« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 À l'aide...?

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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyJeu 12 Sep 2013 - 23:54

Seigneur, que faisais-je là? Quelle idée sordide m'était passée par la tête lorsque j'avais décidé de quitter le confort et la fraîcheur de mon doux petit cocon pour m'aventurer sur cette île où il devait faire au moins un million de degrés! Depuis l'amarrage à Vanawi, je n'avais pas bu une seule goûte d'eau, et je n'avais pu me réfugier sous aucune ombre.  À moins qu'ici le terme « accueil chaleureux » réfère littéralement à la chaleur, je ne voyais pas trop ce que ces guides touristiques essayaient de vendre!

Cela faisait maintenant plus d'une heure que je déambulais en ville, le ventre vide et la bouche semblable à un désert. J'avais faim, chaud, soif, et en plus, j'avais réussi à me perdre! Pas mal, John, quelques heures ont suffit avant que tu t'égares! Non mais je rêve! Et pourtant, ce n'était pas comme si je n'étais pas préparé! J'avais une carte, un petit dictionnaire multilingue, et même une boussole. J'avais l'air du parfait petit touriste avec mon attirail, et pourtant... Je lâchai un profond soupir avant de m'écraser sur un trottoir. Au moins ici, j'étais à l'ombre, et je ne risquais pas de me faire frapper par l'un de ces taxis fous...

J'avais beau essayer de me repérer, aucun noms de rues ne semblaient apparaître sur ma carte, pourtant payée a un bon prix. À l'endroit, à l'envers, toujours pas... Mais où est donc cette satanée rue!!! On est bien à Amanil ici, non?! On et puis, à quoi bon! En un nouveau soupir, je laissai ma carte s'envoler au gré du vent. De toute manière, ce bout de papier ne valait rien, visiblement. Je me relevai péniblement, toujours aussi désespéré de trouver un endroit ou casser la croûte et où m'abreuver. Je me remis en marche, las. Comment ces gens pouvaient-ils vivre dans ces conditions? Des hordes d'habitants se frottaient les uns aux autres dans cette chaleur suffocante. Honnêtement, qu'est-ce que je faisais ici?

À force de marcher, je fini par rejoindre une grande rue plus prometteuse. Que les légendaires soient sanctifiés! Un restaurent! Dieu des touristes, merci, merci, merci! À quelques pas de moi se trouvait effectivement un petit casse-croûte plus qu'attirant. On pouvait voir différents mets exposés sur des cartons avec des prix qui ne signifiaient rien pour moi. Même si ça devait me coûter mon argent pour le mois, je m'en fichais royalement! Manger! Boire!! Je me précipitai à l'intérieur, comme un naufragé l'aurait sans doute fait à la vue d'un repas, après avoir passé des jours sans manger! Une fois à l'intérieur, à l'ombre, finalement, je m'installai à une table, la plus près du ventilateur, et je me mis à fixer le serveur d'un air insistant. Si j'avais bien appris quelque chose à Londres, c'était que cette technique marchait à merveilles sur les petites terrasses bondés de jeunes étudiants à l'heure du midi. Et effectivement, ma technique porta fruit; le serveur s'empressa de venir prendre ma commande. Il s'agissait d'un très beau jeune homme, qui ne devait pas être bien plus vieux que moi. Il avait la peau bien bronzée qui allait magnifiquement bien avec sa chevelure d'un brun sombre. N'importe quelle fille devait craquer pour ce type...

-Je voudrais le sandwich du jour, s'il-vous-plait, avec un plat de frites et une grande boisson, fis-je avec mon plus beau sourire.

Le jeune homme s'exécuta, et se pressa de se rendre dans les cuisines. Il allait se mériter un bon pourboire, ça c'était certain. Je profitai de l'attente pour scruter les alentours. En fin de compte, malgré la chaleur, Amanil était une jolie ville. Certes, elle était un peu trop peuplée, et pas nécessairement des plus propres, mais agréable quand-même. Toutefois, ça n'avait rien à voir avec les photos des guides touristiques! Mes songes me firent patienter jusqu'à ce que le garçon reviennent, une grande platée de nourriture dans une main, et un verre de précieux liquide dans l'autre. Jamais je n'avais été aussi content de voir du jus de pomme de toute ma vie! Je me mis à dévorer l'assiette avant même d'avoir pu remercier le serveur. Oh que c'était bon! Je mordais à pleines dents dans le pain du sandwich comme si c'était mon dernier. Le mélange de saveur était sublime! Le pain, le jambon, et... Le pain! Ce n'était qu'un banal sandwich au jambon, sans autres garnitures, mais c'était divin. Et que dire de ce jus! Il était si... jus de pomme!

Il ne me fallu pas beaucoup de temps avant de terminer l'assiette. Je me sentais mieux, le ventre plein. Je reteins un petit rot. Maintenant que ceci était fait, je pouvais me remettre en route. Je devais me trouver un endroit où vivre avant la tombée de la nuit si je ne voulais pas dormir dehors comme un chien. Je hélai le serveur, qui accouru. Et oui, c'était toujours plus facile de les faire venir lorsqu'il était temps de sortir l'argent. Le jeune homme foncé me tendit un petit morceau de papier indiquant un montant qui ne me disait rien. Quinze Opals...

-J'imagine que vous ne prenez pas la carte bleue? fis-je d'un air moqueur.  

Voyant que le serveur ne riait aucunement de ma petite blague, je décidai de laisser tomber l'affaire et me contentai de sortir quelques billets.

-Voici 25 livres sterling, ça devrait couvrir la totalité de la facture, les livres sont l'une des monnaies les plus haute de ce monde, et vous pouvez garder le reste, pour le service.

Fier de ma générosité, je m'apprêtais à me lever lorsque je sentis une forte main me rabaisser dans mon siège. Avant que j'aie le temps de comprendre ce qui se passait, je reçu mes quelques billets en plein visage.

-On accepte que les Opals ici, morpion, alors garde des papiers sans valeur et donne-moi ces 15 Opals, s'exclama le serveur, d'un ton tout à coup plutôt agressif.

Je ravalai ma salive, plus qu'un peu paniquer. Je n'avais que cette monnaie, moi, je n'avais pas encore eu le temps de trouver un bureau de change! Le jeune homme, qui paraissait tout à coup beaucoup plus grand que moi, m'empoigna par le collet, et me murmura quelques mots à l'oreille, qui disait clairement que je devais payer si je voulais m'en sortir... À l'aide?
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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyVen 13 Sep 2013 - 1:37


Tendre la Main"feat. John Lewis Armstrong"


Vanawi. Un mouvement, tel une vague, qui vous emporte. Vous avez intérêt à suivre le courant, ou il vous détruira contre les immeubles aux parois effrités, vous jetera sous les roues d’un autobus. Vanawi, une ville implaccable, qui vous impose son rythme. Ses cris, ses klaxons aussi, dans un brouhaha incessant. Un chien errant qui se balade, sans se soucier de la mer de monde dans les rues, un marchand qui vous interpèle, derrière ses étals remplis de victuailles. Je ne comprendrai jamais cette ville, mais après ma deuxième réelle visite en ces lieux, j’ai adopté ses façons. Je me frée un chemin parmi les passants, bousculant sans ménagement pour me tailler une place, pour me produire un trou d’air assez grand pour respirer. Je déteste la sensation de ces peaux ruisselantes de sueur contre la mienne, l’odeur âcre de leurs corps qui se déplacent au gré de la vague. Mais je continue, avançant lentement mais sûrement. J’aurais bien aimé sortir Kinu de ma Poké Ball, mais je vis avec la crainte étrange que quelqu’un s’empare de lui et me le retire à jamais. Je tiens mes doigts crispés contre ma caméra, cherchant une issue. J’ai rendez-vous avec Solène, ce soir, au Centre Pokémon, pour un dernier entraînement avant mon grand match de demain. Entre-temps, j’essaie de découvrir un peu la ville. Je dis bien «essayer».

Je traverse un boulevard, où un mandiant me tend la main. Avec un sourire, j’y glisse un ou deux Opals, avant de poursuivre mon chemin. Sur ce trottoir, la foule se fait moins dense, et je peux circuler avec plus d’aisance. Je retirer la Poké Ball de deux des mâles de mon équipe : Kinu le Crocodil et Hercules le Rototaupe. Je les laisse sortir prendre un peu d’air. Kinu marche aux-devants, tandis que la taupe reste à mes côtés, avec un sourire avenant. Je m’avance nonchalemment à leurs côtés, cherchant un lieu intéressant ou casser la croûte. Il y a quelques semaines, je n’aurais jamais pu sortir en compagnie de ces deux là. Ils se détestaient, se considérant comme rivaux. Leur relation a évoluée depuis quelques temps, pour se changer en grand respect. Puis, je crois, en amitié. Enfin, ils arrivent à s’entendre et à s’entraîner ensemble, même si je continue à penser qu’une forme de compétition subsiste toujours entre les deux. Kinu relève soudain le museau et pointe vers un endroit, non loin. Un petit casse-croûte bien mignon. J’accepte avec un sourire avant d’y mener mes deux alliés. Nous nous asseyons dans un coin de l’établissement, loin des fenêtres et du soleil.

Je consulte un peu le menu quand une ombre se dessine devant moi. Je relève les yeux et découvre… Un véritable dieu grec. Le serveur m’observe avec un regard tout aussi gourmand. On dirait que je lui ai tappé dans l’œil! Aucun problème. Voilà un bonbon qui me fera plaisir de croquer avant la grande journée de demain. Il se penche vers moi, tout sourire, pour prendre ma commande. Je lui rends ce sourire avec un regard séducteur. Il prend ma commande et repart plus loin. J’en profite pour lui mater les fesses, avant de surprendre un regard amusé de la part de Kinu.

«Bah quoi? Une fille a bien droit de a’amuser nan? Toi… va donc te trouver une Crocodil, d’abord!»

Le reptile me tire la langue et je fais de même, un peu gamine. Le repas arrive et je distribue les victuailles. Je sirote un lait frappé à la fraise, quand un jeune homme entre dans le restaurent et attire mon attention. Le pauvre. Il se trahit lui-même. Sa démarche mal assurée, son fort accent, ses vêtements trop chauds… Il transpire le mot «touriste». Amusée, je secoue la tête, me rappelant ensuite que je me trouvais tout aussi paumée que lui lors de mon arrivée. Je l’ignore bientôt, pour me concentrer sur ma nourriture. Affamée, je termine le tout rapidement, en papotant avec mes Pokémon. Je vais me lever et payer quand une altercation entre le beau serveur et le jeune toursite me fait sursauter. Le pauvre essaie de payer avec la monnaie de son pays d’origine. Je ne peux réprimer un cri quand le serveur l’empoigne par le collet pour lui faire des menaces. Kinu a sauté de sa chaise et serre à présent les poigts. Secouée, je reste un moment figée avant de reprendre mes esprits. Je pose une main sur l’épaule du Crocodil avant de me lever.

«Laisse-moi m’occuper de celle-ci, Kinu.»

Je m’avance silencieusement entre les tables, me dirigeant droit vers le serveur. Kinu me suit pas à pas, visiblement inquiet pour moi. Mais moi, j’ai confiance. Il n’oserait pas frapper une femme, n’est-ce pas? Surtout pas une jolie comme moi. Je me plante à côté de lui et me râcle la gorge bruyamment pour attirer son attention. Les mains sur les hanches, je le toise, mes prunelles lançant des éclairs. Il se retourne et va pour m’envoyer balader, mais je suis plus rapide que lui.

«Hé, toi, la grosse brute. Si tu veux ton argent, t’as intérêt à le lâcher!»

Pour ajouter du poids à mes dires, Kinu lui offre un joli sourire qui donnerait froid dans le dos à n’importe qui, tandis que Hercules fait jouer des ses puissantes griffes les unes contre les autres, dans un bruit aïgu qui me donne des frissons. Le serveur relâche le garçon, avant d’accepter les Opals que je lui tends, assez pour couvrir nos deux rapas. Je le fusille du regard en passant devant lui pour m’approcher du jeune homme. Je pose une main sur l’épaule de ce dernier avant de me retourner vers le connard et lui adresser d’un ton méprisant.

«Et mon numéro de téléphone, tu peux  l’oublier hein, pauvre imbécile.»

Je tire le touriste hors de l’établissement, dans la rue. À cette heure, beaucoup moins de passants envahissent les rues, tous en train de manger dans l’un ou l’autre de ces restaurents. Je me retourne vers lui, avec un soupir. Je finis par sourire, avant d’éclater de rire.

«Bienvenue sur l’île d’Enola, hein! Si je peux te rassurer… Les serveurs ne sont pas tous aussi crétins! À l’avenir, tu devrais quand même traîner quelques Opals. Je comprends que tu es nouveau ici? Je suis Victoria.»

Je lui tendis la main avec mon plus beau sourire. Derrière moi, Hercules et Kinu surveillent notre échange et s’assurent que nous ne serons pas suivis par cette brute épaisse de serveur.


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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyVen 13 Sep 2013 - 4:23

Tout s'était passé si vite. Je m'étais préparé mentalement à recevoir un poing en pleine bouille, et de me retrouver dans une cuisine crasseuse à laver les assiettes de ceux qui, eux, avaient de quoi payer leur repas. J'avais accepter mon sort, et je n'attendais que l'impact, quand la situation s'est complètement renversée. Une jeune sauveuse, un ange descendu du ciel, est venu stopper le massacre. D'un seul regard pratiquement, elle m'a sauvé des griffes de cette racaille. Quelle femme! Comment elle avait démoli ce mec! Impressionnant! Je me laissai sortir d'affaire, comme si la situation ne me regardais pas. Ce n'était pas aujourd'hui que j'allais affirmer ma masculinité! Non, c'était plus sage de me laisser tirer d'affaire par cette super-femme.

La demoiselle m'escorta à l'extérieur du restaurent avant de se présenter. Heureusement, son air menaçant se dissipa lorsqu'elle m'adressa la parole. Elle avait changé du tac au tac en à peine quelques secondes. La fille mauvaise et menaçante s'était transformé en une jeune femme souriante et pleine de vie. Ainsi, ma sauveuse s’appelait Victoria... Joli prénom pour une jolie fille. Avec elle se trouvaient deux superbes Pokémon. Celui qui attira la plus grande partie de mon attention était un Crocodil qui semblait en excellant santé. Ainsi, en plus d'être une femme puissante, elle semblait aussi une dresseuse plutôt douée si elle réussissait à traîner avec elle deux Pokémon aussi imposants. Je ne ferais sans doute pas le poids contre elle avec Antoine et Din. Pas que je doutais de leurs capacités, bien au contraire, je les savais puissants, mais ce n'était rien comparé à un Pokémon évolué, et que dire de ce Rototaupe... De toute manière, proposer une duel à celle qui venait de me tirer de ce pétrin aurait peut-être été un peu inapproprié. Et puis, cette rue n'était pas non plus l'endroit idéal pour faire combattre des Pokémon...

-Je m’appelle John, mais tu peux m'appeler John... Euh, bref! En tout cas merci de m'avoir aidé, je crois que je me serais fait casser le nez si tu n'avais pas été là! Je dois trouver une manière de te remercier...

Effectivement, je ne pouvais pas tout simplement disparaître après cela. Et puis, ça pouvait être utile de côtoyer une habituée de l'île. Elle pourrait possiblement m'aider si je jouais bien mes cartes (sans arrières pensées!). Après tout, je n'avais aucune monnaie locale et je ne savais pas où en trouver, je n'avais pas de logements, et je ne savais absolument pas par où commencer. En plus, j'étais perdu. Il me fallait trouver une manière de la faire s'intéresser à moi afin qu'elle ne disparaisse pas avec ce même sourire avec lequel elle était arrivée. Discrètement, je me mis en marche vers un endroit plus calme, en l’entraînant avec moi.

-Tes Pokémon sont magnifique, en tout cas! fis-je avec dynamisme. Tu dois être une sacrée dresseuse! J'ai moi-même deux Pokémon en ma possession, tu veux les voir?

Sur ces mots, je sorti les deux Pokéball qui étaient resté dans mon sac, dans la poche cachée, afin d'éviter de me les faire voler. Avec tous ces gens, nous n'étions jamais trop prudents! Deux jets de lumières laissèrent apparaître deux nouveaux Pokémon, les miens. Les deux petites créatures qui jaillirent des balles semblaient complètement endormies. Antoine, le Carapuce, me jeta un regard de somnambule, alors que Din, le Galekid, se contenta tout simplement de se coucher sur le sol et de s'endormir. Je dois avouer que les présentations ne me donnaient pas fière allure. J'avais plutôt l'air de les négliger à vrai dire...

-Je t'assure qu'ils ne sont pas toujours comme ça! On a fait un long voyage, ils devaient dormir... euh... Antoine! Din! Ne soyez pas malpolis! Dites au moins bonjour... S'il-vous-plait?

Din ne me jeta même pas un regard, mais Antoine se força de saluer Victoria et son équipe d'un jeste las. En fait, il me ressemblait un peu, quelques minutes plus tôt. D'un air amusé, je rappelai Din à sa Pokéball. Il n'y avait rien à faire avec celui-là, quand il dormait, rien ne pouvait le réveiller. Je me penchai vers Antoine afin de lui caresser délicatement la tête. Ce petit être était prêt à tout pour moi, et je l'admirais pour ça. Il combattait la fatigue, tout en tentant de garder un sourire sur les lèvres. Je me relevai pour m'adresser à la maîtresse du Crocodil.

-En général, Antoine devient nerveux autour des femelles, mais on dirait que ce n'est pas le cas avec ta Crocodil, peut-être qu'ils pourraient bien s'entendre, qu'est-ce que t'en pense?

Tout-à-coup, tous les regards se tournèrent vers moi, comme si j'avais dit quelque chose de mal. Même Antoine, qui avait l'air d'un zombie une fraction de seconde plus tôt, me regardait soudainement comme si ma tête était en feu.

-J... j'ai quelque chose entre les dents?
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptySam 14 Sep 2013 - 18:46


Tendre la Main"feat. John Lewis Armstrong"


Ainsi, ce paumé s’appelle John. Un nom plutôt commun, mais un garçon tout à fait… hors de l’ordinaire. J’adore son accent –sait-il seulement que l’accent anglais me rend totalement folle?-. Il a l’air jeune, probablement plus jeune qu’il ne l’est vraiment. Ses grands yeux verts sont empreints d’innocence. Ce qui me laisse supposer qu’il en est peut-être à son tout premier voyage en tant que dresseur. Difficile à dire. Peu importe. Ce jeunot doit se redresser, ou sinon il se fera manger le poil sur le dos, le pauvre. Je me rappelle ma propre arrivée. Ma descente de l’avion à Amanil, mon inscription au Centre d’Inscriptions de la Compétition, ma balade dans les rues de la capitale. Ma première journée ici, et déjà on avait mis mes convictions à toute épreuve. J’avais vu toutes sortes de choses en Amérique du Sud comme reporter spéciale, mais rien ne l’avait préparé à la mise à mort sur la place publique de l’ex présidente, Eliza Turnac. L’émoi d’une nation. Voilà ce que j’avais vécu en cette toute première journée sur Enola. J’aurais bien préféré me mesurer à ce serveur que de devoir affronter la colère, la peur, de ces gens brisés par ce Régime, sur la place publique. J’y repense avec toujours cette pointe d’émotion. Cette femme pendue publiquement était l’héroïne de sa nation, et la perde m’a été tout aussi difficile que pour eux. Une sensation toujours étrange et que je n’arrive pas encore à m’expliquer.

«Ne me remercie pas, pas la peine. Mais fais attention à ce que tu fais, quand même!»

Je ris doucement, toujours un peu hantée par les images du corps sans vie de la politicienne tombée aux mains de la dictature. Je suis tirée de mes pensées quand le jeune homme me tire à part. Mercedes. Dans quoi tu t’es encore embarquée? Qu’est-ce que ce garçon attend de moi, à présent? Je lui ai sauvé la vie, d’accord. Mais j’ai fort à faire moi, aujourd’hui. Je n’ai pas le temps de m’occuper ses neurones dysfonctionnels! Malgré tout, je le suis sans trop rechigner, charmée malgré moi par son enthousiasme. Après tout, il doit avoir besoin d’un ami, lui qui vient tout juste d’arriver. Ma gentillesse me perdra. Nous allons un peu plus loin, à l’abri des regards. Je sens Kinu nerveux, mais je le rassure. Ce n’est pas un fin d’adolescent qui va m’effrayer, surtout après avoir rugit comme une lionne contre un mec d’une tête plus grand que lui. Il se met alors à me complimenter. Une sacrée dresseuse, moi? Non, j’ai plutôt de sacrés Pokémon. Ce sont eux qui font tout le travail, après tout.

«Merci, mais sérieusement, je n’y suis pour rien. Euh… oui, d’accord, si tu veux.»

Kinu grogne et m’offre un air sévère. Il déteste quand je me rabaisse ainsi. Mais pourtant, je ne fais que dire la vérité! Le Crocodil travaille si dur, tous les jours. Il m’écoute et ensemble, nous trouvons des solutions et des stratégies. Et que dire d’Hecules, qui est toujours présent pour m’aider à gérer l’équipe! Vraiment, je les adore, tous. Je laisse ma main caresser la tête du Rototaupe tandis qu’il me présente ses deux alliés. Les pauvres ont l’air complètement épuisés de leur voyage! Il s’agit d’un Carapuce et d’un Pokémon que je n’ai jamais vu. Mon Pokédex m’apprend qu’il s’agit d’un Galekid. Trop mignon! J’ai envie de le prendre, mais comme il est plongé dans un profond sommeil, je n’ose pas vraiment. D’ailleurs, le dresseur embarrassé le ramène rapidement à sa balle bicolore. Amusée, je souris aussi, avant que John ne s’embarrasse encore plus, le pauvre. Kinu, une femelle? Je veux dire… J’aurais pu comprendre pour Hercules. Difficile de s’avancer sur son sexe avec une nature aussi douce et gentille. Mais… mon Crocodil? Celui dont les muscles ont des muscles? Qui vous toise avec un regard confiant à chaque moment? Il respire la masculinité. Kinu est hors de lui. Un grondement menaçant s’échappe de sa gorge, et je dois le retenir in extremis pour éviter qu’il lui saute au cou.

«John, t’es vraiment imbécile! Kinu est un MÂLE.»

J’éclate de rire tant la situation est loufoque. Pauvre mec. Je pose une main contre son épaule, réprimant le fou rire qui m’envahit, pour regagner mon sérieux, petit à petit. Derrière moi, Kinu boude. Hercules qui est plié de rire sur le sol ne doit pas bien l’aider.

«Mon pauvre John, t’es totalement perdu! Recommençons, tu veux bien? Sais-tu au moins où tu te trouves? E-no-la, Va-na-wi. Si tu es ici pour la Compétition, ce que je soupçonne, tu dois te rendre à Amanil pour t’inscrire! Si tu te cherches un lieu pour la nuit, tu peux te rendre au Centre Pokémon de la ville. Il doit bien y avoir un truc pareil en Grande-Bretagne. À titre informatif, mes deux Pokémon ici présents sont des mâles, mais j’ai aussi quelques femelles dans mon équipe. Tu as tout pigé?»

Je le taquine, évidemment, même si je commence à penser qu’il lui manque peut-être une ou deux cellules nerveuses dans le cerveau… Je n’oserais pas lui dire, bien sûr. Il a toujours la chance de me prouver qu’il n’est pas débile, comme je ne juge personne trop rapidement.


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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyDim 15 Sep 2013 - 21:54

La honte! Non mais quel imbécile! D'abord je me couvrais de ridicule avec ce serveur enragé, et ensuite, je m'enterrais encore plus creux dans ma tombe en sortant ce commentaire ridiculement idiot! De quoi j'avais l'air maintenant... Comment pouvais-je me proclamer dresseur Pokémon, alors que je ne savais même pas reconnaître le sexe d'un Crocodil des plus masculin! Je m'empressai de m'excuser, aussi maladroitement qu'à mon habitude. J'avais honte, mais honte! Heureusement, la jeune femme avait plutôt bien pris mon imbécillité. Une chance... S'il avait fallu qu'elle se sente insultée et me laisser nager dans ma misère, qu'est-ce que j'aurais fait? Reprends-toi, mon petit John, arrête de faire des singeries, ou tu finira bel et bien par perdre ta seule alliée sur cette terre de fous.

Je ramassai Antoine, qui s'était un peu réveillé avec toute cette action. La petite tortue d'eau me jeta un regard désapprobateur. Il allait sûrement m'en vouloir longtemps, lui. Et avec raison! N'avais-je pas essayé de le matcher à un mâle, quelques instants plus tôt? Je ne pu m'empêcher d'avoir un regard amusé à cette pensée. Une simple image d'Antoine rougissant aux côtés d'un Crocodil mâle me donnait envi d'éclater de rire, mais je devais me retenir si je ne voulais pas accentuer sa frustration. Puis, Victoria dévoila une information qui me coupa toute envi de fou rire. Vanawi? La pauvre fille devait être perdue, si elle pensait que nous étions à Vanawi. Cette ville était sans aucun doute Amanil, la capitale de cette île! Je le savais, j'avais payé un mec pour qu'il m'y amène! Oh, punaise... Je m'étais encore fait avoir... Encore une fois! Je soupirai un coup. Comment allais-je survivre ici, moi? Depuis que j'étais arrivé, je n'avais vécu que du négatif. J'avais envi de me mettre en petite boule par terre et pleurnicher. J'aurais tant donner pour que ma mère me prenne dans ses bras et me dise que tout irait bien. Je voulais sentir la chaleur de son corps. Elle avait le tour pour me réconforter, ma petite maman...

Je m'empressai d'essuyer une petite larme au coin de mon œil. Reprends-toi, bonhomme! Je pris une grande inspiration, puis j'adressai un sourire à Victoria. Ce n'était pas le moment de se morfondre. Maman n'était plus là pour m'indiquer le chemin, mais elle, elle était là. Elle était là, à me donner toutes les informations utiles. Je pris son discours en note, mentalement. Centre Pokémon, inscription, Amanil... Tout était noté!

-Super j'y ferai un tour merci... Mais il y a juste un truc... Il est où le centre Pokémon? Tu peux me montrer, s'il-te-plait?

Je ne voulais pas que notre rencontre se termine ainsi. Quelque chose en moi avait cliqué avec cette fille. Je ne pouvais l'expliquer, mais j'avais l'impression qu'il y avait quelque chose entre nous, même si nous venions de nous rencontrer. Plus qu'une simple amitié. Nous avions une connexion, je le sentais.

-Parles-moi un peu de toi, tien. Tu es ici depuis longtemps? J'ai cru comprendre que tu étais dans la compétition?

En écoutant parler la jeune femme, je tentai de comprendre ce qui me retenait sur son cas. Certes, elle m'avait tiré d'embarras, et avait eu la gentillesse de m'aider à me repérer, mais il y avait plus que ça. Je commençais à me demander si je ne l'avais pas déjà vu quelque part. Je tentai d'y réfléchir, mais Antoine ne cessait de me déconcentrer à me grimper sur la tête. Aucune gêne. Il utilisait toutes les courbes de mon visage afin de faciliter son ascension. Un pieds dans ma bouche, un autre dans le creux de mon oreille. J'avais disons... Un peu de difficulté à me concentrer sur le discours de mon amie. Je tentai de le chasser discrètement, mais il n'y avait rien à faire. Le Carapuce était accroché à ma chevelure, et n'avait visiblement pas envi de descendre.

Mon Pokémon se tortillait sur la tête, tirant sur mes couettes de cheveux dans tous les sens. Je sentais qu'il allait m'arracher une partie de crâne. Tout-à-coup, le Carapuce manqua de tomber et s'accrocha sur une mèche qui s'arracha de ma tête. Je poussai un cri de douleur et frappai Antoine du revers de la main, par réflexe. Le pauvre déboula de ma tête. D'une patte, il se rattrapa en s'agrippant à mon sac à dos. La fermeture s'ouvra et le contenu de mon sac s'éparpilla sur le sol. Et voilà! Mes papiers, mes caleçons, ma nourriture, ma brosse à dents... Toute ma vie se retrouvait à présent sur le trottoir, à la merci de tous.

Je m'empressai de ramasser mes effets personnels au plus vite, avant que quelqu'un s'en empare. Pas que je n'avais vraiment quoi que ce soit de valeur, mais on ne savait jamais, dans un pays pauvre... Je me dépêchai de tout remettre dans mon sac en boule. Une fois mon sac bien rempli, je jetai un regard rapide autour de moi, afin de m'assurer que tout y était. Je me retournai ensuite vers Victoria, afin de m'excuser pour ce nouvel embrassement, alors que je vis qu'elle tenait un petit morceau de papier dans ses mains. Je m'approchai d'elle, intrigué. Il ne me fallu que quelques secondes avant de reconnaître la photo de ma mère biologique.
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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyLun 16 Sep 2013 - 2:43


Tendre la Main"feat. John Lewis Armstrong"


John. Il me plaît bien ce petit. Et un peu pitié, aussi… Mais ça, je n’irai pas lui raconter. Il y a quelque chose de parfaitement innocent chez lui, comme s’il possède une gentillesse toute vierge, toute fraîche. Il me rappelle un peu Yumi, cette jeune fille rencontrée dans les montagnes du Nord. La jeune Coordinatrice et moi nous sommes tout de suite bien entendues, et même que j’ai gardé le contact avec elle, même si elle est de six ans ma cadette. Je l’aime comme une grande sœur, comme une protectrice. Moi qui aurait préféré ne pas m’attacher à personne ici. Difficile. Entre la petiote de Solène et Lyam et Yumi et Maelys et Sunny elle-même… Tous ces gens me manqueront, certainement, malgré moi. Pourtant, je suis ici pour faire mon travail, rien de plus. Malgré mes bonnes convictions, je vois que le charme s’opère encore une fois. Je ne supporte pas un seul instant les larmes que je vois se former au creux des prunelles de John. J’ai envie de les effacer à tout jamais, de les remplacer par du bonheur. Stupide Anglais perdu! Maintenant, je vais être obligée de m’occuper de lui! Qui le fera sinon? Certainement pas les passants, trop occupés dans leurs petites histoires personnelles. Je soupire. Il me propose de façon peu subtile de l’accompagner au Centre Pokémon pour lui montrer le chemin.

«D’accord, John, d’accord. Une fois là-bas, le Médecin-Chercheur pourra te guider vers Amanil quand tu seras prêt à partir d’ici.»

Nous marchons et bientôt, il se remet à papoter. Il veut que je lui parle de moi… Seigneur. J’espère au moins qu’il n’a pas la sottise d’être intéressé à moi, car, même s’il est mignon, je ne touche pas aux garçons plus jeunes. Je préfère ne pas trop y penser, surtout que je ne crois pas du tout à cette hypothèse. En fait, je remarque qu’avec lui, il m’est plutôt aisé de discuter. Je n’ai jamais connu de véritable problème au niveau social, vraiment… Même que j’étais une des filles des plus populaires de mon lycée, à mon époque, bien malgré moi. J’ai toujours été cette fille qui attire les autres, attire les regards. Un véritable petit joyau qui brille de mille feux. Je ne peux pas m’en empêcher. Je tempête d’énergie, je vis à fond, totalement. Les gens sont charmés par mon enthousiasme, par mon sourire gratuit, par mon absence de jugement. Je ne suis pas du genre à dédaigner les autres, au contraire. Même que parfois, je préfère la compagnie des rejets de la société… Comme ce pauvre petit Anglais perdu. Oui, John et moi partageons une bonne complicité, je le sens. Le temps file avec lui, et je réalise à peine que je suis en train de lui déblatérer ma couverture sans aucun mal. Je devrais me sentir coupable de mentir aussi aisément à un gamin, mais je le dois. Il s’agit d’une question de vie ou de mort, ici, sur Enola.

«Oui, je suis une Compétitrice. Enfin… en quelque sorte. Je ne suis pas très douée, ni très habituée. J’ai eu de la chance, c’est tout, de tomber sur de bons Pokémon. Kinu m’a été offert en héritage par mon père. Il m’a demandé sur son lit de mort de suivre ses traces et de remporter la Compétition d’Enola. Comme j’aimais beaucoup cet homme et que je ne veux pas aller à l’encontre de ses dernières paroles… bah me voilà. Demain est mon premier match d’Arène.»

Je remplis tellement bien mon rôle qu’une larme m’échappe. Je mens parfois comme je respire. Le talent d’un journaliste, j’imagine. J’imagine tellement bien cet homme dont je parle, que je commence même à le regretter réellement. Distraite, je sursaute quand les effets personnels se dispersent sur le trottoir. Vraiment, le pauvre n’a pas beaucoup de chance. Afin de lui filer un petit coup de main, je me penche à mon tour pour l’aider à ramasser ses affaires. Je récupère quelques vêtements quand je tombe sur une photographie. Aussitôt, mes yeux l’analysent. Il s’agit de la mère de John. Plus jeune qu’elle ne doit l’être aujourd’hui, mais c’est elle. Belle à mourir. Elle a ses yeux d’un vert profond, mais sa chevelure brune doit lui venir de son père. Malgré ses vêtements en loques, il se dégage d’elle une sorte de prestance. Je ne peux que la scruter et l’admirer. Quand je relève le regard, John me regarde. Je reste un long moment, planté dans son regard, tandis que mon cerveau continue son investigation poussée. Je reconnais ce sol poussiéreux, ces maisons de carton. Enola. Amanil. Pas besoin de faire des recherches poussées pour le savoir. Cette photographie date, je le vois à la texture du papier et à la qualité de l’image. John n’est pas d’ici, c’est évident. Pourtant, cette femme est sa mère, sans l’ombre d’un doute. Il la cherche.

«Tu la cherches, n’est-ce pas? Ta mère.»

Je me maudis intérieurement. Je ne dois pas faire savoir aux autres mes talents d’analyste. Peu de choses m’échappent dans ce monde, surtout pas cette pièce à conviction si révélatrice. Je pose une main sur l’épaule de John. Peut-être qu’en parler lui fera du bien. Il a l’air si seul.

«Et si toi, tu me parlais de toi, John?»


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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyLun 16 Sep 2013 - 5:20

Je regarde Victoria, secoué. Comment a-t-elle deviné? Qui est cette fille? Je me laisse tomber sur le bord du trottoir. Étrangement, l’entendre à vive voix est beaucoup plus difficile. C’est ma mère. Cette vagabonde est ma mère, ma véritable mère. Marshall et Rose n’étaient que des parents de substitutions, ils ne m’ont pas donné la vie comme cette femme l’a fait. Peut-être aurais-je été mieux de ne jamais savoir la vérité. Mais il était trop tard maintenant, je savais, alors je devais la trouver. Je fixai le sol un instant avant de me retourner vers la jeune fille. Je le sentis poser sa main sur mon épaule. La chaleur de sa main était réconfortante. Elle m’apaisa.

Je me relevai, en attrapant Antoine au passage. Ainsi, elle voulait connaitre la triste histoire de John Lewis Armstrong. J’hésitai quelques instants à déballer mon passé. Je ne voulais pas vraiment de la pitié des gens. Je ne voulais jamais revivre cette sensation lorsque les gens vous regardaient, l’air de se dire « Pauvre garçon, quelle vie triste ». J’avais vu se regard dans les yeux de mes oncles et tantes, et je ne voulais pas le retrouver ici aussi, dans cette nouvelle vie. Mais je ne pouvais pas non plus refuser de lui parler, alors qu’elle venait de me dévoiler son histoire personnelle. Et comme la demoiselle avait aussi perdu un parent, peut-être comprendrait-elle mon sentiment face à ce regard…

Après une courte réflexion, j’acceptai de lui raconter mon histoire. Je lui dévoilai les circonstances de la mort de mon père, suivie de ma rencontre avec Antoine, mon Carapuce. Je lui parlai de mes aspirations nouvelles, suite à cet évènement, qui m’avaient amenées à vouloir devenir dresseur. Je lui parlai ensuite des années qui suivirent cette tragédie. Je me détendis à force de parler. À croire que c’était ce qu’il m’avait manqué, une personne à qui parler. J’eu l’impression de me libérer d’un poids, en révélant ma vie à une étrangère. Puis, j’arrivai à la mort de ma mère… Un pincement me pris au cœur. C’était douloureux, plus que je n’osai le dévoiler. C’était trop récent pour que je puisse le raconter sans m’investir émotionnellement. Je pouvais encore la voir, m’embrasser le matin avant de me laisser disparaître avec mes Pokémon. J’essuyai une nouvelle larme en parlant. Ma voix était fébrile. Je regardai un instant la petite photo.

-Elle m’a écrit un mot avant de mourir. Ce n’était pas vraiment ma mère… C’est cette femme ma véritable mère, alors je la cherche. C’est la seule famille qui me reste, alors je ne sais pas… J’ai l’impression qu’il faut que je la trouve, que je nous réunisse, ou quelque chose dans le genre. En fait, je ne sais pas vraiment ce que je dois faire… Une partie de moi veut la trouver, mais d’un autre côté, elle s’est débarrassée de moi…

Je poussai un long soupir. Je ne savais pas vraiment quoi faire, avec cette histoire. Il me semblait qu’il était de mon devoir de retrouver ma mère biologique, mais d’un autre côté, j’avais l’impression de trahir mes parents adoptifs, en allant la retrouver. Ils m’avaient élevé toute leur vie, m’avait tout donné, m’avaient aimé comme leur propre enfant… Cela ne devait-il pas me satisfaire? Ma mère était morte depuis seulement quelques mois, et maintenant je lui cherchais une remplaçante? J’aurais voulu disparaître, j’aurais voulu que tout s’arrête. Retourner en Europe, dans notre maison de vacances, avec mes parents. Je ne voulais pas être orphelin, voilà la vérité.

Je me tournai vers ma compagne, un faible sourire au visage. Avoir quelqu’un pour m’écouter faisait du bien. Il fallait le faire quand-même… Il avait fallu que je me rende à l’autre bout du monde, sur une petite île perdue, afin de trouver LA personne pour m’écouter. À la mort de ma mère, après l’enterrement, j’avais l’impression que les condoléances n’étaient pas sincères. On me disait sans arrêt que si j’avais besoin de quelqu’un à qui parler, ils étaient présents, mais c’était plutôt par politesse qu’autre chose. Les jours suivants, personne ne m’avait appelé, personne n’était venu me voir. Il avait fallu que je rencontre Victoria pour trouver une personne sincère.

-Eh bien voilà, tu connais mon histoire maintenant… fis-je en haussant les épaules. Je crois bien que j’ai envi de la retrouver… Mais je ne sais pas par où recommencer. Il n’y a pas de date ni de lieu sur cette photo, et rien dans la lettre de ma mère… enfin, ma mère adoptive, ne m’indique quoi que ce soit… Je ne sais même pas si elle vie toujours…

Ça aussi, c’était à prendre en compte. La femme de la photo était-elle morte? Peut-être était-elle morte après ma naissance, qui sait. Peut-être avait-elle quitté Enola, aussi. Toutes ces suppositions étaient justifiées, mais quelque chose en moi me disait que mes recherches n’étaient pas veines. De toute manière, je n’avais aucune raison d’abandonner. J’étais ici de toute façon pour la compétition, alors pourquoi ne pas faire les deux en même temps. Je m’attardai à la photo, quelques instants.

-Tu vois, cet arrière-plan? fis-je en pointant l'arrière du doigt. J’ai fait des recherches sur internet, et j’ai pu voir des photos semblables. Je crois que c’est un des bidonvilles de cette île… Mais lequel, je ne saurais dire.

L’île n’était pas couverte d’or. Des bidonvilles, il n’y en avait pas qu’un. Le retrouver ne serait pas chose facile. La superficie d’Enola était plutôt importante, alors retrouver cette petite maison de carton, qui n’existait peut-être même plus, ne serait pas facile. Et puis rien ne me garantissait que cette maison de carton fût la sienne. Elle aurait pu se promener par la par hasard. Il me faudrait quelqu’un qui connait l’île, quelqu’un avec un pif hors du commun… Quelqu’un comme…

-Comment as-tu su que c’était ma mère? Et comment as-tu su que je la cherchais? Je croirais parler à Sherlock Holmes en personnes… En plus féminin, du moins… Mais je m’éloigne! Tu es vraiment douée, Victoria… Je sais que j’en demande énormément, mais… Tu pourrais m’aider? Enfin, juste trouver une petite piste quelconque, et ensuite je te jure que je te ficherai la paix! Pitié! Enfin non n’ai pas pitié de moi, mais… S’il-te-plait!

J’empruntai l’air piteux de chien battu à Antoine, celui qu’il me faisait quand il voulait vraiment quelque chose. Moi, je ne pouvais pas résister, alors peut-être fonctionnerait-il avec Victoria?
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyMer 18 Sep 2013 - 17:34


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On ne peut me séparer de cette part de moi. Un instinct de lynx. Je ne m’en vante jamais, mais il faut se rendre à l’évidence. Je ne me serais pas lancée dans ce métier si je n’avais pas eu ce talent pour deviner. J’ai un talent d’investigatrice, même que j’aurais certainement pu me tourner vers un métier d’enquêtrice. Mais devenir policière, peu pour moi. Je préfère laisser les autres se forger une idée sur les faits. Puis… Avec mon métier de journaliste, je change la vie de bien plus de personnes. À commencer par celle de John qui, visiblement, n’est pas facile. On dirait que je croise son chemin juste au bon moment, pour recueillir son témoignage. Il est fatigué, probablement, ou alors il me fait confiance. Nous partageons un lien, quelque chose, qui rend nos échanges plus aisés. Alors, silencieuse et empreinte de respect, je l’écoute sans interrompre, prenant une note mentale de tous les détails qu’il me révèle, sans les altérer de mon jugement. Il parle sans s’arrêter et je comprends qu’un poids lui est retiré par ce fait même. Je sens sa voix se briser quand il évoque sa mère, sa mère adoptive. Il veut donc retrouver sa mère biologique, celle de la photo. Pas facile. Une femme des bidonvilles ne porte pas de papiers. Mais un visage comme celui-là ne s’oublie pas.

En d’autres temps, d’autres circonstances, j’aurais fait cette recherche pour lui. Mais je m’exposais trop, ici, sur l’île d’Enola. Si on savait ce que je suis, on chercherait à en savoir plus sur moi. Découvrir une piste froide, un gros tas de mensonges. Au final, j’ai de la peine. Peine pour lui, peine de ne pas pouvoir l’aider. Je me sens triste, terriblement triste. Comme moi, il a été abandonné et recueilli dans une famille aimante. Mais à sa différence, je ne cherche pas mes origines. Je préfère ne rien savoir et penser que mes parents adoptifs sont les vrais. Moi qui suis une créature hautement curieuse, pourtant… Voilà une question à laquelle je ne désire pas trouver de réponse. Par peur, probablement. Peur de trouver ce qui m’attend. Mais je comprends John. Il a l’air si seul, si perdu. Je comprends mieux sa désorganisation. Il a la tête ailleurs, et il se met en danger. Sait-il même dans quel contexte il vient, ici, sur Enola? Il me semble si fragile, soudainement, que je ne peux m’empêcher de le prendre dans ses bras. Probablement car je me sens trop mal de refuser. Probablement parce qu’il est trop attachant. Je le serre fort, comme on serre un frère. Une peine immense m’a assaillie et je ne la comprends pas. Quand je me détache de lui, Hercules s’est approché, soucieux. Il a senti ma douleur.

«John… Écoute, je ne peux pas. Je ne suis pas si douée, je ne suis pas cette personne que tu recherche pour t’aider. J’ai un bon instinct, certes. En voyant cette photo… Bah c’est que tu lui ressembles méchamment, tu sais. Mais je ne peux pas, John, c’est trop compliqué à expliquer, mais je m’exposerais à trop de dangers.»

Je me recule, honteuse. Mon cœur pèse des tonnes et des tonnes. Je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi mon refus m’affecte tant? Pourquoi lui en ai-je autant révélé? J’ai l’impression que tous les passants me regardent, me jaugent. Des soldats du Régime au loin attirent mon attention. J’empoigne John et le tire vers le Centre Pokémon d’un pas décidé. Je veux m’éloigner le plus possible de cette menace, même si, à priori, je ne me trouve pas dans leur mire pour le moment.

«Enola est en guerre, John, et si je me compromets à fouiner partout… Ce genre de talent attire l’attention, tu vois? Mais je te conseille Amanil… Ce bidonville est celui d’Amanil. Montre la photo aux gens, propose leur un peu d’argent, ils se montreront coopératifs. Mais fais attention de ne jamais en avoir trop sur toi, et surtout, garde toujours un Pokémon bien éveillé près de toi, prêt à te défendre. Ces gens sont désespérés, ils souffrent. Il feraient n’importe quoi pour subvenir à leurs besoins.»

J’ai sifflé ce discours à mi-voix, alors que nous nous dirigeons toujours vers le Centre Pokémon.

«Je ne pourrai pas t’y accompagner. Mais je t’aiderai si nous devions nous revoir. Voici mes coordonnées. Garde les précieusement et ne les partage à personne. Et surtout… ne pose pas de questions.»

Mon regard, presque menaçant, appuyé par la présence de Kinu et de Hercules. Je l’aime bien, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour me préserver. Trop de vies dépendent de moi, dont celle d’une gamine de quatre ans. Si mal devait lui être fait… Si mal devait lui être fait…


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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyJeu 19 Sep 2013 - 0:57

-Je comprends... murmurai-je.

À quoi est-ce que tu t'attendais, John? Tu croyais vraiment que tu pourrais débarquer ici, en terres inconnues, te faire sauver tes petites fesses par une jolie jeune femme, lui faire perdre son temps à te faire visiter les lieux, et ensuite abuser de sa gentillesse en lui demandant de faire ton boulot? Et pourquoi ne pas lui demander d'entraîner tes Pokémon, avec ça? Franchement, quel imbécile, tu me fais honte... Et dire que je suis toi! Sérieusement, à quoi avais-je pensé? Cette fille, je ne la connaissais pas du tout. D'accord, elle avait eu pitié de ma tête de touriste, encore mieux elle avait accepté de m'aider à démarrer, mais ça s'arrêtait là, et ça devait s'arrêter là. Oui, nous avions tout de suite connecté, mais de là à lui demander de chercher ma mère? Elle ne m'avait rien demandé, elle, alors comment pouvais-je même oser imaginer lui faire une telle requête?

Je baissai les yeux, honteux. Honteux d'avoir demandé cela, mais aussi honteux d'avoir été rejeté. Peu importe les bonnes raisons, et je savais qu'elles étaient bonnes, qu'avait Victoria de refuser de m'aider, c'était tout de même douloureux de se faire dire non ainsi. J'avais envi de partir en courant, de me cacher dans un trou. Je tentai d'affronter son regard, mais c'était trop difficile. Je l'avais visiblement embarrassée. Je l'avais mis dans le trouble, avec ma question, même si je ne comprenais pas pourquoi. De toute manière, la réponse était non, alors n'importe quelle raisons n'allaient pas changer cela.

Victoria s'empressa de me conduire au centre Pokémon le plus proche. Tant mieux. Je la laissai faire, comme une poupée molle. Je tendis gentiment ma main lorsqu'elle me tendis ses coordonnées. Je jetai un regard au morceau de papier grossièrement déchiré. Il y avait un numéro de téléphone. Pas de nom, qu'un numéro de téléphone. De toute manière, ce n'était pas comme si j'en avais vraiment des tonnes d'autres, et que je risquais de les mélanger... Je pliai délicatement le papier avant de le ranger dans ma poche. Je profitai de cet instant de silence pour ramener Antoine à sa Pokéball. Le pauvre Carapuce avait failli nous perdre lorsque Victoria m'avais traîné ici sans avertir.

-Merci pour tout... Je... Je suis désolé de t'avoir demandé ça, ce n'est pas à toi à faire ce genre de choses... Merci infiniment pour tout, je te souhaite bonne chance dans la compétition, peut-être qu'on se retrouvera face-à-face un jour... Je t’appellerai une fois que j'aurai récupéré quelques Opals pour te rembourser, pour le restaurent. Merci encore... murmurai-je, la voix cassée.

Sur ces mots, je fis volte face et disparût à l'intérieur du centre Pokémon. Une fois à l'intérieur, je me précipitai à la réception afin de demander une chambre. La réceptionniste me confia une clé, et avant même qu'elle puisse me souhaiter un bon séjour, je fonçai en direction de ladite chambre. Une fois à l'intérieur, je laissai tomber mes affaires sur le tapis, et je m'effondrai sur le lit, la tête dans l'oreiller. Je serrai les dents, essayant de retenir mes larmes. J'aurais tout donner pour disparaître. Je voulais mourir. Qu'est-ce que je fichais ici? Ma mère avait eu raison de tenter de me décourager de partir à l'aventure, elle savait très bien que je n'étais pas fait pour cette vie. J'avais zéro débrouillardise! Quel genre d'imbécile part à l'aventure, et ne sait même pas le nom de la ville où il va?! Il ne devait pas y en avoir beaucoup, des connards comme moi! Stupide John, stupide!

J'étouffai mes hurlements dans l'oreiller. Le pauvre morceau de tissu n'avait rien demander, pourtant il mangeait mes coups de poings, et épongeait mes larmes. Je devais ressembler à un jeune enfant, à frapper des poings et des pieds dans mon lit, tout en sanglotant à chaudes larmes. Au moins personne ne pouvais me voir, ici... S'il fallait qu'on ne voit en crise comme ça... Pourquoi n'étais-je pas resté en Angleterre? J'aurais pu rester encore quelques années à la maison, attraper deux ou trois Pokémon, et partir parcourir l'Europe à pieds, comme le faisaient les gens sensés. Pourquoi ma mère m'avait-elle donné cette stupide photo de malheur? Pourquoi ne pouvait-elle pas me faire croire que j'étais vraiment son fils? Je maudissais cette photo, et la femme qui y posait. Pourquoi faire des bébés si on ne peut s'en occuper? Elle n'avait qu'à garder ses jambes fermées!

Je fus pris d'un nouveau sanglot. Comment pouvais-je penser de tels choses? Le seul à blâmer, dans cette histoire, c'était moi... Je sentis un mouvement au niveau de ma ceinture, puis une petite voix se fit entendre, suivi d'une seconde petite voix. C'était Antoine et Din, qui étaient sortis de leurs Pokéball. Honnêtement, je n'avais pas besoin de ça... Je n'avais pas besoin qu'ils me voient dans ce piteux état... Je les chassai d'un bras, mais ils revinrent aussitôt. Je devais m'y attendre, jamais ils ne m'avaient abandonner dans les moments difficiles. Antoine avait été présent pour moi lors du décès de mon père, et les deux avaient été là quand ma mère nous avait quitté. Encore une fois, ils étaient présents à l'appel. Les deux se tenaient à mes côtés, me tapotement tristement le dos. Aucun des deux ne savaient ce qui se passait, mais ils étaient tout de même là. Je me retournai afin de les serrer dans mes bras. Je les serrai tellement fort que j'aurais pu les étouffer.

Les avoir avec moi que calma doucement. Je pu reprendre un rythme de respiration normal. Je caressai mes Pokémon, tout en leur chuchotant à quel point je les aimais. Oh, combien je les aimais, mes amis Pokémon. Trop, probablement. Ils étaient si réconfortant. Leur chaleur me parvenait et m’apaisait. J'aurais pu rester couché ainsi toute la journée, mais... Je sursautai au bruit de cognements sur la porte de la chambre.
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Azmitia, surnom de journaliste qui protège mon identité, et mon nom au sein de la Résistance.

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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyVen 20 Sep 2013 - 22:06


Tendre la Main"feat. John Lewis Armstrong"


Trop. Trop me demander, trop de pensées. Je vais exploser. Je ne peux regarder le jeune homme en face, je ne peux jeter un coup d’œil vers mes Pokémon. Je me sens terriblement seule, dans cette mission que j’ai décidé de prendre sur moi un peu précipitamment. Prendre sur moi. Je dois prendre sur moi, maintenant, oui. Accepter mes responsabilités, éviter les bêtises. Les bêtises conduisent à la mort, ici, sur Enola. Chacun de mes gestes sont surveillés il me semble, et j’en ai déjà trop dit à ce pauvre imbécile avec son beau sourire et son cœur grand comme un océan. Il n’a pas le droit de venir bousculer mon univers que je contrôle d’une main de fer. Investiguer, ne jamais laisser de traces, disparaître dans la brume et rester sans attaches. De par mes difficultés, j’ai du faire confiance à Solène, et malgré moi, m’en suis faite une amie. Et que dire de la petite Crystal que j’aime de tout mon cœur. Mon amie! Oui oui, elle a quatre ans, mais qui compte? J’ai l’impression de les trahir en parlant ainsi comme une espionne du FBI à ce pauvre paumé que je commence à regretter de connaître. John ne me polluera pas de sa malchance. Je suis trop loin maintenant pour faire marche arrière.

Je le laisse partir, avec un soulagement que je ne saurais expliquer. Je tremble à présent si fort que j’attire le regard des passants. Une patte griffue vient se poser contre mon bras, et une autre, écailleuse, sur mon épaule. Kinu passe en dessous de mon bras pour mieux me soutenir. Je me sens faible, désorientée. J’ai l’impression d’avoir pris la pire décision possible. Une larme coule sur ma joue alors que je le vois entrer dans le bâtiment et s’éloigner de plus en plus. Et si… et si en fait j’ai besoin de ces attaches? Et si en fait, j’ai besoin d’aider? Moi, Mercedes Blanchett, combien de fois ai-je dit non à une bonne enquête? De quel droit ai-je de faire du mal à ce pauvre garçon qui, certes, en demande trop. Il n’en mérite pas tant. Mon cœur s’alourdit d’avantage, mais je refuse les larmes qui viennent avec. Ce n’est pas moi qui va chialer sur le sort de ce jeune homme. Non. Si je ne peux pas l’aider avec mes talents, je vais au moins tenter d’ensoleiller sa journée. Une détermination nouvelle m’habite et je marche avec un peu plus d’assurance et pénétrant dans le Centre Pokémon.

Une fois à l’intérieur, je rappelle mes deux gardes du corps pour les remplacer par Peach. Comme à son habitude, la Fouinard vient s’enrouler autour de moi dans un grand câlin qui manque de me faire tomber à la renverse. En riant, je l’arrache de mon corps avant de l’observer, alors qu’elle est suspendue au-dessus du sol, un grand sourire sur les lèvres. Je secoue la tête avant de lui coller un grand bisou. Je la pose sur le sol et ensemble, nous allons vers la cafétéria du Centre où nous sollicitons une petite surprise à John. Je reviens vers la réception, armée de mon cadeau, pour demander à l’infirmière la chambre du garçon, qu’elle m’indique gentiment. Je la remercie chaleureusement avant de cogner chez John, qui vient m’ouvrir. Il a pleuré, je le vois à ses yeux rougis. Je tentai un sourire désolé vers lui, mais je pouvais m’attendre à être la dernière personne au monde en ce moment qu’il souhaitait voir. Je lui tends alors mon présent : un plateau de biscuits aux pépites de chocolat encore fumant et chaud!

«Tu me laisses entrer?»

Comme il accepte, j’entre et referme la porte derrière moi. Je lui laisse les biscuits et m’assoit sur le lit, les jambes croisées. Pendant ce temps, Peach va vers lui renifler le visage, lui collant quelques bisous au passage. On dirait qu’elle s’apprécie, car elle ne se montre pas aussi affectueuse avec tous les inconnus qu’elle rencontre… Enfin… Parfois. Ma Fouinard ne fait pas la distinction entre les gens, elle a trop grand cœur. C’est pourquoi je l’ai choisie pour m’accompagner dans cette rencontre avec John. Je veux qu’elle m’aide à briser sa carapace.

«Écoute John, je ne veux pas te faire de peine. Tu me plais bien, vraiment, tu es le genre de personne qui me détend et avec qui j’aime papoter librement. Aussi, je veux t’aider, comme je le peux! Mais disons que ma vie est un peu compliquée, en ce moment. Avec les pistes que je t’ai données, tu pourras la retrouver, je pense. Puis, ce sera mieux pour toi si tu fais ce voyage seul.»

Je parle d’une vois douce, compréhensive, presque maternelle. J’espère que mes mots sauront l’apaiser.

«Voici Peach, c’est ma Fouinard. Elle est très affectueuse, je crois qu’elle veut des câlins! Je l’ai reçue en Œuf, à mon arrivée. Tu sais, j’étais vraiment nulle à mon arrivée. Je ne comprenais rien du tout aux combats Pokémon… et regarde où j’en suis à présent. Tu peux y arriver, toi aussi. Ne pense pas que tout le monde doit t’aider. Tu dois le faire, pour toi.»


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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyMer 25 Sep 2013 - 3:33

Je me précipitai de sécher mes larmes, puis je me dirigeai vers la porte, d'où venaient les cognements. Je pris une grande respiration avant d'ouvrir la porte. Mes Pokémon en profitèrent pour retourner dans leurs Pokball, qui étaient resté sur le lit. Ces deux-là savaient quand apparaître, mais aussi quand disparaître. J'ouvris finalement la porte pour découvrir Victoria. Je ne fus pas vraiment surpris de la voir. Après tout, qui d'autre viendrait cogner à ma porte? Je ne connaissais personne d'autre, après tout.

Je la regardai un instant avant de me tasser et de la laisser entrer. J'aurais préférer rester seul, mais je ne pu la mettre dehors. Elle n'avait rien fait de mal, après tout. Et puis, elle avait de bons biscuits assez alléchants dans les bras... Je n'étais pas vraiment un gros fan des sucreries, mais des biscuits aux brisures de chocolats encore fumants? Comment dire non! Je mis les petits gâteaux de côté en me promettant d'en prendre une bouchée dès qu'elle sortirait.

Je me tournai vers Victoria pour apercevoir un petit être qui approchait de moi. Je ne l'avais pas vu s'infiltrer dans la chambre, mais maintenant qu'elle me léchouillait le visage, elle était difficile à manquer! La Fouinard se frottait sur moi, comme si je la connaissais depuis toujours, malgré le fait que je ne l'avais jamais vu auparavant. C'était la première fois que je voyais ce genre de Pokémon. Elle était magnifique, et le contact de sa fourrure douce sur ma peau était réconfortant. Combien j'aurais aimer la serrer fort contre moi... Je me reteins, ne sachant pas vraiment si c'était approprié. Je me contentai de caresser le Pokémon et de la gratter sous le menton. La Fouinard semblait vraiment aimer son traitement. Je continuai les caresse pendant que la jeune femme déballait son discourt.

Toute cette présence féminine était agréable. La voix de Victoria était douce. Elle me rappelait un peu la voix d'une mère qui réconforte son enfant, après que celui-ci se soit écorcher un genoux. Ses paroles coulaient, et je les avalaient toutes. Elle me relaxait. Je n'avais plus envi de pleurer, ou de me morfondre. Ses paroles m'avaient raisonner. Victoria avait raison, c'était ma quête, et personne ne pouvait le faire pour moi. Je devais m'en occuper seul. J'aurais aimer de l'aide, évidemment, et le faire seul serait difficile, mais c'était mon travail, et celui de personne d'autre.

Je la regardai en affichant un petit sourire. Je lui était reconnaissant. La jeune fille m'avait redonné espoir. Entendre son propre récit, ses premiers pas sur Enola, m'avait apaisé. Je n'étais pas le seul à en arracher, après tout. Chaque nouvel arrivant était perdu, au début, mais finissait bien par s'habituer. Il me fallait du temps, c'était tout. Et puis, les conseils que m'avait donné Victoria allaient faciliter ma tâche. Ainsi, c'était à Amanil que je devais commencer mes recherche. Cette nouvelle tombait bien. Je devais de toute manière me diriger vers la capitale pour m’inscrire officiellement à la compétition.

Je remerciai Victoria à mi-voix, puis je retirai Peach, qui était toujours sur mes genoux, pour me diriger vers les biscuits, dont l'odeur m'interpellait. Maintenant que j'étais de meilleure humeur, ce dessert était beaucoup plus tentant. Je tendis l'assiette à la jeune fille afin qu'elle se serve. Après tout, c'était elle qui me les avait amener! Je retournai à ma place, un biscuit dans la main, prêt à prendre une bouchée. J'engouffrai le biscuit dans ma bouche. C'était divin! Bien chaud, et encore fondant... Oh, seigneur! Quel bonheur dans ma bouche! Je ne pu m'empêcher de laisser s'échapper un petit grognement de satisfaction.

Je donnai une miette à la Fouinard qui me tournait autour depuis que j'avais amené l'assiette. Je décidai de laisser sortir mes Pokémon afin de leur proposer des morceaux. Mon Galekid se précipita sur l'assiette la seconde où il apparût. Le petit Pokémon ingurgita un biscuit complet! Je me précipitai pour l'attraper avant qu'il ne dévore le tout! Le petit Pokémon acier se mis à gigoter, espérant se défaire de mon emprise et se remettre à manger. Je décidai de le rappeler à sa Pokéball avant que celui-ci ne s'empiffre. La dernière fois que ce Pokémon avait mangé à ce point... Il m'avait laissé un joli petit cadeau fraîchement sorti de son estomac, si vous voyez ce que je veux dire... (Oui, je parle de vomi!) Comme je n'avais pas vraiment envi de ravoir affaire avec cette chose, je devais l'empêcher de s'empiffrer! Et puis, moi aussi je voulais des manger, alors pas question que Din avale tout!

-Merci pour tout, Victoria. Vraiment, j'apprécie. Et puis, mon dieu que ces biscuits sont bons! fis-je, profondément heureux.

Je n'avais pas envi qu'elle parte. Sa présence était apaisante. Avec elle, je me sentais en sécurité. Même si je ne la connaissais que depuis quelques minutes, elle me faisait penser à une grande sœur.
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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: À l'aide...?   À l'aide...? EmptyMer 25 Sep 2013 - 21:12


Tendre la Main"feat. John Lewis Armstrong"


J’ai peur de l’effrayer, peur de perdre sa confiance toute nouvellement acquise. Pourquoi? Je ne saurais dire. Son avis m’importe, alors que j’ai d’avantage l’habitude de n’en faire qu’à ma tête. Peu importe si les gens apprécient ce que je peux dire? Je m’exprime, la plupart du temps, de la façon la plus raisonnée, en me basant sur des faits. Mais cette fois, je baigne dans l’inconditionnel car rien n’est établi de façon scientifique avec ce jeune homme. Il me plaît, tout simplement, mais pas d’une façon sexuelle, même si à vrai dire, il est plutôt beau garçon. Au contraire, je le considère plutôt comme un ami, comme un petit frère. Un peu comme Yumi, finalement. Dois-je sauver la vie des gens pour m’y attacher ainsi? Je l’ignore, mais c’est une théorie intéressante qu’il me faudra étudier plus en détail au fil de nos rencontres. J’ai déjà le pressentiment que nous nous recroiserons, ne serait-ce que par la Compétition. Peut-être nous rencontrerons nous même en finale, s’il arrive à se démerder contre la redoutable Sunny, ce dont je doute, pour le moment. Par Arceus, l’idée de devoir me mesurer à mon amie et ma guide me terrifie complètement. Et si cette bataille gâchait notre amitié? Cela ne changerait rien, au final, n’est-ce pas? Puisqu’après les finales, mon contrat se termine et je devrai rentrer chez moi pour revoir les êtres aimés.

Je décide de ne pas trop m’attarder sur ces pensées. Vraiment, je saurai gérer la crise une fois ce moment arrivé. J’ai fort à faire en ce moment-même déjà pour ne pas m’inquiéter trop de la suite. Je dois d’abord remporter mon match contre Aline, qui ne s’avérera pas de tout repos, je le sens. La soudaine bonne humeur de John m’éloigne de ma mission. Il irradie à présent d’une nouvelle énergie. Je soupire, soulagée. J’ai cru ne jamais arriver à lui remonter le moral et pourtant, il sourit, même qu’il se met à croquer quelques biscuits en compagnie de ses adorables Pokémon. Peach vient vers moi et je lui en glisse un, que j’avais laissé dans ma poche. Elle le grignote de la façon la plus mignonne qui soit, mais je ne me laisse pas berner. Trop de chocolat entraînerait des conséquences absolument désastreuses. Elle reste le petit bébé que j’ai adopté dès le premier jour, empreinte de joie candide et d’une énergie débordante qui me surprendra toujours. Peach m’est tellement utile pour mes recherches… Pour le moment je ne la laisse pas beaucoup combattre, mais elle sera peut-être mon choix demain si Aria venait à faillir. Mon cœur se serre à l’idée de la voir se mesurer à une experte comme Aline, mais il faudra bien que je l’utilise si je souhaite gagner, tout en prouvant aux organisateurs de la Compétition que je sais maîtriser la Fouinette, maintenant Fouinard, offerte à mon inscription sous forme d’Oeuf.

«Ne t’en fais pas, John, pas la peine de me remercier. Et je n’ai AUCUN mérite pour les biscuits, franchement, je cuisine comme un pied!»

Je lui raconte quelques anecdotes croustillantes de moments où, dans un moment de folie, j’ai tenté de cuisiné. Nous rions bientôt tous deux éclats, sous le regard amusé de Peach, pour qui le sucre a produit l’effet inverse. En boule dans un coin de la pièce, je sens qu’elle se laisse glisser de plus en plus vers le sommeil. La petite dort beaucoup, beaucoup plus que la plupart de mes Pokémon, compte tenu de son jeune âge. Elle est si jolie, ainsi blottie contre elle-même, qu’il est difficile de lui en vouloir réellement. Ainsi je la laisse s’assoupir, toujours aussi impressionnée par son absence totale de gêne envers les inconnus. Un peu comme moi, finalement. On me reproche parfois ma familiarité avec autrui, mais ce n’est pas le cas de John, qui a l’air de m’apprécier tout autant que je peux l’apprécier aussi. Nous papotons un bon moment et je continue de l’encourager, lui filant même quelques conseils offerts par ma généreuse professeure, lui indiquant le chemin à suivre pour rejoindre Amanil en toute sécurité, aussi. J’aime me rendre utile, et comme le jeune homme est nerveux à l’avance, vaut mieux qu’il possède toutes ces informations à l’avance. Après un moment, je réalise le temps passé. Il est temps pour moi de partir. Je dois rejoindre Solène pour un dernier entraînement avant mon match de demain et je ne souhaite pas la faire attendre.

«Je vais devoir partir moi, John, mais n’hésite pas à me filer un coup de fil une fois de temps en temps ou si tu es trop perdu! Ce fut un plaisir de te rencontrer! Prends bien soin de toi, d’accord, et si tu le souhaites, mon match est demain, tu pourras toujours venir voir comment je me débrouille.»

Je le salue une dernière fois avant de quitter la pièce après avoir récupéré Peach dans mes bras. Elle dort à poings fermés, comme si de rien n’était. Une fois à l’extérieur, je me surprends à sourire. Même si je suis triste de le quitter, je suis absolument certaine que nous nous reverrons. Par contre, je suis loin de me douter de la réalité…


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