Cesar s’attendait vraiment à revoir son amie virer au rouge de nouveau, et peut-être même se jeter sur lui pour le pousser hors de la chambre, avec des cris incompréhensibles. Mais il n’en fut rien car, contre toute attente, Charlie, même si c’était en bafouillant, répondit à la question de Cesar. Ce qui n’arrangea pas vraiment ses affaires, car  son regard aurait pu transpercer le sol si cela était physiquement possible et qu’il avait des lasers dans les yeux. De plus, il était encore plus rouge. Et gagatait comme un débile… Juste parce que Charlie est en train de lui confier qu’elle roule pendant la nuit et l’image de la petite brunette en train de rouler sur elle-même, en jouant à se transformer en gâteau roulé en dormant bah… Oui, c’est mignon, c’est vraiment mignon. Et le sourire niais que fit alors Cesar aurait été très drôle à photographier, dommage qu’il semble jouer à imiter un certain Grumpy Cat un peu awkward en regardant ses pieds comme si il avait peur que ces derniers se mettent tout d’un coup à bouger et lui parlent de l'accouplement des méduses, ou d'autre secrets primodials sur le monde vivant.

« Ah euh non euh… T’inquiètes pas, je bouge aussi beaucoup, moi… »

C’est même peu dire. En s’endormant sur le dos, il se réveillait sur le ventre. Bon, il ne lui est encore jamais arrivé de se réveiller la tête du côté opposé ) l’oreiller sur lequel il s’était assoupi, mais il se souvient être tombé du canapé plusieurs fois lorsqu’il squattait chez Marian. Ou alors le canapé était trop petit. Cette hypothèse est tout autant probable. Mais bref. Voila  que Charlotte s’approche du lit pour… Pour quoi… Se coucher ? Là, maintenant? Mais… ça veut dire qu’il va devoir lui aussi se coucher… A… A… A côté de Charlie. C’est un peu un rêve qui devient réalité, pour le coup m-mais… Si jamais il vient à s’agiter pendant la nuit et se retrouve encore dans une position compromettante et… et… Cesar secoua la tête en espérant reprendre ses esprit par cette méthode. Et c’est au milieu de ce geste que, comme une providence venant calmer ses inquiétudes, un contact le surprend suivit d’une vive lumière orangée. Fasciné, le grand garçon leva les yeux vers le lit, ou plutôt, vers la créature posée dessus, en train d’évoluer. La Ousticram, enfin, la Chimpenfeu avait pris leurs deux mains, et sa présence si tranquille eut pour effet de détendre toute l’atmosphère si tendue il n’y a pas une minute. Sans retenir une seconde Emiko, Cesar laisse sa main rejoindre celle de son amie, et fait se refermer ses doigts sur la main douce et un peu fraiche de la Championne. Cela fait, la Chimpenfeu prend congé d’eux, et le regard du garçon aux cheveux clairs va pour rencontrer de nouveau celui de sa vis-à-vis. Son cœur se met à battre, mais la panique ne l’envahit plus. Il ne sait pourquoi le calme l’a gagné si vite, et pourquoi tout cela lui semble d’un coup si facile et évident. Comme il n’avait pas osé le faire, il laissa ses yeux explorer le très grand lit de la championne, qui lui parait vraiment immense pour Charlie qui est si menue… Au moins, avec un lit de cette taille, ils ne se gêneront pas trop. Un sourire plus sincère se dessina sur le visage du jeune homme, il se sentait à la fois heureux, et aussi un peu nerveux. Mais ce n’est pas désagréable, cette fois-ci.

« Bon bah… »

Sans tarder, il souleva la couverture pour commencer à s’y glisser un peu timidement, l’affaire ne fut pas très commode, comme en essayant de s’installer, il voulait continuer de tenir la main de son amie. Pourtant, ils finirent par être tous deux allongés sur le matelas, la tête sur leurs oreillers respectifs et leurs mains comme indissociables l’une de l’autre.

« On est un peu loin, non? »

C’est vrai, le lit était grand et haut avec les baldaquins, même Cesar qui, bien que mince est plutôt grand, se sentait petit dans cet espèce de grand bateau matelassé à rideaux. Le garçon se permit de se rapprocher un peu de son amie, emportant avec lui son oreiller. Leurs visages s’étaient rapprochés, mais ce n’était pas aussi embarrassant que tout à l’heure. Au contraire, Cesar se sentait irrésistiblement attiré vers Charlotte, mais ne se sentait pas intrusif, il avait l’impression que chacun de ses gestes était d’un naturel évident.

« Comme ça, je serais tout près! »

Fit-il, avant de se rapprocher encore de sa vis-à-vis, pour aller déposer un baiser sur sa joue. Cela lui avait paru tellement ordinaire qu’il ne chercha même pas à se justifier ni s’excuser. Son bras libre, dont la main ne tenait pas la main de Charlie alla entourer les épaules de son amie pour la serrer un peu plus contre lui. Puis il ferma paisiblement les yeux.

« Bonne nuit, Charlie… »