« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Samaël Enodril
Modératrice Combat/Capture
Samaël Enodril
Féminin Age : 26
Messages : 875
Date d'inscription : 11/07/2013

Âge du personnage : 20 ans
Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants
Pseudonyme(s) : .
Sirius - Maître Dresseur
Golden Wings - Résistant
Ted Ibert - nom d'écrivain

Niveau : 100
Team active : .
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 009
Kame
Tortank ♂ - Torrent - Jovial
CS Surf
CT Exploforce
MT Hydroblast
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 059
Windie
Arcanin ♀ - Torche - Brave
CT Déflagration
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 359
Yami
Absol ♀ - Chanceux - Prudente Absolite
CT Plaie-Croix
MT Surpuissance
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 365
Kasumi
Kaimorse ♀ - Isograisse - Fofolle
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 212
Nakama
Cizayox ♂ - Essaim - Solo
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 282
Synkro
Gardevoir ♂ - Calque - Prudent

Team spécifique : .
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 018
Tori
Roucarnage ♂ - Regard Vif - Malin
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 468
Toboe
Togekiss ♂ - Chanceux - Modeste
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 006
Smaug
Dracaufeu ♂ - Brasier - Doux
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 142
Scatha
Ptéra ♀ - Tension - Rigide
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 169
Unova
Nostenfer ♀ - Attention - Brave
Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) 413564altariasprite
Cadenza
Altaria* ♀ - Médic Nature - Relax


Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) Empty
MessageSujet: Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent)   Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent) EmptyMer 15 Avr 2015 - 17:26



Reborn and Shivering


Evolution de Gatsby & Obtention de Toboe

Samaël Enodril



- T'es sûr que t'es prêt, gamin ?
- Tu crois vraiment que j'aurais demandé à Faust de m'entraîner si c'était pour me défiler à la première mission qu'on me donne ? Je te rappelle que ça n'a pas été une partie de plaisir pour lui non plus.

Golden peut bien dire ce qu'il veut, Samaël ne s'est jamais senti aussi prêt. S'il est certes considéré comme trop jeune par certains Résistants pour ce genre de mission, il doit prouver qu'il vaut sa place parmi eux et qu'il n'est pas prêt d'abandonner son but. Si on a essayé de le persuader à de nombreuses reprises de quitter la Résistance pour ne pas être mêlé au conflit de l'île ou même pour ne pas être 'une gêne', son entêtement a toujours pris le dessus et il compte faire ses preuves dès aujourd'hui. Assez des quelques Pierres qui veulent lui jouer des tours pour le forcer à redevenir un simple civil comme les autres et laisser ses proches risquer sa vie en regardant avec impuissance. Il ne peut plus nier être encore un enfant, même s'il regrette sa vie si simple d'autrefois, quand il lui semblait que tout était possible et qu'il pourrait devenir quelqu'un de fort et respecté, un jour. Mais ses rêves de gosse sont bien loin, à présent. A partir de janvier 2014, c'était comme s'il avait eu droit à un brusque retour à la réalité et qu'il ne pouvait plus y échapper, désormais. Forcé de grandir plus vite comme tant d'enfants avant lui, il a accepté de faire partie de cette réalité et même de contribuer à son amélioration. Utiles, il ne sait pas si ses actions le seront, mais il n'aura plus besoin de risquer la vie des autres pour la sienne et il n'aura plus à se dire qu'il n'aura rien essayé pour apporter son aide dans le combat qui oppose les deux mouvements ennemis.

Sa mission d'aujourd'hui est plutôt classique : aider des populations sans défense qui auraient été victime d'une attaque du Régime suite à la découverte d'une cachette de Résistants dans le sous-sol d'une auberge. Brûler un village entier, aussi petit soit-il, est assez excessif, pour une raison qui n'engage officiellement qu'une seule habitation, mais l'Enodril a bien compris qu'il ne valait mieux pas compter sur la logique pour comprendre les actions de ses scélérats. Vêtu de sa tenue de Résistant, de ses lunettes pour cacher ses yeux, de ses armes et de sa ceinture de seulement cinq Poké Balls, il arrive sur le champ de bataille à dos de son Roucarnage et commence déjà en ordonnant à Tori de prendre dans ses serres autant de soldats du Régime qu'il peut pour les relâcher plus loin et ainsi sauver la mise à quelques compagnons, tout en évitant bien sûr les balles qui ne l'atteignent jamais vraiment grâce à son extraordinaire vitesse et agilité. Ils ont perfectionnés plusieurs fois leurs techniques de vol mais il n'a pas eu beaucoup d'occasion de vraiment les utiliser comme il le voulait jusqu'à présent. Pas besoin de mots pour donner certaines directives à son oiseau, heureusement ; d'un tapotement sur le flanc gauche, le Roucarnage comprend le message et crée aussitôt des tornades pour désarmer ceux qui sont sur leur passage, tout en continuant de voler toujours tout droit. Bien que Sam évite le plus possible de ne pas sortir ses Pokémons afin qu'ils ne soient pas blessés, il a néanmoins déjà envoyé préalablement son Gardevoir au secours des villageois pour les aider à évacuer, en lui demandant néanmoins de ne jamais revenir vers lui jusqu'à ce que les combats aient cessés. Il refuse que ses amis soient mêlés aux batailles entre les humains la plupart du temps. Il a bien souvent besoin d'eux mais il voudrait aussi se débrouiller seul, et préfère mettre sa propre vie en danger plutôt que la leur, en particulier aujourd'hui où il sent que quelque chose va se produire et va définitivement changer une partie de lui.

- Je crois que c'est aujourd'hui, Sam...
- De quoi ?
- Que tu vas devenir un vrai Résistant.

Le compétiteur ne comprend pas où il veut en venir. N'est-il pas une Pierre de la Résistance, lui aussi ? N'est-il pas l'égal de ceux du même rang que lui ? C'est peut-être un débutant, il n'est entré dans la Résistance qu'il n'y a qu'un an, et il s'entraîne régulièrement depuis, mais même après tous ces mois passés à se fortifier, il ne serait pas encore apte à être une Pierre ? Impossible. Il n'a pas enduré le programme intensif du Conseiller pour rien, et il savait très bien que ce dernier souffrait d'exécuter cette tâche parce qu'il ne voulait pas envoyer son petit frère de cœur dans des combats aussi dangereux. C'est pourquoi il s'est promis de survivre malgré tout et de devenir de plus en plus puissant pour que ses proches n'aient plus à s'inquiéter de son sort. Assez d'être un fardeau, un poids à la traîne que les autres sont forcés de se coltiner. Il veut agir, montrer que son existence a un sens et venger toutes ces familles qui ont été détruites à cause de ce Régime égoïste.
Soudain, une balle touche l'une des ailes de Tori, et celui-ci perd progressivement de l'altitude. C'est alors qu'une maison en feu attire étrangement son attention.

- Saute et rentre dedans par la fenêtre !
- T'es malade ! J'suis plus suicidaire !
- FAIS C'QUE J'TE DIS!

Il est assez con d'écouter son subconscient mais il a l'impression qu'il doit suivre ce qu'il dit malgré tout. S'il voulait le tuer, il y a bien longtemps qu'il l'aurait fait. Alors Sam profite du fait qu'ils sont en train de descendre pour donner l'instruction à son Roucarnage d'aller vers l'habitation en flamme, et même s'il semble dubitatif, il obéit et se dirige vers une des fenêtres ouvertes du premier étage. L'Enodril se redresse donc, et, quand il est assez proche, saute dans l'ouverture de la fenêtre et roule au sol avant de se relever rapidement pour éviter de toucher les flammes.

- On aurait pu éteindre le feu, avant !
- Pas l'temps. Je suis sûr qu'il y a quelqu'un ici à sauver.
- Mais comment tu le sais ?
- J'le sais, c'est tout. Mais dépêche-toi si tu veux pas brûler vif !

Sam ne cherche pas à savoir comment fonctionne son subconscient ; il se contente de faire rentrer son Roucarnage dans sa Poké Ball pour éviter qu'il ne s'écroule au sol et fait sortir Kasumi et Kame hors de la maison avant de leur demander d'éteindre les flammes de l'extérieur. Puis, sans plus attendre, il inspecte brièvement la maison avant d'esquiver un bout du plafond qui allait s'effondrer sur lui. Il espère vivement que Golden a raison, parce qu'il risque de s'étouffer s'il reste ici. Pas la peine de compter sur l'escalier pour redescendre, en tout cas : ce dernier est complètement détruit et il n'est pas fou au point de sauter et de se casser une jambe ou deux. Mais il ne peut pas repartir maintenant, puisque, apparemment, il y aurait quelqu'un à sauver ici.

L'adolescent inspecte les lieux, tout en gardant son col relevé sur sa bouche, et en évitant bien sûr de faire tomber le sol qui menace de se fendre à tout moment. A sa gauche, l'escalier entièrement calciné qui est impossible à prendre, à côté d'un couloir. A sa droite, une pièce circulaire assez grande ; et, à l'intérieur de celle-ci, un cercle de feu dans lequel il peut distinguer un homme accroupi. Lorsqu'il s'approche un peu, il discerne aux pied de l'inconnu une femme d'une trentaine d'années. Quand l'homme se retourne, Samaël distingue le masque blanc typique du Régime sur son visage. A terre, la femme a une ouverture au ventre. Au sang qui se trouve sur la lame du soldat, il devine sans mal que c'est lui qui l'a tué. A cette pensée, ses poings se serrent. Le type au masque l'a remarqué. Mais apparemment, il n'a avec lui que ce seul couteau pour arme. Cela ne l'empêche pas cependant de vouloir tuer toute vie qui se trouverait en cet endroit ; car dès qu'il se rend compte que quelqu'un a vu ce qu'il avait fait, le soldat bondit hors du cercle enflammé avant de brandir sa lame pour l'abattre sur lui. Sans réfléchir, le jeune garçon esquive sans mal le couteau avant de profiter du fait que ce dernier se soit enfoncé dans le mur pour donner un premier coup de pied à l'entrejambe de l'officier, puis un second bien plus fort dans le ventre, ce qui le fait tituber en arrière pour le faire retomber sur le plancher. Mais l'homme n'a pas le temps de se relever ; le poids de ce dernier a achevé la résistance du sol qui se dérobe sous lui, emportant le corps de sa victime avec lui.

Sam ne veut même pas savoir s'il est mort ou pas. Si la femme était la personne qu'il devait sauver, alors il est arrivé trop tard. Cependant, alors qu'il allait sortir, par surprise, son Spectrum sort de sa Poké Ball, et se dirige vers le couloir. Au point où il en est, il suit son Pokémon sans rien demander et pénètre dans l'une des chambres, moins ravagée par les flammes. Il découvre au centre de celle-ci une armoire devant laquelle son Spectrum est placé, et lui fait un signe. L'Enodril s'approche donc du meuble et l'ouvre, pour ensuite entendre un cri aiguë en sortir.
Un enfant. Un enfant était caché là-dedans, et il serait probablement mort si le dresseur n'était pas intervenu à temps. Il remercie intérieurement sa deuxième personnalité pour son intuition, et scrute l'enfant avec douceur et fermeté tout à la fois.

- Ne t'en fais pas, j'te ferai pas de mal. Mais viens, il faut te sortir de là !

Tétanisé, le petit garçon peine à bouger. Conscient qu'ils doivent se dépêcher de sortir, Sam finit par prendre le garçon dans ses bras, et, suivi de Gastby, ils retournent à la fenêtre par laquelle il est rentré. En portant le gamin, l'Enodril grimace néanmoins en sentant quelque chose de rond lui rentrer dans les côtes et s'empêche de pester. Arrivé à l'ouverture qui s'est agrandi depuis tout à l'heure, mais qui est moins touché par le feu grâce aux attaques eau de ses deux Pokémons, l'adolescent appelle sa Kaimorse.

- Kasumi, fais-nous un toboggan de glace pour qu'on puisse descendre !

Sur-le-champ, la femelle de glace s'active et crée donc une pente glissante givrée afin que son dresseur et le nouveau petit venu descendent jusqu'en bas. Une fois cela fait, l'Enolian fait cesser les mouvements de jets d'eau de son Tortank et de sa Kaimorse, pour les rappeler dans leurs boules et ainsi pouvoir placer son protégé en lieu sûr. Son Spectrum, pour une raison qu'il ignore, tient à rester près de lui, ce que Sam ne refuse absolument pas. Son Spectrum est fait de gaz, de toute façon ; les balles de ne le touchent donc logiquement pas. Il trouve ça un peu bizarre qu'il soit devenu particulièrement docile ces derniers temps, mais il ne va sûrement pas se plaindre.
Problème : il n'a nulle part où cacher l'enfant et il a formellement demandé à Synkro de ne pas revenir auprès de lui afin qu'il n'en fasse pas sa priorité, croyant que tout le monde aurait déjà été évacué. Il se demande néanmoins si l'appeler par télépathie en lui expliquant la situation pourrait marcher et ainsi il pourrait se joindre aux combats sans s'inquiéter de ce qu'adviendrait le petit. Alors il tente quelque chose ; mais rien ne se passe.

- Merci, Monsieur.

Sam regarde en direction de la petite voix qu'il vient d'entendre. Le garçon a parlé. De ses grands yeux marrons, il le regarde avec une certaine admiration. Devant lui, l'Enodril esquisse un léger sourire pour le rassurer. Il n'y a pas beaucoup de monde autour d'eux, mais il faut qu'il le mette à l'abri pour ensuite rentrer dans la bataille et ainsi le protéger.

- Là-bas, regarde ! Il y a des ruines !

L'adolescent détourne la tête dans tous les sens et remarque effectivement des traces de ruines. Une autre maison a sans doute été détruite avant qu'il n'arrive. Il pourrait peut-être le cacher dedans le temps que les combats soient finis ?...
Le dresseur se dirige vers les effondrements, le garçon toujours dans les bras.

- Dis, M'sieur, tu t'appelles comment ?
- Appelle-moi Gold. Et toi ?
- Moi c'est Toboe. Toboe Rain.
- Et tes parents, ils sont où ?
- Ma maman elle m'a mis dans le placard en me disant qu'elle m'aimait et puis après elle est partie. Mais j'crois qu'elle m'a abandonné...

A ces dernières paroles, le cœur de l'aîné semble se fendre. Puis, il a un flash, et comprend avec effroi qu'il devait s'agir de la femme morte qu'il a vu tout à l'heure, avant qu'elle ne sombre avec son assassin. Il grimace, et son regard se fait plus sombre, et peiné. Ce garçon se retrouve déjà orphelin, alors qu'il a quoi ? Six ou sept ans, tout au plus ? Il aurait pu être Alice, si le destin en avait décidé ainsi.

- Et ton papa, où est-ce qu'il est ?
- Je sais pas. Il est parti dans un camion un jour et il m'a abandonné lui aussi.

En train de courir, le Résistant a progressivement ralenti pour l'écouter parler. Mais chacun de ses mots pèsent comme un poids qui l'oppressent et lui fait ressentir un terrible sentiment de culpabilité, et comme du déjà vu. Il n'a pas perdu sa mère, certes, mais pas besoin d'être un génie pour comprendre que le géniteur de Toboe était en prison et Arceus seul sait depuis combien, car il n'ose évidemment pas demander au petit garçon. S'il n'est pas responsable de ce qui est arrivé au cadet, c'est un déchirement pour lui d'entendre ça de la part d'un enfant. Le pire, c'est qu'il ne doit probablement pas savoir que son père est peut-être en train de se faire torturer en ce moment-même et il doute que sa mère lui en ait parlé. Mais cela veut dire que Toboe n'a plus de famille en dehors de son paternel en prison, ou du moins, Sam ne sait pas pour l'instant si un parent pourrait s'occuper de lui, étant donné qu'il vient de voir sa mère mourir des mains d'un soldat. L'Enodril esquisse un sourire, tentant de le rassurer.

- Ecoute, je t'assure qu'aucun de tes parents ne t'a abandonné.

Avec espoir, le concerné relève la tête.

- Comment tu sais ?
- Fais-moi confiance. Je te promets que tu les reverras, un jour.

En un sens, il ne ment pas. Au ciel, il les reverra. Mais Sam prie intérieurement pour que Toboe puisse au moins revoir le parent qu'il lui reste avant que ce jour fatidique n'arrive.
En sentant le plus âgé bouger sans arrêt les bras qui retiennent son corps, comme s'il avait mal aux côtes, le petit garçon sort enfin ce qu'il cachait sous son t-shirt et Sam découvre que ce qu'il gardait depuis tout ce temps avec lui était en fait un Oeuf de Pokémon. Blanc, avec des motifs rouges et bleus, les yeux bleus du cadet scrute la coquille avec une certaine fierté.

- Cet Oeuf est à toi ?
- Ouiche ! Papa et maman me l'ont offert à mon anniversaire. Mon rêve c'est de devenir un grand dresseur Pokémon !

Le regard brillant, la détermination de l'enfant attendrit l'adolescent. Voir qu'il existe encore de l'innocence, des rêves, et de l'espoir en ce monde, lui donne du baume au cœur et lui ferait presque oublier qu'ils sont encore sur un terrain potentiellement dangereux et qu'ils ne doivent leur survie qu'à la chance qui a décidé de leur épargner la venue de soldats. En quelques secondes, cependant, des coups de feu se font retentir, et Sam croit même avoir entendu une bombe qui vient d'exploser, à plusieurs kilomètres.
Arrivés aux ruines, l'Enodril s'aperçoit avec soulagement qu'il y a une sorte de trou en-dessous des restes de maisons, et qu'une petite ouverture permet d'y accéder. Cela fera une cachette idéale, pour Toboe. Ce dernier est déposé au sol, l'Oeuf dans ses bras frêles, et l'aîné lui fait signe de rentrer dans l'espèce de refuge improvisé.

- Ecoute-moi, Toboe : cet endroit est dangereux, tu ne dois surtout pas rester à découvert. En attendant que les combats cessent, tu dois rester cacher là-dedans.
- Non ! S'il te plaît, emmène-moi avec toi !
- Je peux pas, c'est beaucoup trop risqué, et tu risquerais de te faire blesser. Je te promets de revenir te chercher, mais en attendant, personne ne doit te voir. Tu as compris ?

Le gamin semble hésiter. Son regard de chiot battu brise le cœur de Sam, mais il n'a pas le choix. Il a peur malheureusement que laisser un Pokémon avec lui serait plus voyant, alors que personne ne soupçonnerait qu'il reste encore quelque chose dans des décombres, sauf peut-être des macchabées.
Toboe finit par hocher tristement la tête, avant de fermer sa main en un poing et de tendre son auriculaire. L'adolescent ne comprend pas tout de suite, mais finit par faire de même et croise son doigts avec celui du garçon.

- Je reviendrai.

Sur ces mots, il le regarde une dernière fois, avant de s'en aller, se dirigeant tout droit vers la source des bruits meurtriers. Il coure aussi vite qu'il le peut, désireux de montrer enfin sa force, mais également de prendre part aux combats dans l'espoir que ceux-ci s'arrêtent plus vite si un guerrier de plus se joint aux rangs des Résistants. Son Spectrum, dont il avait oublié la présence mais qui le suivait toujours, rentre dans sa Poké Ball avec un sourire mauvais, comme s'il attendait quelque chose.
Au loin, il voit plusieurs groupes de soldats se battre aux corps à corps. En s'approchant, Sam dévie progressivement vers le côté pour essayer de se dissimuler derrière des petites dunes de terres retournées. Etant très bon tireur, il met cette chance de son côté et sort son revolver pour commencer à tirer sur des soldats, sans les tuer, toutefois, mais juste pour les blesser. La plupart tombe à terre, les autres se demandent d'où proviennent ces balles qui semblent être perdues.

Son manège ne peut pas durer longtemps, hélas ; car il sent bientôt une présence derrière lui et se retourne, trop tard, pour se prendre un coup de poids qui vient s'abattre sur son visage. A terre, son col est tiré brutalement en avant, et il voit son agresseur. Celui-ci porte un masque, comme tous les autres, et s'apprête à de nouveau abaisser son poing. Mais Sam est plus rapide, et déloge en une fraction de seconde une balle dans le genou du soldat, qui le lâche et se retrouve à geindre de douleur, en l'insultant dans une langue étrangère. Alertés par le son de l'arme à feu, d'autres hommes masqués arrivent en renfort. Si l'Enodril réussit à tirer de nouveaux sur quelques uns d'entre eux, il se retrouve bientôt à court de munitions. On ne lui laisse pas le temps de recharger son calibre, néanmoins, car un énième soldat le prend par surprise en venant dans son dos et en immobilisant ses deux bras. Frustré, Samaël ne se laisse pas faire et donne un violent coup de tête en arrière pour se libérer, ayant pu infliger un choc plus rude à cause du port du masque. Des assaillants arrivent alors de toutes parts, et c'est le moment ou jamais de mettre en place ce qu'il a appris à l'entraînement. Les poings serrés fermement, ses lunettes cachant ses yeux sévères, et son corps qui tremble tant il est impatient, il est prêt.

Ils ne sont pas nombreux, en vérité. Mais les coups pleuvent, et des souvenirs lui reviennent. Ces jours qu'il a passé avec Faust pour apprendre à se défendre, et pouvoir se rendre utile dans des cas comme ça ; se battre pour survivre, c'est ce qu'il a demandé, et il a reçu les moyens pour répondre à ce besoin. Les assaillants, c'est lui qui vient les chercher, quand il en a fini avec les premiers qui sont venus d'eux-mêmes jusqu'à lui. Mais Sam parcoure le champs de bataille, et cherche des yeux chaque ennemi potentiel qu'il pourrait affronter. Eloigner ces soldats de Toboe est sa priorité, et il combattra jusqu'à ce que ses membres ne puissent plus le soutenir.
Le ciel s'assombrit de plus en plus, à mesure que le temps passe. Mais l'adolescent ne voit rien passer, pas même les nuages noirs qui s'annoncent pour ternir le climat, tant il est occupé à se défouler sur quiconque osera venir vers lui. Alors il lui arrive de se faire des bleus, d'avoir des côtes cassées, ou même de cracher du sang, mais rien de l'arrête tant il est motivé. C'est la chance inespérée qu'il attendait. Alors oui, il sait très bien qu'il y a des risques pour qu'il meure, mais il ne se laissera pas abattre aussi facilement, et il sait pouvoir compter sur le soutien de ses Pokémons si jamais il est vraiment en difficulté, malgré le fait qu'il préfère largement leur éviter tout ça.

Les combats se terminent peu à peu, les bruits s'estompent, et l'un des deux camps commence à s'affaiblir peu à peu, laissant l'autre prendre le dessus. Mais le compétiteur est trop occupé à chercher querelle auprès de n'importe quel soldat du Régime pour savoir qui de son mouvement ou celui ennemi a pris l'avantage. Si la Résistance est en train de perdre, alors il doit continuer de toute façon pour voir s'il est possible de retourner la situation.
Soudain, plus rien. C'est comme s'il avait atterri dans un endroit désert, ou qu'il s'était un peu trop éloigné du terrain où se déroulaient le massacre. Il regarde de tous les côtés, mais rien. Puis, il plisse les yeux, croyant avoir vu le sol bouger. Et, tout à coup, une main semble sortir du sol pour agripper son pied et lui faire perdre l'équilibre. Sam n'a pas le temps de comprendre qu'il se retrouve à la renverse, de nouveau à terre, et qu'un partisan du Régime commence à le rouer de coups de pied au ventre. Le dresseur tente de se relever, et roule donc pour se remettre debout, mais il entend alors son attaquant sortir un espèce de sifflet qu'il active aussitôt et deux autres soldats camouflés également sortent de leur cachette pour aider leur compatriote. Toutefois, l'adolescent n'a pas l'intention de se laisser faire et se met en position de combat.
De nouveau, il se défend, s'oppose, mais ses réactions sont plus lentes que tout à l'heure, et la fatigue commence légèrement à se faire ressentir. Alors, progressivement, s'il arrive à les bloquer parfois, à esquiver certains de leurs coups, et à leur en infliger assez pour qu'ils aient au moins des traces assez vilaines après, il perd de son assurance, et se retrouve à terre, encore. Un des sales types vient poser son pied sur sa tête, et ricane sur son sort. L'homme au masque qui le domine est aussi amoché, tout comme ses deux compagnons, mais cela ne les empêche pas de ricaner de leur position de supériorité.

Peut-être que Sam aurait été mort, ou ramené en prison, si un de ses Pokémons n'était pas intervenu pour le sortir de là. Si la température n'avait pas subitement baissé, annonçant l'apparition d'un certain spectre connu pour être particulièrement malsain. Car Gastby est de sortie. Le Spectrum n'est pas habitué à jouer aux héros, et pensait même ne jamais sauver la mise de son dresseur, mais le fantôme s'est en réalité pris d'affection pour ce gosse et celui-ci a su lui imposer sa présence, et sa détermination. C'est vrai, le Fantominus qu'il était à ce moment-là s'était juste laissé capturer pour pouvoir lui pourrir la vie et se nourrir de ses peurs, mais quand il a évolué, il a compris que c'était inutile de continuer et que son esprit était devenu trop fort pour résister, notamment grâce à cette petite lumière qui s'était éveillé dans le cœur du jeune brun ce jour-là.
En effet, alors qu'il sent le compétiteur en danger, le Spectrum échappe à sa Poké Ball avec grande discrétion pour ne pas être vu par les hommes aux masques. Mais il ne tarde pas à leur faire une surprise en apparaissant subitement devant eux, comme le fantôme qu'il est, pour leur léchouiller tour à tour le visage. Enfin, pour délivrer son dresseur, il enchaîne avec Ball'Ombre sur le premier assaillant et c'est à ce moment-même qu'une lueur vive entoure le Spectrum.

- MAINTENANT !

Le cri de Golden résonne aux oreilles de l'ourson, qui ne sait toujours pas où l'autre veut en venir. Mais, d'instinct, il se relève d'un bond, et cligne des yeux à cause de la lumière éclatante que son Spectrum s'est mis à projeter. A son grand étonnement, cependant, ce n'est plus un Spectrum qui se tient devant lui quand il n'est plus aveuglé et que l'éblouissement s'estompe, mais bien un Ectoplasma. Gatsby vient bel et bien d'évoluer, et son dresseur en est le premier surpris. Mais ça ne s'arrête pas là. A peine évolué, le spectre au sourire mauvais se fond en une nuée sombre et mouvante qui entoure Samaël et le drape, se transformant peu à peu en un long manteau noir qui vient couvrir le jeune garçon pour presque lui donner une nouvelle apparence. Plus sérieux, plus 'adulte', il a des airs d'assassin de l'ombre, bien qu'il n'en ait rien.
La fusion qu'il vient d'entreprendre avec son Ectoplasma est comme une renaissance. Il se sent revitalisé, fait beaucoup moins attention aux blessures qu'on lui a faite auparavant, et a même l'impression d'avoir acquis une nouvelle puissance. Rêverie ou pas, c'est comme s'il était quelqu'un d'autre. Et il l'est. Ce n'est plus Samaël Enodril qui se tient à présent, mais bien Golden Wings. Celui de Sulfura n'était qu'un début, un brouillon. Le voilà désormais complet. La vérité est qu'il ne lui avait manqué plus que Gatsby et une sorte de lien avec lui pour être parfaitement au point. Désormais, il est un vrai Résistant.

Et cette force, cette ardeur, il s'en sert. Il est loin d'être invincible, mais ce n'est pas loin de la sensation que cette pseudo transformation lui procure. Alors le premier homme qui l'attaque, esquive son coup, lui écrase le pied, et s'empare de son bras pour le faire basculer. Tout vas très vite ensuite, mais les deux autres subissent pire. Coup dans la pomme d'Adam, côtes cassées, clés de bras, déséquilibre, mâchoire fracturée... Il enchaîne les attaques, et ses gestes, devenus plus rapides et précis, ne fléchissent pas un seul instant et il ne laisse aucun de ses adversaires prendre le dessus. Il se sent grandit, puissant. Il est conscient que ce regain d'énergie est temporaire, mais il veut en profiter au maximum. Il laisse donc éclater sa rage, toute sa frustration, mais il se maîtrise au moment d'administrer ses coups, car il sait que la colère n'aide pas pendant les combats.
Au final, deux autres se retrouvent au tapis, pendant que le troisième s'enfuit en hurlant. C'est fini, il a gagné. Golden s'autorise à souffler un coup, avant de se rappeler qu'il a laissé un enfant dans des ruines et qu'il doit probablement s'inquiéter. Toujours avec ce costume, il trace donc à travers les terrain pour retrouver son protégé, constatant que le silence s'est installé et qu'il n'y a plus personne à l'horizon, signe que les conflits doivent s'être arrêtés. Il espère juste que Toboe n'a pas quitté sa place et qu'il ne lui est rien arrivé.
Enfin, arrivé devant les décombres, il l'appelle.

- Toboe ? Toboe !

Mais rien. Le silence également ici, et en passant sa tête par l'embouchure, il découvre avec horreur l'absence de l'enfant qui lui fait rater un battement de cœur. Toboe a disparu ; et Golden ignore où il a pu aller. Aux aguets, et surtout angoissé à l'idée qu'on ait pu le capturer pour l'emmener en prison, Golden se met en tête de le chercher, et courre une énième fois sur la lande en l'appelant.

- C'est ça, qu'tu cherches ?

Il s'apprêtait à partir. A faire sortir ses Pokémons pour le retrouver avec lui. Mais c'est une voix masculine qui l'a interpellé, une voix d'adulte. Et lorsqu'il pose les yeux sur l'homme qui vient de lui causer, il les écarquille en apercevant le petit Toboe et son Oeuf sous le bras aux côtés de cet inconnu. Ce dernier retient enserre le poignet droit de l'enfant dans une de ses grosses mains.

- Gold !
- Oh ! Ainsi donc, tu le connais... Voilà qui est fort intéressant.

Le Résistant serre les dents, et élabore déjà dans sa tête un plan d'attaque, qui ne risque pas de mettre en danger la vie innocente du gamin.
Mais il abandonne aussitôt en voyant que l'inconnu a été plus rapide. Les cheveux relevés en arrière, une trentaine d'année, une moustache, des pupilles fourbes et un sourire pervers, le nouveau venu vient de placer un flingue sur la tempe de Toboe, et celui-ci se met devant à trembler de tout son petit corps, retenant avec grande peine ses larmes qui menacent de couler.

- A genoux et les mains derrière la tête, si tu veux pas que je lui fasse exploser la cervelle !

Cela le tue de se l'avouer, mais il n'a pas le choix ; il est obligé d'obéir à cette ordure. Alors Golden Wings s'exécute et s'agenouille.

- Relâche-le, il n'a rien fait !
- La ferme ! Tu n'es pas en position de me donner des ordres !
- Ce n'est qu'un enfant, il est innocent !
- Ce sont les enfants comme lui qui grossissent vos rangs, enfoiré, et qui nuisent au Régime !

Golden aurait milles mots à lui cracher à la figure, milles poings à déverser sur lui pour lui ravaler ses paroles, mais il ne peut pas se permettre de mettre Toboe en danger, et sa vie est bien plus importante que sa propre fierté.

- Mais ce n'est qu'un otage, pas vrai ? En vérité, c'est moi que tu veux.
- Et alors ?
- Et alors tu vois bien que je suis à ta merci, maintenant, et je n'ai aucune arme avec moi. Et puisque je suis destiné à mourir de ta main ou à pourrir en prison, alors laisse-moi au moins une dernière volonté : laisse ce petit partir sans qu'aucun mal ne lui soit fait. De toute façon, tous les citoyens ne sont pas des Résistants, n'est-ce pas ?

L'officier du Régime réfléchit quelques instants.

- Hmm... Très bien, je le laisse partir en vie.

Puis, il desserre finalement son emprise, et Toboe n'arrive plus à retenir ses larmes. Ses prunelles bleues observent Golden avec peine. L'enfant ne veut pas partir, cependant. Il s'apprête à se jeter dans les bras de son sauveur, mais le Résistant l'y interdit.

- Pars, Toboe, sauve-toi !
- M-Mais... G-Gold !...
- SAUVE-TOI !

Toboe sursaute, avant de rester quelques secondes à le regarder encore. Comme pour sceller une promesse, le bleu et l'or se croisent une dernière fois, juste avant que le cadet finisse par courir en direction d'Amanil. La Pierre ne sait pas ce qu'il va y trouver, mais ça sera toujours mieux que de rester ici.
Tandis que l'enfant s'éloigne, Golden décide de se rebeller et d'arrêter l'officier pour de bon. Le gamin n'étant plus en danger, s'il se relève assez vite, il pourra le désarmer, et ainsi lui réserver le même sort que tous les autres pour qu'il finisse par rentrer au Bloc en pensant à ce Résistant qui l'aura humilié quelques heures plus tôt.
Mais les choses ne vont jamais (ou presque) dans le sens où il le voudrait. Malchanceux est le mot qu'il l'a toujours plus ou moins défini, mais après une période où il pensait être éloigné de cette malchance, ce n'est qu'aujourd'hui qu'il se rend compte qu'elle est revenue sous la forme d'un immense foutage de gueule et il lui semble que rien de pire n'aurait pu arriver.
Car à peine Golden pensait déjà à sa future victoire, à peine pensait-il déjà à la manière donc il allait retrouver de la famille à Toboe pour qu'il ne soit pas seul, à peine pensait-il déjà à leur combat dans un futur proche où il pourrait lui enseigner tout ce qu'il sait sur le dressage, à peine aurait-il pu faire tout ça que ses plans se retrouvent anéantis. Par une balle.

Une simple balle, mais qui aura été fatale. Car alors que Toboe s'éloigne petit à petit, l'officier lève son arme à feu d'un geste vif et brusque pour viser le cœur du garçon et, enfin, tirer. Le coup de feu retentit, et, au loin, le petit corps tombe aussitôt. Le temps semble s'être tout à coup arrêté. Samaël ou Golden, ni l'un ni l'autre a réussi à prévoir ça, et c'est comme si l'adolescent tombait dans un gouffre qui se serait ouvert sous lui pour le plonger dans le vide et les ténèbres sans fond. L'Enodril écarquille les yeux, ses lèvres tremblent, il s'agite, panique, et est beaucoup trop choqué pour faire quoi que ce soit. Ce n'était pas censé arriver. Toboe devait aller n'importe où. N'importe où, mais pourvu que ça soit ailleurs. N'importe où mais pourvu que ça soit loin d'un potentiel risque qu'il meurt de mains humaines. Il n'était pas censé mourir. C'est bien la seule chose que Sam craignait, car c'était bien la seule chose qu'il voulait à tout prix éviter. Mais c'est trop tard, et ça, il ne l'accepte pas. Quelque chose en lui est bloqué. Le regard perdu, il ne tient plus ses mains en place et elles se pose machinalement sur son crâne, pour le griffer de toutes leurs forces. Ses doigts plongent dans ses cheveux, les saisissent, puis les arrachent, et lui, il reste sans voix. Ce n'est qu'après un effort surhumain qu'il arrive enfin à parler, se disant, espérant de tout son être, qu'il n'a pas vu ce qui est pourtant tragiquement arrivé.

- Mais... Tu... Tu avais dit que...
- J'ai menti.

Un rire. Un seul rire dément de la part de ce connard et seulement un coup de feu tiré par ce dernier pour réussir à rendre véritablement fou le nounours. Bon nombre de gens sont fous, sur Enola. Sam n'aurait jamais cru le devenir un jour, et se demandait même quel effet ça faisait de l'être. Car il y a plusieurs types de fou ; et bien qu'il n'a jamais voulu se considérer comme tel, Sam l'était devenu malgré lui. Mais encore, il est plutôt sain d'esprit comparé à beaucoup d'entre eux. Il n'a été réellement fou qu'à la suite du traumatisme qu'a engendré la mort de son père, et on le dit 'fou' la plupart du temps parce qu'il est téméraire et qu'il inquiète son entourage, mais cela faisait plusieurs mois déjà que sa santé mentale s'était à peu près stabilisé.

Mais sa limite vient d'être franchie au-delà de tout. Sam peut être très tolérant, quand il le veut. Il évite généralement de tuer les soldats du Régime car il pense que c'est un peu trop 'brutal' de les descendre directement et que cela lui fait peut-être un peu peur d'ôter la vie à quelqu'un. Toutefois, là, dire qu'il voit rouge et qu'il pète un câble serait un euphémisme. Samaël enrage, cauchemarde, souffre, se torture et fulmine tellement qu'il est emporté dans la folie, la fureur, et le délire.
Voyant cela, l'homme non masqué tire cette fois-ci en direction de l'adolescent. Mais son assurance se transforme peu à peu en peur en remarquant que son pistolet ne dispose plus d'aucune balle et qu'il n'a apparemment pas de recharge avec lui. Dommaaaaaaage.
Mais peu importe s'il avait eu des balles ou pas ; car Golden est bien trop dégénéré pour faire attention à ce qui l'entoure désormais et qu'il aurait été plus vif à réagir sous l'influence de ses émotions négatives et non contrôlées.

Dans un râle, Samaël se rue sur son adversaire et le plaque contre le sol, se mettant sur lui en plaçant tout le poids de son corps. Jamais sans doute n'a-t-il aussi bien porté son nom, car ses yeux dorés brillent d'une lueur de haine, de rancœur, de désespoir, et de férocité. Pareil a un monstre, s'il a l'apparence d'un humain, il n'en a plus toute la conscience. Il a néanmoins conservé un peu de son humanité pour sortir de sa poche la dague qu'il a réquisitionné à l'assassin de la mère de Toboe et saisir le manche fermement afin de le montrer à sa future victime. Eh oui, il avait une arme ; lui aussi a menti. Fini l'adolescent innocent qu'il était il y a quelques années. Possible qu'à cet instant précis, pas même un de ses plus proches amis ne pourrait le reconnaître, tant il a changé en une fraction de seconde. Aujourd'hui, place au carnage.

L'officier essaye tant bien que mal de bouger mais deux bras spectraux viennent bloquer les siens et empêchent tout mouvement de se produire. L'ourson, qui ressemble davantage a une bête à ce moment-là, s'empare du poignard et le lève au-dessus du soldat. Celui-ci peine à comprendre ce qui vient de se passer, supplie, hurle à s'en brûler les poumons, sans doute à cause de la terreur qui grandit en lui. Mais il n'a cependant pas le temps de se débattre davantage que la lame du poignard vient d'un coup sec et violent se planter dans sa gorge pour déchirer sa peau et la traverser pour créer une fente d'où le sang commence déjà à gicler. Le type au sol ne peut même pas geindre ou pousser un autre hurlement ; il est condamné. Néanmoins, le Résistant ne s'arrête pas là. Il retire la lame de son couteau pour la planter autre part dans le corps de l'officier, découper la chair et laisser couler le liquide écarlate qui s'échappe de ce qui peut désormais presque être considéré comme un cadavre. L'adolescent démoniaque retire encore le poignard, le replante autre part, tranche, le retire, le replante, fait de grandes ouvertures dans la peau, retire, replante, retire, replante... C'est le même manège qui dure pendant plusieurs minutes. Plusieurs minutes où l'Enodril défigure le corps ainsi que le visage de l'officier pour se venger de ce qu'il a fait à Toboe en poussant des cris de guerre pour faire sortir sa colère. Ses coups de couteau se répètent, et plus ils se répètent, plus il découpe les veines, perce ses organes, et si ce même geste récurrent est aléatoire, car il n'est plus maître de lui-même, il réduit en peu de temps ce meurtrier en charpie. Lui a-t-il crevé les yeux ? Broyé les os ? Arracher les dents ? Tout est possible. Il a tellement de rage et de peine qu'il ne fait guère plus attention à l'endroit où sa lame vient s'abattre pour un nouveau déchirement. Ses mains, ses habits, une partie de son visage, et son arme entière sont recouvertes de sang, et le liquide pourpre et poisseux fuit encore, se déverse au sol qu'il ternie, se mélangeant à la poussière qu'il colore aussi d'un rouge vif et sombre.

Il continue encore et encore jusqu'à ce qu'il s'épuise. Enfin, d'un coup, il s'arrête. Comme si le temps était figé. Il revient brusquement à la réalité, et découvre son œuvre sanglante. Sam a repris le dessus ; et il pousse un hoquet d'horreur en voyant le massacre qu'il vient de faire. Sa main, toute tremblante à présent, lâche la dague écarlate, tandis que ses yeux parcourent ce corps en lambeaux qui n'a plus rien d'humain. Ectoplasma finit par quitter le dos de son dresseur et ce qui lui servait de manteau de Résistant émet un rire glacial et terrible avant de rentrer dans sa Poké Ball. C'est lui. C'est lui qui vient de tuer cet homme à lui seul ; sa première victime. Il ose à peine y croire. Ce doit être un cauchemar, une nouvelle illusion de Gatsby pour le tromper. C'est un silence de mort qui règne, uniquement dérangé par le bruit de la respiration irrégulière du Résistant, et celui de la bise froide qui vient de se lever.
Sam devrait se maudire pour l'acte ignoble qu'il vient de commettre. Il devrait se trouver monstrueux, terrifiant, et essayer de se retirer les dernières images de lui en train de tuer sous le coup de la folie. Mais il n'éprouve même pas de la pitié, ou du dégoût pour lui-même. En cet instant-là, il ne ressent qu'un vide. De la neutralité. Il l'a mérité, pense même une partie de lui, plus sombre. Mais au fond, quelqu'un mérite-t-il vraiment la mort, aussi cruel soit-il ? Il ne sait pas. Mais ce qui est fait, est fait, et il se rend compte qu'il serait prêt à recommencer si cela était réellement nécessaire.

Est-ce ça, Faust, que tu ressens à chaque fois ? Est-ce aussi pour ça que tu as voulu m'interdire mon entrée à la Résistance ? Que tu refuses l'admiration qu'on te porte ? Que tu fais souvent des cauchemars ? Que tu penses que ta vie ne vaut rien ? Mais tu sais, Faust, je crois qu'au fond, je l'ai toujours su, ce que tu faisais. Tu me demandais pourquoi je voulais rejoindre la Résistance. Mais je crois que ce jour-là, je n'ai pas su te répondre entièrement avec honnêteté. Certains pensent que j'ai voulu devenir un combattant car je voulais être un héros. Mais c'est faux, Faust. Les Résistants ne sont pas des héros, et même quand je l'ai su, j'ai voulu m'engager à mon tour. Les Résistants ne sont pas spécialement tous gentils, ni parfaits, mais je me suis rendu compte que c'était ma famille, mes amis, ma patrie. Et le mieux que je pouvais faire pour les servir, c'était de me joindre à vos côtés ; car j'ai trouvé des gens que je veux protéger, et si je dois tuer pour ça, alors je tuerai. Tu vois, Faust, aujourd'hui, je commence à comprendre ce que tu ressens. Et ça me rend heureux.

Un blanc s'installe, avant que Sam ne décide enfin à se lever, et à scruter l'horizon, à la recherche du corps sans vie d'un enfant qu'il n'a pas pu sauver. Las, il enlève sa capuche et ses lunettes, ne voyant personne qui pourrait le voir, et s'approche d'un pas lent vers le petit garçon. Ce n'est qu'en marchant qu'il se rend compte vraiment de toutes les blessures qu'il a reçu, et les nombreux bleus qui doivent le couvrir, car il est obligé de boitiller pour avancer. Mais peu importe la douleur qu'il ressent, aussi affreuse soit-elle, car ce n'est rien comparé à la tristesse qu'il éprouve quand il arrive enfin à la hauteur de Toboe, et qu'il doit affronter ses yeux désormais dénués de l'expression joyeuse qui attendrissait tant l'ourson. Ce dernier s'agenouille auprès du garçon, et son regard doré ne tarde pas à se baigner de larmes, de chagrin, et de honte. Sa main vient doucement caresser les cheveux bruns et lisses du gamin, avant d'effleurer sa joue, devenu aussi froide que le vent qui balaye ses mèches.

- J'aurais dû... J'aurais dû mieux te protéger. Pardonne-moi, Toboe. Pardonne-moi.

Sa voix se brise, et, enfin, il se laisse pleurer, frustré contre sa propre stupidité et son incapacité à effectuer correctement sa mission. Il pourrait jurer d'avoir essayé, clamer que c'était la faute du soldat, et que sa première erreur a été d'avoir foi en l'humanité. Sa tête vient doucement se pencher pour se coller à celle du cadet, avant de déposer un baiser sur son front. Il avait l'âge d'Alice ; ça aurait pu être elle. Elle aurait pu se trouver là, et être décédé à la place de Toboe. Il serait probablement mort de l'intérieur, et il n'ose même pas imaginer ce qu'aurait ressenti son entourage, qu'il n'aurait probablement plus pu regarder si une telle tragédie s'était produite.
Sam relève la tête, et cligne des yeux en apercevant l'Oeuf de Toboe, que ce dernier a serrer dans ses bras jusqu'au bout, comme s'il y tenait plus qu'à sa vie. Mais contrairement à son dresseur, cet Oeuf vit encore. Bientôt, il ne tardera pas à éclore. Mais il ne doit pas rester dans un endroit pareil ; surtout pas. Il se demande si un bébé Pokémon pourrait même survivre dans un lieu aussi hostile, où il n'y a plus signe de vie. Alors l'Enodril observe l'Oeuf, puis s'adresse à son propriétaire, croyant probablement que son esprit peut toujours l'entendre.

- Je peux te jurer qu'il sera en sécurité avec moi, aussi que j'en prendrai bien soin. Et cette promesse, que je sois foudroyé sur place si je ne la tiens pas.

C'est le cœur brisé que, sur ces paroles, il se relève pour construire un mince trou et enterrer le petit garçon. Il revient ensuite auprès de l'officier déchiqueté pour reprendre son couteau et tracer dans le sol un épitaphe pour la mémoire de Toboe. Enfin, il récupère l'Oeuf Pokémon dans ses bras, comme s'il s'agissait d'un trésor, et adresse un dernier adieu à celui dont la vie prit fin bien trop tôt. Encore une des conséquences de tous ces malades manteaux et de cette guerre qui paraît sans fin, et qui demeure inutile, provoquant toujours plus de ravages et de morts à chaque fois.
Rappeler Synkro par télépathie est une option possible, désormais, étant donné que les conflits d'aujourd'hui sont terminés. Mais il n'a plus envie de se téléporter. Tout ce qu'il veut, désormais, c'est marcher jusqu'à chez lui, en traînant la patte et sa misère avec.
Toutefois, il est de nouveau arrêté lorsqu'un dernier coup de feu retentit dans l'air. Sauf qu'il met du temps à réagir, et ne réalise qu'après que ses vêtements se sont mis à s'empourprer et que quelque chose de chaud coule le long de son torse. Cette balle qui vient d'être tiré, c'est lui qui vient de se la prendre. Quand il le réalise, c'est trop tard. Ses jambes ne le retiennent plus, et il tombe, tel un pantin sans fil. Il fait tout pour garder l'Oeuf près de lui, mais ses forces le quittent, et ses paupières se ferment, le plongeant le noir le plus total.



- Est-ce qu'il est... mort ?
- Ah ba il a pas intérêt ! J'me suis pas cassé l'cul pour ramener un cadavre, moi !
- Mais... tu as visé où, exactement ?
- Euh... Ba c'est-à-dire que...
- Tenshi ! On devait le ramener vivant ! C'est important pour l'opération !
- Hé ! J'manie les épées, moi, pas les flingues, connard !

La rose grogne, tandis que l'albinos fixe l'adolescent qui vient de sombrer dans l'inconscient. Puis, Hleb sort enfin de derrière la maison brûlée qui leur servait de cachette et s'approche du plus jeune étendu au sol, Josepha sur les talons. L'homme se penche pour écouter sa respiration ainsi que son cœur, et pousse un soupir de soulagement.

- Arceus soit loué, il est vivant !
- Ouais, par contre nous, c'est peut-être bientôt plus une certitude...

Le russe se retourne, puis sursaute en apercevant derrière eux un Gardevoir blessé mais dont les pupilles rouges et larmoyants reflètent la souffrance et la fureur. D'un geste, le Pokémon psychique éloigne les deux adultes avec ses pouvoirs de télékinésie et les immobilise. Puis, Synkro se place aux côtés de son dresseur, inquiet, et vérifie qu'il n'est pas mort. Il doit l'emmener se faire soigner, et vite. Pourtant, même si l'hôpital est le meilleur endroit pour ce genre de cas, il ne peut s'empêcher de penser à un autre lieu, qui lui semble sur le coup plus important. C'est alors que, en quelques secondes, le Gardevoir prend la main du Résistant, et l'emporte avec lui.

Réalisé par BlueBerry pour Orange


Revenir en haut Aller en bas
 

Reborn and Shivering [OS] (avertissement : contenu violent)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Quand t'abandonne ton paradis, que te reste-t-il? {pv. Damien & Crystal en special guest /!/ Avertissement contenu très très intense 8D /!/
» Collapse |OS| (Avertissement Violence)
» What about us? - Allegro II (OS, Evolution) /!/ Avertissement violence /!/
» La Crevasse /!/ Avertissement langage /!/ (OS, Evolution)
» La Nuit du Chasseur {pv. Soso /!/ Avertissement: Violence

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! » :: L'Île d'Enola :: CÔTE EST :: Terres Fertiles de l'Est-