« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Chasser les ombres [OS]

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Clive G. Donovan
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Clive G. Donovan
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MessageSujet: Chasser les ombres [OS]   Chasser les ombres [OS] EmptyMer 4 Fév 2015 - 1:28



Chasser les ombres

Évolution d'Esper

Où est la ligne, au fond ?
Est-elle au premier cri ? Aux derniers hurlements ? Se dévoile-t-elle devant les éclaboussures de sang ? Faut-il dépasser une certaine limite fixe ou mobile, variant au gré du temps et des moments ? Est-ce aussi impossible de connaître l'existence de cette ligne que de trouver sa position exacte ? Il a beau chercher les réponses et tenter sans cesse de décortiquer les amorces de résultats qu'il trouve, rien ne lui vient à l'esprit. Clive soupire. Tandis qu'il lève la main et donne ainsi le signal à ses subordonnés, le groupe d'assassins afflue en massa vers la maison et déjà, il entend un bruit de verre se casser. A quoi cela sert-il de se poser pareilles interrogations, au final ? Ne le fait-il pas toujours ?
A côté de lui, Ezekiel grogne doucement, la queue battant l'air, assis mais pas pour autant moins alerte, prêt à sauter à n'importe quel moment sur quiconque s'approcherait de son dresseur, ses crocs aiguisés promettant des moments douloureux et sûrement fatals. Et juste derrière eux, Seraphim et Castiel attendent patiemment. Étranges de constater que ces deux figures féeriques dont les espèces sont réputées pour être bienveillantes et douces soient ainsi mêlées à des actes aussi barbes et profondément humains dans leur cruauté, mais jamais l'apparence n'a fait l'esprit. Si le Gardevoir est là, c'est pour empêcher toute fuite par téléportation. Quant à au Farfaduvet, le plus gentil et le plus adorable à première vue, ce sont ses spores qui sont utiles ; peut-on fuir lorsqu'on est paralysé de la tête au pied, après tout ? Que chacun de nos muscles hurle mais ne peut se défaire des lois de la nature ?
Clive saisit toute l'ironie de la situation, mais ça ne veut pas dire qu'il puisse changer quoi que ce soit. Il peut bien tenter de comprendre, mais cela serait-il vraiment utile ? Des années qu'il persiste dans cette voie et qu'il croit encore naïvement qu'à force de persévérance, il arrivera à quelque chose. Il marche dans un mur depuis des années après tout, et ce n'est pas maintenant qu'il s'en rend compte, bien au contraire, mais dès son premier meurtre. Enfin, 'exécution', car c'est le terme officiel, mais la réalité des faits reste la même. Il n'a pas l'hypocrisie de le nier, ou du moins il n'est pas encore tombé si bas. Ce n'est peut-être qu'une question de temps, maintenant qu'il y pense.

Le calme de la nuit est troublé par quelques cris, mais ils sont vites tus. Il expire alors profondément et s'avance d'un pas calme et maîtrisé, dernier à entrer dans cette auberge qui était pourtant encore loin de toutes suspicions il y a trois jours. Un établissement comme un autre ; il ne se surprend pas à penser que si Kagami et lui ne travaillaient pas pour le régime, une chose pareille aurait pu leur arriver. Il ne faut qu'un ordre après tout pour ruiner des vies, que ce soit une ou des centaines. Une simple petite délation, et tout va vite, si vite... La porte a été arrachée, alors tandis qu'Ezekiel lui ouvre le pas, il n'a même pas à faire l'effort de l'ouvrir.
Le Démolosse est par ailleurs plus rapide que lui ; il bondit et intercepte en quelques secondes à peine un homme qui s'apprêtait à attraper Clive par derrière et lui tirer dessus. Tout va toujours si vite. Les crocs du Démolosse se plantent dans son épaule droite et s'embrasent : un cri étranglé déchire le silence déjà perturbé par les grognements et les bruits de combat qui résonnent jusqu'à ici. Un nuage de poudre jaunâtre vint se déposer sur lui, et le chien des ténèbres retire alors ses dents de sa proie. Sans un mot, l'officier ordonne à un des soldats présents de l'embarquer.
Les autres sont trop occupés à combattre. Trouver une planque de résistants est une chose, mais la défaire complètement et en embarquer le plus possible... ? C'est une toute autre tâche. Et dans un espace aussi étroit, c'est à en crever de difficulté. D'autant plus que les fenêtres permettent de s'échapper à dos d'oiseau assez vite, même si de nombres soldats sont placés eux-même sur des volatiles à l'extérieur. Mais de toute façon, l'opération est plus un coup de filet qu'autre chose, et ce n'est de loin pas une planque capitale. Les ordres qu'il a reçu sont d'en embarquer le plus possible, et de tuer ce qui ne peuvent être ramenés. Lui, il les a retranscrit différemment : ramenez-les vivants en priorité. La nuance est très faible, mais tout de même importante à ses yeux.

Pour la plupart, ils sont déjà montés en haut. Les bruits de coup de feu s'enchaînent, et les vitres semblent se casser les unes après les autres. Clive soupire sous le masque blanc de Nero, calme et imperturbable malgré les sons horrifiants qui arrivent à ses oreilles, bien trop habitué à la violence et à de pareilles situations pour ressentir quoi que soit d'autre que de la lassitude, maintenant. Il se demande si il ne devrait pas réagir, si cette ligne qu'il cherche si désespérément à définir ne se trouve pas là, quelque part, dans son être de nature pacifiste qui hurle à chaque fois qu'il témoigne et se fait acteur de tout cela, mais il n'a le droit qu'au silence comme réponse.
Deux soldats l'accompagnent, et il les reconnaît sans mal : il les a formé, ces deux-là. Il les a vu progresser et s'améliorer au cours du temps, a découvert chacune de leurs failles pour qu'ils se perfectionnent, et ils font partie de ces subordonnés pour lesquels Clive ne peut pas s'empêcher d'avoir l'envie d'aider, même si ils exécutent, sous ses ordres, des actes ignobles. Mais au fond, il sait qu'il est le plus horrible d'entre eux, et il les envie un peu. Enfin, lui même savait à quel point c'était hypocrite : quand on lui avait proposé sa place, il n'avait pas refusé, loin de là, ayant conscience des avantages que cela pourrait lui amener. Avait-il donc vendu son âme pour des profits matériels... ? Il préférait ne pas y penser, mais à chaque fois qu'il revoyait le sujet dans son esprit, cette seule question venait le hanter et la réponse, même si il se le niait, il la connaissait déjà, dans toute sa cruauté amère. Mais peu importe, de toute façon. Et ce n'est pas de se demander si son père ne le renierait pas et ne chercherait pas à le tuer lui-même si il avait été vivant pour savoir ce qu'il faisait, car il est au courant que oui. Toutes ces questions ne disparaissent jamais pourtant, formant un brouillard opaque de doute et d'incertitude, arrivant même à s'introduire dans ses décisions et paroles.

La salle est vide. Les chaises renversées, les tables tombées. Un soldat finit d'emmener ceux qui ont été attrapés, et vu les sons qu'il entend, tout se déroule au deuxième étage. Les escaliers sont vides au moins, et tandis qu'un de ceux qui l'accompagnent passe devant. Ezekiel n'aime pas rester éloigné, mais il se rend compte qu'il serait plus une gêne qu'autre chose par ici, et rejoint donc Castiel et Seraphim à l'extérieur, non sans jeter un regard d'avertissement à ceux qui accompagnent Clive, signe clair qu'il n'accepterait pas qu'ils reviennent sans l'officier.
Un coup de feu. Le crâne du soldat devant lui vient d'être traversé par une balle, et tandis que son sang recouvre les murs de la fin du couloir et qu'il glisse lentement le long du mur comme une marionnette à qui on aurait retiré ses fils, Clive recule brusquement. Il calme sa respiration qui s'est brièvement accéllérée, et fait taire comme il le peut cette partie de lui qui regrette déjà la mort de cet homme que, si il ne l'avait pas non plus connu personnellement, était tout de même mort par sa faute. Mais quelle importance à venir faire le deuil maintenant ? La mission avant tout, comme d'habitude.
Collé contre le mur, il écoute attentivement, puis un son assez brusque de coup arriva à ses oreilles. Il fronça les sourcils, confus, et des bruits de pas se rapprochèrent. Il prit alors sa dague dans sa main, accroupi, prêt à réagir dès qu'il verrait quelqu'un dans son champ de vision. Puis, un son : deux paires de mains entrant en collision cinq fois, selon un rythme très précis connu seulement de deux personnes. Clive poussa un soupir rassuré, et fit signe au soldat restant derrière lui que le chemin était sécurisé.

Sincèrement, si la discrétion est de mise, il aurait fallu que Clive apprenne à Mikael à ne pas faire autant de bruit : l'idée du signal leur permettait de ne pas révéler leur emplacement, mais question bruit au final, hein... Bref. Azazel, qui était rentré avec les autres tout à l'heure, leur fit signe de s'avancer. Un couloir, sept pièces dont trois qui laissaient sortir des bruits assez intenses. Inutile de s'agglutiner, donc : il fit signe à Azazel d'accompagner le soldat restant et décida de se diriger vers les pièces du fond. La première était vide, d'autant plus que la fenêtre était éclatée, signe que quiconque était là auparavant était sorti. Soupirant, il se rendit compte que les lieux avaient déjà été en grande majorité vidés, vu que les soldats commençaient à sortir avec des prisonniers, ou alors qu'il en retrouvait d'autres assommés, voir grièvement blessés. Toutefois, tandis que peu à peu l'étage était vidé, il entendit un son et, sans trop chercher, s'en approcha, dague en main. Trois pas à l'intérieur d'une pièce qui semblait être une vaste chambre, mais toujours rien. Sauf le lit à baldaquin, brisé, et la tâche de sang encore frais qui couvre les draps.
Des années d'appartenance au Régime lui ont donné une expérience qui lui a à de nombreuses reprises sauvé la vie, et c'est lorsqu'il remarque que l'ombre trop étendue sur le sol qu'il fait un pas en avant et pare au dernier moment une lame qui passe à deux centimètres de le blesser fatalement. Les deux dagues se rencontrent, et le métal crisse quelques instants, juste assez pour permettre à Clive de repousser son attaquant par un coup de pied.

Enfin concentré sur autre chose que sa survie immédiate, ou du moins pendant quelques très brefs instants, il peut relever le regard pour mieux distinguer qui exactement a tenté de s'en prendre en lui. Sous son masque, ses sourcils se froncent et l'étonnement s'empare de lui durant l'espace d'une seconde : il n'y a pas de toute, il le connaît. Il l'avait cherché personnellement pendant quelques mois après tout, et faisait partie de ces résistants qu'il avait traqué, sans résultats.
Noctis.
Sachant plus que quiconque à quel point il serait dangereux de rester immobile dans cette situation, il n'hésite pas un seul instant à venir l'attaquer au corps à corps, puis qu’avec cette distance, difficile pour l'autre de sortir un de ses flingues si ses mains sont occupées à le parer. Les coups pleuvent, mais ils sont étrangement au même niveau. Noctis est plus vif et puissant que lui, mais Clive a l'avantage de l'endurance et de la dextérité avec son arme. Plusieurs fois, il esquive de justesse des coups qui auraient pu mettre fin à son existence, et plus le combat continue, plus il se rend compte qu'il est en train de perdre. Il ne sait pas ce qui les différencie, mais il le sent. Ils passent entre les meubles, les chaises volent, et ils profitent du moindre instant pour se frapper l'un l'autre. Un coup de pied envoie Noctis en arrière, mais il a si vite fait de se rattraper et de saisir une de ses jambes pour le faire tomber au sol qu'il n'a pas le temps d'esquiver. Son réflexe est de profiter de l'ouverture vers son plexus avec son poing, mais son poignet est rattrapé et en quelques instants, il est fini. Définitivement bloqué.

Il se débat comme il le peut, et étant donné que leur force est à peu près semblable, ils n'arrivent pas à trouver de véritable gagnant. Mais la dague de Noctis passe à quelques centimètres de sa joue droite, érafle son masque, et sans que Clive ne s'en soit rendu compte, son visage finit à découvert.
Noctis s'arrête alors, comme paralysé. Les yeux de l'officier se posent sur le casque noir de son opposant, mais ne pouvant pas voir son visage, il ne peut pas deviner ce qui se cache sous cette carapace opaque et sombre. Néanmoins, sa curiosité ne dépasse pas son envie de survivre et il profite de ce moment de faiblesse de la part de Noctis pour le dégager assez violemment, non sans éprouver une certaine satisfaction au fait de l'avoir entendu lâcher un grognement de douleur ; passer à côté de la mort, ça allait bien cinq minutes, hein, mais pas plus. Très vite, il remet en place son masque, pestant contre ce coup de malchance qui avait révélé son visage à cet ennemi. Maintenant, il n'avait plus d'autre le choix que de l'arrêter, quel qu'en soit le moyen utilisé. Ou de le tuer, à défaut de mieux.

Mais Noctis ne revient pas à la charge. Il semble l'observer, sans le moindre mot, et ils marchent alors en cercle, se dévisageant mutuellement sans pour autant agir. La tension est telle que Clive a l'impression que respirer est devenu plus difficile, mais il sait aussi qu'il ne comprend pas exactement ce qui est en train de se passer. Il lui manque des éléments qu'il est peu à peu en train de chercher à reformer, comme si il synthétisait lui-même les pièces du puzzle qui lui manquent. Clive déteste ne pas avoir la réponse, et ce depuis qu'il est tout petit : c'est la chose qui le frustre le plus, sans aucun doute. Et ne pas savoir qui se cache derrière ce masque alors que l'individu en question paraissait, d'après sa réaction, avoir une idée de son identité, ne faisait que le pousser davantage à vouloir savoir. Son comportement ne colle pas avec ce qu'il sait de lui : d'après ce qu'il avait lu, il n'était pas du genre à rechigner lorsqu'il fallait appuyer sur la détente, et il se rend compte, même si c'est avec une certaine amertume et terreur tout à la fois, qu'il n'aurait suffit à l'autre que de quelques secondes pour le descendre, et cela encore maintenant. Il devrait agir d'ailleurs, profiter de cet immobilisme de son adversaire pour l'achever, mais quelque chose lui dit que ce n'est pas une bonne idée. Il ne sait pas exactement quoi, et cela le frustre abominablement.

Lui déteste l'instinct. Pour un assassin, cela peut paraître suicidaire voir carrément illogique, mais Clive fonctionne, comme toute personne avec un esprit cartésien tel que le sien, selon les preuves et les faits, et non pas en fonction de ses sentiments, ce qui l'amène parfois d'ailleurs à ne pas savoir comment les gérer. Mais là, cet instant d'immobilisme, il est complètement contraire à sa façon d'être, à ce qui le caractérise, et il le sait alors même qu'il persiste encore dans cette voie. C'est de là que vient toute sa frustration.
De justesse, il esquive un coup en provenance de Noctis qui, profitant de son bref moment d'inattention, n'avait pas hésité un seul instant à s'attaquer à lui. Toutefois, alors qu'il était occupé à sauver sa peau, il ne s'était pas rendu compte que la main gauche du résistant tenait fermement une poké ball, et que en quelques secondes à peine, il avait sauté par la fenêtre. Surpris, il s'approcha du rebords, les yeux grands écarquillés, avant de voir Noctis remonter en piqué sur le dos d'un Corboss à l'air robuste.
Un vrai fou furieux, je confirme.
Les soldats postés sur des oiseaux semblent vouloir l'arrêter, mais les ombres noires, néfastes, rapides et dévastatrice qui émanent du rapace de l'ombre repoussent quiconque tente naïvement de s'approcher : la force de ces Vibroscurs répétés parvient même à donner au Corboss un gain de vitesse suffisamment important pour qu'il n'ait aucun mal à distancer ses poursuivants. De là où il est, Clive ne peut rien faire. Ou du moins, c'est qu'il pense à premier lieu : quasiment immédiatement, il saisit une des sphères bicolores à sa ceinture. Si il se dépêchait, Zachiariah aurait peut-être une chance de le rattraper... Mais il fallait tenter le coup, même si c'était immensément risqué. Pourtant, une simple erreur, si bête ; sa main glisse, et du coup, c'est Esper le Furaiglon qui se montre.

Le petit, incapable de voler, ne pourra très certainement pas rejoindre le Corboss, et encore moins porter son dresseur. La déception de l'officier est visible sur son visage, mais le Furaiglon est malin, et lit vite entre les lignes. Tandis que Clive soupire, presque déçu et qu'il s'apprête à le rappeler, une lumière vive et brillante entoure le jeune oiseau qui, en quelques secondes à peine, prend la forme d'un Guériaigle. Clive ne comprend pas tout de suite, mais lorsque l'oiseau nouvellement évolué émet un cri rauque, il n'y a pas de toute à avoir. L'espace d'un instant, il hésite puis il soupire, vaincu. Pour une fois, il doit avouer que l'adrénaline lui aura fait oublier sa raison.

« On va vraiment devoir parler de ton timing, un jour. »

Tant pis pour la sécurité et la prévention : monter sur le dos d'un oiseau sans selle et sans rien pour s'y accrocher demande une maîtrise totale, mais pour l'instant, ce n'est pas ce à quoi Clive porte importance. Il pourrait encore demander de l'aide à Zachariah, mais trop tard, son choix est porté. Esper prend quelques secondes à peine et s'élance alors, toutes ailes déployées. Le faire voler maintenant alors qu'il vient d'évoluer et n'a donc pas le plein contrôle sur ses muscles tient de la débilité absolue, de la folie même, mais Clive n'a étrangement pas peur. De toute façon, il sait que Castiel les rattrapera si ils tombent, étant donné que le Gardevoir se tient toujours en bas, à l'extérieur de l'auberge. Le hérisson se demande d'ailleurs durant l'espace d'un instant pourquoi il ne l'a pas arrêté : il aurait pu pourtant, connaissant l'attaque Tonnerre, mais pas l'ombre d'un craquement sinistre n'avait déchiré le silence depuis le début de fuite de Noctis. Encore une pièce du puzzle dont il ne connaissait ni la position, ni la signification. Ou du moins qu'il ne voulait pas y croire.
Il sait que Castiel se chargera de donner ses indications aux autres et de toute façon, il reviendra vite. Normalement. Il est trop tard pour avoir des remords, et il n'a pas envie de s'en empêtrer.

L'avantage qu'ont les Guériaigles, c'est que leur espèce est tout naturellement très rapide, de sorte qu'en suivant la trace laissée par les filets ombrageux des Vibroscurs, ils peuvent peu à peu rattraper le retard qu'ils ont pris. Leur chasse se poursuit jusqu'à une zone plus éloignée de la ville, et il ne croit pas se rappeler d'avoir jamais fait quelque chose d'aussi immensément imbécile. Pourtant, il s'en amuserait presque ; l'aigle zigzague entre les arbres tandis qu'ils s'enfoncent peu à peu dans la forêt. L'air lui fouette le visage et son cœur tambourine dans sa poitrine tandis que ses yeux dorés cherchent la moindre trace du Corboss et de son dresseur. Au bout d'un moment, constatant que les restes de Vibroscurs forment un cercle opaque autour d'eux, Clive ordonne à Esper de s'arrêter, confus et alerte. Soudainement, la situation dans laquelle il se trouver lui apparaît dans sa véritable apparence, c'est-à-dire bien plus trouble.
Pas de trace du Corboss, mais l'officier sait qu'il est tout près. Même le Guériaigle le sent, et il jette des coups d’œil irréguliers un peu partout, inquiet. Impossible d'attaquer ou de dégager le chemin avec Cyclone, vu que Clive se tenait déjà sur le dos de l'oiseau et que celui-ci venait tout juste d'évoluer, donc que de faire autant d'efforts d'un seul coup serait extrêmement stupide et dangereux.

Une buée noire, opaque et massive envahit les bois et les submerge. Clive retient alors sa respiration, et indique à Esper de fuir le plus rapidement possible dans n'importe quelle décision : peu importe qu'ils ne retrouvent pas Noctis. La survie est plus importante que la curiosité malsaine.
Il a tout juste le temps de tapoter urgemment le flanc du Guériaigle : le vent s'agite derrière lui et une douleur sourde se diffuse dans son corps en provenance de sa nuque. En trois secondes à peine, tous ses sens lui échappent, mais il peut sentir le vent lui gifler le visage alors qu'il tombe et que la gravité l'amène peu à peu vers le sol. Ses yeux se sont déjà fermés, et le cri paniqué d'Esper, il ne l'entend pas. Si il avait été éveillé, il aurait pu sentir être rattrapé, mais rien de tout cela. Pour l'instant, seul Morphée est connu de lui.
Posté derrière les arbres, le Gardevoir qui les suivait soupire de soulagement.

« Merci, Castiel. »

Et après un seul sourire, le pokémon féerique disparaît, satisfait.
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