« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Cas de constipation émotionnelle aggravée [OS]

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Natsume Shimomura
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Cas de constipation émotionnelle aggravée [OS]   Cas de constipation émotionnelle aggravée [OS] EmptyMer 27 Aoû 2014 - 4:51



Cas de constipation émotionnelle aggravée

« Natsume … ?
- Hn ?
- Pourrais-tu arrêter de regarder le sol comme si tu allais te laisser tomber dans la seconde ? Je refuse de lâcher mon thé pour te rattraper, alors si tu te brises le crâne tu seras le seul coupable.
- Ah, euhm, ah ! AÏEUH !
- ... Je te l'avais dit, que ramener ton thé en venant sur le canapé n'était pas une bonne idée. Maintenant, tu t'es brûlé. Mais tu ne m'as pas écoutée, comme d'habitude.
- Ça va, ça va, pas besoin de me faire la morale non plus...
- Je te fais la morale si je veux, morveux.
- T'as seulement trois ans de plus que moi !
- Si on parle d'âge mental, on a des décennies de différence.
- Bah ça veut dire que t'es vie-AÏE ! Mais arrête de me frapper !
- Non.
- ... Comment ça, 'non' ?
- Non, je ne vais pas arrêter de te frapper. Tu m'appelles à dix heures du soir, tu me fais traverser la totalité de l'île pour arriver dans la soirée, et je suis partie de Baguin je te rappelle, j'ai dû demander à ma tante de me téléporter ici en m'arrangeant pour que personne ne soit au courant puisque tu m'a demandé de rester DISCRÈTE sur ma présence ici ce soir... Dans ta chambre, je te rappelle, à deux heures du matin, parce que môssieur ne veut pas risquer qu'Alice entende ou que Faust remarque que je suis là ! Et le pire dans tout ça ? Tu continues d'éviter le sujet !
- ...
- Alors oui, excuse-moi d'être quelque peu sur les nerfs. Maintenant, veux-tu bien parler avant que je ne te fasse cracher la vérité en te torturant ?!
- Laisse tomb-
- Natsume Shimomura, ne commence pas ton cinéma avec moi ou je vais t'apprendre le sens du mot 'douleur'.
- ...
- Écoute, Natsu, je veux t'aider, mais si tu persistes à vouloir changer le sujet, je ne peux rien faire pour toi. Ne m'en demande pas trop, je n'ai pas une patience d'ange et persister ainsi à refuser de parler alors qu'il y a clairement quelque chose qui te dérange ne va que m'inquiéter davantage.
- Kat'...
- Hé, calme-toi. Tout va bien, d'accord ? Alors respire un grand coup et explique-toi. Quoi que tu aies fait, je ne vais pas te juger ou t'en vouloir, alors déstresse. »


Il déglutit nerveusement et pose sa tasse à terre. Le regard rouge de Katya, fixé sur lui, aussi intimidant qu'il soit de par la capacité de la Peterson à lui donner l'impression qu'elle était capable de lire jusqu'à son âme, lui donnait l'impression d'être intensément surveillé. Ce qui est le cas, en vérité, et elle n'a pas l'air de vouloir lui faire croire le contraire.
Il prend une grande inspiration et tente de remettre ses pensées en ordre. C'est bien évidemment impossible, mais il aura au moins le mérite d'avoir essayé. Si il a appelé Katya aujourd'hui, ce n'est pas pour rien. Elle est, après tout, la seule personne à qui il a l'impression qu'il peut tout dire sans gêne ni honte aucune, et lorsqu'il avait commencé à se rendre compte que quelque chose clochait sérieusement avec lui, il n'avait pas hésité longtemps quant il avait fallu qui serait le meilleur choix pour l'aider. Il aimerait bien être doué avec les mots, soudainement. Parce qu'il est bien incapable de faire comprendre clairement et simplement à son amie ce qui le perturbe depuis quelques jours et qui n'a cesse de venir le tourmenter, malgré tous ses efforts pour se concentrer sur son travail ou n'importe quoi qui aurait pu détourner ses pensées de la source de ses problèmes ces derniers jours.
Et, sans aucun doute, sa maladresse ne s'est jamais autant vu qu'aujourd'hui. Il explique lentement à Katya en quoi son cerveau avait tendance à lui jouer des tours en présence de Sam, comment il accumulait les réactions excessives et les gaffes à répétitions, comment son esprit rationnel refusait catégoriquement de coopérer. Il bafouille, bégaie, bute dans ses phrases, laisse du japonais se glisser ici et là (ce qui attire à la fois la pitié et l'agacement de Katya), rougit, hésite, tremble, marmonne et se perd dans des explications longues, incongrues et vastement incompréhensibles quand on n'est pas habitué à le gérer dans ses moments de panique. Pourtant, la suédoise l'écoute avec attention, calme et posée. Le regard de la jeune femme reste imperturbable durant tout son discours, quoique Natsume croit voir de temps en temps un sourire amusé sur les lèvres de son amie ; néanmoins, trop perdu dans ses propos, il serait bien incapable de dire si c'était causé par son imagination ou non. On va lui épargner la vérité, ne serait-ce que pour éviter qu'il ne décède sur place.

« … Et enfin, j-je, je comprends rien, j'-j'veux dire, avant y'avait jamais eu ça, alors j'me dis que je dois avoir un problème parce que j'ai aucune idée de ce qui se passe Kat' et je-
- Stop. »


Le ton ferme de la borgne l'arrête dans sa logorrhée verbale ; c'est bien la meilleure chose à faire lorsqu'il se met à paniquer, en réalité. Il sursaute et ravale sa salive avant de baisser les yeux, de nouveau gêné. La suédoise le fixe sans un mot, comme si elle savait quelque chose qu'il ne pourrait jamais comprendre, puis se met à parler d'un ton qui est à la fois froid et rassurant en même temps. Natsume ne sait pas comment elle fait, mais rien qu'à l'entendre, il sent son rythme cardiaque élevé se calmer.

« C'est bon, je vois où est le problème, tu peux t'arrêter. »

Il hoche de la tête faiblement, ne pouvant décidément pas se débarrasser de cette nervosité qui l'envahit depuis qu'il a commencé à parler de ce sujet-là en particulier. Elle le scrute avec une telle intensité qu'il ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise. Elle prend un temps de pause, avant d'expirer légèrement, mais Natsume devine bien vite qu'il s'agit plus d'un soupir fatigué qu'autre chose. Pour preuve, elle se pince l'arrête du nez et se masse le bas du front avec une telle lassitude dans son œil écarlate qu'il ne peut qu'avoir l'impression qu'il a dit quelque chose d'un peu bête. En un sens, c'est sûrement le cas. Lui-même ne comprend pas trop ce qui se passe avec son cerveau ces derniers temps, et nul doute que ce doit être particulièrement stupide.

« Natsume, sois honnête avec moi s'il te plaît. »

Il fronce légèrement les sourcils et penche un peu sa tête sur le côté, ne comprenant pas où elle veut en venir. La Peterson n'a pas l'intention de s'expliquer dans la seconde, toutefois. Il a l'impression d'être un enfant sous le coup, sous le joug de son regard impénétrable, impétueux et calculateur qui ne quitte plus son visage.

« As-tu la moindre idée ce qui se passe ? »

Sur le coup, il ne parle pas tout de suite. Il hésite. Puis, au final, il n'a qu'une seule réponse à lui offrir.

« C'est lié à Sam, hein … ? »

Sa voix est tremblante, hésitante. Il a peur. Il ne sait pas pourquoi, mais la possibilité qu'il ait fait quelque chose de mal et qui pourrait à jamais endommager leur amitié le terrifie au plus haut point Son estomac se noue, tout comme sa gorge. Ses épaules sont légèrement relevées, contractées et rapprochées. Dans ses yeux subsistent une lueur de frayeur qui ne veut décidément plus partir, et Katya soupira lourdement. Ce geste suscite chez lui une réaction de panique.

« Kat', qu'est-ce que j'ai fait ? Si c'est à cause d'une connerie, je pourrais la réparer, je...
- Natsume, arrête. Tu respires et tu te calmes, s'il te plaît. »


Il déglutit et obéit. Après avoir pris quelques inspirations et avoir expiré à de nombreuses reprises, il parvient à s'apaiser, et remercie toutes ces heures passées à faire des exercices de respiration après la mort de sa mère, pour éviter de faire des crises d'asthme à répétition à cause de sa facilité à paniquer et de ses nerfs facilement irritables. Katya attend, et lorsqu'elle remarque un progrès, elle reprend la parole.

« Oui, c'est lié à lui. Fortement, même. Mais tu n'as pas fait de bêtise, alors détends-toi, je t'en prie. Ce n'est pas de te faute, ni de la sienne d'ailleurs.
- Kat', ne joue pas aux devinettes...
- Je ne peux pas t'expliquer ça comme ça. Il faut que tu comprennes par toi-même, mais je peux t'aider. Fais-moi confiance, tu finiras par voir où je veux en venir. Enfin, j'espère...
- Tu ne pourrais pas JUSTE être directe ?
- Ne hausse pas le ton avec moi, Shimomura. Et non, je ne peux pas. Ton cerveau d'attardé nierait tellement fortement que ça compliquerait juste la chose. Alors je te le répète, fais-moi CONFIANCE. Et si tu n'arrives toujours pas à enregistrer ce mot dans ta petite cervelle, dis-toi que c'est comme ça et puis c'est tout.
- Très mature ça, 'et puis c'est tout'.
- À crétin fini, méthodes idiotes. Et puis tu es très mal placé pour parler d'immaturité, Natsume. Maintenant retire-moi cette expression de constipé de ton visage, tu as l'air absolument stupide. Plus que d’habitude, je veux dire. Ce qui en soit est presque un miracle.
- Tu voudrais bien arrêter de te foutre de ma gueule et revenir au sujet ?
- Tu viens de passer plus d'une heure à détourner le sujet, j'estime que ce n'est que justice. Enfin bref, si tu veux revenir au sujet, revenons-y. Donc... »


Elle pousse un soupir exaspéré et passe une main sur son visage.

« Bien. Donc, si je résume, tu rougis beaucoup. Tu es gêné. Tu es content, aussi. Tu aimes bien être à ses côtés, tu es à l'aise près de lui et tu alternes entre diverses émotions à un rythme alarmant. En plus de ça, ton cœur à tendance à s’accélérer et tu deviens nerveux très rapidement. »


Elle lui jeta un regard interrogatif, signe qu'elle lui demandait silencieusement si elle avait bien listé tout ce qui le perturbait ces derniers temps. Il hocha maladroitement de la tête, cherchant encore ce que pouvait signifier tout cela.

« Et donc, tu ne vois pas ce que ça pourrait bien signifier ? Pas même l'ombre d'un minuscule doute de rien du tout ? »

Hochement négatif, cette fois. Kat' reste immobile et perplexe, avant de grommeler et de se masser le front.

« Oh bon sang, je suis trop vieille pour ces conneries... »

Ne sachant que dire, Natsume se contenta d'un air désolé. Toutefois, il ne l'était pas ; elle n'avait qu'à lui dire clairement ce qui n'allait pas au lieu de jouer avec ses nerfs comme ça ! Un peu frustré, le lapin ? Oui, absolument. La réponse est si près, mais Katya la lui refuse et à ses yeux, il a un peu l'impression qu'elle se fout de lui. Bien sûr, il sait qu'elle n'est pas assez sadique pour jouer avec ses émotions puisqu'elle sait aussi à quel point cela l'horripile et a le don de le mettre dans un état de furie difficilement contrôlable, mais il se demande si elle ne joue pas avec ses nerfs pour susciter une réaction de sa part. En un sens, c'est ce qu'elle fait, mais le lapin ne saisit pas ce que la Peterson essaye presque désespérément de lui faire comprendre.

« Natsume, par pitié, connecte tes deux neurones quelques secondes. Ce n'est pourtant pas si compliqué...
- Ouais, bah si ça l'était pas, je ne me serais pas pris la tête pendant quatre PUTAIN de jours avec ça ! »

Il ne sait pas d'où est venue cette exclamation de colère, mais elle est sortie. En réalisant ce qu'il vient de faire, il bredouille des excuses à la jeune femme qui se contente de l'observer avec une moue profondément blasée.

« Écoute-moi bien. Ce que tu as, c'est... C'est un peu comme une maladie. »

Un hoquet d'horreur s'échappa de la gorge de l'adolescent.

« Attends, tu veux dire que je suis allergique à Sam ?! »

Et de un facepalm, un ! Non, vraiment, Katya a l'impression qu'elle vient d'entendre une blague. Une blague pas très drôle puisqu'elle titille sa patience du mauvais côté, d'autant plus que l'air innocent et parfaitement naïf du lapin lui laisse penser que non, cet idiot croit véritablement à ce qu'il vient de dire. Elle marmonne alors des insultes en suédois qui, bien que Natsume ne peut pas les comprendre, sont tellement venimeuses qu'il n'y a pas besoin de parler cette langue pour saisir la signification derrière ces paroles. Il grimace.

« Non, espèce d'imbécile. Ça commence par un 'A'. »

L'éleveur l'observait d'un air interloqué, ne comprenant vraisemblablement pas où elle voulait en venir. Puis, après avoir froncé les sourcils, comme si il pensait soudainement à quelque chose, il prit la parole. À son grand étonnement, Katya constata que la voix du japonais n'était pas hésitante pour le moins du monde.

« Dis-moi, y'a un 'm', dans ce mot ?
- ... Oui ? »


Elle croit. Elle espère. Va-t-il enfin comprendre ? Un éclair de génie va-t-il le traverser et va-t-il enfin la libérer ? Non, bien sûr que non, et la bombe tombe tellement rapidement que d'autres fous espoirs n'ont pas le temps de naître.

« Mais quel rapport entre mon asthme et Sam ? »

Deuxième facepalm. La borgne a l'air plus exaspérée, maintenant. L'agacement se lit dorénavant sur ses traits et elle le regarde avec un tel regard blasé qu'on peut y lire toute la fatigue du monde.

« Dis-moi que tu n'es pas sérieux, par pitié...
- Bah quoi ? »


Oh pour l'amour d'Arceus... Elle va le tuer. Tout simplement. Elle ne peut tout bonnement le laisser vivre avec un pareil taux de connerie dans ses veines, ce serait un crime contre l'humanité. Par toutes les friandises du monde, elle était tombée sur un cas rare de betimus maximus, visiblement au dernier stade d'avancement. Pour ne pas céder à la tentation de lui sauter à la gorge, elle expira profondément.

« Natsume. S'il te plaît. Je t'en supplie, concentre-toi ne serait-ce qu'une seconde
- Mais je...
- Tu sais quoi ? Viens là.
- Hein ?
- Ne bouge pas. »


Et sans plus d'attente, elle passa ses bras autour de l'éleveur pour l'enlacer. Ne comprenant pas, le lapin rougit légèrement, peu habitué à ce que Katya lui offre ce genre d'affection, mais il ne voit définitivement pas où elle veut en venir. Puis, au bout d'un certain temps, elle le relâche et s'éloigne un peu, l'air toujours aussi blasée.

« Bien. Maintenant, sois honnête. Tu me considères comme une amie, non ?
- Bah oui, pourquoi ?
- Et tu aimes les câlins, surtout quand ils viennent de ceux que tu apprécies ?
- ... Katya, que-
- Tais-toi et réponds à la question.
- ... Oui ?
- Bien. Maintenant, est-ce que c'était la même sensation quand tu lui faisais un câlin ? »


Il fronce légèrement les sourcils, mais il ne peut pas nier bien longtemps. Bien que l'admettre est très gênant, il se rappelle que de toute façon, il avait dépassé son taux de mortification pour la journée. Ou du moins, il le croit.

« … Non.
- Mais pourtant, c'est quelqu'un que tu apprécies.
- ... Oui, et donc ?
- Ce qui veut dire que c'est quelqu'un que tu apprécies différemment. Est-ce que c'est pareil qu'avec Faust, moi ou Alice ?
- ... Non.
- Donc, résumons. Tu l'apprécies, mais pas exactement comme un ami. Beaucoup même. Et ce n'est pas du tout la même chose que ce que tu ressens pour Faust, Alice ou moi. C'est peut-être même plus, alors si on- »


Bzzzzzzzzzzzt. Katya s'arrêta, remarquant que les yeux de Natsume étaient lentement en train de s'écarquiller, et que sa bouche s'ouvrait de sorte qu'une expression d'horreur muette venait de recouvrir son visage. Le teint de l'éleveur se faisait de plus en plus livide, et il paraissait sur le point de faire une crise cardiaque. L'épouvante était telle sur ses traits qu'il était clair qu'il ne pouvait pas ne pas avoir compris.

« Ça y est ? »

Pas de réponse. L'adolescent déglutit nerveusement alors que, progressivement, son teint blanc se faisait rosé puis tout simplement écarlate. Ses mains tremblaient et même si la peur était toujours inscrite au fer rouge sur son visage, sa teinte carmine en disait bien assez pour lui. La jeune femme soupira lourdement en remarquant les premières marques de la panique.

« Putain Katya, dis-moi que je me trompe ou que c'est une blague, je t'en supplie... »

La situation était pire qu'elle ne l'aurait cru, alors. La peur palpable qui parcoure Natsume se perçoit même ici, et elle soupire tristement.

« Tu sais bien que je ne blague jamais, Natsu. »

En silence, le japonais rapproche ses genoux de son propre torse, mais la suédoise l'en empêche en l'amenant contre elle calmement, de sorte que sa tête est posée juste au dessus de sa touffe de cheveux.

« Je sais que c'est compliqué, mais ça va aller.
- Comment est-ce que ça pourrait aller ?! C'est mon meilleur pote, putain ! J-je, il me fait confiance et tout et moi j-je...
- Et toi tu... ?
- Et moi j'ai ce genre de... C'est juste...
- Je te jure que si tu me sors que c'est 'mal' de ta part, je te donne la gifle de ta vie.
- ...
- Bien. Au moins, je n'aurais pas à me faire mal à la main. Calme-toi. Ne va pas faire de crise de panique pour quelque chose d'aussi minime.
- Minime ?! MINIME ?!
- Oui, minime. Ce n'est pas grave, de tomber amoureux. Ça fait partie de la vie, Natsume.
- Mais ça ne pouvait pas tomber sur quelqu'un d'autre ?! Je sais pas, mais b-bordel...
- Et pourquoi que ce soit tombé sur lui t'embête ?
- ...
- Natsu, crache le morceau. T'es plus à ça près je crois.
- ... Kat', c'est... C'est mon meilleur pote, merde. En plus de ça, c'est un mec, bordel !
- Pour le second truc... Tu y accordes de l'importance, à ça ?
- .. Non, mais...
- Bah alors on s'en tape. Bref, développe la première partie. Allez hop, crache tes bêtises, que je te les vire de la tête.
- ... Je veux dire... Si jamais il l'apprend, ça... Non, je veux pas qu'il me déteste pour ça, ou qu'il me voit différemment. J'ai pas envie qu'il l'apprenne du tout, même. Putain de merde, si seulement j'arrivais à contrôler ce que mon cerveau faisait... »


Après avoir soupiré, la jeune femme le libéra et se remit à côté.

« Que comptes-tu faire, donc... ? »

Silence contemplatif et lourd de signification. Katya ne doute pas un seul instant que mille et unes pensées doivent passer dans l'esprit de l'éleveur à cet instant. Son visage est devenu plus neutre, maintenant, presque froid. Plein de regrets. Puis finalement, sa voix s'élève dans la pièce, ferme et glaciale. Il s'est relevé et a repris son thé. Il vide dorénavant sa tasse avec une lenteur méthodique et maîtrisée.

« Rien du tout.
- Que...
- Je vais attendre que ça passe. Je ne peux rien contrôler, alors soit. Mais il est hors de question que qui que ce soit l'apprenne. Alors tant pis, j'attendrai que ça disparaisse. Ça finira bien par arriver de toute façon, j'ai juste à me montrer patient. C'est temporaire. Les émotions, ça file. Eh bah le temps aussi. Merde à la fin, j'vais pas risquer de perdre un de mes meilleurs amis pour des conneries pareilles !
- Des 'conneries pareilles ' ? Tu t'entends parler, là ?
- Que veux-tu que je te dise ? Que je me mette à pleurer et à chouiner parce que ça sera jamais réciproque ? Nan, ça ira. Tomber... Putain mais merde, y'a que moi pour faire quelque chose d'aussi stupide !
- Natsume, écoute-toi deux secondes. Arrête deux secondes et rends-toi compte de ce que tu es en train de dire, pour l'amour d'Arceus !
- Laisse tomber. Sérieusement, de toutes les personnes... Je m'en serais foutu, si c'était quelqu'un de pas important. Mais non, lui, si il me détestait à cause de ça, ça me ferait chier. Sévèrement chier. »


La jeune femme soupira. Comprenant qu'elle ne réussirait plus à lui parler dans cet état, elle se releva.

« En tous cas, j'ai fait ma part du boulot. Je vois que tu es décidé à ne rien écouter, alors je vais te laisser. Quand tu auras arrêté d'agir comme un lâche et un imbécile fini, tu viendras m'avertir. Espèce de pauvre crétin. »

Agacée, c'est sans attendre sa réponse qu'elle se laisse être téléportée par le Kaorine de sa tante. Il se retrouve alors seul avec ses pensées, et maintenant que sa colère envers lui-même fond lentement, bien qu'un certain agacement subsiste, il se rend compte qu'il a peut-être réagi trop violemment devant Katya qui avait pourtant fait de son mieux pour l'aider malgré sa stupidité manifeste.
Il s'adosse au mur. Lentement, il se laisse glisser jusqu'en bas, et il lui semble qu'il a lâché sa tasse, ou peut-être qu'elle est tombée. Il ne sait plus. Ce qu'il sait, c'est qu'il a désespérément besoin de penser à autre chose que l'affreuse révélation qu'il vient d'assimiler, mais son esprit ne cesse de lui rappeler encore et encore qu'il est bel et bien dans une situation décidément... Il n'arrive pas à trouver le mot. Tout ce qu'il sait, c'est que ses pensées sont en vrac, qu'il a en même temps envie de pleurer et de se rouler en boule dans un coin pour ne plus jamais sortir de son terrier que de lâcher toute sa frustration sur le monde. Ses mains se plongent dans ses cheveux et agrippe des mèches si fermement qu'il se fait mal, mais il s'en fout. Il se mord les lèvres jusqu'au sang pour se retenir de pleurer.

Puis, surpris, il sent une main froide se poser sur son bras. En relevant les yeux, il constate qu'il s'agit d'Ishaku. Le Blizzi le fixe avec inquiétude, et Natsume se rappelle enfin qu'il était resté endormi dans un coin de la pièce avant que Katya n'arrive. Et oh arceus, il ne pouvait pas y avoir de pire ironie que celle-ci. Alors que l'éleveur détaille le bonhomme de neige, un hoquet le prend et il serre ses mains pour ne pas se laisser aller à ses émotions et pleurer. Non, hors de question. Il va dépasser tout ça, comme il l'a dit à Kat'. Pas question de craquer.

« C'est rien, Isha, retourne dormir... »

Mais le Blizzi lui désobéit, évidemment. Il ferme les yeux en voyant une lumière blanche envelopper le pokémon des glaces, et sursaute à peine lorsque les meubles sont repoussés par le poids dorénavant considérable du tout nouveau Blizzaroi. Un rire jaune sort de sa gorge et décidément, il ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il est en train de vivre une vraie blague.
C'est drôle, hein … ? J'le détestais, et maintenant j'me dirais presque que ce serait plus simple si c'était encore le cas... Putain, mais quel con je fais...

Mais en soupirant, il se rend compte qu'il n'a jamais ce qu'il veut. Et devant la mine dépitée d'Ishaku, il ne peut qu'afficher un sourire amer sur son visage. Il va dormir, tiens. Et commencer à prier pour que toute cette folie s'arrête rapidement. Bien évidemment, ce serait trop facile. Pour une fois, il ravale ses sanglots et se contente de pester contre le monde.
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