« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Too many cooks [OS d'éclosion]

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Samaël Enodril
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MessageSujet: Too many cooks [OS d'éclosion]   Too many cooks [OS d'éclosion] EmptyLun 15 Déc 2014 - 21:24



Too many cooks


Eclosion de Smaug

Samaël Enodril



Pas une onde ne vient troubler son reflet dans l'eau. Même quand il frôle la surface du bout des doigts, rien ne semble pouvoir briser ce miroir aquatique. Pourtant il n'a pas envie de se confronter à ce qu'il voit. Ce n'est pas lui ; il refuse d'y croire. Ce teint blafarde, ces cernes atroces et ses yeux empli de tristesse et de mélancolie... Il ne veut pas admettre que c'est bien le Sam actuel que le monde réel connaît. Car perdu au milieu de l'océan, au milieu de la nuit, sous la lumière de la pleine lune, seul dans une barque, il est conscient qu'il se trouve en réalité dans un songe. A son réveil, il sera probablement en train de se blottir davantage contre son copain pour lui tenir chaud et réconfort. Mais pour l'instant, il est seul. Seul et las. Il essaye bien de se rendormir, mais il n'y arrive pas. Il salue pour une fois son imagination de se trouver dans un univers aussi réaliste alors qu'il est en train de dormir. Il ne sait pas trop comment son rêve à commencé, mais même le souvenir de ce qui s'est passé avant qu'il ne dorme semble étrangement bien lointain pour lui. C'est comme si cette mer l'empêchait de se rappeler, car plus il essaye de se remémorer, plus les images deviennent floues. Il finit cependant par admettre que, s'il dort bel et bien, alors il est forcément dans la chambre du Shimomura.

En parlant de lui, le voilà qui fait son entrée tout un coup en bondissant de l'intérieur d'un sac apparu à l'instant. Enfin, c'est pas vraiment lui, en réalité. C'est un lapin. Un lapin brun. Mais vous comprenez bien évidemment la référence, depuis le temps. Samaël ne sait pas s'il peut dire que c'est la représentation de son copain par son imaginaire, mais le fait est qu'il revient souvent dans ses rêves. D'ordinaire, le léporidé, aussitôt qu'il est là, vient réclamer des caresses que le dresseur ne peut lui refuser. Quand il vient, il arrive à apaiser l'Enodril. Alors quelques fois, il aime à croire qu'il s'agit véritablement de son lapinou à lui. Il ne comprendra en revanche jamais pourquoi on l'a affublé de ce surnom. Mais Natsume est mignon, et les lapins sont mignons. Donc Natsume est un lapin.
Mais cette fois-ci, le lagomorphe, même s'il remue son petit museau et qu'il scrute l'humain de ses yeux noisettes, il reste immobile, et semble même hésiter à se rapprocher. Sam l'invite d'un tapotement de la main, mais toujours aucun mouvement de la part de l'animal. Il se demande de plus en plus si cela est lié au fait que Natsume ne se sente réellement pas bien ces derniers temps. Au bout de quelques petites minutes, c'est au compétiteur de tendre doucement sa main pour cajoler la petite bête tremblante. Cette dernière, néanmoins, ne recule même pas. A l'instant même où son pelage effleure la paume de l'ourson, il saute sur le côté d'un geste vif et se retrouve à l'eau. Samaël écarquille les yeux avant de se pencher au rebord de son bateau, scrutant la remontée du lapin. Mais le lapin ne remonte pas.
Un ange passe. Pendant ce qui semble être une éternité, le jeune garçon reste penché à la surface de l'océan. Son regard, surpris par l'action brusque du rongeur, se ternit peu à peu, comme si le lapin représentait une lumière et qu'elle venait de partir d'un coup. Peut-être est-ce un peu ça, en vérité. Sa lumière à lui, c'est l'éleveur. Mais cette lumière s'est brutalement atténuée il y a quelques jours. Elle ne scintille plus comme avant. Sam veut que cette lumière continue de briller. Elle veut qu'elle s'illumine comme elle le faisait il n'y a même pas un mois. Cela lui rappelle qu'il faisait toujours jour, dans ses autres rêves. C'est une nuit calme qui règne pourtant ce soir-là.
'Calme', c'est ce qu'il croyait. Mais sans qu'il le veuille, une larme s'est échappée et fond dans la masse sombre et salée. Une larme qui ne tarde pas à créer une vague immense qui engloutit la barque, noyant son marin dans les profondeurs abyssales.

C'est donc en reprenant son souffle qu'il arrive à sortir de ce cauchemar et qu'il se réveille enfin. Pourtant, il sent encore avec étonnement une forte odeur d'eau de mer. Ce n'est qu'après avoir remis ses idées en place qu'il se rend compte de l'état dans lequel il est : trempé jusqu'aux os avec de l'eau salée, comme s'il avait vraiment été submergé par cette vague. Il n'arrive pas à comprendre pourquoi, jusqu'à ce qu'il entende des gloussements, qu'il reconnaît comme des moqueries, pour en avoir suffisamment entendu à son encontre à l'école. Il est bien revenu à la réalité, mais la confusion transparaît toujours sur son visage au moment où il regarde autour de lui et qu'il s'aperçoit qu'il s'est assoupi sur une table avec des ingrédients de cuisine posés sur le dessus et que l'endroit où il est ressemble à une salle de classe.

- Alors, Enodril, il est confortable comme tu l'aimes, ton plan de travail ?

Les ricanements doublent. Bonne ou mauvaise chose, c'est cette voix particulièrement énervante et sarcastique qui lui fait retrouver la mémoire. Ah, ouais. Le 'Royal Cooking'...
Aheum. Pour comprendre, il faut reprendre depuis le début. Depuis l'histoire du journal, Natsume ne se sent pas bien ; et ce n'est plus une nouveauté. Fréquemment le japonais est réveillé par d'atroces cauchemars qui troublent son sommeil et l'empêchent de dormir, allant même jusqu'à causer des crises d'asthme. Mais Sam est également réveillé la nuit à cause de ça et c'est aussitôt à lui de faire en sorte que l'éleveur retrouve son calme et sa sérénité. Alors il fait de son mieux pour le consoler, même si cela implique quelques fois de rester éveillé jusqu'à ce que l'autre se rendorme. Généralement, il laisse Natsume se blottir contre lui et le dresseur le prend dans ses bras et lui chante une berceuse en caressant ses cheveux avec douceur. Il lui est arrivé de lui préparer de la tisane, aussi. Il ignore quelle technique marche le mieux, mais il est prêt à n'importe quoi si c'est pour que le Shimomura retrouve la forme. Bien sûr, cela l'affecte également : les cernes sous ses yeux, son regard plus sombre et sa peau plus pâle qu'à l'accoutumé lui font ressembler à un zombie. Mais vous pensez bien qu'il s'en fiche, de son propre sommeil. Peu importe son état ; seul compte celui de Nat et le voir avec son moral actuel est pire que toutes les nuits blanches du monde, pour lui.
Il est alors allé demander conseil à sa mère, ne se trouvant pas doué dans le sujet. Elle lui a expliqué sagement qu'il ne pouvait faire rien de plus si ce n'est rester à ses côtés et laisser le temps faire le reste. Mais bien évidemment, cela ne suffit pas à Sam qui veut toujours en faire plus. Alors sous ses supplications, elle lui a proposé de préparer quelque chose à manger qui pourrait plaire à Natsume. Tout de suite, il a pensé à son dessert favori : le shortcake. Seul petit problème : Sam ne sait pas cuisiner, et sa génitrice est de plus en plus débordée ces temps-ci. Il a pensé à Katya, mais ayant eu vent de la maladie qui ronge progressivement Nova, la condamnant à une mort prochaine, il a préféré laisser la suédoise en dehors de tout ça pour qu'elle puisse profiter de sa petite-amie. Mais Lyra lui a montré une brochure sur un cours de cuisine gratuit baptisé 'Royal Cooking', situé à Baguin et dirigé par un grand chef cuisinier de renom. Cependant il ignorait jusqu'alors de qui il pouvait s'agir. Il a donc sauté sur l'occasion et n'a pas hésité à faire une pause au sujet de ses entraînements si cela pouvait aider Natsume d'une quelconque façon. Il tient réellement à faire des efforts, même si le résultat est minime, au final ; au moins, il aura essayé.
En arrivant au cours, cependant, il n'était pas seul. D'autres élèves avaient apparemment voulu s'initier à cet art, et plus particulièrement des jeunes filles de son âge. La salle était plutôt grande, avec chacun disposant d'une longue table où étaient disposés des aliments et autres ustensiles. Mais le professeur lui-même n'était pas arrivé et on leur avait dit de l'attendre. Alors au bout d'une attente qui lui semblait interminable, il s'était laissé tenter par la fatigue traîtresse et il avait fini par s'endormir.

Mais en tournant la tête vers le professeur en question, Sam voit rouge. Cela aurait pu sembler évident pour n'importe qui, mais jamais il n'aurait pensé que ça serait le même imbécile qui l'a enfermé chez lui qui allait lui donner des leçons de cuisine et qui venait par la même occasion de lui balancer de l'eau de mer à la tronche, seau encore en main. Comme il ne paye rien, il pourrait partir sans l'ombre d'un remord pour ne plus revoir cette face de bouc et cet horrible sourcil entortillé. Mais étant donné sa situation actuelle et la motivation qui l'a poussé à participer à un truc aussi stupide le force à rester malgré tout. Mais affronter de nouveau son regard lui donnerait presque envie de vomir. Même s'il estime avoir pris une sorte de revanche en lui blessant l'épaule, il demeure pour lui un être immonde qu'il aurait voulu ne jamais revoir. Sam n'a pas envie de croire que cet imbécile complet pourrait vraiment lui apprendre quoique ce soit d'utile, ou bien même être un véritable maître dans le domaine de la cuisine. Les rumeurs ne mentent pas, cependant ; il est extrêmement doué, et c'est ce qui le frustre le plus. L'envie de partir est toujours aussi forte, mais il se retient, conscient désormais que cela ne lui ferait que trop plaisir qu'il s'en aille. Alors juste pour l'emmerder, il est bien cap de rester, et même de se prêter à son jeu.

- C'est-à-dire que tes cours sont tellement ennuyeux...
- Pourquoi être venu, dans ce cas ? Si tu voulais un autographe, tu n'avais qu'à me le dire dès le début.

Et un petit sourire narquois pour la forme. Près de lui, Cheza surveille attentivement la scène, scrutant le coordinateur comme si elle cherchait à pénétrer son âme. La Bulbizarre ne sait pas quoi penser de ce blondinet, mais elle est prête à intervenir si elle sent la tension de son dresseur monter d'un coup. Depuis qu'elle est sortie de son œuf, elle ne quitte plus le nounours et dort même parfois avec lui. Faut dire qu'il est très difficile de craquer devant la femelle plante et poison et qu'il est bien incapable de lui refuser quelque chose. Il ignore cependant pourquoi elle a tenu à être hors de sa Poké Ball même pour un cours de cuisine, mais sa présence n'est jamais refusée par le compétiteur, de toute façon. Il est possible qu'il ait d'ailleurs besoin d'elle, s'il sent un moment donné que le champion le crispe trop. L'adolescent n'a pas envie de s'énerver contre lui, car il sait que cela ne fera que l'amuser.
Autour d'eux, les jeunes filles chuchotent, encourageant secrètement leur star et jetant des regards dédaigneux à celui qui ose le provoquer. Pour une fois, il n'a pas tort. Pourquoi être venu, alors ? Lui-même se demande encore s'il peut vraiment rester une minute de plus à supporter sa voix insupportable qui veut se donner de grands airs.

- Pour voir si t'es vraiment aussi doué qu'on le prétend.

Parce que je suis un crétin désespéré qui ferait n'importe quoi pour le bonheur de son petit-ami, même si cela implique de me ridiculiser avec des œufs et de la farine.
Yeux bleus contre dorés, le plus âgé pose sa bassine désormais vide et monte sur l'estrade au bout de la salle pour écrire son nom au tableau afin de se présenter. Si les quelques élèves présentes sont fascinées et boivent chacune des paroles du blondinet, cela ne fait que lever les yeux au ciel du nounours qui se demande encore combien de ses neurones l'amour a brûlé pour qu'il se soit décidé à participer à un truc aussi stupide. Distrait, voulant tout faire sauf écouter le français blablater sur ses prochaines séances photos pour les fans qui seraient intéressées, il regarde par la fenêtre, s'empêchant quand même de se rendormir, ne voulant pas se faire ridiculiser une nouvelle fois par son 'ennemi'. Ses paupières sont lourdes, mais l'eau qui colle à ses vêtements réussit à le garder éveillé au moins jusqu'à ce que l'autre débile commence enfin à parler de choses sérieuses. Mais c'est en réalité à ce moment-là qu'il a le plus de mal. Il écoute avec soin ce que l'autre raconte (avec un peu de difficulté et des grognements fortement dissimulés quand même), conscient que ce n'est pas en mettant sa rancœur en avant qu'il pourra progresser. Mais là, c'est plus sa rivalité avec le cuistot qui le trouble. Son sommeil lui joue encore des tours et ses paupières lourdes ont bien du mal rester en place, malgré tous les efforts du monde et l'humidité toujours présente sur lui. L'eau, ça réveille, mais la fatigue du dresseur est telle qu'elle se brouille quand il s'y attend le moins, alors qu'il a besoin d'être parfaitement concentré. La première pâtisserie à préparer est simple comme bonjour. Bawi, des cookies c'est simple à faire et en plus c'est pas long. Mais même ça, il a bien du mal. Ses yeux ne voient en effet pas bien les doses et il rajoute malheureusement trop de sel, en se trompant même sur la température du four. Il est au final le seul qui obtient des cookies trop salés et beaucoup trop cuits, ce qui attirent de nouveau rire de la part de ses camarades qui ne peuvent échapper à l'odeur de brûlé.

- Apparemment ce ne sont pas mes talents qui doivent être remis en question.

Les yeux de Legrand posés sur lui, Sam aimerait bien répliquer, mais il se contente d'un simple regard noir avant de recommencer. Mais cette fois-ci, à cause d'un aliment qu'il a oublié de rajouter, ses cookies se liquéfient dans le four et finissent par former une bouillie étrange. Il abandonne alors l'idée d'en faire, frustré, quand il se rend compte tout à coup que la troisième fournée est parfaitement réussie. Surpris, il ne se rappelle pourtant pas l'avoir faite. Ce n'est qu'en voyant Cheza avec un petit sourire timide, qu'il comprend aussitôt qu'elle a voulu l'aider, étant bien plus fraîche que lui et surtout plus douée. L'aide de la Bulbizarre lui arrache enfin un petit sourire attendri et il la caresse affectueusement pour la remercier. Mais il doit y arriver seul s'il veut prouver à Môsieur Sourcil-en-Vrille qu'il peut faire quelque chose de ses dix doigts lui aussi. Certes pour l'instant ce n'est pas brillant mais il n'abandonne pas et passe comme aux autres à l'activité suivante : des éclairs. Si le coordinateur qui dirige le cours avoue qu'il aime bien charrier son élève le plus maladroit, c'est aussi sur lui que son attention est le plus concentré. Il est très secrètement intrigué par un tel dévouement de la part du compétiteur alors qu'il le déteste allègrement et que sa dernière visite chez lui le lui a bien montré. Il se doute que quelque chose dans sa vie doit le motiver et Aloïs  aimerait bien savoir quoi ; car il est persuadé qu'il serait parti dans d'autres conditions.

Même les éclairs de l'Enodril font pâles figures à côté de ceux des autres, même des plus nulles. Sam n'est pas vraiment mauvais en cuisine. Mais l'inexpérience cumulée au manque de sommeil l'empêche de faire les choses correctement. Il aurait pu se faire remplacer par Golden, mais ce ne serait pas très malin de montrer son visage de Résistant comme ça. Alors il est obligé de faire avec ; et malgré la bonne volonté de Cheza à vouloir l'aider, il veut absolument pouvoir réussir tout seul. Il se rend néanmoins bien vite compte qu'il ne peut rien faire sans la Bulbizarre et la laisse donc apporter son soutien pour le reste des recettes qu'ils expérimentent, en soupirant. Encore une fois, il est pathétique, et cela ne l'agace que davantage. Quand sonne l'heure de la fin du cours, il range ses ustensiles et emporte Cheza avec lui avant de s'en aller le premier, déçu envers lui-même de ne pas avoir été à la hauteur, juste après avoir laissé son Gardevoir se balader dans l'établissement pour une raison que seul le Pokémon lui-même et son dresseur connaissaient. La présence d'Aloïs, il s'en fout. Pour une fois, il n'était pas en tort et a même été le plus intelligent sur ce coup-là.

Le soir venu, Samaël décide de revenir pendant la nuit jusqu'au bâtiment où avait eu lieu le cours de cuisine pour retenter un dernier gâteau et ne pas rester que sur des lamentables échecs, évitant ainsi de réveiller sa mère si jamais il le faisait chez lui. Il avait pu revenir grâce à la téléportation, ayant pour ça laissé Synkro en liberté pour qu'il repère les lieux, et apparemment aucun système d'alarme n'avait été mis en place. Il n'y avait rien à voler, après tout. Il allume les lumières et commence à s'installer. Pas question de laisser la fatigue ruiner son projet cette fois-ci. Il ne repartirait pas d'ici avant d'avoir réussi un shortcake parfait qu'il pourrait offrir à Natsume. Tant d'effort pour un putain de gâteau. C'est vraiment désespérant soupire le Golden en lui. Mais il refuse d'écouter cette voix et même sa moitié Résistante sait à quel point il est têtu.
Pour l'occasion, il a apporté la recette avec lui ainsi que les ingrédients fraîchement achetés. Ils sort donc le beurre, la farine, le sucre, les fraises et tout le reste sur la table pour recommencer une opération qu'il compte bien mener à son terme, même si cela doit lui prendre une nuit entière. Oui, il est con, et surtout amoureux, mais depuis le temps vous savez que ce n'est plus une nouveauté et il pourra affirmer lui-même à qui voudra l'entendre qu'il ne regrettera absolument rien s'il fait cette pâtisserie avec succès.
Il commence donc par se laver les mains et préchauffer le four pour ensuite beurrer le moule. Quelques fois, il prend de grandes inspirations et se donnent des claques aussi bien mentales que physiques pour rester éveillé et surtout s'appliquer dans sa tâche. Vient ensuite les mélanges de la farine, de la poudre pour la pâte et le sel. Pour l'instant, les doses sont les bonnes et il est relativement sur la défensive pour ne pas rater une seule proportion. Puis, vient le moment de battre les blancs d'œufs. Mais il n'arrive pas à trouver le batteur électrique.

- C'est ça qu'tu cherches ?

Il sursaute en entendant la voix d'Aloïs et se tourne vers lui, avant de constater qu'il a l'objet de ses convoitises dans la main. Pas de regard meurtrier, mais il n'ose pas s'avancer vers lui pour autant. Alors c'est à l'adulte de poser l'engin sur sa table avant de prendre une chaise et de s'asseoir pour contempler l'adolescent.

- Je savais que tu reviendrais ici.

Samaël ne répond pas. Après quelques secondes de silence, il s'empare du batteur, le branche, et l'allume pour s'en servir. Il ne sait pas pourquoi le coordinateur a tenu à revenir, mais il préfère l'ignorer. Il ne ferait que le déconcentrer, de toute façon, ou encore l'humilier, si l'envie lui en prend. S'il est revenu pour papoter avec lui, il peut s'en aller tout de suite, pense l'Enodril qui n'a vraiment pas envie de lui parler maintenant.

- Plus léger, ton mouvement ; tu dois obtenir des pics. Et surtout n'oublie pas de rajouter du sucre progressivement.

Malgré que ça soit un conseil qui s'avère probablement judicieux, l'adolescent se crispe. Il l'énerve, mais l'écoute néanmoins, ne pouvant quand même pas le contredire après ce qui s'est passé aujourd'hui.
Dans un autre bol, il bat également le reste de sucre, les jaunes et la vanille. Aloïs continue de lui donner des conseils, parfois en silence, avec des mouvements qu'il arrive à comprendre seul, et ne bronche à aucun moment. Il a bien compris qu'il ne servait à rien de s'opposer à lui dans ce domaine, malgré tout ce qu'il peut penser de lui. Le cuistot a un niveau bien supérieur au sien et c'est un fait que même lui, toute tête de mule qu'il est, ne peut nier. De toute façon, il n'a manifestement plus le choix. Au moins, manuellement, il fait tout, tout seul, et cela apaise son irritation puérilement amenée par la présence pas forcément désirée du blondinet. Par forcément désirée, mais pas forcément rejetée non plus, ceci dit. Cet espèce de gros connard l'a enfermé et maintenant il veut se donner de grands airs supérieurs pour se venger du coup de la dernière fois. Enfin, ça c'est du point de vue du dresseur, qui n'a toujours pas oublié sa colère, bien qu'il écoute désormais ce soir ce que l'autre a à dire. Il grince des dents pour ne pas faire de commentaire, et empêche même son côté plus sombre de se manifester pour cracher à la gueule de l'autre con. Mais il est bien trop fatigué pour oser se dresser contre lui et pense bien trop à Natsume pour être désagréable. Sa pâte enfin prête, il l'enfourne pour qu'elle cuise et s'occupe des fraises et de la chantilly en attendant.

Le silence s'installe alors et l'adulte ne dit plus rien, observant les gestes du cadet pour vérifier qu'il ne fait aucune erreur. Mais en soit, la recette est plutôt simple et il a passé le plus dur. Il ne pipe donc aucun mot et laisse le compétiteur tranquille, ce dernier devant quand même cuisiner et combattre son corps épuisé qui ne demande qu'à retourner dans son lit pour dormir. A cette pensée, il se fige tout à coup. Et si son copain se réveillait et qu'il faisait encore des cauchemars ? Et s'il avait une crise d'asthme ?... S'il a laissé Cheza pour veiller sur lui en son absence de ce soir, car il sait qu'elle est aussi déterminée que lui à remonter le moral de l'éleveur, mais il n'a pas pensé au fait que le Shimomura pourrait avoir besoin de lui quand même. Il lui a dit qu'il préférait dormir chez lui pour ce soir car il avait quelque chose d'important à faire, mais est-ce que le lapin ne se sentira pas abandonné ? Oui, on ne répétera jamais assez qu'il est stupide, mais c'est quelque chose qui a tendance à le stresser et à faire naître en lui comme une boule dans le ventre.
Constatant ce moment d'immobilisme de la part du plus jeune, Aloïs veut en profiter pour en savoir plus, désireux de savoir pourquoi faire ce gâteau est si important pour le garçon au point de retourner en pleine nuit au même endroit afin de terminer le travail.

- On ne fait pas la cuisine en plein milieu de la nuit alors qu'on est crevé sans une bonne raison. Même moi je ne ferais pas quelque chose d'aussi stupide si j'étais fatigué. Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Cela ne sert à rien, si tu n'es pas en forme. Tu n'aurais pas tenu, sans mon aide. Arrête de faire autant d'efforts pour des conneries inutiles, ça ne t'amèn-...
- La ferme.

Le ton est sec, étrangement calme, et assez clair pour interrompre le champion artistique. Le dresseur continue sa tâche, ne prêtant aucune attention au regard que lui lance l'autre. Celui-ci essaye de découvrir la raison qui pousserait Sam à faire une telle chose. Mais au bout de quelques secondes, quand il trouve enfin, cela lui paraît encore plus évident.

- Tu fais ça pour quelqu'un. C'est pour ta copine, hein ?

L'Enodril se crispe, et se fustige mentalement pour avoir laissé les rougeurs s'emparer de ses joues, malgré son visage livide. Un sourire en coin sur les lèvres du coordinateur permet d'affirmer qu'il a visé juste. Pourtant, l'ourson ne se défile pas, et lui tient tête sur ce point.

- Je n'ai pas de copine.

En disant ça, il n'a pas tort, ce qui étonne l'aîné qui croyait avoir raison. A moins que Natsume ne soit devenu Natasha entre-temps.
Sans lever les yeux vers lui, il continue de parler.

- Tu ne sais rien de ce que j'ai vécu ou de ce que je vis. Ne joue pas les gentils maintenant comme si ma vie t'intéressait vraiment. Je n'ai pas oublié ce que tu m'as fait subir.
- Hé ! C'est Alex qui a fait le plus gros du travail, j'te signale !
- Alex ?...

Aussitôt, le coordinateur se ravise et s'éclaircit la gorge, soudainement un peu mal à l'aise, comme s'il avait fait une gaffe quelconque. Sam fronce les sourcils. Il ne connaît pourtant aucun Alex.

- Aheum... O-oui, tu sais, le... Alexandre le Grand, l'empereur Byzinzin, là...
- Pourquoi tu me parle de ça ? T'es prof de cuisine, pas d'histoire, que je sache.
- M-m-mais cela ne m'empêche pas de te donner un peu de culture, vu qu'il reste encore quelques minutes à ton gâteau et que je t'avoue que je m'emmerde sévère.
- J't'ai pas obligé à venir. Si tu t'ennuies, va-t-en. Cela me fera des vacances.
- T'as cru que tu allais pouvoir terminer ton dessert sans moi ? Tu rêves, mon gars.

Sam grogne légèrement mais ne dit rien de plus, se contentant de terminer cette chantilly et de compter les minutes qui restent avant de pouvoir sortir le gâteau. Quand c'est enfin prêt, il le démoule, laisse refroidir et fait de son mieux pour garnir la crème et les fraises avant de s'occuper de la décoration. Encore une fois, le champion lui offre son aide, mais il préfère mourir plutôt que d'avouer que c'est plus joli grâce à lui.
Il soupire de soulagement quand il place la pâtisserie dans une boîte et rappelle son Pokémon psy pour qu'il le ramène dans sa chambre. Mais le nounours hésite. Doit-il le remercier tout de même ?... Il ne sait pas. Sa fierté en prendrait un sacré coup, mais pour Natsume, il est prêt à n'importe quoi ; même si cela implique de remercier quelqu'un qui nous a déjà pourri la vie par le passé. Mais alors qu'il est sur le point d'ouvrir la bouche, Aloïs fait un signe de la main pour montrer qu'il a compris le message et lui épargne donc cette peine. Au moins, c'est quelque chose qu'il apprécie de sa part.
Samaël prend la main de son Gardevoir et s'apprête à s'en aller. Mais au dernier moment, le cuisinier en herbe, soudainement penseur, termine enfin la conversation.

- Si tu fais tout ça, alors c'est que cette personne doit en valoir la peine. Mais pense-tu vraiment t'en occuper comme il faut ?

Evidemment ! aurait-il sorti d'ordinaire. Ce serait une évidence pour beaucoup, quand on sait l'amour qu'il porte à Natsume. Mais même s'ils ont tous deux tourné la page sur ce qui s'est passé, il y a un mois, il n'oubliera sans doute jamais la crise de jalousie de ce jour-là, ni la face hideuse de sa personnalité qu'il a montré à celui qu'il aime. Pire encore, il n'arrive même pas à chasser les cauchemars du Shimomura par sa seule présence alors qu'il suffit pour lui de se blottir contre le hérisson pour que tout s'envole d'un coup. Est-il vraiment un si bon petit-ami que ça, après tout ? Est-ce qu'il ne fait pas certaines choses de travers ? S'il n'arrive pas à faire en sorte que son copain dorme bien la nuit, est-ce qu'il lui est vraiment utile ? Il ne reviendra pas sur ces histoires de mérite, car il sait que Natsume n'aimerait pas qu'il pense ça de lui, mais ces temps-ci, il a de plus en plus l'impression que son corps blottit contre le sien ne fait que l'étouffer de chaleur au lieu de le réconforter. Que chacune de ses actions ne va faire qu'empirer le cas du japonais alors qu'il ne veut que lui remonter le moral. Même son dessert favori, qu'il a préparé spécialement pour lui quitte à passer une nuit blanche, était-ce une bonne idée ? Est-ce que cela va au moins marcher, même un tout petit peu ?...

Ses yeux couleur or s'abaissent, comme s'il cherchait désespérément une réponse dans le vide, ne sachant plus lui-même si ce qu'il a fait était justifié, et laisse Synkro le téléporter jusque dans sa chambre. Quand c'est chose faite, il prend la boîte de son dresseur pour la poser sur sa table de chevet et invite son dresseur à dormir. Mais celui-ci est comme bugué. Sa tête tourné vers le bas, il renifle déjà, alors que le rouge lui monte peu à peu aux yeux, l'humidité allant avec. Ses  larmes montent bien trop rapidement, et il n'a pas le temps de les sécher qu'elles roulent sur ses joues, achevant de le rendre ridicule. Paralysé et perdu dans sa réflexion dévalorisante à son encontre, ce n'est qu'après qu'il ose s'asseoir sur son lit, tel un automate. Mais son Gardevoir, au dernier moment, le tire pas le bras et l'empêche même de toucher le matelas qui l'attend pourtant dans un sommeil réparateur.
Surpris, il tourne vers son Pokémon un visage mêlant incompréhension et fatigue. Synkro le tourne alors doucement et lui montre ce qui est posé sur son lit et ce qu'il a bien failli écraser s'il ne l'avait pas retenu juste à temps. Sam cligne des yeux, intrigué. Un Oeuf de Pokémon. Pas de doute là-dessus. Le compétiteur s'approche de la forme ovale et la scrute, se demandant de plus en plus comment il a pu atterrir là, et surtout qui le lui a envoyé. Une lettre à son attention est heureusement attaché à l'Oeuf par un nœud et il s'empresse de la lire, trop curieux pour son bien.

« Cher Samaël,
Je ne t'ai jamais offert de cadeaux, que ce soit pour ton anniversaire ou pour Noël, car Dana' a toujours vérifié mon courrier. Mais j'ai quand même réussi à t'envoyer au moins cet Oeuf qui te fera, j'espère, quand même plaisir et te réchauffera autant le corps que le cœur. »


Il n'y a pas de signature ; rien qui puisse donner à Samaël le moindre indice sur l'identité de son expéditeur. Nul doute que l'Oeuf lui est bien destiné, mais il se demande quand même qui a bien pu le lui envoyer. Mais pas le temps pour lui d'y réfléchir, car une lumière blanche l'aveugle déjà tout de suite après sa lecture et il entend un adorable petit rugissement. Il sursaute quand il constate le Pokémon qui vient d'éclore : un Salamèche. Il reconnaîtrait en effet cette ce cri et cette queue enflammée entre milles. Face à cette vue pour le moins inattendue mais inespérée, il ne peut que sourire véritablement cette fois-ci, comme si la fatigué s'en était allé. L'adolescent prend la salamandre dans ses mains et le soulève un peu pour le contempler. Mais le bébé gigote et se détache des bras de l'humain pour s'accrocher au cou de ce dernier et s'y suspendre afin de se blottir contre lui. Attendri, l'Enodril câline le petit Pokémon et ferme les yeux, savourant cette douceur et cette chaleur qui l'entoure. Il ne sait pas s'il fait ce qu'il faut, mais une chose est sûr pour ce soir : il ne regrette plus rien.

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Too many cooks [OS d'éclosion]

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