Silhouette

Os - Obtention de Marie

Je sors du magasin calmement. Je ne presse même pas le pas. J’ai un an pour faire le tour de l’îles. Je ne me fais plus trop d’espoir sur ma mère. Je ne la croit pas morte, c’est juste que, c’est différent à présent. D’après la mystérieuse Coralie, le mouchard n’a plus donné signe de vie depuis plus de trois ans. Je ne me fais plus d’illusion. Peut être la reverrais-je un jour ? Je me donne comme but de devenir forte, de savoir qui est cette Coralie qui prétend avoir voulu aider ma mère et lui poser toutes les questions qui me viendront dans la tête. Je ne suis qu’au début de mon histoire, je le sais. A vrai dire, j’ai un peu peur d’y voir le bout et de connaître cette fin. Est-ce que la guerre aura une fin à Enola ? Peut être. Ça parait tellement impossible.

-Avec toutes les bouteilles d’eau que j’ai acheté. On aura pas de problème dans le désert !

Dièse, se trouvant sur mon épaule, compatit avec grand sourire. En examinant la carte d’Enola de plus près, j’ai choisi d’aller à Amanil. La grande Ville, la capitale par excellence. Le seul petit bémol, c’est qu’elle se trouve à l’opposée de Zazambes. Plutôt fou, me direz vous. Mais je n’ai pas envie de traverser la forêt d’Erode pour aller à Anula ou ces soit disant Terres Fertiles de l’est. Pour l’instant, j’ai envie  de voir grand. Voir où sont mes limites. Et le désert, est un très bon exercice. Si j’arrive à le traverser, je saurais si je suis digne de continuer mon voyage. Surtout que j’ai des pokémons eau à mes côtés. Il ne me sera pas trop difficile de survivre.

-Allez, on prend la direction  du désert.

J’habite à l’Est de Zazambes. Vers Nuva Eja exactement. Je dois me taper toute la partie sud de la ville pour pouvoir atteindre mon premier objectif.  Et j’ai la flemme. Vraiment la flemme. Je pourrais demander à Océan de me trimbaler sur son dos tout le long de la côte, mais c’est pas du jeu ! Je veux y arriver par moi-même, si ça doit prendre plusieurs mois, ça prendra plusieurs moi. Je marche maintenant d’un pas plus rapide. La ville n’est pas non plus la plus grande de l’île mais en faire le tour est assez compliqué. Je passe devant plusieurs magasins, plusieurs restaurants, toujours la même chose. Je me lasse un peu de vivre au même endroit. J’en arrive même à penser si la Russie ne serait pas mieux. Brooke commence à trop prendre le contrôle de moi. Il faut que je lui donne quand même un cœur. Sinon, je renierai tout.

-Tu es content de partir ?

-Pija !

Je me met à regarder les gens. Des tourtereaux s’embrassent tendrement sur un banc. Trop mignon, en tant de guerre c’est génial non ? On dirait qu’ils se foutent complètement du régime qui serait prêt à tuer tous les habitants de l’île. A ma gauche se trouve un groupe d’adolescent. J’avais presque oublié que la rentrée était passée. A ma droite, une femme dans un vêtement en cuir de motard. Il fait encore chaud pour porter ce genre de vêtement non ? Rien que d’y penser, je commence à avoir extrêmement chaud. Je regarde alors sa tête, elle est enfouie sous un casque de moto jaune munie d’oreille sur le bout. Une visière teintée m’empêche de voir ses yeux. Elle semble me regarder. Je tends alors le regard droit devant moi sans y prêter plus attention. Elle avait des courbes parfaite. Oh comment j’aimerais être aussi mince qu’elle. Je continue mon chemin mais Dièse trépigne des pattes. Il semble inquiet et ne cesse de regarder derrière lui. Je jette un regard dans la direction qu’il me montre et trouve la motarde me suivre comme si de rien n’était. Pas de panique, c’est sûrement une coïncidence. Je me cache dans une ruelle et elle ne me suivra pas, c’est tout à fait normale.

-Arrête avec tes pattes. Tu me pinces !

J’engage sur la droite dans un endroit pas très fréquenté. Peut être que par les éboueurs vu le nombre de poubelle. J’avance au fond en essayant d’éviter la crasse et le moisie. Je ne suis pas venue ici pour me salir dès le premier jour de voyage. Je me retourne. Rien ne se passe.

-Tu vois je te l’avais dit !

Soudain, mon Pijako prends peur et rentre dans sa pokéball sans m’en demander la permission. J’aperçois alors une silhouette devant moi. C’est elle. La même femme depuis cinq minutes. Celle aux courbes parfaites. Elle s’approche de moi. Un détail m’a échappé tout à l’heure, elle tient une mallette. Elle l’a met à plat sur le sol et l’ouvre devant moi. Par curiosité, je regarde l’intérieur : une pokéball et une lettre.

-Qu’est-ce que ça veut dire ? Qui êtes vous?

Je tâtonne la pokéball d’Océan du bout des doigts. La femme met le contenu de la petite valise au sol puis part sans dire quoi que ce soit. Elle disparaît comme elle est apparu. J’attends de ne plus du tout la voir et fonce sans réfléchir sur la lettre. Je la prends et l’ouvre en déchirant la moitié de l’enveloppe. Un papier est dedans. Je l’a déplie en quatrième vitesse et me force à lire :

« Chère Aria,

Je m’excuse si mes manières sont trop brutes ou peuvent paraître étranges mais c’est le seul moyen pour moi de ne pas me faire remarquer. Depuis notre conversation qui n’a pas pu se terminer, j’ai eu peur qu’il se soit passé quelque chose. Heureusement, j’ai été heureuse de savoir que tu allais très bien. Voici l’heure de ton départ et tu n’es pas complètement prête. Non ! Il te manque quelque chose : une équipe complète. Tu dois t'entraîner dur pour les épreuves qui vont arriver (et je ne parle pas de la compétition). Ce pokémon que je te lègue est la seule chose que je puisse faire. Sache qu’il s’agit de l’enfant d’un de mes nombreux pokémons. Ta mère serait heureuse en te voyant avec ! Accepte la, prend la avec toi et élève la comme tes cinq autres pokémons. C’est un cadeau rare et précieux. N’ais surtout pas peur, je ne serais jamais loin pour protéger tes arrières.




Je reste stupéfaite durant plusieurs minutes. La femme devant moi, c’était elle ! Et je n’ais pas pu vraiment lui parler. Elle était si proche de moi et, je n’ai même pas pu voir son visage. Pour savoir qui elle est vraiment. Je range la lettre dans mon sac et prends la pokéball se trouvant au sol. J’appuie sur le mécanisme me permettant de faire sortir l’être le contenant. Une lumière éclatante illumine la ruelle puis je constate les contours du pokémon. Je n’en crois pas mes yeux, c’est un Evoli. Un vrai ! Enfin, d’après la femme mystérieuse, Une Evoli !

-Bonjour toi !

La petite boule de poils me regarde avec des yeux attendrissant. Elle ne s’inquiète pas pour autant. Bizarre, ce n’est qu’une enfant. Mais tant pis, j’en ais marre de me poser des questions qui n’auront, sans doute, aucunes réponses.

-Je vais te nommer Marie. Ça te va si bien !

Je prend ma nouvelle alliée dans mes bras puis regarde autour moi. Voilà à quoi je suis destinée, à des ruelles qui me donneront une suite à mon histoire et à cette femme qui, comme écrit sur la lettre, me suivra partout où j’irais. Je crois que mon destin veut me faire comprendre quelque chose. Mais quoi ? Cette femme devient comme un ange gardien. Pourquoi ?

Fiche de liens (c) Miss Yellow