« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Angel Sanctuary [OS d'obtention]

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Tristan T. Weber
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Tristan T. Weber
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MessageSujet: Angel Sanctuary [OS d'obtention]   Angel Sanctuary [OS d'obtention] EmptyDim 14 Fév 2016 - 17:41



Angel Sanctuary


Katara

Tristan Weber



- Fouinette !

Toph sauta sur les épaules de son dresseur pour quémander des caresses qu'elle reçut aussitôt, avant de jouer avec les cheveux de l'Hôte de Pension. Accroupi devant deux Oeufs noirs et blancs, ce dernier glissa sa main dans la fourrure de la femelle et lui fit des gratouillis derrière les oreilles qui la firent aussitôt ronronner. Collé contre le Weber, Iroh faisait une sieste et gigotait légèrement chaque fois que l'humain bougeait même de quelques millimètres. Dans un geste lent, le brun posa une de ses paumes sur le premier Oeuf, et ferma les yeux pour se concentrer sur les mouvements et la chaleur qui en émanait. Il ne connaît rien de mieux que de s'occuper de Pokémons. Les combats, la coordination, il les laisse aux autres ; son âme a toujours été celle d'un éleveur, et il en est très fier. Il poussa un petit soupir satisfait avant de prendre son Evoli dans ses bras et de se lever afin de sortir de la pouponnière et de laisser les Pokémons dormir. Tout le monde, sa famille y compris, était allé se coucher. Mais Tristan était toujours le premier à se réveiller et le dernier à plonger dans le sommeil. Chaque matin demeurait cependant un rêve pour lui, qu'il vivait avec passion à chaque instant. Transmis par son père, il considérait son savoir-faire comme un véritable don, et adorait en parler. Auprès de Maelys, toutefois, ce n'était pas son seul sujet de conversation favori. Il se plaisait également, plus ou moins inconsciemment, à parler d'une certaine jeune femme qui hantait de plus en plus ses pensées, à tel point qu'il en était devenu presque inquiet, faisant rire gentiment sa famille à cause de sa naïveté.

Il remonta à l'étage supérieur jusque dans sa chambre et s'assit sur la chaise de son bureau afin de poser la tête sur ce dernier. Son Evoli sauta de ses bras pour s'allonger directement sur le lit double, tandis que Toph s'y dirigea aussi pour sortir de sous un des oreilles un carré blanc. Elle revint ensuite devant son dresseur pour laisser tomber devant lui ledit carré blanc ; en tombant, il se retourna et Tristan put voir qu'il s'agissait en vérité d'une photo. En l'observant, il cligna des yeux et son cœur fit un bond lorsqu'il l'examina de plus près. Sa poitrine tambourina tellement fort qu'il en eu presque mal et dut porter une main vers son haut qu'il serra de toutes ses forces pour faire passer la maigre douleur. Il soupira, un peu tristement, et son regard, devenu monotone, se porta sur la photo. Depuis que Samaël avait reçu son polaroid à son anniversaire, il s'amusait comme un petit fou à prendre des tonnes de photos. Un jour, alors qu'Adélia se trouvait chez Faust pour s'amuser avec Alice, Tristan était lui aussi passé par hasard et avait été entraîné dans les jeux de la petite fille et de la médecin. L'Enodril n'avait alors pas hésité à capturer un instant où Adélia et Tristan riaient ensemble. On pouvait voir, sur la photo, la Turnac avec un sourire éclatant, et le Weber avec une expression de surprise, car il venait de découvrir que l'adolescent les avait pris en flagrant délit et qu'il en avait été rouge pendant quelques minutes suite à cela. En rentrant ce jour-là, Tristan avait posé la photo sur sa table de nuit. Cependant, Toph avait pris le soin de la mettre sous son oreille pour qu'il puisse, avec espoir, en rêver ; et cela avait marché. L'éleveur ne l'avait jamais avoué à quiconque, mais il lui était arrivé de nombreuses fois de voir Adélia en songe. Vêtue d'une longue robe blanche et d'une multitude de fleurs colorés dans ses beaux cheveux lisses, elle avait l'air d'une princesse sélénite tant elle rayonnait. Sa douce voix semblait l'appeler pour qu'il vienne jusqu'à elle, mais lorsque c'était chose faite, elle devenait transparente, et il était impossible pour Tristan de la prendre contre lui, car même si chaque nuit il en fait le vœu, l'image de cette lumineuse apparition finissait par s'évaporer tel un fantôme, et il se retrouvait seul, obligé de se réveiller, déçu et peiné.

C'était comme s'il refusait d'admettre ce qu'il ressentait réellement au plus profond de lui, alors que le monde entier a déjà deviné l'indéniable. Quelque chose paraissait pourtant bloquer le Weber quant à la compréhension de ses sentiments, ou alors était-il idiot à ce point, mais il refusait de se dire que cela pouvait être vrai ; comme s'il refusait d'admettre qu'il pouvait tomber amoureux, et en particulier d'Adélia. Mais alors que chaque soir il désirait sa présence dans ses rêves, pourquoi un tel interdit ? On pourrait se le demander. Réponse peut-être cliché mais évidente pour lui : il ne la méritait pas. Convaincu qu'il ne saurait pas la rendre heureuse à cause de son passé et de son inexpérience dans le domaine de l'amour, il se sentait en plus effroyablement ridicule quand venaient les moments où il se mettait à rougir et à bafouiller lorsque la Turnac était près de lui. D'un côté, leur relation lui paraissait tellement ambiguë qu'il ne savait plus où donner de la tête et ressentait même des vagues d'hésitation. Chacun de ses baisers était un cadeau d'Arceus, mais pourquoi avaient-ils réellement eu lieu tout d'abord ? Le souvenir du premier qu'ils avaient échangés restait gravé dans sa mémoire et le transportait dans un autre monde, si doux que cette réminiscence le peinait pour revenir à la réalité la plupart du temps. Elle avait néanmoins avoué à ce moment-là qu'elle n'éprouvait pas de l'amour à son égard. Cela avait-il changé ? Et si oui, dans quel sens ? Jamais il n'avait eu le courage de le lui demander directement, alors que cela lui aurait sans doute épargné bien du soucis. Son cœur bat tellement fort ces derniers temps qu'il en a déjà eu le tournis, mais ce tourment qui le préoccupe est des plus agréables, et la chaleur qui l'enveloppe dès qu'il voit le visage angélique de la médecin lui fait tellement de bien.
Suis-je vraiment...?

La fatigue peinant à le gagner et se disant qu'il n'arriverait plus à trouver le sommeil à force de penser subitement à son amie, le Weber lâcha un soupir et s'éloigna de sa chaise afin de descendre jusqu'à l'étage inférieur. En bas, sa Leuphorie terminait de nettoyer un peu la cuisine, son côté maniaque prenant le dessus, avant de saluer son dresseur. Ce dernier lui indiqua d'un bref signe de la main son intention d'aller faire un tour dehors pour se changer les idées, et Kya le regarda donc sortir, pensive quant à ce qui tracasse à ce point l'Hôte de Zazambes. Il avait vraiment besoin de prendre l'air quelques instants au moins.
À l'extérieur, la température était douce, et seulement deux ou trois nuages venaient masquer le ciel étoilé. Si au début il ne faisait pas attention à l'endroit où il se dirigeait, il se rendit vite compte que le chemin qu'empruntaient ses pas était celui du cimetière. Angela était-elle la clé de toutes ses réponses ? Voilà plusieurs mois qu'il n'avait pas parlé à sa sœur défunte ; il n'en avait plus ressenti le besoin depuis sa sortie de prison. Il avait grandi, et pouvait compter sur sa famille et ses amis. Le sentiment de solitude qu'il éprouvait autrefois s'était véritablement envolé, chose dont il était ravi. Ce n'est pas qu'il se sentait isolé ce soir, mais il avait besoin de se confier à quelqu'un, même s'il savait qu'il ne devrait pas attendre de réponse en retour. Le simple fait de s'exprimer lui était suffisant. Il ignorait toutefois que celle pour qui il venait avait elle-même déjà pénétré ces lieux pour ouvrir son cœur à l'esprit de la rouquine décédée. Fraîchement fleurie comme à chacune de ses visites, la pierre tombale demeurait la même depuis le premier jour mais toute la famille prenait un soin particulier à l'entretenir pour faire honneur à la mémoire de la Weber. Tristan s'assit en tailleur juste devant la stèle sacrée, et laissa le vent du soir caresser légèrement ses cheveux bruns, emportant dans son sillage des pétales blancs qui retombaient avec lenteur sur le sol.

- Bonsoir, Angie.

Son interlocutrice ne pouvait répondre à son salut, bien évidemment, mais il aimait, lui comme les autres, continuer de lui parler comme si elle était toujours parmi eux.

- Oui, je sais, il est tard, et je devrais aller me coucher. Mais... J'avais besoin de... d'en parler à quelqu'un, je crois. J'imagine que c'est plus facile pour moi si je sais que je ne pourrai pas t'entendre, de là où tu es, même si dans le fond c'est sans doute un peu lâche.

Ce n'était pas de sa faute : il n'avait jamais été doué pour exprimer des sentiments aussi complexes. Ce genre d'expérience il ne l'avait jamais vécu autrefois, et même s'il était entouré d'exemples, il était incapable de comprendre réellement, même si Sam avait tenté de le rassurer des tas de fois. Mais pour le nounours ou ses sœurs, cela paraissait tellement simple...

- Tu sais, des fois, j'ai l'impression de n'avoir pas grandi durant toutes ces années. Les jours que j'ai passé en prison se sont succédé d'une manière tellement monotone... Pourtant...

Il laissa sa phrase en suspens, essayant de trouver ses mots. Si lui-même n'arrivait pas à interpeller ce qui lui passait par la tête, comment pourrait-il l'expliquer ? Sa mine s'assombrit.

- Dis, je t'ai déjà parlé d'Adélia ? Elle est... tout simplement merveilleuse. Je pense de plus en plus à elle. C'est un sentiment étrange, mais à la fois formidable. Si tu étais là tu le saurais, toi, si on était juste des amis ou... peut-être... peut-être...

Ses poings se serrèrent. Il était frustré de ne pas savoir ce qu'il éprouvait. Il avait tellement d'hésitations en lui, et ses émotions se bousculaient tant, qu'il n'arrivait pas à décider quelle était la nature de sa relation avec la jeune femme. Il était presque en train de croire qu'il se faisait des idées et qu'il n'y connaissait tellement rien en ce qui concerne l'amour avec un grand A qu'il s'inventait des trucs. Mais quand il y pensait, leurs baisers étaient pourtant tout ce qu'il y avait de plus réel.
Agacé, il se gratta nerveusement la crinière, avant de tomber mollement en arrière et de commencer à scruter la voûte céleste. Bientôt il se mettrait probablement à adresser des prières silencieuses à Arceus, tant il semblait désespéré.

Sa respiration se coupa lorsqu'il sentit un grondement au loin, suivi d'une explosion et d'une lumière intense, à plusieurs mètres de sa position. L'éleveur se releva d'un bond et hoqueta lorsqu'il aperçut la lumière vive et rougeoyante d'un brasier extraordinaire venant d'un étrange bâtiment. D'autres explosions retentirent pour accentuer la déferlante de flammes, faisant sursauter Tristan, à qui les bruits des détonations rappelèrent ce jour maudit où il s'était fait capturé par le Régime. Était-ce encore ce mouvement qui décidait de faire des siennes ?
L'incendie ne semblait pas se propager au-delà du bâtiment qu'il consumait ; il ne représentait donc pas une menace aux alentours. Ses yeux chocolat n'arrivaient cependant pas à se détacher des flammes ardentes, et sa curiosité le démangeait horriblement. Il y avait peut-être des blessés... Et si des gens étaient prisonniers du feu ? D'autres pourraient bien connaître le même sort que lui, si c'était bel et bien un coup du Régime. Ses jambes tremblaient un peu. Son pied gauche commença à se lever à moitié, comme s'il s'apprêtait à courir jusqu'à cette potentielle 'prison' brûlante, mais il se ravisa. Cela pourrait être dangereux. Il ne devait pas...
Roh et puis zut !
Il ne devait pas, et peut-être qu'il n'aurait pas dû, mais au dernier moment, alors qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui, il se mit à foncer d'une traite vers le bâtiment en feu, espérant sauver des vies qui pourraient se trouver menacer. Cela pourrait être un immeuble habité, qui sait. Son héroïsme le perdra sûrement un jour mais il était assuré de ne pas avoir de regret en se lançant corps et âme jusqu'à cette bâtisse d'où s'échappait de la fumée. Il ignorait très franchement ce qui lui prenait, mais il s'agissait en tout cas d'un très bon moyen pour lui d'oublier ce qui le tracasse ces temps-ci, du moins pour cette fois-ci, car il sait que ça reviendra forcément par le hanter de nouveau.

La course à travers les quelques frondaisons et autres arbres qui le séparaient de l'incendie, la chaleur de ce dernier qu'il sentait de plus en plus, et le mauvais pressentiment qui commençait à l'assaillir lui permettaient avec aisance de se concentrer sur autre chose que les battements frénétiques et brutaux de son cœur lorsqu'il ne pouvait penser à autre chose le soir qu'aux émotions tumultueuses qui l'assaillaient et qui l'empêchaient de s'endormir directement même quand il était épuisé par sa journée. Peut-être qu'il fonçait inutilement dans ce bâtiment en flammes et qu'il ne trouverait rien, au final. Tout était bon pour qu'il se change les idées, se disait-il.
En arrivant devant le bâtiment en question, il se rendait compte qu'il était plus grand qu'il ne le pensait, et qu'un trou dans le mur assez gros avait été fait, sans doute pour permettre aux personnes qui se trouvaient dedans de s'en échapper. En faisant attention au feu et en passant sa tête à l'intérieur, il pouvait voir, de ce qui n'avait pas encore été brûlé, toutes sortes de machines, comme celles qu'on trouve habituellement dans les laboratoires. Il évita de justesse le haut de la bâtisse, qui s'écroula après que d'autres détonations se firent entendre, en rentrant à l'intérieur de l'édifice, par réflexe, avant de se rendre compte que les récentes ruines du toit brûlé bouchaient maintenant la seule sortie qu'il connaissait pour s'échapper. Ce n'est que lorsqu'il le remarqua qu'il s'aperçut enfin mieux de la haute température qui imprégnait les lieux. Mine de rien il s'agissait d'un endroit dangereux, et le manque d'oxygène ainsi que la fumée pourraient le faire s'évanouir en peu de temps s'il ne se dépêchait pas. En se rappelant de la sortie qu'il avait remarqué, toutefois, il se demandait de plus en plus s'il restait encore vraiment des gens ici. Il n'était pas impossible qu'ils n'aient pas pu tous s'enfuir, mais cette perspective effrayait quelque peu le Weber qui, même s'il était venu pour ça, espérait qu'il n'y avait aucune victime à déplorer.

Ses espoirs s'écroulèrent cependant au moment où il trébucha sur quelque chose. En se releva, il poussa un hoquet d'effroi en voyant qu'il s'agissait d'un bras qu'on avait de toute évidence tranché. Le reste du corps gisait un peu plus loin, une balle en plein dans la poitrine. Quelqu'un était -ou avait été- ici, et il s'agissait probablement de la même personne qui avait déclenché le feu et tirer sur cet homme ; il en déduisait qu'il s'agissait d'un scientifique, étant donné sa blouse blanche tâchée de sang. Son cœur se serra, et il hésita soudainement à poursuivre davantage. Mais il se ressaisit et passa au-dessus de la terreur qui le parcourait lorsqu'il découvrit deux autres cadavres qui jonchaient le sol, toujours dans une marre de sang écarlate qui reflétait la lueur des flammes incandescentes qui l'entourait de toutes parts. Aucun être vivant ne paraissait demeurer dans la pièce où il se trouvait. Il aperçut toutefois un escalier qui menait à un second étage, se demandant si cela valait vraiment le coup de le prendre.
Des voix retentirent soudainement au sein du laboratoire. Des pompiers ? Ceux qui avaient provoqué ce carnage ? La réponse lui vint alors lorsqu'il aperçut un petit groupe d'hommes rentrer à leur tour et qu'il reconnut sans mal leurs masques immaculés si caractéristiques ainsi que quelques armes à leurs ceintures.
Le Régime ! Ils sont derrière tout ça !
L'éleveur prit ses jambes à son cou et courut sans réfléchir vers les escaliers qu'il tardait à prendre. Un des soldats constata sa présence et le signala aux autres qui, lorsqu'ils le virent, s'emparèrent de leurs flingues pour le canarder et le poursuivre. Dans un élan de panique, Tristan monta les marches. Il poussa un petit cri quand il les sentit craquer sous lui, mais elles ne s'effondrèrent, par chance, qu'à l'instant où il sauta sur le carrelage du second étage. Il perçut des coups de feu à plusieurs reprises, avant que le silence ne s'installe, perturbé uniquement par les crépitements des flammes.

Essoufflé, la respiration de Tristan s'accéléra, mais se coupa le temps de quelques toussotements. Il suffoquait dans cet endroit. Pendant une seconde, il songea à repartir, par n'importe quel moyen. Cependant, il se ravisa bien vite quand des pleurs lui fit relever la tête. Il se redressa pour écouter plus attentivement les plaintes. La pièce dans laquelle il se trouvait devait être, à en juger par les cages de verre, une salle d'expérimentation, sans doute pour examiner des Pokémons. Il sursauta lorsqu'il avança et découvrit, dans une des prisons transparentes, un Pokémon particulier en forme de fleur qui était en train de se lamenter et tentait avec désespoir de sortir de sa cellule. La pauvre créature n'avait pourtant pas assez de force pour se libérer d'elle-même.
Une Lilia ! Un Pokémon fossile ! Ce laboratoire devait avoir pour objectif de les réanimer !
Plutôt rares, les Pokémons fossiles étaient assez appréciés des scientifiques car il s'agissait d'espèces disparus prometteuses pour la recherche, et qui attiraient la fascination. Tristan ne le niait pas : il admirait également les Pokémons préhistoriques car il aurait rêvé de voir le monde du passé dans lequel ils avaient vécus. Petit, il priait déjà Arceus le soir pour lui envoyer Celebi afin de voyager dans le temps. Mais désormais, le temps, il en profitait du mieux qu'il pouvait. Et s'il ne se dépêchait pas, cette Lilia n'en aurait peut-être même plus.

- Ne t'en fais pas, dit-il à la Lilia enfermée. Cette dernière se tourna vers lui, surprise, et en même temps pleine d'espoir. Je vais te sortir de là.

De toutes ses forces, il se jeta contre le tube de verre et cogna son épaule à la paroi, plusieurs fois de suite. Il dut s'arrêter à cause d'une quinte de toux mais se reprit aussitôt. Au bout d'une dizaine d'essais, il se stoppa, cherchant autour de lui quelque chose qui pourrait briser définitivement cette vitre. Il n'avait réussi, pour l'instant, qu'à faire quelques égratignures, mais il n'avait pas la force d'un colosse. En scrutant l'endroit d'un rapide coup d'œil, il vit, par chance, une boîte à outils renversées sur le sol. Il s'y dirigea rapidement avant d'y prendre un pied de biche dont il se servit afin de casser la cellule qui retenait la femelle Plante et Roche. Celle-ci, lorsque la paroi fut détruite, ne bougea tout d'abord pas, observant simplement le Weber avec des yeux brillants, émue et reconnaissante envers son sauveur. Tristan la pressa néanmoins à descendre pour qu'ils puissent vite sortir de cet endroit qui tombait en ruines, mais tout à coup, la Lilia poussa un cri. L'éleveur la regarda tout d'abord sans comprendre, avant qu'une main vienne se poser sur son épaule. D'instinct, il se retourna, mais reçut aussitôt un coup de poing au visage qui le fit chanceler.

- Je me disais bien que ce regard était celui de mon petit koinu adoré.

Sonné, il secoua la tête pour remettre ses idées en place, sentant déjà un peu de sang qui commençait à couler de son nez. Cette voix glacée et ce léger accent nippon lui disait quelque chose. En se retournant, il écarquilla les yeux, reconnaissant alors la jeune femme aux cheveux roses habillée d'une sorte d'uniforme militaire, un fleuret dans sa main gauche. Un sourire mesquin sur ses lèvres, elle regardait Tristan avec une lueur malsaine dans ses prunelles turquoises qui lui faisait froid dans le dos. Officier œuvrant pour le Régime, elle avait eu pour habitude de se moquer de lui et d'aider ses congénères à lui soutenir des informations. Sa frustration n'en avait été que plus grande lorsqu'elle comprit qu'elle n'avait jamais réussi, malgré toutes ses tentatives, à lui faire cracher le moindre mot. Sa jeunesse et son air de chiot lui avait valu le surnom de 'koinu' auprès de la soldate, même s'il la dépassait en taille et qu'elle n'était pas tant plus vieille que lui.
Aussitôt que sa tête lui revint, il décocha à la rose un regard noir.

- Cesse de me regarder comme ça, mon chou, ce n'est pas ma faute si notre amour est impossible.
- C'est vous ! C'est vous qui avez mis le feu à cet endroit et tué ces pauvres gens !
- Quelle perspicacité ! Maintenant sois un bon chien obéissant et laisse-moi emporter cette Lilia sans faire d'histoire.
- Jamais !

Fou de rage, le Weber poussa un grognement avant de s'élancer vers Tenshi pour protéger la Lilia qu'elle s'apprêtait à emporter avec elle. Mais au moment où le Weber se rapprocha de son ennemie, celle-ci esquiva la frappe qu'il portait à son encontre et l'envoya valser sur le côté en balançant un violent coup de talon dans son estomac. Son crâne se cogna contre un mur et son corps tomba au sol, à moitié assommé. Le manque d'oxygène n'aidait en rien sa bataille contre l'Officier, qui profita de son immobilisme pour poser son pied sur son ventre, le prenant de haut et n'hésitant pas à le narguer, jouissant de la supériorité physique qu'elle avait pour l'instant sur lui. Il fallait dire que l'Hôte de Pension n'était pas tellement friand de combat et était assez contre toutes ces formes de brutalité guerrière. Mais sa fatigue et la chaleur étouffante aggravaient sa fatigue et son adversaire était clairement plus entraînée et préparée que lui.

- Nous aurions vraiment dû t'achever quand nous le pouvions encore. Quel dommage de brûler les ailes d'un si bel ange. Enfin bon, c'est la vie ! Sayonara, petit chiot maudit.

La manche de son fleuret empoignée dans la paume de sa main, et un sourire cruel sur son visage fin, Tenshi pointa son épée sur Tristan avant de viser son cœur. Tout à coup, la jeune femme tituba avec un hoquet de surprise et la pointe de son épée changea de trajectoire pour se diriger vers la jambe gauche du Weber qu'elle blessa plus accidentellement qu'autre chose en formant une coupure non grave au niveau de sa cuisse. Le brun essaya de garder les yeux ouverts et de respirer au minimum pour ne pas se retrouver oppresser par le feu qui se rapprochait de plus en plus.
Il se demanda ce qui avait bien pu déconcentrer son opposante, avant de voir, étonné, qu'il s'agissait en vérité de la Lilia qui avait utilisé son attaque Constriction afin d'immobiliser Tenshi à l'aide de ses lianes. Les traits habituellement enfantins de ses yeux en deux poins jaunes, s'ils étaient déformés par la peur il y a quelques minutes à peine, reflétaient maintenant de la colère. Il semblait qu'elle avait reconnu le Weber comme un allié et qu'elle faisait de son mieux à présent pour le protéger. Son courage et toute la force qu'elle mettait, malgré sa fragilité, impressionnait l'éleveur. Un léger sourire, presque une grimace, s'étira sur son visage en contemplant la femelle réanimée qui tentait de le défendre comme elle le pouvait malgré sa candeur et sa récente naissance. Pendant un instant, il crut voir une autre fleur de sa connaissance, aussi belle que généreuse, et dont le visage lumineux réussissait à apaiser toutes les peines de l'éleveur. Comme le soir de leur rencontre, il était venu au secours de cette femelle préhistorique alors même qu'il venait de la croiser.
Lilia... Petite fleur... Tu sembles si frêle que la moindre de ces flammes pourraient te détruire si tu osais t'en approcher. Et pourtant... Pourtant tu fais face au danger pour me protéger. Tu parais fragile, mais en réalité, tu es brave et forte. Tu es comme cette fleur que j'aime tant. Vaillante et inébranlable. Cette fleur que j'aime tant...
La Turnac ne supportait pas d'être surprotégée, et Tristan pouvait la comprendre. Elle n'était pas une chose fragile dont les moindres faits et gestes devaient être surveillés, et elle avait déjà montré qu'elle pouvait se débrouiller seule. Mais il ne pouvait s'en empêcher. À chaque fois, il ne pouvait se retenir de s'inquiéter, de vouloir la préserver de toutes formes de danger, alors qu'il savait qu'elle y avait déjà fait face ; mais peut-être était-ce pour ça ?.. Depuis qu'il connaissait sa véritable identité et qu'il était au courant de ce que les Turnac avaient dû vivre lorsqu'Eliza est morte, il se faisait pas mal de soucis au sujet de son amie. Il voulait bien être d'accord avec Adélia sur le fait qu'elle ne désirait pas qu'on la défende, mais il ne pouvait rester de marbre en sachant qu'elle pouvait se mettre dans de grands dangers et qu'il l'avait déjà retrouvé à l'hôpital.

- Kuso !

La soldate poussa un juron en japonais en se relevant, avant de se retourner vers la Lilia, le regard méprisant et dédaigneux. Quand elle réussit à libérer une de ses mains des lianes, c'est sans aucun remord qu'elle les coupa avec son épée, pour la diriger vers la pauvre créature qui avait eu le culot de s'en prendre à elle et d'abîmer ses 'si jolies poignets'.
Je sais, Adé, que tu ne veux pas de chevalier en armure. Dans un conte, j'aurais sans doute le rôle du valet de ferme. Mais sache que je serai toujours là, et que je ne te laisserai à personne, et... Et surtout pas à Enric. Parce que... Parce que...
La Lilia crut voir ses derniers instants arriver lorsque Tenshi s'approcha d'elle pour l'enlever. Mais c'était sans compter sur l'intervention de son sauveur qui s'était remis debout et qui, d'un bond, était parvenu à s'interposer entre le Pokémon fossile et l'officier. Ce dernier fut désemparé devant la vitesse à laquelle l'Hôte de Pension s'était redressé pour lui faire face. Mais ce qui frappa le plus la rose, ce fut les yeux marrons de l'autre qui la foudroyaient avec fureur et une agressivité nouvelle. Elle crut même voir quelques larmes qui manquèrent de lui échapper. Les deux mains de l'éleveur maintenaient fermement celles de l'escrimeuse avec une telle poigne que la soldate ne put plus les bouger.

- Je la protégerai...
- N-nani ?!..
- Cette fleur que vous essayez de détruire... À n'importe quel prix, je la protégerai !

Bien entendu, Tenshi ne comprenait pas à quoi il faisait allusion. Elle ne faisait que se débattre pour sortir de son emprise, mais avec stupeur, elle se rendit compte qu'une énergie était venue habiter miraculeusement l'Hôte de Pension, comme si une flamme ardente s'était allumée au fond de lui. Une motivation l'animait et consumait tout son être pour lui donner la force de résister à celle qui représentait une menace dans le cas présent. Au bout de quelques secondes, Tristan ne tint plus et lâcha brutalement sa prise, libérant ainsi les mains de Tenshi, qui en profita pour déferler sur le jeune homme sa frustration et son courroux. Avec une aisance surprenante, le Weber esquiva la pointe de l'épée et plongea en avant pour entailler l'épaule de la soldate. Cette dernière, interdite, lâcha un petit cri de douleur avant de lâcher son arme et de regarder la vilaine déchirure sur sa peau d'où s'échappait un mince filet de sang. Ses yeux bleu-vert dérivèrent sur l'une des mains du brun, et elle ne remarqua que maintenant le bout de verre dont il s'était servi pour la blesser. Elle n'y avait même pas prêté attention auparavant. Ce bref moment de faiblesse de sa part suffit pourtant à l'autre pour prendre la Lilia avec lui et s'enfuir.

- Kisama !

Des trous dans les murs s'étaient formés, et Tristan, le fossile vivant contre lui, courut sans réfléchir vers l'un d'eux afin de s'échapper. Tenshi le rattrapa, mais voyant qu'il fonçait dans le vide, elle se stoppa et regarda, les yeux écarquillés, le Weber qui sauta, quant à lui, sans hésitation vers l'inconnu. Ils n'étaient qu'au deuxième étage, mais une mauvaise chute pouvait être mortelle. Au fond de lui, l'Hôte le savait ; toutefois, devant l'urgence de la situation, il avait agi par instinct pour sa survie et pour celle de la Lilia, et avait bondi directement dans le néant sans même penser aux conséquences. Il fallait croire cependant que la chance était avec lui, car ce furent des arbres qui l'accueillirent en bas et qui ralentirent sa chute grâce à leurs branches. Il ne put éviter les éraflures, mais le plus important était qu'ils soient en vie, et que la Lilia soit tirée d'affaire. Il n'avait pas pu voir dans les autres pièces s'il restait encore des gens à sauver, mais il entendait déjà, heureusement, la sirène des pompiers au loin qui venaient pour éteindre l'incendie.

Tristan reprit son souffle peu à peu, s'autorisant même un instant de répit, tandis que les ramifications soutenaient plutôt bien son poids et celui de la Lilia. Toute desséchée, cette dernière tremblait légèrement. Inquiet pour elle, le Weber la considéra quelques secondes, avant d'approcher lentement une main dans sa direction, et la créature florale s'immobilisa d'un coup. Lorsque la main se posa avec douceur sur ses pétales et qu'elle bougea en caresses rassurantes, la Lilia sembla se détendre. Celle-ci releva la tête vers l'éleveur, qui commença à se mouvoir entre les rameaux pour se diriger vers elle. Il tendit les bras pour prendre le Pokémon fossile contre lui, se retenant de grimacer à cause de la douleur afin de ne pas l'inquiéter, et l'aida à descendre de l'arbre le plus calmement possible. La Lilia ne paraissait pas craindre le Weber, à son grand soulagement, et accepta le soutien qu'il lui offrait. Cette pauvre femelle se retrouvait maintenant seule, si Tristan réfléchissait bien. Revenue à la vie à la suite d'expériences scientifiques, les biologistes qui devaient s'occuper d'elle n'étaient plus vraiment en état de la prendre en charge, et elle serait probablement entre les mains du Régime si Tristan n'était pas intervenu in extremis.
Une fois à terre, la Lilia se rapprocha du pantalon du Weber et se colla à sa jambe, comme si elle cherchait de nouveau sa protection, de peur qu'on lui veuille encore du mal. Elle voyait l'Hôte de Pension comme un sauveur, désormais. En voyant son abattement et ses plaies, le brun ne pouvait de toute évidence pas se résoudre à l'abandonner. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.

- Écoute... Je ne sais pas si tu me fais assez confiance pour ça, mais... J'aimerais t'emmener chez moi pour te soigner. Je m'appelle Tristan Weber, et je suis Hôte de Pension à Zazambes. C'est pas très loin d'ici, et comme ça tu pourrais te reposer. Ce n'est pas une obligation, mais... Tu veux bien ?

La Lilia ne répondit pas. Silencieuse, elle contemplait l'éleveur d'un air curieux, semblant délibérer sur les paroles de l'humain. Finalement, alors que les pompiers arrivaient enfin, elle se retourna vers la laboratoire en feu avec une expression soudain attristée dans son regard, comme si elle repensait à ce qu'elle vécue dedans avant que l'incendie ne se déclare. Peut-être avait-elle été prise d'affection pour les chimistes qui lui avaient donné naissance, les considérant probablement comme ses géniteurs ? Elle n'avait désormais plus rien de sa vie d'avant ; il lui faudra avancer sans les repères dont elle avait l'habitude. Un ange passa, et elle se retourna finalement vers la forêt sombre qui les accueillait de l'autre côté, dans la profondeur de la nuit. L'Hôte de Zazambes, dont les yeux chocolat étaient rivés vers les flammes qui commençaient à s'éteindre lentement, sursauta lorsqu'il sentit quelque chose s'enrouler autour de sa main. Il sourit avec tendresse en remarquant qu'il s'agissait de la liane de la Lilia, concluant qu'elle voulait venir avec lui. Le Weber hocha la tête, avant de prendre la femelle Plante et Roche dans ses bras et de courir en direction de chez lui, de peur que Tenshi ne décide de les rattraper.

Même si ses jambes étaient lourdes et ne demandaient qu'à s'écrouler, il devait continuer à avancer jusqu'à chez lui. Il se sentirait en sécurité, et il pourrait s'occuper de la petite Lilia, loin des dangers que représentaient le Régime. La voûte céleste régnait paisiblement au-dessus de lui, tandis qu'il courait sans s'arrêter, en haleine, hâte de retrouver la pension familiale qui a toujours été pour lui un refuge inébranlable dans lequel il se sentait protégé de tout.
Alors lorsqu'il traversa la forêt, la prairie verdoyante, le cimetière, la route sinueuse, et qu'il vit enfin le toit de sa maison, il accéléra le rythme, épuisé mais soulagé. Arrivé devant sa porte, il s'arrêta net et prit le temps de reprendre son souffle. Le bas de sa jambe gauche avait une grosse tâche rouge et portait une odeur poisseuse, mais le Weber savait que la coupure que la soldate lui avait faite n'était pas très importante. Il eut assez de force néanmoins pour passer la porte et rentrer à l'intérieur de la pension, en tentant de faire le minimum de bruit possible. Il avait oublié, cependant, que Kya était resté éveillée pour attendre son retour. Dès qu'il referma en silence la porte derrière lui, la Leuphorie accourra vers lui et paniqua quand il constata ses blessures ainsi que la Lilia qu'il tenait encore contre lui. Calmement, Tristan la rassura en lui expliquant vite fait ce qui s'était passé, avant de lui confier le Pokémon fossile. Tandis que la Lilia était aux soins de son amie, il s'occupa quant à lui de ses propres plaies, qui n'étaient pas tellement nombreuses ou importantes. Une fois cela fait, il laissa la femelle préhistorique se reposer auprès de Kya dans la pension pour aller se coucher de son côté. Las, le pas lent, comme s'il portait le monde entier sur son dos, l'éleveur se dirigea vers sa chambre où dormaient déjà Iroh et Toph côte à côte sur son lit.
Le jeune homme poussa un profond soupir et se laissa tomber comme une patate sur sa chaise de bureau, bureau sur lequel il posa sa tête, épuisé. Mollement, ses yeux se levèrent sur la photo d'Adélia, et prit tout de même la peine d'allumer sa lampe de chevet afin de mieux l'apercevoir.
Il tressauta quand il entendit soudain un bruit sourd derrière lui. Lorsqu'il se retourna, il aperçut Samaël, accompagné de son Gardevoir, qui se tenaient à présent au milieu de sa chambre. L'ourson se frottait les yeux pour rester éveillé comme il le pouvait, et semblait avoir été tiré de son sommeil. L'Enodril se gratta l'arrière de sa tignasse ébouriffée avant de se tourner vers son ami, l'air encore à moitié endormi.

- S-Sam ?
- Yo.
- Mais... Qu'est-ce que tu fais ici ?

Le cadet bailla à s'en décrocher la mâchoire, apparemment agacé par quelque chose.

- C'est à cause de Geki. Ce stupide panda était inquiet pour ses Oeufs alors que je lui ai répété à maintes reprises qu'ils étaient entre de très bonnes mains. Mais comme d'habitude, il n'en fait qu'à sa tête et ne s'est pas gêné pour me réveiller au beau milieu de la nuit. Ralala...

Amusé, Tristan tira un léger rire.

- Les bras de Morphée étaient si chaleureux ?
- Hmpf. Je m'en fiche pas mal, des bras de Morphée. Ceux de mon lapinou, en revanche...

Le plus jeune ronronna en pensant à son petit ami, tandis que l'aîné sourit avec tendresse, se moquant gentiment de la niaiserie de l'autre. Mais il se rappela tout de suite, en fixant de nouveau la photo, qu'il n'était vraiment pas mieux, bien au contraire.

- Si je pouvais accueillir Adélia dans les miens...

Sam écarquilla les yeux, avant de fixer l'éleveur, surpris. Le compétiteur ouvrit la bouche, sans savoir quoi dire, comme s'il était soudainement perdu. Un anga passa, avant que le nounours ne se mette enfin à briser le silence religieux.

- Tristan... Tu veux dire que...

L'aîné reprit son air sérieux, avant de se tourner vers le cliché de la jolie brune en train de sourire.

- Oui, Sam. Je l'aime. Depuis bien plus longtemps que je n'ose me l'avouer.

L'Enodril étouffa un hoquet, ne s'étant pas attendu à ça. Bien souvent, lui comme les autres, savaient l'attirance que les deux jeunes gens avaient l'un envers l'autre, mais également la difficulté qu'ils avaient à se l'avouer. Mais Tristan ne pouvait plus le nier, maintenant, car il le savait enfin, et depuis plus longtemps qu'il ne le croyait en réalité. Il rêvait d'Adélia. De ses bras, ses lèvres, son sourire, sa voix, son parfum, et sa gentillesse qui la caractérisait tant.
De nouveau le silence s'installa. Puis, enfin, l'adolescent s'approcha sans un mot du plus grand et posa une main sur son épaule.

- Alors dans ce cas, il sera bientôt temps de le lui dire.


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