| Reiko Sawamura Débutant
Messages : 105 Date d'inscription : 30/09/2014 Âge du personnage : 22 ans Métier / Études : Conseillère Spectre Pseudonyme(s) : Cherazade - Conseillère Spectre Niveau : 65 Team active :
Corail - Prinplouf♀ - Torrent - Douce
Nina - Nidorina ♀ - Point Poison - Malin
Ptyranidur ♂ - James - Prognathe - Brave
Evoli ♂ - Athos - Adaptabilité - Calme
Ptéra* ♀ - Lady - Tête de Roc - Jovial Team spécifique :
Frank - Ectoplasma ♂ - Lévitation - Calme
Ouranos - Noctunoir ♂ - Pression - Pressé
Suzi - Lugulabre ♀ - Corps Ardent - Malpolie
Desmond - Exagide ♂ - Déclic Tactique - Timide
Misty - Momartik ♀ - Rideau Neige - Pressé
Banshitrouye ♀ - Latisha – Ramassage – Maligne | |
| Sujet: Cannonball [OS] Lun 21 Mar 2016 - 6:20 | |
| Cannonball feat. la famille Sawamura
Je m’arrête brusquement, malgré les passants qui me bousculent pour continuer leur route vers des destinations qui ne m’intéressent aucunement. La voix ferme de mon père continue de résonner contre mon oreille, sans que je ne puisse continuer d’écouter ses paroles. Les mains tremblantes, je manque d’échapper mon téléphone portable, alors que ses mots se bousculent dans mon esprit. Je tente d’en faire du sens, mais la chose me semble impossible. Comment? Comment donner un sens à ce qui n’en a pas? Je tente de répondre à ces mots, mais je n’y parviens pas. Je n’y parviens pas, c’est impossible. Impossible. Impossible... Et pourtant, je peux entendre mon père me le répéter, d’une voix presque sévère, alors qu’il s’agit de l’homme le plus doux qui soit. Et derrière lui, je peux entendre ma mère lui fournir des indications à me transmettre. Une date. Une heure. Un numéro de vol.
« Reiko, tu prends note, hein? Ton numéro de vol, c’est important, notes-le! C’est le AA2906, et ta porte d’embarquement... »
Les passants continuent de me pousser, tout en m’offrant des regards noirs, alors que mon père continue de m’indiquer des indications que je continue de ne pas comprendre. Tout s’est passé si vite. Si vite que je n’ai pas pu comprendre. D’abord il y a eu cet article, cet article que je n’ai même pas eu le temps de lire moi-même. Et puis, j’ai reçu leur appel, avec leur demande qui leur parait si claire, et pourtant qui me semble si floue. Rentrer. Quitter cette terre qui m’a accueillie alors que je n’avais plus d’endroit où aller. Partir, et rentrer au Japon. Chez mes parents. Quitter les hostilités, et retrouver la sécurité...
« C’est demain soir, Koko, tu entends ta mère? Demain soir! Tu dois être à l’aéroport pour 21h, et surtout ne soit pas en retard! »
« Ne prends que l’essentiel, tant pi pour le reste! »
« N’oublie pas ton passeport! »
« Et des vêtements chauds, il fait froid dans les avions! »
« Et surtout, ... »
Partir... Ce mot tourne en moi. Il me hante. Partir. Quitter Enola, pour de bon. Mes émotions se mêlent, mais l’une d’elles parvient à se faire plus présente. La tristesse. Bien sûr que ce serait plus sage de quitter. De fuir cette terre meurtrie avant qu’il ne soit trop tard. Bien sûr que le Japon serait le choix le plus judicieux. Mais cette terre meurtrie... C’est chez moi. C’est ici que j’ai vécu les années les plus importantes de ma vie. C’est ici que j’ai appris à me connaitre. À m’accepter. C’est ici que je me suis fait des amis. C’est ici que j’ai pu apprendre à accepter de sourire. Alors partir, ce serait laisser derrière moi cette Reiko heureuse, pour retourner me terrer dans cette carapace que j’ai laissé à ma terre natale. Est-ce donc réellement plus sécuritaire pour moi de rentrer? Certes, je serais à l’abri des conflits. Je serais loin de cette terre sanglante. Mais comment se portera Reiko, là-bas? Comment pourrai-je continuer à être moi-même, au milieu de cette famille qui, en voulant mon bien, me cause le plus grand tord? Comment?
« Ta sœur viendra te chercher, tu verras, tout se passera bien. »
« Quoi?? Pourquoi moi!? »
« Aiko, ne discutes pas! »
Les yeux rougis, je tourne la tête, pour contempler le décor qui se dessiner face à moi. Ce magnifique décor que j’avais pris l’habitude de contempler à chaque fois que j’en avais l’occasion. Je ne peux m’imaginer l’observer pour la dernière fois. Et pourtant... Et pourtant, je sens que je n’ai d’autres choix que de m’y plier. Partir. Pour ne jamais y revenir. Ignorant les querelles qui se sont créées de l’autre bord du téléphone, je rapproche le combiné de mon oreille.
« D’accord... »
Ma voix s’est faite tremblante, alors que les larmes se sont mises à couler contre mes joues, mouillant l’écran de mon téléphone.
« J’ai hâte de vous voir... »
Avant que mes parents ou ma sœur ne puisse ajouter quoi que ce soit, je laisse mon bras retomber contre mon corps, et avec lui le téléphone. D’un pas las, je m’approche du rebord, pour mieux admirer l’océan, et ses vagues se briser contre le bord bétonné du port. Pour mieux l’admirer. Pour la dernière fois.
(c)Golden |
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