusement glauque mais vu que nous n'avons rien d'autre sous la main et que c'est la crise, faudra faire avec. Elle finit par se dire que de toute façon, il n'avait pas l'air bien méchant et croqua la baie sans plus de formalités. Guenièvre vint à ses côtés, détaillant l'inconnu et ses pokémon avec méfiance, mais comme Nova l'aurait probablement houspillée si elle s'était montrée agressive, elle se contenta d'observer en silence.
En tous cas, même s'il agissait un peu bizarrement, ce type avait l'air sympa et pas franchement mauvais, alors bon, autant essayer de faire connaissance et se sociabiliser un peu ; elle n'était pas partie sur les routes pour ne pas rencontrer des gens après tout !  

Et... Et ensuite le visage de la jeune femme devint aussi rouge qu'une tomate. Oui, la phrase de l'autre n'avait rien de perverse, mais comprenez bien que pour elle qui ne parlait pas un français exact et qui était un peu moins innocente que l'autre, eh bien la proposition qu'elle entendait avait un certain côté tordu à ses yeux et soyons honnêtes, si quelqu'un vous approchait pour vous demander de venir avec lui dans sa cabane pour que vous vous teniez chaud, je pense que vous vous méfieriez aussi.
Ses joues durent probablement passer par toutes les éteintes de rouge avant d'arriver à une jolie couleur écrevisse tout à fait admirable et qui ressortait particulièrement fortement sur quelqu'un comme elle avec un teint pâle. Il lui fallut une vingtaine de secondes à observer le visage de l'inconnu pour se rendre compte que, vu son expression et sa voix naïve, il n'avait pas pu vouloir dire ça. C'était juste un mauvais choix de mots, voilà tout. Il n'y avait pas besoin de se formaliser pour une pareille chose et elle espérait qu'il n'avait pas compris ce qui avait pu la faire rougir ainsi, car dans le cas inverse elle aurait été plus que mal à l'aise.
Bon, euh, que répondre à ça ? Elle décida d'y aller à l'instinct.
Et vous comprendrez que l'instinct nous pousse souvent à  dire de grandes banalités pour ne pas se retrouver à fixer les autres en silence.

« Euhm, eum... Non merci, c'est gentil, je suis, non, j'ai une amie qui m'attend. »

Bon, elle galérait un peu pour son choix de mots mais au moins ce qu'elle disait avait un peu de sens.

« Tu es... Tout seul ? Tu ne te sens pas un peu seul ? Tu vis dans la jungle donc ? »

Excusez la brutalité des questions et du manque de tact, mais elle n'avait pas les capacités nécessaires pour formuler ça de manière un peu plus correcte. Elle se rendait compte qu'elle répétait déjà deux fois le même mot dans une phrase et que donc voilà, mais crotte.
Elle était un peu curieuse quant à ce que venait de dire l'autre, oui. Jouait-il les Tarzans modernes, à vivre seul dans une cabane dans la jungle ?

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Il était rare que le comportement de Guenièvre soit le même que celui de sa dresseuse, en faite, étant donné que l'Insécateur était aussi sociable qu'un bout de bois et qu'elle préférait de loin rester éloigné de tout contact humain. Nova n'avait jamais vraiment cherché à savoir pourquoi, principalement parce que les nombreuses cicatrices qu'elle pouvait voir en disaient bien assez sur le passé de la mante, mais en tous cas, elle était toujours heureuse de la voir se laisser être approchée par d'autres pokémon. Ces Noeunoeufs ne paraissaient pas méchants, par ailleurs, et ils étaient peut-être un peu moins excentriques que leur maître, mais vu l'espèce, elle se permettait de douter. Car oui, même si Nova avait vu l'inconnu aux cheveux argentés comme un simple excentrique au départ, il était carrément devenu un peu flippant sur les bords et disons que si elle avait un compteur de louchitude (oui ça ne se dit pas mais on fait avec les moyens du bord), il aurait probablement émis de la fumée avant d'exploser en toute somme quelque peu brutalement.

A force de rire d'ailleurs, l'homme allait finir par se décrocher la mâchoire ; auparavant, elle avait cru que les sourires sponsorisés par Colgate (ou Freedent, elle n'avait jamais posé la question) de son professeur étaient dangereux, mais tous ces rires devaient probablement disloquer quelques os au bout de plusieurs années, nan ? En tous cas, ce n'était pas que c'était flippant, mais disons que ça n'arrangeait vraiment rien du tout à l'opinion que la jeune femme commençait à se faire de ce parfait inconnu. Parfait inconnu qui se prénommait... Enfin, qui se surnommait le Phénix. Ouah. Elle espérait vraiment que c'était une forme d'humour, car sinon elle avait trouvé un sacré cas d'ego disproportionné.
Ce ne fut que grâce des souvenirs très flous de cours de littérature française dispensés par la mère de Katya qu'elle se souvint vaguement d'avoir déjà entendu ce genre de phrases et ces mots, bien qu'ils étaient probablement complètement sortis de leur contexte. Elle fronça les sourcils et un éclair de bon sens la traversa ; comment s'appelait-il, déjà, ce type ? La... Lafenêtre, Lafamille, Laputa, Lafleuraine ? Non, rien à faire, elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus et décida d'abandonner l'affaire ; il ne servait à rien de perdre son temps sur de pareilles banalités.

L'avalanche de questions néanmoins la refroidit plus qu'un peu quant à son idée de le laisser venir avec elle près du campement qu'elle partageait avec Katya. Ce n'était pas qu'elle se méfiait et que cette interrogatoire la caressait dans le mauvais sens du poil, mais si, un peu. Déjà qu'elle était de nature méfiante, ça n'arrangeait rien. Okay, décision prise : tenir Katya TRÈS ÉLOIGNÉE de ce type.
Elle déglutit et tenta de trouver des mots corrects, chose plutôt complexe pour quelqu'un ayant quelques difficultés en français, mais quand faut y aller, faut y aller.

« Ah, euh... Elle est malade, très malade et contagieuse. Il ne vaut mieux pas l'approcher. Moi, je suis Nova et voici Guenièvre, mon Insécateur. »

Elle désigna d'un geste de la main la mante qui conversait sobrement avec les Noeunoeufs, hésitant visiblement sur un comportement à adopter.

« Alors comme ça, tu es le... "Le Phénix". Tu as déjà sauvé d'autres personnes ? Est-ce que tu te contentes seulement d'empêcher les gens de s'empoisonner ? »

Où comment détourner le sujet, un livre en cinq parties par Nova Lena Kjellberg, déjà périmé et pas franchement fiable.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Plus la conversation suivait son cours et plus Nova avait l'impression de nager en plein délire, mais elle aurait pourtant dû y être habituée vu que, depuis qu'elle était arrivée sur Enola, les situations originales n'avaient pas manqué à l'appel. Pourtant, que quelqu'un ne connaisse pas le sens du mot 'contagieuse' lui était difficilement compréhensible, voir carrément impossible étant donné que... Mais bordel, elle n'avait pas à chercher d'arguments, c'était juste un mot qu'on entendait au moins une fois, comme ça ! Toutefois, peut-être que l'homme en face d'elle était juste un gros asocial de service tout comme Katya, sauf que la borgne était un cas particulier et que tout ce qu'elle n'avait pas appris en côtoyant des gens, elle l'avait appris en lisant des livres. On peut dire que Nova était plus qu'habituée aux cas particuliers, surtout à ceux qui n'avaient pas la moindre idée de ce qu'étaient les normes sociétales et du fait qu'il fallait les respecter, même si la grande majorité de ces règles étaient chiantes, barbantes, inutiles et juste là pour l'hypocrisie de la chose.

Vu l'hésitation de l'homme aux cheveux argentés, toute cette histoire de phénix sentait le délire à quatre-cent kilomètres, soit presque autant que la puanteur de ses propres petits plats lorsqu'elle se décidait à cuisiner. Elle ne retint pas le sourire amusé qui étira ses lèvres alors qu'elle vit l'autre s'empêtrer dans ses explications vaseuses et en conclut que rien ne servait d'appuyer trop longtemps sur le sujet étant donné qu'elle avait obtenu ce qu'elle voulait, c'est-à-dire que son interlocuteur oublie momentanément Katya. Donc tout ce joli discours à propos du phénix, c'était bel et bien une forme de vantardise, mais elle était innocente et ne blessait personne, alors elle ne s'en offusqua pas.
Malade... De là-haut ? Elle fronça les sourcils et grimaça en comprenant ce qu'il voulait dire, et aurait probablement trouvé la situation amusante en temps normal si elle ne commençait pas sérieusement à se douter que son interlocuteur soit un peu malade de là-haut, en effet. Son comportement n'aidait pas la jeune femme à croire le contraire, mais au fond, elle s'en fichait complètement ; ce n'était pas la folie qui l'effrayait ou qui la ferait s'enfuir en courant. C'était certes désagréable étant donné que... Enfin, non, elle n'avait pas envie d'y penser. Surtout que l'état d'Aksel paraissait s'améliorer, ces temps-ci.
Elle répondit sans trop de difficulté, même si elle était encore un peu déconcertée par la question de l'autre.

« Eh bien, non, elle a juste un très gros rhume si tu préfères et si tu t'en approches, eh bien tu risques de l'attraper aussi. » 

Explications vaseuses, en veux-tu en voilà. Fallait pas s'étonner que Nova ne soit pas la spécialiste des mensonges tiens. Elle ne pu s'empêcher de lâcher la question qui lui brûlait les lèvres.

« Pourquoi ? Tu en connais toi, des gens malades de là-haut ? »

On devrait la surnommer la championne des gaffes tiens, ça serait bien adapté.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Devant les justifications à la limite du grotesque du jeune homme aux cheveux argentés, Nova ne pu retenir un sourire au coin. Elle n’était pas offusquée qu’il lui ait menti en fait, et trouvait ça plus amusant qu’autre chose, sans intention malicieuse en tête. Nova était loin d’être une fouine rusée en fait, c’était plus le genre de fille qui prenait les choses comme elles venaient et faisait avec, sans trop de poser de questions. Ainsi, elle abandonnerait le sujet car en voyant ses questions pas si innocentes que ça susciter de pareilles réactions chez son interlocuteur, elle finit par se dire que l’interroger n’était probablement pas la meilleure idée qu’elle n’ait jamais eue. Elle avait même commencé à le prendre en pitié, et sa bizarrerie le rendait distrayant et sympathique, d’une certaine façon (une fois la théorie qu’il soit un psychopathe complètement taré écartée évidemment). De toute façon, Nova avait l’habitude des originaux, son amie d’enfance étant un cas certes moins important. Elle se souvenait encore de la fois où Katya avait découpé les têtes de ses poupées pour voir si elle pouvait faire des mélanges, même si Nova suspectait que cela ne fut qu’une revanche envers sa mère qui avait refusé de lui offrir des figurines d’action parce que c’était ‘des jouets de garçon’. Alors pour les cas spéciaux hein, elle était entraînée.
Il n’était pas si méchant après tout, et puis même si Nova était du genre à se méfier énormément, il restait néanmoins qu’une fois qu’elle était sûre que son interlocuteur était fiable, elle oubliait vite ce qui avait pu la rebuter auparavant. Elle ne baissait évidemment pas totalement sa garde, mais bon, ce type était complètement inoffensif (ou du moins d’après ce qu’elle en avait témoigné, elle n’était pas experte en la matière non plus) alors autant lâcher l’affaire.

Et… Et il se ramassa la tronche, jusqu’à dévaler le talus relativement rapidement. Nova n’eut pas le réflexe (ni le temps d’ailleurs) d’essayer de le rattraper et le regarda rouler en hésitant un peu sur la conduite à adopter. Devait-elle lui courir après avant qu’il ne meure stupidement en se rompant le cou ? Elle n’eut pas le temps de penser aux possibilités car avant qu’elle ait compris quelque chose, l’autre les appelait. Visiblement, il était en vie, ce qui était une bonne chose ; ce n’est pas que devoir porter un cadavre aurait miné le moral de la jeune femme, mais un peu quand même. Elle descendit alors doucement, et fronça les sourcils en constatant que tiens, c’était la direction de son campement et -… Ah, donc il avait vu Kat’. Oui, une fille qui fait peur, c’était une description à peu près adéquate de la borgne. Borgne qui au passage devrait vraiment travailler sur le fait de produire un sourire de temps en temps, parce que ça devenait limite flippant pour ceux qui ne la connaissaient pas et si elles exploraient l’île, il allait vraiment falloir que la brune apprenne à faire des efforts question sociabilisation, bien que Nova savait qu’elle en demandait beaucoup. Elle se rapprocha de la source de la voix du jeune homme sans se soucier de son avertissement, ayant une petite idée sur l’identité de la personne qui pouvait lui faire ainsi peur. Une fois arrivée, ce fut sans surprise qu’elle constata avoir eu raison.

« Nova ? » l’interrogea Katya, l’air visiblement un peu perdue.

Elle comprit vite, en lisant le regard de l’autre, que celle-ci attendait ses explications quant à la présence et l’identité du nouveau venu. La jeune femme à l’œil rouge était en train de préparer un ragoût dans une assez large marmite ; le repas du soir donc, et assez appétissant vu l’odeur qui titillait ses narines. A droite se trouvait leur tente, encore ouverte, où Nova pouvait apercevoir leurs deux Psystigris. Apparemment, seul Ventus le Nostenfer était de sortie, et celui-ci vint accueillir chaleureusement Guenièvre qui, malgré son caractère ronchon, ne repoussa pas la chauve-souris volante.
Un sourire taquin naquit sur les lèvres de Nova, adressé au jeune homme aux cheveux argentés.  

« … Elle ne va pas te tuer, tu sais. C’est Katya, la fille dont je te parlais tout à l’heure, celle avec le gros rhume dégoûtant. »

La concernée haussa les sourcils, ne sachant pas vraiment comment réagir, mais fit avec. Elle n’allait pas poser de questions et renifla bruyamment pour la cause. Finalement, Nova finit par se gratter la nuque, tic emprunté à son mentor, avant de proposer quelque chose de simple pour rendre la situation un peu moins maladroite.

« Donc… Tu veux rester manger ? On a du ragoût en trop, alors ça serait dommage de faire du gâchis. »

Elle ne doutait pas que Katya serait d’accord, étant donné qu’elle était la première à râler quand il fallait jeter le surplus. La borgne les observait d’ailleurs en silence, un peu interloquée.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Katya avait l'habitude que Nova s'embarque dans des histoires bizarres, et ce depuis qu'elles étaient toutes petites ; combien de fois était-elle venue devant elle avec une idée 'brillante' qui se soldait à chaque fois par un désastre ou une situation tout à fait embarrassante à expliquer à leurs parents ? Toutefois, elle ne s'en était jamais vraiment formalisée, trouvant cet aspect de la personnalité de son amie d'enfance certes parfois insupportable mais elle avait appris à faire avec pour la simple et bonne raison que personne n'était parfait. Et puis de toute façon, bien qu'elle ne l'avouerait jamais, elle se serait largement ennuyée si Nova n'amenait pas de l'amusement dans sa vie souvent un peu terne. La jeune femme haussa les sourcils devant la difficulté qu'eut l'inconnu à prononcer le mot 'contagieuse', et cela finit par lui faire penser que Nova avait bel et bien raconté un mensonge pour des raisons qu'elle ignorait. Tant pis, elle jouerait son rôle ; elles savaient toutes les deux que lorsque l'une embarquait l'autre dans ce genre de truc, il valait mieux ne pas chercher trop longtemps et attendre plus tard pour des explications. C'était le genre de truc que l'on apprenait quand on s'était fourré dans des situations rocambolesques bien trop souvent et qu'on finissait par apprendre que le meilleur des choix était de juste de faire confiance à l'autre. Katya hocha timidement de la tête, n'osant pas vraiment parler et elle vit Nova confirmer à leur interlocuteur que oui, c'était bien le bon mot. La borgne ne posa pas plus de questions, se demandant en quoi renifler bruyamment était amusant, mais elle n'était pas d'humeur à se perdre dans de tels bavardages inutiles.

Ils marchèrent vers le campement, et les lèvres de Katya s'étirèrent en un discret sourire devant la comparaison à Robinson Crusoé qui ne manqua pas de faire glousser Nova, nerd littéraire qu'elle était. Elle haussa les sourcils devant la seconde remarque d'ailleurs, et lorsqu'elle jeta un regard interrogatif à la jeune femme aux cheveux bleus, celle-ci paraissait trouver le ciel très intéressant et vu la teinte rouge de ses joues, Katya supposa qu'elle devait avoir un peu beaucoup honte de cette bourde. Bah, elle aurait l'occasion de chercher à en apprendre plus tout à l'heure.
Effectivement, comme le fit remarquer celui qui les accompagnait, l'odeur caractéristique de viande et de légumes qui leur titillait les narines était bien celle du ragoût. La bonne humeur de l'homme aux cheveux argentés était visiblement contagieuse, car le visage de Katya s'éclaira un peu, signe qu'elle souriait intérieurement et trouvait donc son comportement amusant. Well. La narratrice est encore en train d'essayer de se dire qu'elle n'est pas en train d'halluciner, laissez-lui un peu de temps s'il vous plaît.

« Non, pas exactement. Disons que nous voyageons beaucoup ces temps-ci et que nous sommes de passage. Nous voulions profiter un peu du paysage. »

Visiblement, l'hésitation qu'avait Nova au sujet de son français avait disparue, probablement parce qu'elle n'avait pas peur de se rater devant quelqu'un qui ne connaissait pas le sens du mot 'contagieuse'. N'allez pas y voir de la condescendance, mais plutôt qu'elle était rassurée de voir que même un natif pouvait être mis en difficulté par la langue française et toutes les règles inutiles qui la composaient.

« … Et que voulait-il dire à propos de te sauver de l'empoisonnement ? »

Oui, elle n'avait pas pu résister. En même temps, la tête de Nova, qui lui faisait penser à celle d'une biche devant les phares d'une voiture, valait tout l'or du monde.

« Jag, euhm, jag, euh... Dépêchez-vous ou le repas va être froid ! »

Katya ne pu dissimuler une moue moqueuse devant le fait que la jeune femme aux cheveux bleus venait de s'avancer rapidement pour ne pas avoir à gérer une potentielle explication gênante. Rah, la vilaine lâche !
Ils continuèrent leur chemin jusqu'au campement qui était surveillé par Tobias le Spectrum, Sören la Feurisson et Nils le Persian. La Feurisson s'occupait du feu et veillait à ce qu'il ne s'éteigne pas tandis que le spectre était lui plus occupé à jouer dans les arbres. Le matou, quant à lui, se contenta d'ouvrir un œil paresseusement en voyant sa dresseuse revenir avec Nova et un invité supplémentaire. Tobias vola un peu au dessus d'eux pour les accueillir, et les deux Psystigri s'en allèrent se reposer près des tentes. Guenièvre resta elle à côté de Nova, et la narratrice juge qu'il y a vraiment beaucoup de pokémon et que ça en devient presque chiant mais elle s'en excuse.  

« Donc euh... Tu n'es pas allergique à quelque chose ? Enfin, il n'y a pas un aliment que tu ne peux pas manger sous risque de tomber malade ? finit par demander Nova.
- Au moins, il n'y a rien d'empoisonné, là-dedans...  » glissa malicieusement Katya à l'intention son amie.

La réponse que reçut la borgne fut un soupir exaspéré de la part de l'autre.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Katya côtoyait Nova depuis bien trop longtemps pour savoir que sa bécane, c'était un peu son joujou favori, comme c'était le cas pour Faust (bien qu'il s'interrogeait toujours sur l'utilité d'un tel engin pour le conseiller qui pouvait bien voler et se téléporter à volonté), et qu'elle était donc parfaitement contente de le montrer à quelqu'un. Arrogance et un peu de vanité sur les bords me dites-vous ? Tout à fait, mes chers amis mais si nous commençons à chercher quels défauts correspondent à quelles actions, nous serons encore là demain. Il fallait dire que sa moto, c'était son trésor, le truc qu'elle avait passé des heures et des heures à bricoler toute seule comme une grande, avec ses propres économies et non l'argent de ses parents. Elle n'allait pas dire 'son bébé' mais... Oui, totalement. Le fangirlisme de Nova pour sa moto était à la limite du ridicule, et encore, il faudrait retirer ce 'à la limite' parce que quiconque qui voyait comment la jeune femme aux cheveux bleus devant l'engin savait pertinemment que ce n'était pas juste qu'elle aimait bien sa moto. Nous ne nous étendrons pas davantage sur le sujet, parce que ça deviendrait immensément chiant. En gros, si vous devez retenir une seule chose, c'est que la remarque de l'homme aux cheveux argentés arracha un sourire amusé à Nova et un gloussement certes plus discret. Elle ne répondit pas à la question, sachant qu'il n'y en avait pas le besoin étant donné que oui, on pouvait dire qu'il était assez évident que Nova n'était pas du sexe opposé.
En outre, il n'était pas méchant. Un peu original et particulier certes, mais apparemment inoffensif, ce qui était une excellente chose étant donné que les gens, ces temps-ci, avaient tendance à être un peu tarés sur les bords quand on cherchait. Bon, elle n'avait pas envie de chercher non plus me direz-vous et c'était probablement bien mieux comme ça.

Sauf que voilà, il devait avoir quelques... Comment dire, méconnaissances au niveau des règles sociétales comme par exemple, 'on ne descend pas son froc en public pour passer de la salive sur une plaie non désinfectée et non-lavée parce que sinon ça rendra les autres personnes très mal à l'aise'. Devant l'acte singulier de celui dont elle ne connaissait toujours pas le nom, elle haussa tout juste les sourcils, un peu déconcertée mais pas choquée pour un sou, alors que Nova était quant à elle plus... Un peu perdue. Oh, pas de rougissement intempestif ou de cri indigné à en faire pleurer les tympans, mais elle paraissait plus en train de tenter de comprendre en quoi l'homme avait cru que c'était une idée normale et tout à fait acceptable. Le sourire de celui-ci paraissait confirmer qu'il n'avait foutrement aucune idée que ce qu'il venait de faire n'était pas vraiment particulièrement normal, et Nova hocha rapidement de la tête, n'osant pas faire de remarque. Elle jeta un regard confus à Katya en voyant que celle-ci continuait comme si de rien n'était, et la borgne lui offrit un sourire désabusée devant son expression se serait littéralement traduite par 'depuis quand est-ce que tu n'es pas gênée par ce genre de trucs toi ?'.

« Vu les gens avec qui j'habite en temps normal, tu ne crois tout de même pas que ça va me perturber ? »

… D'accord, elle avait un point. Il fallait dire que, pour avoir témoigné de l'impudeur quasi totale de son professeur, elle pouvait comprendre qu'un pareil acte la fasse à peine tiquer. Oui, elle avait définitivement changé et Nova se demanda un instant si cinq mois étaient suffisants pour autant changer une personne, mais devant ce qu'elle voyait, elle ne pu en conclure que oui, c'était bien le cas. Visiblement, elle allait être surprise durant cette petite exploration de l'île...
Bref. Le repas fut distribué dans des bols prévus à cet effet (des petits trucs en bois verni, solides donc) et bref, rien de bien intéressant là-dedans.

Sauf que voilà, arrive ce qui arrive, c'est-à-dire le bloc de randomness dans la face de nos protagonistes. Voyez-vous, vu que Katya et Nova disposent à elles seules de huit pokémon, il arrive  parfois qu'il y ait des petits désaccords. Avant que vous ne vous vous posiez la question ; oui, la narratrice a l'intention d'emprunter ce choix scénaristique et n'a absolument pas honte. En général, il y a une entente cordiale entre les deux groupes, voir même une amitié un peu louche sur les bords (si on se référait à Viviane et Emrys qui ne trompaient personne). Toutefois, les exceptions existent et ici, c'était le cas de Ting le Flamajou et Gwaine l'Elecsprint, le problème. Les deux étaient tout simplement intenables une fois mis dans le même espace et apparemment, avaient profité de la sortie de leurs maîtresses pour aller faire les idiots dans les environs. Le truc, c'est qu'ils étaient en train de revenir, mais en continuant de se pourchasser. Se pourchasser à une vitesse assez élevée, donc nous vous laissons faire le calcul ; oui, ils arrivèrent tellement rapidement et brutalement que, dans leur course folle, la marmite fut entièrement renversée, laissant ce qu'il ne restait tomber au sol et se répandre. Ils n'y firent pas attention et continuèrent, mais Nova, surprise, lâcha son bol qui tomba sur ses cuisses, de sorte que le ragoût bouillant lui brûla les cuisses et elle poussa un cri de douleur pas franchement sympathique.

Visiblement, les deux saligauds n'entendirent pas, car ils continuèrent, renversant tout sur leur passage, que ce soit la tente ou la table improvisée. Ce ne fut que lorsque Tobias le Spectrum les arrêta en les maintenant au sol avec ses mains d'ombre déformables que Katya pu constater l'étendue des dégâts en grimaçant. Oh bordel de merde, pourvu que l'autre n'ait pas été trop chamboulé tiens !

« Tout va bien ? » demanda finalement avec hésitation Nova en se relevant, complètement recouverte de ragoût.

Cesar et les fruits empoisonnés

Feat Cesar Richter

Eh bien, Katya pouvait bien noter quelque chose de très intéressant au moins dans tout ça ; le jeune homme n’était pas doué pour les mensonges, même s’il comblait son manque de talent en la matière par son enthousiasme et sa bonne humeur, ce qui fit que même Nova n’eut pas le courage ni l’envie de chercher à lui indiquer que ce qu’il racontait ressemblait très nettement à des salades. Pas besoin d’être un génie pour se douter que le truc sur la lave,c’était aussi vraisemblable que de sortir vivant d’un câlin avec un Limagma, hein. Néanmoins, Katya se contenta d’un petit rictus amusé, un peu condescendant sur les bords tout de même, ne cherchant pas à comprendre en quoi la situation était hilarante. Bah, chacun pouvait bien trouver de l’amusement comme il le souhaitait et Katya n’allait pas l’arrêter dans son rire, surtout que la tête de Nova valait tout l’or du monde. La jeune femme aux cheveux bleus pestait, grognait et jurait en tentant de faire partir le ragoût attaché à ses vêtements, beaucoup moins amusée par la stupidité de l’Elecsprint et du Flamajou.
Katya grimaça lorsqu’il se mit à ramasser les restes de ragoût au sol, en les mélangeant au passage à toutes les immondices qu’il pouvait trouver à terre, ne se rendant probablement pas compte que cela risquait de détériorer un peu le goût de leur repas. Elle aurait sûrement dû l’arrêter avant qu’il n’essaye d’y goûter, mais le dégoût qu’elle ressentit en voyant le plat qu’elle avait préparé dans un état pareil en plus du fait qu’elle était en train d’en imaginer le goût n’aidèrent vraiment pas ses muscles à bouger et l’aîné dû se rendre compte tout seul comme un grand que non, la terre ainsi que les cailloux n’étaient pas de véritables épices sympathiques à utiliser en cuisine comme il aurait pu naïvement le croire. Katya soupira, à la fois exaspérée et amusée par la capacité de l’autre à relativiser, et leva les yeux au ciel.

« Bien sûr qu’il va y avoir des morceaux ; il y a plus de terre que de ragoût maintenant, et si tu continues à essayer de le manger dans cet état, tu vas probablement mourir, que ce soit en t’empoisonnant ou en t’étouffant. »

Elle avait dit ça d’un ton tout à fait neutre, une simple remarque dénuée de toute menace ou agressivité. Elle constatait et supposait, voilà tout. Oui, peut-être aurait-elle dû travailler un peu plus sur son tact, mais c’est de Katya dont nous parlons et le jour où elle aura du tact, les moules auront des gants et les huîtres danseront la macarena. Amusez-vous à imaginer si vous voulez.
Elle se retourna alors vers l’Elecsprint et le Flamajou maintenus au sol par les mains fantomatiques et déformables à volonté du Spectrum. Tobias ricanait joyeusement, comme si tout ça était parfaitement normal et qu’il s’agissait d’un jeu particulièrement distrayant. Katya ne fut pas surprise ; c’était dans le caractère du fantôme de trouver même les situations les plus normales amusantes.
Elle ne se mit pas à hurler, mais le regard noir qu’elle donna à Ting dû suffire à lui donner envie de se cacher sous quelques kilomètres de terre, et elle le rappela dans sa pokéball sans plus de mot. Elle réfléchirait à une façon de lui passer un savon plus tard ; pour l’instant, elle avait d’autres priorités bien plus pressantes que de se décider si oui ou non elle allait écorcher vif ce foutu singe incapable de ne pas faire six conneries par jour. Nova fit de même avec l’Elecsprint, l’air pas franchement calmée, mais se contenta d’expirer profondément et rapidement pour ne pas davantage s’emporter. Allons, elles avaient, non, ils avaient à faire.
Décidant qu’il fallait bien faire quelque chose rapidement avant qu’il ne soit trop tard, Katya prit la parole.

« Il va falloir qu’on trouve de quoi préparer quelque chose. J’ai encore de l’eau propre et les environs sont pleins de baies. Dis-moi, tu penses que tu pourrais nous aider à en trouver qui ne sont pas empoisonnées ? »

Ouaip. Atelier cuisine et cueillette avec Katya, Nova et Cesar, bien que les deux premières ne connaissaient toujours pas son prénom et commençaient à se douter qu’il ne valait mieux pas poser de questions. En attendant, si ils ne voulaient pas aller dormir en étant affamés, il allait falloir qu’ils mettent la main à la pâte, enfin, aux buissons. Ou aux arbres. Peu importe.