C’est un total hasard. Parfois le hasard c’est pas croyable, hein! Comment me suis-je retrouvé là, à Zazambes, comme une fleur devant la porte de l’appart de Riku! Parce que je suis furax contre elle, j’ai rien à lui dire a part qu’elle me casse vraiment les bonbons et qu’elle a réussi a particulièrement me les hacher menus l’autre jour. Ahah. Ben oui, c’est juste une coïncidence débile que je me retrouve là, devant cette porte à la con alors que je ne voulais pas du tout voir ma cousine! Ou alors, des forces étranges ont pris possession de mon corps et de mon bras qui se lève, ma main qui bouge pour frapper. Quel délire, la porte s’ouvre! Sourire mielleux qui s’affiche sur mon visage alors que celui du mec a moitié a poil qui m’ouvre m’a l’air de mauvaise humeur. D’une voix mélodieusement hypocrite je lui demande si Riku est là et il m’indique qu’elle prend sa douche et en passant, me demande qui je peux bien être. Oh. Élément nuisible, il ferait bien de se casser avant que je commence a m’énerver pour de bon. Je sais pas ce que je fous là ça commence a m’échauffer pas mal. Le type me laisse finalement entrer après que je lui aie baratiné que j’étais le cousin germain de ma cousine germaine, il avait l’air d’avoir entendu parler de moi. Il se rhabille vite fait et ricane en me disant qu’il me laissait avec l’autre folle, alors. Oh. Couille molle, il se sert de moi pour se barrer! Je lui répliquais sèchement qu’en effet j’en avais marre de voir sa sale gueule et Duconno DelaBalayette se barra enfin de l’appart. Je jette un coup d’œil bref à la pièce complètement bordélique et décides de me réfugier dans la cuisine histoire de… de préparer le petit dej’. A presque midi. Oh puis de toute façon, ça n’a plus aucun sens cette histoire alors pourquoi pas, hein.

Riku sort enfin de la salle de bain en T-Shirt et caleçon et commence à héler le prénom de l’abruti qui vient de partir. Puis elle hurle en me voyant assise  dans son salon -il lui aura fallu du temps pour me remarquer…-, une assiette pleine de pancakes que je lui tend dans la main.

« Bonjour Riku, tu veux des pancakes? »

Elle finit de crier et m’observe avec méfiance. Oh, ça, mon sourire mesquin ne dupe personne et c’est pas le but. Je suis juste très très vénère, là, en fait. Et Riku doit le sentir. Du moins, j’espère.

« Euh… j’veux bien ouais… »

Articule-t-elle finalement en prenant un pancake et va dans la cuisine ou elle va chercher du beurre de cacahuète pour le tartiner dessus. Je lui emboite le pas et continue de la fixer.

« Ça fait un, petit bail depuis la dernière fois chez moi, heiiiiiiiin? »
« Ouais… Euh, qu’est-ce que tu fous là? Tu veux quoi? »
« AHAH! Pas trop tôt! Tu me demandes ENFIN ce que je veux! MIRAAAAAAAACLE! »
« Bon, c’est quoi ton problème, là, Alex?! Et qu’est-ce que t’as fait du gars qui était là avant que je… »
« Oh, lui? Il est parti en te traitant de folle, mais ça on s’en fout un peu. »
« Mais tu va accoucher oui ou merde! »
« Je voudrais… Non. Je VEUX. JE VEUX… »
« ACCOUCHES PUTAIN! »
« JE VEUX DES EXCUSES! »
« Quoi t’en es encore là, nan mais j’y crois pas! Alex, tu sors de ma barraque! »
« Eh, attends, j’ai fait tout le trajet jusqu’ici, je t’ai préparé des pancakes alors des excuses ce serait la moindre des choses. »
« Ok. Désolée. »
« C’est nul, tu recommences. »
« PUTAIN ALEX BARRE-TOI »

Bien, bien, bien, bien… Après un soupir exaspéré je me lève lentement et observe la fausse rouquine de haut, mon sourire est tombé et mes yeux brillent. Donc, on dirait qu’il va falloir que je me montre plus… Persuasif. Ma main glisse jusqu'à ma ceinture et j’en tire la capsule qui retient prisonnière Marje. La Cradopaud apparaît sur la table et ses yeux se mettent à briller dès qu’elle s’aperçoit de la présence de Riku. Elle se tortille avec embarras et se rapproche doucement de sa princesse aux cheveux rouges et lui fait les yeux doux. Riku se ratatine sur sa chaise et grogne avec dégout en voyant le crapaud s’approcher.

« Si tu ne veux pas t’excuser, Marje va devoir t’embrasser. Mais t’inquiètes, c’est pas empoisonné, j’veux bien le jurer. »
« MAIS T’ES MALAAAAAAADE! »
« Merci! Bon, Marje, ne la rates pas cette fois. »
« OK OK OK OK OKAAAAAAAAY! JE SUIS DÉSOLÉE ALEX JE SUIS VRAIMENT DÉSOLÉE POUR DE VRAI JE M’EXCUSE D’AVOIR ÉTÉ AUSSI- MMMMMMMFFFMMPPPPPHHH. »

Oups, Marje n’a pas pu se tenir, elle a posé sa bouche contre celle de Riku. C’est presque mignon, je vous jure! Oui, ben, on est pervers ou on l’est pas, hein. Pervers un jour, pervers toujouuuuurs. Hm. Bref, Riku avait l’air vraiment sincère, ça me fait plaisir qu’elle pense ce qu’elle a dit, même si j’avoue qu’au départ, je prévoyais pas que Marje lui fasse un gros smack. Alors quoi, je suis plié en deux, moi, qu’auriez vous fait à ma place, la scène vaeut de l’or, j’aurais du prendre une vidéo. Je crois que Riku est traumatisée à vie mais elle ne pleure pas, je crois que quelque chose continue de l’interpeller et… Oh, ben effectivement, j’ai pas tout vu mais si c’était ça le bon truc pour que Marje évolue, ben. La Coatox a la peau encore luisante de son évolution toute récente et elle regarde Riku d’un œil complice, en ricanant un peu, puis elle revient vers moi, toute fière. Je la tapote sur la tête bien que je trouve ce dénouement complètement niais et débile à souhait et la laisse retourner d’elle-même dans sa Ball. Je retourne auprès de ma cousine et lui passe une main dans les cheveux.

« Ben, tu vois, j’ai bien fait de venir! »
« T’es vraiment… Vraiment… »
« Oui je sais, je suis un enfoiré! »
« OUAIS MAIS CARRÉMENT! »
« Oh ça va, hein, j’pensais pas que Marje le ferait vraiment! »

Et c’est à elle de se marrer. Elle me lance un sourire en coin, baisse les yeux un peu honteuse puis les relève vers mon visage.

« Enfin, vraiment, pour la dernière fois, sorry, j’étais vraiment défoncée, j’aurais pas du venir dans cet état, t’as été sympa avec moi quand je suis arrivée, c’est clair. J’avais oublié que tu manquais légèrement de patience. »
« C’est bon, là, eh. On s’en fout maintenant, c’est réglé, hein. Bref, passes moi le beurre de cacahuète. »
« Je croyais que t’aimais pas ça. »
«Yerk, t’as raison, c’est toujours aussi dégueu. »
« T’es vraiment qu’un gros gamin! »