A part le fait que sa voiture se faisait franchement vieille, l’ainé Richter n’eut aucune difficulté pour arriver jusqu’à la petite clinique d’Amanil, celle plus communément nommée la Clinique Connors, du nom de famille de sa directrice. A vrai dire, il était officiellement stagiaire dans un petit cabinet à Anula, aux côtés d’un autre médecin généraliste lui servant de mentor, mais du fait qu’il hésite encore avec la solution de travailler en hôpital, il avait aussi quelques heures de formation dans cette petite clinique, certes loin de chez lui, mais cela ne le gênait pas de pallier régulièrement cette distance si il s’agissait de travail. Car oui, il faut bien accorder à Léopold qu’il est un travailleur acharné. Le seul petit hic, c’est qu’en allant aussi loin qu’Amanil, il devait doubler la dose de somnifère de son père, histoire que ce dernier ne fasse pas de crises pendant qu’il n’est pas là. Mais il commence aussi à en avoir l’habitude. Enfin, une fois qu’il fut garé sur la parking, il se dirigea vers l’intérieur du bâtiment, franchissant quelques couloir en direction du petit auditorium ou se rassemblent stagiaires et formateurs pour les briefings et différentes directives. Il n’était pas le premier arrivé et s’assit dans un rang encore inoccupé, laissant les groupes mixtes des autres rangs papoter entre eux sans que sa présence ne puisse les déranger. Ce n’est pas plus mal si il peut passer totalement inaperçu, à vrai dire. La salle se remplit progressivement et quelques médecins chargés de formation entrèrent pour s’approcher de l’estrade. Quelques diapos passèrent (comme si tout le monde n’en avait pas assez vu à la fac, mais il faut avouer que ça restait concis et précis, et ça apprenait quand même quelques trucs), et Léo prit en notes quelques explications que donnaient les médecins. En dernier lieu, alors qu’il copiait un peu bêtement tous leurs propos, il tiqua quand il remarqua avoir écrit quelque chose de… A son humble avis… Un peu terrifiant. « Constituer des groupes pour ce projet ». Vous la voyez la tronche de la dramatic chimpmunk (oui encore, décidément elle a un sacré succès ces derniers temps!) ? Bah, Léo a fait un peu près la même à l’instant, en levant le visage vers les formateurs, sauf que la musique overdramatique du background ne s’est pas manifestée.

On va quand même le préciser ici même si vous avez déjà compris de quoi il retourne : en bon ours associable qu’il est, Léopold a toujours détesté les travaux de groupe. Dans son indifférence chronique, i n’y pas tant de choses qu’il déteste vraiment, mais ça… Oui, ça, il ne peut pas. La première raison, certes un peu primaire, c’est qu’il n’a que des mauvais souvenirs de travaux en groupe. Le genre ou personne ne t’écoute quand tu parles, ou que tu ne sers qu’à être moqué par les autres, car ton cerveau va plus vite que leurs trois neurones de mollusques décérébrés involontaires. Parce que oui, c’est la honte de vouloir travailler et d’y prendre plaisir, au collège et au lycée. Ou alors il te laisse faire l'exposé tout seul comme il savent que tu es trop gentil et travailleur pour refuser. Pardon pour les mollusques en question, mais vous conviendrez que c'est cruellement vrai, des fois. Le deuxième raison, donc, c’est aussi un peu bête, c’est que, parfois, Léo a un peu du mal à exposer ses idées publiquement et a tendance a finir par se ridiculiser. Troisième et dernière raison : ALONE IS ALWAYS BETTER. Comment ça Léopold commence à s’emporter? Un peu. Y’a de ces sujets qui sont sensibles, même avec lui qui ne laisse rien paraître. Mais ça résume bien : le brun aime vraiment sa solitude. Et même si ce n’est pas très sympa, il est assez soulagé de ne pas avoir emmené Médée avec lui, qui aurait tenté de le caser en groupe avec la première venue, tant qu’elle lui plaisait à elle… Mais pitié, pas ces espèces de sparadrap noyées sous leur fonde teint qui ont manifestement eu leur stages ou dans un paquet surprise ou par l’intermédiaire de chemins bien moins honorables (réellement agacé, Léo ne se surprend même plus de penser a des choses aussi dégradantes), vu le vide intersidéral qui a pris la place de leurs connections nerveuses. Parce que oui, il en avait soupé de ces idiotes qui trouvent son indifférence et sa froideur totalement « sexy » et « adorable ». Y’a un bug dans cette affirmation, on est bien d’accord? Certaines personnes ont de ces fantasmes étranges… Enfin, avec toute cette digression mentale ô combien passionnante (si, si, c’était passionnant, ne lui faites pas penser le contraire), l’auditorium s’était partiellement vidé et du fait qu’une grande partie de la foule se soit tirée, Léopold se sentait respirer correctement à nouveau. Quelques stagiaires étaient restés pour demandes plus amples explications à leurs mentors et discuter plus en profondeur de l’exposé qu’ils venaient de faire.

Bon, c’est pas tout ça mais il faut bien relativiser : ce projet est important et ça doit passer avant tout! Il faut bien faire des efforts, parfois! Se dit l’ainé en s’aventurant avec prudence sur les marches qui conduisaient vers l’estrade. Puis il bloqua au milieu du chemin. Allez Léo, tu en es capable! Ce n’est que de trouver une seule petite personne de rien du tout! Ça ne va pas changer tout la causalité du monde! Parlant de causalité, si il avait bu du thé à la place de son café ce matin, est-ce que toute cette histoire de groupes aurait été changé par un travail en solo? Non, on croirait entendre Richard parler et donc, c’est stupide, Léo ne croit pas à ces choses-là. Le voila donc enfin au bas des marches, devant l’estrade et… Oh ben ça alors. Tout le monde est parti a part les formateurs, et il ne reste plus… Qu’une personne pour être sa coéquipière. Une autre stagiaire, probablement plus jeune que lui. Maintenant, le défi, c’est de lui adresser la parole, car il n’a plus vraiment d’autre choix. Qu’est-ce qu’on dit dans ces cas-là? « On s’met ensemble? » trop familier et ambigu ; « Tu es seule aussi? » ça, c’est pas très sympa et aussi un peu ambigu. « On forme un groupe? » ça, déjà, c’est plus professionnel, bien qu’un peu direct. Il faudrait donc faire un mix des trois. Non, la joueuse ne va pas avouer publiquement ici qu’elle a déjà peur du résultat.

« Eh bien… Ahem… S’il n’y a plus que nous… On a qu’a… »

…. Eh merde, c’est quoi déjà la suite? Raaaaaah il s’en sortait bien jusque là, c’est débile d’arrêter sa phrase en suspend comme ça! Surtout qu’elle pourrait imaginer tous pleins de choses complètement hors-sujet ! On à qu’a... quoi?! Du calme Léo, focusse tes pensées et rappelle toi pourquoi tu es ici au départ… Formation, auditorium, sparadrap… GROUPE! C’EST CA!

« Un groupe. Faire un groupe? »

Et bravooooooo on applaudit le grumpy cat bien fort! Parce que oui, si vous avez lu une seule once d’enthousiasme sur son visage (alors qu’en réalité, il l’est, enthousiaste) ou dans sa voix, je vous décerne la médaille de chocolat du meilleur  liseur d’expression.

Il y a une expression qui dit «c'est pas la petite bête qui va manger la grosse». Si Léo comprenait ça en ce moment, peut-être se sentirait-il moins ridicule. Non, parce que franchement. Cette jeune femme toute menue à l’air douce, pourquoi ce sentir intimidé par elle quand on mesure au-delà du mètres 90? Cherche pas, c’est Léo. Et quelque part, au vu de l’air un peu ennuyé et du fait qu’elle était partie pour se diriger vers sa formatrice, il se dit qu’il aurait peut-être dû la laisser seule et qu’il dérangeait. Mais le mal était fait, et en prime, il connaissait maintenant le nom et le prénom de son interlocutrice (le point de non-retouuuuuuur!), et échangea un bref regard avec elle, puis la mignonne Emolga perchée sur son épaule.  Il n’observa pas très longtemps le visage de son interlocutrice, parce qu’il paraît que ce n’est pas très poli de fixer une femme trop longtemps (ouais, nan, en fait, il se cherche des excuses au fait qu’il n’ose pas vraiment garder le contact visuel avec quelqu’un au-delà d’un temps assez limité). Il se souvint juste à temps qu’elle lui avait tendu la main et que c’est encore moins révérencieux de ne pas serrer la main de quelqu’un quand on lui propose, sauf quand on a vraiment quelque chose de mauvais contre l’énergumène en question, mais il ne vaudrait mieux pas qu’Adélia commence a penser que Léopold lui en veut. Il espéra seulement très fort que sa main ne soit pas moite. Heureusement ce n’est pas le cas, je vous rassure. Lui manquerait plus que ça a cet andouille paumé de la vie.

« Léopold Richter. Enchanté. »

Économie de mots, bonjour! Parfois, la joueuse se demande si Léo est dans un trip de jeu vidéo où il possède une barre de salive qui s’épuise au fur et à mesure qu’il parle, et qu’il a peur de voir tomber à zéro. Aussi, il faudrait lui expliquer que quand une telle économie de mots serait à la mode, eh bien… Ce serait pas tout de suite. Et puis zut, quand on dit bonjour, on essaie d’avoir l’air un minimum agréable! Surtout avec une inconnue qui, elle, lui sourit. Que ce soit forcé ou naturel, peu importe, mais il devrait prendre exemple. Mais il parait que quand il sourit, ça fait peur, depuis que Richard lui a dit ça, et qu’il lui est déjà arrivé de faire pleurer son petit frère Ferdi parce qu'il se forçait un peu à sourire, il évite. Oui, c’est stupide mais il est très fort pour trouver des excuses, pépère. Bref. Ou on en était? La prochaine étape serait donc d’aller chercher le dossier, pour voir le cas qu’ils aurait la chance d’étudier à deux. Adélia Frey et Léopold Richter…. Est-ce que ça sonne comme une équipe de winners? Bah, on va dire que oui, pour la première partie. Il chassa rapidement ses pensées devenant noires et dévalorisantes pour éviter un déplacement à la jeune femme et aller chercher le dossier qui leur était destiné. Enfin, c’est qu’une chemise remplie de feuilles imprimées, rien à voir avec un possible destin… Tss. Une fois le dossier obtenu de la directrice en personne, une très belle femme que Léo s’abstint automatique de regarder trop longtemps mais il émit quand même un « merci » suffisamment audible. Il revint donc finalement vers Adélia et l’invita d’un regard bref à le suivre pour qu’il ouvre le dossier sur une table adjacente, histoire qu’il soit lisible pour lui, mais aussi pour sa collègue plus petite que lui.

« On dirait qu’on à… une sténose valvulaire-pulmonaire. »

Merci capitaine obvious, Adélia doit savoir lire mais c’est gentil de lire à voix haute quand même… Enfin, au moins, il semblait plus s’activer quand on en venait au boulot. Léo sait plus ou moins de quoi il retourne, dans les grandes lignes, mais aurait certainement besoin de se rafraichir la mémoire à ce sujet. Une fois qu’il eut observé les quelques feuilles constituant le dossier et qu’il se fut rappelé les consignes, il balaya l’auditorium vide du regard. Certes, l’endroit est studieux, mais pas vraiment ouvert pour discuter du cas de façon a peu près posée. D’habitude, quand il lui arrive de venir ici, Léopold a pour habitude de revoir ses cours à la cafétéria, ou si il est en quête de calme, dans le parc. L’auditorium n’est pas désagréable mais un peu sombre et étouffant, selon lui.

« Vous avez… Vous avez une préférence pour… euhm… concernant notre… enfin, votre… bref. Vous avez un endroit particulier ou vous voulez qu’on en discute? »

Pour une fois, la réplique n’est pas trop mal passée. On va dire ça comme ça. Léopold s’en féliciterait presque intérieurement.

Parfait. Bon, bah, si c’est parfait pour elle alors tout va bien. Léo était loin d’être du genre à trouver une situation parfaite, mais il faut savoir qu’il est quelqu’un de particulièrement exigeant, alors pour qu’une situation soit parfaite à ses yeux… Non, en fait, c’est pas possible. Et si vous réussissez un jour à lui faire prononcer ce mot, eh bien je vous embrasse sur la bouche ou que vous soyez. Oh, yeah. Enfin, bref, maintenant qu’ils ont le dossier, il leur faut un endroit pour travailler. Et si Léopold voulait un endroit précis pour travailler, il fallait le dire avant que Adélia le prenne par le poignet, et l’entraine d’un pas vif (mais puisque comme quand elle fait dix pas, Léo n’en fait qu’un, la cadence ne fut pas trop difficile à suivre) vers son coin préféré de la clinique, qui est, bien évidemment, et comme son camarade s'en serait tout de suite douté, un placard.

« Un placard. »

Placard et sanctuaire dans la même phrase, c’est totalement incohérent ou c’est juste lui? Apparemment, il n’y a que le brun pour penser cela car Adélia, elle, semble totalement ravie de lui présenter son lieu de travail et… de bécotage?! Léo n’eut même pas le temps de rougir tant l’affirmation était sortie de nulle part. Attends, elle veut qu’ils se réfugient dans un endroit ou de gens (et peut-être Adélia, si ça se trouve !) se sont bécotés, voire pire?! Mais bordel pourquoi les gens vont toujours faire leurs petites affaires dans des lieux si insolites, à moitié publics en plus? Y'a des endroits pour ça, grumbl. Déjà que c’est dégoutant à la base (oh, cette mauvaise foi…), mais dans un placard! Que ce soit eux ou d’autre gens, l’idée ne tentait pas du tout le jeune homme de toute manière.

« …. Euh. D’accord. C'est... Intéressant. »

Fit-il pour se donner l’air de ne pas être totalement embarrassé par ce genre de choses et aussi pour rassurer la jeune femme qu’il n’avait pas du tout ce genre d’idées en la regardant, comme elle semblait un peu gênée elle aussi. Et puis zut, pendant qu’il était troublé par les paroles de la jeune femme, cette dernière était déjà installée dans le placard comme si elle fut chez elle. En passant la tête dans l’entrebâillement, Léo s’aperçut que l’endroit était effectivement plus spacieux  qu’il ne l’aurait imaginé, et même lui y rentrerait sans soucis. Avec tant de place, c’est sur qu’on avait largement assez d'espace pour se béco- euh, pour travailler. Adélia avait déjà allumé son ordinateur, et le jeune homme finit par la rejoindre, s’asseyant à une distance respectueuse et de l’autre côté du dossier dont elle avait éparpillé quelques feuilles à terre. De son côté, Léo n’a jamais été très féru de technologie mais il possède tout de même une tablette informatique Apple plus pratique qu’un ordinateur à son avis. Il avait aussi un certain nombre de chemises dans sa sacoche contenant des notes de cours et personnelles, triées très scrupuleusement.

En s’asseyant, Léopold prit quand même garde à ce que la porte ne se referme pas sur eux, car d’une certaine expérience de son enfance ou son cher frère Sigismond l’avait enfermé dans un placard à balais « pour jouer », il avait constaté et bien retenu que les placards de ce genre s’ouvraient de l’extérieur et pas de l’intérieur. C’est d’ailleurs totalement stupide, on dirait que les gens qui les ont conçu avaient peur que pendant qu’ils ne regardent pas, les balais et les serpillères se barrent en ouvrant le placard de l’intérieur. Cette réflexion un peu bêbête faite, il était temps de se concentrer sur le cas qui les intéressait, comme Adélia lui demandait déjà son avis sur le sujet.

« Attendez voir… »

Il posa sa tablette au sol pour prendre un des trieurs rangés dans sa sacoche et trouva rapidement le cours surlignés de nombreuses couleurs différentes, annoté de beaucoup de post-it qui rendaient le tout compréhensible pour la majorité du commun des mortels initiés à la lecture et à quelques notions du vocabulaire médical. Il fit passer les quelques feuilles à sa collègue tout en survolant vite fait si il s’agissait du bon cours.

« Travaillé, non. Etudié en cours, un peu. »

Il n’a pas encore vraiment eu l’occasion de travailler dans une clinique, mais au moins, sur le papier, il possédait quelques éléments d’ordre purement symptomatiques et médical et aussi quelques uns d’ordres pratique, comment le soigner, etc… Il jeta un œil au visage déjà captivé et passionné de la jeune femme et se laissa poser une question pendant qu’il y était.

« …Et vous? Et… Adélia, vous êtes en stage ici depuis longtemps ? »

Ca fait deux questions, ça. Mais… wow, c’est que ça va en s’améliorant cette constipation verbale et sociale ? Peut-être est-ce l’effet du placard, qui sait?

Le fait d’être enfermé ou presque dans un placard n’oppressait pas Léopold plus que cela, en réalité. Ils avaient juste assez de lumière pour pouvoir lire les cours et travailler en paix et comme Adélia l’avait dit, ils ne risquaient pas d’être dérangés. Sauf si un couple d’infirmiers avait la bonne idée de venir se bécoter ici, bien entendu. Cette pensée continuait de faire buguer le Richter. Enfin, du coup, c’est bien mieux de revenir a ce qui intéresse les deux étudiants, c'est-à-dire cette sténose valvulaire  pulmonaire. Le fait qu’il ait sorti ses cours avait semblé avoir un effet positif sur Adélia, c’est certain qu’avoir un certain nombre d’informations, déjà mis au propre et organisées en points clairs allait les aider grandement. Léopold revisita brièvement son cours pour se remémorer de quoi retournait globalement leur cas… Un rétrécissement des conduits respiratoires en somme, et il s’agit d’une malformation rare chez les jeunes enfants, qui pouvait devenir très grave et même mortelle si elle n’était pas diagnostiquée et traitée a temps. Et sa collègue de travail venait de bien le relever, si elle avait rencontré un tel cas malgré le fait qu’elle n’ai pas pu observer le phénomène de plus, près c’était une bonne chose : ils pourraient appréhender ce cas avec une certaine expérience en temps réel derrière. Mais, Adélia décida de ne pas plus en parler pour répondre à la question du grand brun. Après tout peut-être que la gosse en question est –ou était- une de ses proches, et que c’est un sujet un peu épineux pour elle… Bon. Léo cessa de se faire des films et se re-concentra sur les paroles de la jeune femme. Il a beaucoup entendu parler de Madame Connors, dans cette clinique. Bien entendu parce qu’elle en est la directrice, mais aussi car elle est aussi détestée qu’adulée par les stagiaires qu’elle forme. Melinda a la réputation d’être très… autoritaire et cassante. Enfin, ce ne sont que les mots qu’il en entendu d’autre gens (il en entendu d'autres bien moins polis...), il n’a pas encore pu se faire une idée très concrète de cette femme qu’il a croisé dans l’auditorium et à qui il n’aurait pas su donner d’âge, et qu’il ne peut pas nier avoir trouvé fort séduisante malgré tout ce qu’il pourra dire pour sa défense.

« Je vois. Hm… J’y pense, si cela ne vous dérange pas, se servir de cette rencontre avec cette petite dont vous parliez, ce pourrait-être une bonne piste. Nous ne sommes pas obligés de l’évoquer pendant l’exposé, mais cela nous fait un exemple concret sur lequel travailler. »

Il tenta de lui renvoyer son sourire, mais ne parvint qu’à montrer un air nerveux. Léo ne sait pas trop si il avait l’air naturel et si ses propos étaient compréhensibles. Il mis dans un coin de sa tête qu’Adélia n’était apparemment pas Enolianne d’origine, histoire de retenir quelques éléments la concernant, procèdure ordinaire, n’est-ce pas? Elle avait l’air réellement motivée par ce projet, et même si il ne parvenait pas à le montrer clairement, son entrain était réellement rafraichissant et faisait plaisir a voir. Ce sera probablement très agréable de travailler avec Adélia, et Léo se sentit soulagé de ne pas être tombé sur une empotée. Loin de là, il avait rarement pu travailler avec quelqu’un à l’air aussi passionné. Elle se remit immédiatement à parler pour proposer une série d’idées. L’ainé Richter ne s’en formalisa pas : des égarements verbaux, il y avait le droit 15 fois pas jour avec son cher paternel, sauf que ces derniers étaient loin d’être aussi intelligibles et intéressants que ceux d’Adélia.

« Procéder dans cet ordre, de la consultation imaginaire avec François et sa famille au traitement me paraît bien, en effet. Ça permettrait de cerner le problème et d'en voir la progression, d’aborder les possibles complications puis la guérison. C’est une approche plus humaine, ça me semble intéressant et original. »

Ils n’auraient pas de mal à trouver des statistiques, et il leur fallait donc un angle d’attaque pour parler de leur cas. Le Richter se sentait bien plus à l’aise depuis quelques minutes, parler de ce sujet mettait de côté sa timidité, car c’est un passionné, malgré tout.

« Par ailleurs, si il y a des choses que te… euh, qui vous dérangent. Je veux dire qui euhm… Enfin, que tu- Zut. Que vous n’aimez pas faire, comme la recherche de statistiques ou des choses redondantes du genre euhm… Je pourrais m’en charger. Enfin, je propose euh… de le faire hors de nos moments de travail, car ce n’est pas le morceau le plus… intéressant. Oui… voila. »

Il en faut peu pour le déstabiliser, le Grumpy Cat. Mais Adélia semblait plus jeune que lui et pour une fois qu’il a la sensation que le courant passe bien, il l’avait naturellement tutoyé. Il s’éclaircit la gorge et tenta maladroitement de se justifier.

« C’est juste que hum… On a presque le même age alors… euh… Désolé. Si tu ne veux pas que je te tutoie… EUH! Que je VOUS tutoie, je ferais attention. »

Hors sujeeeeeeet. Bref. Léopold se mit à trier nerveusement ses fiches des cours, pour s’occuper l’esprit un instant. Il devait retrouver sa concentration et son aisance.

« Vous parliez de témoignages eh bien… Peut-être que nous pourrions commencer par évoquer la rencontre que vous avez eu avec cette petite fille au japon? Je … Je sais que ce n’est pas forcément dans le cadre médical mais c’est euh… C’est un début… Nous devons mettre en avant nos expériences personnelles aussi… Après… après tout. »

Certes, les deux médecins ont une tare en commun qui est leur timidité maladive, mais cela n’empêche pas la conversation d’aller bon train et les idées de fuser, autant du côté d’Adélia que de celui de Léopold. Bien sur, ce dernier était obligé de s’inquiéter pour des bêtises de tutoiement et de couper l’action au milieu d’un débat passionnant. Enfin, ce garçon a travaillé dans le bâtiment pour avoir une telle capacité à mettre une ambiance bien construite et plaisante a terre en quelques mots. C’est pour cela qu’il avait tout de suite enchainé au risque de se répéter un peu et de paraitre insistant sur le sujet de la rencontre qu’avait fait Adélia au japon. Mais finalement ses maladresses comme ses idées furent très bien accueillies par la jeune femme qui lui interdit de s’approprier les taches « chiantes » du travail, chose que Léopold ne put qu’apprécier, il s’était mis en tête qu’après avoir fait le plan, ils allaient tout deux travailler de leur côté puis mettre en commun, et il a bien conscience que procéder ainsi n’est pas forcément la meilleure solution, mais il n’aime pas le travail en groupe alors… Pourtant, il faut toujours une exception pour confirmer une règle que l’on s’est fixé et ce projet avec la jeune Adélia Frey semblait être cette exception. Les deux jeunes gens partaient de bonnes bases pour cette première rencontre et ce premier travail, et une fois passé au dessus de sa réserve habituelle, Léo pouvait prédire qu’il s’agirait d’une très plaisante expérience. Entendre ses idées approuvées puis enrichies combla le jeune homme bien plus qu’il n’aurait pu le prévoir. Bien entendu, rien n’est parfait et ils peuvent toujours faire mieux, creuser plus loin, mais comme le releva Adée, ils avaient une limite qui est celle du vendredi, mais d’ici là, ils auraient certainement l’avantage d’avoir un atout majeur proposé par la jeune femme : un témoignage vidéo.

« Cela me convient, très bien. Avec cet élément, nous pourrons partir sur des bases très concrètes et mettre en valeur le reste… Nous n’avons malheureusement pas tant de temps, il nous faudra être synthétiques sur certains points et aller à l’essentiel. Tout en faisant le maximum, bien entendu. »

Fit-il, un petit regret dans la voix. Si Adélia est une nerd, alors ils sont deux. Tant qu’il s’agit de se nourrir de nouvelles connaissances et de nouvelles expériences, surtout dans le domaine de la médecine, eh bien Léopold prendra forcément du plaisir à étudier.  Du coup, oui, il aurait bien aimé complexifier encore plus leur travail. Bien évidemment, cela est possible, mais il faut penser aux limites de temps qui, elles, seront impitoyables, eh oui… L’ambiance devint soudainement moins studieuse, certainement un trou d’air après ce premier brainstorming, il faut dire que l’Emolga d’Adélia ronfflait plutôt bruyamment pour un Pokémon de sa taille et que sa maitresse s’intéressait soudain à l’état des jambes de Léo qui risquait d’avoir des fourmis a rester plier en quatre dans un espace étroit.

« Hum, c’est vrai que je suis grand et que ce placard est… petit. »

Tiens, bonjour Capitaine Obvious! Léopold passa une main derrière sa tête et sourit nerveusement à sa vis-à-vis.

« Mais… ça va. Tu sais, j’avais un peu oublié qu’on était dans un placard, en fait. Mais maintenant que tu le dis, mes jambes me démangent un peu. Enfin, euhm, j’ai compris que tu étais très bien ici pour travailler, alors, restons ici! Je ne suis pas à quelques crampes près! »

Oh, le beau discours masochiste que voila. Et en plus, il arrivait à en rire, avec ce sourire crispé toujours vissé sur le visage. Il avait l’air très bête mais ne s’en doutait qu’à peine. Encore, ce n’est pas la pire chose qui puisse lui arriver, niveau ridicule, c’est plutôt ce qui arriva ensuite, alors qu’il cherchait à replacer sa jambe dans une nouvelle position confortable, il se redressa un peu et se cogna la tête contre une latte soutenant l’étagère supérieure du placard. Ouais, en fait c’est un peu petit. Mais c’est que ça faisait mal, en plus!

« Aïeuuuuh! Mais pourquoi elle est là cette latte?! »

Fit-il, de mauvaise humeur, en se frottant la tête, et sortant à nouveau son sourire de grand bêta histoire de dire « hihihi même pas mal! ». Thanatos fut alerté par le remue-ménage et le cri de douleur de son dresseur et sortit immédiatement seule de sa Pokéball pour se percher sur les genoux de Léopold et s’assurer qu’il allait bien.  Les sens de la Solochi à l’exception de la vue du fait qu’elle soit presque aveugle sont plus aiguisés que la normal et lui avaient permis de sentir ce « danger » (un bien grand mot) de l’intérieur de sa capsule de capture. Mais elle ne tarda pas à sentir une présence autre que celle de son dresseur derrière elle et se retourna vivement, flairant l’odeur d’Adélia.

« Ne t’inquiètes pas Thana, tout va bien. C’est… Je te présente Adélia. Adélia, Thana, ma Solochi. Et… Euh, pardon pour l’interruption. »

Encore confus, il baissa les yeux, un peu embarrassé.

Léo a tendance a se mettre a sourire bêtement dès que l’on évoque les Pokémon dragon. Et en particulier Solochi. Car il faut le dire… Solochi est trop mignon. Adorable, même. Et Thanatos est la plus adorable de toutes. Bon, tout ça, Adélia ne verra jamais son collègue le mettre en paroles audibles et claires, ça n’empêche pas que les compliments sur sa petite dragonne lui vont droit au cœur et ne manquent pas de le faire rougir. Il émet un petit « merci » a peine audible et va explorer les murs de ce placard étroit bien plus passionnants, d’un coup. Enfin, que sa collaboratrice se rassure, pas aussi passionnant que leur projet. Et comme elle l’a bien dit, il leur fallait s’y remettre après cet interlude un peu dissipé, mais qui avait eu le mérite de détendre un peu cette atmosphère étrange. Léopold se sent bien avec la jeune femme. Elle est aimable et pétillante, et une très bonne collègue de travail, et il faut bien le dire, c’est plutôt rare que le déjà vieux garçon se sente si à l’aise avec une personne du sexe opposé. Pas qu’il déteste les femmes.. ; Enfin, disons que tout bien réfléchi, il agit un peu de la même façon avec les hommes. Non, les femmes, il éprouve vraiment du mal à ne pas les repousser très sèchement, des fois… Comme certaines ont tendances à l’approcher un peu trop près parfois, à son grand dam, et il se demande bien pourquoi elle aiment tant prendre le risque de le porter sur les nerfs. Enfin, là n’est pas la question.  Léo hocha la tête avec un début de sourire en coin pour approuver la proposition d’Adélia et se remit à feuilleter ses cours, et à étoffer le plan, parties et sous partie, et commencer a rédiger la première partie, avec quelques phrases, puis sous forme de tirets pour ne pas perdre de temps en formulations. Cela, il le fera chez lui, puis en enverra un exemplaire très vite à sa camarade pour qu’ils puissent échanger l’avancée de leur travail commun. Tiens donc, il n’avait jamais eu aussi hâte à l’idée d’échanger des mails avec quelqu’un. C’était donc ça, le plaisir de partager une même passion. Et écrivant et en tapant sur sa tablette, le grand brun se détend au fil des minutes qui passent, son visage se décrispe presque naturellement et il se surprit même à sourire de temps en temps, entrainé par l’engouement généralisé qui règne dans ce placard minuscule mais… Bon, d’accord, ce n’est qu’un placard mais… Oui, il faut l’avouer, on est bien dans ce truc trop étroit, pour travailler.

Finalement, le jeune médecin fut quand même fort content de pouvoir sortir et s’étirer en sortant enfin dans le couloir. Il se crispa en voyant deux jeune femmes passer à leurs côtés et chuchoter en les fixant, mi-choquées, mi-rigolardes. Uuuh. Qu’est-ce qu’elles viennent de s’imaginer, celles-là? Ah, oui, le bécotage. Rien que d’y penser, Léopold sentait des frissons lui pousser sous la blouse et lui courir dans le dos. Pas que Adélia le dégoute, hein, pas du tout, mais… Oui, que les gens se fassent de telles idées et l’imaginent se débaucher de la sorte, il faut bien le dire, ça le révulse quelque peu. IL se massa un moment l’épaule en faisant la moue, un peu préoccupé du qu’en dira-t-on, puis se re-concentra sur sa collègue qui propose alors une pause déjeuner. Et son ventre fut plus rapide que lui pour répondre. Bon, bah, il ne peut plus nier le fait qu’il crève la dalle, maintenant

« Bon eh bien… Oui. Je… Je veux bien. Euh… Avec plaisir, même. »

Yayyy. Bien joué, Léo, dit une petite voix auto-congratulante dans la tête du jeune homme. Bah, oui il en faut peu pour être heureux, youpiiii! Ils se mirent donc en route vers la sortie  de la clinique, forts de leur bon travail de la matinée. Ils passèrent vers le parking et Léopold se remit à hésiter pour finalement se tourner vers Adélia.

« Heu… La clinique est un peu excentrée donc… Euh… est-ce que tu préfères marcher ou alors je nous avance un peu avec la voiture? Enfin euh… Je ne… Euh… C’est pas forcé… Cela me va très bien de marcher aussi… »

Dit-il en désignant timidement sa voiture garée a quelques mètres, une Citroën tout ce qu’il y a de plus banal, il ne l’a pas achetée pour attirer l’attention de toute manière. Du coup, voila que la grand asperge attend la réponse de sa collègue en se tortillant un peu sur place, sans trop savoir ce qu’il veut lui-même.

Le soucis quand on a une voiture, c’est qu’on peut tendance a en devenir dépendant, même pour des petites distances. Il y a aussi le fait que Léo ne connaît pas bien Amanil, et n’avait donc pas bien évalué la distance entre l’hôpital et la ville. Il se sentit tout d’abord un peu piteux et bête d’avoir fait une telle proposition s’avérant inutile… Et peu écologique. Comment passer pour un pèquenot consommateur accro à sa voiture et… Oui, bon, ça va, on a compris l’idée. Enfin, quelque soit ses pensées, il était d’accord avec sa collègue… C’est bête de  brûler du pétrole pour rien, surtout si  c’est pour passer plus de temps à se garer qu’à trouver le restaurant. Léopold approuva les paroles de la jeune femme d’un signe de tête entendu mais passa quand même à sa voiture, histoire d’y déposer quelques affaires qui l’encombreraient plus qu’autre chose quand il faudrait marcher. Et les deux apprentis prirent la route vers le restaurant. Bien que réticent de se laisser guider par la jeune femme au départ, probablement du fait de l’orgueil masculin qui lui reste encore, il faut croire, mais fut happé dans la petite visite guidée de la ville qu’elle commença a lui faire. C’était inattendu mais pas du tout désagréable. Cette rencontre avec la petite brune chassait réellement la monotonie souvent trop présente dans la vie de l’ainé Richter, c’était plutôt reposant en même temps d’être humainement enrichissant. Fort de connaitre un peu mieux le quartier, et aussi d’en apprendre un peu plus sur Adélia ainsi que son gout pour l’art, entra autre, le grand brun fut presque triste d’arriver au restaurant, enfin, son ventre parle à sa place de toute manière, et son ventre dit « ras-le-bol de marcher, maintenant, manger ! ». Eh ben oui, fallait bien que ça arrive un jour, hein.

Ils s’installèrent sur une petite table à côté d’une fenêtre, et Léopold sentit dès cet instant des odeurs de cuisines alléchantes qui firent grogner et se rapetisser son estomac de plus belle. Il était temps! Une serveuse vint vite prendre leurs commandes en vitesse et Léopold se fia aux conseils d’Adée qui lui avait conseillé un de leurs panini. Il commanda également de l’eau et une salade, se retrouvant au final avec la même chose que son amie dans son assiette. Pas que cela le préoccupe réellement. Ils continuèrent d’échanger sur leurs expériences médicales respectives, et Léopold parla un peu de son stage dans un cabinet généraliste à Anula, et réussit même à placer quelques anecdotes. Luis, son Kirlia était sorti, discret, et profitait que les deux nerds soient captivés par leurs propos médicaux pour piquer un peu dans l’assiette de son maitre, et puis Thana l’imita, pour finalement s’endormir sur les genoux de Léopold.

Le repas passa bien vite, finalement. La question d’Adélia fit manquer a Léopold d’avaler sa gorgée d’eau de travers, en revanche. Pas qu’il soit gêné, mais plutôt surpris. Entendre cela lui fait plaisir, d’autant plus qu’il a très peu eu l’occasion de se l’ouïr dire. Que quelqu’un s’entende bien avec lui et l’apprécie malgré le fait qu’il fasse tout le temps la tronche, et qu’il est plutôt ennuyeux, c’est assez inespéré. Léo s’éclaircit la gorge et eut une moue bizarre en tentant de cacher son teint devenu un peu rose.

« Je euh… Oui. Enfin… Oui, je… Je suis content d’avoir… D’avoir partagé ce moment avec toi. C’était très enrichissant et… Et amusant aussi. Je passe un… Je crois que je passe un bon moment. Oui, voila, c’est ça. Je crois qu’on s’entend bien, et je… C’est vraiment un plaisir de discuter avec toi de médecine et d’autres choses, Adélia. Je… Euh… Je n’ai euh… Moi non, plus je n’ai pas vraiment… Pas vraiment l’occasion d’avoir autant de… De discussion.. »

Tout ce discours n’était peut-être pas nécessaire, cet espèce de gros matou, c’est ou il parle trop, ou ile ne dit rien. Il eut un mouvement de sourcil perplexe face à sa propre attitude et releva le visage pour apercevoir la Fantominus de son amie se cacher de lui une nouvelle fois. L’attitude de la petite spectre le fait sourire, attendri. C’est vrai qu’elle est mignonne… Il faut croire que l’armoire à glace a un faible pour les Pokémon mignons, finalement.

« Ne la forces pas, Adélia. C’est vrai que j’ai tendance a effrayer un peu les gens et les Pokémon. Et puis... Elle est encore jeune, et certainement timide et encore craintive du monde qu’elle découvre. Luis l’était aussi, avant d’évoluer. »

Il jeta un regard complice à son Kirlia, ils ont déjà fait un bout de chemin ensembles, il faut bien le dire. Le temps passe vite. Et justement, Léo s’en aperçu d’autant plus en regardant sa montre. Pas qu’il soit vraiment pressé, mais il devait renter avant que Richard se réveille, si possible. Enfin… Vu l’heure, le temps qu’il rentre, l’heure serait passé, alors il n’était plus a ça près. De toute façon, il n’a pas envie de partir, même si la culpabilité semble vouloir le gagner à tous prix. Il eut un court soupir et se retourna vers sa vis-à-vis.

« Je… Je crois que je prendrais un café et que je ne tarderais plus trop… Euhm… Ton… Euh… Tu as un… Un portable… On pourrait… Tu sais… Enfin, pour le travail, hein! Je ne euh… Je ne t’ennuierais pas avec des messages ni rien! C’est pour savoir… Quand tu voudrais qu’on se revoie, pour le projet. Aussi euh… On pourra s’envoyer nos travaux par mail, d’ici notre prochaine séance de travail? Mais je trouve que nous avons vraiment bien avancé aujourd’hui, nous devrions avoir une longueur d’avance et… Merci Adélia… Pour aujourd’hui. »

Bon sang, il se sent de nouveau ridicule. Et donc, il se hâta de commander un peu maladroitement son café. Avant de prendre congé pour prendre la route en direction d'Anula... Eh oui, il avait quelqu'un qui l'attendait, au manoir. Pour le meilleur et pour le pire.