« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 (B)alto [OS d'évolution]

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Samaël Enodril
Modératrice Combat/Capture
Samaël Enodril
Féminin Age : 26
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Date d'inscription : 11/07/2013

Âge du personnage : 20 ans
Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants
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Golden Wings - Résistant
Ted Ibert - nom d'écrivain

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MessageSujet: (B)alto [OS d'évolution]   (B)alto [OS d'évolution] EmptyMer 21 Jan 2015 - 1:00



(B)alto


Evolution de Smaug & Obtention de Darcia

Samaël Enodril



Sans vraiment savoir pourquoi, il s'est mis à courir. Ce n'est pourtant pas ça qui va empêcher ses dents de mordre sa lèvre jusqu'au sang ni même ses yeux de retenir les larmes qui manquent d'inonder ses joues. Il ne sait pas non plus pourquoi il a pris Cheza dans ses bras et pas Smaug, alors qu'il doit avoir assez de force pour les prendre tous les deux. Il ne sait pas où il va, ni même où il est précisément, mais toujours est-il qu'il court, encore et toujours, à s'en perdre haleine, à travers les rues d'Amanil et qu'il rencontre de moins en moins de monde sur son chemin, ce qui n'est pas pour lui déplaire, lui qui veut éviter de bousculer le plus possible.
Au fond de lui, il ne peut pas dire qu'il regrette cette entrevue avec Nagisa ; surtout que c'est lui qui l'a cherché, après tout. Mais même s'il est arrivé à Natsume de lui parler de son père et de son passé, il ne s'était pas attendu à ça, et comprend bien maintenant pourquoi le lapin avait évité de lui en parler. Mais il ne pouvait pas imaginer toutes les souffrances que son petit-ami avait enduré jusqu'à aujourd'hui. Non seulement le Shimomura a énormément souffert, mais il s'agit là d'une douleur que Sam comprend plus que trop bien, et il se rend compte à présent qu'ils ont véritablement partagé les mêmes douleurs ; un partage qui va au-delà le simple fait de perdre un parent. Ils ont vraisemblablement une expérience semblable, mais si c'était dans des contextes différents. Le dresseur pouvait-il s'imaginer un seul instant, lorsqu'il l'a vu pour la première fois, que cet hérisson arrogant et désagréable avait vécu des choses si affreuses ? Pouvait-il s'imaginer qu'il comprenait en fait sa douleur plus que n'importe qui ? Si l'ourson a effectivement deviné en le soignant ce jour-là qu'il n'avait pas eu la vie facile, il ignorait tout alors de lui et ne se permettait pas de faire des hypothèses. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui il est perdu, blessé, confus, désemparé. Il voudrait tant retrouver Natsume pour le serrer dans ses bras et se blottir contre lui, en lui promettant intérieurement qu'il fera tout pour ne jamais plus qu'il ait à subir de telles souffrances, si jamais il en a le pouvoir un jour ; car si son bonheur est ce qu'il a désiré depuis le début, il est conscient désormais que, Natsume, tout lapinou débile et têtu qu'il est, est bien plus fort mentalement qu'il ne le pensait. S'il avait su plus tôt que la vie l'avait meurtri à ce point...

Alors même si retrouver son copain pour l'enlacer est fortement tentant, il ne peut pas encore aller le voir. Il ne veut pas que l'éleveur sache qu'il a vu sa sœur, et encore moins qu'il a pleuré. Il doit attendre de se calmer, et même si son comportement aura peut-être l'air louche -quoiqu'il n'est pas rare que Sam fasse des câlins sans raison- il tient absolument à le faire. Mais il n'est pas sûr que ses yeux rouges plaisent à son copain qui, même s'il ne posera pas de questions si l'autre ne veut pas lui répondre, sera peut-être tout de même inquiet au fond. Mais de toute façon, il se demande bien s'il sera capable de lui mentir, alors qu'il déteste raconter des bobards à son petit-ami. Aura-t-il seulement le choix ?... Peut-être que pour cette fois-là, il vaut mieux que la vérité ne lui soit pas dévoilée ?... Il ne sait pas. Il n'a pas envie d'y penser. Il a juste envie de fuir quelques instants la réalité en attendant de se sentir mieux. Il sait de plus qu'il retrouvera, comme chaque nuit, le garçon de ses rêves, mais il ne veut pas qu'il le voie avec sa mine attristée. Inutile que Natsume s'inquiète pour rien, après tout.

Bientôt, le temps se couvre de nuages grisâtres et une fine pluie commence à s'abattre sur la ville. Elle devient cependant bien vite torrentielle et l'Enodril, surpris et perdu, se met à chercher un abri. Il pourrait faire appel à Synkro pour qu'il les téléporte chez lui, au sec, mais il ne veut vraiment pas rentrer maintenant, même s'il sait qu'ils auront au moins un toit de sûr, là-bas. Alors peut-être sera-t-il trempé jusqu'aux os, mais au moins, il sera seul. Enfin... presque. Il a failli oublier qu'il y avait effectivement ses petits amis avec lui, et il se rend compte de sa stupidité monumentale en se rendant compte qu'il aurait peut-être mieux valu les faire rentrer dans leurs Poké Balls pour qu'ils n'aient pas à subir la pluie. Mais alors qu'il s'arrête brusquement dans une ruelle et tente de les rappeler à l'intérieur de leurs boules respectives, tous deux secouent la tête dans un refus catégorique. Surpris, le dresseur insiste cependant pour qu'ils se mettent à l'abri mais il ne parvient pas à les faire obéir. Ce n'est qu'au moment où il voit dans leurs regards cette étincelle déterminé qu'il comprend. Ayant assisté à la scène et sachant l'état dans lequel leur dresseur se trouve, ils veulent à tout prix rester auprès de lui, quitte à se retrouver mouillés par la suite. Touché, l'Enodril reste quelques secondes à les scruter chacun leur tour, avant d'émettre un faible sourire, en guise de remerciement silencieux pour leur geste, et de se mettre à chercher un abri. Il ne peut quand même pas laisser ses compagnons trempés simplement parce qu'il désire égoïstement noyer sa peine loin de tout.

C'est alors qu'il découvre un trou faisant à peu près sa taille dans un mur. Il fait noir à l'intérieur, mais au moins, ils auront un toit au-dessus d'eux. Alors sans réfléchir davantage, car ce n'est décidément pas son fort, il pénètre dans la pièce plongée dans l'obscurité, son Salamèche sur les talons. Ce dernier, curieux, le dépasse, avant de s'ébrouer rapidement et d'éclairer l'endroit comme il le peut avec la flamme au bout de sa queue. A part les quelques meubles poussiéreux, les murs fissurés, et un unique drap déchiré accroché à l'un d'eux, c'est désert. C'est sans doute une maison abandonnée, se dit l'adolescent, qui est tout de même soulagé d'avoir trouvé un endroit où se reposer quelques instants, le temps que la pluie s'arrête. Mais il sait aussi que cela va lui permettre de réfléchir à tout ce que Nagisa lui a dit, et ça, il n'en a pas tellement envie. Il ne peut cependant empêcher son traître de cerveau de lui montrer encore et encore les images affreuses que le Neitram de la jeune femme lui a montré et il secoue la tête, croyant pouvoir échapper au passé de son copain, alors qu'il a lui-même voulu le connaître. Jamais il n'aurait pu imaginer toutefois une telle violence de la part d'un homme à l'égard de son fils ; et il sait pertinemment que son propre père n'aurait pas pu supporter un tel acte.
J'ai beau me plaindre et embêter Natsume parfois, mais arriverai-je seulement un jour à le comprendre et à l'aider, alors que je sais maintenant l'enfance qu'il a eu ?

S'il pourrait rester comme ça des heures à regarder la pluie tomber à travers le trou béant dans le mur de cette baraque abandonnée, à se torturer tout seul en se remémorant les quelques images affreuses qui lui ont été transmises, ce n'est pas ce qui se produit alors. En effet, il est soudainement interrompu par un bruit plutôt grave. Il reconnaît là de la musique, sur probablement un instrument à corde. Sam n'est pas musicien, mais ce sont des choses qu'on peut deviner à l'oreille. Le son qu'il entend allège le bruit de l'eau qui s'abat en trombe sur la ville, et le compétiteur croit même reconnaître cette mélodie, ou du moins, il l'a déjà écouté, il en est certain. Très agréable à l'oreille, le jeune garçon et ses Pokémons se laissent bercer par la musique, peu importe de l'endroit d'où elle vient, et il se surprend même à fermer les yeux. C'est doux, agréable, et même si c'est un peu mélancolique, ça n'a rien de triste, sans être vraiment très entraînante non plus. Sam en oublie même ses vêtements et ses cheveux qui lui collent à la peau, se concentrant uniquement sur l'origine du bruit. A son grand étonnement, il a l'impression que cela vient de derrière le drap accroché au mur. Quelqu'un joue peut-être dans la pièce à côté ?...

Guidé par le rythme et la mélodie, Samaël se dirige presque inconsciemment vers le drap après avoir déposé Cheza à terre qui commençait à gigoter pour pouvoir être reposé au sol. Un peu hésitant au début, la musique s'intensifie alors d'un coup et il n'y tient plus. Sa main prend le rebord du drap et il l'écarte doucement avant d'apercevoir qu'il y avait effectivement un autre trou derrière le tissu rose. Il passe sa tête dans l'embouchure, constatant que seules quelques faibles lumières provenant de fenêtres aux alentours de la nouvelle pièce permettaient d'éclairer la petite salle.
Mais ce qui le frappe le plus est bien sûr l'homme qui se tient dos à lui, et qui n'est autre que le musicienne qui produit cette si belle musique. Dans les mains de l'inconnu, un violon. Un violon noir. D'un bois superbe, il n'a pas l'air tout neuf mais sa peinture brille pourtant toujours d'un éclat vif, pareil à du vernis qu'on viendrait de poser sur l'objet. Mais étant donné que le violoniste est dos à lui, il ne peut pas tellement voir son visage. Alors il se contente de rester là, interdit, ne sachant trop que faire à l'instant, si ce n'est rester pour faire ronronner son ouïe avec une pareille merveille.
C'est à ce moment précis qu'il remarque d'ailleurs que quelques cartons sont empilés dans un coin de la pièce. Il décide alors discrètement de se cacher derrière les boîtes pour mieux l'observer et ordonne à ses camarades de le suivre. Ils se faufilent donc derrière les cartons en question et regardent en silence ce prodige exercer son art. Ils n'auront qu'à partir d'ici en vitesse avant qu'il ne les remarque ; ouais, ça paraît être un bon plan, ça. Mais inconsciemment, l'Enodril ferme progressivement de nouveau les yeux, comme pour savourer cet instant, semblant presque être sur le point de dormir. Il ne se rend même pas compte quand la musique s'arrête enfin, et sursaute juste quelques secondes après, déçu que ça soit déjà terminé.
Aheum. B-Bon, maintenant, je pense qu'il vaudrait mieux qu'on s'en aille rapidement avant qu'il ne remarque notre prés-

- Tu peux sortir, tu sais.

... et merde.
Chanceux, vous, avez dit ? Uniquement quand ça l'arrange, dans ce cas. Et là, ça l'arrangeait que très moyennement. Ce n'est pas que Sam n'aime pas faire de nouvelles rencontre, loin de là, mais il avait en vérité assez peur de déranger l'autre s'il se faisait remarquer et voulait juste profiter de sa musique discrètement, de peur de l'interrompre et de le perturber. Mais apparemment, il semble trop tard pour faire marche arrière, et même si le compétiteur ne bouge pas d'un cil, ni même n'ose pas lui répondre, malgré les usages de politesse, c'est l'adulte qui vient donc faire le premier pas et se retourne enfin dans sa direction, de sorte que l'Enodril peut désormais voir son visage. Et il manque de s'étouffer avec sa propre salive.
Un visage angélique, de beaux yeux mauves où reflètent la douceur, et des cheveux blonds qui lui retombent sur le front et qui demeurent légèrement en pagaille, n'enlevant pourtant aucun charme à l'individu qui, s'il avait eu les pupilles dorées comme les siennes et les mèches relevées plus haut, lui aurait fait étrangement pensé à son père ; car Samaël discerne dans le regard de l'inconnu une lueur paternelle qu'il ne connaît douloureusement que trop bien.
Mais s'il y en a bien deux qui n'ont pas peur d'approcher, ce sont bien Cheza et Smaug, qui n'ont pas peur de s'approcher et s'avancent vers le nouveau venu en souriant. Ce dernier les scrute avec affection avant de s'accroupir et d'avancer lentement ses mains vers eux, comme pour d'abord leur demander la permission, avant de les caresser une fois qu'il y est autorisé.

- Je... Je ne voulais pas vous déranger.

Un peu moins intimidé, Sam se décide avant à sortir la tête des cartons, et c'est au tour de l'homme d'avoir l'air surpris. Il le fixe, les yeux écarquillés, avant d'afficher un sourire tendre.

- Ta délicatesse me touche. Mais tu ne me dérangeais pas, bien au contraire. Je suis toujours heureux de pouvoir jouer devant un public.

Cet homme a quelque chose d'intimidant, et de rassurant à la fois, mais Sam ignore d'où lui vient de telles impressions alors qu'il ne le connaît même pas.

- C'était sublime. Cela doit faire longtemps que vous faites de la musique.
- Pas loin de vingt ans, en effet. Et toi, tu joues d'un instrument ?
- Euh... Non. Enfin, c'est-à-dire que j'ai... J'ai déjà essayé le violon, une fois, mais ça n'a pas tellement marché.

En effet, le père Enodril jouait du piano. Mais Sam avait trouvé un jour dans un grenier un petit violon poussiéreux qui semblait avoir appartenu à la famille d'Ikaël, d'après ce dernier, mais qui n'était plus utilisé depuis longtemps ; cela a néanmoins donné envie à Sam d'en faire, et il a été remis à neuf pour qu'il puisse l'utiliser. Mais c'est un instrument très difficile, et il avait beaucoup de moins à faire bouger ses doigts. Alors il a arrêté au bout d'un an, et a remis l'objet dans un carton au grenier. Ce n'est pas qu'il avait abandonné, mais il n'arrivait plus à se concentrer sur la musique, de toute façon, avec tous les bouleversements de l'île.
Il ne sait même pas pourquoi il raconte ça à un étranger, ni même pourquoi il n'a soudainement pas envie de partir alors qu'il pourrait très bien avoir une attitude louche à son égard. Mais l'homme ne fait qu'émettre un petit rire, amusé par la gêne de l'adolescent qui avoue ses mésaventure avec l'instrument à cordes.

- Je vois. Il faut avoir de la persévérance et de la patience, en effet, et j'imagine que tu n'as pas vraiment eu la tête à te préoccuper de ça, avec tout ce qui t'est arrivé.
- Ce qui m'est arrivé ?...

Le jeune garçon fronce les sourcils. Comment peut-il être au courant ?... Ses Pokémons n'ont pas du tout l'air inquiets, et paraissent même parfaitement à l'aise. L'inquiétude au fond de lui a-t-elle seulement raison d'être ? S'imagine-t-il des choses ou cet individu est-il vraiment digne de confiance ? Peu importe, se dit au final le dresseur. Il ne ferait que l'embêter davantage, et peut-être avait-il envie de jouer seul de la musique. Il ne comptait pas rester, de toute façon, alors autant partir tout de suite avant qu'un truc étrange ne se produise.

- Hm. Je... je crois que je vais vous laisser.

Etonnés de partir si soudainement, Cheza et Smaug rejoignent leur dresseur, affichant une mine à la limite de la déception. L'Enodril se lève donc, s'incline légèrement, et tourne déjà le dos au musicien. Mais celui-ci, décontenancé, l'arrête.

- Attends, Samaël !

Et aussitôt, le concerné se stoppe net, et se retourne vers le grand blond, un mélange de stupeur et peut-être un peu de panique dans le regard. Son cœur s'est mis à battre plus vite, sa respiration à s'accélérer. Il stresse. Qui sait ce que cet étranger connaît de lui, à part son nom.

- Comment vous...
- Je te donnerai toutes les informations que tu veux, mais s'il te plaît, ne pars pas tout de suite. C'est toi que je cherchais depuis le début.
- Moi ?
- J'ai certaines choses à te révéler. Tu veux bien rester encore un peu ?

Se méfier est sans doute le choix le plus judicieux à prendre dans un pareil cas de figure. Mais sans trop comprendre pourquoi, Sam a bien du mal à ne pas se sentir protégé et partir est devenu bien plus difficile qu'il ne le pensait, maintenant que sa propre curiosité est attisée. Cet homme l'intéresse de plus en plus, et il aimerait bien savoir qui l'a informé de son existence et pourquoi il voulait tellement lui parler. Enfin, 'sans trop comprendre pourquoi'... Disons qu'il est un peu con, aussi.
L'ourson hoche donc mollement la tête et prend une boîte pour s'y asseoir, scrutant au passage la réaction de ses Pokémons qui n'ont pas vraiment l'air d'avoir sur leurs gardes. Si ce type était dangereux, l'un des deux l'aurait au moins senti, non ? Ou alors peut-être sont-ils trop jeunes encore pour ça...

- Vous savez que si j'avais été un peu plus intelligent que ça, je serais déjà parti, à l'heure actuelle. Je sais pas vous, mais un inconnu qui se pointe sans même donner son nom alors qu'il connaît le vôtre, ça me paraît un peu suspect...
- Noctis n'était pas moins suspect et pourtant tu lui as fait confiance.
- HE ! C'était une situation complètement diff-

Et il se fige. Telle une statue, plus aucun son n'arrive à sortir, et il sent tout à coup comme un malaise le parcourir. Comment est-il au courant pour Faust ?...

- Attendez... Vous m'espionnez ?!

L'individu émet de nouveau un rire, et se dessine sur son visage un sourire énigmatique, qui frustre le cadet.

- Samaël... Les Carapuces ne sont pas des Pokémons si communs. Tu croyais que le tien était tombé du ciel ?
- B-Bien sûr que non ! Mais je ne vois pas le rapport ! Mon père m'a dit qu'il l'avait trouvé lui-même !
- Et ce qu'il t'a dit est vrai. Néanmoins, il ignorait que ce n'était pas qu'un simple hasard.
- Que voulez-vous dire ?

Silence, pendant que la question du nounours résonne dans la pièce et que l'angoisse lui noue progressivement le ventre, ne sachant pas à quoi s'attendre, et s'interrogeant de plus en plus sur ce type qui en sait bien trop à son goût et qui a même connaissance de ce que Sam lui-même ne sait pas. Toujours de son regard violet tendre, l'inconnu s'assoit à son tour, et ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir sur l'adolescent.

- J'ai rencontré Carapuce bien avant ton père. Mais il était très mal en point, alors je l'ai soigné. Seulement, pour raisons personnelles, je ne pouvais pas le garder. J'ai donc demandé à Ikaël de te le confier. Cependant, cette tête de mule voulait absolument être celui qui trouverait ton premier Pokémon si ce n'était pas toi qui te décidait à le faire. Alors j'ai... un peu forcé le destin.
- C'est impossible !... Ne me dites pas... que Kame joue un rôle depuis le début...
- Non, rassure-toi. Je lui ai simplement promis que s'il se battait avec des Pokémons et qu'il acceptait de suivre quelqu'un à la suite de ça, alors il gagnerait un ami pour la vie. Il m'a obéit, et j'ai juste fait en sorte que ce quelqu'un soit ton père, car je le connaissais par cœur, et que je savais qu'il ne resterait pas sans réagir. Ainsi, en sachant Carapuce à tes côtés, je savais qu'il pourrait veiller sur toi et me donner de tes nouvelles sans que je n'ai besoin de t'espionner. Mais ne te méprends pas ; lorsqu'il m'a récemment conté tes aventures, il m'a dit qu'il était extrêmement fier de t'avoir pour dresseur, et son affection n'est pas du flan.

Samaël sait se méfier d'un menteur quand il en voit un. Pourtant, si cet homme ment, alors il est très fort. Mais tout chez lui respire l'honnêteté, et ce dernier croit bien le connaître, alors que l'Enodril ne se souvient pas de l'avoir déjà vu, même dans ses souvenirs les plus anciens.
Alors il décide de faire appel à l'un des seuls témoins qu'il dispose pour savoir si cet étranger dit bien la vérité. Aussitôt que la balle est lancée, Kame le Tortank, son plus vieux et fidèle compagnon, ne cache pas sa joie de revoir son dresseur, et l'enlace aussitôt. Mais celui-ci fait un geste pour l'arrêter, et désigne le violoniste d'un mouvement de la tête, songeur. Une fois qu'elle le reconnaît, la tortue géante ne cherche même pas à nier mais baisse les yeux, honteux de son propre comportement, croyant avoir trahi ainsi le jeune humain qu'il accompagne depuis toujours.
Alors tout ce qu'il vient de dire est vrai...
Comme pour le rassurer, l'Enodril vient lui tapoter gentiment le bras, en lui faisant un sourire doux, lui prouvant qu'il ne lui en veut pas. Il est au moins rassuré de savoir que son meilleur ami n'était pas un espion à la solde de quelqu'un. Mais son regard se fait aussitôt plus sérieux quand il le lève de nouveau vers l'autre.

- Qui êtes-vous ? Si vous connaissez mon identité, alors j'ai le droit de connaître la vôtre.
- C'est tout à ton honneur, mon grand ; et j'allai justement y venir.

Le blond part récupérer son étui à violon et range soigneusement l'instrument dedans, avant de le refermer et de le mettre sur son dos, tel un sac. Toujours avec ce sourire tendre, ses yeux mauves reflètent la même douceur que celle de l'aura qu'il dégage. Il est bienveillant et intimidant en même temps. Mais derrière cette apparence de bienfaiteur, il est clair que se cache un dresseur qui semble redoutable, et les Poké Balls à sa ceinture ont l'air de tout sauf être vides.

- Tout le monde m'appelle Balto. Mais mon véritable nom est Baël. Baël Gravedigger.
- Je n'ai jamais entendu parler de vous. Vous êtes un ami de mon père ?
- Oh... Si j'avais seulement été un ami, tu aurais entendu parler de moi, je te le garantis.

Il soupire. C'est cette fois-ci un sourire triste qu'il affiche, mais en même temps toujours aussi affectueux.

- Non, Sam. En vérité, et je te prie de me croire, le vrai nom de ton père n'était pas Enodril, mais Gravedigger, comme le mien. Et c'était mon grand frère.

Bam. Un froid s'installe aussitôt après l'annonce de la nouvelle. L'adolescent, le souffle coupé, écarquille les yeux, tente de se dire qu'il ne rêve pas, et se rapproche légèrement pour se convaincre que l'adulte lui fait une mauvaise blague, ou qu'il essaye de l'embobiner. Si ses prunelles dorées se posent un temps sur son Tortank, ce dernier ne fait que confirmer les dires de Baël.
Déboussolé, le compétiteur déglutit, ne sachant décidément pas quoi penser de ça. Les mots ont du mal à sortir, et Arceus sait à quel point il a envie de parler, de s'exprimer, de questionner. Alors, une nouvelle fois, il se fait devancer, et cela lui convient finalement tout autant.

- Laisse-moi te raconter. Nous étions trois enfants Gravedigger ; trois frères. Il y avait Danaël, qui était le plus docile d'entre nous, Ikaël, qui était le rebelle de la famille, et moi, celui qui obéissait sans rien dire.
- Danaël, Ikaël, Baël... Vous faites dans l'original.
- Ce n'est pas une coïncidence, figure-toi. Khaine, notre père, aimait tant notre mère qu'il a décidé de nommer ses fils d'après son nom.
- Et... comment s'appelait-elle ?
- Amaëlle. Amaëlle Enodril. Et je suis sûr que ton nom ne t'a pas vraiment été donné en référence à un certain personnage de la Bible, comme tu as peut-être pu le penser.
- Mais pourquoi n'ai-je jamais entendu parler de vous ? Vous étiez en mauvais termes ?
- Non, au contraire, on s'entendait très bien. Mais Ikaël n'a jamais pu supporter l'éducation stricte qu'on nous donnait à la maison, ni son propre nom qu'il reniait. Il a fini par partir après la mort de notre mère et c'est à ce moment-là qu'il a changé de nom. Quand il s'est marié avec Lyra, Père l'a définitivement chassé de sa vie et il est passé pour un traître. Mais je suis toujours resté en contact avec lui, et il me donnait régulièrement des nouvelles de toi. C'est moi qui lui ai d'ailleurs demandé de ne jamais te parler de notre famille, au risque qu'elle s'en prenne à toi pour essayer de t'embobiner et ainsi que tu te ranges à leurs côtés pour se venger. C'est pour cela que tu ne connais rien de son passé, et c'est pour cela que j'ai voulu te rencontrer pour mieux te connaître.
- ... Mais pourquoi maintenant ?
- Quand j'ai appris pour janvier dernier, je me suis dit que je pourrai peut-être t'épauler et te faire penser à autre chose. Mais je ne m'étais pas rendu compte moi-même de l'état dans lequel j'étais et j'ai été obligé de reporter jusqu'à partir de septembre, où je me suis mis en tête de parcourir l'île en faisant de la musique pour que tu viennes jusqu'à moi. J'ai pensé que tu te méfierais davantage si c'était moi qui serais venu jusqu'à ta rencontre.

Les poings de Samaël se serrent, ses yeux se baissent vers le sol, et il assimile comme il peut toutes les informations qu'on vient de lui donner. Tout ce qu'il ne savait pas. Tout ce que son père lui a toujours caché pour le protéger d'une smala qui a l'air bien louche, maintenant qu'il y pense. Mais même s'il voudrait dire quelque chose, n'importe quoi, il ne sait pas trop ce qu'il pourrait sortir, maintenant. Et puis, il a l'air de bien connaître sa vie, déjà. Voulait-il donc le rencontrer juste pour la forme ? Se déculpabiliser de l'espionner sans qu'il le sache ? Il ne sait plus. Une part de lui a envie de lui faire confiance, de se dire que tout est si simple, en vérité.
Tout à coup, Smaug, qui scrute Baël avec intérêt depuis tout à l'heure, se lève enfin et s'approche de lui, pour ensuite le renifler. Ce n'est qu'à cet instant qu'un faible sourire éclaire le visage du cadet, qui comprend enfin.

- L'Oeuf de Salamèche... C'est vous qui...
- Oui, c'est bien moi qui te l'ai envoyé. Lorsque ma Dracaufeu a eu des petits, j'ai tout de suite pensé à toi pour t'en occuper ; et je ne regrette rien.

Aussitôt, si la pluie semble s'être arrêté, c'est un grondement puissant qui vient les stopper dans leur discussion.

- D'ailleurs, elle est venue me chercher. Je ne peux pas rester plus longtemps, mais j'ai été ravi de faire enfin la connaissance de mon neveu. Ah, au fait, prends ceci, c'est mon numéro. On ne sait jamais, si... si tu as envie de m'appeler, n'hésite pas.

Le grand blond se remet debout et tend le bout de papier à Sam où sont inscris quelques chiffres, avant de se diriger vers le drap déchiré et de passer dans l'autre pièce. Sans réfléchir plus, Sam le suit jusqu'au premier trou béant dans le mur et il ne peut contenir un sifflement impressionné quand il le voit escalader un immeuble pour s'arrêter clandestinement sur une terrasse où l'attend une Dracaufeu. Cette dernière se tourne vers le Salamèche qui a vite fait de rejoindre son dresseur, et un échange silencieux se fait entre les deux. Au moment même où Smaug croise le regard de sa mère et la reconnaît, il pousse un petit rugissement et se met aussitôt à s'illuminer pour devenir un fier Reptincel. Heureusement, il ne pleut presque plus dehors, et la dragonne s'envole donc, son dresseur sur son dos. Celui-ci fait d'ailleurs un dernier signe de la main à l'adolescent avant de disparaître dans le ciel. L'Enodril, lui, s'il ne sait pas trop comment réagir face à tout ça, se contente d'imiter Cheza et de féliciter comme elle l'évolution de Smaug.

Avec tout ça, il en a presque oublier son échange avec Nagisa. Sur le chemin du retour, cependant, il y repense, mais il a cessé de pleurer. Le nouvel an approche à grand pas, et avec lui le souvenir de la rafle. Si le dresseur insiste quand même pour retrouver son copain et le couvrir d'attention, ne serait-ce que parce qu'il culpabilise comme un idiot dans son coin, il ne doit pas oublier qu'il a prévu quelque chose pour le premier janvier, et qu'il ne doit pas oublier de le faire non plus. Mais en attendant les deux jours qui le séparent de cette douloureuse réminiscence, il doit faire le point, seul, et soulager sa peine par lui-même, sans que son petit-ami ne s'inquiète pour lui à cause de sa tristesse. Inutile qu'il se fasse du souci pour rien, étant donné que ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Alors pendant que la nuit tombe lentement, le soleil déversant ses derniers rayons sur la ville, l'Enodril, accompagnés de sa Bulbizarre et du Reptincel, courre dans Amanil pour rentrer chez lui, chassant les images sombres que lui a montré Nagisa quelques heures plus tôt.
Et quelle surprise quand il découvre sur son lit un Oeuf bleu et violet avec un mot de sa mère indiquant qu'il s'agit là de son cadeau de Noël. Et quelle joie quand il fait connaissance avec son nouveau compagnon quand ce dernier décide d'éclore et qu'il remarque que c'est un Spiritomb chromatique qui a l'air bien jovial. Darcia sera son nom, déclare le compétiteur ; et il sera son ami. Si son équipe est déjà bien complète, il accepte toujours un nouveau compagnon et même si cet esprit est réputé pour sa malveillance, ce n'est certainement pas ça qui fera peur au jeune brun qui compte bien faire de lui un atout indispensable.

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