Problèmes de compréhension
Évolution de Zakuro & Obtention de Ren
J'ai un caractère de merde. Je le sais. Pas besoin de le cacher ou de dédramatiser à coup de 'ouais mais ça arrive à tout le monde' ou 'c'est un défaut comme les autres' parce que ce n'est en aucun cas un secret et que je ne vais pas le nier. Ça serait particulièrement stupide et idiot, et Arceus sait qu'il y a assez de conneries en ce monde pour que l'on n'en rajoute pas en paroles supposées rassurantes qui ne sont en fait que des mensonges recouverts d'une belle dose d'hypocrisie et de guimauve insupportables. Je le sais, que je suis têtu, chiant et borné. Pas la peine de me faire la leçon ou quoi que ce soit, merci bien, en plus de ça ça a juste tendance à me foutre encore plus en rogne. Je veux bien admettre que j'ai souvent tort, même si ça serait cool qu'on me lâche la grappe de temps en temps vu que je ne suis pas un enfant de cinq ans qui a besoin qu'on lui rappelle qu'il faut se torcher l'arrière-train non plus, mais il ne faut pas commencer à me faire croire que je n'ai pas toutes les raisons du monde de m'énerver, là. Je devrais peut-être rester plus calme et me détendre, mais je m'en fous. Au bout d'un moment, je ne peux pas décemment rester là et accepter comme une sorte de soumis dégueulasse ces caprices de mon pokémon. Y'a des limites à la connerie, aussi.
Je peux accepter beaucoup de choses. C'est sûrement arrogant et prétentieux de ma part, au fond j'men fous en fait, mais je m'estime tolérant. Chacun ses opinions, ses goûts, ses merdes et yada yada, vous connaissez le topo. Au fond, peu importe ce que tout le monde pense des autres puisque les êtres humains se contrediront toujours entre eux ; c'est la nature, c'est tout. On peut être de droite, de gauche, préférer les gâteaux à la crème ou les gâteaux allégés en matières grasses, mais au final, ça ne va pas changer la face du monde alors autant ne pas s'y concentrer. On peut aimer le film débile avec Dany Boon sur le nord de la France, par exemple. Je peux l'accepter. Par contre, qu'on ne me demande pas d'aller même prononcer un mot positif sur ledit film, mais on diverge trop. Vous voyez le principe ? Bah c'est aussi simple que ça. Pas besoin de se prendre la tête avec des anneries, chacun sa vie et basta.
Sauf que, quand ledit sujet me concerne indirectement et implique que je change ce en quoi je crois, c'est non.
Je ne crois pas en grand chose. Honnêtement, que ce soit en la nature humaine, en ceux qui mettent des fruits sur leurs pizzas salées (sérieusement ?) ou en la religion... Tout ça, j'men tape profondément. De une, c'est plus simple comme ça, et de deux, ça évite tellement de problèmes, vous n'avez pas idée ! Oui oui je sais je me répète, mais c'est histoire de bien mettre l'emphase. Toutefois, il y a quelques éléments qui me sont chers, comme le fait que le thé doit être fait dans une bouilloire et non dans un micro-ondes ou que les grasses matinées sont des pertes de temps phénoménales. Le pacifisme fait partie de ces points.
N'allez pas vous méprendre, je ne suis pas un imbécile non plus ; quand on me frappe, je frappe en retour. J'ai déjà assez supporté de racailles et autres connards de service pour avoir un peu d'expérience en la matière. Quand on m'insulte, je réplique. Néanmoins, si je peux éviter d'avoir à en arriver à des moyens aussi ridicules et primaires, ça m'arrange. J'y peux rien, mais c'est contre ma nature de frapper. Stupide, hein, vu que l'instinct premier de l'être humain est avant tout la survie, souvent au dépit de celle des autres d'ailleurs, mais c'est comme ça. J'aime pas blesser les autres. Je le fais trop souvent en ouvrant ma grande gueule pour dire des conneries, alors pas besoin d'en rajouter avec des bêtises. Mais ça, c'est non. Hors de question.
Ce ne serait pas un problème si Zakuro n'était pas un putain d'obsédé du combat.
Comme je viens de le dire, je l'accepte. Après tout, Kae, Nagi, Yoshiko et Hayato le sont également. C'est leur choix que d'aimer se mettre sur la gueule, même si la raison et le principe m'échappent tout autant que les chiffres gagnants du loto. Le seul truc qui me dérange, c'est qu'ils se blessent en faisant de pareilles conneries. Enfin, jamais sérieusement mais... J'aime pas. Si jamais ils se faisaient du mal par accident, je... Bref. Là n'est pas le sujet.
Zakuro est, et ce depuis son arrivée, le solitaire de l'équipe. Si Kae, Nagi, Yamato et Vanitas le sont aussi, le Ningale est complètement asocial. Il fait ce qu'il veut après tout, je ne vais pas le forcer à fausser de l'amusement dans des interactions sociales qui ne le satisferaient pas, mais c'est un peu... L'ovni du groupe, si on veut. Il a plein de bons côtés, mais j'ai du mal à me rapprocher de lui. Parfois, il vient se poser sur ma tête et sur mes épaules sans avertissement, et je suppose que c'est sa façon à lui de demander de l'affection. Je connais et je comprends ça, alors au final, ça me fait plus plaisir qu'autre chose. Néanmoins, aujourd'hui, il m'énerve. IlS m'énerveNT en fait, mais ça ça ne concerne pas ce jour-ci.
Qui ça ? Oh, juste Hayato et lui. Ces deux parfaits imbécile sont rivaux ; ne posez pas de questions, je ne sais pas pourquoi non plus. Du jour au lendemain, ils ont juste décidé de se mettre sur la tronche et... Ouais, voilà, c'est tout. Le problème, c'est que à l'inverse de Yamato et Takashi qui s'évitent mais peuvent parfois être les meilleurs amis du monde, ces deux-là viennent volontairement se provoquer l'un l'autre pour chercher un combat. C'est ridicule, puéril et surtout stupide. Enfin, ces temps-ci, le plus agité est Zakuro. C'est surprenant, d'ailleurs ; d'habitude, Hayato est le plus actif et énergique.
Et, au final, qu'est-ce qui m'énerve autant ? Oh, disons que...
« Tu peux faire la gueule comme tu veux, mais il est hors de question que j'accepte que tu fasses ça. Ce n'est pas parce qu'un Zigzaton t'as regardé de travers que tu peux te permettre de l'attaquer, putain de merde ! »… Ouais, ça. Je croyais que cette sortie dans la jungle d'Anula se passerait normalement et bien malgré la rencontre bizarre de ce matin avec le médecin en imper', mais visiblement, je n'ai jamais ce que je veux. Je ne devrais plus être surpris à la force, mais bon. Bref. Il ne devait pas être plus de deux heures, et vu que les autres se reposaient dans leurs balls respectives, j'avais laissé Zakuro de sortie. Sauf que voilà, avec sa fierté débile qu'il aurait bien fait d'abandonner de temps en temps parce que ça ne lui ramenait que des emmerdes, il accumulait les mauvaises rencontres. Déjà un autre membre de son espèce tout à l'heure, et maintenant ça... Nan, au bout d'un moment, je dis merde. Hors de question de le laisser agir comme ça plus longtemps.
Oh, il me foudroie du regard. Pour ça, il est doué. J'ai peur de beaucoup de choses, trop même puisque même mes proches m'effraient parfois, ou du moins j'ai peur de susciter leur colère parce que j'ai toujours l'impression pourtant fausse d'y discerner du dégoût et de la haine qui ne sont pourtant que des inventions amenées par mes insécurités, mais le regard noir de Zakuro ne me fait même pas sourciller. Il chercher à m'intimider en émettant des sifflements perçants et en faisant ainsi claquer ses mandibules, je le sais. Tout dans sa démarche pue l’agressivité. Il pourrait me blesser voir même me tuer, je le sais (quiconque sous-estimant les pouvoirs de Sécrétion était un idiot par ailleurs), mais je crois que je n'ai jamais été aussi peu impressionné. Il est énervé que je l'ai stoppé dans sa colère combative, mais je m'en fous. Son arrogance et sa fierté, il peut se les rouler en boule et se les enfoncer là où je pense. Merde à la fin !
Ses sifflements prennent un tournant plus aigu. Je sais ce que ça veut dire, ça, et... Ouais, je m'en fous encore et toujours. C'est fou ce que ses caprices ne m'atteignent plus, au bout d'un moment. Ou alors je suis juste blasé. Qui sait, et honnêtement, qui s'en fiche ?
« Rien à foutre. Va falloir que tu commences à comprendre que chercher à te battre aussi souvent, c'est ridicule. Tu fais quoi, un concours d'egos dans la vraie vie ? T'as autant de problèmes de fierté que ça ? Que tu aimes combattre, soit. Mais ne va pas me demander de cautionner ce genre d'anneries. »Je reçois comme première réponse une sorte de grognement bizarre. Puis, il dessina dans la terre avec l'une de ses griffes un... Un cœur, oui. Avec Zak, ça n'a rien de niais, ça même veut dire tout autre chose.
« Aime ça si tu veux. Je refuse de te faire un grand sourire et de prétendre que j'apprécie ce genre d'effusions de violence inutiles, d'autant plus que moi, ce que je vois, ce sont les blessures que tu me rapportes. Le Zigzaton de tout à l'heure... Comment t'aurais fait, si il t'avait mordu et arraché quelque chose en mettant juste assez de force ? La violence ne résout rien, mais surtout, elle n'apporte rien. Je ne peux pas accepter que tu sois aussi agressif, Zak. »Il me considère avec colère. Peu importe, maintenant. Il peut protester tant qu'il le peut, mais c'est quelque chose sur lequel je ne reculerai jamais, ou du moins je prie pour ne jamais avoir à le faire. Je crois que si je me laissais aller à une pareille idiotie, je me détesterais. J'ai déjà pas mal de raisons de le faire maintenant, alors n'en rajoutons pas une couche.
« Si tu souhaites partir parce que mon avis ne te plaît pas, vas-y. Mais je refuse de cautionner ta fierté stupide. Je n'ai jamais forcé quiconque à rester, et au fond, je suis habitué à ce que les gens partent. Tu ne serais pas le premier, alors ne laisse pas ta pitié te commander. »Je n'ai pas vraiment le temps de comprendre quoi que ce soit, après. Quelque chose saisit ma jambe, et j'ai tout juste le temps d'entrevoir un fil solide et épais collé contre mon genou avant qu'il ne soit vivement tiré que je tombe à la renverse, dos au sol. Ma tête percute la terre avec rudesse et un geignement un peu trop aigu s'échappe de ma gorge. Avant que je n'aipu faire quoi que ce soit, un poids monte sur mes jambes puis s'arrête au haut de mon torse. Reconnaissant cette masse de par son volume qui se presse contre moi, je sais déjà en ouvrant les yeux qu'il s'agit de Zak. Ses yeux me fixent avec insistance, et pour une fois, sa colère m'étonne. Je n'arrive pas à me relever, et putain pourtant il le faudrait, mais je n'ai pas peur. Je sais qu'il ne me fera jamais de mal. Je ne sais pas trop pourquoi je suis aussi sûr de moi alors que c'est sûrement une pensée naïve et niaise au possible, mais mon instinct, que je ne suis jamais parce que ce n'est pas quelque chose de cohérent et terre à terre, me dit cette fois de ne pas bouger, que tout va bien.
« Zak... ? »Pourquoi est-ce que ma voix a-t-elle pris cette tonalité plus... Oui, même si ça m'arrache la langue de le dire, douce ? Le Ningale lui-même est plus calme, en fait. Il est toujours en colère, mais je trouve dans ses yeux verdâtres une lueur différente, comme si il était plus agacé que vraiment furieux. Au fond, ça me rassure, mais... Je ne sais pas. C'est lorsqu'il se blottit en dessous de ma tête que je ne comprends vraiment plus rien, puisqu'il est carrément... Disons qu'il n'a jamais été aussi affectueux. Il a même l'air de ne pas trop savoir ce qu'il fait, vu sa maladresse, mais encore une fois, je le comprends tellement. J'hésite à bouger, me disant qu'il ne le souhaite peut-être pas, et j’attends.
Au bout de quelques secondes, il se recule légèrement et ferme les yeux. Une vive lumière blanche le recouvre alors et m'éblouit, et vu que je suis à quelques centimètres de lui, je peine à saisir ce qu'il se passe. Serait-ce possible que... ?
Peu à peu, la lumière se fait plus douce et supportable. Je vois apparaître de ce qui est apparemment devenu une sorte de cocon deux ailes translucides aux extrémités rougeâtres, visiblement faites pour la vitesse. Une tête émerge, mais ce n'est pas celle d'un Ningale, non. C'est celle d'un Ninjask.
L'insecte s'élève légèrement en l'air. Je me relève en titubant et en tanguant, ébahi. Ce qui attire ensuite mon attention, c'est l'ombre brunâtre et obscure qui se dessine lentement derrière Zakuro. Néanmoins, un sifflement du Ninjask en question et voilà que je le scrute en tous points, cherchant dans sa nouvelle apparence une réponse quelconque qu'il paraît penser vouloir me donner. Je ne sais pas. Je ne comprends toujours pas, d'ailleurs. Que veut-il me faire comprendre ? Suis-je si idiot que je ne peux pas saisir un message direct de mon propre pokémon et ami ?
J'avais toujours été fasciné par le mystère de l'évolution des Ningales, mais je dois dire que témoigner de la 'naissance', si je puis m'exprimer ainsi, d'un Munja est tout bonnement incroyable. En fait, je ne saisis probablement pas tout ce qui se passe tant l'incrédulité est forte. Mes yeux s'écarquillent et ma bouche refuse de faire autre chose que de rester à moitié ouverte. L'ombre qui s'était formée derrière Zakuro est vraiment un Munja. Son double, si on veut, une sorte de jumeau. Les deux côtés d'une même pièce sont devant moi en cet instant, et pourtant je ne perçois toujours pas ce qu'ils veulent me faire comprendre. Ou est-ce 'il', au final ? Ne sont-ils qu'un seul individus, ou deux pokémon entièrement séparés ?
C'est lorsque je sens le Munja se glisser juste derrière moi que je sursaute. Il colle ses ailes à mon dos avec douceur et se pose ainsi, comme une sorte...
…
« Comme un bouclier... »Je suis lent à la détente, c'est vrai. Je ne vais pas prétendre le contraire. Ému, je sens mes yeux s'humidifier alors je comprends enfin ce que cherchait ainsi désespérément Zakuro ces derniers temps en combattant aussi intensément ; ce n'était pas juste à cause de son amour pour les combats ou une lubie, mais bel et bien pour s'entraîner. S'entraîner afin de pouvoir donner naissance à l'autre partie de lui-même, une qui pourrait...
Bon sang, pourquoi ne me l'a-t-il pas dit plus tôt, cet imbécile ? Pourquoi faire tout ça en secret ?
Mais pourtant, je comprends. Je vois pourquoi il ne m'a rien dit. J'aurais fait la même chose, après tout. C'est stupide, mais, au fond... Peut-être que je lui ressemble plus que j'aurais aimé le croire. Lui aussi, il ne sait pas comment faire pour être pleinement honnête sur ce genre de choses. Lui aussi, il bloque. Lui aussi, il peine à trouver des explications. Alors il agit. Au lieu de me dire qu'il veut pouvoir me protéger, il le fait sans rien me dire, parce qu'il ne sait pas comment me le faire comprendre autrement qu'en me mettant devant le fait accompli.
« Zak, putain... »J'essuie rageusement quelques larmes traîtresses qui se sont échappés de mes yeux. Putain de sensibilité de merde à la con. Oui je suis vulgaire mais là franchement, rien à foutre. Pas que je m'en fiche le reste du temps en fait, mais peu importe.
Le Ninjask avance à côté de moi, et dans un coup de tête, m'invite à continuer de marcher. Comme d'ordinaire.
Je crois que sur le coup, j'ai souri.