BEARS

CMC & Kékémarill

- Un pour tous et tous pour un !
- Lorsque l'on est des oursons !
- Un pour tous et tous pour un !
- On est trop mignons !
- CHER !

La petite Polarhume sursauta et cligna des yeux devant les regards indignés de ses deux camarades. Ne comprenant pas son mal, elle haussa les épaules.

- Et bah ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'est 'On est comme des lions', la phrase !
- Mais je ne suis pas comme un Némélios, moi ! C'est ma faiblesse !

Le Pandespiègle rit doucement, amusé par les légères querelles qu'avaient l'ourson brun et l'oursonne blanche. Il s'approcha de cette dernière pour poser une patte rassurante sur son épaule.

- Ne t'en fais pas, je suis de type Combat. Si jamais un Némélios ose te faire du mal, il aura affaire à moi !

Son amie sembla rassurée et le plus ancien de la bande finit par sourire et passer à autre chose. Depuis qu'ils se connaissaient, les trois petits ours ne se quittaient plus et passaient tout leur temps ensemble. Quand on en voyait un, il y avait toujours les deux autres. Amis inséparables, ils s'occupaient les uns des autres comme des frères et sœurs vivaient toutes leurs aventures en trio. Ce matin, ils tournaient autour de la maison des Enodril et avaient décidé de répéter une chanson qui serait comme un code pour eux, quelque chose qui les unirait davantage. Seulement, la Porarhume avait encore du mal avec les paroles et se faisait réprimander -non méchamment- par ses deux compères depuis tout à l'heure.

- On fait quoi alors ? On recommence ?
- Je propose que nous reportions notre code à plus tard et qu'on trouve un vrai nom à notre groupe.
- Ah ouais, bonne idée ! Mais... euh... On choisit quoi ?

Aussitôt, les trois oursons s'assirent dans l'herbe fraîche et se mirent à réfléchir, puisant même leurs inspirations en scrutant le ciel d'un beau bleu clair et les nuages qui passaient.

- Les Cutie Mark Crusaders !
- Déjà pris. Et dans notre cas ça ne marche pas.
- La Ligue des Justiciers ?..
- Déjà pris aussi. Et de toute façon, on n'est pas assez pour faire une ligue.
- Les Risquetouts ?
- C'est pas original, ça. Et puis déjà pris.

Ils soupirèrent en même temps, se remettant dans la position du Penseur pour chercher un nom qui les qualifierait bien et qui ne soit pas déjà occupé. Au bout de quelques minutes de silence, Kuma eut comme un éclair de génie et se releva brusquement, les yeux brillants.

- J'ai trouvé ! À partir d'aujourd'hui, nous serons les BEARS ! Braves Explorateurs et Aventuriers Rêveurs et Solidaires !

La patte levée et l'expression déterminée, il paraissait très fier de sa trouvaille et espérait que ça plaise à ses camarades. Néanmoins, un ange passa, et seul la brise lui répondit. Geki et Cher, eux, regardait leur frère d'arme, surpris et perplexes.

- Hmm... C'est pas mal. Ça nous correspond plutôt bien, même !
- J'adore ! T'es un génie, Kuma !
- Héhé !

Le Teddiursa ronronna, tout content de son idée et du fait qu'elle soit approuvée par le reste du trio. Empli d'une énergie nouvelle, l'ourson brun se mit à courir en direction d'une petite dune pour atteindre son sommet et se mettre face au vent, les deux pattes croisées sur son torse. Le Pandespiègle et la Polarhume grimpèrent à sa suite, prenant une pose digne de héros de shonen.

- Alors à partir d'aujourd'hui, nous serons les BEARS ! Les héros sans peur et sans reproches qui défendent la veuve et l'orphelin au péril de leurs vies !

En chœur, les trois oursons poussèrent un cri de ralliement et sautèrent d'un même bond triomphant, prêts pour n'importe quelle aventure qui s'offrirait à eux. Mais la seule femelle du groupe atterrit mal sur ses pattes arrières et trébucha, emportant dans sa chute ses deux compagnons. Ils descendirent donc la petite colline, sur laquelle ils étaient juchés, en faisant des roulades qui leur donnèrent le tournis. Ils ne s'arrêtèrent que lorsqu'ils finirent par se percuter une fois la mini pente déboulée, et s'étalèrent au sol, avec la tête qui leur tournait. Enfin, ils rirent de concert suite à leur chute maladroite et se reposèrent dans l'herbe. Quand ils contemplèrent la voûte céleste paisiblement, le monde leur semblait très grand tout à coup. Ces innocents et vaillants justiciers avaient le cœur plein de rêves et d'espoir, permis par leur jeune âge et une part de naïveté qui leur restait malgré ce qu'ils avaient endurés chacun de leur côté. Ils ne vivaient désormais que pour deux choses : secourir les autres et aider leur dresseur, celui qui les avait accueillis au sein de son équipe pour faire d'eux des amis et des alliés au combat si jamais ils venaient à être appelés, et ils étaient très fiers de ce rôle auprès du jeune humain.





- Kof kof !

Ses poumons la brûlaient, mais elle se forçait à remonter de toutes ses forces en utilisant ses pattes griffues. Son pelage l'isolait bien du froid, mais dans sa chute, la petite Polarhume avait accidentellement avaler de la neige. Elle toussait et crachotait pour s'obliger à dégager ses voies respiratoires. Autour d'elle, cette neige. Encore et encore. Gagnant de la puissance par la morve épaisse qui lui sortait du museau, elle put remonter à la surface et reprendre de l'air. Une couche blanche glacée qui s'étendait à perte de vue, un vent rude qui avait commencé à souffler, et ces montagne, dont son espèce est maîtresse. Les ours polaires sont habitués à ces températures très basses, mais si elle était sortie de sa Poké Ball, peut-être qu'elle n'était pas la seule ? Quels autres de ses camarades s'étaient échappé à leur tour par mégarde ? Elle savait la glace mauvaise pour Cheza, par exemple.
Que s'est-il passé ?..
Elle ne se rappelait pas de tout. Bien à l'abri dans sa Poké Ball, elle se souvenait juste du moment où leur dresseur les avait appelé pour partir quelque part. Naïve, elle avait cru à une promenade tranquille. Par mégarde, cependant, il avait semblé qu'une avalanche l'avait séparé de l'Enodril, et elle se retrouvait seule au milieu de cette tempête enneigée, après s'être réveillée sous une couverture de neige. La peur commença à s'insinuer en elle, formant une boule dans sa gorge qui manqua de se transformer en sanglot. Un mince espoir s'empara d'elle, obstinée à ne pas abandonner tout de suite, car étant membre des BEARS, c'est une des choses qu'elle a apprise : ne jamais baisser les bras avant d'avoir tout tenté.
Alors elle se mit à pousser quelques rugissements, aussi forts qu'elle pouvait. Des cris à fendre un cœur de pierre, tant ils devenaient de plus en plus larmoyants au fur et à mesure qu'elle constata que personne ne répondait à ses appels déchirants. Ses petits coussinets avançaient péniblement dans la neige, à la recherche du moindre signe de vie. Elle finit toutefois par trébucher, et dévala une pente poudreuse, avant de glisser de tout son long contre le sol une fois le monticule descendu. La Polarhume renifla, avant de poser ses pattes contre ses paupières, désespérée de ne plus savoir quoi faire, priant Arceus qu'on lui vienne en aide.

- CHEEER !

Kuma ?..
Oui, c'était bien lui. Elle releva la tête, à l’affût de sa silhouette. Cette dernière se découvrit finalement au loin, pour paraître de plus en plus clairement au fur et à mesure qu'elle s'approchait dans sa direction. Le regard de Cher s'illumina, et elle se redressa pour courir vers le Teddiursa. Il était accompagné de Geki, et d'une forme rondouillarde qui se révéla être Tsume. Si d'ordinaire elle n'appréciait que moyennement le Marill à cause de son caractère grognon et ses manières précieuses, elle fut heureuse de revoir ses amis sains et saufs et de savoir qu'elle n'allait plus être toute seule. En même temps, progressivement, le vent se calmait.
Arrivée à leur hauteur, Cher ne put s'empêcher d'enlacer le Pandespiègle et le Teddiursa tant elle était soulagée.

- T'en fais pas, on est là, maintenant.
- Tu n'as rien ? demanda Geki, inquiet, avant de soupirer une fois qu'elle eut secoué la tête. Tant mieux. C'était quelque chose, cette avalanche.
- Arrêtez de blablater inutilement ! On doit retrouver le Bipède et fissa !
- Alors Samaël n'est pas avec vous ?
- Nous avons été séparés de lui à cause de cette avalanche. Mais je pense que nous sommes les seuls à être sortis de nos Poké Balls, étant donné que nous n'avons rencontrés personne d'autre à part toi.
- C'est déjà une bonne chose ; au moins, nous avons pu nous réunir !
- C'est vrai, mais il ne faut plus perdre de temps, à présent. On doit retrouver notre dresseur. Venez !

Le Marill lâcha un grognement, mais les oursons l'ignorèrent. Au fond de lui, même si Tsume ne l'avouerait jamais, il a appris à apprécier le jeune challenger. Cependant, il s'obstine à se dire qu'il ne s'agit là que d'un moyen pour lui de s'assurer la gloire et le succès en remportant la Compétition. Bien décidé à gagner, il sait qu'il peut compter sur l'Enodril pour arriver à ses fins, bien qu'il est moins égocentrique à certains moments que ce qu'on pourrait croire.
Le Pokémon eau et le groupe des petits sauveteurs se mirent donc en route, en se fiant comme ils le pouvaient aux éventuelles traces d'odeur qu'ils trouvèrent ici et là, même si la plupart avaient été éventées et que la couche de neige ne leur facilitait pas la tâche. Véritables aventuriers, les BEARS fouillèrent chaque rocher, chaque tas blanc et froid, et même chaque grotte sur leur chemin. Le plus gros problème était cependant qu'ils avaient perdu la senteur de Samaël depuis quelques minutes et qu'ils avançaient désormais à tâtons vers l'inconnu, et que ni les oursons, ni le lapin, ne se rendaient compte qu'ils se dirigeaient tout droit vers la direction opposée à celle où se trouvaient l'Enodril et son compagnon d'infortune.

Cher, qui était la plus à l'aise dans cet environnement, courait à perdre haleine, inquiète pour la survie de leur ami. Kuma était sans doute celui qui paniquait le plus, mais il gardait un sang-froid presque admirable face à la situation, tout comme Geki qui était toujours le plus calme et le plus sage des trois. Tsume, quant à lui, était assez difficile à cerne en somme, et il était presque impossible de savoir ses véritables pensées, à moins qu'elles ne soient reflétées par celles qu'il énonçait à voix haute. Toutefois, le Marill avait beau se comporter en véritable diva, il avait une puissante assez impressionnante pour une carrure aussi peu remarquable que la sienne.
Soudain, les trois mâles virent dans leur champ de vision la femelle trébucher dans une crevasse entre deux rochers, puis pousser un cri de douleur, avant de gesticuler dans tous les sens en gémissant un peu plus à chaque mouvement qu'elle faisait.

- Cher, arrête de bouger !
- Mais Kuma, j'ai mal !
- Et ça sera pire, si tu continues. S'il te plaît, cesse de faire des gestes brusques et laisse-nous voir.

Au son de la voix apaisante du Pandespiègle, la blessée se calma progressivement, avant d'hocher la tête, les yeux larmoyants. La petite Cher avait sa patte arrière gauche coincée dans un étrange engin aux reflets gris métallique, qui devait probablement être en fer, et qui ressemblait à une sorte de mâchoire aux dents pointues.
Le piège d'un chasseur.
Geki sembla réfléchir. Pendant de longues secondes, il observa minutieusement l'objet menaçant, en se retournant dans tous les sens et se positionnant de telle sorte qu'il pouvait avoir une vue sous n'importe quel angle. Néanmoins, il se rendit compte qu'il faisait plus ça pour se donner un genre et se convaincre lui-même qu'il pouvait trouver une solution pour éviter de faire souffrir davantage leur amie ; en vain, car rien ne lui vit. Il avait éventuellement une proposition à faire, mais il se doutait que cela marche vraiment. Qui ne tente rien n'a rien, il se lança finalement.

- Un bâton. Je crois qu'il me faut quelque chose comme un bâton.
- Tu crois ou t'en es sûr ? demanda la souris aquatique qui s'impatientait.
- Je... Je sais pas, mais... mais...
- Peu importe. Toute idée est bonne à prendre. Tiens, et si tu te rendais utile que tu allais nous chercher ce bâton, Tsume ?
- Gniagniagnia ! C'est bon, j'y vais. Mais ne crois pas que je le fais pour vous ! C'est uniquement pour être tranquille un instant sans avoir à traîner trois gamins inconscients avec moi.

Le Teddiursa esquissa un sourire amusé, remerciant d'un signe de tête le Marill pour sa coopération. Son mauvais caractère n'était peut-être pas prêt de changer, mais au moins, non seulement il les aidait, mais en plus ils pouvaient calmer la 'prisonnière' sans entendre une quelconque remarque désobligeante de l'autre. Ce n'était certainement pas de ça dont ils avaient besoin. Une fois que le Pokémon Eau et Fée fut parti, Kuma soupira et se rapprocha de Cher pour lui glisser des paroles qui se voulaient rassurantes, tandis que Geki essayait déjà à pattes nues de délivrer leur amie. Mais il n'était pas dans une position idéale pour user de sa force comme il le voudrait, et il culpabiliserait si jamais il faisait involontairement du mal à la Polarhume. Il ignorait s'ils pouvaient vraiment faire confiance au Marill, mais ils n'avaient pas le choix ; ils devaient l'attendre ici.

- Peuh ! C'est comme ça qu'on traite une future star ?! Tss !

Tsume donnait des coups de patte et de queue dans la neige sans se préoccuper des éclaboussures gelées qu'il infligeait aux Pokémons sauvages des environs. Si ces derniers étaient habitués au froid, ils ne nieraient certainement pas qu'il y avait plus agréable que de se faire balancer de la poudreuse dans la tronche. Mais il se fichait éperdument de l'avis des autres et trouvait que faire attention à ce que sa siiii douce peau ne soit pas abîmée par le froid était déjà bien assez suffisant pour qu'il n'ait pas à se soucier d'autrui. Il s'agissait après tout -de son point de vue- d'une étoile montante du cinéma, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne soit mondialement connu. Narcissique, grognon, caractériel et fourbe, s'il y avait bien une qualité qu'on devait lui reconnaître, c'était qu'il jouait vraiment bien la comédie, quand il s'y mettait franchement. Le talent d'acteur qu'il se disait posséder était bien réel, seulement, sa popularité demeurait bloquée au négatif.

Le Marill bailla à s'en décrocher la mâchoire ; il commençait à s'ennuyer, et toujours pas la moindre trace d'un maudit bout de bois en vue. Il y avait, de toute évidence, peu d'arbres là il se trouvait, et les branches des sapins étaient bien trop épineuses pour qu'il puisse en récupérer une. La souris se mit à grogner de mécontentement à force de ne rien trouver qui correspondrait à la description de ce qu'il devait ramener, et décida de s'activer afin que sa fouille se termine plus rapidement. Mais tout à coup, il entendit un rugissement qui se répercuta en échos à travers la montagne.
Les BEARS ! Ils ont des ennuis !
Il fallait s'y attendre : s'il y avait un piège posé ici, le chasseur qui l'avait mis en place n'avait pas dû se trouver bien loin. Laissant tomber ce qu'il était supposé chercher, Tsume retourna sur ses pas et fonça à toute allure vers là d'où il venait, une mine inquiète sur son visage habituellement constipé. Il avait un peu de mal à avancer dans la neige quand elle devint plus épaisse, mais il n'eut pas le temps d'atteindre l'endroit précis d'où il était parti qu'il entendit déjà des bruits se rapprocher dans sa direction. Paniquant, il se planqua derrière un énorme rocher et laissa juste le haut de sa tête dépasser légèrement pour voir de quoi il retournait. Pour empêcher tout son de sortir qui pourrait le faire repérer, il ravala le hoquet de peur qu'il manqua de faire échapper.
Une humaine !
Dans la trentaine, blonde, les cheveux remontés en une queue de cheval haute et habillée d'un équipement typique de chasseuse, elle portait sur sa bouche un sourire malsain qui ne disait rien qui vaille au Pokémon Eau. Elle portait à son bras gauche un fusil, tandis l'autre tirait sur une luge où était disposée une petite cage. Les yeux de Tsume s'écarquillèrent quand il reconnut les trois oursons prisonniers à l'intérieur, la patte libérée de la Polarhume en sang. Le trio se débattait dans leur cellule, mais celle-ci était solidement attachée. Ils hurlaient à plein poumons, en vain. Derrière la femme, un Aflamanoir avançait péniblement dans le froid mais avait une expression aussi satisfaite que celle de sa dresseuse. Cette dernière était d'ailleurs marquée sur quelques minces parties de son corps, découvertes à certains endroits sous forme de déchirures, par des traces de morsures, témoignages du rude combat qu'avaient menés les oursons pour protéger leur amie contre cette dangereuse Bipède. Elle ricanait en emportant avec elle son butin vivant.

- Nyahahaha ! Tu traînes, Lucius. Dépêche-toi, sale fainéant ! Ces pantoufles en peaux ne vont quand même pas se faire tous seuls !

L'Aflamanoir répondant au nom de 'Lucius' pressa le pas pour arriver à la hauteur de sa comparse, et ils s'en allèrent enfin pour disparaître du champ de vision de Tsume.
Inhumaine.





- TSUMEEE ! TSUMEEE !

Le Teddiursa s'épuisait. Pourtant, il continuait encore et encore à crier le nom de la dernière personne qui pouvait les sauver. De son côté, Geki donnait des coups à répétition aux barreaux de la cage, mais il était encore trop faible pour pouvoir lui causer le moindre dégât, ou alors c'était leur prison qui était vraiment solide. La pauvre petite Polarhume, impuissante, était assise au milieu et se contentait pour le moment de donner des coups de langue à sa plaie pour arrêter l'hémorragie. Celle qui les avait capturés était sorti de son chalet pour aller chercher des bandages. Si elle ne se préoccupait guère des blessures que ses détenus avaient, elle ne supportait pas de voir du sang sur une fourrure aussi blanche alors qu'elle pourrait l'utiliser pour faire de jolis accessoires. Elle faisait très peur à Cher, et pour cause, la Polarhume se trouvait être sa cible première.

Après les avoir enfermés, la grande blonde était rentrée dans un chalet en hauteur près d'une falaise escarpée, qui devait être son foyer. En bois tout ce qu'il y avait de plus commun, elle cachait à l'intérieur d'innombrables peaux de bêtes, fruits de sa chasse mensuelle, et exposait même des têtes d'animaux morts comme trophées. Autant dire que la déco avait horrifié au plus profond d'eux les trois nounours, et que la seule femelle du groupe avait même pleuré en silence, terrorisée en sachant qu'un destin similaire leur était réservé s'ils n'arrivaient pas à s'échapper à temps. Mais tout espoir semblait perdu, car aucun d'eux n'avait pour l'instant trouvé un moyen de s'enfuir, et ils se retrouvaient coincés là, dans leur cage, au centre du lit de la chasseuse, donc dans sa chambre, qui était d'aussi mauvais goût que le reste question esthétique.

- Geki, Kuma... Je vous demande pardon.

Le petit ours brun, essouflé, se retourna avec surprise vers sa camarade, l'autre faisant de même.

- Sans moi, rien de tout ceci ne serait arrivé. Et... Et par ma faute, on va... on va...

La Polarhume se mordait les lèvres pour se retenir de pleurer, mais elle finit quand même par laisser ses larmes couler, avec des lamentations à fendre le cœur. Elle baissa la tête et cacha ses yeux dans ses pattes avant, pour ensuite se recroqueviller. Geki posa un un genou à terre et posa doucement une patte sur le flanc de Cher, frustré intérieurement de se sentir si inutile face à la tristesse de la Polarhume et de leur situation. Kuma se rapprocha à son tour et sourit avec tendresse.

- Ce n'est pas ta faute, tu ne pouvais pas savoir. Ça aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous, tu sais. Mais je m'inquiète pour ta blessure. Tu as encore très mal ?

La Polarhume releva légèrement la tête vers le Teddiursa.

- Pas autant que lorsque la mâchoire me retenait encore. Mais ça continue de piquer un peu. Dites... Vous croyez vraiment qu'on va réussir à s'échapper avant qu'elle... Qu'elle...
- Ne t'en fais pas. Si nous nous y mettons tous ensemble, on peut certainement y arriver.
- Geki a raison. Nous sommes les BEARS ! Nous n'abandonnerons jamais jusqu'au dernier moment !

Devant l'air déterminé de ses compagnons, Cher sécha ses larmes.

- J'aimerais tellement vous être utile. Mais je me sens si impuissante... Tout ce que je sais faire, c'est chouiner et vous attirer des problèmes. En plus je suis tout le temps enrhumée. On dirait que j'ai un glaçon pendu au nez !
- Un glaçon... Mais... C'est ça !

Le Teddiursa sembla avoir un éclair de génie. Les deux autres le regardèrent sans comprendre, un air interrogateur au visage. Une lueur de fierté brillante dans ses yeux, Kuma ne tarda pas à s'expliquer et se tourna vers Cher.

- Dis-moi, ta roupie peut bien se geler, non ?
- Je... Je pense, oui, mais...
- Dans ce cas c'est simple ! Si nous réussissons à geler la serrure de cette cage, je suis sûr que nous parviendrons à la briser !
- Je ne sais pas si ça marchera mais qui ne tente rien n'a rien. Allons-y.

La Polarhume suivit donc les indications de l'ourson brun et étala sa roupie sur la serrure. Au bout de quelques secondes, cette dernière finit, effectivement, par se changer en glace. Au signal de Geki, les trois compagnons se ruèrent alors de toutes leurs forces vers la porte de leur cellule. Positionnée sur le lit de leur geôlière, la petite prison qui les retenaient finit par tomber au sol et c'est à ce moment-là que la glace se brisa pour finalement ouvrir l'entrée par laquelle ils sortirent en vitesse.

- Hourra ! On a réussi !
- Chhht ! On célébrera notre victoire une fois qu'on aura quitté cet endroit.
- Et tu sais par où on sort ?
- Euh... B-Bien sûr ! C'est... C'est... de ce côté !

Après avoir hésité quelques instants, Kuma finit par indiquer une direction, un peu moins certain que tout à l'heure. Mais il fallait malgré tout choisir une voie où aller, se dépêcher avant que la gardienne des lieux ne rentre de sa chasse monstrueuse. Les trois oursons empruntèrent donc un couloir pris un peu au hasard, mais chacune des portes qui se trouvaient tout au long dudit couloir ne menait nulle part, ou en tout cas pas à la sortie qu'ils convoitaient. Au bout du corridor, il y avait une pièce qui avait l'air plus grande, et d'où ils pouvaient entendre un feu crépiter, sans doute celui d'une cheminée. Kuma se rappela que c'était bien par là que cette brute blonde les avait fait rentrer, et invita ses camarades à le suivre, le cœur battant. La chasseuse n'était toujours pas de retour ; ce qui signifiait qu'ils pouvaient sans problème s'enfuir de ce chalet, si seulement la Bipède ne revenait pas entre-temps. Ils seraient probablement morts si jamais elle découvrait qu'ils avaient tenté -et même réussi- une évasion.
Les BEARS se dirigèrent donc en vitesse vers le salon. Mais dès qu'ils y pénétrèrent et qu'ils découvrirent mieux l'endroit, Cher se mit à crier, avant de se cacher derrière un canapé en peau qui se trouvait sur le côté, bientôt rejointe par Geki. La pièce comportait quelques meubles, une table basse, un fauteuil, et même des sofas. Un feu était bel et bien allumé non loin de là, dans une cheminée de pierre. La porte d'entrée, quant à elle, se trouvait à leur gauche, et attendait qu'ils l'ouvrent depuis tout à l'heure. Était rassemblé ici tout ce qu'il y avait de plus banal, en somme. Mais ce qui leur fit le plus peur et qui les avait forcé à se planquer était une Ursaring. Dressée sur ses larges pattes arrières, mesurant près de deux mètres de hauts, énorme, avec des griffes acérées et des crocs tranchants, sa gueule béante paraissait rugir, et ses yeux lançaient des éclairs. Devant elle, Kuma était à sa portée ; celui-ci n'était pas allé retrouver ses amis pour se dissimuler de la grosse bête qui le menaçait.  

- Kuma ! Viens vite !

Angoissé, le Pandespiègle serrait les dents, paniqué à l'idée que le Teddiursa se fasse dévorer. Mais pour une raison qu'il ignorait, le petit ours brun n'avait pas bougé depuis qu'ils étaient arrivés au sein de ce terrain du chalet. Immobile telle une statue, on aurait dit qu'il était paralysé. Et dès lors, le panda comprit qu'il n'était pas le seul ; la colossale ourse qui lui faisait face l'était également. Les mouvements de la femelle adulte étaient figés, comme si le temps s'était arrêté autour d'elle. Apparaissant comme prête à bondir sur eux, aucun son ne sortait pourtant de sa gueule, et aucun de ses membres ne bougeaient. Geki eut un hoquet, comme s'il se remémorait de quelque chose. Surpris au départ du statisme de l'Ursaring, il mit enfin la patte sur le terme qu'il cherchait depuis quelques minutes.
Empaillée.
Voyant que l'ourson noir et blanc ne réagissait plus, Cher sortit à son tour et se metta à côté du panda. Ce dernier commença à appeler le Teddiursa, mais il n'eut aucune réponse. Inquiet, Geki s'avança d'abord de deux pas, avant de s'arrêter une fois qu'il constata enfin un semblant d'animation venant de leur compagnon. Un premier spasm secoua Kuma, puis un deuxième, jusqu'à ce que des tremblements l'agitent tout à fait. Ses yeux sombres étaient rivés sur l'Ursaring. Bientôt, à travers la pièce, on put entendre des reniflements. Il essayait de retenir ses pleurs comme il le pouvait. Geki et Cher se demandèrent ce qu'il lui prenait, mais la réponse leur vint bien assez rapidement, comme une lame tranchante qui s'abattait sur eux.

- Maman... C'est ma maman...

Un pincement comprima le cœur des deux autres BEARS. Anéanti et l'âme en peine, le dernier membre de leur bande fit marcher avec lourdeur ses petites pattes arrières jusqu'à celles de sa génitrice. Quand il y parvint, il s'accrocha à l'une avant de s'effondrer contre sa fourrure froide et rugueuse. Enfin, il ne retint plus ses larmes et laissa échapper le flot de chagrin qui l'avait enveloppé. Elle ressemblait à une Ursaring parmi tant d'autres, pourtant il aurait pu la reconnaître entre milles.
Des souvenirs lointains remontèrent en lui. Doux, paisibles, mais parfois aussi froids que la tempête glaciale qui secouait la montagne tout à l'heure, il se remémorait avec nostalgie et tristesse les tendres moments qu'il avait passé avec sa mère. Forte et aimante, elle avait toujours protégé son unique fils au péril de sa vie. C'est d'ailleurs sans doute le prix qu'elle a dû payer ce jour-là, lorsqu'elle n'avait pas eu d'autres choix que de se sacrifier. Kuma ne se rappelle plus vraiment comme cela s'était produit, mais il avait été séparé d'elle un jour où ils étaient poursuivis, et depuis cet instant, il ne l'avait plus jamais revu. Perdu dans les montagnes, encore jeune, il avait marché dans la neige pendant une dizaine de minutes avant de trouver Yasmina, Spirit, et Minuit, qui lui avaient expliqué, avec toute la délicatesse et la prudence du monde, qu'il ne reverrait plus jamais sa maman. Ne voulant y croire au début, il a longtemps pleuré, avalant difficilement cette affreuse nouvelle. Bien plus candide à ce moment-là, il avait fini par s'en remettre, notamment grâce à l'Hôtesse de Pension et ses Pokémons, mais surtout au nounours qui a changé sa vie à jamais pour qu'il n'ait plus à souffrir. Connaissant le sentiment qui le rongeait, son dresseur a été un grand soutien et c'est grâce à lui que le Teddiursa avait réussi à pouvoir de nouveau trouver le sommeil le soir. Véritable peluche au début, le chemin qu'il a parcouru en compagnie de l'Enodril lui a fait gagner en maturité et l'a aidé à passer au-dessus de ses cauchemars. Il avait fini par accepter le fait qu'il ne pourra plus jamais avoir sa mère contre lui, mais il n'avait alors jamais imaginé de nouveau faire face à son image un jour. Sa chaleur et sa douceur lui manquaient.

- Kuma...

Geki s'était approché. Il hésita quelques secondes avant de poser une patte sur son épaule dans un geste réconfortant. Cher s'avança à son tour, se sentant plus concernée encore, étant donné qu'elle avait elle-même été abandonnée car le destin lui avait arraché ses proches. Elle ne devait sa survie qu'à l'intervention de son dresseur actuel et celle de ses amis. En silence, elle s'assit auprès du Teddiursa pour caler sa tête contre son épaule. Ils en avaient oublié leur hâte de s'échapper. Devant la mélancolie d'un des leurs, ils n'avaient pas pu tourner le dos. Le petit ours brun essuya ses larmes pour tenter de se ressaisir.

- J'vais bien... V-Vous inquiétez pas pour moi. J'le savais, de toute façon. Ils me l'ont dit.

Cher se sentait encore plus impuissante, mais tenta un sourire envers son ami, qu'il lui rendit aussitôt, avec maladresse, certes, mais tout de même.
Ils auraient pu rester ainsi sans voir le temps passer, mais heureusement, si on peut dire ça, un grondement les ramena à la réalité et leur rappela l'urgence de la situation. Lorsqu'ils se retournèrent, ils sursautèrent tous les trois en apercevant une autre bête, bien vivante, cette fois-ci, qui rugissait en les voyant, un rictus mesquin sur son visage hideux. Le dénommé Lucius, l'Aflamanoir qui dirigeait les lieux, se tenait face au trio. Il cracha un premier jet de flamme que les BEARS réussirent à esquiver en se dispersant de tous les côtés, puis un autre qui effleura de justesse la queue de Polarhume. C'est elle que le Pokémon Feu décida de prendre en chasse, et le voilà qui crachait des boules de feu dans sa direction. Si l'ourse blanche courait à en perdre haleine, ce fut sa jambe blessée qui lui fit défaut. Ce fut le moment parfait pour l'attaquer, et Lucius saisit donc l'occasion. En se frottant les pattes d'un air mauvais, il se prépara à lancer un nouveau jet flamboyant, mais fut arrêté dans sa préparation par une offensive en duo du Pandespiègle et du Teddiursa, ce qui lui fit perdre l'équilibre et tomber au sol. Kuma et Geki en profitèrent pour aider la Polarhume à se relever.
Frustré, l'Aflamanoir se mit en colère et commença à cracher du feu à tort et à travers dans toute la maisonnée. L'un de ses jets se dirigea vers la porte de sortie et empêcha les BEARS de prendre la poudre d'escampette de ce côté. Avec Cher qui était blessée, il devenait difficile de trouver un moyen de les faire déguerpir sans qu'ils ne finissent carbonisés.

- Je vais essayer de le retenir. Profitez-en pour trouver un moyen de sortir de là !
- Non ! On ira nulle part sans toi !

Mais l'ourson brun ne l'écouta pas. Il courut jusqu'à l'ennemi dans l'espoir de l'atteindre, mais il ne put réussir à esquiver à l'attaque Lance-Flamme qu'il lui envoya et le nounours fut projeté contre un des murs en bois du chalet. Geki, quant à lui se mit devant Cher pour la protéger et grogna sur l'Aflamanoir. Celui-ci lui rendit son grondement et se prépara à déferler une nouvelle vague brûlante. Il manqua de parvenir à lancer l'offensive, mais il fut interrompu de justesse par la porte d'entrée flamboyante qui s'ouvrit brutalement. La silhouette d'un Marill se dessina sur le devant la maison en bois, au milieu des flammes qu'il éteignit en arrosant de l'eau dessus.

- Enfin ! Ça fait des heures que je vous cherch-... Oulah c'est quoi cette horreur ?! dit-il en apercevant l'Aflamanoir.
- Tsu... Tsume !

Reconnaissable au milieu de tant d'autres, sa voix désagréable n'avait pas manqué aux oursons, mais sa venue les reconforta grandement, et sans doute qu'ils n'avaient jamais été aussi heureux de le revoir. Lorsque Lucius perçut la présence du Pokémon nouvellement arrivé, il se retourna, grondant plus fort. Kuma se redressa comme il put, souriant quand à la vue de Tsume dans l'encadrement de la porte. Voilà exactement l'élément qui leur manquait pour avoir une chance d'échapper aux griffes de la méchante bestiole.

- Tu peux le battre, Tsume ! Ton type bat le sien !
- Le... battre ? Mais t'es malade ?! Pas question de salir mon corps d'Apollon en me querellant inutilement contre une chose aussi hideuse ! Non, non, il n'en est pas qu-...

Il n'eut pas le temps de terminer sa tirade ridicule qu'il se fit projeter dans un coin par un coup de queue de la part de l'Aflamanoir qui ricanait, sans doute amusé de voir autant de proies avec lesquelles il pourrait jouer encore un peu avant que sa maîtresse ne débarque afin qu'ils finissent tous avec un destin aussi cruel que celui des animaux morts les entourant.
Geki et Cher accoururent en direction du Teddiursa pour l'aider, mais ils demeuraient impuissants face au Pokémon Feu qui les dévisageait d'une manière malsaine, surtout quand l'une boitait et que l'autre n'était pas au sommet de sa forme. Le Pandespiègle, bien que fort et courageux, ne serait pas suffisant. Ses statistiques actuelles restaient encore trop faibles. Ceux du Marill, en revanche, étaient parfaites pour contrer leur opposant. Et si Tsume n'était pas vraiment enclin à lutter contre Lucius, le regard noir qu'il lui lança en disait long sur ses intentions toutes nouvelles.

- Ok, ça va chier... Hé, toi !

Il se releva en se débarassant des débris que sa projection avait occasionnée, et se redressa bien adroitement sur ses deux pattes arrières, essayant de prendre un air menaçant.

- Ta mère elle est tellement grosse que même une Master Ball pourrait pas la capturer !

Si les BEARS ne comprirent pas où il voulait en venir, l'effet qu'il recherchait fut escompté ; car dès que leur assaillant entendit la provocation, il se retourna aussitôt vers Tsume, encore plus énervé que tout à l'heure. En rogne, le tamanoir déversa sa rage contre le Marill en déchargeant sur lui un Lance-Flamme bien plus gros que les précédents. Son adversaire répliqua aussitôt avec Hydrocanon ; il constata avec surprise, cependant, que cela ne suffisait pas pour prendre le dessus sur celui qu'il affrontait, mais que c'était juste assez pour équilibrer les forces. Feu contre eau, la balance penchait tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre, sans jamais déclarer un vainqueur.
Alleeeeez ! Encore un effort ! Je dois le faire pour mon honneur ! Si je n'arrive pas à gagner ce combat, je ne pourrai jamais atteindre mon rêve !
En imaginant une potentielle défaite, il vit toutes ses apirations lui être arrachées. Mais il a un but, un objectif qu'il se doit d'atteindre.
La beauté est une chose cruelle ; elle n'est pas accordée de façon égale à tous. Par conséquent, ceux qui sont beaux devraient expier leurs pêchés. Mais le beau... vaincra !
Ivre de ses convictions et la justice en quoi il croyait, il mit tout son cœur dans cette attaque. Et c'est à ce moment-là qu'il se mit à briller. Littéralement. Comme une boule disco. Ses oreilles s'allongèrent, en même temps que son corps qui se transforma (*insérer musique de transformation de magical girls ici. N'importe laquelle fera la faire. Et oui, même celle des Winx*).
Devenu un Azumarill resplendissant de fabulousness, la puissance de l'Hydrocanon fut doublée, et envoya valser en quelques secondes l'Aflamananoir, faisant même un trou dans le mur. Il retomba sur la neige, KO. Une expression omnipotente sur le visage, le lapin bleu s'avança prétentieusement vers sa victime et la regarda de haut.

- Tu es doué, petit, très doué. Mais tant que je serai dans le métier, tu ne seras jamais que second.

Sans doute aurait-il adoré sortir cette punchline en portant des lunettes de soleil, mais il s'était résigné à faire sans. Il retourna auprès des oursons qui l'acclamèrent, stupéfaits mais heureux d'être enfin débarrassé de ce Pokémon infernal.

- Bravo, Tsume !
- Tu as été incroyable !
- Je savais que tu nous retrouverais !

D'un geste précieux, il se libéra de l'étreinte qu'ils lui offrirent et alla chercher dans une des pièces s'il n'y avait pas quelque chose qui pourrait leur être utile. Il revint finalement au bout de quelques minutes avec une trousse de soins et la donna à Geki et Kuma qui pansèrent la blessure de leur amie. Le Teddiursa, pour sa part, prit une pommade qu'il appliqua sur ses brûlures. Geki, quant à lui, n'avait rien de trop grave, alors ils laissèrent le reste.

- Croyez pas que je l'ai fait pour vous sauver, hein. Mais Samaël m'aurait passé un savon si jamais j'étais revenu sans vous.

Véritablement tsundere, les BEARS savaient bien entendu que l'Azumarill n'était pas tout le temps grognon et qu'un jour, peut-être qu'il pourrait s'ouvrir complètement aux autres. Mais en parlant de leur dresseur, le quatuor ne perdait pas de vue qu'ils devaient encore le retrouver dans les montagnes, mais qu'il fallait faire attention désormais à ne pas de nouveau se faire prendre. Il est déjà possible que la chasseuse pète un plomb quand elle découvrirait le trou béant dans son chalet et toute la pagaille qu'ils avaient fait. Mais ils s'en fichaient royalement.
Sans plus tarder, les oursons et le lapin s'enfuirent de la demeure terrifiante, sur laquelle Kuma posa un dernier regard.
Moi aussi je deviendrai aussi fort et aussi brave que toi, maman.
Il fit ses adieux à celle qui lui avait donné la vie, et disparut avec le reste du groupe dans les montagnes à la recherche de leur dresseur perdu.