« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.

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MessageSujet: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyDim 16 Aoû 2015 - 23:14

» #1 the beauty and the beast


Assis sur un siège, l'homme se dandinait sur ses fesses, apparemment très mal à l'aise. Il tenait un mouchoir contre son oeil droit, et le regard avisé pouvait remarquer que c'était l'arcade le réel problème. Le carré de tissu blanc était imbibé de sang, et les doigts eux-même, d'un blanc frôlant le transparent où quelques veines se dessinaient, étaient poisseux d'un sang sombre et écaillé, sec depuis belle lurette. Lester soupira et s'étira, en retenant une grimace de douleur. Le côté droit de son visage était tuméfié, mais le pire, c'était l'arcade. Le sourcil avait littéralement explosé en touchant le sol. La blague n'était pas méchante. Il avait l'habitude qu'on le chahute - là, quelques adultes un peu ébréchés, amusés par sa laideur, sûrement titillés dans leur fierté ou une autre stupidité de ce genre, s'étaient mis à le pousser de l'épaule, à jouer avec lui comme on jouerait avec un ballon. Le grand dadais aux allures de vampires, mais dont tout le monde se moquait. Et puis, il était tombé.
C'était ridiculement vrai.

Lester se leva, sous le regard choqué d'une mère et de son enfant. Il n'écouta pas la question de la petite, mais il remarqua en se détournant les deux index et les messes basses. Rien qui ne soit inhabituel. Tout en traînant son corps perclus de douleurs, et en essayant de faire taire le marteau qui s'acharnait à tout casser dans sa cervelle, il acheta un bouteille d'eau au distributeur et en prit quelques gorgées avant de retourner s'asseoir, la bouche pâteuse et la vision un peu floue.

Il attendit encore quelques instants, sans trop songer à ce qui l'entourait, jusqu'à ce qu'une demoiselle en blouse d'un bleu-vert aquatique ne vienne la chercher, accompagnée d'un leveinard. Sa petite voix féminine était agréable aux oreilles, comme un son de clochette, mais son regard était moins amical. Elle aussi, elle te juge, souffla une voix amère dans son crâne qui criait grâce. Rares étaient ceux qui ne portaient aucun avis sur son corps efflanqué, maigre et gigantesque, comme un monstre sorti d'un cauchemar.

« Veuillez me suivre, Monsieur Yaxley, nous allons nous occuper de vous.
« D'accord, merci et c'est un souffle timide, presque un sursaut du coeur qui franchit les lèvres du trentenaire totalement mal à l'aise et apeuré par la simple présence féminine.

Les femmes étaient des créatures de rêve et de cauchemar, qu'il craignait un peu de fréquenter. Elles étaient idéalisées dans son imaginaire propre, et si il en avait rencontré de très gentilles durant ses études, leur présence créait chez lui un malaise évident. Non pas qu'il cherchât à plaire, bien au contraire, mais plus la demoiselle était jolie, plus il se sentait pataud, inutile, lourdaud, plus il avait envie de rentrer chez lui cacher ses mains crispées d'arthrite, ses tocs et ses peurs du contact. Il frissonna en entrant dans une salle d'auscultation.

« L'infirmière va arriver. Ne bougez pas. Le ton était moins abrupt, mais il n'aurait su dire si elle était plus douce. C'était deux choses très différentes, après tout.

Il s'assit docilement, s'immobilisant comme une biche prise dans les phares d'un camion. Puis, ne voyant pas de donzelle en mini-jupe entrer, il se détendit un peu, et tout en continuant de presser son mouchoir souillé de sang, il toucha du bout des doigts des instruments qui traînaient sur une table mobile à roulette. Bien entendu, ce fut à ce moment là que l'infirmière en question entra, et il retira sa main vivement, non sans faire tinter lesdits instruments, afin que toute personne présente ne puisse manquer son geste maladroit.

« Pardon je ne ... Je ... Bonjour ? miaula t-il d'entre ses dents crochues d'une toute toute petite voix couinant et intimidée, ses joues prenant une teinte écarlate, non pas de ce joli rouge pomme, mais plutôt un teint de brique, qui contrastait avec la pâleur cireuse de sa peau. Il avait l'air d'un idiot, et ses yeux lançaient des messages, des SOS à qui voulaient les voir. Ses mains tremblant sur ses genoux, il serra son mouchoir raidi de sang, sans savoir si son arcade droite était enflée, ou au moins belle à voir.
Non pas que quoi que ce fut soit beau à voir, chez toi, hm ?

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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyMar 18 Aoû 2015 - 0:13


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
Il faut bien avancer, c’est ce que je me répète toujours. Mes proches ne m’abandonneront plus, je ne suis plus seule désormais, et encore moins depuis le retour de mon oncle sur l’île. Carter… m’aide à sa façon à surmonter le flot d’émotions négatives suite aux événements du 10 juillet 2015 qui ont marqué une fois de plus mon histoire au fer rouge. J’ai cru que je m’effondrerais à nouveau, mais je me découvre une force insoupçonnée, qui émane, je le crois, du soutien immuable de mes amis, de ma famille aussi, ainsi que mes alliés, toujours présents à leur façon, discrets peut-être, ombres protectrices veillant à mes bons soins. Prenant leur distance assurément en sachant le caractère dont j’ai l’habitude de déployer lorsqu’on tente d’un peu trop me protéger. À leurs heures, ils se relaient, m’accompagnant toujours dans mes activités quotidiennes. J’ai repris depuis peu le service à la clinique Connors où je suis stagiaire depuis maintenant un an. J’entame ma deuxième année sous les services de Melinda Connors, et ma toute dernière année d’étude en médecine générale avant de devoir me spécialiser dans un domaine ou l’autre. Si plusieurs choix se présentent à moi et que de grandes décisions m’attendent cette année, j’ai du mal à me pencher sur ces perspectives, déconcentrée par tout le reste dans ma vie. Les Concours, la situation précaire de l’île, Tristan Weber… Cette nouvelle année s’annonce éreintante, mais tout comme tout défi qui se présente à moi, je l’attends de pied ferme.

L’avantage de cette nouvelle année : compte tenu de mon statut de finissante, je jouis d’une plus grande liberté au sein de la clinique et je peux rencontrer les patients sans son intervention explicite. Depuis qu’on m’a engagé à l’hôpital d’Amanil et qu’ici, on m’offre de plus grandes responsabilités, je me sens de plus en plus comme un véritable médecin. Mon rêve se trouve tout juste au bout de mes doigts et j’ai bien l’intention de le saisir et de m’y accrocher jusqu’à la fin. Les événements derniers m’ont permis de réaliser que ma place ne réside pas au premier plan, à risquer mon existence par la violence comme certains Résistants. Non, je suis mon propre chemin, celui de la lumière et de la paix, en apportant mon soutien aux blessés et malades, en plantant le grain fragile de la sérénité, dans l’espoir de toucher assez d’âmes un jour pour véritablement faire une différence. Jour après jour, je tâche de réconcilier des ennemis, apaiser des blessures profondément ancrées, non seulement physiques mais aussi sentimentales, ces maux invisibles qui n’échappent guère à ceux qui savent regarder. Ainsi je me rends auprès d’un nouveau patient, Lito mon jeune Bulbizarre sur les talons, affichant un sourire brave qui pourrait bien se faner si j’en venais à penser encore une fois aux horreurs perpétrées le mois dernier.

J’entre ainsi dans la salle d’auscultation en toute possession de mes moyens, ce qui n’est malheureusement pas le cas de mon patient, de toute évidence. Pris la main dans le sac, je le surprends à farfouiller parmi les instruments médicaux qui teintent alors qu’il retire ses doigts coupables, arborant une teinte rouge qui défie toutes les lois que je connaisse. Sa gêne provoque un léger rire chez moi, imité par Lito à mes côtés qui se plaît à suivre la majorité de mes comportements. Il s’excuse rapidement en balbutiant de façon embarrassée et j’en profite pour m’approcher en affichant mon plus beau sourire. Je me poste devant lui sur un tabouret roulant et observe rapidement sa blessure qui semble plutôt douloureuse, bien qu’assez bénigne. De toute évidence, je rends cet homme un peu mal à l’aise et je ferai en sorte qu’il en soit autrement. Dans cette clinique, nous nous faisons un honneur de traiter les patients avec énormément de considération.

«Bonjour monsieur, je suis le Docteur Frey, stagiaire finissante ici à la clinique. C’est une bonne blessure que vous avez là.»

Tandis que je m’adresse à lui sans la moindre timidité, j’enfile des gants propres que me tend mon assistant du jour grâce à ses lianes, le petit Lito qui m’adresse un sourire incertain. Contrairement à moi, il se trouve toujours méfiant devant les patients, la majorité des humains l’effraient, mais celui-ci en particulier semble le mettre mal à l’aise. Il est vrai qu’il possède un physique peu commun, mais il me semble doux comme un agneau. Avant de passer à l’examen, je me permets de tenter de le rassurer quelque peu d’ailleurs.

«Je vais procéder à l’examen sous peu mais tout d’abord dites-moi… Comment es survenue cette blessure?»

Avec un sourire, je l’encourage à me répondre, en espérant le mettre en confiance.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyMar 18 Aoû 2015 - 12:41

» #1 the beauty and the beast


La silhouette qui entre est celui d'une jeune femme, et Lester sent chacun de ses muscles se tendre imperceptiblement, alors que la gêne lui obstrue la gorge comme une pièce d'échiquier avalée de travers. Et cela n'a pas juste à voir avec son geste suspendu et ses mains ramenées sur ses cuisses avec un embarras et une maladresse notables. Les femmes le terrifient, avec leur beauté. Et cette inconnue a de quoi le faire mourir de peur, avec son joli visage un peu fatigué et ses grands yeux bleus. Son rire le fait sursauter - mais, quelque chose au fond de lui fait le déclic. Elle ne se moque pas de sa laideur, mais de son mouvement de voleur prit la main dans le sac. Des doigts trop maigres et pâles comme de la neige sale passent dans ses cheveux noirs comme l'encre. Lester baisse les yeux, incapables de soutenir la douceur qui s'étale devant lui.

Il porte une main imbécile à son arcade et son corps se hérisse quand il touche la blessure enflée. Mais il n'ose pas répliquer. Non ce n'est rien, vous savez, a t-il envie de prononcer, mais sa langue semble avoir été avalée. Il remarque les lianes et le bulbizarre qui calque ses mimiques sur celles de sa dresseuse - à moins que ce ne soit un pokémon de l'hôpital ? L'embarras certain se change en un mélange de gêne et de curiosité. Lester penche la tête sur le côté, oubliant un instant où il est. Il va pour sourire au pokémon plante, puis se rappelle de ses dents pointues, de son visage laid, et il détourne le visage.

L'implacable approche, et il soupire. Il ne pourra pas y couper, à l'examen et au contact. Il se doit de répondre. Au moins pour qu'elle ne pense pas que son physique cache un être méchant. Il peut le faire. Il sait parler. Il le fait bien. Et sa voix est la chose qu'il ne déteste pas chez lui, parce qu'elle sait être douce et tendre, chaude et caressante, pleine d'émotions, quand il lit les histoires aux enfants, ou qu'il leur invente des contes, ou bien quand il les rassure, leur raconte des anecdotes pour les faire rire.

« Hem, je me suis fait ça en ... en tombant et cela semble tellement une excuse boiteuse. Il n'a pas envie de parler de ces hommes ivres qui l'ont chamaillés. Il gratte le bout de son nez gargantuesque, passe sa paume de main sur sa joue puis sursaute et se penche en arrière aux moindres gestes de la demoiselle. Il serre les dents, l'air aussi crispé qu'un homme suspendu dans le vide. « Je ... Je suis navré ... D'avoir touché votre matériel. C'est un chuchotis doux, sans que les regards ne puissent se heurter. Il observe le sol avec une fixité toute enfantine et obstinée. « Et je ... Pardon mais ... ce n'est pas contre vous ... je possède quelques tocs ... je supporte assez mal d'être touché ... avoue t-il enfin, sans que son corps ne se détende un chouïa.

Il se sent stupide et lourdaud. Miss Frey a l'air adorable et très gentille - si l'on prend ne serait-ce que l'exemple de l'infirmière qui l'a mené ici. Elle semble douce et professionnelle. Pourtant, il ne peut pas choisir. Les contacts d'autrui le rendent malades, le hérissent et le poussent à s'enfuir. Il a de si nombreux tocs ... Ceux liés au rangement, ceux liés à autrui ... Il soupire encore, et trouve le semi-courage de relever les yeux jusqu'aux mains de l'infirmière. Lester devine qu'elle essaye de le rendre moins angoissé, moins tendu. « Mais quand il le faut ... Je ne vous mordrai pas, bien entendu déclare t-il très bas, en essayant d'être drôle. Cependant, il ne se rend pas compte qu'avec son timbre grave et son physique disgracieux, cela a tout l'air d'une menace voilée, d'une démence intrinsèque. Il lèche ses lèvres de l'air de l'animal aux abois. Son visage a des tics nerveux, et ses mains continuent de repasser son pantalon noir toutes les trois secondes. Il est agité, de cette nervosité si humaine et si enfantine, la plupart du temps. Il essaye bien de faire des efforts, mais il n'y peut rien, il est ainsi.

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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyMer 19 Aoû 2015 - 21:44


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
J’ai l’habitude dans le cadre de mon travail de rencontrer des gens peu à l’aise. Ce qui ne m’empêche pas de m’amuser quelque peu de leur gêne que je trouve totalement inappropriée dans ce genre de situations. D’autant plus que je n’ai rien d’intimidante, même que je fais à peine mon âge, déjà réduit comparé à bien d’autres stagiaires et médecins. Grâce aux cours particuliers offerts dans ma lointaine enfance dorée, j’ai sauté deux années scolaires dans mon parcours, ce qui m’offre une certaine avance sur les autres étudiants de mon âge. Cependant, cet avantage possède un double-tranchant fort inconvénient la majorité du temps, celui de ne pas être pris aux sérieux par les patients. Parfois j’aimerais bien quelques rides, simplement pour qu’on ne me prenne plus telle une enfant. Ici, le malaise ne semble pas être expliqué par mon jeune âge ou mon expérience réduite, mais bien par un élément qui semble m’échapper. Une timidité naturelle, peut-être? Je comprends parfaitement une gêne de la sorte, compte tenu que moi-même, hors de ces quatre murs qui me confèrent comme un grand pouvoir et une assurance non négligeable, je me terre souvent derrière des sourires timides et un grand silence. J’aime bien rencontrer de nouvelles personnes mais ces échanges représentent un défi à mes yeux, comme il peut l’être probablement pour ce patient qui s’est crispé de belle façon. Il lui faudra se détendre s’il veut éviter des douleurs inutiles lors de l’examen de sa blessure.

Par une sorte de curiosité malsaine, j’adore connaître les détails expliquant les blessures de mes patients. Beaucoup d’entre eux préfèrent mentir ou garder le secret, mais certains, par peur de représailles invisibles, nous avouent tous les détails croustillants entourant leur état. Et parfois, je dois avouer que ces histoires m’amusent, au-delà de la souffrance bien réelle des gens. J’en suis venu à avoir un certain don pour repérer les mensonges de la vérité, surtout en apprenant d’avantages de détails théoriques au sujet des différentes plaies et contusions possibles et leurs causes. Et j’ai l’impression désagréable que l’homme à mes côtés ne m’a pas raconté toute l’histoire. Un léger froncement de sourcil vient obscurcir un instant mes traits avant que je ne me remettre à la tâche en amassant le matériel nécessaire pour procéder à l’examen. Je remarque que chacun de mes gestes, pourtant tranquilles, provoque plusieurs réactions étonnantes chez l’homme. Il sursaute et se crispe sitôt je m’approche, comme si je portais la peste. Je décide cependant de ne pas m’en froisser, d’autant plus qu’il me fournit rapidement une explication à son malaise. En fixant le sol avec vergogne, il me fait part d’un certain malaise à être touché, ce que j’ai rencontré quelques rares fois lors de mon parcours médical. Il m’affirme cependant qu’il s’y fera comme il le peut, en me promettant de ne pas mordre. Cette phrase me tire un nouveau sourire amusé, et je lui réponds avec un enthousiasme presque enfantin :

«Il ne faudrait pas, sinon je devrais répondre de la même façon.»

Un clin d’œil accepte cette petite touche d’humour qui a pour objectif de détendre l’atmosphère. La méfiance de Lito n’arrange en rien ce contexte tendu et je lui offre un regard sévère afin qu’il s’éloigne un peu et laisse tranquille le patient avec son attitude réservée. Le Bulbizarre accède à ma commande silencieuse et se dirige vers une autre chaise, dans un coin de la pièce, où il se couche en surveillant toujours l’homme.

«Écoutez, je comprends parfaitement votre malaise. Une sale d’auscultation peut aussi être particulièrement inconfortable, surtout si vous n’aimez pas être touché. Je vais vous introduire à la procédure et nous prendrons bien votre temps monsieur, vous n’aurez qu’à me dire si vous êtes vraiment mal à l’aise. Ça vous irait?»

Je lui souris, attendrie. Cet homme grand et imposant est tellement mal à l’aise, comme un pauvre chiot abandonné et craintif. Vous savez comment j’aime les chiots, n’est-ce pas? Je lui adresse une fois de plus un grand sourire avant de m’installer confortablement contre mon siège, une attitude qui laisse présager que je prendrai tout le temps qu’il le faudra pour le rassurer avant de procéder à la suite. Il est un patient que je me dois de bien traiter et non un simple numéro.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 11:19

» #1 the beauty and the beast


Lester était un habitué des hôpitaux. Parce que, quand il n'y était pas pour des raisons personnelles, il y allait parce qu'on l'appelait afin qu'il y travaille quelques semaines, voire quelques mois. Sa spécificité avec les enfants et son étrange affinité avec eux - ils l'adoraient littéralement, même si les débuts étaient parfois difficiles - faisaient qu'il était reconnu comme étant un bon psychologue, hormis ses capacités dans ce domaine. Il avait sûrement moins l'habitude que cette gentille infirmière, mais il n'était pas stressé à l'idée de devoir sûrement avoir des fils à l'arcade. Ce n'était pas l'origine de l'angoisse qui coursait dans ses veines. La racine de son incommodité était tout simplement la jeune femme face à lui. Il n'avait jamais été trop à l'aise avec les conventions sociales, qui étaient parfois incompréhensibles pour lui. Pourtant, il essayait de se détendre, de se laisser faire ; sans effort de sa part, la jeune femme ne pourrait rien faire. Ou du moins, rien de bien, sûrement.

Elle ne s'était pas moqué de lui, quand il avait avoué pour ses tocs et sa phobie du contact. C'était pourtant un motif de risée depuis qu'il était petit. La plupart des gens était fasciné par cela, et essayait de le toucher, de voir où étaient ses limites, celles à ne pas franchir, la ligne à ne pas dépasser, afin de la franchir avec inconscience et sans respect. Pourtant, le contact involontaire avec autrui le mettait mal. Physiquement. Il suffisait d'une main sur son épaule, ou d'un contact trop pressant sur son bras, pour qu'il ait le ventre noué, le crâne qui vrombissait, la vue s'obscurcissant. C'était ridicule, il le savait. Et il avait comme coutume de répondre aux moqueries par un silence presque doux. Mais là, il n'y avait pas lieu de se sentir triste, parce qu'elle ne s'était pas moqué. Mieux, elle avait répondu à sa tentative stupide de blague, en s'y ajoutant et en y agrémentant un clin d'oeil. Lester la regarde, les yeux écarquillés et l'air idiot. Ce n'était pas le comportement social habituel. Qui aurait voulu plaisanter avec quelqu'un comme lui ? Pas encore remis de sa surprise, il eut un rire aigrelet, un peu surpris, comme si il n'osait pas le faire sortir de sa gorge. Cela donnait un son assez peu mélodieux, et quelque peu discordant, aussi s'éclaircit-il la gorge avant de tenter un maigre sourire sans dévoiler ses dents pointues.

Elle ne s'était pas moqué, et semblait gentille.
Elle avait ricoché sur sa blague.
Qui était-elle ?


Le bulbizarre s'éloigna, après un regard de sa dresseuse, et Lester se sentit un peu moins angoissé. Il n'avait pas consciemment remarqué l'air soupçonneux du pokémon, mais à présent qu'il s'écartait, le trentenaire se sentait un petit peu mieux. Il ne se sentait plus comme sous la surveillance d'un chapon. Cette sensation était absurde - mais elle était là tout de même. Et puis, cette jeune femme monta dans son estime, chevaucha plusieurs barreaux d'un coup, même. La patience dont elle faisait preuve, impressionnait Lester - d'autres auraient sans vergogne soigné sa blessure, quitte à ce qu'il soit choqué et terrorisé, l'insultant d'enfant, d'idiot, et une fois son arcade refermée, merci, bonjour. La voilà qui s'asseyait tranquillement, comme si elle attendait qu'il donne son feu vert au moindre mouvement. Il eut l'air d'un homme qu'on venait de toucher en plein coeur. Il ne savait pas comment réagir à cette situation. On avait déjà été gentil avec lui, bien entendu. Il n'avait pas rencontré que des êtres mesquins, cruels ou simplement ignorant, sur son chemin. Il avait eu quelques amis, des collègues gentils, sa famille. Mais cette fois, c'était différent.

« Votre patience et votre bienveillance sont toutes à votre honneur, mademoiselle fit-il, et cette fois, son ton n'était ni tressautant ni bas, mais d'un timbre ordinaire, quoique plus profond et plus rauque peut-être que les voix banales. « La salle d'auscultation n'y est pour rien. Pour tout vous dire, elles me sont familières. Et vous n'y êtes pas pour grand chose non plus. Vous vous montrez très ... professionnelle déclara t-il un peu maladroitement, parce qu'il ne pouvait décemment pas dire vous êtes très gentille. « Ma gêne va passer. Déjà, votre petit stratagème fonctionne - je me sens un peu mieux. Ce qui était totalement vrai, mais ça ne coûtait rien de le dire à voix haute. Par contre, à savoir si il essayait de la rassurer elle, ou de s'assurer lui-même qu'il allait mieux, c'était une autre paire de manches. Un nouveau sourire réapparut, bravement, toutes dents de chat dehors. Il avait encore le sang qui chantait dans son crâne, mais cela n'avait quasiment plus rien à voir avec son embarras.

« Est-ce votre jeune âge qui vous rend si empathique, mademoiselle ? Pardon, je ne voulais pas vous offenser. Ne répondez pas, c'était de la curiosité mal placée. Ayant fini sa question, il avait assimilé le fait que ce puisse être pris, non comme une insulte, mais comme une grossièreté. « Loin de moi l'idée de mettre votre travail en doute. Jusqu'ici, vous vous êtes montré très attentive à mes besoins et mes attentes. Et vous devez avoir fait preuve d'une remarquable intelligence pour être arrivée à ce poste à votre âge. Il l'estimait au dessous de vingt cinq ans. Il n'aurait su dire combien. Elle lui semblait jeune, et douce, et fraîche - enfantine, pure, innocente. Peut-être était-ce son esprit qui la mettait en lien avec les enfants dont il s'occupait, parce qu'il avait envie de la voir ainsi. Sa tempe gonflée le faisait souffrir. Il aurait sûrement pu la nettoyer seul, si il l'avait désiré. Il ne savait même pas pourquoi il était venu à l'hôpital. Assurément pour ne pas effrayer ses patients demain, avec un côté droit gonflé et digne d'un bagarreur. Il continua de se tordre un peu les mains, posées sur ses genoux cagneux dont on distinguait les os à travers le tissu de son pantalon.

« Pardonnez-moi de faire de telles histoires. Vous ... Vous pouvez débuter. Il avait l'impression de lui donner des ordres, et il grimaça. Ce n'était pas son intention, juste sa façon maladroite de dire que son contact ne le rebuterait pas. Enfin, pas totalement. Mais il était curieux d'une chose, malgré les poils de sa nuque qui se hérissaient - est-ce qu'elle avait les mains froides, douces, assurées, sous ses gants ?

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptySam 22 Aoû 2015 - 22:35


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
J’ignore toujours si ce sont les soins prodigués qui le jettent dans un tel malaise, ou bien ma présence auprès de lui. Dans tous les cas, je connais bien cette crainte du toucher, occasionnée par certaines conditions mentales comme le spectre autistique. Je n’ai aucune prétention dans ce domaine qu’est la psychologie et l’esprit humain, et mes connaissances de ce spécimen n’en sont que bien trop limitées pour pouvoir prétendre qu’il s’agit de son cas. Puis il est tout à fait possible de développer ce genre de dégoût ou de crainte sans maladie spécifique pour l’expliquer. Il s’agit simplement d’un symptôme isolé après tout, probablement, dans son cas. L’autre hypothèse que j’arrive à formuler suggère que je suis l’origine d’autant de malaise, et celui-ci pourrait être expliqué de bien des façons. Tout d’abord, ma position de médecin, qui en impressionne plus d’un pour des raisons que je ne parviens pas à expliquer, certains par des traumatismes d’enfance, un peu comme le dentiste ou les clowns, vous voyez le genre? Peut-être que je l’intimide de par le fait que je suis une femme, ce qui m’apparaît un peu ridicule vu sa stature pourtant trompeuse au sujet de sa personnalité. Dans tous les cas, je ferai tout pour que cet échange se déroule de la façon la plus paisible pour lui, quitte à prendre un peu plus de temps qu’habituellement pour y parvenir. J’ai envie que mon patient se sente bien en ma compagnie peu importe ses antécédents. Je veux répandre ma lumière, n’est-ce pas?

À ma grande surprise, l’homme mystérieux se met à parler, avec un peu plus d’assurance et j’entends finalement sa jolie voix rauque et chaleureuse. Il me complimente, ce qui me tire quelques rougissements, mais je ne manque pas de remarquer ce qu’il dit au sujet de ses visites fréquentes dans les salles d’auscultations. Je devrai l’interroger un peu plus tard, mais je n’en ai pas l’occasion tout de suite, comme il m’interroge au sujet de mon professionnalisme, avant de se reprendre en me complimentant d’avantage. Je souris un peu plus en baissant les yeux vers mes mains, un léger sourire aux lèvres. J’aime bien qu’on me complimente au sujet de mon physique, probablement par vanité. Mais les paroles de mon patient au sujet de mes qualités de médecin me vont droit au cœur et je laisse m’échapper un léger son qui ressemble à un couinement touché. Vraiment, je devrais dire quelque chose de plus intelligent plutôt que de l’observer en me sentant fondre, mais rien n’y fait, j’ai l’impression de me liquéfier devant ses mots et son attitude réservée et timide de façon générale. Plutôt que de procéder à l’examen comme je le devrais, je lui réponds de façon sincère :

«Merci, c’est très gentil à vous de dire tout ça… J’ai effectivement sauté deux années, mais je ne sais pas si on peut dire que j’y suis pour quoi que ce soit, j’ai eu une enfance privilégiée et des tuteurs parmi les plus chevronnés au pays. Du coup j’ai pris de l’avance vous voyez? Pour ce qui est de ma gentillesse… J’aime considérer mes patients de la façon dont j’aimerais qu’on me traite.»

Je souris doucement avant de me mettre à palper doucement son visage à la recherche de fractures des os, ce qui demanderait probablement de la chirurgie et serait bien fâcheux pour notre ami ici présent. Chacun de mes gestes est délicat, et comme je me doute de la douleur occasionnée par la moindre pression je m’y prends le plus doucement possible. Pendant ce temps, je continue sur ma lancée.

«En fait, je suis d’avis que la tâche d’un médecin ne doit pas se mesurer seulement au bien-être du corps. Chaque patient doit se sentir mieux dans tous les sens du terme.»

Je souris avant de me souvenir de ce détail que j’ai enregistré plus tôt, disant un peu brusquement peut-être :

«Il y a une raison spécifique à vos nombreuses visites dans une salle d’auscultation, monsieur?»

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyLun 24 Aoû 2015 - 11:00

» #1 the beauty and the beast


Lester contemplait la jeune femme avec un mélange de timidité et d'embarras. Mais, à présent qu'il s'était habitué à sa présence, il se sentait un peu mieux. Elle rougissait devant ses mots, et le trentenaire se demanda si ce qu'il disait était déplacé. Peut-être que les conventions sociales n'acceptaient pas qu'il complimente une infirmière, une professionnelle, surtout quand elle s'occupait de vous ? Il n'en savait rien à dire vrai, mais il ne regrettait pas ses propos, car il les pensait.

Sa façon d'être était prodigieusement empathique. Traiter les autres comme elle aimerait qu'on la traite. Voilà une ligne de vie que beaucoup devraient suivre, mais la plupart des gens prenaient comme acquis que les autres leur devaient gentillesse, abnégation, douceur. Hors, Lester avait bien appris que c'était faux, et qu'il fallait le mériter aux yeux des autres. Ou, dans de pire cas, les autres devaient croire que vous le méritiez, et quand bien même vos actions étaient méritables, ils fermaient les yeux sur vos actes.

« C'est une façon très humaine de penser, mademoiselle ne put-il s'empêcher de dire, avec bienveillance.

Puis il ne réussit pas à manquer une grimace quand le contact le fit frissonner. Douleur et crainte mêlées, les voilà qui charriaient dans ses veines l'angoisse du toucher. Même si elle était la plus douce possible, Lester prenait involontairement ce toucher comme une intrusion. Il avait beau songer que c'était son métier, et qu'elle était sûrement la plus gentille des infirmières qu'il ait rencontré, les palpations sur sa blessure étaient douloureuses, formant des flèches brûlantes dans son arcade et son crâne, mais aussi gênantes et angoissantes.

Son discours était si humain qu'il le fit sursauter. Il savait qu'il aurait du se sentir mieux, que dans la plus parfaite des situations, il aurait été touché par tant de douceur et que, dans un rêve éveillé, il aurait réalisé que ses tocs étaient inutiles et qu'il pouvait les délaisser, les comprendre et les arrêter. Mais ils n'étaient que dans la réalité, et Lester continuait d'être mal à l'aise, tout au fond, et d'avoir mal, le crâne percé par la douleur ardente.

La question soudaine lui fit oublier tout le reste, le temps d'un battement de coeur, le temps d'une éternité, d'un clignement de paupière. L'éternité d'une ère, d'une révolution de la planète. Il passa son index le long de son nez, puis avec un ton amusé et un brin malicieux, il répondit : « Il y a toutes sortes de raisons spécifiques. Et sans donner de détails, il savait, comme un enfant qui fait une bêtise, que cela ne l'avancerait guère. Il n'avait aucune obligation envers elle, et resta silencieux quelques secondes avant de gratter sa pommette gauche.

« Je suis assez souvent blessé. Cela fait donc une bonne raison d'être habitué aux services d'urgence. Ensuite, on m'appelle parfois pour venir travailler ici, pour des services. Je suis psychologue pour enfant précisa t-il avec un sourire sans joie, voire même un peu triste.

Un homme tel que lui, travailler avec des enfants ? La plupart des gens étaient effrayés à cette idée. Mais Lester était heureux de côtoyer des enfants. Il n'en avait pas lui-même, et il se sentait toujours très bien entouré avec eux.

« Vous pensez qu'il va falloir des points de suture ? demanda t-il en revenant à sa santé, à contrecoeur.

Il n'aimait pas parler de lui. C'était un sujet qui ne lui tenait pas à coeur, en tout cas. Il n'avait rien d'intéressant, entrepêtré dans sa dépression, dans son manque de confiance et sa timidité. Il frissonna encore et se massa l'épaule, mal à l'aise. Il ne savait pas quoi dire, soudainement, parce qu'il se sentait gauche et idiot. Faire la conversation n'avait jamais été un art qu'il connaissait ou aimait. Parfois, avec certaines personnes le courant passait, comme ici. Mais il se sentait ... comme la bête, face à la belle.

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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyDim 30 Aoû 2015 - 14:38


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
Un bon médecin se doit d’être indiscret. De fouiner. D’investiguer. D’insister lorsque le doute s’installe et forcer les confidences. Parfois, celles-ci sauvent des vies. Le moindre détail peut s’avérer capital dans un traitement. Puis comme je l’ai répété à de nombreuses reprises mon implication ne se résume nullement qu’à l’aspect médical, mais il est aussi moral. Si je peux aider cet homme à mettre un peu d’ordre dans sa vie, à y ajouter une once de lumière, alors je le ferai. Je n’ai qu’une envie : de lui venir en aide. Car les raisons qui le poussent à visiter les urgences si fréquemment peuvent être multiples, d’autant plus qu’il affirme qu’il est souvent blessé. Comme par exemple, un mode de vie dangereux. Soit par l’intervention de passions à sensations fortes et potentiellement dangereuses, soit par l’implication du personnage dans un parti politique. Plus spécifiquement la Résistance. Habituellement, les soldats du Régime blessés sont traités à l’hôpital militaire ou alors à l’hôpital général et non dans cette clinique privée. Les Résistants, en revanche, cherchent souvent la discrétion de cette clinique, et j’en ai vu des tonnes, à commencer par Golden Wings il y a de ça un an, un jeune homme fort sympathique qui m’a offert son Emolga, aujourd’hui nommée Pumpkin en raison de son adorable bouille. Cet homme en est peut-être un, mais s’il refuse de me dire pourquoi, alors je devrai arrêter d’insister. Il est peut-être aussi simplement maladroit, son grand corps un peu lourd pourrait laisser à présager ce type de blessure. Mais à palper son visage endolori, je me dis qu’il est tombé avec bien de la force pour s’être fait ceci tout seul.

Il m’apprend néanmoins qu’il est psychologue pour enfants, ce qui aussitôt illumine un immense sourire contre mes lèvres. Quelle adorable profession et une explication satisfaisante pour l’instant à ses visites fréquentes des centres hospitaliers. De passer ses journées à discuter avec des enfants doit vraiment être fascinant et comblant tout à la fois. Moi-même j’envisage une carrière auprès de la jeunesse en tant que pédiatre, mais n’arrive pas à me décider encore. Une grande décision qui m’attend dans moins d’un an et à laquelle je devrai réfléchir sérieusement, mais pour l’instant je reporte mon attention tout entière sur l’homme qui me fait face. Il est plutôt comique de le savoir psychologue pour enfants avec son allure impressionnante, sa carrure imposante entre autres. Mais avec une voix pareille, il arriverait à apaiser n’importe qui, et je décrète qu’il ferait un merveilleux psy. Je soupire en m’imaginant travailler avec toutes ces adorables bouilles… et en avoir un jour à mon tour. Il s’agit de mon rêve absolu que de devenir mère, un projet bien connu de mes proches mais qui se trouve en ce moment impossible. Dans quelques années assurément, j’en aurai l’occasion, lorsque j’aurai terminé mes études.

«Travailler avec les enfants… quel rêve… Personnellement j’adore les enfants, j’en veux des tas et des tas.»

Mon regard s’égare dans un coin de la pièce alors qu’un sourire béat anime mon visage. Je rêve d’une ribambelle d’enfants, je les adore tellement. Je me rends compte que de mon égarement dans mes pensées quand l’homme s’adresse de nouveau à moi. Des points de suture?

«Oui, malheureusement, la coupure est profonde. Mais la bonne nouvelle est que l’os est intouché et heureusement, on vous évite la chirurgie. Je vais arrêter le saignement, nettoyer la plaie, puis vous faire ces points de suture. Je sais que vous n’aimez pas être touché, mais je vais avoir besoin que vous restiez complètement immobile pendant la procédure.»

En parlant, j’effectue une pression contre la blessure afin de stopper le sang. Bientôt, la plaie a terminé son œuvre et je peux procéder au nettoyage. Pendant ce temps, je surveille l’homme afin qu’il ne se dérobe pas à mon emprise.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyLun 31 Aoû 2015 - 10:30

» #1 the beauty and the beast


Lester admirait les gens capables d'empathie. Même si il en était capable lui-même, bien entendu, la plupart des autres humains choisissaient vers qui être généreux, gentil, serviable. C'était une espèce de douceur égoïste, et non pas de la véritable empathie au regard de Lester. Pourtant, cette jeune femme semblait en être dotée - ses sourires et ses regards n'étaient ni faux ni dégoûtés, et le trentenaire sentait en elle bienveillance qui lui faisait penser à une mère. Il songea également, peut-être parce qu'il lisait ce conte aux enfants en ce moment, à la Belle et la Bête. C'était un conte qu'il avait toujours aimé, sensé apprendre aux lecteurs la différences entre la laideur physique et l'ignominie mentale. Chaque homme se révélant sous la forme d'une bête n'en était pas forcément une à l'intérieur. Ce conte le touchait particulièrement, bien entendu, et il avait toujours été très proche du personnage de la Bête.

Le sourire que Miss Frey lui assena lorsqu'il parla de son métier avait de quoi illuminer le ciel entier. Lester cligna stupidement des yeux, éberlué d'une telle spontanéité. Elle semblait réellement ravie de cette idée, et il ne tarda pas à savoir pourquoi - un sourire se dessina alors sur ses lèvres, petit, comme si il voulait se cacher, mais présent tout de même. Dans son regard aux couleurs délavées et étranges s'alluma une lueur tendre.

« J'aime également beaucoup les enfants fit-il d'un timbre caverneux et profond, de cette voix qui était la sienne et qui aurait eu sa place dans la gorge d'un conteur, « Je trouve qu'ils ont une façon de voir le monde très personnelle et très différente de celle des adultes. Ils ne savent parfois pas ce qui est possible ou non, tant par la logique que par les lois qui régissent notre monde. Et c'est cette volonté, dissimulée sous l'ignorance naïve et enfantine, qui permet de faire bien des choses, quand je suis avec eux. Leur faire oublier un cauchemar, découvrir les mécanismes d'un tracas quotidien ... Je peux comprendre qu'on puisse avoir envie de travailler avec eux et d'en avoir finit-il en riant. Miss Frey était exactement le genre de jeune femme qu'il voyait parfaitement entourée d'une ribambelles d'enfants. Jeune, douce, jolie - l'épouse sûrement parfaite, la mère exceptionnelle, telle qu'on la voyait dans certaines légendes, qui prenait vie devant lui.

Lester n'avait jamais eu la chance d'avoir d'enfants.En y réfléchissant, et en se basant sur l'horreur de la génétique, il se disait parfois que c'était bien mieux comme cela. Mais en voyant la simple demande d'Adélia, il se disait que l'amour d'un enfant pouvait guérir même les pires tares. « Avoir des tas d'enfants, c'est tout le malheur que je vous souhaite déclara t-il tout bas, d'un air amusé et malicieux.

Des points de suture, bien sûr. Lester s'efforça de ne pas bouger, mais tressaillit quand la jeune femme arrêta l'hémorragie. Ca ne faisait plus tant mal que cela, même si la douleur lancinante provoquait dans son crâne une migraine affreuse, mais c'était surtout son contact qui le mettait mal à l'aise. A présent qu'il en savait plus sur elle, ce n'était pas juste les doigts d'une inconnue qui palpaient sa peau et qui nettoyaient la plaie. Il inspira, son large torse se soulevant comme celui d'un tauros, puis il s'immobilisa complètement. Ses mains étaient crispées sur ses genoux, mais il ne bougeait plus d'un cheveu.

« Pardonnez-moi encore. La plupart des médecins auraient déjà jeté l'éponge ou m'auraient disputé comme un enfant qui fait un caprice. Pour la plupart d'entre eux, ce n'est qu'un manège, un cinéma. Il eut un petit soupir cristallin, les yeux fermés. Il trouvait cela plus facile à vivre les paupières closes. Et, au moins, il n'avait plus à supporter l'intolérable éclat de la jeune femme. Elle était trop douce, trop belle - Lester aurait aimé s'en méfier, comme il se méfiait des gens trop gentils, habituellement. « Je vous fait perdre votre temps et j'en suis navré. Mais je ne bougerais plus. Il avait toujours été très poli, envers tout le monde. Une qualité que sa mère lui avait enseigné. « Si je puis me permettre encore quelques mots, néanmoins, articula t-il avec lenteur, pour ne pas faire trop bouger son visage, ce qui devait sûrement lui donner un drôle d'air, peut-être même comique, « je dois dire que je suis touché de votre ... disons bienveillance envers moi.

Lester aurait aimé pouvoir passer sa main dans ses cheveux comme il le faisait quand il était gêné. Ou caresser sa pommette d'un geste maladroit, comme à son habitude. Son propre contact le rassurait quand celui des autres faisait naître un malaise interne vibrant. Il se racla la gorge, un peu gêné d'avoir avoué cela. Il n'était pas dans son habitude d'être aussi bavard, surtout en ce qui le concernait, mais la douceur et la gentillesse de Miss Frey étaient plus efficaces que n'importe quelle arme. Il frissonna en songeant des membres officiels du régime qu'il avait croisé en venant ici. Il n'avait ni l'allure ni l'esprit pour être un résistant, selon eux tous - et, de fait, il ne se regardait pas comme tel, même si il leur prêtait parfois main forte. Il n'était ni les héros courageux qui mourraient au combat, ni ces têtes politiques capables de haranguer les foules. Il n'était qu'un engrenage - un vieil engrenage, présent depuis le début, mais juste un rouage quand même. Avec une pointe acide, il se demanda si la jeune femme face à lui était du côté du Régime. Puis la question se dissolva en lui - quelle importance, en cet instant ?


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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyDim 6 Sep 2015 - 23:20


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
Rares encore sont mes proches qui partagent mon intérêt envers les petits humains de ce monde. Personnellement, tout chez eux me fascine, de leur mode de pensée très souvent erroné, leur imagination, leur sens du jeu, leur candeur et leur capacité d’apprentissage. En aucun cas je ne les considère comme des êtres de moindre importance, bien au contraire. À mes yeux, ils doivent posséder tous les droits nécessaires afin de leur permettre de s’épanouir en pleine réussite. Mon patient, à sa façon, participe à ce phénomène, améliore la santé mentale de petits dont les premiers pas se sont avérés plus difficiles, dont le parcours pourrait être compromis à jamais sans l’intervention judicieuse d’un professionnel tel que lui. L’homme à la chevelure sombre possède un pouvoir réel au moment où la personne se développe justement, où elle se trouve la plus vulnérable. Bien sûr, certains moments doivent être difficiles, d’autant plus que certains enfants en besoin de psychologues le sont après avoir subi des abus. Simplement l’idée me fait frissonner, il faut avoir les reins solides pour supporter de tels récits d’horreur. Dans tous les cas, le psychologue semble partager mon point de vue entièrement, nullement affecté par ses nombreuses expériences en leur compagnie ou la difficulté occasionnelle de son boulot, ce qui me porte à sourire. Hormis son côté maladivement timide, je suis certaine que mon patient ferait un bon père, qu’on me traite de petite chose niaise et naïve s’il le faut. De toute façon il n’est pas nouveau que je ne parviens qu’à voir le bien chez les autres.

«Merci… ça me touche vraiment… J’espère ne pas trop m’étendre mais c’est un rêve que je chéris depuis longtemps. Peut-être même qu’au moment de me spécialiser, je choisirai la pédiatrie. Dans tous les cas, je veux aider les autres.»

Ses mots me touchent néanmoins, cette façon de me souhaiter ce petit malheur que d’élever une ribambelle d’enfants. Croyez-moi, je n’imagine pas un seul instant les symptômes douloureux et inconfortables de la grossesse et de l’accouchement, la fatigue, des querelles, les maladies, les crises, les couches, la crasse et les cris. Je suis consciente bien sûr qu’ils existent, mais je considère que de mettre au monde un petit être doit représenter plus qu’une poignée de problèmes. Ce qui m’effraie d’avantage serait de reproduire les erreurs produites par ma propre mère, une horreur et une grande crainte à mes yeux. Non, je serai présente pour ma progéniture, autant que pour les enfants que j’aurai à traiter lors de ma vie professionnelle. Je poursuis donc mes soins en nettoyant méticuleusement la plaie, attentive tout de même aux paroles prononcées par le client qui semble encore une fois impressionné par ma gentillesse et ma dévotion. Amusée, je lève les yeux au ciel avant de lui répondre en toute franchise.

«Un médecin qui n’aurait pas respecté votre rythme ne mérite pas son titre monsieur…» je m’interromps un instant pour considérer la rapide fiche qu’on lui aura demandé de remplir à son arrivée à la clinique. «… Yaxley. Je trouve dommage que vos visites se passent si mal habituellement, comptez bien sur moi que je vous obtiendrez des services différents dans cet établissement.»

Tout en parlant, j’applique contre la plaie une généreuse quantité d’un gel anesthésique visant à engourdir la sensation douloureuse. Je la laisse agir quelques instants avant de bien stériliser mon aiguille. Je souris à mon patient. Je peux comprendre que de se faire recoudre n’a rien de très agréable, surtout pour quelqu’un de nerveux au moindre toucher. Je prends donc bien mon temps pour qu’il s’habitue à la vision de l’objet.

«Je vais maintenant procéder, ça ne prendra que quelques minutes. Si vous sentez de la douleur, n’hésite surtout pas à m’en faire part. Vous devriez sentir un léger inconfort néanmoins.»

Heureusement pour lui, j’ai l’habitude des points de suture, même que les miens ont toute une réputation dans cette clinique. Comme quoi des années de cours de broderie inutiles et pénibles auront finalement servi à quelque chose. Avec un nouveau sourire, je me lance dans l’exercice de ma besogne, adoptant cette fois un silence concentré.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptySam 12 Sep 2015 - 10:28

» #1 the beauty and the beast


Certains rêvent d'enfants, d'autres de voyages. Chaque parcelle de chaque être était différente de celle d'à côté, et il était tout à fait normal que chaque personne aspire à d'autres désirs que tout un chacun. Mais en cet instant, Lester comprenait parfaitement Miss Frey. Les enfants étaient ceux pour quoi il aimait encore l'humanité. Il les aidait, il les côtoyait, et il voyait en eux, hormis l'avenir et le futur, sa propre sauvegarde égoïste. Il s'était fait une idée précise de comment finirait sa vie, et il n'y entrait jamais dans l'équation aucun enfant issu de ses gênes, mais il était évident que l'infirmière près de lui n'aurait aucune difficulté à être une mère de famille exemplaire.

« Votre empathie et votre volonté d'altruisme ... C'est une façon de penser exemplaire. Il serait bien plus agréable que tout le monde pense comme vous. Bien futile aussi, d'espérer une telle chose, il le savait. Rien que sur Enola, l'espoir semblait prêt à être déchiqueté par la guerre et les morts, dès qu'il pointait le bout de son nez. Pourtant, Lester se refusait à perdre ce mince fil d'espoir, brillant, qui le reliait à chaque innocent sur cette île. Jamais il ne pourrait abandonner l'idée que défendre les innocents, aider ceux qui en ont besoin était ce pour quoi il vivait.

Lester jeta un coup d'oeil surpris à la demoiselle. Cette dernière semblait amusée de ses répliques et de ses compliments, et il se sentit soudain rougir devant ce qui semblait un étalage de drague idiote. Par les dieux, il ne désirait pas donner cette impression, mais peut-être avait-elle cru que ...
Il déglutit et détourna les yeux en hochant docilement la tête. Il ne lui serait jamais venu en tête de séduire qui que ce soit, et surtout pas quelqu'un qu'il commençait à apprécier au point de la lever sur un piédestal.

« Oh, ne soyez pas désolée. Ce n'est pas que le service soit mauvais. Il s'agit juste, je suppose, du temps dont les infirmières et autres docteurs disposent si peu. Une excuse à leur lâcheté, à leur égoïsme et leurs jugements hâtifs. « Je ne viens pas ici pour la dimension humaine mais pour être soigné, et je n'ai jamais eu à me plaindre de ces services là. Mais le regard qu'il lança, une demi-seconde à la jolie jeune fille, aurait suffit à faire comprendre que, finalement, la dimension humaine venait de prendre une toute autre importance pour lui. Puis il retourne fixer le sol, les mains se triturant maladroitement. Il n'avait plus vraiment mal, du moins, il n'y pensait plus. Sa tête le lançait encore, comme un gong sur lequel on aurait frappé au marteau. Mais les bons soins de Miss Frey étaient comme de l'eau fraîche dans un désert : aussi bienvenus que utiles. Lester n'a pas le courage de répondre au sourire de la jeune femme, et ses rougeurs disparues reviennent encore empourprer ses joues, tel un adolescent. Me voilà en émoi devant une gentille fille ! Quel idiot je fais ! Il devinait qu'elle était gentille, sincèrement, dans la vraie vie. Qu'elle ne faisait pas semblant, juste pour être une pro. Et c'était ça qui lui tordait le ventre, cette bonté spontanée. Elle ressemblait à Miss Sophie.

« Entendu, merci. Pensez-vous que j'aurai une cicatrice de guerre ? Non pas que je désire me pavaner, mais cela serait amusant. Mais son demi-sourire crétin disparait quand la douleur se réveille à lui. Pourtant, il ne bouge pas, totalement tétanisé par le contact des doigts autour de son arcade, afin de tendre la peau. C'est sûrement ça, qui lui fait le plus mal - cette douceur, cette chaleur de quelques secondes, qui disparaîtra, qui s'en ira comme elle est venue. Finalement, la jeune femme fini et il se secoue, comme un chien pourrait s'ébrouer. « Il ne me manque plus qu'un éclair dans le dos, et je suis parfait pour être à la fois Igor et le Professeur déclare t-il, pince sans rire, en faisant référence aux vieux films d'horreur noir et blanc, où l'assistant d'un docteur fou portait cicatrices et laideur, et où le docteur maboul était grand et maigre. Il faisait office des deux à la fois, grand squelette assemblé, au teint livide et blafard, et aux yeux caves. Yeux qui, en cet instant, se posaient encore une fois sur le doux visage de Miss Frey, comme cherchant un phare dans la nuit.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyLun 14 Sep 2015 - 1:10


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
Pour tâcher d’éloigner les images divertissantes qui m’affichent entourée d’une marmaille bruyante d’enfants, les miens comme tous les patients que je pourrais aider à rétablir, je me concentre ardemment sur les paroles et la présence de mon interlocuteur. Celle-ci m’est devenue toute naturelle à présent. J’ai l’impression de m’adresser non plus à un patient (bien que je lui réserverai toujours cette attention particulière du soignant au soigné, cette forme presque affectueuse et maternelle d’attention en fait), mais bien à un collègue, capable de m’offrir une part de son domaine d’expertise pour me permettre d’épanouir un peu plus le mien. J’aimerais bien entendre parler un peu plus de la réalité des psychologues, car leur travaille me fascine. Je n’ai pas le détachement ou la maturité émotionnelle pour m’adonner à un tel boulot, ce qui fait en sorte que j’admire d’autant plus ceux qui en sont capables, au point d’entendre des histoires horrifiantes parfois et de parvenir à s’en distancer assez pour ne pas s’en laisser atteindre, tout en générant assez d’empathie envers le patient pour le comprendre, lui fournir chaleur et amabilité. La distance professionnelle, un atout de taille pour tous ceux travaillant dans le domaine de la santé, tout comme moi aussi j’imagine. Mais plus difficile de ne pas s’attacher aux patients lorsque ceux-ci nous content des parts intimes de leurs vies, quand l’intervenant devient un pilier dans la vie de l’aidé, une part importante de sa réhabilitation. L’esprit humain est complexe, probablement plus encore que son enveloppe charnelle, qui continue de nous livrer tous les jours d’étonnantes découvertes.

Je me penche aussi sur son discours au sujet du manque de temps des infirmiers et autres membres du personnel médical. Il est vrai que la demande s’avère parfois si forte, surtout après les moments de crise tels que les événements récents d’Amanil, que le temps de s’attarder à tous se voit limité. Alors je regrette de devoir agir un peu plus rapidement et avec moins de petites attentions comme je peux me le permettre en ce moment. Mais il ne s’agit nullement d’une raison de traiter un patient d’une autre façon qu’avec respect et considération inconditionnelle. Je regrette amèrement que monsieur Yaxley aille pu subir de mauvaises expériences dans les hôpitaux, en espérant que son passage à la clinique lui enseigne le genre de services qu’il devrait exiger s’il doit repasser par ce genre d’endroit, ce que je ne lui souhaite évidemment nullement. Je secoue la tête car à mes yeux, un médecin n’est nullement un mécanicien du corps, il doit être plus, il doit être meilleur et chercher constamment à dépasser ses limites.

«Je souhaite qu’on vous traite mieux à l’avenir tout de même, monsieur. À mes yeux, il est vraiment important de faire sentir le patient comme chez lui.»

En m’appliquant auprès de sa blessure, j’adopte un silence concentré qui n’est brisé que par mon patient, après quelques minutes, alors qu’il me demande s’il portera une marque de cette blessure, une «blessure de guerre» comme il s’amuse à le désigner à la blague. Cette question me tire un sourire amusé et pas peu fier.

«Vous n’en tirerai qu’une marque très légère. Je fais les meilleurs points de suture, je vous assure, on ne verra la cicatrice que si on s’approche très près ce que, je crois, vous ne permettrez pas.»

Je lui adresse un petit clin d’œil, cherchant à tourner en humour sa petite phobie de toucher les autres, m’en moquant très gentiment et innocemment. Je ne cherches bien sûr pas à le mettre mal à l’aise, car je respecte pleinement ce genre de réticences. Son commentaire au sujet d’Igor et le professeur me plongent dans une certaine perplexité. Je termine mon œuvre et pose mes outils de travail avant de me reculer un peu pour rendre plus confortable mon patient.

«J’ai terminé monsieur, vous êtes comme neuf. Et ne diminuez pas mon travail tout de même, allons, vous êtes magnifiques.»

Sincèrement, cet homme à mon sens est beau. Je ne me soucie pas de son physique, j’y vois simplement un homme très doux et gentil, plein d’attentions et avec un cœur immense, le genre de personne qui donne à être connu. Je lui souris en espérant qu’il sera d’accord.

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyDim 27 Sep 2015 - 11:20

» #1 the beauty and the beast


Lester était implacablement attiré par la gentillesse de la jeune femme. Non pas de façon mâle, mais de façon humaine. Elle était douce, et attentionnée, et c'était comme la flamme d'une bougie face à un papillon. Il l'observait en rougissant, ne pouvant empêcher ses joues de prendre des teintes carmines. Ses propos, le timbre de sa voix étaient aussi caressant que si il avait été un malosse sauvage.

« Vous avez réussi dans votre objectif alors murmura t-il en détournant les yeux lâchement.

Il ne se sentait pas vraiment comme chez lui - car nul part ne pourrait devenir un écho du havre de paix qu'il possédait - mais il n'avait plus peur, et l'angoisse ne tordait plus son ventre. Il songea à Miss Sophie et se mordilla la lèvre inférieure. Pourquoi, à son âge, faisait-il connaissance avec des êtres comme Miss Frey ou Miss Sophie, des êtres purs et innocents ? Il se sentait laid et vil, à participer à la guerre d'Enola. Comment réagirait la jolie brune, en sachant qu'il faisait partie des Résistants ? Sûrement sans grand contentement. Lui-même doutait parfois, non pas de ses idéaux, mais de la façon de les mettre en place. Il désirait la paix, mais comme le disait le dicton, il fallait préparer la guerre.

« Oh, je, hem bégaya t-il, étonné par la boutade de l'infirmière. Il eut un sourire piteux et passa du bout des doigts sur la blessure. Refermée, elle ne palpitait plus et les fils étaient fins. « Du très bon travail, Miss Frey. Merci de ne pas m'avoir rendu ... grotesque grimaça t-il avec un nouveau sourire, sans savoir si ce dernier était pitoyable ou amusé. La désinfection avait rempli sa blessure d'une chaleur désagréable, mais maintenant, il allait mieux.

Lester s'étouffa littéralement devant les dernières paroles de Miss Frey. Il toussa, de façon pitoyable, et après avoir finit de cracher ses poumons et son coeur dans le creux de sa main, il posa un regard effaré et écarquillé sur la demoiselle. Etait-elle aveugle, pour ne pas voir ses traits indélicats et grossiers, ses yeux dérangeants, son nez aquilin et empâté ? Le rouge à ses joues devint volcanique, et il plissa les yeux, fronçant les sourcils. Face à une autre femme, il l'aurait timidement remise à sa place, en lui disant de ne pas se moquer de lui. Mais face au sourire innocent de l'infirmière, il devinait qu'elle pensait ce qu'elle disait. Il ne comprenait pas, et l'incompréhension faisait tonner son coeur dans sa poitrine famélique.

« Ne dites pas n'importe quoi. Il avait grommelé comme un ours bourru. Le compliment l'avait touché, mais ne lui avait pas fait plaisir - il avait été trop choqué face au mot gentil. « Si l'un de nous est magnifique, il est évident que c'est vous. Votre gentillesse et votre douceur ont fait ma journée. Je vous en remercie encore. Peut-être tournait-il en rond, dans ses paroles creuses et vides. Mais il les remplissait comme il pouvait de toute la gratitude dont il était capable. « Puis-je ... ¨Puis-je demander votre prénom, Miss Frey ? Bien entendu, je comprendrais que vous ne puissiez pas en tant que professionnelle.

Lester ne savait même pas pourquoi il avait demandé. Une dernière tentative pour se rapprocher un peu d'elle, pour tenter une dernière interaction humaine. Il se releva soudain, embarrassé jusqu'au bout de ses doigts gonflés d'arthrite. Il enfonça ses mains dans ses poches, les yeux rivés au sol, étrangement immobile dans cette pièce dont il était le point culminant, de sa haute taille.

« Je ne, hem, je bégaya t-il encore une fois. Peut-être espérait-il la remercier mieux que ce qu'il avait fait. Peut-être tentait-il de lui exprimer combien il avait été touché. En tout cas, sa bouche ne voulait pas coopérer et il finit dans un grognement misérable, rougissant encore et toujours. Sa peau pâle était marbrée de rouge et il ferma les yeux. Lester se sentait triste de ne pouvoir remercier la demoiselle comme elle le méritait. Si il avait été un être humain normal, à la beauté non pas fabuleuse mais ordinaire, peut-être se serait-il senti le courage pour l'inviter à dîner, lui parler, lui toucher la main, lui sourire. Mais il en était incapable, avec ses doigts crochus, son sourire de chat, et sa phobie du toucher. Alors il resta là, sans bouger, comme une ombre lancinante dans la pièce blanche et propre.


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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyMar 29 Sep 2015 - 1:49


The Beauty and the Beast

feat. Lester Yexley
Si j’ai réussi à instaurer chez mon patient la sensation caressante de se trouver chez soi? Probablement pas, peu importe ce qu’il en dit au vu de son apparente angoisse qui rend son expérience particulièrement difficile à mes côtés, à accepter des soins quelque peu intrusif pour une personnalité aussi réservée que la sienne. Or, je garderai toujours en tête cet objectif, peu importe mon boulot ou ma position. J’imagine que de grandir dans la maison du peuple change les perspectives au sujet de l’intimité et du sentiment du chez-soi. Chez ma mère, cet intérêt de rassembler la population, parfois même sous son propre toit, était fort et marquait ses politiques. Elle aussi semblait porter une attention particulière à chaque habitant de cette île tout autant qu’elle y parvenait, et pouvait rester des heures parfois douloureuses et déchirantes à tenter de concocter des compromis qui mettraient tout le monde d’accord. Elle tentait l’impossible et offrait toujours le meilleur d’elle-même, des qualités inspirantes dont je me sers encore aujourd’hui dans mon travail et qui guident ma pratique. Appréciées par mon patient et soulignées par celui-ci, elles me permettent un contact qui facilite largement les soins et qui assure une fidélité de la part des patients qui reviennent vers la clinique Connors. Si ma mentor ne l’a jamais reconnu devant moi, j’ai conscience de représenter un atout de taille dans son équipe, un atout qu’elle perdra sous peu à son plus grand désarroi. À moins qu’elle ne trouve moyen de me faire rester… Je ne cracherai jamais sur une bonne offre bien sûr!

Mes propres compliments le rendent quelque peu grognon et gêné, ce qui m’amuse quelque peu. Par respect pour lui, je n’ose pas insister, en sachant la chose déplacée et inutile. J’ai porté contre lui toute ma gentillesse, à lui de la porter en bandoulière contre son cœur ou de la jeter et l’oublier. Il s’empresse d’ailleurs de me retourner les gentilles attentions, me qualifiant de «magnifique». À ce mot, je ne peux m’empêcher de rougir de plaisir en baissant les yeux vers le sol ce qui attire un grondement mécontent de la part du petit Bulbizarre qui n’apprécie toujours pas la présence de cet étrange monsieur à mes côtés. Je lui offre un nouveau regard sévère avant de sourire sincèrement à mon patient, maintenant tiré d’affaire. J’observe mes points avec satisfaction. Bientôt ils ne seront plus qu’un mauvais souvenir ainsi qu’une maigre cicatrice qui s’estompera avec le temps.

«Merci à vous d’avoir choisi notre clinique et aussi de m’avoir fait confiance avec votre visage. Je suis encore en apprentissage après tout.»

À la demande de mon prénom je me crispe néanmoins, une attitude qui rend très silencieux le jeune Lito qui a reporté son attention sur l’homme de haute stature. Il n’est pas en train de se douter que…? Il ne pourrait pas avoir fait le rapprochement avec notre ex-présidente, n’est-ce pas? Par prudence, j’opte pour un sourire affable, détestant lui mentir. Dans un autre monde, j’aurais pu me présenter à cet homme telle que je le suis véritablement, en tant qu’Adélia Turnac. Mais bien sûr les circonstances m’éloignent une fois de plus de la personne emprisonnée par ce secret qui la pèse parfois. Comme aujourd’hui.

«Lia, monsieur. Lia Frey. N’hésitez pas à demander pour moi si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je vais vous escorter jusqu’à la salle d’attente.»

J’invite l’homme à me suivre, troublée et déçue par cette tournure d’événements, par ce mensonge, par ces obligations de vivre sous un voile, sous un masque. Les souvenirs de cette journée sous le soleil d’Amanil, la longue marche de passants réunis sous un même champ, les coups de feu… tous retentissent encore sous mon crâne et avec eux le regret d’une liberté qui fut un jour mienne. Je me retourne vers mon patient une fois dans le lobby.

«Eh bien monsieur Yaxley nous y voilà! Si vous avez des questions n’hésitez surtout pas. Dans tous les cas, nous aurons peut-être l’occasion de nous revoir dans les fonctions de notre travail, mais pas dans cette salle d’auscultation hein?»

Je lui offre un clin d’œil presque maternel, appuyé de ma joyeuse réprimande. J’ai adoré le rencontrer, mais j’ose sincèrement ne plus le croiser dans cette clinique, du moins pas blessé ainsi!

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MessageSujet: Re: (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast.   (ADELIA&LESTER) the beauty and the beast. EmptyMar 29 Sep 2015 - 19:23

» #1 the beauty and the beast


Le trentenaire offrit un petit sourire à la jeune femme. Il sentait l'aura de méfiance presque palpable du bulbizarre. Lester passa sa main dans ses cheveux, sans savoir quoi faire de ses grandes mains, de son grand corps en général. Cela lui arrivait souvent - l'idée de ne savoir quoi faire, d'être en décalage avec les phases réelles de ce monde.

« Ne vous inquiétez pas. Vous avez été parfaite, et si ce sont vos débuts, vous promettez d'être très professionnelle d'ici quelques années. Lester avait la langue agile pour les compliments. C'était plus facile que d'accepter les paroles douces. Il préférait être celui qui les formait ; elles avaient un goût plus sucré sur sa langue que celui des compliments qu'on lui offrait, piquants et surprenants. Acides dans leur sarcastique existence.

Lester était trop habitué à examiner les corps pour ne pas remarquer la gêne que sa demande occasionna chez l'infirmière. Il allait lui dire que ce n'était rien, quand elle finit par répondre. Pas une seule seconde, il n'imagina qu'elle lui mentait. Son sourire fut sincère, révélant des dents dignes d'un chat.

« D'accord, Miss Lia Frey. Je m'appelle Lester Yaxley, et j'ai été ravi d'être votre patient fit-il en se sentant idiot. Mais il avait gravé ce nom quelque part en lui. Quelque part où il ne s'effacerait pas. Lia Frey. Il la suivit avec une docilité déconcertante ; il examinait avec intérêt les murs et les gens qui s'affairaient autour de lui. Son grand nez se levait parfois alors que ses yeux d'un jaune pâle observaient le plafond tacheté de lumière.

Finalement arrivé dans le loby, il se tourna vers Miss Frey. La boutade de la brune le fit sourire d'un air un peu gêné. Il réalisa que ce qu'il avait vécu était trop semblable à un rapprochement pour être un bonheur total. Mais ... Mais dans le fond, cela ne l'avait pas dérangé. Il continua de sourire, les joues toujours rouges.

« Encore un grand merci, Miss Frey. Peut-être nous recroiserons-nous. Je l'espère, en tout cas - et peu importe si c'est dans cette même salle, ou ailleurs. Il s'inclina, comme pour souligner ses manières polies. Il lui lança un dernier regard puis se détourna. D'un geste, une pokéball atterrit dans sa main et Asha sortit, accompagnée de Fantôme. La stari et le malosse entourèrent les grandes jambes de Lester comme des gardes du corps, et les deux pokémons glissèrent des regards derrière eux pour observer qui avait mis dans un tel état leur dresseur.

Une fois dehors, Lester inspira l'air frais, le coeur tambourinant. Il était la bête face à une belle. Il avait été touché par sa douceur, et il en venait presque à espérer pouvoir bientôt la revoir, quitte à être blessé de nouveau.

« Rentrons murmura t-il, et les trois silhouettes s'engagèrent vers les falaises d'Amanil, trois esprits tournés tous vers la même personne.
Une jolie brune douce et délicate.
Lia Frey.

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