Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Niveau : 65 Team active : .
■ Gat - Statik - Docile
■ Buster - Engrais - Gentil
■ Ryuko - Intimidation - Maligne
■ Aqua - Griffe Dure - Relax
■ Daisaku - Poing de Fer - Brave
■ Kittan - Medic Nature - Préssé
Sujet: Alien {pv. Lester Mar 8 Sep 2015 - 20:47
>> Alien
« Donc, le bébé est en parfaite santé… » … « On ne peut pas encore connaitre le sexe. Vous désirerez savoir, quand ce sera possible? » … « Mlle Eriksen, tout va bien? » Non, rien ne va bordel. « Ecoutez… Vous êtes bientôt enceinte de 24 semaines. » Ça fait combien en mois?! « L’avortement mettrait votre santé en danger… Mais je peux vous indiquer ou vous pourrez vous renseigner pour placer l’enfant quand.. » « J’vous en prie… Fermez-la. »
La jeune femme qui revenait à l’hôpital concernant sa grossesse quitta le cabinet en hâte, du plus vite qu’elle le pouvait avec la béquille qu’on lui avait donné prescrite depuis son entrée à l’hôpital le 10 juillet. La balle avait mis à mal un muscle de son mollet, et on lui avait fortement conseillé de se balader comme une handicapée pendant plusieurs semaines après l’intervention. En tout et pour tout, deux semaines étaient passées depuis, et l’angoisse n’avait cessé de grandir en la jeune femme. Car le temps passe trop vite pour elle. Encore et toujours perdue, une boule d’épine semblait l’empêcher de respirer normalement depuis qu’elle avait appris la nouvelle. Quoi de pire pour elle, que se retrouver avec, littéralement, un alien dans le ventre? Elle qui voue sa vie à créer des êtres non-vivants et serviles, de manière à rester loin de l’humanité, ce qui lui arrive, en ce moment, c’est la preuve que le destin n’est qu’une sale petite pute lunatique. Si seulement elle se souvenait de ce… De ce qui avait pu se passer. Si elle s’était écoutée.. Peut-être aurait-elle pu s’en débarrasser, jeter ce truc aux ordures plus tôt et ne plus jamais en entendre parler. C’est entièrement sa faute, si elle se voit ainsi condamnée. Le fait que son subordonné ait survécu à ses blessures et se soit stabilisé n’arrange en rien son humeur. Cela ne la fera pas remonter du gouffre dans lequel elle se trouve actuellement. Et depuis ce jour… Daisaku, son Golemastoc, a disparu. C’est a peine si Julianne a adressé dix mots depuis, qu’elle a levé un regard vers ses Pokémon. Par dessus le marché, elle n'abordera même pas la question de sa situation familiale ennuyante à souhaits. Pas horrible, elle ne veut pas passer pour une horrible petite chose victimisée, mais, oui, "ennuyeuse", "frustrante", c'est plutôt le mot. Pour ça, elle n’est pas prête à retourner au PDT, demanda dans la foulée un congé, mais ne peut pas s’empêcher de travailler chez elle pour autant. Avec ses plans, ses maquettes, elle peut oublier ce qui se passe en elle. Cette vie qui grandit, qui se sert de ses propres ressources et n’attend qu’une chose… Qu’elle lui donne la vie en sacrifiant sa propre énergie vitale neuf mois durant dans le processus. Les semaines et les mois qui suivent vont s’écouler bien trop vite jusqu’à la date fatidiqu. Et même ça, elle ne pourra pas avoir le choix. Il ou elle sortira sur sa propre décision. Julianne n’a même pas le choix. Elle n’a plus le choix.
Titubante et nauséeuse sur sa béquille, l’ingénieure avance tant bien que mal dans le long couloir de l’hôpital, à la recherche de la sortie. Malgré sa si bonne mémoire, elle a oublié le chemin. Ses lèvres restant soudées. Hors de question qu’elle demande la moindre aide. Son sauveur ne pourra pas l’aider, cette fois-ci. Personne ne peut. De toute façon, ce ne sont que des humains. Peu adroite sur sa canne temporaire, Julianne qui était déjà perdu dans le labyrinthe de ses pensées noires ne faisait pas attention à regarder où elle marchait. Et elle finit par s’appuyer au mauvais moment, et par glisser pour se retrouver à embrasser le sol de linoleum puant de produits d’entretien de l’hôpital. Par Génesect, merci, le couloir semblait désert, ce n’est pas une attroupement de cruches d’infirmières qui viendraient l’aider et la traiter comme un légume débile. Julianne ne voulait plus bouger de toute manière. Ramassée ainsi par terre, c’était encore bien trop haut par rapport au stade où elle se trouve actuellement, c'est-à-dire au fin fond du gouffre. L’envie de chialer comme un gros bébé lui prit soudainement, et elle entreprit de se relever péniblement, la douleur encore vive de sa jambe blessée la clouant au sol et n'empêchant en rien ses larmes de couler. Le chaos ne quittant pas son esprit, la jeune femme avait l'impression que tout son monde s'écroulait, altérant à travers sa pupille unique conventionnement de son couloir pourtant identique au centimètre près. Bordel de merde…!
Elle n’avait même plus la force de jurer avec sa virulence et son insouciance habituelle, ses poings n'avaient plus la force de se serrer. Cette fois-ci, Julianne ne veut pas qu’on lui tende la main, qu’on lui souligne une nouvelle fois sa propre impuissance. De toute manière... A quoi bon? Qui se lèvera pour elle? Et pourtant, encore une fois, une main allait se tendre vers elle. Pourquoi...?
In this bed where I rest, I'm homeless. My hunger it grows And it won't let me go. Try to leave this day behind me but peace will never find me.
Les blessés fusaient de toute part. Le sang, les cris, la douleur rouge qui pulse, empathique. Les couloirs blancs de l'hôpital semblaient flous tellement Lester semblait, à la fois, aller vite et ne pas y faire attention. Il avait son regard pâle totalement hagard, et les cernes sous ses yeux, déjà conséquentes habituellement, mangeaient à présent la moitié de son visage, lui donnant l'air d'un crâne, la peau tendue, livide comme la cire d'une bougie, luisante aux lumières crues des néons. L'hôpital n'était jamais un endroit où l'on était à son avantage, mais pour ceux de son espèce, ceux que la beauté avait repoussé, ce n'était qu'un peu plus de laideur ajouté aux couches de mocheté.
Il alla se laver les mains, parce qu'on lui avait ordonné de mettre la main à la pâte. Entre deux consultations auprès des gens choqués par le massacre qui avait eu lieu devant la Grande Maison, on lui avait ordonné de soigner les petites plaies pour laisser aux mieux placés recoudre, réparer, intervenir chirurgicalement. Quand les personnes étaient encore en vie. Lester frissonna - tout était parti d'un coup de fusil côté régime, apparemment, mais il y avait eu tant de rumeurs, tant d'injustice dans les propos, tant de préjugés, de violence dans ce qu'il avait entendu ... Il s'arrêta et souffla, tremblant. Ce stress n'était pas pour lui. Il passa ses mains dans ses cheveux, sur son visage, mais repartit aussitôt. Il ne devait pas s'arrêter. Il devait aider à sauver des vies, des gens, mais aussi à consolider des esprits. Et puis, même si le rush était encore là, l'arrivée massive avait cessé.
Fantôme et Sandor le suivaient, l'un portant un plateau et l'autre courant pour ouvrir un chemin et pour simplement soutenir son dresseur. Et puis, soudain, Fantôme gémit et tourna dans un couloir, s'arrêta, le corps tendu. Lester, fronçant les sourcils, commanda à Sandor de retourner le plateau à une infirmière et se tourna dans la direction indiqué par le malosse. Une jeune femme était au sol, sa béquille près d'elle. Elle était sûrement tombée. D'un pas pressé, il s'approcha d'elle et s'accroupit à côté d'elle sans la toucher - il refusait ces gestes spontanés des autres, et comprenait le besoin de privé que certains désiraient. Fantôme se planta devant la jeune femme, prêt à mordre ou à lécher son visage pour le couvrir de bave, selon.
▬ Vous ne devriez pas rester à terre. Vous allez attraper froid. Vous désirez un café, un chocolat chaud peut-être ?
Il n'avait aucune idée de comment elle s'était blessé, mais elle avait l'air alourdie, pensive, totalement décalée. Lester remarqua que la demoiselle avait un de ses yeux rouges, injecté de sang. Cette particularité la rendit plus intéressante à ses yeux, plus belle, si l'on pouvait dire, car même si ce n'était pas un détail gracieux ou beau, c'était une chose unique, qui la rendait unique elle-même.
Lester évitait de penser au chaos du dehors. Il n'était pas encore au courant, mais il savait que des résistants avaient participé à cette manifestation pour la paix. Il y aurait été si il n'avait pas eu un patient urgent à gérer. Il n'avait croisé aucun de ses comparses connus. Il espérait qu'ils allaient tous bien. Mais le nombre d'enfants, de femme, d'homme innocents, blessés, morts, à l'esprit éparpillé comme les fragments d'une bombe, devant cette orgie de haine et de violence, c'était trop pour lui. Il avait besoin d'une pause.
Toujours de sa voix douce et caverneuse, il fit un effort et tendit une main aux doigts squelettiques, à la peau cireuse et maladive.
▬ Je crois que nous avons tous les deux besoin d'une pause. Je sais comment aller sur le toit, peut-être qu'un peu d'air vous ferai du bien ?
Il essayai de la sortir de cette espèce de stupeur hébétée où elle semblait enfouie. Il ne savait pas, ne comprenait pas encore, mais ce qu'il savait, c'est qu'il avait trouvé quelqu'un à aider. Peu importait, dans le fond, si elle était résistante, habitante, ou même du régime. Elle était humaine, blessée et perdue. Comment pouvait-on être assez inhumain pour lui tourner le dos en cet instant même ? Lester se refusait ce genre de gestes cruels. Sandor revint à peu près à cet instant là. Le petit golem se cacha derrière le grand corps de son dresseur et se pencha de côté, pour observer l'inconnue, curieux mais timide. Lester le rassura d'une main flatteuse. Il aimait beaucoup le petit golem. Il offrit même un sourire à la jeune femme, en espérant la convaincre de bouger. Il ne voulait pas avertir une infirmière ou un médecin. Cela lui semblait peu utile, et surtout assez dérangeant pour eux comme pour la demoiselle.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Ce serait tellement plus simple de retourner à l’état de chrysalide pour ne plus rien ressentir. Par ailleurs, quand est-ce que Julianne s’est-elle mise à accepter quelque espèce de sentiment? Ce n’est pas comme si Reine, sa mère, lui en avait donné beaucoup non plus. Aimer la gênait tellement, donner à sa fille l’envie de grandir, ce n’était pas non plus son truc. Jusqu’à encore peu de temps, la jeune femme s’en était toujours bien sortie. Elle avait eu la chance de trouver un échappatoire, et une voie dans laquelle elle finit par se faire reconnaître. Tout était passé très vite, et cela l’arrangeait de ne pas avoir eu de temps pour penser à elle, à l’anéantissement permanent de son ressenti. Pas le temps de penser à soi, le travail, les robots, tout cela se passe de sentiment. C’est ça, le monde de Julianne, un monde protégé de toute émotion humanoïde qui seraient susceptibles de détruire sa vision des choses, percer ce cocon si froid mais si confortable qu’elle a mis toute sa vie à créer. Elle aurait voulu ne pas naître humaine… Elle se comportant comme une machine à travailler insensible, hors du temps, pas affecté par la fatigue, ni l’avancement de son âge. Du moins, ça, c’est ce qu’elle voulait bien croire. Car une machine ne peut pas porter la vie en elle. Torture suprême qu’obliger Julianne à porter un enfant, elle qui vit en plus sa propre mère rejeter les vies qui poussèrent en elle à sa seule exception. Cette situation ne peut en aucun cas être connotée de la moindre touche positive. Alors, oui, le mieux, c’est encore de rester aplatir sur le sol comme une merde et ne rien faire. Ce sera toujours mieux que réfléchir à ces choses qu’elle ne veut même plus savoir.
Et alors qu’elle tente de faire le néant dans son esprit victime du chaos, une voix profonde vient comme pour la repêcher. Julianne ne put pas faire autrement, elle avait besoin de se concentrer sur quelque chose ne venant pas d’elle-même pour oublier. Aussi, elle releva le visage vers le propriétaire de la voix, et se concentra de toutes ses forces sur les sonorités de ces syllabes et de cette voix grave. Peu importe ce que tout cela voulait dire, que le langage se décomposait alors complètement dans son esprit, elle concentrait tout ce qu’elle avait sur cette voix, ce visage étrange, cet homme au physique inhabituel qui semblait pourtant bien trop gentil pour ce qu’elle est en comparaison. Mais ça, il ne semblait pas y porter la moindre importance. Avec une lenteur pesante, l’ingénieure se redressa et se releva sans quitter des yeux le sol impeccable du couloir.
« …Pas la peine. Pas soif. Ni faim. »
La jeune femme récitait des mots comme si elle était devenue un robot. Mécaniquement, elle se leva, et attendit en fixant l’homme qu’il la guide quelque part. Elle ne voulait plus rien décider, car elle n’avait plus le contrôle de rien. En boitillant sur sa béquille, elle commença à suivre l’homme à la grosse voix en direction du toit, ne disant rien au calvaire que ce fut de passer les marches. Ce n’est pas nécessaire, ce n’est que d’ordre physique. Et le physique, c’est inutile, tant qu’on a un cerveau. Sauf que là, à vrai dire, Julianne aimerait ne plus rien être du tout. Mais exister quand même, égoïstement. Juste… Pas avec ce truc en elle. « Emmenez-moi ou vous voudrez. J’m’en fous. J’ai envie de penser à rien. »
Sur ce même ton mécanique, le jeune femme continuait d’emboiter le pas à l’inconnu. Elle se fichait de qui il pouvait bien être, ce qu’il dirait. L’essentiel pour elle en ce moment, c’est simplement de disparaitre. De s’oublier complètement. Et ne même plus chercher à savoir pourquoi cet inconnu semble vouloir tant faire pour elle.
In this bed where I rest, I'm homeless. My hunger it grows And it won't let me go. Try to leave this day behind me but peace will never find me.
Lester observait avec un intérêt croissant l'épave féminine devant lui. Il cligna des yeux doucement, comme si il craignait de la blesser si sa paupière allait trop vite. Faire attention aux autres avait toujours été un besoin, une étape dans sa propre évolution. Il n'osait toucher l'inconnue, et il était certain de bien faire, en projetant sa propre phobie sur les autres. Mieux valait parfois se retenir de faire des gestes déplacés. Si, réellement, elle avait besoin d'un contact ... Il frissonna de dégoût à cette idée. Non pas qu'il rejeta la pauvre humaine devant lui, mais c'était dans sa nature. Il se releva en écho à elle et se tint immobile, comme une bête sauvage qui craint l'intérêt qu'elle a suscité.
Les paroles mécaniques, dénuées de cette vie palpitant dans chaque être humain, alluma une alarme en Lester. Il eut un nouveau frisson, mais d'angoisse. Quelque chose n'allait pas. Bien entendu, il le savait déjà en la voyant au sol, mais il avait juste cru qu'elle était tombée. Plissant les yeux, formant des rides sur son visage laid, il ne put s'empêcher de vouloir l'aider. Le peu d'intérêt qu'elle portait à ce qu'on lui faisait était désespérant. Il l'invita à le suivre, mais finalement, ils marchèrent côte à côté, montèrent les escaliers et sortirent sur le toit. Pas d'odeur de fumée ni de relents suspects. Lester se pencha vers Sandor.
▬ Va chercher deux cafés, s'il te plaît. Fantôme ? Le malosse aboya joyeusement, vexé que la demoiselle l'ait ignoré. Va dans mon bureau et attend. Si quiconque me cherche, tu pourras venir me chercher. Le pokémon était outré de devoir servir de secrétaire, mais même son tempérament insolent et rigide se tempéra devant la mine de son dresseur. Il s'ébroua, renifla d'un air dédaigneux et s'éloigna. Finalement, les deux humains furent seuls et Lester se planta au milieu du toit, embarrassé. Il mit les mains dans ses poches, gauchement.
▬ Pourquoi vous vous fichez de ce que je peux vous faire ? Puis avec une mine curieuse, la tête penchée sur le côté, prouvant par ce simple geste que les propos suivants étaient faux, il continua : Je pourrais vouloir vous faire du mal. Parfois l'humain croyait vouloir du mal, à soi-même. Mais devant une menace potentielle, l'esprit se réveillait. Allait-il en être de même ici, sur ce toit battu par le vent ? Chaque être humain cherche sa propre survie, de n'importe quelle façon. Le risque extrême qui vous faisait sentir vivant ; la progéniture, qui était un bout de vous qui vivrait après votre mort ; le calme et la solitude, pour vous retrouver. Il y avait beaucoup de moyens. On pensait parfois les perdre de vue, mais l'idée était là : le corps cherchait toujours à vivre. Mais l'esprit ? Lester avait affronté des humains à l'esprit ravagé.
▬ Si vous désirez parler, je puis être l'oreille attentive à vos paroles. Il énonçait calmement la possibilité d'être une épaule sur laquelle pleurer. Il se tenait à une distance respectueuse, l'air embarrassé et maladroit. Même ici, sans bouger, il avait l'air sur le point de tomber ou de dire un mot de trop, de travers. Il retint une grimace et bougea ses doigts douloureux dans ses poches. Je ne vous force à rien. Si cela vous plaît, nous pouvons rester calmement ici. Ou rentrer. Peu importe - si c'est vous qui décidez.
Sandor revint à ce moment, comme pour marquer cette prise de décision - qui n'était pas la sienne, finalement. Il donna un gobelet de café chaud à Lester puis, timidement, il s'approcha de l'inconnue et lui tendit à elle aussi le liquide noir qui embauma l'air. Le gringolem l'observa, curieux, et pencha la tête sur le côté, dans une parfaite imitation de son dresseur.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Pour être tout à fait honnête, Julianne ne pourra pas avancer qu’elle n’a jamais eu à lutter de quelconque façon pour avoir ce qu’elle désire. Tout est passé incroyablement vite à partir du moment que son talent a pu s’avérer la source de projets plus grands, des projets qui la dépassaient au début, puis auxquels elle s’habitua avec une facilité déconcertante. Au début, ce que cherchait la jeune femme, c’est un challenge, un but, quelque passion qui l’amuse et puisse l’occuper sans discontinuer. Un don qu’elle utiliserait en permanence pour combler le vide béant qui a toujours été en elle. Ou du moins, l’oublier. Jusqu’à l’annonce de cette grossesse, l’officialisation imprévue dans sa vie de cette malédiction, tout était passé sans jamais s’arrêter, sans aucun panneau « stop ». Julianne s’était toujours arrangée pour s’éviter elle-même. Et comme cela était parti, sa vie passerait bien plus vite et serait moins pénible en s’enfermant dans ses plans, ses maquettes, ses robots, toute cette magnifique forteresse d’intelligences artificielles et de mécanismes si parfaits et fonctionnels. Ainsi, tout est calculé, tout ce qu’elle créera fonctionnera comme elle le veut bien. Si seulement l’être humain pouvait en faire autant. Obéir, suivre une seule ligne droite. Non, l’être humain ne peut pas faire une chose pareille, paraît-il. Ce que redira le père de Julianne à cela, c’est que c’est ce qui rend l’humain si fascinant : c’est sa manie de toujours s’écarter des chemins fixés à sa propre façon, son désir profond d’être unique et indiscutablement étrange. Et à cela, l’ingénieure, elle, serait d’avis à pouvoir supprimer toute ce libre-arbitre, y compris chez-elle. Un idéal bien radical que souhaiter que tout devienne mécanisé, automatique comme dans l’esprit d’un robot. Au fond d’elle-même, bien entendu, ce n’est pas ce que Julianne veut, ce n’est qu’une manière de se cacher, de renier ce qu’il y a de justement unique et humain en elle… Mais dans tous les cas, pourquoi?
Il a des putain de millions de nanas qui peuvent pas avoir de gosses sur cette foutue planète… Pourquoi, moi, entre toutes, faut que je me retrouve avec cet alien?!
Evidemment, l’idée de refiler le « paquet » à d’autres lui tournait dans l’esprit. Le véritable souci actuellement était de devoir garder cette chose dans son ventre, chose à moitié d’elle et à moitié d’un autre être dont elle ne connaîtra jamais l’identité, et de finalement le mettre au monde, dans un décompte de mois invivable. Ruminant ses pensées dans une prison de noirceur et d’angoisses, l’ingénieure se retrouva sur le toit de l’hôpital comme prévu, portée par le pas de cet homme qu’elle avait accepté de suivre pour s’occuper. Bien qu’elle n’ait rien à dire, elle apprécia que l’inconnu ne la force pas à un contact quelconque qui aurait risqué de la faire déguerpir. Elle ne s’y serait pas attendue, mais l’air frais et le soleil firent du bien à la borgne qui a pourtant si peu l’habitude des grands espaces et de l’extérieur. Julianne croisa ses bras sur sa poitrine et fit craquer son cou pour se mettre mieux à l’aise. On n’est pas si mal, ici, parvint-elle-même à se dire sans pour autant envisager que la présence calme de l’homme à la voix caverneuse puisse être une source de réconfort à ses ennuis. Elle n’eut pas de réaction quand ce dernier se remit à parler, mais cligna tout de même des yeux lorsqu’il commença à l’interroger. Ce pseudo bien-être ne durera pas, de toute manière. Pour éviter de se concentrer sur ses pensées sombres, elle se concentra sur les paroles de son interlocuteur.
Survivre? Julianne n’a jamais eu besoin d’essayer jusqu’à ce jour étrange du 10 aout, où tant de choses lui ont tout simplement violement claqué à la gueule, tout comme cette funeste nouvelle. Peut-être que oui, elle aussi cherche à survivre. Elle n’en est pas fière comme un certain Silvery avec ses monologues si irritants et mégalomanes sur les combats de l’instinct et de la survie… Qu’ont-ils tous à être si fiers? Il n’y a rien de si incroyable à vivre ou survivre… Il suffit de marcher devant, prendre ce qu’on à et continuer sa route, tout le monde fait ainsi, cela n’a rien d’incroyable. En quoi se poser des questions là-dessus est-il nécessaire? Et pourquoi « parler »? Oui… parler… Probablement qu’elle en a besoin, probablement qu’elle ne s’est jamais assez autorisée à exprimer ce qu’elle veut vraiment, en tant que personne. Probablement qu’elle préférerait vivre sans plus jamais s’écouter crier dans le silence. Ah, ce serait si facile, si ne jamais se poser de questions était possible, hein. Hein, Julianne, ce serait tellement facile…
« Vous allez pas me faire de mal, c’est écrit sur votre face de paumé. Et puis… Qu’est-ce qui peut bien m’arriver de pire qu’avoir un foutu alien dans le ventre?! Bordel, vous pourriez vouloir détruire mes collections de figurines que ce ne serait pas pire. »
Son ton s’était emballé, avait perdu son rythme mécanique pour laisser place à une amertume et une haine grandissante. Une haine dirigée contre ce qu’il lui arrivait, contre son propre monde en train de se révéler à elle. Ses ongles se resserrèrent sur son avant bras, griffant même sa peau blanche en y laissant des marques rouges superficielles. Son cœur s’emballait de panique, ses dents se serraient pour qu’elle ne se mette pas tout bonnement à chialer. En dépit de tout cela, de son ton emballé et peu aimable, de son ton grandissant vers le cri à mesure de ses paroles, l’homme continuait à se comporter normalement, et lui offrit un café lorsque son Gringolem revint, et que son Malosse fut parti. Une petite étincelle d’intérêt revint dans les yeux de Julianne quand elle aperçu le petit golem. La présence du Pokémon sol fit aussi se nouer sa gorge, alors qu’elle repensait à son propre Golemastoc, disparu depuis ce jour. Daisaku l’avait protégée, puis pris de colère, était parti en courant en direction de la foule déchainée… Puis certainement était-il revenu sur place une fois que l’ingénieure avait été emmenée. Où pouvait-il bien être, maintenant. Julianne réprimanda ses yeux de s’humidifier à cette pensée. Mais après tout, elle avait commencé à se livrer, pas vrai? Mais pourquoi faire? Elle ne se sentait pas mieux, même si l’homme vers lequel elle dirigea finalement la pupille de son œil unique pour l’observer plus attentivement, lui semblait soutenir que vider son sac lui ferait bon effet.
« C’est vot’ métier d’être sympa avec les gens? Pourquoi vous faites ça? C’est stupide. Vous pensez vraiment pouvoir m’aider, avec votre blabla? ... Je comprends vraiment pas ces conneries... »
L’ingénieure secoua la tête en portant la tasse à ses lèvres tout en grimaçant et réprimant une nausée quand son regard croisa son ventre déjà très légèrement arrondi. Du moins, elle avait l’impression qu’il était déjà énorme comme une tumeur géante. Son ton pour s’adresser à l’homme n’avait pas été des plus aimables, elle en était bien consciente, et baissa d’un ton, tout autant intriguée qu’agacée qu’il semble tenir à rester planté là.
« Euh… Vous êtes qui, en fait? »
>> pv. Lester Yaxley
Invité Invité
Sujet: Re: Alien {pv. Lester Sam 10 Oct 2015 - 12:45
In this bed where I rest, I'm homeless. My hunger it grows And it won't let me go. Try to leave this day behind me but peace will never find me.
Lester n'avait aucune idée des pensées qui dérangeaient l'esprit de la demoiselle. Mais il savait qu'on n'agissait pas comme un automate juste pour rire. Il fallait un traumatisme certain, ou un grand choc, pour reculer l'esprit humain jusqu'à un tel point docile et sans émotion. Heureusement pour lui, il n'avait jamais vécu de genre de choses, mais il avait une grande compréhension et une grande compassion également, et c'était pour ça qu'il désirait aider les gens. Le trentenaire observait la brune d'un air à la fois surpris, doux et triste. Il ressentait les sentiments qui l'agitaient, il les devinait, ou peut-être imaginait-il seulement. Il voulait savoir, pour pouvoir attaquer le mal à la racine, parce que c'était comme ça qu'il agissait toujours. Il s'attaquait à la douleur principale, et parfois il était obligatoire de chercher, de creuser profondément.
Cependant, il mit quelques secondes à comprendre.
▬ Un-un alien ? Comme dans le film ? Lester, ou comment être totalement déphasé. Il eut la vision foudroyante d'une créature noire jaillissant d'un ventre dans un cri inhumain, et puis, peut-être grâce à cette image, il fit le rapport et ses sourcils se froncèrent en creusant dans la peau de son front de petites rides. Vous êtes enceinte fit-il tout bas, plus pour lui que pour elle. Mais si elle était réellement aussi découragée à cette idée, peut-être était-ce aussi bien de lui rappeler cet état de fait. Comme pour l'obliger à voir la réalité en face, et les choix qui surgissaient devant elle. Il passa sa main dans ses cheveux et but une nouvelle gorgée de son café. La haine, la colère qui se déversaient dans ses paroles à elle, il n'y prenait pas garde. Parce qu'il savait que ce n'était pas contre lui. Mais contre elle-même et contre ce foetus qu'elle voyait comme un intrus. Lester ne remarqua pas l'étincelle dans les yeux de la jeune femme, quand elle vit le grigolem, mais le pokémon pencha encore plus la tête, en continuant d'observer l'inconnue, avant de se réfugier derrière les jambes de Lester, regardant par intermittences la brune, tout en retournant se cacher, timide créature de glaise. Le regard jaune pâle comme le sable d'un désert heurta le regard de la brune ; l'oeil unique, le seul qui n'était pas rouge, semblait briller dans les lumières extérieures.
Les questions étaient normales, et Lester cherchait encore une bonne réponse, une réponse qui ne la braquerait pas quand la plus importante de toutes surgit dans l'air. Lester cacha un petit sourire et haussa les épaules, les mains giflées par le vent, réchauffées par le gobelet de café.
▬ Je m'appelle Lester Yaxley, je suis psychologue, spécialisé dans la psychologie enfantine. Tout semblait ramener aux enfants, à cette capacité à procréer des femmes, à ce bébé dans son ventre de femme. Lester détourna le regard, presque par pudeur. Ce n'est pas stupide de vouloir aider les gens. C'est la nature humaine, que de se montrer solidaire, car quand on est seul, on meurt plus facilement. C'est ancré dans l'inconscient collectif. Vous pouvez trouver ça stupide, mais j'ai quand même envie de vous aider à aller mieux. Alors, je ne sais pas si mon blabla vous viendra en aide, mais ne m'en voulez pas d'essayer.
Si il était, cependant, spécialisé dans les enfants, il n'était pas habitué à devoir transpercer les pensées des adultes. Il se focalisa sur l'humanité intrinsèque à chacun, et posa son gobelet sur le rebord du toit, pour mettre ses mains dans ses poches et les cacher du froid ambiant.
▬ Est-ce que vous voulez m'expliquer pourquoi vous voyez ce bébé comme un intrus ? La plupart des femmes trouvent cette expérience merveilleuse. Néanmoins il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'agir. Il y en a des milliers de différentes. Et j'aimerai comprendre pourquoi vous êtes aussi en colère à cette idée. Vous avez, après tout, des possibilités variées, si vous ne désirez réellement pas de cet enfant. Si elle ne voulait pas qu'il l'aide, il n'insisterait pas - ou presque pas. Mais il voulait savoir les bases, le pourquoi du comment. Ses yeux d'or transparent ne glissaient plus, s'étaient fixés sur la demoiselle. Puis, un peu comme un cheveu sur la soupe, Lester demanda : Ah, oui, au fait ... Voudriez-vous me dire comment vous vous appelez ? Ca n'avait pas spécialement d'intérêt, dans le fait qu'un nom n'était rien, mais après tout, cela pouvait aider à les rapprocher, aider à inspirer une confiance, ou aider à lui donner envie de se confier, à cette jeune femme.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Un alien, comme dans le film, ce serait bien, hein. Julianne préférerait probablement ça, aussi absurde que cela puisse paraître. En dépit de tout ce qui lui arrive, la candeur de l’homme lui tira un faible sourire moqueur. En revanche, elle aurait supplié toutes les Pokémon d’ordre divin pour qu’il ne prononce pas le mot tant redouté. Car elle l’avait senti venir à plusieurs kilomètres à la ronde. Elle retint son souffle, l’échéance arrivant à toute vitesse. Ce type n’avait pas l’air stupide, loin de là, il comprendrait tout seul dans 3, 2, 1… « UGZZZGUHuUHuUU. »
S’étouffa-t-elle en réaction aux dires du psychologue. Pas ce mot, bordel, tous les mots mais pas ce moooooooot! Julianne du inspirer le plus profondément possible pour ne pas s’étouffer avec sa propre salive d’une manière qui aurait été fort ridicule. Enfin, comme ça, le type qui s’adressait à elle était psy. Pour être tout à fait honnête, la jeune femme n’avait jamais eu beaucoup de sympathie pour les gens de cette profession. Ils ont toujours l’air d’avoir la science infuse, de tout savoir sur l’esprit humain comme si ils avaient pratiqué des lobotomies en fouillant manuellement dans les cerveaux pour en tirer ce qui est « bon » et ce qui est « mauvais ». D’où décident-ils cela, hein? Pour certaines personnes, les peurs, les peines peuvent devenir de véritables boucliers. Par exemple, être phobique de la maladie pourrait être si puissant qu’ignorer les maladies pourrait.. Bref. Elle se passa de commenter à voix haute sur le sujet, bien qu’elle ait du mal à concevoir l’intérêt décuplé qu’on ces gens pour l’espèce humaine qui pour sa part ne l’a jamais aucunement intéressé. Pour elle, l’idée de mécanisme est important. Un mécanisme n’en est pas un si imprévus et libre arbitre il y a. Chacun son domaine, et celui de la nature humaine, de l’empathie, de la noblesse de donner son existence pour d’autres, ce n’était pas celui de Julianne. Elle haussa simplement les épaules aux propos de Lester.
« Si vous le dites… Moi, c’est pas trop mon truc. »
C’était maintenant à elle de se présenter, et peut-être d’expliquer le fond de son problème. Elle ignore en quoi ça changerait quelque chose. Ce bébé sortirait bien un jour quand il le faudra, et elle n’a aucun contrôle sur ce fait. Elle avala une nouvelle gorgée du café en train de devenir tiède, sans cesser de fixer l’homme comme s'il était un animal curieux. Oh, non, Julianne n’était pas en train de le juger sur son physique. A vrai dire, c’est à peine si elle faisait attention à ce genre de chose. Enfin, du moins, elle ne porte que peu d’attention aux physiques des gens de la vraie vie, ce qui sont en 3D, car ceux en 2D qu’elle aperçoit dans ses séries, c’est une toute autre histoire. Elle réfléchit une bonne minute avant de se décider à répondre aux questions de son interlocuteur, pesant le pour et le contre. Est-ce que répondre lui ferait du bien, comme le dit la légende? Car à un moment, elle ne pouvait pas rester ainsi à se lamenter de manière éternelle. Elle avait son travail, des mois entre aujourd’hui et le jour fatidique pas encore défini. Quand bien même, l’idée de mettre « ça » au monde suffisait à lui donner comme seule envie de se lamenter au fond d’une salle de bain sombre façon over-dramatique. Honnêtement, elle en viendrait presque à ne plus oser se présenter au boulot. Comment ses subordonnés ses supérieurs la jugeraient-ils, lorsque celle nouvelle ferait le tour du Régime? Sans compter que son collègue Ling-Han Wang se trouvait dans un état plutôt lamentable par sa faute, bien qu’il s’en sortira sans trop de séquelles à priori. Le voir entouré de sa femme et de ses enfants et sourire malgré tout ce qui lui était tombé dessus avait fait s’arrêter net la Générale et elle avait rebroussé chemin, n’ayant pas la force d’affronter ses erreurs et son propre égocentrisme. Julianne fini par prendre une grande inspiration avant de formuler une nouvelle réponse. Comme d’habitude, ses phrases paraissaient bien minces par rapports aux beaux discours de son interlocuteur.
« Je… Julianne Eriksen, c’est mon nom. Vous pouvez m’appeler Julianne. C’est… Vous voyez, je suis ingénieure, spécialisée dans la robotique. Je crée des êtres sans âme, qui m’obéissent au doigt et à l’œil, répondent à chaque ordre. Je… Je n’aime pas les imprévus, et le vivant ne m’a jamais attirée. C’est pourquoi je n’ai jamais voulu avoir d’enfant, je ne veux pas donner vie à un être pour de vrai. C’est la plus grosse ironie merdique qui pouvait m’arriver… Je suis juste dépassée, et je ne peux pas m’en débarrasser avant que… Vous savez, le jour où... »
Fit-elle dans un souffle, en baissant les yeux vers ses pieds, inexpressive. Si son ventre grossit trop, peut-être ne pourra-t-elle-même plus les voir. Car, oui, ce truc qui va grandir en elle est tellement narcissique qu’il faudra qu’elle l’observe en permanence, dès que son regard s’aventurera vers le sol. « Regardes-moi, regardes-moi foutre en l’air ta vie, maman! Prends-toi la réalité dans la gueule! ». Accessoirement, il y a aussi le problème que personne ne lui a jamais donné envie d’être mère ou même femme, et que Julianne a toujours rejeté sa part de féminité en voyant sa mère avorter à tout bout de champ. Et également la surprotéger de tout ce qui ferait d’elle une femme épanouie, de peur que son genre à elle aussi lui apporte des ennuis. C’est ça, être femme ne lui apportera que des malédictions, si c’est ainsi. Aussi, Julianne avait décidé de vivre sans jamais penser à ce qu’elle était… Sauf, que, maintenant, la réalité lui revenait en pleine face. Quoi de plus exclusivement féminin que devoir enfanter? Enfin, ça, elle est bien trop inconfortable sur le sujet pour en parler.
« Je sais pas pourquoi je vous raconte ça, je me sens même pas mieux. Dite, m'sieur Lester, si on vous mettait entre les pattes un gosse que vous avez jamais voulu et que vous n’aviez pas prévu, comment vous réagiriez, vous? .. En dehors du fait que vous êtes psy pour les gosses. En tant que… en tant qu’humain, j’veux dire. »
Peut-être que c’est vrai, ce qu’on dit. Peut-être qu’en s’ouvrant un tant soit peu au monde, Julianne pourra entrevoir une solution… Car c’est tout ce qu’elle veut, actuellement, une solution.
>> pv. Lester Yaxley
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Sujet: Re: Alien {pv. Lester Sam 31 Oct 2015 - 11:02
In this bed where I rest, I'm homeless. My hunger it grows And it won't let me go. Try to leave this day behind me but peace will never find me.
Lester avait beau être psychologue, parfois les réactions humaines lui échappaient. Ou alors il lui fallait de bonnes secondes pour réaliser ce qui parfois coulait de soi. Il haussa un sourcil perplexe devant les borborygmes de la brune avant de comprendre que c'était le mot enceinte qui l'avait mise dans un tel état. Il manqua une grimace et se pencha pour que Sandor ne vienne vers lui et grimpe sur son épaule décharnée. De là haut, les petits yeux brillants du pokémon, et ceux de son maître, se posèrent sur la silhouette de la demoiselle et ne la lâchèrent plus, comme deux paires de faisceaux dans les lumières vacillantes d'Amanil.
Julianne semblait un peu suspicieuse. Comme si elle craignait, non pas qu'il lui fasse mal, mais qu'au contraire il puisse l'aider. Avait-elle si peur qu'on lui tende la main ? Lester cligna doucement des yeux et resta immobile, le dos voûté, son air de vautour bienveillant étrangement plaqué sur son visage. Il la laissa se présenter et enregistra les informations qui découlèrent des paroles. Peut-être avait-elle besoin de parler, finalement, car au-delà d'un nom, c'est autre chose qui franchit ses lèvres. Lester s'autorisa un sourire gentil. Est-ce que cela vous effraie, de mettre au monde une créature vivante, dont il faudra vous occuper, et qui ne vous obéira pas au doigt et à l'oeil ? Avait-elle besoin du contrôle, d'elle ou de son entourage ? Beaucoup de personnes perfectionnistes avaient cet espèce de syndrome, qui constituait en une crainte éternelle que tout leur échappe. Ils avaient besoin de tout contrôler, de tout connaître et de tout manipuler, pour que rien d'imprévu ne leur arrive. Mais la plupart finissaient pas craquer, devant l'impossibilité de tout prévoir.
Lester avait toujours rêvé d'avoir des enfants. Il ne comprenait pas qu'on puisse rejeter un autre être vivant, mais dans le fond, il avait que c'était possible, que beaucoup le faisaient, par réflexe devant quelque chose qu'ils n'aimaient pas, qu'ils craignaient. La question très humaine de Julianne le prit au dépourvu et il réfléchit quelques secondes avant de répondre, sa main gauche caressant la petite tête froide de Sandor sur son épaule. Comment je réagirai ? Je pense que je serai heureux. Mais cela vient du fait que l'on m'a si souvent rejeté pour ma laideur que je serai ravi de pouvoir élever un petit être à ma façon, le voir grandir, et égoïstement, m'accepter pour ce que je suis sans se formaliser des étiquettes que d'autres puissent me donner. Il ne faut pas voir l'imprévu comme une contrainte, vous savez, Mademoiselle Julianne ? Vous ne pourrez jamais réellement tout contrôler. Néanmoins ... Il ne voulait pas glisser sur une pente savonneuse, elle devait y avoir déjà pensé, mais en tant que membre de l'ordre médical (même si c'était la médecine mentale) il se devait de lui donner toutes les cartes. Vous pouvez contrôler votre corps. Vous êtes dans vos droits, vous devez faire attention à vos besoins avant tout. Si vous ne désirez vraiment pas cet enfant, vous pourriez avorter. Il pencha la tête sur le côté et glissa ses yeux jaunes pâles vers le ciel. Pourquoi préférez-vous vos robots aux gens ? A cause des émotions qu'ils ne peuvent ressentir, parce que vous pouvez les contrôler ? Lester était curieux de connaître la réponse. Comme certains aimaient à jouer de la musique non pour créer mais pour manipuler les émotions que ceux qui l'entendaient pouvaient ressentir. Il remit ses mains dans ses poches en frissonnant sous le vent qui caressait le toit comme une main cinglante.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Julianne se mordit la lèvre. Facile à dire, quand on est pas dans sa situation. Cet homme nommé Lester était incroyablement gentil, mais ne semblait pas hypocrite et du genre à lui dire directement ce qu’elle aimerait entendre. Pas que l’ingénieure tienne à entendre quoi que ce soit en particulier actuellement. Elle imagine que oui, avoir quelque chose de vivant, qui a faim, soif, sommeil dont il faudra s’occuper l’effraie au plus haut point. Après tout, même sa propre mère a eu du mal avec l’éducation de son unique fille… Comment pourrait-elle avoir le moindre gêne maternel en elle, avec ça? Sans la possibilité de savoir véritablement conjuguer ses envies et son savoir vis-à-vis du concept de « famille », Julianne s’en remettait au pragmatisme de la génétique. Elle a forcément hérité de la tare anti-maternelle de sa mère, quand à son père… non, elle ne préfère pas y penser, mais elle n’a surement pas obtenu son intérêt tordu pour l’humanité. Merci pour ça, d’ailleurs.
« Je sais pas, c’est… Comment je pourrais réussir à m’occuper de quelque chose qui a la dalle, qui doit boire souvent… Alors que j’oublie parfois moi-même d’avaler mes repas?! »
Oui, la Générale a toujours eu le défaut de s’angoisser plus que raison pour des bêtises… Tiens, c’est probablement ça, qu’elle a pris après son paternel. Elle se rendit compte qu’elle avait l’air d’une enfant en formulant ces dernières phrases, et grogna en se renfrognant. N’importe quoi. Le fait de demander de l’aide à un parfait étranger la frustrait déjà suffisamment, et ne trouver aucune réponse à ses interrogations et ses peurs intérieures n’améliorait pas son humeur. Lester avait beau répondre avec toute la bonne foi du monde, Julianne, elle n’en devenait que plus irritée. Pas que ce soit vraiment de la faute de son interlocuteur ou de son physique pour autant -comme il parlait des difficultés qu’il avait rencontré à cause de son apparence particulière, que Julianne n’avait à peine remarqué, cela dit au passage-. Heureux, heureux, facile à dire pour lui! Et puis, si il se retrouve avec un gamin dans les mains… comment il pourrait être sûr que c’est le sien, avec sa tronche de… Bref, voila, je vous l’avais dit, plus elle est forcée de parler de ses soucis, plus le cerveau de la Juju entre en surchauffe. Et même si notre ingénieure handicapée de la communication n’est pas un monstre bipolaire sanguinaire, elle peut devenir assez vitriolique.
Ne pas voir l’imprévu comme une contrainte? Les questions successives du psychologues remettaient toujours plus la jeune femme dans sa propre ignorance d’elle-même. Jamais elle n’avait osé se poser tant de question par elle-même. Si elle aime vraiment qu’on lui obéisse… Elle n’en sait rien, elle ne s’est jamais considérée comme si dictatoriale que ses derniers mots pouvaient le laisser présager. La Générale ne sait pas ce qu’elle veut. Et alors, elle tomba dans le silence, ruminant les interrogations de son interlocuteur encore et encore. Pourquoi pas avorter? Pourquoi craindre la vie et les émotions d’un être encore à peine vivant? « C’est juste que… Rien n’aurait changé, si l’alien n’était pas arrivé, ça serait tellement mieux. Pourquoi il a fallu que ça arrive? »
Julianne baissa les yeux et reposa sa tasse, sa soif venait de s’estomper d’un coup. Ce qu’elle venait de formuler lui fit ressentir quelque chose qu’elle n’avait jamais vu auparavant.
Je vais être maman. Est-ce que Reine s’est dit la même chose que moi, quand elle a appris que j’allais naître? Est-ce qu’elle s’est posé toutes ces questions?
Peut-être que pour une fois, Reine serait la personne la mieux informée et la mieux placée pour retirer ce poids et cette angoisse pensant tels un épée de damoclès sur le cœur de la jeune femme. Les deux femmes étaient en froid depuis plusieurs mois désormais… Et Julianne devait bien avouer que Rei lui manquait un peu. Oui. Il le fallait. Probablement que Reine avait raison, c’était à Julianne de retourner à sa famille, cette fois. Mais probablement qu’elle se ferait jeter dehors quand même, après toutes ces engueulades et ces dialogues de sourds.
« Aussi paradoxal que ça puisse paraître par rapport à tout ce que j’ai dit… Et que le fait de porter ce truc vivant me dégoute toujours autant, je ne veux pas avorter. »
Elle hésita une bonne minute avant de passer à la suite. « Vous voyez, ma mère a souvent avorté, après qu’elle m’ait eue. Et je veux pas faire la même. C’est pas par foi religieuse ou je ne sais quoi, c’est juste que je sais à quel point ça a été perturbant pour moi de la voir perdre ainsi, ne pas assumer, comme si elle cachait ses draps après avoir pissé au lit.. euh.. l’image est dégoutante, mais vous voyez ce que je veux dire, hein? »
Mouais, ou pas. « Peut-être que… Je devrais aller la voir… non? »
L’ingénieure n’avait aucune fichue idée de pourquoi elle tenait tant à recevoir une réponse affirmative du psy. Probablement car elle n’avait jamais eu la certitude de bien faire les choses, quand il faut agir avec le cœur (tout aussi niais que cela puisse sonner, dit comme ça). Elle voulait juste partir un moment en pensant qu’elle n’allait pas se recevoir une énorme veste à la tronche, en fait.
In this bed where I rest, I'm homeless. My hunger it grows And it won't let me go. Try to leave this day behind me but peace will never find me.
Le psychologue aimait les enfants, car leurs problèmes étaient plus faciles à gérer que ceux des adultes. Les grands ont des problèmes avec les autres qui vont au-delà du : ce n'est plus mon copain. Il y avait le sexe, l'amertume, l'âge, la vieillesse, les émotions complexes, le travail. Des choses auxquelles avait du mal à faire face Lester lui-même. Il appréciait la simplicité enfantine, et pourtant, parfois, les monstres et les cauchemars étaient aussi réels qu'une facture à payer. Elle semblait nerveuse, cette demoiselle. Non, ce n'était pas exactement ça. Elle était ... peut-être paniquée. Apeurée à l'idée de devoir mettre au monde une créature qu'elle n'était pas sûre d'assumer. Parce que si vous ne vous occupez pas de lui, il mourra, dit-il avec une franchise peut-être rude. Cet enfant n'aura rien demandé, tout comme vous. Mais sa vie dépendra de la vôtre. Je pense que vous devriez réussir, même si vous avez ... si vous êtes angoissée fit-il sans oser dire : si vous avez peur. L'adulte ne voulait pas montrer la faiblesse chez lui-même.
Le gringolem derrière les jambes, Lester continuait d'observer Miss Eriksen. Elle semblait ... unique en son genre, au-delà de son physique spécial. Il haussa les épaules, sans avoir de réelle réponse. Certains pensent que les choses arrivent parce qu'on les mérite. Ou qu'elles arrivent parce qu'elles doivent arriver. Parfois, on penche pour l'une solution, pour une théorie. Mais on ne peut jamais dire pourquoi. On peut juste faire face aux faits déclara t-il avec un peu trop de solennité peut-être. Il retint une grimace et se pencha pour tapoter la tête ronde du gringolem dont les yeux brillèrent un instant un peu plus fort, d'une lueur bleutée. Cela vous paraît paradoxal, à vous ? demanda t-il avec sincérité. Cela ne lui avait pas semblé. Oh, certes, elle semblait déjà haïr cet embryon qui grandissait en elle, mais cela ne voulait pas dire qu'elle devait avorter. Aurait-il du sauter aux conclusions, comme d'autres avant lui ? Comme Julianne elle-même ? Il écouta attentivement, le regard braqué sur le visage de la jeune femme, subjugué par la franchise qui lui faisait face. Avait-elle déjà dit ces paroles à quelqu'un ?
Je comprend où vous voulez en venir déclara t-il doucement, puis il lui suggéra la chose suivante : Vous voudriez aller la voir ? Est-ce que vous pensez que lui parler de votre situation pourrait vous aider ? Elle est passée par ce que vous vivez. Elle a choisi ce que vous vous refusez. Peut-être qu'en lui demandant les raisons de ses choix pourrait vous aider à faire face à votre propre ... grossesse finit-il dans un chuchotement, comme si il parlait d'un mot tabou. Il ne savait pas si il l'aidait ou non, et à vrai dire, il ne jouait pas au psy. Il cherchait juste à la faire aller mieux. Dans un pas saccadé et maladroit, le gringolem s'approcha de Julianne et lui tapota la jambe de façon maladroite mais gentille. Lester eut un sourire léger. Décidément, son envie d'aider les autres semblait contagieuse : Sandor était de toute évidence devenu empathique envers tout le monde, et Lester était fier de lui.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Les enfants meurent si on ne s’occupe pas d’eux. Big News. Tout être vivant finit par mourir si il n’est pas nourri, et il peut aussi dépérir si il n’est pas aimé. Ce genre de constatation ennuie bien Julianne car elle se passerait bien de ce genre de nourriture affective, si elle le pouvait. Mais en ce moment même, n’est-ce pas une forme d’affection, sinon de support, qu’elle recherche un peu désespérément. Certainement qu’il arrive que nous nous rendons à un certain point de non retour ou la chose devient inévitable, où le besoin de se reposer sur autrui est simplement trop fort pour être ignoré. Ce fameux jour du 10 juillet qui restera dans les esprits de chacun aurait donc marqué le début de tout cela. La vie avait juste crié du plus profond d’elle-même, pour la première fois, l’ingénieure avait choisi d’exister, de sauver cette pulsion de vie encore présente en elle, même après toutes ces années où elle avait cherché à s’oublier. Peut-être que ce pourrait-être un nouveau départ. Peut-être que c’est pour cela qu’abandonner cet enfant lui est impossible, car au fond, elle sait à quel point cela pourrait changer sa vie, aussi effrayant que cela puisse être. Elle aimerait se dire « on verra bien », mais cela reste toujours difficile face a de telles incertitudes et un tel manque de foi en soi. Malgré tout cela, les propos du psychologue commençaient à faire leur chemin dans l’esprit de l’ingénieure. Elle n’était pas d’accord avec toutes ses affirmations. Si le sort s’acharne sur nous, c’est car on est dans un état d’esprit superstitieux, il n’y a pas de causalité, tout n’est que la conséquence de nos actes, rien n’est jamais écrit d’avance. C’est peut-être aussi ça, qui l’effraie. Et si un soucis se produisait à la naissance. L’accouchement n’est pas une tâche aisée, et les complications peuvent arriver souvent, même si la mère et l’enfant sont en bonne santé. Et bien sur, il y a la douleur, et tout ce qui compose cette étape qui restera à jamais fortement dégoutante dans l’esprit de Julianne.
« J’imagine que je comptais y aller toute manière. Mais je pense que j’avais besoin d’un encouragement, du vôtre, en l’occurrence. Je ne m’étais jamais reposé sur l’avis d’autrui avant.. C’est étrange. Enfin, Reine doit-être au courant. Je vais avoir l’air niaise, mais j’ai envie que tout ça nous fasse avancer. On est en froid, depuis un bout de temps. Je comprends un peu pourquoi, désormais… Je crois.»
Et le fait de se reposer sur quelqu’un n’était pas si désagréable, à vrai dire. Aussi, elle pouvait comprendre ce froid qui s’était installé avec sa mère. Elle avait certainement eu l’air d’une véritable prote de prison, alors. Elle n’a jamais rien partagé avec Reine… Et presque avec personne, à vrai dire. Mais, cette fois, c’était trop gros pour se cacher, pour se retrancher et encore se protéger. Même si la situation reste envenimée et trop complexe pour elle, la jeune femme brune se sentait fort soulagée grâce à cette discussion qui lui ouvrait les yeux, et lui permettait de comprendre ses propres sentiments, ses propres désires qu’elle avait fait taire depuis trop de temps. Elle envoya un sourire en coin fin mais sincère au Yaxley, toujours fidèle au poste.
« …Merci, Msieur Lester. Et au fait… Votre Gringolem est génial. »
L’ingénieure avait remarqué ce petit bonhomme caché derrière les grandes jambes maigres de l’homme vêtu de noir. Son propre Golemastoc à la présence rassurante et apaisante lui manque, elle se demande bien ou celui-ci a pu passer. Elle se baissa au niveau du golem spectral, main tendue pour tenter de l’approcher, sans se départir d’un air un peu nostalgique.
« J’ai un Golemastoc, il s’appelle Daisaku comme dans… un anime de mecha, j’crois pas que vous connaissez! Je ne l’ai plus revu depuis les évènements du 10 juillet, j’espère qu’il va bien. »
Le psy avait mine de rien beaucoup fait pour elle. Et Julianne est du genre à ne pas aimer devoir des choses à quelqu’un. « Dites… comment je pourrais vous remercier? Pour le café et.. cette discussion? Je sais pas trop quoi faire, dans ce genre de situations, j’vous l’avoue.»
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La psychologie humaine était ce que Lester aimait le plus. Pourtant, cette discussion le mettait quelque peu mal à l'aise, car il ressentait avec une empathie forte le malaise de Julianne. Il aurait aimé lui partager sa vision des choses, afin qu'elle se sente mieux, mais ce n'était pas possible. Il ne pouvait qu'offrir de vagues arguments, auxquels elle pouvait ou non s'accorder. Il était un homme, et jamais il ne connaîtrait comme elle les affres de la grossesse. Les mots qu'elle prononçait étaient plus doux que ce qu'il aurait cru. Son regard aussi était doux, presque paternel, posé sur elle, de leur couleur étrange de sable délavé. Je suis content si je vous ai aidé à y voir clair. Je n'ai pas fait grand chose : ce que vous pensez, ce que vous ressentez était déjà là. C'est vous qu'il faut remercier, pour avoir su ouvrir les yeux et faire face. Il était humble, et il acceptait difficilement les remerciements, les mots gentils, même si ils lui faisaient chaud au coeur. Il ne se sentait pas le droit d'être une espèce de héros psychologue. Il était juste là pour aider ses semblables. En tout cas, les enfants étaient moins épuisants que les adultes, songea-t-il.
Quand elle le remercia, et qu'elle complimenta le gringolem, Sandor sursauta et se recula jusqu'à ses jambes, comme si il avait fait une bêtise. Son sourire s'accentua et sa grande main droite aux longs doigts caressa la tête du pokémon qui s'apaisa. Je ne connais pas. Qu'est-ce qu'un ... anime ? Je suis sûr qu'il est quelque part et qu'il va bien. Ce n'était pas comme quand ces gens disent ça, par politesse. Lester y croyait, et son ton le faisait pense qu'il y croyait. Il y croyait dur comme fer, parce qu'il croyait en les autres, hommes ou pokémons. Sa proposition le surprit et il se redressa, comme un corps qui s'écartèle, et il mesura soudain ses presque deux mètres, vautour maigre et famélique. Me remercier ? Diantre, nul besoin, Miss Julianne. Nul besoin de faire quoi que ce soit : nous avons juste conversé après tout, non ?[/b][/color] fit-il avec un sourire, comme si la psychologie ne s'était pas versé dans leur conversation. Il haussa une épaule, pensif, puis ajouta : Peut-être ... Si vous me faisiez un vrai sourire, ça me ferait plaisir. Vous n'avez pas l'air du genre à sourire très souvent, et ça me plairait de voir ça, mas uniquement si c'est honnête, si vous avez envie de sourire. Une espèce de deal farfelu. Parce que le sourire, c'est la beauté, et que Julianne, il la trouvait belle et intrigante, et touchante et humaine. Et que si elle souriait, il espérait que cet effort irait jusqu'à son coeur, pour l'éclairer.
Âge du personnage : 30 ans, née un 18 aout Métier / Études : Ingénieure, Développeuse de Nouvelles Technologies ; Dirige le Pôle de Developpement Technologique d'Amanil Pseudonyme(s) : ■ Mazinkaizer, Générale Scientifique, identité utilisée pour ses apparition en public ■ Noriko, Nom d'Officier et d'Ingénieure, nom de couverture plus couramment utilisé au sein du Régime ■ Getter2, pseudo utilisé sur les différents réseaux internet (jeux en ligne, forums, et chats principalement)
Il y a vraiment des gens bizarre, en ce monde. Se dit un peu trop souvent Julianne, comme si elle ne se rendait pas compte qu’elle fait éventuellement partie des ces personnes étranges. Pourquoi l’homme semble-t-il si content de l’avoir aidé? N’a-t-il pas plutôt la sensation d’avoir perdu son temps précieux, à écouter les plaintes d’une dépressive enceinte? Après tout il faut de tout pour faire un monde, et il faut bien des personnes pour être psy, et avoir cette vocation, mais, tout de même! Il faut être un peu maso, pour faire ce genre de trucs. Julianne a de toute façon encore beaucoup de choses à apprendre sur ce monde, vu comme elle est toujours restée fermée à ce qui l’entoure, dès que ça ne concernait pas ses passions. Mais si elle devrait prendre l’habitude de sortir de chez elle plus souvent, le psy, lui, devrait manifestement rester cloitré sous son toit de manière plus intensive. Les yeux de la geek s’écarquillèrent comme des assiètes en entendant l’homme à la voix caverneuse lui demander ce qu’est un anime. Bouche-bée, la scientifique en avait oublié de se faire du mourron pour son Golemastoc. Pas qu’elle s’en fiche, mais au moins, ça lui aura remonté le moral et rendu espoir. « … Un anime, enfin!! Le… Les dessins animés japonais qui passent à la télé! Dragonball, Les chevaliers du Zodiaque…? Monsieur Lester, vous connaissez pas vos classiques! Elle est où, votre enfance? »
L’ingénieure commença à rire brièvement, en gloussant. Pas moqueuse pour autant, mais la tronche que faisait le psy est belle à voir. Mais si il voulait un sourire de la part de Julianne, on peut dire que l’air sincère et amusé qu’elle lui envoya alors fut un bon retour des choses. Elle ne s’appesantit pas sur le fait que l’ennuie potentiel qu’elle avait du faire subir au psy vaut un meilleur dédommagement. Elle se contenta d’accéder à sa requête, un peu intimidée quand même, car oser sourire n’est pas une mince affaire, de son expérience. « Voila euh… Merci encore pour tout. Hésitez pas, si vous avez besoin de quelque chose, et on se recroisera peut-être un de ces jours. En attendant…Faites-moi plaisir, cultivez-vous et regardez au moins Les Chevaliers du Zodiaque, ok? »
Nouveau ricanement nerveux, puis elle regarda sa montre. Même si elle avait eu quelques jours de congé pour son hospitalisation, Juju n’est pas encore en congé maternité, et elle devrait retourner travaille dans l’après-midi même. Avec un salut poli et reconnaissant, elle prit rapidement congé de l’homme, et emplie d’une force nouvelle.