« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Destination Enola [OS]

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Reiko Sawamura
Débutant
Reiko Sawamura
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Âge du personnage : 22 ans
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Destination Enola [OS] 394MS Corail - Prinplouf♀ - Torrent - Douce

Destination Enola [OS] 030MS Nina - Nidorina ♀ - Point Poison - Malin

Destination Enola [OS] 696MS Ptyranidur ♂ - James - Prognathe - Brave

Destination Enola [OS] 133MS Evoli ♂ - Athos - Adaptabilité - Calme

Destination Enola [OS] 142MS Ptéra* ♀ - Lady - Tête de Roc - Jovial

Team spécifique :
Destination Enola [OS] Miniat_6_x_094 Frank - Ectoplasma ♂ - Lévitation - Calme

Destination Enola [OS] Miniat_6_x_477 Ouranos - Noctunoir ♂ - Pression - Pressé

Destination Enola [OS] Miniat_6_x_609 Suzi - Lugulabre ♀ - Corps Ardent - Malpolie

Destination Enola [OS] Miniat_6_x_681p Desmond - Exagide ♂ - Déclic Tactique - Timide

Destination Enola [OS] Miniat_6_x_478Misty - Momartik ♀ - Rideau Neige - Pressé

Destination Enola [OS] Miniat_6_x_711 Banshitrouye ♀ - Latisha – Ramassage – Maligne


Destination Enola [OS] Empty
MessageSujet: Destination Enola [OS]   Destination Enola [OS] EmptySam 23 Juil 2016 - 16:11


Destination Enola OS 


Le brouhaha habituel règne comme dans l’aéroport, alors que nous tentons de nous trouver un petit endroit tranquille. Mon sac sur les épaules, et ma famille sur les talons, je finis par dénicher un petit coin isolé, ou les voyageurs sont moins présents. En silence, nous nous posons dans ce petit coin qui nous semble soudainement très silencieux, à un tel point que cela en devient presque lourd. Personne n’ose lancer la conversation, sans-doute par crainte de transformer une discussion banale en quelque chose d’insoutenable. Je n’ose même pas lever le regard vers ma mère, qui sanglote déjà silencieusement, bien calée dans les bras de mon père, dont je sens qu’un rien pourrait le mener à l’imiter.  Je tente tant bien que mal de rassurer mes parents en glissant mes doigts dans les leurs, mais dans ce genre de situation, je sais bien que rien ne pourra les apaiser.

Essuyant à mon tour une petite larme solitaire, je me calle un peu plus contre ma sœur, qui m’entoure de ses bras protecteurs. Ce choix de retourner vers Enola, c’est moi qui l’ai fait. Après de nombreuses semaines de réflexions, j’ai fait le choix de retourner sur cette île, malgré ses nombreux dangers. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de verser quelques larmes à l’idée de laisser derrière moi ma famille, une fois de plus, alors que celle-ci commençait tout juste à s’habituer à ma présence, et moi à la leur. Mais peu importe à quel point j’aime mes parents et ma sœur, et à quel point les quitter une nouvelle fois m’est difficile, je sais que je ne peux faire autrement. Malgré leur amour, malgré leur présence, malgré leur support, je ne suis pas ici chez moi. Ici, je suis une étrangère. Ici, je suis cette petite fille à l’esprit fragile qui ne peut rien faire seule, alors que sur Enola, j’ai appris à vivre avec moi-même. J’ai appris à m’accepter, et à me comprendre. Alors reprendre ma vie d’antan au Japon, ce serait faire marche arrière. Ce serait de défaire ce que j’ai mis des années à construire. Et honnêtement, je ne sais pas si je pourrai vraiment vivre ainsi à long terme.

-Maman…

Je tente un petit sourire en direction de ma mère, qui se veut rassurant. Celle-ci tente tant bien que mal de me le rendre, mais au fond, je sais très bien qu’elle n’y croit pas un seul instant. Ma mère, comme des millions d’autres personnes, suit avec attention ce qui se passe sur Enola, par l’entremise de cette journaliste sous couverture,  allant sous le nom d’Azmitia. Ma mère sait très bien que cette île n’a rien de sécuritaire, et ça, elle a bien tenté de me le faire comprendre, lorsque j’ai annoncé ma décision à mes parents. Après les cris, il y a eu les pleurs, et entre ceux-ci, il y a eu une longue argumentation. Ma mère m’a expliqué au moins milles arguments selon lesquels il serait de la folie de retourner dans cette zone de guerre. Sauf que j’étais déjà au courant de toutes ces horreurs bien avant que mes parents ne m’en fassent part. Ces horreurs, je les ai vues se propager. Ces horreurs, je les ai vécues. J’ai assisté au massacre de janvier, et j’aurais très bien pu assister à celui de juillet aussi, si mes alliés ne m’avaient pas barricadé chez moi. Et ces gens qui ont perdu la vie dans ces massacres, je les ai vus. Je leur ai parlé. J’ai entendu leur douleur. Et pourtant, je sais que je dois tout de même y retourner. Car je préfère risquer ma santé physique que de détruire celle qui tient encore de peine et de misère, dans ma tête. C’est risqué, je sais, mais je n’ai pas le choix.

Le silence s’installe de nouveau entre nous quatre. Nous passons ainsi plusieurs heures sans parler, à simplement nous coller les uns sur les autres, jusqu’à ce que ce silence se fasse interrompre par la voix féminine qui indique l’embarquement pour mon vol, d’abord dans ma langue maternelle, puis en anglais, pour les étrangers. Mes parents et ma sœur me lancent tous d’un même mouvement un même regard. Nous avons tous compris qu’il est temps de nous dire au revoir, une nouvelle fois. Et cette fois, je peux sentir dans le regard de mon père que pour lui, cela pourrait bien être le dernier. Je tente de le rassurer d’un sourire, ce qui ne semble pas avoir grand effet. D’un même mouvement, mon père, ma mère et ma sœur se redressent pour venir m’enlacer d’une forte étreinte, me chuchotant à l’oreille qu’ils m’aiment. Je leur rends cette étreinte, et pendant un instant, je peine à me détacher d’eux. Nous restons ainsi de longues minutes, jusqu’à ce que mon père glisse quelques mots à l’oreille de ma mère, sans doute pour lui dire que je risque de manquer mon vol, si nous ne nous lâchons pas.

-Appelles-nous en arrivant, hein Koko…?


La voix de ma sœur se brise, et ses doigts se resserrent contre les miens, comme si elle voulait me retenir. J’hoche la tête en guise de réponse, incapable de dire quoi que ce soit sans fondre en sanglot. Il est temps. Temps de retourner vers cet endroit que je n’aurais jamais dû quitter. Essuyant mes larmes, je me dirige vers la file de voyageurs qui, comme moi, ignorerons les dangers d’Enola, peut-être à tort. Parmi ceux-ci, des familles, des couples, et des jeunes aventuriers en quête de gloire très certainement. Je ne peux m’empêcher de songer que parmi ceux-ci, certains ne reviendrons jamais chez eux. Mais au fond, peut-être moi-même en ferais-je partie… Et pourtant, cela n’est pas suffisant pour m’empêcher de tendre mon passeport à la jeune demoiselle qui m’offre un sourire radieux avant de me souhaiter un bon voyage en destination d’Enola.  



(c)Golden
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