« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Open your eyes [OS] || 1er FlashBack

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Aru Hidemi
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MessageSujet: Open your eyes [OS] || 1er FlashBack   Open your eyes [OS] || 1er FlashBack EmptyLun 6 Juin 2016 - 0:58



Open your eyes


RP Flashback



07 mars 2004 - Premier Flash Back


« Relève-toi. Ce n'est pas prostré là que tu vaincras. »



Pour un mois de mars, le temps semble clément. Sur la ville marchande de Vanawi, le soleil a attiré la foule dans ses rues. La population dense de cette fourmilière s'agite dans tous les sens, si bien qu'un touriste se retrouverait rapidement dépassé. Au milieu de cette affluence, le jeune Aru est déstabilisé. Il ne quitte que très rarement la pension de ses parents, hormis pour se rendre à l'école de la ville. Il n'a donc pas l'habitude d'une telle population. Serrant fermement la main de sa mère, il ne compte pas la quitter d'une semelle. A ses pieds, une toute jeune Germignon le colle de près, semblant tout aussi craintive que son dresseur. Pour elle aussi, il n'y a rien d'habituel à la situation. Elle ne voit d'ordinaire que les vertes praires et les vastes champs entourant la pension. Alors autant dire que ces deux là sont particulièrement anxieux. Du haut de ses sept ans, Aru se sent si petit aux côtés des nombreux passants. Il s’agrippe fermement à sa mère quand un homme le bouscule sans ménagement. Il ne comprend pas, il est déstabilisé par toute cette ignorance et ce mépris que chacun a envers son prochain. Personne ne fait attention à lui, personne ne prend la peine de se décaler pour ne pas lui marcher dessus. Serrant les dents, Aru tient bon pour ne pas paniquer. Depuis son agression face à l'école, il y a de ça un an, Aru a développé une phobie de la foule. Il se sent agressé dès que des inconnus s'approchent trop de lui. Et même si grâce à la présence de Kaluha il a fait de nombreux progrès, Aru est toujours angoissé au milieux de telles affluences.

Derrière lui, son frère Len semble beaucoup moins déstabilisé. A vrai dire, il ne fait que regarder droit devant lui, comme s'il oubliait la présence des autres. Aru se demande parfois comment son grand frère faisait pour garder un calme aussi inébranlable. Il n'avait jamais l'air atteint par ce qui l'entourait, et acceptait tout ce qui se produisait autour de lui sans broncher. En un sens, Aru l'admirait. C'est vrai, lui n'avait peur de rien, il était prêt à tout pour ses valeurs, même si des obstacles se dressent devant lui. Il n'est peut être pas le plus fort ou le plus sage, mais il est animé par ses convictions. Cependant face à lui, Sae déborde d'énergie. Il court dans tous les sens, sans faire attentions aux passants. Son aîné n'a rien à voir avec Len. Sa force de caractère et sa joie débordante ne font qu'émerveiller Aru. Lui qui est toujours plein de vie et sûr de lui, comment ne pas éveiller son admiration ? Face à ses deux frères, Aru se sent si faible. Lui n'a aucune force d'esprit, aucune confiance en lui. Len et Sae possèdent tout ce qui lui manque. Aru se sent comme perdu au milieux de cette foule immense, il se sent si vulnérable.

Les yeux baissés vers le sol, Aru préfère fixer ses pieds plutôt que d'affronter les regards des passants qui le bousculent sans vergogne. Il sait bien qu'il devrait se montrer plus courageux, mais rien n'y fait. Il tremble de peur. Sa mère a cessé d'avancer, s'étant arrêtée sur une devanture de magasin. Devant la vitrine, Sae semble hypnotisé. Les deux mains collées à la vitre, il sautille de joie. Len se tient derrière lui, impassible. Il observe son frère gesticuler sans mot dire. Aru lui, s'est accroché à la jambe de sa mère. Il n'est pas intéressé par cette sortie en ville, il aurait préféré resté à la pension pour aider son père. Mais connaissant sa peur du monde extérieur, ses parents veulent le voir l'affronter. La gorge serrée et la sueur au front, Aru se sent de plus en plus mal à l'aise. Les gens se pressent autour de lui pour pouvoir entrer dans la boutique, ne manquant pas de lui rentrer dedans encore une fois. Les yeux déviants vers son cadet, Len s’aperçoit de la détresse de son jeune frère. S'approchant doucement de lui pour ne pas l'effrayer, il pose une main sur son épaule pour attirer son attention. Aru se retourne vivement vers lui, les larmes aux yeux. Len lit dans le regard du garçon à quel point il est à bout. Les lèvres pincées, il enlace délicatement son jeune frère. Len n'est pas un enfant très démonstratif de son affection, pourtant avec Aru, il ressent comme un besoin de protection. Alors le peu de gestes aimants qu'il offre sont destinés à son petit frère. Dans ses bras, il sent le petit corps d'Aru trembler et son cœur battre à tout rompre. Celui-ci cache sa tête dans le creux du cou de Len, terrorisé. Ainsi, il parvient un instant à se couper du monde. La jeune Kaluha vient se frotter à ses jambes, le soutenant comme elle le peut. Tous savent ici qu'Aru peut subir de violentes crises de panique s'il est en trop grand stress. Cependant, leur mère et Sae se sont éloignés de quelques pas, ne remarquant rien de cette scène. Ils vont même pour entrer dans la boutique, ignorant totalement la frayeur du plus jeune. Avant de passer la porte, la mère ignorante lance vivement à ses fils :

« - Les enfants, restez bien devant le magasin, nous en avons pour deux minutes. Et Len, surveille ton frère. »

Pour Aru, rester seul en cet endroit est une véritable épouvante. Son frère n'est pas suffisant pour le rassurer au milieux de toute cette agitation. Il voit des personnes se déplacer dans tous les sens, et a l'impression qu'ils viennent tous s’agglutiner contre lui. Il commence à avoir le souffle court, à manquer d'air. Len, lui, ne ressent pas les choses de la même façon. Il a conscience de la réalité, qui est bien moins angoissante. La rue n'est pas si bondée que le ressent Aru. Les gens ne sont pas si proches d'eux, mais Aru se sent oppressé par la foule, et sa petite taille ne fait qu'accroisser cette impression d'étouffement. Prenant la main de son frère, Len amène Aru sur un banc non loin de là. Il lui ordonne de s'asseoir, et sort une petite bouteille d'eau de son sac à dos. Aru s'empresse de la boire, comme si s'hydrater allait effacer tous ses problèmes. Mais les gens sont toujours là. Ils le menacent toujours, le dévisagent du coin de l’œil et s'obstinent à se coller contre lui. Les joues gonflées par les larmes, il ne sait plus quoi faire pour calmer sa peur. Ça lui empoisonne la vie, et plus il angoisse, plus ses crises persistent. Il ferme les yeux, se réfugiant dans les bras de Len. IL sait qu'en se coupant du monde extérieur et en contrôlant sa respiration, il peut parvenir à retrouver un état stable. Incompétent face au désarroi de son frère, Len se contente d'accepter l'étreinte d'Aru.

Petit à petit, les tremblements d'Aru diminuent. Len se détache lentement de son frère, s'assurant qu'il va mieux. Le petit se frotte les yeux et acquiesce, évitant de regarder vers la rue et paniquer de nouveau. Aru sait à quel point ces peurs peuvent être handicapantes pour lui et son entourage, mais c'est plus fort que lui. Assit sur ce banc, il se sent plus serein, moins atteignable. Il peut respirer calmement. Kaluha saute sur ses genoux et vient frotter sa tête contre celle de son jeune dresseur, rassurée qu'il se soit calmé. Len semble réfléchir, quand il se lève du banc.

« - Aru, reste là, je vais chercher maman. Kaluha est près de toi, alors tout va bien se passer. Personne ne va s'approcher de toi, je n'en ai que pour quelques minutes. »

Aru regarde son frère s'éloigner et disparaître derrière les passants. Les yeux ronds, il serra sa Germignon contre lui, se forçant à respirer calmement. Il ferme les yeux, Len a raison. Tout va bien se passer. Le monde n'est pas si menaçant, personne ne va lui sauter dessus. Collée contre Aru, Kaluha dévisage chaque personne qui passe près d'eux, prête à défendre son dresseur en cas de besoin. A force de passer du temps avec Aru, la jeune Germignon a commencé à surprotéger l'enfant, ce qui ne l'aide pas à être moins craintif. Elle suit du regard tous les passants, s'assurant qu'ils ne s'approchent pas.

Les minutes passent et Len ne semble pas revenir. Une goutte de sueur perle le long de la nuque d'Aru. Son frère n'aurait pas dû mettre tant de temps. Déglutinant, le garçon fixe l'endroit où Len a disparut, sans jamais le voir apparaître. Il ne supporte plus d'être seul, il sait que s'il reste encore ici longtemps, une nouvelle crise viendra. Prenant le peu de courage qu'il avait à deux mains. Le petit garçon, descend lentement du banc. Chaque pas est une épreuve, mais s'il ne retrouve pas vite sa mère ou ses frères, Aru sait qu'il va recommencer. Il tente d'ignorer les gens autour de lui, ne ressentant que la présence de la Germignon. Il marche sans s'arrêter, il ne veut pas prendre conscience du monde qui l'entoure. Il se contente de regarder droit devant lui, cherchant la chevelure sombre de son frère pointer dans la foule. Il sent qu'il a les mains moites, il les ignore. Sa respiration se fait plus forte et moins régulière, mais il essaye de ne pas y succomber. Sa vue se trouble légèrement, il n'arrive plus qu'à percevoir les mouvements de ceux qui se déplacent autour de lui. La gorge serrée, il sait qu'il va se remettre à pleurer. Il essaye de se contrôler pourtant, mais ses yeux refusent de lui obéir. Il continue de marcher, les poings serrés pour retenir ses émotions.

Il marche, il marche encore et encore. Les larmes coulent le long de ses joues, son corps tremble de nouveau, mais il parvient encore à mettre un pied devant l'autre. Dans ses souvenirs, le banc n'était pas si loin de la boutique dans laquelle sa mère était entrée. Il lui semble avoir tant marché, et pourtant il ne retrouve pas sa famille. Hormis sa peur de la foule, il commence à craindre d'avoir perdu son chemin, et donc ses frères et sa mère. Son coeur bat si fort contre sa poitrine que s'en est douloureux, il tourne sur lui même, cherchant désespérément sa mère. Mais toutes ces personnes autour de lui l'empêchent de se repérer, il ne sait plus où il est, il ne sait plus d'où il vient. Cette fois, il est vraiment perdu.

Il ne peut plus se contenir, et éclate en sanglots. Ses cris désespérés font se retourner quelques passants, mais ils n'osent pas lui venir en aide. Ils se disent tous que quelqu'un le fera à leur place.

« - L.... L.... Len ! Leeeeeeeen ! Sae ! Ma... Maman ! »

Il tremble de partout, s'en est trop pour Aru. Kaluha, qui n'avait pas lâché son dresseur d'une semelle, se met à paniquer devant la détresse du garçon. Elle pousse des plaintes pour essayer de le faire revenir à lui, pour qu'il parvienne à se ressaisir. Mais Aru n'entend rien, il ne voit plus rien, il ne peut pas le supporter. Il avance sans regarder où il va, il se met même à courir, sa Germignon sur ses talons. Il se met à bousculer les passants, il ne contrôle plus son corps. Il supplie le ciel de le ramener vers sa mère, de le porter jusqu'à sa maison. Il se cogne contre des lampadaires, trébuche sur les pavés. Il heurte un mur, qui le fait revenir à lui quelques instants, il aperçoit une ruelle, et s'y engouffre sans hésitation. Il court jusqu'au fond de cette impasse, jusqu'à ce qu'il n'ai plus aucune issue. Ici, il n'y a plus personne. Il est de nouveau seul avec son pokemon. Le brouhaha de la rue piétonne se fait plus léger, il n'est plus au milieu de la foule. Son coeur ne cesse de battre, mais il parvient à calmer sa panique. Il est parvenu à s'isoler pour reprendre ses esprits. Mais il est seul, terriblement seul. Comment parviendra-t-il à retrouver sa famille ?

Prostré sur lui-même, Aru est collé contre le mur de cette ruelle. Même Kaluha s'est tapie au sol, abattue. Ils n'ont pas bougés d'ici depuis des heures, Aru n'osant pas se relever. Il a si peur, il se sent si seul. Le jour décline à l'horizon, la rue doit être moins bondée. Mais il ne veut plus bouger de là, il ne veut pas revivre ce supplice. La tête sur les genoux, les mains sur les oreilles, il veut éliminer tout ce bruit autour de lui. Il ne cesse pas de pleurer.

Il sent quelque chose d'humide toucher son bras. Aru relève doucement sa tête. Un forme orangée se dresse devant lui. Il s'essuie les yeux pour chasser les larmes, et distingue clairement le nouveau venu. Le coeur battant, il comprend qu'il est nez à nez avec un Caninos. Bloqué entre le mur et le pokemon, Aru se sent vulnérable. Depuis qu'il connaît Kaluha, il se sent moins menacé par les pokemons, mais il n'est toujours pas complètement serein, surtout avec ceux qu'il ne connait pas. La toute petit Germignon ne compte pas l'étranger venir perturber son dresseur, et s'interpose entre eux. Le regard plein de défi et la tête haute, elle est prête à en découdre s'il le faut. Mais le Caninos la regarde avec intérêt, la langue pendante. Il se met à la renifler, à la grande surprise de Kaluha. Aru est interloqué, ce pokemon ne semble pas agressif. Prenant son courage à deux mains, il se lève lentement et tend la main vers le canidé. Celui-ci s'avance pour la renifler. La respiration d'Aru s'est ralentie, le Caninos semble docile, ce qui rassure le garçon. Kaluha elle, reste méfiante. Il n'est pas question que ce pokemon de feu ne lui inspire pas confiance. Aru se redresse lentement pour pouvoir le caresser, mais il recule et lève la tête pour hurler à la mort. Aru recule subitement pour se boucher les oreilles, surprit par le revirement du Caninos. Les larmes lui remontent aux yeux. Il s'est que c'est ridicule, mais c'est malgré lui, il a peur que le pokemon se mette à l'agresser. Kaluha prend les devant, et charge le poilu. Mais celui-ci l'arrête d'une patte, continuant d'hurler comme un fou. Au coin de la rue, une ombre fait son apparition. Aru recule et se retrouve de nouveau collé au mur. La silhouette s'agrandit, et une jeune garçon à l'allure souillée les rejoint. De nombreuses cicatrices et pansements parcourent son corps, comme s'il s'était battu. Aru le dévisage, il n'a que deux ou trois ans de plus que lui, mais son regard dur le terrifie. Il a la même allure que les caïds qui s'en étaient prit à lui. Les poings serrés, le gamin le regarde de haut. Ses cheveux noirs ondulent sur ses tempes, dégageant son front plissé. Son regard est indéchiffrable, et même s'il n'est qu'un enfant, il dégage un prestance incroyable.

« - T'es qui toi ? »

Le ton sec du garçon terrorise Aru, il n'est pas capable de décrocher un mot. Le Caninos vient s'asseoir aux côtés de l'inconnu, remuant joyeusement la queue. Le contraste entre la gaïeté du pokemon et la fermeté de ce garçon est plus que flagrante.

« - Hey morveux, j't'ai posé une question. T'es qui ?
- A... A... Aru...
- Et qu'est-ce que tu fou là, tu devrais pas être au lit à cette heure ?


Si Aru avait plus de cran, il dirait à ce vaurien qu'il est bien gonflé de lui parler comme ça, que lui non plus ne devrait pas être ici alors que la nuit venait de tomber. Mais bien sûr, il ne peut que baisser la tête, honteux de s'être perdu et d'avoir paniqué à ce point. Cependant, il ne peut rien dire à ce garçon, sinon il se moquera certainement de lui, ou pire le tabassera en le traitant de mauviette. Il se contente de serrer les poings, incapable de répondre. L'autre se met à renifler, comme par méprit. Son regard dévie sur la petite Germignon, qui ne semble pas plus fière. Mais s'il le faut, elle combattra pour secourir son jeune dresseur.

« - Alors c'est ça que tu as trouvé Mad ? Un gamin pleurnichard et sa laitue de service ? »

Vexée par le ton suffisant du garçon, Kaluha se dresse devant lui. Alors oui, elle n'est pas rassurée. Mais elle a assez d'ego pour ne pas se laisser faire par une Crapule comme lui. Soupirant de lassitude, il lève les yeux au ciel. Le Caninos n'attend pas d'ordre pour charger la Germignon et la projeter dans les bras d'Aru.

« - J'ai pas le temps pour faire du babysitting, rentre chez toi gamin. Tu n'as rien à faire dans la rue et ton Germignon est trop faible pour te défendre. Tu ferais mieux de rester traîner dans les jupons de ta mère. »

Le garçon n'attend pas de réponse de la part d'Aru pour s'éloigner, talonné par son pokemon. Humilié, Aru ne peut de nouveau contenir ses larmes. Bien sur qu'il en a conscience. Il sait très bien que seul ici, il est à la merci des brigands ou des pokemons sauvages mal avisés. Kaluha ne lui sera d'aucune aide, il ne l'a jamais entraînée. Sae lui, aurait parfaitement pu se défendre. Il aurait même su rentrer tout seul chez eux, sans craindre un seul instant de se retrouver seul. Quant à Len, son calme et sa volonté légendaire l'auraient tiré de ce mauvais pas. Mais Aru lui, est désespérément seul et incapable. Pourtant cette fois, il refuse de céder une nouvelle fois.

« - C'est que... Je suis incapable de rentrer chez moi. »

Aru n'ose pas regarder le garçon qui s'est arrêté pour le regarder. Il se rassoit, la tête sur les genoux. Bien sur qu'il a honte, mais il sait aussi qu'il a besoin d'aide.

« - De quoi tu parles ? »

Il se remet à pleurer, conscient de sa bêtise et de ce qu'il reflète. Ce gamin doit bien se moquer de lui. Mais il en a assez de se cacher, il sait qu'il a besoin qu'on lui tende la main.

« - Je me suis.... je me suis perdu et... j'ai si peur...
- Et alors tu préfères pleurnicher et rester collé à ce mur à attendre un miracle ?
- N... non mais... je ne suis pas capable de...
- Relève-toi. Ce n'est pas prostré là que tu vaincras. »

Aru se met à renifler bruyamment, ravalant ses pleurs. Bien sur que l'autre a raison. Ici il ne fait que s’apitoyer sur son sort, mais le monde extérieur est si hostile, rien ne semble l'aider à surmonter ses peurs. Aru se pince les lèvres, essayant de ne pas se ridiculiser encore plus. Les jambes tremblantes, il se relève difficilement. Il a peur de cet inconnu, mais pour une raison obscure, Aru est surtout fasciné. Ce n'est qu'un gamin, et il ne semble avoir peur de rien. Sae et Len ne sont pas comme lui, ils ont encore un comportement enfantin, et eux aussi ont leurs craintes. Ils n'oseraient surement pas sortir seuls en pleine nuit, même avec leur pokemon. Mais ce garçon là dispose d'une force d'esprit qu'Aru n'avait encore jamais rencontré. Une flamme ardente brille dans ses yeux, comme s'il ne craignait rien. Il est comme ces types dont Aru a peur, mais aussi comme ceux qu'il admire.

Tentant de ne pas perdre plus la face, Aru reste droit et immobile. Le Caninos le suit des yeux, apparemment très intéressé par ce qu'il se passe. Il croise le regard de Kaluha, qui bien qu'encore légèrement sonnée, prend bien soin de l'ignorer. L'interlocuteur d'Aru, lui, soupire. Le plus jeune voit bien qu'il est exaspéré, mais son calme mérite le respect.

« - Bon et c'est où chez toi l'morveux ?
- La... la Pension Hidemi... »

Acquiesçant, le garçon reprend sa route, son pokemon à ses côtés. Aru reste planté là, pétrifié. Il regarde l'inconnu s'éloigner progressivement Kaluha émet des petits cris pour attirer son attention, mais Aru reste pétrifié. Puis le garçon se retourne une nouvelle fois, le regard las.

« - Alors, tu viens ? »

Hoquetant, Aru hésite un instant, a-t-il bien comprit ? Il n'est pas certain de ce que cherche à faire le garçon. Va-t-il le ramener chez lui ? Grognant, Kaluha n'attend pas plus et trottine derrière les deux autres, déjà repartis, pour montrer la marche à suivre à son dresseur. Clignant des yeux, Aru les dévisage. A-t-il raison de lui faire confiance ? Il n'a même pas le temps de réfléchir que ses jambes suivaient déjà le mouvement. Evidemment, qu'il a peur. Voilà un an qu'il ne cesse d'avoir peur. Mais s'il continue à criser à la moindre occasion, il ne pourra jamais s'en sortir. Alors aujourd'hui, pour sa survie, il doit faire un pas en avant.

Aru marche à une certaine distance de ce garçon. A cette heure, les rues sont presque désertes. Les lumières des lampadaires luisent faiblement, les ombres de la nuit se faufilant dans chaque fissure de chaque pavé, venant lécher les pieds deux deux enfants. Ils marchent sans faire attention à leur environnement, même si Aru essaye surtout d'en faire abstraction. Il ne connait pas le chemin pour rentrer chez lui, alors il ne peut que faire confiance à ce garçon. Pourtant, il ne peut s'empêcher d'avoir peur qu'il l'agresse à tout instant. Celui-ci avance activement devant lui. Pendant un bout du chemin, il a ignoré Aru. Mais quand il tourne légèrement la tête, il s’aperçoit qu'il a encore les larmes aux yeux.

« - Pourquoi tu chiales tout le temps ? »

Aru est déstabilisé. Il ne sait pas quoi répondre, il ne sait mêle pas s'il a envie de lui parler. Pourtant, il a besoin de se confier. Il a déjà essayer d'en parler à Len, mais celui-ci ne semble pas comprendre. Quant à Sae, c'est peine perdue.

« - P... Parce que j'ai peur. J'ai peur des autres, de... de ce qu'ils sont capables de faire.
- Tu ne te demandes jamais ?
- De quoi ?
- Si cette peur n'est pas un mur que tu dresses toi même. Tu passes chaque jour à vouloir oublier les autres sans jamais regarder ce qu'il y a vraiment. »

Aru fronce les sourcils. Il ne comprend pas où l'autre veut en venir. Réduisant l'espace qui les sépare, il se retrouve à sa hauteur. Debout à ses côtés, Aru se rend compte qu'il ne sont pas si différents. Il est à peine plus grand que lui, et son regard n'est pas si dur et agressif. Aru détaille chaque partie de son visage. Il ne regarde pas vraiment les gens, d'habitude. Mais il se rend compte qu'avec un peu d'attention, celui là n'est pas si effrayant.

Marchant côtes à côtes, ils finissent par quitter peu à peu la ville. Les grands bâtiments commencent par être remplacés par les grands arbres et les vastes champs. Le Caninos ne se fait pas prier pour gambader joyeusement et courir après les lucioles. Kaluha le regarde avec intérêt, comme si elle souhaitait faire de même. Mais son besoin de protection envers Aru est plus fort, si bien qu'elle reste près de lui. La route se transforme en chemin de terre, et les lumières de la ville semblent loin derrière désormais. Le calme de la campagne apaise Aru, et même la présence du garçon et de son pokemon ne l'angoissent plus. Ici, il est dans son élément. Ils gravissent lentement une petite colline, avant de parvenir à son sommet. En contrebas, Aru aperçoit enfin la pension. Il connait ses contrées. Il s'apprête à courir pour rejoindre sa maison, mais l'autre le retient par le bras. Le cœur d'Aru s'accélère, soudainement atteint d'une nouvelle crainte. Mais le garçon s'avance pour lui désigner l'horizon d'un signe de tête. Tournant les yeux, Aru le voit, ce paysage. Les étoiles qui illuminent les collines, et au loin la mer étincelante sous la lumière de la lune. De nombreuses lucioles clignotes dans les praires, et s'il plisse les yeux, Aru peut même voir les flammes chatoyantes d'un groupe de Ponytas sauvages. Cette vue, il la connait. Il était déjà venu là avec Sae. Mais dans sa rancœur et ses frayeurs, il avait tout oublié. Il avait oublié que le monde n'était pas fait que d'ombres.

« - Tu devrais ouvrir tes yeux, Aru. »

Peut être avait-il raison. Aru voulait toujours se protéger, se couper du monde. Mais peut être que tout ça ne dépendait que de lui. Que s'il acceptait enfin de regarder, il verrait qu'en tendant les mains, il pouvait peut être tout changer. Bien sur, rien ne serait facile. C'était un véritable travail sur soit-même, mais Aru pourrait surement y parvenir. Il ne pouvait pas passer sa vie à craindre les autres. Il observe un instant Kaluha, qui semble tout autant absorbée par le paysage. Il ne voulait pas qu'elle subisse encore des attaques sans pouvoir se défendre. Lui aussi, il devait la protéger. Comment pouvait-il être un dresseur digne de ce nom s'il ne se relevait pas ? Il lui avait promit de se battre pour elle, mais il n'avait fait que se prostrer dans la peur. Il devait se montrer prêt. Prêt à vivre.

Et depuis des jours, ce fut la première fois qu'Aru sourit.

« - Moi c'est Aaron.
- Aaron, je suis prêt. »

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