Oh ouais, le vent dans les cheveux y’a que ça de vrai. Je me rends pendant mes repos faire un peu de moto à travers le pays, un road trip qui se termine à l’Est, dans les terres fertiles. Cet endroit est génial pour se ressourcer, courir et sentir le vent caresser sa peau. Je gare ma moto proche d’une ferme dont je salue les habitants d’un de mes sourires les plus chaleureux. Je fais sortir par la suite mon fidèle Rush qui, après invocation savait très bien ce qui allait se passer : on va se faire un bon petit marathon. Et si je trouve un nouvel allié sur la route pour courir, eh bien ça fera comme avec Rush, la capture se lancera.

« Allez mon pote. L’échauffement est primordial. »

Il y a des champs à perte de vue, mais rien d’insurmontable, armé de mon sac à dos et d’un short conçu spécialement pour la course, je commence à trottiner doucement le long des champs d’élevage, Rush me suit tranquillement en se mettant à mon niveau. Tout en courant à vitesse modérée, j’attache mes dreadlocks en une queue haute afin qu’elles ne volent pas dans tous les sens.

« Il fait pas chaud, hein ? »

Le Cabriolaine me répond d’un bêlement frileux avant de se secouer comme parcouru par un frisson. Il est vrai que je frissonne un peu, mais l’échauffement c’est fait pour ça, il faut chauffer le corps.

« Promis en rentrant on se fait un gros repas, bien gras. »

Pour regagner ce qu’on va perdre aujourd’hui ? Belle mentalité de sportif que de manger une bonne raclette après le sport.

Un kilomètre parcouru, puis deux, puis trois, et lorsqu’on ralenti la cadence pour reprendre notre souffle. Une vaste plaine à perte de vue, on peut aller dans n’importe quelle direction, le vent nous portera. D’ailleurs alors qu’on trottinait avec Rush, on a entendu un énorme « BOUM » un peu plus loin derrière des hautes herbes. Et curieux comme on est, on s’approche doucement, aussi discrètement que des ninjas haletant asthmatique. Et quelle surprise que de voir une immensité de muscle camouflée dans de jolies fleurs. Le rire se faisait qu’entre deux respirations intenses, pauvre petite chose, elle a eu peur de nous, alors qu’on ne fait même pas sa taille et son poids à nous deux.

« Coucou choupie, on s’est perdue ? »

Dis-je en m’accroupissant à côté d’elle. Je lui ai fait quand même une peur monstre à cette maman. Et c’est justement cette dualité entre le muscle et cette lâcheté qui m’attendrie, je veux en savoir plus sur cette femelle, d’ailleurs Rush s’approcha doucement de son visage qu’elle cachait avec honte, sourire tendre sur son visage, le Cabriolaine lui passa un message. Dans ces moments, il se comporte de la même façon que moi, un grand sourire et une voix calme. Et Rush comprend à cet instant ce qu’il se tramait dans mon esprit : une envie d’aider, une envie d’avoir un allié telle qu’elle dans notre équipe. Le Pokémon lui adresse alors un message, elle doit se calmer et ne penser à rien, bientôt elle sera à mes côtés.

« Caaaaaaab ! »

Le Cabriolaine recule rapidement lorsqu’une patte violemment lancée à son encontre arrive. Rush qui est normalement sympathique voit son visage changer du tout au tout. Et bizarrement moi aussi je bouillonne. J’arrive rapidement au côté de mon allié en criant sur la peureuse. Non mais ! Pour qui elle se prend ? On est là pour l’aider et elle nous répond de cette façon. La Kangourex fuit alors à pleine vitesse, trébuchant par moment en regardant derrière elle toutes les dizaines de mètres.

« Yaaaaargh ! » Hurle-je.

Puis on reprend notre footing, comme-ci rien ne s’était passé, courant jusqu’au prochain champ que nous apercevons au loin, cinq kilomètres, c’est pas si loin en courant, surtout pour des super sportifs tels que nous !

Lors de notre petite course avec mon Cabriolaine, la balle où se trouve Burst, accrochée à ma ceinture s’ouvre et laisse sortir mon allié. Surpris, je m’arrête pour m’abaisser à son niveau et le regarde d’un air curieux.

« Salut mon pote, on veut courir avec les grands ? »

La chenille empoisonnée tourne dans tous les sens, agitant ses pattes dans tous les sens, il est chaud pour courir avec nous ce petit gars. Très bien, je me relève donc en buvant une gorgée de la gourde d’eau que j’ai sorti de mon sac, versant aussi un peu d’eau dans le bol prévu pour Rush.

« Tu cours avec nous alors, tu vas réussir à garder le rythme ? »

Burst me donne l’impression qu’il en veut et il souhaite me prouver qu’il est capable de tenir la course autant que nous. Eh bien bon courage à lui. Nous nous lançons donc dans une nouvelle course, et cette fois-ci avec une chenille qui nous poursuit tant bien que mal.

« Donne tout ce que tu as ! »