Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
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Sujet: L'Envol {Samaël & Maxwell Mer 30 Nov 2016 - 17:09
L'Envol
Feat Samaël & Maxwell
Il n'était pas irrégulier que Faust soit joyeux, voyez-vous. C'était même une vérité que peu de personnes osaient remettre en question sans avoir eux-mêmes conscients de la stupidité manifeste de leurs paroles. Toutefois, il y avait une différence évidente entre son humeur habituelle et celle qu'il avait ce matin, alors même que les aiguilles de l'horloge avaient tout juste dépassé le premier tiers du cadran. Des fumets de croissants, de café et de chocolats emplissaient encore la cuisine et le salon de son chez-soi, alors qu'il terminait d'accompagner Alice dans la bibliothèque. Quelques crayons, des livres en tous genre et surtout la promesse de se tenir tranquille le temps de quelques heures ou même d'une demie journée, en fonction du déroulement de la suite des événements, et il termina de saluer sa fille par un léger baiser sur son front. La laissant à ses occupations, encore un peu ensommeillée dans son vieux pyjama Ramoloss, la fillette suivit du regard les pas de son père à travers les fenêtres transparentes de la grande pièce. Celui-ci termina d'avaler rapidement un reste de tartine déjà entamée, avant de vider d'un trait une moitié de tasse de café froid. Il fallait dire qu'il n'avait pas vraiment réussi à dormir cette nuit, alors l'évier de la cuisine était encore bondé de tasses sales. Ingérer davantage de caféine dans son état n'était peut-être pas la meilleure des options, mais il aurait bien besoin de ça pour ne pas s'écrouler lorsque le rush d'adrénaline cesserait... Si il cessait, à dire vrai, et il en doutait. Tapotant presque nerveusement des doigts sur le bord du comptoir, ses yeux faisaient régulièrement l'aller et le retour entre l'écran de son portable et les aiguilles de l'horloge. Isaac, qui venait de sortir de la salle de bains et qui ne put s'empêcher de le remarquer, haussa les sourcils d'une manière désinvolte avant de prendre la parole d'un ton amusé.
« T'es agité, aujourd'hui. Une raison particulière ? - Hm-hm. - Tu me le diras plus tard, c'est ça ? »
Affichant un rictus joueur alors que le sourire du Donovan ne faisait que s'agrandir, il poussa un gloussement amusé, discret mais suffisant. Les yeux du conseiller ne lâchaient toujours pas l'heure, et dès lors que l'aiguille dépassa d'un centième de millimètre l'horaire fatidique, il bondit presque de sa position pour prendre le chemin des escaliers.
« Exactement. J'te laisse, donc. Si Alice a envie de changer de jeu, ses puzzles sont sur l'étagère et ses figurines sur- - La commode de ta chambre, je sais. »
Satisfait, il grimpa sans plus attendre jusqu'au deuxième puis jusqu'au troisième, où il entreprit d'ouvrir avec violence et sans aucune délicatesse la porte de la chambre de Natsume. Dans un fracas qui fit sursauter l'une des têtes ensommeillées qui étaient entremêlées l'un contre l'autre, c'est-à-dire celle dont la tête aurait pu faire penser à un poisson-lune, il déboula dans la pièce avec un air parfaitement gai et content de lui-même. Sa voix était chantante, comme s'il s'apprêtait à débuter une chanson Disney à lui tout seul.
« Debout là d'dans ! Il fait jour, les oiseaux chantent, le ciel est beau et bouge tes fesses, Sam ! »
Sans même accorder un regard aux pauvres malheureux qu'il avait tiré des songes avec la brutalité d'un rhinocéros, il entreprit d'ouvrir les volets puis la fenêtre avec une rapidité impressionnante, forçant la lumière du jour à s'introduire dans la pièce. L'éleveur, encore un peu embourbé dans ses songes, grommela quelques injures discrètement. Alors certes, il voulait bien être complice et il avait d'ailleurs très bien joué son rôle en assurant une bonne nuit de repos à l'autre, mais cela ne voulait pas dire que la méthode lui plaisait. Voyant d'ailleurs que ladite cible n'était toujours pas levée, le conseiller gonfla puérilement les joues et croisa ses bras autour de sa taille.
« Allez hop, princesse ! On s'dépêche ! Enfile-moi des vêtements, fais un bisou à ton copain si tu veux mais bouge ton popotin ! »
Il ouvrit sans plus tarder un des tiroirs de la commode de Natsume, d'où il tira des vêtements qu'il jeta sans ménagement sur le lit, dont deux atterrirent sur la tête de l'asiatique qui les reposa ensuite sur le matelas d'un air agacé. Un grognement quelque peu vulgaire lui échappa, mais Faust n'en eut cure. Il referma ensuite le meuble avec la même délicatesse que pour la porte, l'air tellement joyeux qu'on aurait pu croire que les traits de son visage allaient définitivement se déformer sous la force de l'étirement. Toujours aussi pressé, il reporta son attention sur la source de son agitation de la journée.
« Et pas de protestations, hein, c'est pour ton bien. »
Oh, s'il savait... Et vu que Faust était au courant, lui, il ne pouvait pas s'empêcher un sourire gigantesque et presque effrayant de se dessiner sur son visage. Ça va être très, très drôle.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: L'Envol {Samaël & Maxwell Mer 30 Nov 2016 - 21:40
L'Envol
feat Faustiche & Maxwellou
Got any grapes ?
Voilà quinze jours depuis ma grande victoire ; celle qui marqua définitivement mon nom dans l'histoire de la compétition. Il m'est arrivé de ne pas le réaliser encore tout à fait même dans les jours qui ont suivis, mais la fête donnée par Faust, même si je ne m'en suis pas réveillé indemne le lendemain, m'a permis un peu de me rendre davantage compte du dénouement du match qui s'est bel et bien soldé par mon triomphe. Après la finale, on ne parlait presque que de ça : du dresseur vaincu qui est enfin arrivé au sommet. J'ai pu, en deux semaines, me remettre complètement de mon succès, mais me dire que mon rêve d'enfant s'est enfin réalisé après dix ans me paraît encore incroyable. Un sentiment qui ne doit pas être partagé par mes proches qui, eux, sont bien au courant, en particulier Natsume, car je n'ai cessé de parler ma performance et de celles de mes Pokémons, repassant parfois en boucle mon combat acharné et mettant pause toutes les secondes pour relever le moindre détail, que ce soit sur quelque chose dont je sois fier ou sur un défaut que j'aurais pu éviter. Je me rends compte que je dois avoir l'air franchement ridicule à évoquer telle ou telle précision inutile, ou je peux comprendre qu'on me trouve agaçant à force de ne parler que de ça en permanence. Moi qui chignais quand le Shimomura dormait peu à cause de ses recherches, je ne peux plus tellement lui faire la leçon ces temps-ci quand je retarde notre heure de sommeil à tous les deux. Mais je suis tellement fier et heureux d'avoir pu enfin y parvenir... Le lapin était au premier rang pour voir toute la scène, mais j'ai envie qu'il me redise encore comment il m'a trouvé, si je l'ai impressionné ou non. Je sais bien que les combats Pokémon ne sont pas son domaine et qu'il n'y voie que peu d'intérêt, néanmoins... Son avis compte énormément à mes yeux, et j'ai besoin de savoir tout ce dont il en pense.
Pour la première fois depuis des mois, je suis complètement épanoui. J'ai l'impression que plus rien de mauvais ne peut nous arriver. C'est stupide dit comme ça, car c'est impossible que la vie soit parfaite simplement parce que je suis dans un état de bonheur total, mais je profite de cet instant de paix et d'aise pour me détendre complètement, et tirer avantage de cette réussite afin de pouvoir ignorer librement les petites voix dans ma tête qui tentent de me rappeler, en vain, que ce n'est pas parce que j'ai gagné la compétition que je peux me la couler douce. Puis mine de rien, si je n'ai jamais été compétiteur pour cette raison, faut dire que la finale remporte pas mal d'argent, ce qui me permettra d'économiser pour des études, et pour plein d'autres choses (comme ce nouveau microscope que Natsume désire s'offrir lui-même mais 'pas de chance, c'est moi son copain'). Je suis... plutôt pas mal, ces temps-ci, je peux le dire. Pas une seule ombre noire au tableau, si ce n'est bien sûr l'éternel regret de ne pas avoir pu partager ce moment avec Papa. Mais je savais que ça se passerait ainsi ; je me suis fait à cette idée dès le premier jour. Il ne peut plus que me regarder à travers les étoiles, désormais. Des étoiles dont j'ai rêvé, d'ailleurs. Cela fait un bail que je n'ai pas fait de cauchemar, quand j'y pense, ce qui m'arrange bien. Je peux compter sur ma peluche vivante qui me sert de copain pour les éloigner, après tout. Hier soir il a été particulièrement affectueux et tendre, tiens. Pas qu'il ne le soit pas d'ordinaire, au contraire, je suis un petit ami tout ce qu'il y a de plus comblé, aussi niais je puisse être. Il a beau se comporter comme il veut en public, je sais bien que ce n'est plus la même personne quand nous nous retrouvons que tous les deux, et le changement est assez amusant à remarquer. Mon éleveur s'assure toujours que je passe une bonne nuit, mais j'étais vraiment traité comme un roi, la nuit dernière, ce qui était loin de me déplaire.
Voilà pourquoi le réveil, déjà peu facile de base, est encore plus douloureux ce matin. Pour une raison que j'ignore totalement mais qui a au moins le mérite d'attirer un tant soit peu une partie de ma curiosité -curiosité qui aurait pu toutefois largement attendre d'être satisfaite plus tard, car je dois avouer être plus que bien dans les bras de mon japonais et m'en tirer est trèèès difficile-, Faust a décidé de nous servir d'horloge et de débarquer dans la chambre tel un gracieux Ronflex. Et le pire, c'est qu'il a l'air très content, le bougre. Grommelant contre le torse du Shimomura qui s'est relevé en sursaut, je m'en rapproche davantage pour ignorer l'énergumène qui a cru bon de nous déranger en plein dodo et séance câlins. Je ne sais même pas pourquoi il a l'air si enjoué, mais si je détourne légèrement la tête, je la remets en place juste après m'apaisant avec l'odeur du hérisson le plus jeune. Il n'y a que mon nom qui a été appelé, bizarrement, ce qui signifie probablement que je suis plus ou moins concerné. Grmbl... Qu'est-ce qu'il me veuuuut ? J'aime le Donovan de tout mon petit cœur, vous le savez bien. Mais juste... juste... Raaaah mais il fait exprès d'ouvrir les volets en grand, en plus ! Remarque, si c'est pas un si mauvais moyen de me faire sortir du lit, une part de moi est légèrement frustrée de ne pas savoir de quoi il s'agit alors que le propriétaire des lieux a sûrement une bonne raison pour être venu me réveiller. Enfin, j'espère pour lui. Un entraînement matinal, que ce soit pour le combat Pokémon ou rapproché, peut-être... Quoique si Faust est toujours de bonne humeur, il a l'air tout particulièrement de péter des arc-en-ciels, là, et je serais presque inquiet si je ne le connaissais pas. Mais malgré toute la volonté du monde, j'vous assure que c'est vraiment pas évident de quitter ce matelas, et que j'ai peu envie de m'engager avec Faust si je ne sais rien de ce qui va arriver si je le suis.
Mais bon, ça reste mon frangin, mine de rien, et je suppose, vu son empressement et la façon dont il semble insister, que ça doit avoir son importance, s'il me réclame autant. Alors, en soupirant, je quitte les bras du lapin pour m'étirer, pas forcément ensommeillé mais mimant l'expression blasée du matin exprès pour faire mine de chigner devant sa hâte dont je ne comprends absolument rien. Tout autant agacé que moi, Natsume a même l'honneur de se recevoir sur la tronche des affaires que son cousin lui balance toujours aussi joyeusement. On croirait presque qu'il est sur le point de danser et de chanter pour exprimer son euphorie, ce que je ne l'encourage pas à faire, loin de là, et je crois que mon copain ne serait pas très pour non plus. Bon, je peux trouver une inspiration à me lever, au moins pour que mon asiatique puisse se rendormir une fois que nous serons partis, même si je compte évidemment reprendre ma place auprès de lui une fois que j'aurais enfin accéder à la requête de Faust. En soupirant et levant les yeux au ciel devant son impatience que je trouve démesurée ainsi que le surnom ridicule dont il m'affuble, je réponds à sa demande en m'habillant calmement et fais fi de sa promptitude. Je le regarde descendre en bas en m'annonçant qu'il m'y attendra, n'oubliant pas de me faire remarquer une nouvelle fois de 'bouger mes fesses'. Prêt à le rejoindre dans le salon, je m'arrête un moment, avant de me retourner vers mon copain pour lui donner un rapide baiser, suivi d'un sourire à la fois tendre et espiègle.
« Garde ma place au chaud, je n'en ai sûrement pas pour très longtemps. »
Puis, je quitte définitivement la chambre pour descendre les escaliers et arriver au rez-de-chaussée, fin de rejoindre Faust pour qu'il m'éclaircisse davantage sur tout ça. Pas que ça m'agace d'être dans le flou, mais le Donovan me cache quelque chose, et je crains vraiment le pire, avec lui.
« J'espère vraiment que t'as une bonne excuse, Monsieur Chieur de Papilusions. »
Pour une fois, la réponse est 'oui'. Ma vie est en train de prendre un nouveau tournant dès aujourd'hui, mais je n'en ai pour l'instant pas la moindre idée. Arceus sait combien ce jour risque d'être important, mais pas seulement pour moi.
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Alors, certes, il était peut-être un peu trop... Expressif, disons, dans sa joie, voir même carrément brute. Mais Faust n'est jamais autrement lorsqu'il est fou de joie, c'est un fait très regrettable qui n'a pas changé en bientôt vingt-sept ans. Les circonstances d'aujourd'hui n'aident certainement pas et il compte bien là-dessus pour excuser son comportement d'emmerdeur spécialisé. Il attend donc en tapant du pied au premier étage, impatient, se retenant presque de débouler dans la chambre pour tirer l'Enodril par le col et l'emener avec lui. Nan mais sincèrement, qu'est-ce qu'il attendait, hein ? Il lui avait même gracieusement offert quelques heures de sommeil supplémentaire, et il paressait en prenant cinq GIGANTESQUES minutes ? Rah mais les jeunes, sérieusement, quelle impolitesse... En attendant, il en profita pour rentrer une caméra en état de marche dans son sac, un grand sourire sur son visage. Il n'allait tout de même pas partir sans moyen d'immortaliser le moment, hm ? Ce serait très dommage. Vraiment très dommage. Trèèèès dommage. Et non je n'essaie pas de faire grandir artificiellement cette ligne parce que j'ai du mal à trouver de quoi dire, et cette phrase non plus n'est pas une diversion. Lel. Bref. En tous cas, la cible était descendue, et n'avait pas l'air très ravie d'avoir été tiré de son sommeil de princesse, ce que Faust aurait pu comprendre dans une certaine mesure si il n'avait pas un tout autre ordre d'importance en tête. Sa question eut le don d'étirer encore un peu si c'était possible son sourire, le faisant encore plus ressembler à un équivalent humain du chat de Cheschire.
« Allons, allons, mon cher petit, quand t'ai-je jamais embarqué dans un mauvais plan ? »
Sa voix en était presque minaudante, comme celle d'un félin qui ronronnerait de se savoir seul détenteur d'une information dont il était impatient de témoigner des effets de la divulgation. Et puis bon, le narguer pour le faire mariner dans son interrogation était toujours très, très amusant pour quelqu'un comme Faust. Encore plus quand l'adole-... L'autre, car il refusait d'avouer qu'il était majeur, était concerné. En même temps, il aurait pu lui rétorquer avec plus d'une raison qu'il était justement la cause de beaucoup de mésaventures chez le plus jeune, les évenements d'il y a quinze jours le marquaient bien après tout, mais il s'y attendait et n'aurait pas nié. Ou alors avec beaucoup de théâtralité.
« Allez, prends un croissant, on se tire. Y'a pas de temps à perdre, on va pas faire attendre notre invité ! »
Il lui mit d'ailleurs dans la main sans grand état d'âme, avant de saisir ses clés de l'autre, sautant presque sur place. Peu importe à quel point il relativisait, il ne pouvait pas s'empêcher. Franchement, rien n'aurait pu stopper sa bonne humeur. Il libéra son Natu sans plus attendre, et le laissa sonder son esprit pour deviner où ils devaient se rendre. Bah oui, le dire à haute voix aurait été lâcher un ou deux indices de trop. Alors que l'oiseau s'apprêtait à accomplir sa tâche, il glissa un rictus joueur au cadet.
« Et puis bon, la dernière fois que je t'ai planté quelque part sans que tu sois d'accord, t'as fini dans l'lit de Natsu, alors te plains pas ! »
Mouais. Pas sûr que ça excuse quoi que ce soit, mais sa mauvaise foi légendaire ne se serait pas laissée dominer par des arguments aussi faibles que « tu exagères peut-être. ».
« T'as toutes tes affaires ? On en a pour quelques heures. Enfin, peut-être plus. Ça dépendra. Peu importe ! »
Il saisit l'épaule de l'Enodril d'une main, avant de poser les deux contre les yeux de son frère de cœur. Alors que son Natu les emportait vers la destination choisie, il se permit un rire moqueur.
« Et on triche pas ! »
Il fit quelques pas en gardant toujours les paumes de ses mains devant les yeux de l'ancien compétiteur, peu importe si ils tanguaient à cause du manque d'équilibre. Et tellement peu importe d'ailleurs, que lorsque Faust essaya d'ouvrir la clenche d'une porte avec son seul coude, il les fit tout les deux trébucher sur la moquette de la pièce où ils venaient de rentrer. Satisfait maintenant qu'ils avaient atteint leur destination, Faust garda son gigantesque sourire en s'éloignant. Il tendit ses bras en direction du troisième protagoniste, dans un « tadaaaaaaa ! » presque digne d'un oscar.
« Maintenant, dis bonjour à Maxou ! On a un truc à t'parler. Enfin, euh, 'dont il faut te parler' si j'parle correctement la France. Ah non, toujours pas. Bref. Occupe-toi en, toi, moi j'ai livré le colis ! »
Mine de rien, l'excitation lui retirait presque sa capacité de parler correctement, ou du moins comme il le faisait d'habitude dans la limite de ses capacités qui l'étaient tout autant. Et le pire dans tout ça, c'était que ce type était conseiller, romancier, père et en plus de tout ça, l'une des personnalités les plus connues de l'île. Ceci explique cela, comme dirait l'autre.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Je devrais cesser de m'interroger, en fait, au risque d'avoir un mal de crâne terrible, sur les agissements de Faust. Depuis quand agit-il logiquement, je vous le demande. Trois ans que je le côtoie, et donc trois ans que j'ai arrêté de comprendre comment il fonctionne. Je n'ai pas de pressentiment particulier quant à ce qui le met de si bonne humeur, pour une fois. J'ai l'habitude qu'une alarme s'active dans ma tête quand je sens que Faust va encore me piéger, mais il n'en est rien. Si j'avais au moins la moindre idée de ce qui m'attend aujourd'hui, je serais sans doute moi-même dans un état pas possible. Mais je ne sais rien de ce que mon frangin m'a préparé, et j'ignore même l'impact que cela aura non seulement sur ma vie mais également sur cette Compétition que je viens de quitter définitivement ; ou du moins, je le crois. J'ai quand même mes raisons de me plaindre d'un réveil si brusque, surtout maintenant que je suis en vacances, que j'ai atteint mon but et que je n'ai plus à me soucier de rien, si ce n'est profiter de mon copain et de nos longues matinées à traîner au lit, quand bien même j'ai passé une très bonne nuit sans une seule interruption. Il faut croire que c'est compromis, pour cette fois, et même si j'ai quitté Natsume à contrecœur, je ne peux m'empêcher d'être un peu curieux quand même par rapport à ce qui a l'air de tant enthousiasmé le Conseiller. Pas que c'est difficile de lui faire plaisir ou même de lui trouver une raison pour sourire de la sorte, mais celui sur son visage semble plus... grand et étrange que d'ordinaire, et ça commence à me perturber de plus en plus.
Et c'est vrai que des mauvais plans... Faust est le maître en la matière. Je ne compte plus les coups fourrés et ses idées complètement stupides qui nous ont mis dans de beaux draps. Mais d'un côté, je ne peux pas trop parler. Je ne suis pas mieux, après tout, et puisque je ressemble de plus en plus au Donovan (au grand dam de certains, je crois), on peut dire que je suis assez mal barré. Le fait que je ne regrette pas absolument rien de ce qui s'est passé le soir de ma victoire devrait déjà me faire douter de moi-même, mais il faut dire que me retrouver avec une belle gueule de bois le lendemain et des vidéos gênantes prises à mon insu étaient bien le cadet de mes soucis quand je venais d'être sacré roi de la compétition et que mon rêve de toujours prenait enfin vie. Je veux imaginer qu'il ne s'agit pas quelque chose de vraiment important. Peut-être que Faust veut tout simplement me montrer sa nouvelle moto, ou bien le camion de bonbons qu'il se fait livrer un peu trop souvent pour son propre bien (ou plutôt celui de son foie). Faust est tellement... Simple à contenter qu'un rien pourrait le mettre dans une condition pareille. Mais pourquoi avoir absolument voulu me réveiller moi et pas un autre ? Je ne suis jamais contre le fait de partager des choses avec le Conseiller, mais je l'ai déjà prévenu : il a intérêt à avoir une raison plus que valable pour m'avoir traîné de force hors du lit, sans compter le fait que ça n'enchantait pas plus le lapin que moi et que ses bras n'aspiraient qu'à me procurer de leur chaleur et de leur confort. Mais non, il a fallu que je me lève, et l'aîné insiste pour ne rien me dévoiler tout de suite, apparemment. Je n'ai d'autre choix que d'attendre de voir ce dont il s'agit, même si j'espère au moins que ça sera quelque chose soit dont je pourrais vite me débarrasser, soit qui vaille le coût. Pas que je doute tant du hérisson que ça, mais Arceus seul (et possiblement Isaac) sait dans quel endroit encore bizarre il va vouloir me traîner.
De plus en plus perplexe, surtout quand il nous parle d'invité, je prends un peu de croissant pour la forme tant que j'ai fin, car je ne sais vraiment pas de qui il parle. Si ça se trouve, il parle juste d'un Pokémon qu'il voudrait me présenter. Dans ce cas, il n'aurait pas besoin de me faire tout un cinéma. Mais... Je ne vois pas ce qu'il pourrait y avoir d'autre. Ou du moins, mon imagination, sur ce coup-là, n'est pas assez fertile pour deviner de quoi il peut parler. Peut-être que Faust a quelqu'un qu'il veut me faire rencontrer. Serait-ce en rapport avec mes livres ? Si ça se trouve, il est tombé sur réalisateur ! Mais... Non, ça me paraît quand même étrange. Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience, de toute façon, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et je m'interroge sur ce mystérieux invité dont il me parle. C'est sans doute une personne que nous connaissons tous deux, pour qu'il m'implique là-dedans. Je ne crois pas toutefois que l'invité en question soit directement la source de son agitation inquiétante. Ou alors il s'agit d'une idole à lui, mais si c'est vraiment ça, alors je ne comprends pas ce que je viendrais faire là-dedans ; pourtant ma présence est requise, de ce que je comprends, et j'aimerais bien au moins savoir de quoi il retourne, puisque le Conseiller a tenu absolument à ce que je vienne.
L'apparition de son Natu m'indique au moins que nous n'allons pas rester aux alentours de la maison et que notre destination se trouve plus loin. Mais bien sûr -ce serait trop facile sinon-, le Donovan se sert des pouvoirs psychiques de son Pokémon pour lui donner le lieu où notre 'invité' nous attend probablement. Je manque d'ailleurs de m'étouffer avec mon croissant quand il me rappelle, sous la forme d'un sous-entendu qui aurait pu être mal compris hors contexte, cette fois où il nous a conduit, Natsume et moi, à nous retrouver au parc d'attraction. Ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres que je ne vais pas relever à haute voix, mais dit comme ça, c'est une erreur de la part de Faust, d'ailleurs. Il ne m'a pas traîné au parc d'attraction ; j'étais plutôt content d'y aller, moi, mais à condition qu'on s'y amuse tous ensemble. Ça s'est passé un peu autrement, comme tout le monde le sait, mais le fait est que le Donovan ne m'avait pas forcé, ce jour-là : il a réussi à m'amadouer pour m'y faire venir, mais ce n'est qu'après, quand il s'est volontairement désisté au dernier moment pour me laisser seul en compagnie du Shimomura qui me mettait très mal à l'aise à cette période pour une raison qui n'échappe plus à personne.
Quelques heures, dit-il... Cela me semble plus que ce que j'aurais pensé, mais peut-être qu'avec un peu de chance, nous aurons réglé cette affaire plus tôt que prévu. Contrairement à l'aîné, pour le moment, je ne me fiche pas du temps que nous pourrions prendre ; j'ai encore des câlins à donner, moi. Je changerai d'avis, toutefois, quand je serai devant le fait accompli, mais pour l'instant je ne me préoccupe seulement de ce que je vais emporter. Mais comme je ne sais pas où nous allons, ni ce que nous allons faire, je ne vois pas trop ce que je pourrais emmener, à part bien sûr ma ceinture de Poké Balls qui ne me quitte pas. Ou quelque chose pour calmer l'impatience de mon frère, tiens, il en aurait bien besoin. Je sursaute lorsqu'il pose ses deux mains sur mes yeux, ne m'étant pas attendu à ce qu'il m'empêche carrément de voir. Je soupire un peu, me préparant à avoir un mauvais pressentiment. Serait-ce une surprise de sa part ?.. Vous parlez d'un truc rassurant ! Déjà, en général, quand le sourire de Faust est aussi large, faut commencer à courir très loin, mais alors quand il prépare quelque chose et qu'il tient à vous surprendre... Autant dire que je suis mal barré, et je me sens de moins en moins rassuré, tout à coup. Pas que j'étais à l'aise jusqu'à maintenant, mais...
Bon, au moins, nous sommes en intérieur. Je le devine par le sol sous mes pieds qui est plutôt lisse, et dont le frottement avec mes semelles provoque un son et une sensation qui me rappellent le toucher d'une moquette. Mais un grincement de porte plus tard, nous nous retrouvons bientôt à tomber à terre, mon génie de frangin ayant réussi à nous faire trébucher avec son adresse légendaire. J'étouffe un grognement, plus pour la forme qu'autre chose, en regrettant avec amertume la chaleur du lit douillet que j'ai dû quitter, et me promet mentalement de tuer Faust si jamais je me rends compte que tout son cirque ne valait pas le coup et qu'il m'a fait lever pour rien. Néanmoins, à la seconde où le Conseiller s'éloigne enfin en enlevant ses mains pour que ma vue ne soit plus obstruée par ses paumes, j'aperçois, dans la pièce où nous venons d'atterrir, qu'il y a effectivement une troisième personne qui se tient devant nous. Notre 'invité', donc, ou du moins si le Donovan ne le présente pas comme ça, c'est ce que je comprends, et c'est en même temps ce qu'il y a de plus logique. Mais en l'apercevant, toutefois, un hoquet de stupeur m'échappe, en même temps qu'une foule de questions se bousculent dans ma tête.
« Monsieur... Monsieur Young !.. »
Celui que le hérisson appelle affectueusement "Maxou" n'est autre que le Maître Coordinateur d'Enola, Maxwell Young, ou comme ses fans l'appellent, Monsieur Image. Je n'ai eu l'honneur de le rencontrer qu'à peu de reprises, et c'était toujours pas le biais de ma mentor, dont j'avais compris qu'il est un ami très proche. Sa présence ne m'aide pas du tout à y voir plus clair, et je me trouve de plus en plus interloqué par la situation. Ils doivent me parler de quelque chose, tous les deux. Mais alors que le plus âgé s'occupe d'un domaine opposé au nôtre, je prends tout à coup peur. De quoi veulent-ils me parler, et pourquoi ça a l'air de tant mettre Faust en joie ?..
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Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
Age : 31 Messages : 375 Date d'inscription : 01/08/2013
Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
• Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.
L’oisillon prendrait enfin son envol. Si Méphisto se faisait mentor de ses premiers battements d’ailes, je représentais assurément le vent, cherchant à le porter, à l’encourager à ma façon dans sa démarche. Ce matin, il se présenterait à l’extrémité sans savoir que nous le précipiterions dans le vide. Il était prêt. Du moins j’en étais pleinement persuadé alors que j’ajustais une nouvelle fois mon veston contre ma maigre poitrine. Je me sentais différent, face à mon reflet. Plus âgé peut-être qu’à mon dernier coup d’œil, quelques rides nouvelles éparpillées au coin de mes yeux, ma chevelure longue et argentée soigneusement rassemblée parmi une queue de cheval que je ne pouvais me résoudre, désormais, de couper. J’appréciais désormais ce style qui tranchait nettement avec mon précédent, me rappelait sans cesse les durs derniers mois que je venais de traverser, et tout ce qu’il restait encore à accomplir de mon côté. Je me sentais encore un peu fragile, trop peut-être pour accomplir ce qu’on me demandait. Néanmoins le jeune Enodril méritait que je prenne l’emprise sur mes émotions afin de lui rendre tous les honneurs mérités. J’ignorais encore comment la Compétition m’avait rejoint et retrouvé là où je me trouvais, sur les terres de monsieur Soltan où je vivais simplement depuis quelques semaines déjà. Pour le moment, le devoir m’appelais, et aussi perplexe étais-je devant mon propre reflet, je devais m’avouer vaincu à dénicher l’erreur et me contentais d’expirer longuement en admirant mon image.
Durant ces quelques semaines, ma peau s’était tannée comme lors de mon enfance, j’avais maigri, mais aussi musclé. La différence ne s’observait qu’en la cherchant, mais je connaissais assez mon corps pour le remarquer. Les travaux manuels de la ferme exigeaient une certaine forme physique que j’avais dû acquérir, et le résultat n’était pas bien concluant. Néanmoins je ne rechignais jamais devant toute forme de travail, et à présent j’étais fier de ce que j’avais accompli. Il me tardait d’ailleurs de voir la même fierté se peindre contre les traits du jeune garçon à qui je devais annoncer l’intronisation au sein de notre cercle d’Élite. La nouvelle me bouleversait toujours, chaque changement le faisait. Je devais dire adieu à un partenariat en compagnie d’une bonne amie de plusieurs années. Le candidat en question méritait cependant pleinement sa place, et je ne pouvais décrire l’immense estime que j’éprouvais pour lui de suivre les pas de son mentor et de prendre sa place aussi jeune ou presque qu’elle à l’époque. J’avais presque son âge aussi… Tout ceci me rendait particulièrement nerveux, émotif, surexcité. Je peinais à rester en place et devais me maîtriser afin d’éviter de courir au manoir afin d’enfiler une différente tenue. Déjà que celle-ci était la vingt-sixième essayée. Non, plus le temps pour la coquetterie. Le temps filait et les deux énergumènes ne tarderaient pas à apparaître selon le plan entendu.
Au claquement familier d’une téléportation derrière moi, je sursautai, sans toutefois me retourner, pas tout de suite. Je souhaitais conserver le mystère un peu plus longtemps, mais c’était sans compter l’enthousiasme débordant du conseiller de type ténèbres. Son appellation me déplu grandement et me tira quelques rougeurs embarrassées alors que je faisais volte-face en tâchant de conserver la face. Oh, monsieur Donovan. N’avait-il donc aucune notion du spectacle? Je dessinais ce moment dans ma tête depuis des jours, en révisais chaque détail, chaque mot. L’entrée remarqué du jeune homme à le chevelure hérissée me laissa assez perplexe pour me faire perdre pied sur mon discours, préparé avec soin. Oh Arceus… qu’allais-je faire maintenant? Je devais assumer parfaitement mon rôle, après tout, Samaël le méritait. Il avait travaillé bien trop fort pour que cette annonce se fasse précipitamment. Je respirais un bon coup avant d’afficher un sourire bienveillant et de tendre la main au cadet du groupe, en espérant avoir éliminé la moiteur de mes paumes contre mes mains sur mon pantalon assez pour qu’il ne remarque rien. Ce moment était si grandiose, chaque mot comptait.
«Monsieur Enodril, ravi de vous revoir. Je n’ai jamais eu la chance de vous féliciter depuis votre victoire éclatante… vous voilà officiellement grand Gagnant de cette édition de la Compétition. Vous devez en être si fier!»
Je me souvenais de ma propre victoire contre le Maître Coordinateur, bien des années auparavant, la façon dont je l’avais défié avant de prendre sa place. J’avais perdu en audace depuis le temps, je me demandais même ce qui m’avait pris ce jour-là. La même jeunesse brûlait dans les prunelles de Samaël, probablement sans qu’il ne le réalise. Je lui souriais, quelque peu ému, combattant mon propre enthousiasme qui risquait de me rendre encore plus ridicule que je pouvais le paraître à piétiner le sol dans une tentative bien vaine de me maîtriser.
«Je devais effectivement m’entretenir avec vous d’un sujet de la plus haute importance. Monsieur Donovan a rempli sa part du marché en vous faisant parvenir jusqu’à moi. Mais chaque chose en son temps. Que diriez-vous tous les deux d’une petite visite du stade?»
Avec un sourire énigmatique, j’ouvrais le bras d’un geste gracieux en direction de la porte qui se trouvait derrière moi. Je ne comptais pas tout de suite me lancer dans l’annonce. Il me fallait reprendre ma concentration… Qu’avais-je donc prévu de dire, déjà?
(c)Golden
Faust M. Donovan Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
D'accord, d'accord, on avait vu mieux comme façon d'emmener le colis d'un point A à un point B, Faust, n'irait pas mentir. Il n'avait toutefois jamais promis de se montrer discret, et ce n'était pas comme si quiconque aurait pu s'attendre à ce qu'il parvienne à le faire. L'imaginer se contenir alors qu'il débordait littéralement d'excitation et d'énergie était de la pure utopie, digne d'un grand rêveur. Il ne s'embêta d'ailleurs pas vraiment d'excuses envers le plus jeune, sautillant presque sur place alors qu'il comprenait tout juste devant qui il se tenait. Ne pouvant s'empêcher de geindre devant les protestations à rallonge de Maxwell, il tapota du pied sur le sol, pressé qu'il en termine avec ce qu'il voyait comme d'inutiles séances de blabla interminables. Ah, voilà. Il voulait bien se mettre à bouger, ce qui contentait largement le Donovan. Un large sourire sur son visage, il ne se fit pas prier pour secouer les puces du plus jeune et le forcer à accepter la proposition du maître coordinateur en le saisissant par l'épaule. Le tirant à leur suite, toujours avec cet air inutilement joyeux et gai, il se mit à siffloter une chanson quelconque. Jetant un coup d’œil sur les gradins qu'il traversait, près de la zone privée réservée aux invités spéciaux des liguiens lors des matchs, il ne pu s'empêcher de pousser une exclamation.
« Wouah ! Ça m'impressionne toujours, moi ! Dire qu'à une époque j'te fourguais là aussi, tiens... »
Bah oui, hein, quand il lui donnait des places gratuitement pour pouvoir observer les matchs et préparer ses stratégies, ce n'était pas vraiment les sièges pour péquenauds qu'il lui laissait. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de trouver ça étrange, de se dire que leur match avait eu lieu il y a presque trois mois maintenant : il lui semblait que c'était il y a tout juste une semaine, à vrai dire. Quoique pour une fois, ils avaient passé un été relativement calme, et c'était à souligner. Sans doute que ne pas avoir à s'inquiéter de rien et se contenter de se réjouir de la bonne tournure des événements avait cet effet.
« Mine de rien, c'était pas mal, comme combat ! Tu les aurais entendu à l'arrière, même avec des bouchons d'oreille, j'ai dû perdre mes deux tympans et un de plus que je ne me savais même pas posséder ! »
Il gloussa stupidement, l'air content. Il se rapprocha ensuite un peu, quoique ses pas l'avaient porté sur les bancs. En prenant pied soin de mettre un pied devant l'autre à chaque fois, les croisant presque alors qu'il tentait de garder l'équilibre en gardant ses bras en suspension dans l'air. Comme si de rien n'était et que sa position n'avait rien d'inutilement farfelue et compliqué, il se retourna vers ses interlocuteurs.
« Tu penses quoi de la déco, au fait ? Moi j'suis d'avis qu'il faudrait retaper un peu tout ça, mais bon... J'sais pas ! Hein Maxou, que ce stade il a besoin d'un peu de renouveau ! »
Délivrer un message subliminal aussi discret qu'un cul de Mammochon aux oreilles de l'argenté, c'est fait. Enfin, il essayait surtout de changer les idées du plus jeune pour le forcer à se détendre, mais ce n'était pas une tâche aisée et il était au courant. Tant que Maxwell désirerait faire durer le suspense toutefois, il jouerait le jeu, en espérant que sa surexcitation se calme un peu d'ici là. Néanmoins, on ne promet rien.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Je déglutis, sans trop savoir quoi penser. C'est l'inconnu, qui s'offre actuellement à moi, et des centaines de questions qui se bousculent dans mon cerveau, m'empêchant de voir clair dans toute cette histoire. Je me suis retrouvé dans une pièce, qui ressemble à un bureau, d'ailleurs, peut-être celui de Maxwell, justement. Complètement perdu, je me demande depuis dix bonnes secondes le rapport entre la surprise de Faust et le Maître Coordinateur. Peut-être qu'il voulait simplement faire les présentations ?.. Mais dans ce cas le Donovan n'aurait pas fait toute cette mise en scène. Il y a une autre raison derrière, et le Conseiller a justement terminé en précisant qu'ils devaient me parler de quelque chose. De quelque chose d'imposant, j'imagine. Mais tous les éléments enchaînés jusqu'à présent ne paraissent avoir rien en commun, et plus je réfléchis, moins les événements font de sens. Le hérisson surexcité comme s'il avait gobé un camion entier de bonbons, puis l'adulte aux cheveux argentés qu'on ne présente plus tant il est célèbre mais qui pourtant n'a rien à voir avec le dressage qui occupe tout notre temps à moi... Monsieur Image, ou plutôt Maxwell Young, de son vrai nom, est un ami proche de Solène, c'est tout plus ou moins ce que je sais sur lui, hormis sa fonction et bien sûr sa renommée auprès du monde de la coordination, car on dit de lui qu'il produit de véritables merveilles avec ses Pokémons. Je veux bien le croire, mais je cherche toujours un rapprochement avec moi. J'y connais rien, en Concours. Je n'en ai jamais fait, et ça ne me sied que très peu, si ce n'est pas du tout. Je sais seulement que ma mère en a fait quelques uns, mais j'étais toujours axé sur la force pure. Est-ce que c'est ça, qu'on va me proposer ? De changer de voie maintenant que j'ai battu les Conseillers ? Dit comme ça, c'est probablement ridicule de l'imaginer, et c'est une idée si farfelue que même les deux plus âgés ne pourraient y songer, mais quand je vous dis que mes pensées s'emmêlent, c'est à peine exagéré. Le mieux serait d'attendre d'avoir toutes les réponses en face, cependant je suis bien trop intrigué et aussi un peu paniqué par ce qu'ils vont m'annoncer. Ce sont pas moins que deux des figures les plus importantes de l'île, alors j'appréhende un peu la suite, même si l'enthousiasme de Faust devrait au moins me rassurer un peu et pas... me faire stresser davantage comme à l'heure actuelle. Je dois vraiment avoir l'air pathétique, là. Et pour ne rien arranger, Maxwell en personne s'approche pour me tendre une amicale que je saisis en tremblant malgré moi, l'écoutant avec stupeur, les yeux grands ouverts et hagards, la voix absente pour le moment et qui devrait plutôt répondre au Coordinateur au lieu de le fixer comme un Magicarpe. Mais je n'arrive qu'à hocher lentement la tête face à ses mots, même s'ils me touchent bien plus que ce que j'aurais pensé.
« M-M-M-Merci, M-M'sieur... »
Hallelujah, j'ai réussi à aligner deux mots 'à peu près' correctement. Je tente un sourire, plus bancal qu'autre chose cependant. Ce contact avec le second Maître est sans doute le premier que nous avons réellement, mais il me paraît étrangement familier. L'homme aux cheveux longs dégage en même temps quelque chose de doux et de sympathique, s'exprimant avec une voix tout aussi aimable et suave qui a le don de me mettre légèrement plus à l'aise, même si le mystère qui plane au-dessus de ma tête depuis tout à l'heure reste toujours aussi remarquable. En voilà un, au moins, qui ne doit pas avoir beaucoup d'ennemis, me dis-je. Puisqu'il s'agit d'un ami de Faust, je sais qu'il ne doit pas être méchant non plus, alors je peux me dire déjà que son apparence semble coller avec sa personnalité, aucun risque d'être pris en traître, donc. Cela me fait tout drôle de me retrouver devant lui, n'empêche. Je ne sais si ça a un rapport avec son âge, l'image qu'il montre de lui, ou son statut qui est l'un de plus prestigieux de la Compétition. Suis-je tout simplement facilement impressionnable ? Ça ferait sens ; bien que personne ne me reprocherait d'être intimidé par un Conseiller et le plus grand Coordinateur d'Enola. Même si je ne suis pas très coordination en soit, n'importe qui a déjà entendu parler de Maxwell, après tout. Son vouvoiement, s'il m'honore, m'est légèrement bizarre, faute d'habitude. Surtout parce qu'il est plus vieux que moi, aussi. Le Donovan également, vous me direz, mais on peut pas trop comparer. J'ai eu l'occasion d'être de plus en plus appelé par le 'vous' au travers des journalistes et de certains de mes 'fans', toutefois j'étais moins préoccupé qu'aujourd'hui par l'appellation avec laquelle on me désignait ; sans doute parce que je suis tout ouïe et surtout attentif à mes interlocuteurs, contrairement à d'ordinaire où ils sont trop nombreux pour que je puisse les prendre à part et vraiment porter attention au vocabulaire employé. Mais évidemment, je suis très fier de ma victoire, et je ne suis pas le seul. Le meilleur dans tout ça est que j'ai pu partager avec mes amis cette joie qui me submergeait, de telle sorte que je n'étais pas le seul à profiter de cette euphorie, même si j'en étais le plus atteint, naturellement. Grand gagnant de la Compétition... Maintenant que quelques semaines au moins sont passées, j'ai pu plus ou moins me faire à ce titre que j'ai finir par acquérir au prix de nombreux efforts et je ne connaîtrai sans doute pas plus grande allégresse que celle-ci avant un moment. Ou du moins, c'est ce que je crois. Je ne peux prédire ce que l'avenir me réservera, mais ce que j'ignore pour le moment, c'est que la surprise qui m'attend risque d'être d'une taille bien plus importante que tout ce que j'aurais pu imaginer.
Importante comment ? Je ne le saurais qu'au moment où Maxwell et Faust décideront de m'en faire part, mais pour accentuer le suspens, on me demande indirectement de patienter encore un peu, le temps que nous fassions un petit tour du Stadium, comme le propose le Coordinateur. Un sujet de la plus haute importance... Je n'ose imaginer quoi que ce soit, et pourtant la tentation est forte, ne serait-ce que pour me persuader que je ne vais pas en mourir et que les deux adultes exagèrent sûrement quant à tout ceci. Ou du moins, c'est ce que j'aime à croire pour me rassurer un tant soit peu, malgré le fait que mon cœur se soit mis à battre plus violemment à cause du stress. J'ai du mal à gérer ce qui est conséquent, en général, mais surtout je ne vois pas pourquoi ce serait moi qu'on demanderait à voir ; à part remporter une Compétition que j'ai peiné à atteindre, je n'ai rien fait de grandiose, et encore cette victoire m'a concernée personnellement, elle n'a rien apporté au reste du monde et l'île serait restée la même, que je gagne ou que je perde. Pressé de calmer cette panique qui s'est lentement emparé de moi, je cède toutefois à l'attente que veut nous donner le Maître Coordinateur et hésite à m'avancer vers la porte qu'il nous montre. En voyant cela, c'est finalement mon frère de cœur qui me prend par l'épaule et me bouge de lui-même pour m'inciter à me déplacer, ce que je le laisse faire. Un tour du stade ? Ma foi, pourquoi pas après. J'espère que ça pourra me faire penser à autre chose, même si je demande probablement la lune à mon cerveau, en imaginant que je peux faire fi des alarmes qui se sont déclenchées depuis que les mots « sujet » et « haute importance » dans la même phrase ont résonné jusqu'à mes oreilles.
C'est donc par le biais du Conseiller et en compagnie de Maxwell que je me retrouve à effectivement visiter le stade, quand bien même ils doivent le connaître par cœur. Et je suis forcé de me rappeler à mon tour avec nostalgie des premières fois où je suis rentré dans ce stade. La toute première, bien sûr, c'était contre Kirito. Un match que j'ai perdu assez lamentablement, mais qui m'a permis de ressortir plus fort de cette défaite. Les autres fois, c'était lorsque Faust, comme il le dit, m'invitait aux premiers rangs afin que je puisse voir de moi même les duels qu'il disputait en tant que Méphisto. Toujours de grands moments, surtout avec la foule en délire, mais j'en profitais de mon côté pour prendre des notes et penser à mes propres stratégies. DragonSlayer s'est retiré avant que je n'aie pu prendre ma revanche, mais c'était avec grand plaisir que j'ai affronté et même battu le Donovan en combat officiel, celui que nous attendions tous deux avec impatience depuis le premier jour. Jusqu'alors, il s'était toujours assuré de m'offrir les meilleurs sièges dans les gradins : en retour, je décidais donc de lui donner un match inoubliable, car il n'y a pour moi pas de plus belle place que celle que j'ai prise contre lui. Me retrouver à la place du challenger et non celui du spectateur, voilà ce que j'ai attendu avec hâte, et voilà ce que j'ai enfin pu obtenir. Lui faire cadeau du plus beau des spectacles : un défi que j'espère avoir relevé comme je l'espérais, car j'aurais été déçu sinon de ne pas avoir répondu à ses attentes. Nous avons, sans l'ombre d'un doute, donner le meilleur de nous-mêmes, et de ce qu'il raconte de notre face-à-face, il n'a pas l'air de s'être senti trompé.
Plus aucun match n'a été fait ici depuis celui qui a fait de moi le grand vainqueur, et je pourrais presque encore sentir et voir les traces du combat que mes Pokémons ont vaillamment livré. Plus encore que fier de moi, c'est véritablement d'eux, dont je suis fier, car il est évident que je n'aurais pas pu aller aussi loin s'ils ne m'avaient pas soutenus jusqu'au bout, sans parler de la confiance qu'ils ont placés en leur dresseur ; une confiance qui n'a jamais faibli et qui s'est vue récompensée au bout de trois ans d'acharnement. Faust a toujours l'air content de lui. Son collègue, au contraire, semble plus calme, ce qui me rassure un peu. J'ai beau moins le connaître que le hérisson chez qui je squatte régulièrement, son état d'esprit moins agité me permet garder mon propre sang-froid devant une situation sur laquelle je n'ai aucun contrôle et entouré de deux personnes qui sont visiblement au courant de quelque chose dont je ne sais rien mais qui semble me concerner avant tout. C'est toujours avec un air nonchalant que le jumeau de Clive suit son petit bonhomme de chemin et s'amuse à monter sur les bancs, comme s'il s'agissait d'un enfant intenable ; car c'est visiblement ce qu'il est : un gamin indomptable qui ne peut s'empêcher de courir partout, agité par une nouvelle qui le met en liesse depuis ce matin. Ou même plus tôt. Interloqué toutefois quand le Conseiller reprend la parole, inutile de préciser que je ne risque pas d'y voir plus clair si l'autre parle en langage codé.
« Attends... Tu m'as fait venir ici pour parler de décoration d'intérieur ?.. »
Je glousse un peu, amusé par la blague de Faust que j'ai failli croire pendant une seconde. Je ne comprends pas de quoi il parle, mais si ça se trouve, il tente de me déstabiliser ? Ou de me détourner le sujet le temps que je m'apaise, même si c'est compliqué ? Ce serait son genre, après tout. Mais si je suis à la fois peu pressé de découvrir ce qui m'est réservé, tourner autour du pot ne ferait que me tendre davantage, et parfois, vaut mieux aller droit au but, quitte à tuer le suspens. Sa remarque sur l'environnement esthétique arrive au moins à me faire décrocher un petit sourire circonspect. Fébrile, même si j'essaye de ne pas le montrer (#fail), j'aurais peut-être pris davantage part au jeu du hérisson si tout ceci ne me rendait pas nerveux.
« Allez, c'est quoi, la vraie raison ? »
Reprenant un air peu à peu sérieux, je crois d'abord que c'est bien une blague ou un sous-entendu entre eux. Pourtant, pendant un instant, désespéré que je suis, je me mets soudainement à penser qu'il pourrait vraiment s'agir de ça. Si Faust n'a fait que 'livrer le colis', je me tourne vers Maxwell pour espérer avoir de meilleures réponses. Peu habitué à la présence du Coordinateur, je ne peux m'empêcher cependant d'être de nouveau perplexe.
« Enfin... Y'en a une, n'est-ce pas ? Ou alors vous voulez vraiment que je... ? »
... Que je m'occupe de la décoration d'intérieur ? Ok, ça fait aucun sens, mais je pourrais croire n'importe quoi. Un Maître et un Conseiller, de quoi pourraient-ils me parler, à moi ? J'veux dire... Même pour la déco, je suis pas doué. Ma chambre est encore remplie de mes jouets d'enfant et de posters de la Compétition, alors que pourrais-je bien faire au sein d'un stade... Je le trouve pas mal, personnellement, comme il est. Il est toujours aussi grand, toujours aussi impressionnant, et toujours synonyme de moments incroyables. Alors je fronce les sourcils, incertain. Pas comme si j'étais bien malin de base, mais est-ce qu'ils attendent que je devine quelque chose qui m'échappe ou que je déchiffre leurs dires ? Faut que je leur avoue que je suis nul pour ça, moi.
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Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
Age : 31 Messages : 375 Date d'inscription : 01/08/2013
Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
• Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.
Malgré ma confusion passagère, je ne me départais pas de ma bonne humeur. À l’instar de mon vis-à-vis Élite, je m’amusais énormément des expressions hésitantes du cadet du groupe. Il ne semblait se douter de rien, même que la perplexité habitait ses traits, tout autant qu’une sorte de fébrilité dont je ne pouvais me douter de la cause. Il n’avait aucune raison de nous craindre, bien que je reconnaissais que toute la mise en scène pouvait s’avérer quelque peu impressionnante. Il me tentait si fort de vendre la mèche dès maintenant que je dus me retenir. Heureusement, Monsieur Donovan nous mit en mouvement en attrapant les épaule de son ami et protégé et de nous diriger tout naturellement vers le Stadium qui accueillait, tous les ans, une foule de milliers de personnes. J’assistais régulièrement à plusieurs matchs qui s’offraient ici. L’euphorie qui vous gagnait de participer à l’enthousiasme d’une foule si grande ne vous quittait pas pendant les jours, indépendamment de la qualité du spectacle. Je n’appréciais encore que moyennement ce genre de combats, y préférant les Concours où j’avais fait fortune et renommée. Je devais avouer cependant qu’il y avait un certain charme à ce vieil édifice. Une étincelle de traversait alors que nous traversions le terrain, Faust et moi survoltés (avec des manifestations différentes évidemment). Je pouvais visualiser le jeune homme se tenir à la place de sa mentor et d’honorer son nom et le sien par la même occasion.
Faust d’ailleurs suggérait une parfaite façon de faire stagner la chose et je souriais quelque peu à son intention, un geste qui ne devait pas passer inaperçu pour notre pauvre victime qui pendant un instant me regarda en guettant les réponses tant attendues avec courage, avant d’hésiter de nouveau. Je tachais de conserver une expression neutre mais je menaçais à tout moment d’éclater de rire devant les hésitations de Samaël. À sa place, je me serais trouvé un peu frustré de tant de mystère. Je n’avais pas l’intention de le faire languir encore plus longtemps.
«Moins bien effectivement que mon Grand Hall de Concours, mais j’imagine que cette sobriété plaît à quelques uns. Dans tous les cas Monsieur Enodril, nous ne venons pas discuter de décoration.»
Je marquais une pause pour m’approcher du jeune homme et de poser une main solennelle contre son épaule. Je n’appréciais pas particulièrement les contacts physiques avec les autres, mais cette fois-ci il m’apparaissait tout naturel. Je lui souriais, déjà ému.
«Samaël, vous avez témoigné beaucoup de courage ces dernières années et avez enfin accompli votre rêve de remporter cette Compétition. Votre détermination et l’amour inconditionnel que vous portez pour vos Pokémon vous auront mené jusqu’au tout dernier échelon, mais pour vous l’aventure ne s’achève pas ici.»
Je me reculais pour lui désigner ce stade qui, désormais, lui appartiendrais. Je n’avais aucun doute quant à la réponse du plus jeune. Je savais très bien qu’il visait justement cette place depuis le tout début et sa prédécesseur l’y préparait assidument, probablement sans qu’il ne le réalise. Je combattais encore les larmes, tout chaviré de participer à son intronisation au sein de l’équipe des Élites. J’étais encore honoré qu’on m’aille demandé de le faire. Je jetais un nouveau coup d’œil vers Faust afin d’y guetter un encouragement. Dans tous les cas le silence perdurait bien assez.
«Tout ceci pourrait être vôtre. Samaël, vous avez été désigné unanimement par bien nombre de personnes, y compris votre professeure privilégiée afin de lui succéder. Vous êtes le nouveau Maître Dresseur d’Enola… si vous acceptez l’offre bien entendu.»
Je me reculais un peu pour mieux scruter sa réaction. Mais je me doutais bien de ce à quoi elle pourrait ressembler.
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Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Une boule dans mon estomac s'est formée, n'arrangeant rien à mon inquiétude grandissante. Il est sur le point de se passer quelque chose d'important, et je n'en suis qu'à peine conscient. Je ressens seulement un étrange pressentiment, sans deviner pour autant si c'est annonciateur d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle. Rien ne me porterait à croire au second choix, toutefois. L'engouement de Faust est suffisamment remarquable pour que je me doute que rien d'affreux ne va arriver, et même le Maître Coordinateur semble apaisé, souriant depuis ma venue, comme s'il était réellement heureux de me voir ; pas que j'en ai douté, mais ce serait une raison de plus pour que j'arrête de paniquer. En théorie, seulement, toutefois, car le mystère qui plane depuis le début de la journée et qui entoure les deux adultes me rend nerveux au possible. Je n'ose pas m'imaginer le pire, parce que je me doute qu'il ne doit pas s'agir de quelque chose de grave. Mais la mise en scène est encore un peu trop... solennelle pour moi, disons. L'effort de Faust pour m'amener en ces lieux, et cette rencontre inattendue avec le Coordinateur le plus connu de l'île... Si je connais par cœur (ou presque) le Donovan, je ne sais rien (ou presque) de son collègue. Fou de compétition, j'ai bien évidemment chez moi des tas de posters à l'effigie des plus célèbres dresseurs, mais bien sûr, ça ne concerne pas le domaine de la coordination et ce sont, pour la majorité, des stars d'il y a plusieurs années maintenant. J'ai bien du mal à savoir ce que Maxwell pense pour cette raison, mais je ne peux que constater l'aura sereine qui se dégage de lui. Enfin d'ailleurs, j'ai beau côtoyer Faust tous les jours, il m'est impossible de deviner ce qu'il me cache actuellement. Et peut-être vaudrait-il mieux que j'arrête d'y réfléchir jusqu'à ce qu'ils crachent le morceau, histoire que mon angoisse se taise. Je me fais certainement du souci pour un rien, mais leur numéro n'aide pas trop à me détendre, si c'était leur intention. J'espère qu'au moins ils s'amusent assez de me voir paniquer...
Peut-être aurais-je voulu en fait qu'on parle bel et bien de décoration. Pas comme si j'en étais passionné, loin de là ; vu ce qui se dit même sur les goûts raffinés de Monsieur Young, je me serais attendu à ce que ça lui qu'on vienne voir pour une pareille demande, mais dans ce cas, ma présence ici n'a pas lieu d'être. Si je suis ici, c'est donc qu'il s'agit effectivement d'autre chose, un sujet sans doute plus sérieux, et Maxwell m'annonce définitivement qu'il est bien question d'un autre motif en ce qui concerne ma venue. Me tenant droit comme un 'i', prêt à écouter l'aîné même si je me trouve penaud devant lui, seuls les battements de mon cœur font remuer ma poitrine tant ils s'agitent à l'intérieur. D'un coup, ils se sont mis à accélérer, tant et si bien que je m'attendrais presque à ce qu'ils fassent exploser ma cage thoracique. Je me mets à stresser un peu, déglutissant même. Cela ne s'arrange pas, évidemment, quand celui aux cheveux argentés posent sa main sur mon épaule, doucement mais fermement. Je manque de sursauter, peu habitué au contact du Maître Coordinateur et devenu sensible au toucher à cause de ma fébrilité. Il me sourit toujours, avec émotion cette fois. On le croirait... Bouleversé. Je ne peux détacher mon regard du sien, troublé par l'émoi qui le parcoure.
Je suis encore peu accoutumé à ce que quelqu'un me vouvoie, mais ce sont ses compliments qui me font baisser les yeux, le rose venant me colorer les joues. Je ne m'étais pas attendu à tant de louanges, mais je ne peux qu'être flatté de l'opinion que Maxwell a de moi. C'est trop pour si peu, toutefois, car je ne trouve pas avoir fait tant preuve de courage que ça, ou moins que ce qu'il peut s'imaginer. On peut m'accuser d'être modeste, mais je me suis bien accroché au cou d'un oiseau légendaire dangereux, après tout. Je suis plus téméraire que courageux, à ce stade, mais malgré tout ce que j'ai traversé, je ne peux pas me leurrer et me dire que je ne me suis pas amélioré. J'ai grandi, et j'en suis plutôt fier. Néanmoins, je sens que j'aurais pu faire mieux, notamment durant ces trois dernières années. Je n'ai pas eu des débuts vraiment remarquables, m'attirant surtout des ennuis et devant laisser les autres me venir en aide ; je n'ai même pas réussi à battre un Conseiller lors de ma première fois. C'était assez pathétique, moi qui croyais tellement à ce moment que je pouvais avoir mes chances... Mais il me manquait de l'entraînement et de l'expérience, ça ne fait aucun doute. J'ai gagné les deux au cours de mes aventures, transformant le débutant que j'étais en dresseur accompli. J'ai même... battu la Ligue, oui, c'est vrai. Cette Ligue que je rêvais d'atteindre, d'affronter, et dont je rêvais d'en sortir vainqueur. Il faut croire que cette année m'appartenait, et je ne regrette pas d'avoir attendu encore un peu pour parvenir à un tel niveau. Ces mots, si je les trouve personnellement trop forts pour me décrire, me vont cependant droit au cœur. Je le crois aussi, quand il me dit que l'affection pour mes alliés m'ont permis d'aller aussi loin, car c'est ce qui est le plus important pour un dresseur : l'amour qu'il porte à ses Pokémons ; et j'ai donné beaucoup, beaucoup d'amour aux miens. Ayant atteint mon objectif de toujours, je croyais ne plus devoir retourner dans ce stade un jour, et encore moins imaginer mon aventure continuer.
Voilà pourquoi j'en deviens interloqué quand le Coordinateur m'annonce le contraire. Me resterait-il une tâche à accomplir ? Il faut croire. Il me désigne ce stadium où je me tenais il y a encore quelques semaines, me battant pour obtenir ce titre que je désirais ardemment depuis ma plus tendre enfance. Marqué au fer rouge dans mon esprit, je pourrais revivre ce moment des milliers de fois dans ma tête, si je le voulais. Mais je crois que j'ai assez parlé de ce match mémorable pour des années, vu que je n'ai pas arrêté de bassiner mes proches avec ça ; Natsume, notamment, qui a été la victime de mon gagatisme pendant que je regardais encore et encore l'enregistrement de mon combat contre le Maître, les yeux brillants chaque fois que j'apercevais le moindre détail qui m'avait échappé, puisque la vidéo m'offrait un angle de vue que je n'avais pas forcément mais dont je peux profiter à chaque fois que l'envie m'en prend. Cela me fait bizarre de m'apercevoir sur un écran, étant habituellement devenu celui qui se trouvait derrière la caméra, mais j'ignore volontairement ma personne dès que je le peux, ne préférant pas me voir en pleine action, simplement par gêne. Revenir sur ce terrain fait tout drôle, surtout quand il est vide. Il a l'air plus grand, d'un coup. Plus que d'habitude, je veux dire. Le stade de la Ligue est sans doute le plus sur l'île, alors c'est toujours impressionnant, mais je m'étais fait aux cris stridents de la foule, au mouvement de celle-ci lorsqu'elle faisait des vagues en hommage à leur idole, et tout ce qui pouvait montrer l'enthousiasme et l'excitation des spectateurs à chaque round, ou chaque coup décisif.
Cet endroit... Je le trouve vraiment grandiose. Même désert, il en dégage une certaine atmosphère. Je suis presque triste de le quitter et de me dire que je ne pourrai plus fouler ce sol en tant que participant, jusqu'au jour où je déciderai de reprendre la compétition, dans un futur lointain, ou peut-être quand j'aurai déjà tout dépensé, qui sait... Mais je suis heureux d'avoir laissé une trace de mon passage ici, dans les souvenirs de tous ceux qui m'ont accompagnés, et dans les miens. Mon nom, également, au côté de celui des autres vainqueurs, inscrits pour de bon au Panthéon de la Ligue d'Enola ; un grand honneur que je suis heureux d'avoir pu accomplir. Je me perds dans ma contemplation, redevenant le fanboy que j'étais quand j'avais environ treize ans. Erreur de ma part, toutefois, quand cela m'empêche de réaliser tout à fait la suite des propos de Maxwell. Tout ceci pourrait être... à moi ? Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Je n'ai jamais eu l'intention d'acheter le stade, même si je l'aime beaucoup, étant donné que c'est très symbolique pour moi. Néanmoins, ce n'est pas ce qu'il a voulu dire. Ce n'est pas ce qu'il a voulu, et je ne le remarque que trop tard, quand mon cœur a fait un bond gigantesque et que mon souffle s'est coupé.
« … Quoi ? »
Ma voix, devenue fluette et plus faible, trahit ma surprise. Que dis-je... Ma stupéfaction, plutôt, face à ce que j'entends, face à ce que je réalise. Mon attention se reporte sur le Maître Coordinateur qui vient de me faire cette annonce des plus renversantes. Je ne saisis pas. Ou du moins, j'aimerais faire mine de ne pas avoir compris. D'avoir mal écouté. De m'imaginer les mots de l'aîné. « Vous êtes le nouveau Maître Dresseur d'Enola » Oh, cette phrase... Oui, j'en ai rêvé. Sans doute plus secrètement que mon désir de remporter la compétition, car si j'aimais me bercer d'illusions, je savais qu'il restait des fantasmes impossibles à atteindre tout à fait. Moi, Maître... Je ne l'aurais jamais imaginé pour de vrai, ou du moins jamais je n'aurais osé prétendre avoir un jour un tel titre honorifique. Je me serais contenté de gagner la Compétition, et d'envisager ensuite ce que je ferai plus tard. J'en aurais été largement satisfait et étant tellement heureux d'être couronné vainqueur cette année que j'étais persuadé que rien ne pourrait me faire plus plaisir, et que j'avais déjà gravi le sommet de cette montagne que peu de challengers ont le talent de surmonter. Quand j'étais gosse, il m'arrivait de me prendre vraiment pour le Maître. De m'imaginer dans sa peau, de me créer une fausse cape et un déguisement fait à l'arrache avec quelques vêtements et couvertures qui me donnaient un air affreusement ridicule mais qui me permettaient de rêvasser librement. Il m'était arrivé de le sortir à mes camarades d'école qui m'embêtaient, que j'allai devenir Maître Pokémon et qu'ils devraient, un jour ou l'autre, tous reconnaître que j'étais plus fort et courageux que je ne le laissais paraître. Il m'arrivait de me faire disputer et taper pour 'avoir des idées aussi saugrenues', et pour prétendre arriver un jour à avoir ce qu'il faut pour être en tête de la Ligue. Je savais qu'ils avaient raison, à ce moment-là, car n'est pas Maître qui veut. Seul le plus méritant à le droit de posséder cette appellation. Une appellation plus que respectable qui me faisait très envie, quand j'étais petit. Mais parce que je pensais ne jamais devenir aussi puissant, j'avais balancé ce rêve à la trappe pour me consacrer à la Compétition. C'était ma priorité, de toute façon, et avec la jeune Sunny qui venait d'arriver, la relève de son prédécesseur était assurée, et on ne comptait pas sur sa retraite tout de suite. Je ne pensais pas toutefois que j'allais devoir reconsidérer la question un jour, si seulement mon ouïe ne m'a pas fait défaut.
Bien sûr, je n'ose y croire. Mon corps tremble, mon rythme cardiaque s'agite, et mes yeux s'écarquillent, baignés dans l'incompréhension, et surtout de plus en plus l'impression que je ne me suis jamais réveillé des bras de mon petit ami. En dévisageant Maxwell, puis Faust, mes globes sur le point de sortir de leurs orbites, je laisse échapper un hoquet silencieux mais qui exprime pleinement mon désarroi et mon choc. J'ai été désigné unanimement... Pas seulement par les deux hommes, apparemment, mais même par ma professeure, semblerait-il. Solène... Sunny... L'actuel Maître en personne aurait démissionné pour me mettre à sa place ?..
« Non... Non, vous devez plaisanter ! Ce n'est pas... »
Non, et je le sais moi-même : les élites autour de moi sont tout ce qu'il y a de plus sérieux. Même chez Faust, je peux le deviner, et j'ai bien remarqué l'émotivité qui se dégage du Coordinateur. Cela expliquerait tout. Tout concernant cette journée. Pourquoi Faust avait l'air aussi joyeux. Pourquoi il m'a forcé à quitter un lit dans lequel je mourrais de rester endormi. Pourquoi il a fait tout ce cirque pour m'amener ici. Pourquoi j'en venais à rencontre un homme avec lequel je n'avais pas grand lien, mais qui possédait un rang au sein de la compétition assez élevé ; le plus haut dans sa matière, même. Mais je n'ose y croire. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Voudraient-ils réellement que je sois Maître ? C'est donc pour ça qu'ils m'ont fait venir ici ?.. Impossible. Impossible. Un léger mal de crâne vient me perturber, à force que mon cerveau doive encaisser ce que je viens d'apprendre. J'essaye de me calmer, de rendre moins fiévreuse ma respiration à cause de laquelle on pourrait me confondre avec Natsume, actuellement.
« Vous voulez... Que je devienne Maître ?.. »
L'information a du mal à rentrer. Disons plutôt qu'elle n'y arrive pas, tout simplement. Je remporte une compétition après trois ans d'acharnement, et on me propose le poste de mes rêves quelques jours après ?.. C'est de la folie. Je vais me réveiller. Ou du moins j'aimerais. Un bref tirage de cheveux me confirme malheureusement que je suis bien conscient. Je suis censé leur donner une réponse. Oui. Non. Peut-être. Me demander de choisir maintenant alors que je peine à assimile ce qui m'arrive est difficile, je ne le cache pas. Mais je ne peux pas les faire attendre. Ils n'ont pas pris cette décision à la légère, je m'en doute. Plusieurs personnes, qu'il m'a dit, et ma mentor était parmi eux. Elle a été favorable à cette décision, peut-être même est-ce elle qui l'a proposée. Qui a lancé mon nom pour faire de moi l'héritier de son grade. C'est un rôle important. Si important. Je tente de me calmer, en faisant notamment deux ou trois exercices de respiration pour éviter de m'évanouir d'hyperventilation. Maître. Maître Dresseur. Moi, Maître Dresseur. C'que j'aurais ri, si on me l'avait dit. Si on m'avait spoilé ma vie en me disant qu'un jour je me tiendrai aux côtés des plus grands de la Compétition, à la place que des noms si célèbres ont déjà occupés. Mille et une questions se bousculent dans ma tête, même si je devrais répondre d'abord à la leur. Mais j'ai besoin de savoir.
« Pourquoi... Pourquoi m'avoir choisi ? »
Tour à tour, je guette les réactions des deux adultes en portant tour à tour mon regard doré sur eux. Regard plein d'incertitudes et de peurs.
« Il y a des milliers de candidats qui seraient bien mieux dans ce rôle ! Moi, j'ai... j'ai dû recommencer la Compétition trois fois pour la gagner. Je n'ai jamais rien fait de glorieux ou d'extraordinaire, je n'ai... ! »
Ça y est, je me remets de nouveau à m'affoler. Agité, brusque, mais à la fois trop émotif et l'impression d'être devenu extrêmement fragile, je ne sais pas où me mettre, comment me comporter, comment réagir. Qu'est-ce qu'ils attendent de moi, au juste ? Puis-je vraiment satisfaire leurs attentes ? Ne vais-je pas faire de bourdes, comme... Comme un peu à chaque fois ? Mon seul exploit a bien été de remporter un match contre le Maître, mais je ne suis pas le seul à avoir pu le faire. Des milliers de dresseuses se trouvent sur Enola, certains même bien plus forts que moi. La Compétition de l'île est très prisée, et même reconnue internationalement. Je ne demeure qu'un dresseur parmi tant d'autres ; un compétiteur qui a seulement rêvé de ce que beaucoup d'enfants espèrent : devenir le champion.
« Est-ce que... Est-ce qu'au moins, je... Je le mérite vraiment ?.. C'est ce que vous pensez ? »
Leur décision, certes prise à l'unanimité, je veux être bien sûr qu'ils sont au courant de qui ils vont choisir. Je ne suis qu'un petit ours brun. Juste un petit ours brun.
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
L'instabilité de la compétition ces derniers temps n'était plus à énoncer, tellement elle était évidente aux yeux de tous. Le contexte politique n'aidait pas les choses à s'améliorer, mais Faust s'y était résigné, préférant penser qu'à force, ils finiraient par retrouver le rythme d'avant. Le pire dans tout ça avait été de devoir changer de maître, rôle plus que capital pour le bon fonctionnement de la compétition. L'un des deux symboles les plus importants de la compétition, que ce soit au niveau marketing ou du comportement, ne pouvait pas être choisi à la légère. Alors évidemment, le débat en était devenu presque interminable ; Faust était d'ailleurs persuadé que l'odeur de café ne partirait plus jamais de la chemise qu'il portait à l'occasion. Il s'était volontairement mis en retrait, à la base, quand Samaël avait été proposé. Ne voulant pas qu'on l'accuse de favoritisme, il s'était contenté d'appuyer la proposition sans forcément trop se mouiller. Mais sans surprise, il savait bien que l'annoncer au plus jeune provoquerait d'abord une certaine réaction d'incompréhension. Il avait préféré laisser le travail de l'annonce au coordinateur, bien que le dramatisme de celui-ci laissait toujours le conseiller quelque peu surpris. Bon, peu importe ce qu'on en disait, il ne manquait pas de sens de la rhétorique, en tous cas. Restait à voir si le discours de Maxwell allait suffire... Mais visiblement, et de manière très prévisible, l'ancien compétiteur ne pouvait pas s'empêcher de protester, perdu. Faust ne put s’empêcher de soupirer devant cette démonstration flagrante du fait que l'Enodril avait toujours quelques majeurs problèmes avec son estime de lui-même.
Toutefois, quelque part, il trouvait ça amusant. Ironiquement drôle, même. Un sourire amusé se dessina sur son visage alors qu'il baissait les bras, souriant. Plus tranquille et calme que tout à l'heure, il aurait été facile d'être étonné du contraste soudain entre son comportement actuelle et celui qu'il y avait il y a tout juste une dizaine de minutes. Même sa voix s'était fait bien plus paisible. Ne souhaitant pas envahir l'espace du plus jeune pour lui laisser l'occasion de respirer un grand coup, le conseiller s'assit sur les bancs. Il prit la parole sans plus attendre, l'air relaxé.
« Tu ne vois pas ? C'est exactement pour ça qu'il faut que ce soit toi. »
Le regard fixé dans celui de son petit frère, il tente d'avoir l'air le plus rassurant possible, sans tenter d'être pressant ou inquiétant. Quelque part, au fond, il a l'impression de se revoir. Plus jeune, paumé, au début d'un tournant de sa vie dont il n'était pas encore capable de saisir pleinement les conséquences. Il était certes un peu plus vieux, vu qu'il venait d'avoir vingt-deux ans, mais la nouvelle l'avait également sonné. Et il s'était posé les mêmes questions ; pouvait-il le faire, lui, qui n'avait rien de particulier ? Sauf qu'à cette époque, personne n'avait été là pour lui répondre. Son mentor l'avait laissé avec ses questions, et il avait dû se débrouiller comme il le pouvait, soutenu par Isaac qu'il remercierait à jamais de sa patience. Et l'angoisse actuelle du jeune homme lui faisait l'effet d'un miroir. Toutefois, il ne s'inquiétait pas : ce n'était qu'une question de temps pour que la nouvelle soit comprise. L'air de rien, il fit donc le choix de garder un ton désinvolte alors qu'il haussait les épaules.
« C'est pas le fait d'être 'le plus fort' qui importe. De toute façon, c'est impossible à atteindre, ça, c'est complètement stupide. Alors bien sûr, il y a des candidats à foison. Bien évidemment, comme partout. Mais... Traite moi de naïf si tu veux, hein. »
Il se racla la gorge alors qu'il portait son regard le stade, pensif. Il lui avait fallu des années pour saisir le sens de ce job, ou du moins s'en développer une définition personnelle. Sans avoir la prétention d'être une référence, il souhaitait simplement la partager en espérant que le plus jeune y trouve son compte. Continuant à sourire, il gloussa doucement.
« Le rôle du maître, c'est pas juste de faire le kéké pour les caméras. Bon, y'a un peu de ça aussi parce qu'il faut bien que le commerce marche, mais... »
Le marketing avait ses lois après tout, et la compétition n'était pas rien dans les rouages économiques de l'île. Alors bien évidemment, il blaguait sur le fait de se considérer comme un bouffon de service, ce qui n'était pas entièrement faux, mais cela occultait une autre pensée, au fond. Toujours aussi paisible, il reprit la parole sans avoir l'air moins à l'aise avec ce qu'il disait.
« Tu ne penses pas que tu le mérites, et c'est justement pour ça que tu es un bon choix. Pour moi, ce qui compte, c'est que les gamins qui grandiront en regardant les matchs avec des étoiles plein les yeux, comme tu l'as fait à une période, aient une bonne image. »
Alors bien sûr, c'était utopiste. Niais, mièvre, digne d'une série pour enfants, mais Faust s'en fichait éperdument. Il avait vu assez de gamins comme ça pour se faire une idée de ce que la compétition pouvait leur amener, même si le conseiller était d'accord sur le fait qu'elle n'avait qu'un rôle symbolique. Il espérait, quelque part, rappeler à Samaël quelques souvenirs qui auraient pu le persuader. Après, est-ce que ça allait arranger ou empirer la situation, il n'en avait aucune idée, vraiment. Plus amicalement, il se permit un grand sourire lumineux, différent de tous les sourires sponsorisés par colgate qu'il jetait à tout va. Allons, je rigole du dramatisme de Maxou, mais j'fais cinq fois pire. J'suis l'hypocrite de l'année, tout de même!
« Quelqu'un de persévérant et de humble, qui est parti du bas pour atteindre le sommet, même si ça lui a pris des années et qu'il a déjà échoué, je crois que c'est un bon choix. J'peux pas imaginer un meilleur exemple à donner aux gamins pour leur montrer qu'ils pourraient y arriver aussi. »
Et c'était sincère. Il aurait pu lui énoncer tout une liste d'éléments qui l'amenaient à croire que le choix était le bon, mais il n'était pas sûr que le concerné y survive, ni même qu'ils aient le temps de terminer avant la fin de l'année. Il l'avait vu grandir et progresser ; maintenant, il ne demandait qu'à voir ce qui avait été planter il y a plusieurs années germer pour de bon. Sa fierté lorsqu'il avait remporté son dernier match n'était pas venue de nulle part, après tout, et les longues félicitations qu'il lui avait fait n'avaient pas été volées. Après tout, vu la cuite que Faust s'était tapé après ça, on ne pourrait pas lui reprocher son honnêteté à ce propos... Quoique son immaturité, si, en revanche.
« Et puis, nous n'avons pas été les seuls à te désigner, hein, tu sais Crois-moi, le résultat est le fruit d'un long débat, alors il n'a pas été fait au hasard. Loin de là. »
Ne souhaitant pas trop s'éterniser sur ce sujet qui lui rappelait déjà de douloureux maux de crâne, il sourit bêtement avant de changer de sujet et de revenir au principal. C'est que cela devenait long, en plus, comme laïus. Zut, il n'avait pas prévu ça, à la base.
« J'pourrais pas parler pour Maxou, mais si on est là aujourd'hui, ce n'est pas vraiment sans avoir réfléchi, non ? On est pas mal satisfait de qui on choisit, me semble. Calme-toi un peu, où j'vais devoir aller chourer de la vento à l'autre. Et ça serait con que tu meures de panique maintenant, quand même. »
Il ricana gentiment, souhaitant glisser un peu d'humour par la taquinerie, quoiqu'il se doutait que cela ne marcherait pas trop. En même temps, il n'avait que lui-même à blâmer de s'être autant étalé. Il avait fait de son mieux pour être rapide d'un autre côté, même si ça ne se voyait pas tant que ça au premier regard. Une lueur joueuse dans son regard, il tourna ses yeux, dans lesquels scintillaient une petite lumière pétillante de gaieté, vers le coordinateur.
« Hein, Maxou, que ça serait bête ? Enfin, j'en ai pas trop fait, tu trouves ? J'suis pas sûr d'avoir tout dit, j'me suis un peu emporté, là. 'Scuze. »
Euphémisme du siècle. Mais bon, il n'avait aucun regret, de toute manière.
Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
Age : 31 Messages : 375 Date d'inscription : 01/08/2013
Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
• Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.
Rien ne me préparait à la réaction du jeune Enodril. Je ne le connaissais pas encore assez pour tisser une hypothèse au sujet de son comportement, loin de là. Je ne pouvais qu’appréhender patiemment ce qu’il ferait ou dirait, ou m’imaginer quelques scénarios d’ordre général. Il pleurerait peut-être, je n’en savais strictement rien. Pour ma part, je conservais à peine mon émotion, subjugué par la sienne qui finit par exploser sur ses traits. L’affolement. Je pouvais comprendre sa crainte même si je ne l’avais jamais ressenti par rapport à mon propre titre. J’avais ardemment désiré mon poste et avait combattu de toutes mes forces afin de l’obtenir. La Coordination m’était si naturelle, même à l’époque, que je me comptais simplement choyé de d’occuper cette place que je défendais farouchement. Je fus néanmoins surpris de constater que Samaël se laissait progressivement contaminer par des pensées dont je ne pouvais deviner l’origine et s’installait en lui la terreur. Je jetais un regard vers Faust, quelque peu paniqué moi-même de voir le jeune homme aux portes de l’hyperventilation, prêt à s’effondrer entre nos mains… N’avais-je pas prévu d’en faire un heureux? Voilà que non seulement la nouvelle semblait lui déplaire mais lui causer une source insurmontable d’angoisse. J’ouvrais la bouche pour le rassurer, mais je constatais rapidement que le combat ne se faisait pas véritablement contre notre proposition, mais plus contre lui-même, là où sa confiance en lui ne lui permettait pas même d’envisager cette possibilité dont il avait pourtant rêvé toute sa vie.
Je laissais Faust intervenir auprès de lui. Il connaissait mieux que quiconque le jeune Compétiteur et saurait probablement l’apaiser. Le Conseiller, à ma grande surprise, se lançait dans un long discours parfaitement approprié. Je ne pouvais que rester en retrait à acquiescer à ses dires. Personnellement, on ne m’avait consulté qu’une seule fois, par téléphone, comme j’étais difficilement en mesure de me déplacer ces derniers jours. Même si je connaissais peu l’Enodril, je n’avais pas une seule seconde hésité à le désigner et à voter pour lui malgré sa féroce compétition. D’entre tous, il me paraissait le choix logique. Je ne pouvais qu’appuyer l’argumentation du Donovan. L’humilité de Samaël en faisait le choix par excellence. Je savais qu’il pourrait faire un excellent modèle pour la jeunesse enolianne, et il me ferait honneur d’être son partenaire pour les années à venir. Il incorporait parfaitement l’héritage laissé par sa mentor, les valeurs fondamentales de l’île et de la Compétition. Il aurait à mûrir un peu, assurément, à prendre de l’assurance aussi, mais le temps le lui permettrait en temps et lieu. Je commençais à craindre qu’il ne refuse, cependant, consumé par ses craintes et son manque de confiance en lui.
Finalement, Faust me consultait en me demandant s’il n’en avait pas trop fait. À présent j’étais calmé, je pouvais répondre d’un geste des doigts énigmatique et d’un sourire amusé. Décidément, je ne m’habituerais jamais à l’enthousiasme et à la familiarité du Conseiller de type Ténèbres. De son côté, je devais lui être un tout aussi grand mystère, drapé dans ma solennité perpétuelle et mon langage distingué.
«Je vous en prie, monsieur Enodril, prenez un moment pour vous asseoir et assimiler tout ceci. Il serait effectivement bête de vous voir tomber à un instant pareil. Nous réalisons que tout ceci est probablement soudain, voire même affolant. Néanmoins soyez certain que si nous faisons appel à vous, c’est que nous avons considéré chaque option de façon méticuleuse. De mon côté, il n’y avait cependant aucun doute que vous étiez le digne successeur de Sunny. Au discours de mon collègue, je ne peux ajouter que vous pouvez être certain de notre sincérité et de notre détermination dans cette décision, même si au final, ce choix vous appartient.»
(c)Golden
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Tout est si soudain... J'arrive à me calmer, mais j'ai l'impression d'avoir fait un saut dans le vide. Je ne sais plus quoi penser, où aller. Je marche vers l'inconnu, accompagné de seulement des deux Élites qui attendent une réponse, répondent aux miennes, et, je le sens, se tiennent prêts à me rattraper si jamais je venais à tomber réellement. C'est un miracle que je puisse encore tenir sur mes jambes, pour tout dire. Le choc était rude, très rude, mais elles continuent de me soutenir, car ce n'est définitivement pas un moment où j'aimerais m'évanouir, même si ça me permettrait d'y réfléchir le temps que je me remette. Je me doute qu'ils peuvent probablement me laisser du temps en plus pour peser le pour et le contre, mais c'est aussi moi qui ne veux pas les faire patienter indéfiniment. Ils ont préparés tout ça pour moi, pour m'annoncer la grande nouvelle une fois que je serais apte à l'entendre. L'étais-je ? Je ne sais pas. Ce qui est fait est fait, toutefois, mais ma tête tourbillonne un peu. Je crois que je suis plus perdu que ce que je pensais. Quoi de plus normal, après tout, quand on vous demande si vous voulez prendre le job de vos rêves, là, tout de suite, alors que vous ne saviez pas du tout quoi faire de votre vie après avoir atteint votre objectif et que vous croyiez encore ne pas posséder le talent nécessaire. Ce serait vraiment rude et sans doute stupide de ma part de ne pas saisir ce qui m'est offert sur un plateau doré, mais je ne veux pas penser qu'à moi ; ce serait trop simple de dire oui à une telle chance. Il me faut être certain que je serais en mesure de l'assumer, et qu'aucune erreur n'a été faite quant à ma nomination. Je ne dis pas qu'ils ont réglé cette affaire à la légère, juste... Sont-ils sûrs de ce qu'ils font ? Peut-être qu'ils surestiment mes capacités ?.. Je ne voudrais pas les décevoir. J'aurais terriblement honte si je venais à leur faire défaut alors qu'ils se sont concertés pour décider minutieusement d'un remplacement à Sunny.
Sunny... Il m'a fallu un peu de temps avant de savoir qui elle était réellement, mais en tant que son apprenti, j'ai bien dû m'apercevoir de la ressemblance et découvrir qui se cachait sous le masque du Maître, bien que j'ai eu une sacré surprise en l'apprenant. Tristan a ri de ma réaction, même, lui qui savait évidemment pour la double identité de sa sœur. Inconsciemment, peut-être aussi que j'avais délibérément essayé de ne pas le voir, au début. Essayer de me dire que les deux jeunes femmes ne pouvaient être la même personne, car j'aurais trouvé le constat assez ironique, et c'est ce qui est arrivé. Je me disais que c'était impossible, et pourtant... Il faut croire que je tente bien trop souvent de ne pas remarquer ce qui est évident, comme le fait que je ferais, d'après ce qui s'est dit, un bon Maître. J'ai encore du mal à me le projeter, j'espère que vous le comprenez. Ce n'est pas si évident de se dire qu'on a possiblement un moyen de prendre du jour au lendemain le visage d'une des figures les plus populaires et célèbres de l'île. Que diraient les gens à mon propos ? Se moqueraient-ils de voir quelqu'un d'aussi jeune accéder à un tel titre, malgré le fait que mon mentor ait pris ce rôle au même âge ? Je fais en sorte de me soucier guère de ce que peuvent penser ceux qui m'indiffèrent en général, mais si vraiment je suis mal accueilli par le public, je ne sais pas ce qu'il adviendra. Oh... J'en parle presque comme si j'avais déjà considérer de... Mais non, je ne peux pas me prononcer maintenant. Pas alors que je suis toujours bouleversé et que j'aurais terriblement besoin d'un câlin du Shimomura pour m'apaiser. Même peut-être un de Faust, mais je ne peux le lui demander tout de suite. C'est un moment important, et je le sais. Je ne peux pas dire quoi que ce soit à la légère.
Je me tourne vers le Donovan, justement, pour l'écouter. Assis sur un banc, il a ce regard tranquille que je reconnais bien à ses yeux bleu roi. Un peu le même que celui qu'il a dirigé vers moi le jour de notre rencontre. Lui et Maxwell sont passés par le même chemin que moi, après tout. Eux aussi ont dû un jour se confronter à leur supérieur et avoir cette discussion pour ensuite prendre sa place derrière. Ils ont eu le temps de se faire à leur place, à leur rang, et on pourrait difficilement imaginer la Compétition sans eux. S'ils devront un jour prendre leur retraite, comme tout le monde, je ne pourrais me faire à l'idée de ne plus les voir comme je les ai toujours connus. Quoique je n'ai pas su la première fois le lien entre Faust et Méphisto, mais les détacher l'un de l'autre désormais... C'est une autre histoire. Et Maxwell qui ne se cache nullement, je me demande comment il fait. Peut-être qu'il est plus à l'aise avec le public... Je ne vois pas, néanmoins, ce que veut dire le Donovan quand il appuie mes dires en me confirmant que c'est pour ça que je suis, en outre, le candidat idéal pour ce travail. Parce que je pense ne pas le mériter ? Je ne suis pas très fan non plus des champions et autres élites qui se vantent, il faut dire, alors j'essaye de ne pas devenir comme ça moi non plus. J'étais persuadé pourtant qu'il fallait avant tout de la force et de la sagesse, pour être un bon dresseur, voire même un Maître, puisqu'on en parle. Je ne dirige rien, je suis juste une figure assez haute placée, mais quand même... Pour moi, un Maître ne peut pas se permettre de faire n'importe, puisque c'est comme un représentant, ou pour les gamins comme je l'ai été, un modèle. Je ne sais pas si je voulais devenir le plus fort de l'île, mais... Un Maître, comme je le voyais enfant, était pareil à un guerrier qui défendait son titre avec férocité pour ne laisser passer que les plus méritants. J'ai fait parti de ces valeureux qui ont su relever son défi, mais saurais-je prendre les responsabilités qui incombent à tout ce dont j'ai rêvé ? Je ne peux plus me reposer sur des illusions, désormais, et prendre ça comme un jeu. Je n'étais pas plus haut que trois pommes quand je faisais des jeux de rôles grandeur nature où je me prenais véritablement pour celui que je ne croyais jamais être. On dirait que je me suis plongé dans un jeu de réalité virtuelle, ou un truc du genre. Mais c'est bien la réalité, je ne dors plus, aussi tentant qu'était le sommeil tout à l'heure.
Que mon grand frère se rassure au moins sur un point : loin de moi l'idée de faire le 'kéké', et je trouve ça juste pathétique, à vrai dire. Je n'ai pas envie de devenir comme ça. Je n'ai pas envie d'avoir un égo surdimensionné et me transformer en vantard qui prendrait un malin plaisir à écraser ses adversaires ou se pavaner simplement à cause de la gloire. J'ai obtenu une victoire magnifique devant pour ma finale, mais ce n'est pas une raison pour que je fasse le fier toutes les cinq minutes. J'étais juste extrêmement excité d'avoir gagné, et si je n'ai pas arrêté d'en parler quitte à assourdir mes proches avec ça, mon intention n'a jamais été de profiter de cette renommée nouvelle pour me croire supérieur ou meilleur que les autres. Je ne suis pas forcément plus fort que les challengers qui concourraient en même temps que moi, je crois que j'ai juste eu... Plus de chance. Mais de toute façon je ne suis pas connu pour ma valorisation, et ça, le Conseiller Ténèbres le sait. Je sais qu'il a raison, quelque part. On dit que les Élites servent à distraire les foules à travers des caméras, à l'aide de combats spectaculaires. J'ai toujours su qu'il y avait plus que ça. Occuper un tel poste, ce n'est pas juste faire mumuse pour épater la galerie, et c'était d'ailleurs loin d'être le style du prédécesseur de Sunny, que je n'ai cessé d'admirer. Malgré tout, pourrais-je vraiment être capable de mettre des étoiles dans les yeux des futurs dresseurs à en devenir, comme j'en ai eu plus jeune ? Peut-on vraiment m'adorer à la manière des icônes de la Compétition actuelles et vouloir grandir en espérant me ressembler ? Même ça, j'ai du mal à me dire que ça serait possible. Qu'on puisse vraiment désirer m'imiter, au point, ou même avoir des posters comme j'en possède dans ma chambre, ceux qui me permettaient de fantasmer librement, tout en gardant les pieds sur terre et ne pas perdre de vue le but que je m'étais fixé.
Au moins, le sourire lumineux de Faust et ce qu'il dit de moi, même si ça me touche beaucoup et que je manque de considérer ça comme de la flatterie, arrivent à me détendre un petit peu. Persévérant, humble... Oui, j'espère que tout ce qu'il dit est vrai. C'est ce que j'ai toujours voulu être, car ce sont pour moi deux valeurs fondamentales pour devenir un bon dresseur. Je persiste dans ce en quoi je crois -même si cela peut se confondre avec mon entêtement- tout en essayant de rester modeste, que ce soit dans la plus grande des victoires, ou la plus médiocre des défaites ; car de l'une comme de l'autre, nous apprenons des tas de choses, et ce n'est certainement pas le deuxième cas qui pourrait nous faire régresser. Si j'échoue, je n'ai qu'à recommencer jusqu'à ce que je réussisse, et c'est ce qui s'est passé. Pour la Compétition, alors que je sentais le regard blasé de quelques challengers sur moi qui croyaient probablement que je devrais arrêter de me buter ainsi, je ne me suis pas dégonflé. J'ai continue jusqu'au bout, et j'ai fini par y arriver, laissant de côté tous les jaloux qui se riaient de moi. Mais plus personne n'ose rire, à présent. Tout ce que me raconte le hérisson, je crois que le pire c'est que j'aurais pu le répéter à sa place, moi aussi. Si ça ne me concernait pas et que j'étais spectateur de la scène, je tiendrais sûrement le même genre de discours. Car il a raison. Comme les personnages qu'on voie dans les shonens, je suis parti de chez moi avec seulement deux Pokémons dans leur stade le plus faible, et j'ai vécu des tas de mésaventures dont j'ai réussi à me tirer que grâce à la présence de ceux qui m'encouragent aujourd'hui et à ma ténacité. En trois ans, j'ai accumulé badge sur badge, récoltant ce dont j'avais besoin autant de fois qu'il le fallait pour arriver enfin une première fois devant un Conseiller où j'ai essuyé un échec assez retentissant, puis une seconde fois deux ans plus tard, battant mes mentors l'un après l'autre et me hissant au sommet pour cette année. Je ne possédais pas d'avantage particulier quand j'ai commencé mon parcours de dresseur, et mes connaissances, si j'avais les bases nécessaires, n'étaient largement pas équivalentes à celles d'un expert. Me voilà pourtant ce matin à décider si oui ou non je ferais mien ce prestige que l'on me tend et qui est si rarement accordé à des dresseurs aussi jeunes, ce que Faust me rappelle.
Je ne m'attendais pas à ce que cette décision soit prise à la légère, aussi surprenante fut-elle à entendre. Je ne prends pas les Élites pour des incompétents, bien au contraire. J'étais juste tellement déboussolé en apprenant que j'avais été choisi... C'est bien la dernière chose à laquelle je me serais attendue, d'ailleurs. Mais peut-être que si quelqu'un d'autre avait été désigné, cela m'aurait donné envie de reprendre la Compétition ? Je ne suis jamais lassé des combats Pokémon, et je me sors un peu plus grandi de chaque échange avec mes adversaires, alors de la nouveauté fait du bien, même si je serais hypocrite de me plaindre des compétiteurs obstinés. Je ne pourrais probablement pas m'imaginer le long débat qui a été fait entre eux pour choisir le futur Maître. Combien de noms sont-ils sortis ? Combien de protestations se sont faites entendre quand le mien a été proposé ? Qui exactement a été le premier à se dire que je serais parfait pour ce rôle ?.. Cela me donnerait presque le tournis, mais il s'agit d'une raison suffisante pour que je sois rassuré sur le choix, je présume. J'ai le plus grand respect pour eux, alors je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils ont choisi judicieusement, peu importe comment j'ai encaissé le coup personnellement. Certainement qu'ils ont tous étudié mon cas pour méditer là-dessus, lançant les arguments les plus probants, soit pour m'empêcher d'atteindre ce titre, soit pour me défendre et favoriser, au contraire, mon ascension au sein de la Ligue. Mais de ce que j'avais cru comprendre, je ne crois pas qu'ils se soient battus comme des forcenés ou qu'ils aient eu besoin de débattre avec vigueur en s'arrachant les cheveux. Quoique si je vois Faust et Maxwell essayer de calmer le jeu lorsque les réunions dégénèrent, autant je peux imaginer le premier se joindre à la bataille quand il le faut, autant j'ai beaucoup de mal à imaginer le second aussi combatif que son collègue. Malheureusement, si je souris légèrement à la petite vanne taquine du Donovan, je n'arrive pas à en rire, ou même esquisser un gloussement. Tout ça c'est du sérieux, mais je remercie mon frangin de cœur pour ses tentatives censées me détracter, même si je suis encore aussi rigide que les deux autres hérissons nerdiques de notre connaissance. Ils sont satisfaits de moi, c'est ce qui est le plus important. J'ai foi en leur opinion et en leur estime. Me confier à eux ne m'aura pas brûler les ailes, mais à l'inverse, ça me permettra peut-être de voler plus loin, bien plus loin.
Je prends place sur le banc à côté du Conseiller, mêlant mon action à la parole du Coordinateur qui a pris la relève. À son tour, celui aux cheveux longs exprime son avis, en me rappelant toutefois que la décision finale me revient. Logique, en même temps ; on ne place pas quelqu'un à un poste sans au moins son consentement, et même si je serais sans doute considéré comme stupide de laisser une chance pareille me filer entre les doigts, je ne peux pas décider ça uniquement pour moi. Succéder à Sunny c'est prendre tout ce qui incombe à une telle promotion. S'occuper des challengers tous les ans quand vient l'heure des finales, faire bonne figure pour ne pas perdre la face devant toute la célébrité qui m'attend, assurer de donner aux plus méritants le Symbole qu'ils convoitent tous avec envie... Ce sont les inconvénients, comme les avantages. Être Maître, ça n'a pas l'air d'être une partie de plaisir, mais n'est-ce pas ce à quoi je me prépare sans le savoir depuis toujours ? N'est-ce pas là le destin qui me tend les bras pour m'inviter dans une accolade prometteuse avec l'espoir de jours meilleurs et d'une vie toute nouvelle pour moi ? Ces mains qui me sont offertes promettent un futur rêvé que même mes chimères les plus folles n'auraient pu réaliser. Je regrette que papa ne soit pas là, mais je regretterais probablement plus de ne pas faire honneur à la confiance qu'on me donne, venant en plus de dresseurs talentueux à qui je ne refuserais pas de m'allier. Un silence s'est imposé. Il revient désormais à moi de le briser. De franchir ce pas qui pourrait changer toute ma vie, ou continuer celle que je mène, dans l'incertitude encore de trouver une autre voie qui me conviendrait, car celle lié au dressage ne comportait plus, jusqu'à aujourd'hui, de place pour un métier dont on m'aurait jugé digne, avec l'expérience accumulée depuis tout ce temps. J'ai enfin la possibilité de me montrer utile, et de faire partie intégrante d'un domaine qui a toujours été ancré en moi.
« Vous croyez... Que c'est pour ça, qu'elle m'a prise sous son aile ? Qu'elle a décidé de faire de moi son apprenti ?.. »
J'ai relevé légèrement le regard. Sunny... Avait-elle quelque chose en tête, quand elle a décidé d'être mon professeur ? Ou est-ce que tout ceci n'est qu'une coïncidence ? Je ne le saurai peut-être jamais, mais le hasard fait drôlement bien les choses, parfois. L'apprentissage que j'ai reçu de ma mentor n'est peut-être pas étranger à ma nomination, après tout. Elle ne pensait probablement pas devoir se retirer aussi tôt, mais si elle a été favorable à ma désignation, alors j'ai toute son approbation, même si je me doute qu'aucune décision n'aurait pu être prise si elle n'avait pas elle-même était d'accord avec le fait de quitter son poste. Je me lève doucement, avant de retourner vers le terrain, mes yeux dorés admirant le stade. Je tournoie lentement sur moi-même pour observer le lieu sous toutes ses formes, tandis que mon regard s'agrandit.
« Peut-être que c'est ça, le monde auquel j'appartiens. Peut-être qu'il se trouve ici, au sein de ce stadium qui a vu défiler une infinité de combats, de challengers, et de Maîtres. Ce stadium que j'ai toujours rêvé d'atteindre. »
Et que j'ai finalement atteint. Il n'a jamais semblé plus imposant en vrai qu'à la télévision. Faut dire qu'il y a une grande différence entre le regarder depuis un écran et s'y tenir pour de vrai, mais si en tant que spectateur c'est déjà immense, c'est d'autant plus impressionnant quand on se trouve au cœur du terrain, au cœur de tout. J'avais vraiment peur, lors de mon match final, mais j'étais en même temps aussi excité qu'une puce, si ce n'est plus. Je n'oublierai jamais les frissons qui m'ont parcourus, les bruits en provenance des gradins, ou la sensation de ne pas combattre seul ; d'être entouré d'amis et d'alliés qui sont là, à mes côtés, pour me redonner le courage dont j'avais grandement besoin. Toutes ces émotions, j'ai envie de les partager. J'ai envie que chaque challenger ait le plaisir de les ressentir aussi, et de partager avec moi ce que j'ai vécu, ce que j'ai traversé, afin qu'ils conservent en eux une part de mon expérience, peu importe le dénouement du combat. Ce monde qui est le mien, je crois l'avoir enfin trouvé.
« C'est une opportunité qui ne se représentera sans doute plus jamais, et je suppose que n'importe qui aurait sauté sur l'occasion sans hésiter. »
Moi-même, il y a quelques années, je me demande si j'aurais même réfléchi à toutes les conséquences qu'il pourrait y avoir après ce genre de nomination. Si je n'aurais pas dit 'oui' directement en ne rêvant plus qu'à mon nouveau statut privilégié et au respect que cette tâche apporte naturellement. Je serais tombé de haut, si je ne m'étais pas préparé à ça ; si je n'avais pas pris conscience de tout ce que j'allais gagné à accepter cette place. J'ai l'impression d'avoir quand même un peu mûri, malgré tout, même s'il me reste des choses à apprendre, et que même en tant Maître, il y a toujours des connaissances à acquérir et à distribuer. Je me focalise de nouveau sur le hérisson qui me connaît si bien, esquissant un léger sourire aux allures peinées.
« Mais... Faust ici présent connaît l'estime que j'ai de moi, et il est pas très glorieux. Pour cette raison, je crois que je ne peux que faire confiance aux avis d'anciens de la Compétition. Alors si vous pensez vraiment tous que cette place me revient... »
J'en suis moi-même frustré de mon comportement, car je sais à quel point ça peut agacer les autres de m'entendre me dire ce genre de sornettes, et qu'à leur place, je sais que je n'apprécierais pas non plus. Mais c'est ainsi que je suis fait, malheureusement, je ne me dévalorise pas par plaisir. Peut-être quelque part est-ce pour me convaincre que je ne suis pas un fanfaron, ou simplement orgueilleux. Je n'ai pas encore trouvé de super remèdes pour régler définitivement ce problème (et Arceus que ce serait pratique...) alors tout ce que je peux faire, c'est laisser Natsume et les autres me prouver le contraire. Me prouver que je vaux quelque chose, que je peux me persuader que j'ai un talent. Et peut-être est-ce celui-là. Peut-être est-ce celui de combattre, de dédier ma vie à cette Compétition dont je n'ai cessé de parler autour de moi. D'y jouer un rôle majeur pour forger mon existence et y trouver un sens. Mon regard se met à pétiller en scrutant tour à tour les deux adultes, et un sourire décidé se dessine lentement mais sûrement sur mes lèvres au fur et à mesure que j'y pense. J'en ai rêvé toute ma vie, alors puisque le destin a décidé de me donner cette chance, il me faut la prendre au vol et m'en servir pour décoller.
« C'est avec joie et honneur que j'accepte de devenir le nouveau Maître de la Ligue. »
Je compte sur eux pour me destituer de ce poste si un jour ils ne m'en estiment plus digne. En attendant, je serai amené à retourner ici. À refaire des matchs. Mais plus à la place que j'ai eu l'habitude de prendre au fil des années ; désormais, ce sera à la sienne.
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
Il avait l'impression, certes petite, que les choses changeaient petit à petit ces temps-ci. Qu'ils étaient au début d'une nouvelle période que Faust n'aurait pas décrire alors qu'ils n'en étaient qu'à l'orée. Pas seulement au niveau de la compétition, car tout ne se limitait pas à cela, bien que beaucoup semblaient l'oublier, mais par rapport à l'île en général. Son instinct le trompait peut-être, et après tout ça ne saurait pas la première fois, mais il avait l'impression de voir les prémices, un peu partout, de chamboulements à venir. Les changements majeurs qui débutaient dans la compétition n'étaient au final que des indices supplémentaires qui continuaient de se superposer encore et encore. Il ne pouvait pas faire grand chose hormis observer, et ce rôle lui convenait plutôt bien pour l'instant. Son air calme n'a pas d'autre objectif que d'aider à calmer le plus jeune, en proie à d'éternelles inquiétudes quant à ses capacités. Si il y a une part de solennité dans son discours, ce n'est évidemment que temporaire ; il est rare que Faust se prenne au sérieux. La plupart du temps, c'est même entièrement parodique et moqueur. La grosse tête, il ne l'a jamais vraiment eu, et jouer les reines de théâtre de manière sérieuse non plus. Il souhaitait simplement chasser rapidement les pensées parasites qui occupaient le débat, sans nécessairement avoir à passer par les grandes séances de lamentations. Plutôt à l'aise, il laisse le cadet s'installer à ses côtés, hésitant à le saisir par les épaules pour lui ébouriffer les cheveux. D'ordinaire, il ne se serait pas gêné, mais au vu de la présence de Maxwell et du 'sérieux' de la situation, il se réfrégnit non sans bouder intérieurement. Sa question, toutefois, maintenant qu'il paraissait avoir les idées plus claires, fit glousser Faust tandis qu'il haussait négligemment les épaules.
« Qui sait ? Sûrement pas moi. »
C'était vrai, après tout. Il laisserait à Maxwell le rôle de le faire, ne se jugeant pas capable ni légitime dans une interprétation. Les détails quant aux intentions des autres n'étaient pas des éléments qui l'intéressaient, tant ils pouvaient être vastes et incompréhensibles. Seuls les faits comptaient, et il n'était pas un génie en analyse. Il laissa toutefois à l'autre le loisir de terminer de parler, en haussant de temps à autre les sourcils. En l'entendant accepter pour de bon, Faust ne put s'empêcher de rire joyeusement, amusé par ce qu'il entendait. Il se releva lentement, en en profitant pour étirer ses muscles et bailler un grand coup, maintenant que la fatigue commençait doucement à remonter. Il sentait déjà venir la descente de café, et elle risquait d'être rude ; mais d'ici là, il avait encore quelques heures d'éveil. Il avait d'ailleurs l'idée parfaite pour les utiliser correctement. En offrant au cadet un grand rictus amusé, il se permit un ton railleur.
« Wow, pas besoin d'être aussi solennel, hein. J'aurais su, j'aurais sorti la caméra. »
Il rit gentiment, sans désir d'offense dans sa voix.
« Bon, c'est pas tout, mais faudrait aller célébrer un peu ça et discuter. On verra pour les papiers après, rêve pas, t'y échapperas pas, morveux. Et puis Maxou te fera tous les discours du monde sur l'importance du job, hein Maxou ? Moi j'suis d'avis qu'on aille manger des burgers à la cafét en bas, ça m'a ouvert l'appétit, ces histoires. »
Passons le fait qu'il avait déjà avalé un petit-déjeuner en se rappelant que l'estomac de Faust était un véritable trou noir, d'ailleurs. Le conseiller reprit son sac et adressa un gigantesque sourire à ses interlocuteurs. Même si le pic d'adrénaline était passé, il restait plein d'énergie et plus souriant que jamais. Les bonnes nouvelles étant devenues rares pendant le début de l'année, il en profitait maintenant sans vergogne. Il attrapa les deux autres par la nuque, avec ses bras, en les incitant non sans enthousiasme à le suivre.
« Et haut les cœurs, j'veux voir de la bonne humeur ! »
De nos jours, certains agents de nettoyage du stadium continuent de frissonner d'horreur en se rappelant du moment même où leurs pauvres oreilles s'étaient retrouvées marquées au fer rouge par un grand cri semblable à un 'il est des nôôôôô-treuh, c'est un bouffon comme les auuuuu-treuh'. Mais là encore, vu la joie irréfrénable du conseiller à ce moment, ce n'était peut-être pas seulement une légende.
Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
Age : 31 Messages : 375 Date d'inscription : 01/08/2013
Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
• Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.
Je ne pouvais interpréter les intentions de Solène pour Samaël, aussi près étais-je de l’ex-Maître de ce Stadium. Il était des choses parmi ma bonne amie que je ne savais expliquer et qui conservais une part de mystère chez elle. Alors que Faust me laissait le rôle de le faire, j’haussais simplement les épaules d’un geste énigmatique. Il ne pourrait que la consulter elle pour en venir à des réponses claires. Pour l’instant, il lui incombait encore le poids de la décision. J’aurais aimé prendre l’initiative de lui proposer un délai, mais son débat interne l’absorbait tout entier et je lui laissais le loisir de réfléchir en toute quiétude, rejoignant le Conseiller sur le banc où il s’était posé. Quelques mois auparavant, cette visite du stade m’aurait laissé complètement vidé, mais je reprenais ma forme d’antan progressivement. Probablement que ma vie à la ferme m’y aidait. Je resplendissais, aujourd’hui, mais jamais autant que celui pourquoi nous nous étions rassemblés. Je pouvais presque deviner son argumentation intérieure alors qu’il prenait différentes expressions. Je connaissais ce qu’il en faisait de ne pas croire en soi, mais il allait falloir qu’il s’épanouisse loin de ces pensées néfastes s’il voulait survivre au poste. J’attendais, patiemment, qu’il en finisse avec ses doutes pour en venir finalement à sa réponse.
Quelque part, je ne pouvais vraiment me mettre à sa place. J’avais tellement désiré mon rôle, j’aurais été prêt à l’arracher des mains de quiconque à cette époque. Je m’étais battu pour l’obtenir et en pleurais de fierté lorsque notre match fut terminé pour me déclarer vainqueur. Samaël aussi, dans un sens, avait cherché à se dépasser, mais probablement croyait-il encore à tort cette position telle une utopie vers laquelle il devrait toujours se déplacer sans espérer l’atteindre. Le jeune homme se remit à parler et je grimaçai quelque peu devant sa formulation «si vous pensez tous que cette place me revient». Je préférais largement qu’il choisisse d’occuper la fonction par passion plutôt que par simple conformisme. Néanmoins je me souvenais ce qu’il était d’avoir 19 ans et d’être mal dans sa peau, incapable de juger de ses propres capacités. Je le laissais faire donc, soulagé lorsqu’il accepta enfin, sur un ton solennel dont se moqua son protecteur. Pour ma part, j’avais sauté sur mes pieds pour me rapprocher du garçon dont je serrais la main avec chaleur. Voilà l’affaire scellée, et une nouvelle ère à débuter pour la Compétition. Je secouai la tête alors que monsieur Donovan affirma que je lui ferais part de l’importance du travail.
«Oh non, je doute que ce soit nécessaire. Monsieur Enodril semble parfaitement comprendre l’importance de la position de Maître et ce qu’elle implique, d’où ses hésitations. Dans tous les cas, je suis convaincu que vous saurez assurer le rôle. Je serai honoré d’être votre collègue dorénavant Samaël. Je vous serez assistance et conseils pour les prochains mois à venir… La partie difficile débute désormais et vous avez une longue préparation devant vous.»
Je lui souriais malicieusement. Évidemment que les mois à venir seraient difficiles, mais pas plus que d’errer aux quatre coins de l’île à collecter les Badges et les Symboles. À la proposition de Faust, j’hochai la tête. Un bon hamburger accompagné de frites ne semblait pas faire partie de mon menu vu l’importance que je donnais à mon personnage. Pourtant, je peux vous assurer que le petit garçon des bidonvilles en raffolait toujours. Il me semblait une parfaite façon de célébrer, pour l’instant. Nul doute que bientôt, les soirées mondaines pleuvraient sur lui et qu’il serait la personnalité la plus prisée de l’île. Pour le moment, nous n’étions toujours que trois dresseurs aux sourires éclatants, à nous diriger vers un bon repas. Et vers l’avenir.