« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 I'm waiting for you, so wait for me too II (OS, Evolution)

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Riku A. Nagel
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Riku A. Nagel
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MessageSujet: I'm waiting for you, so wait for me too II (OS, Evolution)   I'm waiting for you, so wait for me too II (OS, Evolution) EmptyMer 13 Aoû 2014 - 13:30



I'M WAITING FOR YOU,
SO WAIT FOR ME TOO



J’ai fait un rêve. J’étais un aventurière sans peur ni loi pour la brider. J’étais une anarchiste dans une époque intemporelle. Un monde régit par la guerre, le sang et le pouvoir des Royaumes souverains qui passent leur temps à batailler les uns contre les autres. Sans étendard, pourtant, je n’avais pas peur. Je n’avais pas d’illusions, mais j’avais un but. Je ne sais plus vers ou je me dirigeais. Un Royaume… Cent? Sag? Un  nom en une syllabe. Un Royaume régit par un tyran qui exécute ses sujets chaque jour, qui règne par la peur. Mais dans ce rêve, je n’avais pas peur de lui, et lui n’avait jamais tenté de porter atteinte à ma vie.  Aussi paradoxal que cela puisse sonner, je n’avais pas peur. Quand ce rêve s’effaça, cependant, mon appréhension revint. Le noir de retour, le néant à mes côtés. La courageuse aventurière en moi, morte. Tout ce que je vois, chaque ombre que je croise m’éffraie. Je veux appeler à l’aide, je veux hurler. Mais à quoi bon. Je suis seule. Plus aucune main ne se tendra vers moi.

Lentement, j’émerge, au fond d’un lit inconnu, je sens les larmes couler le long de mes joues en fixant ce plafond que je n’ai jamais vu. Un plafond de vieux bois, avec de poutres le traversant de part en part. Le soleil est déjà haut et illumine la petite chambre e n passant en a travers une fenêtre sans rideaux ni volets. Je reprends doucement conscience de mes sens et de mon corps. Je ne ressens pas de douleur physique, de ce côté-là, je me sens bien. Etrangement bien. Je n’en viens pas à me demander si je suis au paradis car Floor dort à mes côtés. Je passe une main sur la tête de cette dernière et j’ai tout d’un coup un sursaut. Des images de l’autre soir, d’Alex me reviennent en plein visage. Je me mets d’un coup à trembler et un mal de tête m’attaque sans crier gare. La Pifeuil se réveille alors, et s’approche doucement de moi, encore endormie, tentant de me rassurer comme c’est possible. Je me sens d’attaque à me lever… Mais pourquoi faire? J’ai peur de tout, trouillarde que j’ai toujours été. Doucement, je sors de mon lit, me découvrant habillée d’une simple chemise trop grande pour moi et de mes sous-vêtements. Ce détail ne relève d’aucune espèce d’importance pour moi et je m’avance lentement vers la fenêtre pour y voir de magnifiques alpages, surplombés par les pics enneigés des montagnes du Bahute, et j’aperçois même un lac, plus bas. Au sol, quelques clôtures, au milieu desquelles broutent quelques vaches et quelques Tauros, des Ecremeuh. Le ciel sans nuage est seulement ponctué de l’astre du jour. C’est une belle journée. Et je suis loin de tout. La ou personne ne va, là ou je serais en paix. Cela veut dire que quelqu’un m’a récupérée la dernière nuit et qu’il m’a offert le refuge. On peut encore compter sur certaines personnes, on dirait. Je suppose, que, peut-être, je pourrais rester un peu plus, si je lui paye une certaine somme et que je demande gentiment?

J’ouvre enfin la porte de la chambre de bonne, Floor sur mes talons, l’air un peu anxieux et étrangement calme. Tout comme cette grande baraque, tout semble si… J’aurais presque l’impression que ce n’est pas habité. Pourtant, pas une poussière sur les meubles, pas un objet perdu ou bouquin qui ne traine par terre. Doucement, je m’avance dans un couloir, comme de peur de briser ce silence presque pesant. Au bout du couloir, un escalier qui descend au rez-de chaussé. Je me retrouve dans une très grande salle de séjour à la décoration sobre mais à l’air confortable. Je respire un peu l’air ambiant, dans lequel je décèle une légère odeur de cigarette, et pour cause il y a sur la table basse un cendrier plein à craquer. Seul élément anarchique dans cet intérieur si bien ordonné. Je commence à m’inquièter de ce que sont devenus tous les autres : Yui, Bob, Lemmy, Carlos… Puis des éclats de voix à l’extérieur attirent mon attention. Je me dirige vers la grande porte de bois qui mène au dehors, et m’apprête a tourner la poignée, mais avant que je puisse faire quoique ce soit, la porte s’ouvre d’elle-même brusquement vers l’extérieur et là, j’ai vu un géant.

« GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! HOLY SHIT! »

Je me suis réfugiée derrière le canapé tant je ne m’attendais pas à l’entrée soudaine de cette silhouette à l’air patibulaire. Je le suis des yeux alors qu’il me jauge de haut sans un mot, puis part dans la pièce d’à côté, ressort avec un rouleau de bandes pharmaceutiques avec la même expression.

«… Gné. »


Il laisse la porte ouverte comme pour m’inviter à le suivre, et c’est à pas de loup que je m’approche de l’entrebâillement, appréhendant de croiser de nouveau ce type effrayant. Puis, j’arrive sur une terrasse de bois, donnant sur un pré rempli de bovins. Je cherche l’homme en balayant les environs du regard puis le trouve finalement, aux côtés de la Lakmécygne, et occupé à changer un bandage fixé sur son aile.

« Pas trop tôt. »
« Euh, je… »


En plus de faire peur, il est pas aimable, ce type. Super, l’accueil au réveil! Mais comme il est en train de prendre soin de mon amie, je ne peux pas protester. Un vent frais sur mes jambes nues me fait frissonner et j’attends qu’il ait fini pour lui adresser à nouveau la parole ? Mais en fait, je ne sais pas par ou commencer. Mon esprit est encore confus. De toute, façon, il prend la parole le premier, tout en s’allumant une cigarette. Ah, donc, c’est bien lui le gros fumeur.

« T’as dormi trois jours. Tu as été malade comme un chien toute les nuits, mais tu as l’air remise, maintenant. Tu devrais remercier Monstro et tes Pokémon qui ont veillé sur toi pendant tout ce temps. T’as pas arrêté de vomir et je ne te dis pas le nombre de fois que les draps on du être changés. Je sais pas d’où tu sors et comment tu t’es mis dans un état pareil mais… Tss. »

C’est quoi son problème, à lui. Il est chelou ce mec! Et c’est qui Monstro? La baleine de Pinocchio. Son claquement de langue agacé me fait comprendre que je ne suis visiblement pas tant la bienvenue que ça. D’ordinaire je me serais énervée mais j’ai trop le nez dans le cirage pour protester… Je suppose que c’est même pas la peine d’essayer de lui parler de mes craintes et de ce qui me préoccupe tant. Je crois que j’ai tout de même besoin d’une présence humaine. Mais lui… nan, il n’a définitivement pas envie de la mienne, de présence. Je ne dis rien. Je suis complètement  intimidée et un peu effrayée pour tout dire.

« Monstro a pas pu s’empêcher de te recueillir toi et ton équipe. Mais tu dois piger qu’ici c’est pas un gite de vacances. Je me fous de ton état actuel, si tu veux pas te barrer, va falloir bosser. J’ai pas le temps d’accueillir une naine rouge paumée jusqu’ Matusalème et-»

Naine rouge?! Mais c’est vraiment un connard ce mec! Pourquoi ma première réaction c’est d’ouvri la bouche pour crier puis… D’éclater en sanglots?! Les sermons du fumeur s’arrêtent d’un coup et Yui, Floor, et aussi les garçons qui ont entendu notre conversation depuis l’étable viennent vers moi pour me consoler alors que je tombe les genoux sur le sol, en sanglotant. Angoisse, peut, trop d’infos d’un coup, c’ets le craquage.

« Ah non, hein. T’as déjà pas arrêté de chialer jour et nuit tu vas pas encore…! »


Un Pandarbare nous rejoint alors. Et pose sa grosse patte sur l’épaule de celui qui semble être son maitre. Ce dernier pousse un gros soupir et continue de fumer en silence alors que le Pandarbare le fixe d’un air plein de reproches. Le grand gars s’appuie le dos contre le mur et continue d’observer la scène, inexpressif. Le gros panda s’approche doucement et m’aide à me relever. Il a l’air adorable… C’est de ça que j’ai eu peur et qui m’a fait tomber dans les pommes, la nuit dernière? Un truc est sûr, il est vachement plus sympa que son maitre.

« Euh… C’est toi Monstro? Ton euh… Le… Bah, le gars qui fait peur, là… Ah, c’est ton maitre! Oui, il m’a dit que c’est grâce à toi si… Merci de m’avoir récupérée dans l’état ou j’étais. Et merci pour tout le monde. Yui, Bob, Lemmy, Floor, Carlos, remerciez-le aussi, s’il vous plaît. Merci Monstro. »

La présence rassurante du Pandarbare me fait me sentir un peu mieux, et finalement, je recupère mon courage, pour m’adresser à l’homme eux cheuveux d’argent.

« Et toi? T’es qui? Moi c’est … »
« Riku Anarchy Nagel ,je sais comment tu t’appelles. »
« Hein? »
« T’avais ça dans tes affaires. Je te le rends. »


Mon larfeuille avec tous mes papiers dedans.

« Okay… Faut pas te gêner, hein! J’tai posé une question, aussi, en plus de pas pouvoir être aimable, t’es sourd?! »

Je le vois rouler des yeux et tirer de nouveau sur sa clope ; Ouais, en fait, il a juste deux de tension et son calme m’exaspère complètement.

« Soltan. »
« Okay, Soltan. Cool. Maintenant, on se connaît. Géniaaaaaal… On va passer des bonnes journées et… »
« Des bonnes journées? Je crois que tu n’as pas bien compris, Riku. Ici, c’est pas le club med, même si l’endroit peut te semble paradisiaque. Je te montre le chemin vers la ville et tu te demerdes pour rentrer chez toi. »


Là, silence. Je baisse les yeux, retenant les larmes de revenir. Puis je prends mon courage à demain, pour souffler quelques mots qui me pèsent tant.

« Je… je veux pas rentrer chez moi… J’ai peur. »
« … »
« S’il te plaît, Soltan, laisse-moi rester un peu. Le temps de me relever. Je serais pas longue. Deux, trois jours. Pas plus. »
« Il est hors de question que tu restes à rien branler de la journée. Je te préviens, si tu restes, va déjà falloir arrêter de te balader le cul à l’air, en suite, que t’arrêtes de chialer, et que tu te bouges. Estimes-toi chanceuse que je te donne cette chance. Je la donne pas à tout le monde. »

J’ai un sourire mauvais, provocateur. Allons bon…

« J’t’ai tapé dans l’œil, c’est ça? Trop aimable, et tu vas me faire faire quoi? Je vais mettre une salopette et nettoyer le crottin de tes vaches? »
« On dit de la bouse, idiote. »
« …….. Fuck you! »
« Pour en revenir à la question, non, il s’agit pas de toi. Mais disons que… Je connais quelqu’un qui te ressemble pas mal. Il était dans le même état que toi quand je l’ai rencontré. Je ne suis pas aussi salaud que tu imagines et les paumés dans ton genre, ça m’énerve. Mais je me sens obligé de les aider pour qu’ils arrêtent d’être empotés et de chialer tout le temps. »


Je sais pas de qui il parle et de quoi il cause, mais je crois qu’il vaut mieux aller dans son sens. Je renifle bruyamment et rouspète contre l’attitude agaçante de l’armoire à glace. Je suis totalement pas motivée.

« Pff… j’dois faire quoi? »
« Tu vas enfiler ça, prendre un balais, et nettoyer les étables. Ca doit être nickel à la fin de la journée. »
« QUOI?! Je dois nettoyer de la merde toute la journée?! Avec cet espèce de truc moche sur les épaules?! »
« En gros, oui. »
« Même pas en rêve! »
« Ok. Bon vent, alors. Nestor, quand elle se sera rhabillée, va lui montrer le chemin, elle me tape sur le système. »


Un Megapagos à l’air méchant surgit alors de l’étable et s’approche de moi en m’observant d’un air mauvais.

« … Fucking shit… Soltan, j’vais les nettoyer, tes étables à la con, éloignes juste cette tortue énorme de moi! »
« Grouille-toi de commencer le boulot au lieu de parler! Dejeuner dans trois heures. »



***


Shit fuck. Quel enflure ce mec! Me voila au milieu des étables pleins de bouse et de je ne sais pas quoi pour tout nettoyer au jet d’eau. Heureusement, mes amis sont là et m’aident, à l’exception de Bob et Lemmy que l’autre con m’a emprunté pour garder ses fichus troupeaux. Je regarde l’heure… Encore deux heures et demi… Pfff… Le balais dans une main et le karcher dans l’autre, je me suis jamais autant emmerdée de ma vie. Floor qui tient elle aussi un balais mais a du mal à le manier comme elle le voudrait. Elle s’agace et le met finalement à terre pour bouder plus loin. Décidément, le petite Pifeuil me semble préoccupée depuis quelques heures. Je la rejoins et m’accroupis auprès d’elle.

« Floor… Qu’est-ce qui se passe? »


Son regarde évite le mien et la voila qui s’enfuit au dehors sans crier gare.

« Floor! Reviens, dis-moi ce qui se passe! »

Je ne l’aie jamais vue comme ça. Je lâche mon balais pour partir à sa poursuite. Encore amoindrie, j’ai du mal à la suivre, et nous traversons les champs pour aller je ne sais ou.

« Floor! Arrêtes-toi bordel! Ou tu compte aller comme ça?! Attends! »


Elle doit me fuir. Ou s’en vouloir pour quelque chose. Je m’essouffle et m’arrêt un instant avant de repartir. Mais elle m’a semé.

« FLOOOOOOOOR! »




La Pifeuil s’arrête au bord d’un torrent de montagne. Le bruit sourd de l’onde l’écart du reste du monde. Elle s’assied et rassemble ses genoux ou elle enfouit son visage. Elle se sent faible. Faible de ne pas pouvoir protéger Riku. Elle adore sa maitresse, elle ne regrette absolument pas de l’avoir choisie. Les amis qu’elle s’est fait en la rejoignant aussi, c’est le plus beau des cadeaux que de les avoir rencontrés. Mais… Elle n’était pas assez forte pour venir en aide à son amie aux cheveux rouges. Floor continue de fixer l’eau furibonde qui s’élance vers le bas. D’un coup, un éclat de jade attire son attention. Dans l’eau, une pierre couleur émeraude n’a pas encore été emportée par le courant. Floor se pencha en avant, approchant sa main lentement. Sa main se referma sur le caillou tant convoité mais le courant furibond l’emporta.




« FLOOR! SHIT! FLOOR ACROCHES-TOI! »


Pas ça. J’ai pas besoin de ça en plus! Je viens de voir ma Pifeuil emportée par le courant sans pouvoir rien faire… Je crie son nom tout en tentant de la retrouver. A travers le flot du torrent. Mes larmes reviennent alors que je l’appelle. Puis je suis d’un coup éclaboussée par les flots bouillonnants. Une colonne d’eau s’envole vers le ciel et tournoie pour se séparer en lames aquatiques qui s’écrasent sur les côtés du lit du torrent, et s’éclatent en petite trombes d’eau couleur jade en atterrissant à terre. En haut du cyclone, je le retrouve, elle semble voler en tournoyant sur elle-même, sa crinière blanche brillante de gouttes d’eau resplendit au soleil. Enfin, elle redescend vers la rive, un vent chargé de feuilles vertes, tel un tapis volant semblant la porter jusqu’à terre.

« Floor… Floor, je suis si fière de toi, tu as été géniale... Mais bordel, j'ai eu peur! »



Quelques minutes plus tard, nous nous rendons de nouveau à la ferme, et je capte le regard mauvais de Soltan et de son Megapagos occupés avec les vaches.

« C’est bon, me regarde pas comme ça, j’vais le rattraper mon retard. »
« J’ai rien dit. Mais au moins tu commences à comprendre. »
« Cause toujours, papy, tu m’intéresses. »


J’allais lui monter à cet  abruti patibulaire qu’on déconne pas avec Riku Anarchy Nagel et son gang. Enfin, je vous cache pas que que le soir-même, j’avais pas terminé la moitié des étables, parce que j’étais trop occupée à tester des nouveau mouvements avec Floor, ma Tengalice tout juste évoluée avec son entrain retrouvé. Non, c’est pas de la procrastination. Enfin. Plus que trois jours. Trois jours pour retrouver cette force que j’ai perdu… Pour essayer de comprendre. Je tente d’y penser le moins possible mais je sais que tout me rattrapera un jour ou l’autre.



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