« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Kya [OS]

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Tristan T. Weber
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Tristan T. Weber
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MessageSujet: Kya [OS]   Kya [OS] EmptyLun 16 Mar 2015 - 2:01



Kya


OS d'obtention

Tristan Weber



Des tombes. C'est la première chose qu'elle vit lorsque sa coquille craqua et qu'elle naquit enfin. Comme tous les nouveaux-nés, la Ptiravi découvre le monde pour la première fois. Mais parmi tous les endroits de l'île, c'était dans un cimetière que le destin l'avait faite naître. Ou plutôt, cela avait été le travail d'un malheureux caillou sur la route qui avait fait tomber son Oeuf du convoi qui le transportait en vue de le donner aux dresseurs qui s'inscrivaient pour la compétition. Aucun d'eux n'aura donc de Ptiravi, pour cette fois, étant donné que la forme ovale de l'objet avait fait dévaler ce dernier jusque dans un cimetière, là où, justement, la vie était absente.

Pourtant, il est drôle de constater que Ptiravi fait partie de la famille de Pokémon la plus niaise et la plus bisounoursesque qui existe. La femelle rose rayonnait de joie, alors que son lieu de naissance était synonyme de tristesse.  Mais ça, bien sûr, elle ne le savait pas. Pas de parents pour l'accueillir, mais ce n'était pas si grave, car pour elle qui ignorait tout de la vie, ce manque lui semblait normal. Alors quand elle ouvrit les yeux au milieu de cet atmosphère lugubre, elle ne se posa pas de question et, comme tous Ptiravis qui se respectent, se mit à sourire et à explorer les lieux. Curieuse de tout, elle ne se préoccupait ni des pierres tombales, ni des plaques qui rendaient hommage à des humains. Cette Ptiravi était l'incarnation même de l'innocence et du bonheur ; c'est pourquoi elle semblait comme une petite lumière dans cet endroit sombre et gris. Elle ne connaissait ni la mort, ni la tristesse, et dansait sur les tombeaux comme si ces pierres dures et froides n'avaient guère de signification pour quelques personnes de ce monde. Jamais encore elle n'avait vu d'humains, mais inconsciemment, c'était comme si elle s'amusait avec les défunts ; comme si elle voulait donner de la gaieté à ce funeste lieu qui était devenu son foyer. Elle n'essayait même pas de partir, ou de s'éloigner ; car étrangement, elle se sentait bien ici. Subsistait néanmoins une sorte de creux au fond d'elle, comme s'il lui manquait quelque chose ; un sentiment de carence dont elle méconnaissait la cause.

Des jours s'écoulèrent depuis qu'elle était née. Des jours plongés dans la solitude, certes, mais son émerveillement semblait ne pas avoir de limites malgré tout. Elle découvrit avec une joie certaine ce qu'étaient les humains ; et même quand ces derniers la chassaient violemment parce qu'elle profanait les tombes sans le savoir, cela ne l'empêchait pas d'aimer les hommes et elle ne fit pas de son premier cas une généralité. Elle était toujours contente d'apercevoir des humains, mais elle faisait cette fois attention à ne pas toucher aux tombes qu'on lui interdisait formellement d'approcher. Elle aperçut même un Leveinard, un jour, et décida de l'imiter en cherchant une pierre qu'elle pourrait garder. Mais celles qu'elle trouvait dans le cimetière n'avaient pas la forme d'un œuf, et la gênaient de par ce fait. C'est à ce moment-là qu'elle découvrit ce qu'était la peine. Enfin, une semaine plus tard, elle trouva un caillou rond, parfait, dont elle prit grand soin, comme si c'était un vrai œuf. Cela lui redonna le sourire et elle se promit de répandre la joie avec cette simple pierre. Une nouvelle semaine passa, et c'est là qu'elle rencontra celui qui allait changer sa vie.

Ptiravi n'oubliera jamais cet instant où elle a rencontré Tristan Weber.
Elle avait appris depuis le temps qu'elle avait passé ici que si les gens venaient « chez elle », c'était pour rendre hommage à des personnes qu'ils avaient aimés et qui reposaient désormais ici. Même si elle ne connaissait pas le concept de la mort, Ptiravi sentait des ondes négatives et une immense tristesse émaner de tous ceux qui entraient dans le cimetière. Elle avait noté que, quand les humains étaient tristes, ils ne souriaient pas, et des gouttes d'eau s'échappaient de leurs yeux. Elle s'était même demandé par quel miracle les hommes réussissaient l'exploit de créer eux-même de l'eau. Elle-même se débrouillait toujours pour trouver quelque chose à manger et finissait généralement par dévorer un fruit sur un arbre un peu plus loin et par s'abreuver dans un ruisseau tout près. Mais c'était toujours, au final, pour revenir ici.

Mais Tristan... Elle se rappelait l'avoir vu un jour en compagnie de ses semblables, des femelles, pour la plupart, devant une sorte de boîte en bois qu'on mettait sous terre. Le jeune garçon était resté la tête basse, en silence. Aucune eau ne s'échappait de son regard, mais ses orbites rougies en disaient déjà long. Une seconde plus tard, il avait reniflé, et passé ses bras autour d'une jeune fille qu'il serrait contre lui, la consolant avec une extrême douceur, bien que sa voix se brisait par moment. Ptiravi, ce jour-là, avait ressenti elle aussi tout le chagrin des Weber, même si elle ne les connaissait pas. Et puis, ses yeux avaient croisés ceux de l'adolescent. Elle ne savait pas trop ce qui se produisait, mais elle ne pouvait détacher son regard des pupilles marrons du futur éleveur. Elle y lut ce qui semblait être un déchirement, une plainte, une lente agonie. C'était court, mais d'une façon ou d'une autre, ce moment l'avait marqué.

Quelques semaines plus tard, ce garçon revint au cimetière. La femelle de type normal le vit, et se cacha derrière une pierre tombale pour ne pas le déranger. Il était moins triste que la dernière fois, mais il ne souriait pas. Ptiravi voulait le réconforter ; qu'importe comment. Elle ne supportait pas de voir des personnes malheureuses, malgré l'endroit où elle avait toujours vécu. S'il y avait quelques temps, le fait que l'adolescent parle à une pierre l'aurait interloqué, elle savait désormais qu'il s'adressait en réalité à celle qui fut autrefois quelqu'un de vraiment important pour lui. Elle ne sut par pourquoi elle souffrait de le voir ainsi, mais une seule idée lui vint en tête. Décidée à aider le Weber, elle s'approcha donc doucement de lui pour ne pas l'effrayer et émit un petit son amical en guise de bonjour. Tristan s'arrêta de parler dans le vide et scruta avec curiosité la nouvelle venue, qui était en fait là bien avant lui. Le Pokémon fit un mince sourire, et plaça une patte sur le genou du brun assis en tailleur. Après l'avoir fixé trois secondes, il lui rendit son sourire.

- Hé... je me souviens de toi. Alors comme ça, tu vis ici ?

Heureuse de pouvoir enfin lui parler, Ptiravi hocha la tête avec enthousiasme, avant de porter son attention sur les inscriptions indiquant le nom de la défunte ainsi que ses dates de naissance et de morts. D'un geste de la tête, elle lui demanda qui était la personne décédée qu'il pleurait. Le Weber la comprenais et arrivait même à maîtriser ses sanglots pour lui répondre.

- An... Angela. C'est... C'était ma grande sœur. Je viens souvent ici pour lui parler. Elle nous manque beaucoup, mais on fait de notre mieux, et on tient le coup ; car on sait que... que c'est ce qu'elle aurait voulu. Heureusement, avec ma famille, on est tous soudés.

Avec la plus grande attention, Ptiravi l'écoutait, muette. Lui, serrait les poings pour s'empêcher de craquer, et prenait de grandes inspirations. La famille, Ptiravi ne connaissait pas. Elle connaissait peu de choses, en vérité ; mais elle mentirait si elle disait qu'elle ne voudrait pas en savoir plus. La solitude ; voilà une chose qu'elle avait bien appris, et dont elle voulait se débarrasser.

- Dis-moi... tu es toute seule ?

Un peu étonnée par cette question, le poupon à bouclettes hocha une nouvelle fois la tête. Si cette réponse sembla surprendre Tristan, il ne dit rien et se contenta d'approcher doucement sa main vers la femelle. Celle-ci, habituée à des mouvements rudes et brutaux de la part des humains, recula légèrement, avant de fermer les yeux quand la paume se posa sur sa tête. Elle les rouvrit néanmoins bien vite lorsqu'elle se fit caresser avec tendresse, et se détendit.

- N'aie pas peur, je ne te ferais aucun mal. Au fait, je m'appelle Tristan. Tristan Weber.

Tristan Weber. Ptiravi grava ce nom dans son esprit. Elle se sentait d'un coup beaucoup moins seule, à présent. Puis, elle eut une idée. Elle sortit de sa poche le caillou ovale qu'elle avait tant chéris et le tendit à l'humain, dans l'espoir que, comme les œufs de Leveinard, cela le rendrait plus heureux et lui ferait garder le sourire. Ce dernier, ayant eu connaissance de ce que cela signifiait pour les Pokémons de cette espèce, resta interdit. Il ne pouvait accepter. Mais trop tard ; la mignonne petite femelle le plaça dans sa main et poussa un rugissement à faire fondre. Elle serait déçue s'il refusait ; alors devant ça, il finit par accepter. Il la remercia, ému, et finalement, son sourire se fit plus large, et la concernée se retint de sautiller sur place, trop contente d'avoir pu remonter le moral de son nouvel ami.

Et ainsi, le temps passa. Mais contrairement à avant, Ptiravi n'était plus seule. Tristan revenait plusieurs fois par semaine, non seulement pour apporter des fleurs à Angie, mais aussi pour jouer avec la Ptiravi, qu'il avait rebaptisé Kya ; un nom qui avait tout de suite été adopté par le Pokémon. Le Weber avait réussi à la sortir de sa solitude et elle comprit le sens du mot « amitié », non seulement en son compagnie mais aussi avec celle de Toph et de Iroh, que le jeune garçon avait voulu montrer à la Ptiravi pour qu'elle ait d'autres amis. Elles n'étaient pas rares les fois où il emmenait Kya chez lui pour la présenter à sa famille et pour lui faire découvrir d'autres horizons. Mais elle préférait toujours revenir au cimetière, là où elle était née et avait grandi. De ce fait, elle ne le savait pas, mais Tristan n'osait jamais lui demander si elle voulait rester avec lui définitivement et faire partie de son équipe de Pokémon. C'était le souhait de l'adolescent, mais il ne voulait pas arracher son amie à ce foyer qu'elle affectionnait tellement. Alors il ne disait rien, et faisait seulement en sorte de rendre les journées pour Kya le plus agréable possible, maintenant qu'il était là pour jouer avec elle. Et bien sûr, dans sa chambre, il avait gardé près de son lit la pierre que Kya lui avait donné le jour de leur rencontre. C'était un simple caillou, tout ce qu'il y avait de plus banal ; mais pour Tristan, cela signifiait beaucoup. En parlant de pierre, il y en avait une qu'il devait offrir à son amie. Après qu'il ait découvert le mode d'évolution des Pokémons de cette famille, il était allé parti trouver une pierre ovale et avait décidé de la lui donner afin qu'elle évolue ; car c'était ce qu'elle désirait ardemment, il le savait. Alors quand il la trouva enfin, il se précipita d'aller voir Kya au cimetière, là où ils se donnaient rendez-vous, et lui en fit cadeau.

- C'est à mon tour de t'aider, Kya. Promets-moi de toujours garder le sourire, d'accord ?

Ces simples paroles énigmatiques qu'il prononça n'aidèrent pas son amie à comprendre, mais elle prit le don avec reconnaissance, attendrie par tant d'affection, alors qu'on ne lui avait jamais rien offert, si ce n'est de l'amitié, et hocha la tête, comme pour sceller cette promesse en elle. Puis, tout à coup, elle évolua et devint une belle Leveinard. Malicieux, Tristan avait voulu lui faire la surprise de son évolution ; et autant dire qu'elle avait adoré. Elle avait après tout longuement rêver d'évoluer, car elle pensait pouvoir apporter davantage plus de joie, si elle devenait un Leveinard. C'était à partir de ce moment-là qu'elle commençait à envisager de quitter son foyer. Mais elle ne savait pas quoi faire, ni où aller. Pendant ce temps, comme d'habitude, Tristan continuait de rendre visite à Kya pour passer du temps avec elle. Et elle était toujours très heureuse, quand il venait.

Mais un jour, il ne vint pas. Ni le jour suivant. Encore moins le jour d'après. Rien non plus la semaine suivante, et les jours qui s'enchaînaient. Elle avait bien entendu les bombes et le tapage lors de ce jour de septembre 2008. Mais elle n'était pas vraiment sur les lieux quand ça s'est produit ; elle ne pouvait pas imaginer que lui, son Evoli et sa Fouinette se seraient fait enlever par le Régime.
Alors elle attendit tous les jours qu'il revienne, mais en vain. Pendant qu'elle était là à guetter son arrivée, il se trouvait en vérité dans une cellule froide où il se faisait régulièrement torturer pour qu'on lui fasse soutirer des infos sur la Résistance. C'est là que Kya apprit ce que voulait dire le mot « souffrance ». Elle décida un jour de repasser par la maison des Weber, ou l'adolescent l'emmenait jouer, mais elle apprit qu'il avait disparu. Alors pour la première fois, Kya pleura et sentit son cœur se déchirer. Elle se sentait perdue, faible, malchanceuse, et surtout, seule. C'était une Leveinard, mais elle n'était pas si veinarde que ça. Malgré qu'elle se forçait à sourire, parce qu'elle savait que Tristan n'aurait pas voulu ça, la blessure était bien trop grande pour se refermer ainsi. Elle n'avait certes pas connu d'affection ou même d'attachement au début de sa vie, mais le lien qu'elle avait tissé avec l'éleveur était si fort que c'était comme s'il avait toujours été là, le guidant, tel un ami, un membre de sa famille, même. Le seul qu'elle avait. Et ce fut lui qu'on enleva.

Alors elle attendit quand même. Tous les jours elle se postait au même endroit habituel, dans l'espoir qu'il fasse son retour, au cas où il rentrerait. Elle ne voulait pas être absente le jour où il reviendrait au cimetière, alors elle resta fidèle à son poste, scrutant l'horizon pour l'apercevoir de loin. Au fond, sans doute savait-elle que c'était vain pour l'instant de croire qu'il serait là bien assez tôt. Mais elle voulait continuer de prier Arceus chaque matin afin d'être de nouveau avec lui. Elle alla parfois chez les Weber pour leur tenir compagnie et vérifier s'il y avait des nouvelles de Tristan. Néanmoins, la famille du jeune garçon semblait encore moins informés qu'elle, et ne pouvait qu'attendre également qu'un miracle se produise pour que leur enfant rentre sain et sauf.

Cela dura un an avant que la Leveinard ne se décide à faire quelque chose. Seule, elle quitta donc son cimetière et arpenta les routes. A défaut que l'éleveur ne revienne pas jusqu'à elle, c'est elle qui viendrait jusqu'à lui ; et peu importe le temps que ça lui prendrait. Elle ignorait quel était le chemin à prendre, mais elle se débrouilla, et fut assez courageuse et forte pour voyager, tant elle était motivée à retrouver son ami. Elle apprit par elle-même comment se défendre si nécessaire et affronter les dangers qui lui barraient la route, se nourrissant de fruits et baies qu'elle trouvait. Elle aimait surtout répandre la joie partout où elle passait et apporter son aide à ceux qui en avaient besoin. Mais elle ne perdait jamais de vu son objectif, même après plusieurs mois de voyage. Kya eut beau parcourir toute l'île, cependant, elle ne le trouva nulle part ; pas même sur Nuva Eja où un Lockhlass avait eu la gentillesse de la déposer. La femelle refusait de croire que Tristan était mort, mais elle commençait progressivement à perdre confiance, et chaque bateau du port de Vanawi qui partait de l'île la faisant déprimer, s'imaginant que Tristan aurait bien pu prendre l'un d'eux ou être emmené de force dans un pays très loin d'Enola.

Un jour, alors qu'elle avait faim, Kya se dirigea dans le Centre Pokémon de Vanawi, pour demander gentiment s'il y aurait de la nourriture pour elle, ne serait-ce que des restes. Les infirmières, toutes plus adorables les unes que les autres, virent bien qu'elle ne se sentait pas bien, et l'accueillirent donc à bras ouverts pour s'occuper d'elle. Elle resta au Centre quelques jours, le temps qu'elle se sente un peu mieux, avant de vouloir repartir sur les routes.
Mais les infirmières, en manque de Pokémons pour les aider, la supplièrent de rester pour les épauler, en échange de quoi Kya aurait un toit et une famille au nom de tout le personnel du Centre qui assurait de prendre soin d'elle, comme tous les Pokémons qui assistaient déjà les médecins. Kya hésita grandement. Si son but restait ancré en elle, le destin lui offrait là l'occasion de se rendre utile, d'être entourée de gentilles personnes, et de pouvoir aider des Pokémons blessés, ce qu'elle a toujours rêvé de faire. Avec tristesse, elle se rendit compte que c'était sans doute ce que Tristan aurait voulu, et qu'il valait mieux qu'elle se rende utile ici plutôt qu'à chercher en vain l'éleveur qu'elle affectionne tant. Elle était sûre de toute façon qu'il l'avait probablement oublié, et que sa famille serait là pour son retour. Alors elle accepta la proposition du Centre et commença officiellement à apprendre à soigner les autres. Bien que le Weber lui manquait beaucoup, elle se donna corps et âme dans sa tâche et on ne put bientôt plus se passer d'elle. C'est ainsi qu'elle retrouva le sourire, malgré son chagrin persistant. Chaque année néanmoins, elle restait dans la nuit de fin février au premier mars pour honorer la mémoire de Tristan, avant de repartir travailler.

Cette routine dura cinq ans. Quatre ans d'attente durant lesquels la Leveinard porta toute son attention à ses patients et essayait chaque fois de leur redonner le sourire, bien qu'elle soit en vérité plus touchée que la plupart d'entre eux. Elle était néanmoins satisfaite de ce qu'elle faisait, et même s'il manquait toujours un creux dans sa poitrine que seul un certain adolescent pouvait combler, Kya se démenait à chaque instant pour apporter le bonheur autour d'elle. Ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle allait également pouvoir de nouveau sourire comme autrefois.
Car ces cinq ans à travailler au Centre prirent fin lors de l'anniversaire des jumeaux Weber. C'était comme d'habitude à cette date qu'elle revenait dans le lieu où elle avait vu le jour, aussi glauque soit-il, pour veiller sur l'humain, comme s'il était mort. Elle n'avait plus d'espoir, maintenant ; s'il avait été revenu entre-temps, elle l'aurait su. Point de nouvelles cependant, mais la vie continuait malgré tout, et elle avait appris à faire avec.
Postée sur la tombe d'Angela, la Leveinard fit son rite habituel. Mais exceptionnellement, quelqu'un arriva à son tour sur la terre des défunts. Ne faisant plus attention aux visiteurs, Kya ne daigna même pas lever un regard vers le nouveau venu. Jusqu'à ce qu'elle entende sa voix.

- Tu m'as promis... de toujours garder le sourire...

Elle était un peu enrouée, plus grave, et tremblante à cause de l'émotion, mais c'était bien la sienne. Kya se retourna d'un geste. Même après six ans, elle arrivait à la reconnaître. Trop surprise et émue pour esquisser un geste, seules quelques larmes s'échappèrent d'elle, et elle prit finalement tout le courage qu'il lui restait pour retenir quelques larmes et détailler. Fini l'adolescent qu'elle connaissait. Devant le soleil levant, il n'y avait plus qu'un jeune adulte, fatiguée mais le moral au mieux de sa forme, qui se trouvait devant elle, lui souriant et la scrutant de ses yeux noisettes. Tristan était revenu, et il ne l'avait pas oublié. Six longues années, mais elles avaient fini par payer.
Et pour la première depuis toutes ces années, un véritable sourire heureux se forma sur le visage de la Leveinard, et c'est à ce moment-là que, transie de bonheur de l'avoir enfin retrouvé, elle évolua en Leuphorie, avant de courir vers l'éleveur pour l'enlacer et pleurer à chaudes larmes dans ses bras.

- Pardonne-moi, Kya. Si tu savais tout ce qui m'est arrivé... Mais c'est fini, maintenant. Je resterai avec toi.

Rien n'aurait pu faire plus plaisir à la Leuphorie d'entendre ces mots. Accompagné du Weber dont elle refusait désormais de se séparer, elle l'emmena avant tout au Centre pour la présenter aux infirmières qui s'étaient occupé d'elle. La remerciant chaleureusement de tout ce qu'elles avaient fait, il demande néanmoins si cela ne les dérangeait pas qu'il prenne Kya avec eux. Les effectifs ayant augmentés entre-temps au Centre, les médecins n'y virent aucun inconvénients, et laissèrent donc l'éleveur et son Pokémon ensemble.
Plus question de laisser la Leuphorie au cimetière, cependant. Tristan décida qu'elle devait définitivement vivre avec lui à la Pension, et sa famille ne s'y opposa nullement, bien au contraire. Quand il fut nommé Hôte de Pension, c'est toujours accompagné de Kya qu'il s'occupait désormais des Pokémons que les voyageurs lui confièrent. Et aujourd'hui encore, elle reste toujours à ses côtés ; car elle a enfin trouvé une famille qui lui convenait parfaitement aux côtés des Weber, mais surtout de Tristan.

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