« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 La mort comme seul repère part. 2 [OS]

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Aria B. Cordélia
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Aria B. Cordélia
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MessageSujet: La mort comme seul repère part. 2 [OS]   La mort comme seul repère part. 2 [OS] EmptyLun 21 Mar 2016 - 22:00

La mort comme seul repère part. 2 [OS] Rp30010
La mort comme seul repère

OS - PARTIE 2


Pourquoi fallait-il que ça se passe comme ça ? Pourquoi ça finit toujours mal ? Je suis maudite c’est ça ? J’ai pas de chance, alors. Vaut-mieux crever tout de suite si c’est ainsi. Je crois que le type a bien fait de me tabasser avec son flingue. C’est pour mon bien. Comme ça je prends conscience de tout ce qu’il se passe. Le seul problème c’est que je ne vois ni la fin ni le début. Car après tout, il s’est passé beaucoup plus de choses que je ne le pensais avant mon arrivée. Ma mère adoptive a eu un gosse des années auparavant avec un type dont elle ne m’a jamais parlé. Elle ne m’a absolument rien dit. Juste qu’elle était seule. Et puis merde, ils sont sûrement tous morts. Si vraiment ils étaient vivants je les aurais vu pendant mon enfance. Ils ont dû crever d’une façon moins triste. Le régime est venu assez tardivement donc j’en déduis qu’ils ne se sont pas fais dégommer lâchement par les soldats. Mais qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé ? Pourquoi ne m’a-t’on rien dit ? Je n’ais rien à voir avec tout ça. Je suis une pièce rapportée. Ma famille en Russie est pratiquement morte elle aussi. Pourquoi ?

Je met du temps avant de me rendre compte que je ne suis plus allongée. J’ai l’impression d’être sur le dos mais portée par deux bras : un au niveau de mon dos et l’autre sous mes genoux. Ma tête vacille à cause du mouvement des pas. D’ailleurs, celle-ci me fait affreusement mal. La douleur ne fait qu’empirer de plus en plus. Je tente de retrouver le sens de mon corps mais rien ne bouge. Je suis paralysée dans les bras d’un inconnu. Mes yeux sont lourdement clos. Je ne vois donc rien. Je tente de tendre mon oreille pour, peut être, entendre quelque chose. Juste des pas sur le sol. D’un côté, ça me rassure, pas de dragons à l’horizon. D’un autre, je ne peux pas m’empêcher de stresser. L’adrénaline est partie depuis longtemps. Que s’est-il passé ? Peut-être que la mission est terminée. Peut-être fût-elle concluante ou désastreuse. Soit on me ramène à l’hôtel soit dans un des cachots. J’espère vraiment que c’est bon. Que tout ça est terminé. J’entends soudainement d’autres pas. Une voix essoufflée se fait entendre.

-Je suis désolé, je l’ai perdu de vu. Le Méga-Carchakrok n’était pas dans le plan.

Cette voix féminine m’est inconnue. Je me concentre vainement mais rien ne sert. C’est la première fois que j’entend cette femme. Elle a parlé d’un « Méga » Carchakrok. Je n’ai vu qu’un seul méga-pokémon dans ma vie et c’est la Mysdibule de la conseillère aux cheveux rouges de l’île. Ils sont beaucoup trop rare. J’avais entendu qu’il fallait un lien particulier avec le pokémon en question. Ce Carchakrok n’était donc pas sauvage. Le type doit sûrement en être le propriétaire. Mon dieu comme c’est affreux.  Un pokémon bien élevé, surtout avec un lien spécial qui l’unit avec son dresseur, ne peut pas agir comme ça. L’Homme doit être pire qu’un monstre. Il est inhumain.

-Ne t’inquiète pas Amalia. Tout ce qui compte, c’est qu’elle soit encore en vie.

Mon cœur s’emballe lorsque j’entend la personne qui me porte. Cette voix m’est très familière. Je l’ai connue des années auparavant. Elle m’a été de bon conseil. Elle m’a appris la langue, la culture et la vie sur Enola. Elle m’a caché des choses pour ma survie et s’est faite arrêtée pour ça. C’est elle. C’est Béatrice. C’est ma mère. Je sens des larmes couler sur mes joues. Au moins ça, personne ne peut m’en empêcher. J’essaye tant bien que mal de bouger mais rien n’y fait. Je suis paralysée. Ce n’est pas normal. Je suis consciente, pourquoi mon corps refuserait-il de bouger ? Je doute que l’Homme n’y soit pas pour quelque chose. Il a dû tout manigancer.

-Bastien n’est pas loin, il faut faire attention. Je vais déposer Aria en lieu sûr dans la forêt, toi occupe toi d’effacer les preuves. Reste discrète.

J’entends la dénommée Amalia partir à notre opposé. On doit encore être dans la prison. Ma mère me serre fort puis cour. Rien que de sentir ses bras m’entourer, je me sens beaucoup mieux. Toutes mes prières, mes espérances, tous ces sacrifices n’ont pas été vains. Comme quoi, même les vœux qui paraissent impossible peuvent se réaliser. Ma mère est encore vivante, elle est là. Elle me porte et me veut encore me protéger. C’est bien elle ça. Elle ne peut pas s’en empêcher. Le son de sa voix et la rapidité dont elle fait preuve pour quitter le bâtiment me font penser qu’elle va bien. Ils ne l’ont pas trop maltraités ou alors, elle s’en est remis. Elle est forte ma mère. Je sens alors une différence de température et un vent frais. Une lueur apparait devant mes paupières. Quelques heures ont passé depuis le début de la mission. C’est déjà l’Aube. Ma mère me dépose sur le sol, sous quelques feuilles. Je sens des doigts venir essuyer mes larmes, puis un baiser parcourir mon front brûlant.

-Ne t’inquiète pas Aria. La paralysie que t’a infligé Bastien ne durera que quelques minutes encore. Reste là et attend que je revienne.

Je suis en état de choc. Ma mère me parle, elle me console. Elle est là juste à côté et je ne peux que sentir par le toucher. J’aimerai tant voir son visage, observer ce qui a changé. Si elle a vieillit, si elle n’a pas changé. Peut-être a-t’elle des cicatrices qui parcourent sa peau. Peut-être est-elle complètement défigurée. Je me l’imagine alors au-dessus de moi comme à l’époque où je n’étais qu’une gamine. Je faisais pleins de cauchemars et elle venait et me consolait. « Ne t’inquiète pas Aria, ne t’inquiète pas ». Cette vision me donne une humeur agréable et je me sens songer. Je n’ai même pas remarqué qu’elle était partie. De plus, elle m’a bien souligné que la paralysie allait bientôt s’estomper. D’ailleurs, qui est ce Bastien ? C’est l’Homme de tout à l’heure ? Si oui, j’ai enfin un prénom pour le visage de ce connard. Je n’aurais plus qu’à tout demander à ma mère, elle me dira la vérité, c’est sûr. Après tout ce temps, j’ai grandie et mûrie. Je fais partie de la résistance comme elle. Plus aucun secret ne fera surface.

-Moma ?

Je sourie intérieurement. Blanche va bien. Elle est là elle aussi. Juste à côté de moi. Elle me protège comme le fait ma mère. Comme le font mes autres compagnons quand je suis en danger. Tous mes proches me protègent. Je ne suis pas capable de me débrouiller seule. Remarquer à quel point je me suis bien plantée tout à l’heure, je n’avais même pas remarqué la présence de ce Bastien. Et pourtant, il était là, juste derrière moi.

Je commence à pouvoir bouger mes doigts. Rien ne presse. La mission est réussie. J’effectue des mouvements lents jusqu’à ce que je puisse ouvrir les yeux. Les quelques rayons du soleil qui traversent les feuilles m’obligent à m’y habituer. Je suis dans la foret, il n’y a rien nulle part. Ma Momartik m’aide à me relever puis j’essaye de constater les dégâts causés sur mon crâne. Un bandage a été posé dessus. La blancheur est complètement tachée de sang. Il n’y est pas allé de mains fortes l’autre taré. Quand tout mon corps est accessible pour mon pauvre cerveau, je prends alors complètement conscience de ce qui arrive. J’entends des soldats crier des ordres. Tu m’étonne ! Ce qui s’est passé quelques heures plus tôt ont dû alerter tout le régime. Du moins, je ne l’espère pas. Je n’ai pas envie d’avoir, en plus, un autre ennemie à mes trousses. Je décide alors de décamper. Blanche est avec moi, je ne risque rien. Je dois retrouver ma mère, cette Amalia ainsi que Coralie dont je n’ai vraiment plus de nouvelles. J’espère qu’elle s’en est sortie. Mon pokémon me guide dans cette forêt jusqu’à l’entrée de la prison. Le sang est encore frais sur le sol. J’espère qu’il n’y a pas eu beaucoup de victimes. Par chance, il n’y a personne. Je m’avance donc doucement tout en essayant d’être un minimum discrète. Je retourne au même endroit puis arrive vers les deux portes. Comparée à cette nuit, les deux sont ouvertes. Je décide de m’aventurer dans le seul chemin que je n’ai pas parcouru. Je commence à entendre des échos de voix. Celle de ma mère en fait partie.

-Pourquoi es-tu revenu ? Tu étais obligé de t’attaquer à ma fille ?

-Béa, ma Béa adorée. Tu perd ta salive, n’en gaspille pas trop. Elle commence à savoir des choses tu sais. A propos de notre passé.

-Je t’avais ordonné de la laisser en dehors de ça ! Elle n’est pas assez forte.

-Oh mais ne t’inquiète pas, je lui ais juste donné quelques photos du bon vieux temps.

-Va te faire foutre, tu comprends ça !

-Parle correctement avec ta bouche, surtout en présence de ta fille.


Je sursaute sur place puis ne bouge plus d’un pouce. Ma t’il vraiment repéré ? Ou c’est juste pour effrayer ma mère. Merde ! Juste au moment où ça devenait intéressant. Je reste immobile derrière le mur qui me sépare de ma mère et du Bastien. C’est impossible, il n’a pas pu sentir ma présence. Pourtant il m’appelle. Plusieurs fois. Il a une voix rauque. Elle me fait flipper. Elle se durcit dans mes oreilles et résonnent comme pour m’attaquer. Ma mère crie de ne pas bouger. Je lui obéit. Je dois lui faire confiance. J’entends un cris, puis un coup de feu. C’est ma mère ! Il se passe quelque chose. L’Homme s’approche. Je l’entend. Je le sens. Il est juste là. J’attends quelques millièmes de secondes puis compte jusqu’à trois. Arrivée au terme du décompte, je l’attaquerai. Je fais un signe de tête à Blanche qui prépare une boule violette. Un…Deux…Trois.

L’espace d’un instant, tout se passe. L’Homme est juste là, il ne prête attention qu’à moi. Il prend mes mains avec violence et me jette contre le mur. Ma Momartik apparait juste à côté de lui puis l’attaque à plusieurs reprises. Je me relève avec difficulté puis arrive vers ma mère. Elle est allongée sur le sol. Ses bras forment un cercle au dessus de sa tête. Du sang est éparpillé sur toute sa poitrine et il en sort de sa bouche. Je met sa tête sur mes genoux, elle pleure. Elle me montre un large sourire. Elle n’a pas changé. Quelques signes de fatigues se montrent sur son visage. Ça a été un long moment passé dans cette prison. Je tente de mettre le maximum de tissu sur sa blessure mais elle m’en empêche. Elle prend mes mains et les serre avec le reste de force qui lui reste.

-Je suis si…contente…de te…re…trouver.

-Moi aussi.


Je pleure à chaudes larmes. Je sais que c’est foutu. J’aimerai ne pas le croire. Mais après toutes ces années, l’optimisme a complètement disparu de mon esprit. Je la serre dans mes bras, je veux qu’elle soit heureuse comme je le suis de la retrouver.

-Il…y..a tant..de choses…que je ne t’ai pas dîtes…

-Ne gaspille pas ta force Maman. Ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas. Tu m’a protégée. Et regarde, je suis forte aujourd’hui.

-Si tu savais…à quel..point…je t’ai…

Sa phrase reste en suspend. Tous ses muscles se relâchent et sa tête tombe sur le côté. Le sang continue de couler. Il est partout. Sur mes mains, sur mes vêtements, sur son corps. Il m’envahit mon champ de vision. La tristesse est toujours présent. Je crie à hautes voix. Je l’implore de revenir. Que tout cela ne soit qu’une blague. Qu’elle ne soit pas endormie pour toujours. Je prends sa tête et embrasse son front comme elle me l’a toujours fait. Je me relève et tente de prendre son corps. Qu’est-ce qu’elle est lourde. Je ne pourrais jamais la ramené hors de la prison. Les gardes seront là d’une minute à l’autre.

« -Aria, il faut partir. »


Je me retourne. Coralie est là. Toujours dans le même costume. Je ne ressens rien en elle. Son visage est sans cesse masqué. Je ne sais pas si elle a peut avoir des émotions. Si elle peut être triste ou heureuse. Je ne sais pas où elle était pendant tout ce temps. Elle aurait pu sauver ma mère. Je le sais. Si elle ne serait pas partie, on serait toutes les trois dans l’hôtel pour se retrouver. On serait heureuse. Je m’approche d’elle les poings serrés. Je m’énerve d’un seul coup. Je lui envoi mon poing sur son casque. Mauvaise idée. La douleur parcourt mes phalanges avant d’envahir mon poignet. J’hurle de douleur, de tristesse, de colère. Je me laisse tomber au sol. Plus rien ne me donne l’envie de vivre. Plus rien ne m’empêche de rester ici. Je n’ai plus qu’à crever. Au moins, je retrouverai ma mère. On sera toutes les deux. On verra que toute cette vie a eu qu’un seul but : la mort. Le seul repère qu’on se fixe dans une vie. Celui qui va au plus loin, celui qui est maximale. La vie n’est faite que pour la douleur et les cris. La mort, quant à elle, n’est qu’un trophée. Celui qui aura le plus souffert dans sa vie sera heureux après la mort.

« -Vite, allons-y. »

Malgré mes coups pour me débattre, je ne peux pas me défaire de ses bras. Que je suis conne. Je ne sers à rien. J’ai peur de tout, même de la mort. Alors qu’elle m’ouvre les bras depuis tant d’années.  J’ai même peur de mon repère dans cette vie. Celui qui me rappelle tout ce que je dois faire dans la vie. Depuis mon départ, je devais me souvenir du passé pour rester intact et devenir plus forte. Maintenant, je dois vivre. Pour elle, pour tout ceux qui m’ont sauvé la vie. Je dois découvrir tout ce qui s’est passé. Connaitre ce Bastien, retrouver cette Amalia. Ainsi, je pourrais mourir tranquillement. Je pourrais laisser la mort me faucher. Je dois profiter de chaque instant. Je dois profiter du présent.

***

Mon sac au dos, je me prépare à quitter la région humide. Ma prochaine étape, c’est Baguin. Là où la résistance à jouer un grand rôle. Coralie m’a dit que je pourrais y trouver la femme qui était avec ma mère cette nuit là. Elle ne m’a rien dit de plus. Elle est partie si vite. Je crois en faite qu’elle voulait faire le deuil. Car je sais qu’elle a un lien avec ma mère. Sinon, elle ne serait pas là. J’ai tant de choses à découvrir encore. Il faut que je sache. Pour m’aider, Coralie m’a donné un œuf. Elle a dit l’avoir trouvé dans les cachots. Il n’a pas arrêté de bouger ces derniers jours. Puis hier, il s’est mis à s’illuminer. Ma troisième naissance depuis le début de ma vie de dresseuse. Océan, Blanche puis le petit dernier. De ce troisième œuf est né un Zébibron. Je l’ai surnommé Hendrix. Un compagnon de plus. Un autre que je vais chérir et protéger jusqu’à ma mort. Je prends une profonde inspiration. Tout a changé ces derniers jours. Absolument tout. Mais il y a bien une chose que je ne dois pas abandonner. Ma détermination. Je sais que je peux y arriver, je me le répète sans cesse depuis mon départ. Je peux le faire. Je le ferai !

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La mort comme seul repère part. 2 [OS]

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