Look at these seaguls in the air. They seem to yell just like we care ♪ ~ PV: Alex B. Chase

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feat. Alex Brandon Chase

«Grimaaaa!!!»

Je me réveillai en sursaut. Ouf. Ce n'était qu'un rêve, ou plutôt, un cauchemar. Oui, car ce jour-ci, j'avais -encore- fait un cauchemar. Sauf que ce n'était pas sur des morts-vivants anciennement décédés du cancer qui sortent de leur tombe pour éradiquer tous les humains et les Pokémons, mais plutôt sur... des Toudoudous. Car en effet, j'avais rêvé qu'une armée de Toudoudous rose bonbon étaient sur le point de bouffer Grima.
Cette dernière, assise à côté de mon oreiller, se moque de moi avec son petit rire typique de petit Feuforêve. Pour une fois qu'elle ne s'amusait pas à me faire de farces pour me réveiller, je ne pouvais pas profiter d'une bonne journée de sommeil à cause d'un foutu cauchemar qui venait me pourrir mon sommeil. Il était 18:36 sur mon réveil. Oui, j'avais dormi toute la journée. Ce n'était pas interdit par la loi, n'est-ce pas?
Je m'étirai, en repensant à ce cauchemar. Un des plus horribles de ma vie. Imaginez-vous, enfermés dans une sorte de boite rose, avec des Toudoudous prêts à vous dévorer, et leur petite tête mignonne qui vous donne envie de vomir et leurs grands yeux roses qui vous fixent l'air de dire: "J'ai faim. Je crois que vais te manger.". Ça me perturbait. Mais oui, c'était déstabilisant! Je n'avais jamais vraiment compris les gens qui aimaient les Pokémons roses, petits, mignons et en forme de chewing-gum. Mais la plupart des gens les aimaient, et j'avais l'impression d'être incomprise.
En réfléchissant aux Toudoudous voraces et aux chewing-gums, je sentis un liquide couler sur ma tête. Un liquide blanc avec quelques grumeaux. Un liquide qui m'était très familier, à force d'en recevoir sur la tête presques tous les matins à cause de cette peste de Feuforêve. Je serrai les poings, essayant de contenir ma colère et crie:

«-Grima!! Arrête-ça tout de suite!»

Le lait périmé entra dans mon oeil droit, et avec l'oeil restant, je réussis à apercevoir à côté de moi, Grima qui se moquait encore plus que lorsque que je m'étais réveillée quelques minutes plus tôt. J'avais pensé trop vite, en me disant que pour une fois, elle n'allait pas me réveiller d'une façon assez brutale.

Mes cheveux sentaient mauvais. Je me lavais vite fait en notant intérieurement de jeter les deux bouteilles de lait périmé restantes. Ne demandez pas pourquoi je gardais du lait périmé dans mon frigo, puis en racheter des nouvelles.

Je sortis de l'appartement. J'étais bien consciente que si je voulais aller à la boutique la plus proche, il fallait que je passe devant toutes ces boîtes de nuits bruyantes et ces fans-clubs de Pokémons qui m'énervaient tant. D'ailleurs, en parlant de Pokémons énervants, il fallait que je pense à rentrer Grima dans sa Pokéball avant qu'elle ne cause des ennuis aux autres...
Je me retournai et ne comptai aucun pokémon. Feuforêve manquait à l'appel, évidemment.Elle m'agaçait mais qu'est-ce qu'elle m'agaçait! Mais le pire était à venir. Car je la voyais filer, dans la rue, zigzagant entre les passants; certains la percutaient et commençaient à s'énerver, et d'autres sortaient des: «Comme ce Feuforêve est choupinou!» avec des sourires niais que je détestais. Je m'élançai à sa poursuite, consciente qu'elle allait m'entraîner dans un endroit... que je n'allai sûrement pas aimer. Ou même pas du tout.
Et j'avais bien raison; elle entra dans un fan-club Pokémon. Pas n'importe lequel. Je regardai l'affiche qui représentait ce dernier. Il y avait des dessins de Melofees, de Mystherbes et de... Toudoudous?! Hors de question que j'entre dans ce club de pokémons roses, petits mignons et en forme de chewing-gum, et avec des Mystherbes Bleus, petits, mignons et en forme de chewing-gum avec des plumes vertes sur la tête! Ce ne sont pas des plumes? On s'en fout. Mais je n'entrerai pas. Jamais. JA-MAIS!
Je regardai à l'intérieur. Rien que les décors me donnaient envie de vomir. Et je voyais Grima, entrain de se faire chouchouter, cajôler, teindre en rose par des fan-clubiennes... attendez... teindre en rose?! Non mais ça va pas? C'était MON pokémon! Il n'était pas question que ce pauvre Feuforêve se fasse teindre en rose!!!
C'était décidé. J'allais fermer les yeux, me boucher le nez et rentrer en courant pour récupérer Grima et partir une bonne fois pour toutes.
Mais je ne le fis pas, de un, parce si je fermais les yeux, je ne verais rien -enfin, je crois- et de deux, parce qu'un horrible chewing-gum géant me fait un énorme sourire de l'accueil. Enfin, je crois que c'est une personne déguisée en Rondoudou, mais c'était pas grave, ça se ressemblait.
Je déglutis et entrai, en regardant par terre pour ne pas voir les horreurs mignonnes qui m'entourent. Comle pour le gacher la vie, Arceus a décidé que par terre, il y aurait un tapis rose avec un mélofée et une peluche de Mélo. Je croyais que je vais m'évanouir, rien qu'avec ça. Je serrai les poings et fermai les yeux. Mais le cauchemar n'était pas fini. Quelque chose s'accrocha à mon épaule. Puis j'entendis un "bruit" sortant de la bouche de la "chose" qui s'était accrochée à mon épaule:

«-Toudoudou!»

J'ouvre grand les yeux et paniquai. Je chasse la bestiole avec la main, ce qui lui fit faire des sauts périlleux pendant quelques secondes avant de retomber par terre en rebondissant. Je pousse un soupir de soulagement, mais un instant après, une dizaine de Toudoudous en colère se dressèrent devant moi, avec des yeux emplis de haine et une expression disant: «J'ai faim. Je crois que je vais te manger.»
Cette fois, c'est trop. Je craquai et pousse un hurlement:

«-NOOOOOOOOOOOOOOON!!!!!!!!!!!!!»

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«Heyann, dépêche-toi. Le bus va bientôt partir.»

Heyann jouait avec un autre Caninos d'un Dresseur assit un peu plus loin, sur un banc. J'étais sur le bord du trottoir, déjà assez pressé de retourner à Amanil. On m'avait appelé dans un fan-club Pokémon, et pour garder des contacts, c'est quand même mieux d'être ponctuel. Heyann s'éloigna en remuant la queue, et, en deux aboiements, dit au revoir à son nouvel ami et me suivit dans le bus. Je m'étais installé côté fenêtre, vers le milieu. Heyann sur mes genoux et la Pokéball de Narka dans ma main, j'attendais impatiemment que le bus parte enfin. J'aimais pas attendre. Juste ça.
Au début du trajet, j'étais seul à ma place, ce qui n'étais pas tellement dérangeant. Puis, arrivés à une autre station de bus d'Anula, un homme assez corpulent (si je puis dire) vint s'asseoir à côté de moi... Et c'était tout de suite un peu plus dérangeant. L'homme devait prendre la moitié de mon espace « vital », et franchement, faire une heure de route à côté d'un homme obèse qui transpire l'alcool, c'est vraiment, mais vraiment, mais VRAIMENT pas conseillé. C'était tellement dérangeant que j'en suis allé à faire revenir Heyann dans sa Pokéball. Triste vie.

Heureusement, mon voisin de siège descendit avant moi à Anula, et c'était pas plus mal. Vous m'imaginez, moi, avec mes 1m85, me faufiler entre un homme énorme et un siège de bus ? Naaaaaan. J'aurais préféré... Heu... J'aurai préféré beaucoup de choses en fait.
Quand je descendis du bus, je retrouvai enfin l'air frais, et fit réapparaître Heyann et Narka. Nous marchions ensemble dans les grandes rues d'Amanil, tellement grandes que je faillis rater le club. Pourtant, il était visible, avec ses affiches de Toudoudou, Rondoudou, Pichu et autres Pokémon mignons collés sur une vitrine. Même le tapis d'entrée était orné d'un Mélo accompagné d'une bulle de BD contenant le mot « Bienvenue ! ». Je savais que les fan-clubs étaient assez fanatiques, mais alors celui-là battait tous les records.
Pourtant, à l'intérieur, un spectacle en même temps drôle et flippant était représenté.
Une jeune fille aux longs cheveux noirs, sûrement à peine plus âgée que moi, était encerclée par une quinzaine de Toudoudous fous de rage. Un Feuforêve coloré en rose se tenait pas très loin, mort de rire. Bon. Fallait bien que je fasse quelque chose et c'était mon boulot, de toute façon.
Je retroussai mes manches et m'approchai du rassemblement. Tout le monde me regardait, Pokémon compris, sauf le clan des Toudoudous qui n'avaient d'yeux que pour la fille.

«Hé, les Toudoudous, elle vous a fait quoi, au juste ? Quelle que soit la raison, elle a pas fait exprès, et vous voyez bien qu'elle voulait pas vous faire de mal. C'est en agressant les gens comme ça que vous aurez des problèmes. Vous êtes mignons, ok, mais à ce moment-là, restez aussi mignons intérieurement. Parce que sinon, bah, ça marche pas.»

J'attendis la réaction du groupe. Alors, soit ça marchait et tout se serait déroulé comme prévu, soit les Toudoudous m'ignoreraient et ça partirait en cacahuète. Et partir en cacahuète, c'est pas cool. Pas cool du tout. Même avec des Toudoudous.

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«Hé, les Toudoudous, elle vous a fait quoi, au juste ? Quelle que soit la raison, elle a pas fait exprès, et vous voyez bien qu'elle voulait pas vous faire de mal. C'est en agressant les gens comme ça que vous aurez des problèmes. Vous êtes mignons, ok, mais à ce moment-là, restez aussi mignons intérieurement. Parce que sinon, bah, ça marche pas.»

Arceus merci. Enfin quelqu'un qui comprenait la douleur d'être encerclé par des Toudoudous en colère. J'avais vraiment l'impression d'être réellement dans le cauchemar, que j'avais fait la nuit passée. Cette vision, où les Toudoudous régnaient sur le monde. Imaginez-vous des Toudoudous tout contrôler. Les régions seraient remplies de gens inintelligents, naïfs, et niais comme pas possible. Sûrement à cause du règne des Toudoudous, ils devenaient de plus en plus nombreux et influençaient les gens à devenir comme eux; des nicodèmes sans aucun but dans leur vie, à chanter des berceuses ou à manger des tartes aux fraises. Bref, je m'égarais. Mais je savais quand même qu'un jour, les Toudoudous régneront, et je les écraserai, eux et leurs compagnons Melo et Mystherbe. Et les gens seront malheureux car j'exterminerai toutes les créatures mignonnes, petites, roses et en forme de chewing-gum de cette planète, et prohiberai les constructions de fan-club de Pokémon mignon et les édifices religieux liés aux Toudoudous. Tout était possible, tout pouvait arriver. J'aimerai le faire dès maintenant, mais je n'avais pas du tout l'âme d'une leader, je ne pouvais pas régner à la place des Toudoudous. Encore faudrait-il qu'ils réussissent à régner. Je les en empêcherait.

Souvent, je me dit qu'heureusement, les gens ne pouvaient pas lire mes pensées, sinon, ils me prendraient pour une folle psychopathe juvénile sortie tout droit d'un asile.

Les Toudoudous regardèrent le nouveau venu d'un air interrogateur et quelques instants après, ils se mirent à chanter. Un truc de Toudoudous, je supposai. Je dévisageai mon "sauveur". Ses cheveux rouges étaient un peu ébouriffés, il était assez grand, avait de grands yeux noirs et semblait un tout petit peu plus jeune que moi, peut-être.

Pendant que les Toudoudous étaient entrain d'entamer leur chanson niaise, je fis un pas en arrière et regardai le garçon, puis lui adressai un hochement de tête:

«-Merci..»

Lui dis-je, en faisant un demi-sourire, un peu forcé par manque d'habitude, pour paraître un minimum polie. Mais il s'estompa vite; j'avais mal à la mâchoire. Et je voyais autour de moi, ces gens trop heureux, avec toute sorte de pokémons mignons. Il fallait que je sorte d'ici. Les Toudoudous en colère étaient redevenu normaux, sûrement touchés par les paroles du garçon. Avant de partir, je cherchais le Feuforêve des yeux. Elle était passé derrière moi en ricanant, puis je la vis zizaguer une deuxième fois entre les passant, toujours teinte en cette horrible couleur qu'est le rose bonbon. J'observai une dernière fois le garçon avant de penser que je devais le remercier d'une autre manière qu'avec des mots. Il m'avait tout de même débarrassé d'une de mes plus grande phobie. Et s'il il n'était pas là, je les aurais sans doutes piétinés, et cette fois-ci, on m'aurait vraiment prise pour une folle à lier. Je tâtai ma poche et en sortit une carte. Celle de l'atelier de dessin que le vieux chez qui j'habitais tenait -même si le vieux était mort, je n'avais toujours pas retenu son nom. Il y avait l'adresse et un numéro de téléphone.

Je tendis le papier au garçon:

«-Tenez. C'est l'adresse de mon atelier de peinture. Vous pouvez passer quand vous le voulez.»

A ces mots, je m'inclinai devant lui en signe de respect, et détalai de ce fan-cub stupide.

Une demi-heure plus tard, à peine, j'avais réussi à retrouver Grima. J'étais vraiment essoufflée. Elle n'avait pas le droit de me traiter de la sorte! Elle savait pourtant très bien que je détestais le sport. J'avais ramené le Feuforêve dans la maison, puis j'ai enlevé sa couleur. Heureusement que ce n'était que temporaire. Puis j'étais redescendue à l'atelier, et avait commencé à dessiner. Heureusement, la journée reprenait un cours normal.

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Ouf. Les Toudoudous m'avaient écouté.

Les petits Pokémon s'étaient mit à chantonner autour de la fille. Une sorte de chanson traditionnelle Toudoudou, j'avais supposé. La fille recula, et me fit, d'un hochement de tête :

«Merci..»

Je lui souris. Elle aussi avait fait un sourire forcé, un peu trop cramé. Elle semblait mal à l'aise dans cet endroit remplit de peluches et de Pokémon mignons, ainsi que d'adultes et enfants déguisés en Pokémon roses. Je trouvais ça marrant, que quelqu'un soit tellement gêné dans un endroit pareil. Mais rien que la déco' me faisait marrer, alors c'était pas très étonnant.
Son Feuforêve (enfin j'avais supposé que c'était le sien) s'était éloigné et se frayait un passage etre les piétons dans la rue. La fille se hâta de sortir, et, en passant devant moi, m'avait donné une carte. Dessus, il y avait une adresse, le numéro de téléphone et le nom d'un atelier de peinture et de dessin. Ca m'avait étonné, qu'une fille pense que j'avais une tête à dessiner. J'avais jamais vraiment dessiné de ma vie. Puis je m'y étais jamais vraiment intéressé.

«Tenez. C'est l'adresse de mon atelier de peinture. Vous pouvez passer quand vous le voulez.»

Okay, cool. J'allai apprendre à dessiner avec une fille aux cheveux noirs phobique des Pokémon mignons. Pourquoi pas. Elle s'inclina, et partit en courant de cet endroit rose qui avait une odeur de bonbons. J'émis un petit rire. Je regardai Heyann, qui avait tout suivi de la scène depuis le pas de la porte. Une gérante du club le prit dans ses bras et le câlina. Tant qu'elle ne teintait pas mon Caninos en rose flashy, ça me dérangeait pas plus que ça. Une autre femme, déguisée en Pikachu, me regardait avec des yeux ronds et brillants. Mal à l'aise, je me mis à m'occuper des Pokémon qui avaient besoin de moi, tout en essayant d'ignorer les regards des membres bizarres de ce club.

Une fois fini (enfin), je récupérai Heyann, qui avait échappé aux teintures pour cette fois. Je sortis dans la rue, et manqua de me faire bousculer par un baraqué qui tenait son Demolosse en laisse. Je m'excusai (même si au final c'était lui le fautif. Fallait faire attention mon gars) face à la brute, et sortis la carte de la fille de ma poche. Connaissant assez les rues d'Amanil grâce à mes nombreuses visites dans des fan-clubs, je pus vite rejoindre l'atelier, qui n'était pas si loin que ça au final. J'ouvris la porte, et vis la fille, en train de dessiner. J'ignorais si elle m'avait vu, mais j'étais assez surpris quand je vis les dessins accrochés sur les murs. Cette fille dessinait tellement bien. Caninos marchait dans l'atelier, en prenant soin de ne pas renverser les étagères pleines de crayons, pinceaux, et autres outils d'artiste dessinateur/peintre.

«C'est très beau», dis-je, en espérant ne pas la perturber dans son travail.

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«-C'est très beau»

Je n'avais entendu personne rentrer. Peut-être parce que j'étais trop concentrée. Ou alors j'avais entendu un bruit, mais j'avais pensé que c'était Grima qui avait -encore- fait tombé quelque chose, et que je n'avais pas fait attention.

Je me retournai: c'était le garçon du fan-club. J'allai lui demander ce qu'il faisait dans l'atelier, quand je me souvins que je lui avait donné la carte. Je ne donnais pas souvent les cartes de l'atelier, sauf quand on venait de me rendre un service ou qu'on me les demandait. Ce qui expliquait sûrement pourquoi il n'y avait plus beaucoup de monde, depuis que le vieux était mort. Il faisait une bonne publicité, lui, au moins, contrairement à moi. Mais cela m'importait un peu. Bien que je lui soit reconaissante de m'avoir hébergé chez lui et de me faire hériter de sa maison ET son atelier, je ne m'étais pas beaucoup attachée à lui, et ne conaissais même pas son prénom. De plus, je ne payais pas le loyer, comme je n'avais pas de travail et que je ne vendais pas mes "oeuvres", je ne gagnais pas d'argent, donc "quelqu'un" payait à ma place, parce que cette personne était très généreuse, et possède vraiment beaucoup d'argent.

«-Merci.»

Bien, que je ne sâche de quel tableau il parlait, je lui avait répondu. La majorité des tableaux venaient de moi, j'avais signé "Heather" sur chacun, mais d'autres appartenaient à des clients généreux, ou au vieux qui était mort, et aucun n'était signé.

Je finis de mélanger quelques couleurs et fis une pause. Grima s'amusait à tourner autour du nouveau venu, comme si elle l'examinait, ou je ne savais quoi d'autre. Puis je me rendis compte que j'avais donné la carte au garçon sans vraiment de raisons exactes. Je n'avais pas pensé à la possibilité qu'il n'aimait pas dessiné, ou qu'il n'avait jamais peint quelque chose de sa vie. Je pensais à m'excuser de l'avoir fait venir, mais comme je n'étais pas non pus très douées en sociabilisation, et je ne savais pas comment m'excuser convenablement.

«-Est-ce que vous aimez dessiner?»

Il fallait demander ça. C'était la moindre des choses. Après tout, si il haïssait vraiment le dessin, il ne serait sûrement pas venu. Enfin, c'est ce que je pouvais conclure. Mais je me demandais encore comment je pourrais le remercier. J'étais douée en remerciements autant qu'en prise de parole; donc pas douée.

Grima se trouvait maintenant derrière le garçon. Je ne savais pas ce qu'elle s'aoorêtait à faire, mais je ne m'inquiétais pas plus. Bien qu'elle pouvait se montrer vraiment agaçante, par moments, elle ne pouvait pas faire de mal à quelqu'un qu'elle ne conaissait pas. Enfin, c'était ce que je pensais en tout cas.

J'accrochais le dessin que je venais de finir à l'instant sur le mur de l'atelier. C'était un dessin fait au crayon et au pastel, les couleurs étaient froides et tristes. Ce qui exprimait sûrement mon état d'esprit, en ce moment. Même, celui que j'avais tout le temps. J'ai perdu, jeune, la personne la plus importante à mes yeux. Elle est morte, tout comme le vieux qui m'hébergeait. Sauf que contrairement à lui, il n'est pas mort de viellesse. Mais d'une maladie.

Avec un léger soupir, je prit une autre feuille et un crayon, puis regardais dans le vide. Presque perdue dans mes pensées.

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«-Merci.»

La fille était concentrée sur son travail, et j'avais dû effectivement la surprendre. Son Feuforêve désormais de couleur normale tournoyait autour de moi, d'un air sournois. J'avais peur qu'il prépare un mauvais coup ; mais peut-être que je me trompais.

«-Est-ce que vous aimez dessiner?»

Wah. Euh, que répondre à cette question sans paraître bête et impoli. Non ? Oui ? Peut-être ? Sûrement ? Absolument que non ? Je savais pas trop. En vérité, ça ne m'avais jamais réellement intéressé. Le dessin, tout ça. Mais, en entrant ici, j'avais réalisé à quel point certaines personnes étaient douées. Dont cette fille.

Je m'approchai de la table, tout en admirant les peintures et dessins accrochés. Le Feuforêve me suivait, et je commençai à flipper. Il préparait peut-être un sale coup. Mais les Pokémon Ténèbres, c'était courant, leurs petites cachoteries. La fille finit son dessin, fait uniquement avec du crayon et sûrement une autre matière d'artiste que je connaissais absolument pas. Il était uniquement tourné vers un seul style de couleurs, les couleurs froides je crois. Elle prit une deuxième feuille et reprit son crayon. Puis elle regarda dans le vide. Pour briser le silence, fallait bien que je fasse quelque chose.

«Ah, euh, hum, c'est vrai que j'ai jamais vraiment essayé. Ma passion est plus tournée vers l'élevage de Pokémon.»

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«Ah, euh, hum, c'est vrai que j'ai jamais vraiment essayé. Ma passion est plus tournée vers l'élevage de Pokémon.»

Je soupirai. J'étais un peu gênée de l'avoir invité sans savoir si il apréciait le dessin. Et étant donné le silence qui s'était écoulé entre ma question et sa réponse, je compris qu'il n'avait vraiment aucune passion pour celui-ci. Après tout, chaque personne avait au fond de soi une passion. Et moi, c'était le dessin. A ce que j'avais entendu, je compris que sa passion était de s'occuper de pokémons. Quels types de Pokémons? Si il élevait des Pokémons spectres ou ténèbres, on s'entendrait sûrement à merveille. Mais cette pensée s'évapora à la vue du Caninos qui l'accompagnait. Il élevait sûrement les pokémons de type feu. Ou alors les Pokémons de compagnie. Je demandais quand même, on ne savait jamais.

«-Quels sortes de Pokémons élevez-vous alors?»

Je pris une autre feuille, laissant le croquis se trouvant sur l'ancienne inachevé, et pris un crayon à papier à mine 4B, puis j'observai le Caninos attentivement et essayai de reproduire un crayonné au brouillon. Quand je voyais quelque chose, souvent, je le dessinai. Et comme je ne sortais que rarement, je n'avais pas beaucoup d'occasions de voir des Caninos, même si beaucoup de gens en possédaient un. Ce n'était pas comme si ce Pokémon était rare à quatre vingt dix pour cents quelque chose du genre. Et comme c'était un pokémon assez mignon, beaucoup en avaient. Mais je pardonnait les Caninos d'être mignons, puisqu'ils nétaient ni petits, ni roses, ni en forme de chewing-gum ou n'avaient aucune plume verte sur la tête. Alors ça mignonneté/mignonnitude pouvait être acceptée. Feuforêve aussi était un pokémon mignon, mais dans les Pokémons "mignons", il y avait trois catégories. Tout d'abord, celles des chewing-gums du genre Toudoudou, puis les pokémons comme les Caninos, qui eux, étaient aims de presque tous -même de moi-, puis enfin, la catégorie des Feuforêve ou des Polichombr; ces Pokémons-là dégageaient un charme particulièrement singulier, ce qui les rendaient craquants, mais ce charme était mélangé à un étrange machiavélisme indescriptible... les Pokémons que j'aimais. Peut-être parce qu'au fond, jétais comme eux. Mais je trouvais que loin de là, j'étais charmante. Je m'étais souvent sous-estimée, après tout. Mais je m'en moquait un peu, de mon charme. Ce que je voulais, c'était être tranquille, ne pas me casser la tête. Je fatiguais déjà assez mes nerfs à cause de Feuforêve et de la plupart de mes pensées qui dérivaient trop loin (bien sûr, je réflechissais trop, je pouvais regarder un coquillage puis deux minutes après, trouver une explication logique au fait que le chiffre treize ne porte pas malheur, ou alors rentrer dans un fan-club de Pokémon Catégorie Première, autrement dit, Rondoudou & Co, puis penser à un règne de Toudoudous que je pourrais piétiner), et je n'avais pas besoin de me préoccuper de quoi que ce soit d'autre me concernant.

Le Feuforêve laissa enfin un moment de répis à l'éleveur."Pas pour longtemps", avais-je pensé. Elle s'était dirigée vers le petit lavabo et était sur le poit de soulever un pot par sa force psychique. Elle le remplit d'eau mais n'en fit rien pour le moment. Elle m'avait déjà fait ce coup là, un jour. Remplir un verre d'eau et de me le reverser dessus. Mais le lait périmé était vraiment pire que l'eau.

Je soupirai une nouvelle fois, consciente qu'elle n'allait pas remplir quelque chose pour rien. Je la voyais déjà venir. Soit, elle renverserait l'eau sur le Caninos, soit sur l'éleveur. Dans tous les cas; ça les fera fuir.

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«-Quels sortes de Pokémons élevez-vous alors?»

Tout en posant la question, elle prit encore une autre feuille. Je n'osais imaginer le stock de feuilles blanches qu'elle devait avoir dans ses tiroirs. Elle prit un autre crayon (même si l'autre fonctionnait très bien, je comprendrai jamais les artistes) et se mit à dessiner un Pokémon, qui, sur la longueur, ressemblait de plus en plus à Heyann. La fille le regardait avec attention avant de se plonger dans son dessin. C'est vrai qu'elle était douée. Ses mains glissaient sur la feuille, et la forme de mon Pokémon devenait de plus en plus réaliste. Wah. J'en restai bouche bée. J'étais tellement absorbé par son dessin que je n'avais pas fais attention que le Feuforêve était parti et que je n'avais pas répondu à sa question.

«Je suis plus tourné vers les Pokémon de type Feu ; mais comme vous avez pu voir tout à l'heure, je m'occupe aussi d'autres sortes de...»

Heyann se baladait dans l'atelier, et finit par sauter sur mon épaule, admirant autant que moi le dessin. Il faillit sauter sur la table, mais je le rattrapai au dernier moment.

«Pokémon. Autant petits que gros, mais comme j'ai pas encore énormément d'expérience, je me contente de garder des Pokémon ou de soigner les petits problèmes de santé quelconques.»

J'entendis de l'eau couler. Je tournai la tête, et vit le Feuforêve remplir un pot avec l'eau du robinet. Je fronçai les sourcils. Bizarrement, ça ne m'étonnai absolument pas qu'un Feuforêve prépare ce genre de coup. J'aurai bien envoyé Heyann se débarrasser du pot, mais je n'étais qu'un invité, et encore moins chez moi. Je gardai un œil sur le Pokémon, totalement conscient qu'il préparait quelque chose. Un jour, un Polichombr m'avait bien trempé avec du jus d'orange mélangé à de l'Ice Tea. Rien que de repenser à ce jour d'anniversaire de mon frère me donnait des frissons. Une fête d'anniversaire normale, avec du gâteau et tout... mais habituellement, je sais pas, à mon avis dans les fêtes d'anniversaires pour enfants, il n'y a pas de gâteau explosif.

Moi ? Du retard ? Nooon.

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«Je suis plus tourné vers les Pokémon de type Feu ; mais comme vous avez pu voir tout à l'heure, je m'occupe aussi d'autres sortes de [pause pour rattraper son Caninos] Pokémon. Autant petits que gros, mais comme j'ai pas encore énormément d'expérience, je me contente de garder des Pokémon ou de soigner les petits problèmes de santé quelconques.»

J'écoutai d'une oreille ; de l'autre, j'attendais l'instant où j'entendrai l'eau toucher le sol. Ou justement, pas le sol. Je relevai la tête de mon dessin, et l'admirai. Oui, j'admire mes dessins. Pour une fois que je peux vraiment me vanter de quelque chose, je n'allai pas me gêner. Je reposai mon crayon 4B sur la table et attrapai le 8B pour repasser les contours au propre. Je jetai d'abord un coup d'œil au garçon. Je pouvais très bien lui dire de dégager parce que ça présence me dérangeait, comme la présence de tout le monde à peu près ; je pouvais très bien le forcer à rester et manger quelque chose pour le remercier ; mais soit je paraîtrai désagréable, surtout qu'il avait tous ses droits de rester puisque c'était un atelier libre à tous –Pokemons, hommes, femmes, travesti et même hermaphrodites, je respecte à peu près tout le monde, surtout les gens qui se démarquent, sauf quand ils se démarquent en essayant de faire prendre un style « dark » à un Toudoudou, je ne supporterai pas ça- ; et si je le forçai à rester, je serais considérée simplement comme une personne qui séquestre des gens. Ça pourrait être marrant de séquestrer des gens. Mais si je l'avouai à haute voix, la société ne pourrait pas m'accepter. Enfin, ça me serait aussi totalement égal, puisqu'il y a beaucoup de personnes que je ne pourrais pas accepter. Enfin, je m'égare un peu.
Grima soulevait encore avec sa force psychique le contenaire ayant pour contenu de l'eau. Et faisait approcher l'objet en lévitation dangereusement du dresseur. Que devais-je faire ? Ça m'aurait fait bien rire de voir un éleveur innocent sr faire asperger d'eau. Mais je lui étais reconnaissante de m'avoir sortie d'affaire au milieu d'une de mes pires phobies. Qui aurait cru que ça m'arriverait un jour ? Et qui aurait cru que j'aurais été reconnaissante envers une personne, un jour ?
Je regardai ma feuille avec l'esquisse du Caninos presque terminée. Le support était épais, assez moi et stable. Si je lançai la feuille des les airs, plus l'angle serait précis, plus elle avancera vite.
Au moment où Grima lança le bol d'eau à presque environ deux mètres du garçon et du Caninos, je lançai instinctivement la feuille en pointe. Ça pourrait presque être un acte héroïque, si on exceptait le fait que ce n'était qu'un bol rempli d'eau.
Dans tous les cas, la feuille absorba le liquide et retomba par terre. Grima râla à sa façon, puis revint vers moi en laissant le bol s'écraser à mes pieds puis se casser en mille morceau. J'enlevai quelques éclats pointus de mes pieds, et me coupai. Il manquai plus que ça.
Je soupirai puis relevai la tête et dit d'un air presque indifférent au garçon:

«-Excusez-la» fis-je en indiquant le Feuforêve. «Ça lui arrive souvent.»

Spoiler:

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Look at these seaguls in the air. They seem to yell just like we care ♪ ~ PV: Alex B. Chase

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