Finalement le blanc avait fini par comprendre un petit peu comment marcher cette bestiole violette. Cette dernière avait une passion pour les crêpages de chignon avec le Malosse et possédait une passion particulièrement développée pour le combat. Bon point et mauvais point. C’était assez équilibré pour qu’il ne se plaigne pas. Du coup, il avait décidé qu’il était peut-être temps de changer de ville pour voir du paysage. C’était pour ça qu’il était venu, à la base. Du coup, il avait réussi à sortir hors des limites d’Amanil sans trop problème. Pour le coup, il en était carrément fier, il ne peut le nier. Cependant malgré les quelques rencontres qu’il avait faite, il en attendait plus. Non pas qu’il en avait assez d’être seul, non, il avait vécu toute sa vie ainsi pratiquement, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que finalement venir ici n’allait pas changer tant de chose que ça. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il s’était trompé car cela ne faisait pas assez longtemps qu’il était là, mais pour l’instant, tous les espoirs qu’il avait pu avoir semblaient bien loin maintenant.

Finalement, le blanc libéra son deuxième compagnon pour marcher. Sata bien devant lui ne semblait pas trop se soucier pour l’instant de savoir si oui ou non son dresseur le suivait. Il aurait très bien pu se perdre que le canidé n’aurait absolument rien remarqué. Mais bon, il est comme ça ce Malosse, et pour rien au monde, il ne le changerait. Le nidoran marchait tranquillement à ses côtés sans vraiment trop faire attention à son dresseur. Il se contentait de suivre simplement comme si ça ne l’intéressait pas plus que ça de sortir de temps à autre. Finalement, le canidé revint en trottinant, la langue pendante, et se glissa aux côtés de Tomy. Finalement, il trouvait ça agréable. Faire une sorte de randonnée était tout à fait agréable lorsque l’on pouvait profiter de la présence des autres.

Alors que le chemin était désert, il aperçut au loin deux silhouettes. En s’avançant un peu, il put reconnaitre la forme d’une jeune fille et d’un oiseau. Il resta à l’écart et décida de s’arrêter, stoppant toute la petite troupe au passage. Il pouvait entendre d’ici les pleurs de la jeune fille. Il ne savait pas qu’elle était la cause de toute cette tristesse mais quelque part, ça le toucha un peu. Lorsqu’il vit que la jeune fille serra le pokémon dans ses bras, il se rapprocha un peu. Une dispute suivie d’une réconciliation ? Il était certain que c’était bien plus que ça. Néanmoins la couleur de cheveux de la jeune fille l’interpela. Ce bleu clair était bien trop peu commun pour être porté par n’importe qui. Et la longueur des cheveux, coiffés en deux couettes hautes… Impossible. La jeune fille s’éloigna et fit signe d’au revoir au pokémon qui s’envola en regardant derrière lui. Pourquoi ?

« - Yumi ? Yumi Tokiro ? »

Alors qu’il était assez proche d’elle pour qu’elle l’entende, il l’avait appelé espérant ne pas se trompé. Juste en entendant son nom, la concernée se jeta dans ses bras, en pleurs, complétement dévastée. A ses pieds, un Givrali qu’il n’avait jamais encore remarqué. Il savait que c’était elle. Il la serra dans ses bras, tentant de lui procurer le réconfort qu’elle demandait silencieusement. Comme s’il avait l’habitude, il lui caressa doucement la tête en lui murmurant des mots aussi réconfortants que possible. Il n’avait pas réellement bien saisi ce qu’il s’était passé. Le pokémon ne s’était pas enfui, au contraire, il lui avait semblé qu’il serait bien resté à ses côtés, et pourtant, elle l’avait laissé partir. Confus, voilà ce qu’il était. Doucement, il entreprit de tous les deux les assoir sur le sol, au moins le temps qu’elle se calme. Cependant, elle restait comme accroché à lui laissant dévaler toutes ses larmes, trempant alors tout son sweat rapidement. Il l’entendait renifler et sangloter et ça le tuer de ne pouvoir rien faire.

« - Allez, tu ne vas tout de même pas passer nos retrouvailles à pleurer ? Je veux te voir toute belle, et pas toutes pâles avec des yeux bouffis, c’est moche ça ! »

Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie pour détendre un peu l’atmosphère puant le désespoir et la tristesse. Et tout cela ne venait que d’elle. Alors que tout le monde sait que Yumi reste la fille la plus joyeuse qu’il puisse existe dans ce monde. Néanmoins, elle leva la tête pour enfin le regarder et fronça les sourcils. Allez cocotte, je suis sûr et certain que tu peux le reconnaître, juste un tout petit effort. Comme si l’éclair venait de la frapper en pleine tête, elle se releva choquée à toute vitesse. Elle le fixa avec des yeux (bouffis) écarquillés. Elle le pointa du doigt la bouche ouverte, se pointa elle-même puis répéta le mouvement sous le regard mesquin du Blanc. Il savait qu’elle venait de trouver son nom. Il savait aussi qu’elle était choquée de le voir et qu’elle ne s’y attendait vraiment pas. Tout cela se confirma lorsqu’elle lui fit un gros câlin qu’il sentit cette fois, plein d’amour.

« - Tomyyyyyyyyy ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Je croyais que jamais tu ne quitterais ton petit centre-ville ! »

Il sourit et lui ébouriffa les cheveux tandis qu’elle se reculait pour le regarder et le détailler, le regard pétillant.

« -Qu’est-ce que tu veux… Il faut croire que je voulais vraiment te rencontrer p’tite Yu’. »

Elle s’esclaffa avant de se plaindre qu’elle n’aimait pas ce surnom avant et que c’était toujours d’actualité. Elle en profita même pour le titiller sur sa taille en échange. Ce qu’il n’apprécia évidemment pas mais ne fit pas de commentaire, trop heureux de pouvoir enfin se trouver devant elle en chair et en os. Skype c’est vraiment génial, mais ça ne peut pas tout faire. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment.

« - Et Papa Ours, il est où ? »

Le regard de la jeune fille se voilà et son sourire se fana. Elle ne releva même pas la petite note d'humour que le garçon avait faite.

« - Je lui ai dit de me laisser un moment seule. Elle soupira. Comme tu l’as vu, j’ai dû dire au revoir à une très chère amie.
- Pourquoi ? »

La question se posa d’elle-même. Il n’avait réellement pas compris la scène qu’il avait pu apercevoir. Il voulait en savoir plus et il savait que la fille ne se braquerait pas. Au contraire, elle lui dirait clairement qu’elle ne voulait pas en parler si c’était le cas. Encore triste, elle chercha ses mots pour finalement lui répondre d’une voix assez monotone.

« - Mon Roucarnage, Tinka voulait retrouver sa liberté. Je l’ai surprise plusieurs fois à regarder le ciel lorsque des vols d’oiseaux passaient. Depuis que j’ai arrêté la compétition, plusieurs de mes pokémons ont souhaité retrouver leur habitat naturel. Je n’avais pas le cœur de leur dire non. Et puis je sais que l’on restera quand même uni et je leur ai promis de leur rendre visite. Dans le cas de Tinka, ce sera plutôt à elle de venir à moi ! »

Tomy pouvait voir à quel point la bleuté était blessée, mais il ne put s’empêcher d’admirer le courage dont elle avait fait preuve pour laisser partir ainsi ses pokémons qui avaient dû vivre beaucoup d’expérience à ses côtés. Mais il savait que si elle avait fait la promesse de les revoir, elle tiendrait parole. C’est une personne beaucoup trop attachée à ses amis pour les laisser partir comme ça. Il lui sourit avant de la prendre de nouveau dans ses bras, beaucoup trop content de pouvoir sentir enfin son corps contre le sien. Elle aussi semblait être heureuse puisqu’elle cala sa tête contre son épaule avant d’exprimer ses pensées.

« - Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de te trouver ici. Fais attention, maintenant que je t’ai trouvé, je ne te quitte plus petite peluche ! »

Il grogna à l’entente de son vieux surnom et frotta son poing contre la tête de Yumi qui pouffa. Bien sûr qu’elle allait rester avec lui ! Il n’allait tout simplement pas la laisser partir alors qu’ils devaient rattraper tout le temps perdu. Lui qui se sentait seul venait de trouver la seule et unique personne qui pouvait lui faire faire tout ce qu’elle voulait sans qu’il ne se vexe. Heureux comme un chien devant ses croquettes, il sourit largement à la bleue avant de simplement rétorquer.

« - Hey mais qui a dit que tu pouvais partir de toute façon ? »

Finalement, il lui présenta ses pokémons. Enfin les deux qu’il possédait à ce jour et fut bien étonné pour la première fois de voir le nidoran se blottir contre Yumi. Cette petite était décidément un aimant à pokémon & humain. Tout l’amour qu’elle pouvait avoir pour tout le monde semblait se répercuter autour d’elle. S’il y a bien une chose que fait Tomy, c’est vivre dans l’instant présent. Jusque-là, il n’avait jamais vraiment réfléchi au futur, mais s’il y a bien une chose dont il était certain pour l’avenir, c’est qu’il aurait toujours la Bleue à ses côtés à partir de maintenant.