→ Yanis naît dans un hôpital public d'Anula le 8 novembre 2009, quelques minutes avant sa sœur Naomi, au sein d'une famille aimante & présente. Ces deux bébés semblent alors promis à un avenir radieux & heureux, avec leurs parents riziculteurs dont les terres se situent à la limite entre la Région Humide & les Terres Fertiles, cependant rien ne se passe jamais comme on voudrait sur Enola, hein? Surtout depuis l'arrivée du Régime..
→ Choyé mais non gâtés, les deux petits grandissent effectivement dans la joie pendant pratiquement 3 ans, insouciants des inconnus parfois hébergés par leurs parents ; & qu'ils voient rarement passer de toute manière, vu que cela se passe souvent durant leur sommeil. La seule qu'ils auront l'occasion de rencontrer est la seule qui sera là pour des raisons différents : une jeune femme nommée Abby, présente non pas car Résistante mais parce qu'elle était en pleine ultime fugue, dans le but d'esquiver l'avenir odieux qu'on lui prévoyait, & dont le peu qu'elle avait dit de son histoire avait attendri le couple qui s'était empressé de lui donner asile quelques jours, en échange d'un peu d'aide aux cultures. C'est alors qu'elle était là que tout dérape. Un beau matin, un groupe de soldats fracasse la porte de la petite maisonnée, & assassine les parents sans poser de questions, ne prononçant en guise de sentence que quelques mots, "Voilà ce qu'il en coûte de soutenir ces chiens galeux de résistants". Puis l'un d'eux tourne son arme vers les petits tétanisés dans leur parc, alors qu'un autre demande ce qu'on fait d'eux ; mais nul ne peut répondre qu'ils sont tous projetés violemment contre les murs par une puissante salve psychique, & le temps d'une poignée de seconde qu'ils reprennent leurs esprits, Abby disparait déjà à l'horizon avec sa Persian, son Psykokwak & le Frison de la famille désormais déchirée, emportant les petits avec elle.
→ Déposés chez leur tante où le Frison a couru tout droit, dans un village au sud-ouest des Montagnes du Nord où ils seront à l'abri, les jumeaux si jeunes encore se remettent tant bien que mal du traumatisme, soutenus par leur tante, leur cousin, & Abby qui prend régulièrement de leurs nouvelles par téléphone si elle ne passe pas les voir directement. S'attachant beaucoup à elle, ils la nommeraient "maman Abby" volontiers si elle ne les reprenait pas.

→ Trois ans plus tard, l'histoire se répète. Cela aurait pu s'arrêter au drame de leurs parents, mais c'aurait été trop simple ; de nouveau, une porte d'entrée fracassée, des soldats armés qui entrent. Les enfants qui jouaient dans leur chambre entendent sans mal les cris & accusations des soldats, la supplique de leur tante qui pleure pour qu'on épargne son fils unique, le coup de feu qui la fait taire.. & un des membres du groupe surgit devant eux, crie qu'il en reste deux, & tente de se saisir de la fillette ; le garçon lui fait aussitôt lâcher prise, le surprenant pour s'être jeté sur lui. Un coup de la crosse de son arme sur la tempe du garçon l'arrête en pleine course, mais l'assaut soudain de la Yanma & de la Stalgamin des deux enfants l'oblige à reculer, puis à s'immobiliser définitivement alors que la type Glace le bloque intégralement dans un bloc gelé. Sans attendre, Naomi se précipite pour relever son frère inconscient, & l'entraîne vers une tapisserie derrière laquelle se dissimule un petit escalier ; juste à temps, ils atteignent la cachette avec leurs deux pokémons, car un instant plus tard d'autres soldats rejoignent le premier & des ordres rageux sont lancés pour trouver les responsables. & pendant ce temps, la petite décroche le téléphone filaire d'urgence placé au cas où dans la cachette, appelant directement Abby. & les minutes qui s'écoulent alors à l'attendre, entendant les pas des soldats parcourir la maison puis retourner bredouilles au salon, lui semblent les plus interminables de sa vie. & lorsque finalement des pas montent l'escalier de la cachette, c'est une inconnue qui parait devant elle & lui cause la peur de sa vie, lui faisant brandir un couteau de cuisine caché ici par sa tante pensant qu'elle ne l'avait jamais remarqué, & resserrer son frère contre elle en un geste de protection. Puis un intense soulagement l'envahit alors qu'Abby se glisse devant cette jeune femme rousse, lui révélant son identité. Ce n'est que sa petite amie, Maelys.. Pas une ennemie donc, mais un soutien. L'enfant se détend alors, acceptant de déposer son couteau, & de faire confiance à cette femme aux traits doux qui prend en charge son frère & lui promet de veiller sur lui le temps de pouvoir le soigner. Une nouvelle vague de terreur l'envahit alors que sa protectrice Abby s'en va la première, sans eux, mais Lys fait aussitôt son mieux pour la rassurer, & l'encourage à quitter la demeure avec elle pour attendre l'autre adulte dehors. Des sons de bataille lui parviennent sans doute possible alors qu'ils vont au rez-de-chaussée, lui confirmant son intuition comme quoi Abby est bien partie affronter les soldats pour leur ouvrir la voie ; & si le geste de Maelys de l'attirer contre elle pour l'apaiser l'aide à rester concentrée sur leur chemin & à garder sa maîtrise, elle ne peut empêcher son petit cœur d'être terrorisé, ni une larme de couler alors qu'ils sortent dans la rue. L'adulte s'assoit alors pour s'occuper de la plaie de son frère, tout en les entourant tous les deux de tendresse & protection ; & déjà naissent pour elle respect & affection dans le cœur de la fillette, qui n'a pourtant pas la tête à ça. Puis enfin, Abby revient, sauve, entourée de pokémons supplémentaires à tous ceux qui étaient déjà dehors avec eux ; & un Kaorine les téléporte tous ensemble dans un appartement qu'on lui présente comme celui de Lys.
→ Profondément choquée malgré le sang-froid impressionnant dont elle a fait preuve tout du long, la petite fille s'écroule dès l'instant où son frère finit par ouvrir les yeux, & pleure longuement blottie contre lui dans le lit où les deux adultes l'ont installé, avant de s'endormir tout comme lui, bercés par le chant doux de la Scientifique.

→ Au lendemain alors qu'ils se réveillent, après une longue nuit difficile pour tout le monde où Abby & Lys se sont relayées pour venir apaiser les cauchemars, les deux adultes sont déjà attablées autour du petit-déjeuner, & leurs places sont prévues. Avec des mots doux & précautionneux, ayant pris le parti de ne pas attendre qu'ils "se remettent" pour ça car cela pourrait entraîner plus tard des rancœurs pour leur avoir caché cela, elles leur annoncent ensemble la décision d'ores & déjà prise de revendiquer leur garder à tous les deux, & de les élever elles-mêmes. Un discours auquel la seule réponse du petit garçon est un timide "alors maintenant, on peut t'appeler maman Abby?" qui fait rire les deux adultes, avant qu'elles ne confirment que oui, l'idée est qu'elles vont devenir leurs mères d'adoption.
→ Les jours s'écoulent alors, pour les deux enfants dans l'insouciance totale des démarches nécessaires à obtenir leur garde ; eux se contentent de recommencer à vivre, apprenant rapidement à connaître & à aimer Maelys. Ils comprennent bien vite pourquoi Abby l'a choisie elle, jeune femme adorable, attentionnée, cultivée & surtout présente. Elle obtient d'ailleurs tout aussi vite la tendre dénomination de "maman Lys", donnée par ces enfants qui bien vite se considèrent aussi bien comme les siens que comme ceux d'Abby qu'ils avaient choisie depuis bien longtemps. Ils rencontreront très tôt par la suite la famille de leur deuxième nouvelle maman, & seront aussitôt intégrés sans problème comme s'ils avaient toujours été des leurs, autant qu'ils seront charmés & sauront se sentir à leur place parmi eux.
→ De jour tout se passera toujours bien, malgré quelques conséquences des deux traumatismes quasi consécutifs ressortant quelques fois par surprise. De nuit.. C'est une autre affaire. Les deux enfants partageront longtemps le même lit, entourés de certains de leurs alliés, pour tenter de se rassurer. & si leurs mères ne manqueront jamais de se lever pour aller consoler les cauchemars terrifiants qui les agiteront pendant des semaines si ce n'est des mois, il ne sera pas si rare qu'ils aillent finalement finir la nuit dans leur chambre à elles, incapables de se rendormir loin de leur protection.