« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Wep'Keer [OS]

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Clive G. Donovan
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Clive G. Donovan
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MessageSujet: Wep'Keer [OS]   Wep'Keer [OS] EmptySam 27 Mai 2017 - 0:51



Wep'Keer

Évolution d'Yvain et éclosion de Pollux

« Faust ?
- Hn ? Attends une seconde, je termine.
- Faust.
- Nan mais juste cette course, après-
- Faust. »


Le conseiller releva légèrement le regard de son écran, observant maintenant avec attention son jumeau qui l'attendait à quelques pas du canapé où il était affalé lamentablement. Depuis quelques semaines, il n'était pas rare que Clive se mélange de plus en plus à eux pour les soirées, et pas uniquement lorsqu'ils étaient seuls tous les deux. Pour il ne savait quelle raison, et Natsume avait souri légèrement quand il le lui avait fait remarquer sans expliquer pourquoi, le hérisson brun ratissait moins les murs. Faust ne se plaignait pas, mais il devait avouer être toujours un peu surpris de voir son jumeau débarquer aussi aisément maintenant. C'était différent, quand ils partageaient la même chambre ; Clive n'avait pas la même aisance en vivant chez son aîné qu'avant. Qu'il vienne ainsi le chercher avait donc quelque chose d'étonnant.
Chez Clive, l'anxiété ne se voit pas aisément. Elle ne se présente pas expressément, par des signes aussi aisés qu'un froncement des traits ou une crispation des muscles. L'absence de sourire n'est en rien caractéristique non plus : c'est plutôt ce qui tient de l'habituel, à vrai dire. Non, Faust la voit aux mouvements. Il est plus lent, plus précis, moins rapide et plongé dans ses pensées comme il en d'ordinaire l'habitude. On le traitera dira sûrement un peu parano sur les bords, mais c'est à quelques gestes qu'il remarque que son attention doit restée portée sur lui. L'autre le sait à coup sûr, vu la légère grimace qui se dessine sur son visage lorsqu'il voit que les yeux du châtain le dévisagent à la recherche du moindre indice susceptible de lui faire comprendre ce qui peut le tracasser.

« Tu viens ?
- Attends. »


Il appuya sur le bouton pause de la manette qu'il laissa sur la table. Puis, dans un vague soupir un peu fatigué, il se releva en s'étirant longuement, et suivit son jumeau en silence. Il haussa juste un peu les sourcils en le voyant se diriger vers la bibliothèque, signe qu'il désirait sûrement la tranquillité et le silence. Son impression fut renforcée quand il ferma la porte à clé, ce qui était rare chez lui depuis sa sortie de prison.
Faust le laissa prendre son temps avant de parler, mais ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil curieux. Dos à lui, Clive semblait tenir quelque chose dans ses mains et le scrutait avec attention, mais il n'aurait pas su dire quoi exactement. Peut-être cherchait-il ses mots, d'ailleurs, car sa bouche s'ouvrit plusieurs fois sans qu'un seul son ne s'en échappe. De peur que l'angoisse ne lui ait noué la gorge, Faust tendit un bras en sa direction, comme pour saisir son épaule. Il n'en eut pas le temps, puisque le plus jeune finit par se retourner, illisible.

« Maman a... Enfin, en faisant des travaux dans l'auberge il y a deux ans, elle a trouvé quelque chose. »

Il prenait ses précautions en parlant, et ses yeux redevenus dorés s'étaient fixés sur ce qu'il tenait. D'ailleurs, maintenant que Faust pouvait voir ce dont il s'agissait, il dû admettre être intrigué. Une enveloppe blanche, fermée, mais salie de poussière et un peu jaunâtre, comme si elle avait longtemps été oubliée par le temps. Il n'en perçut pas tous les détails, ne serait-ce qu'à cause de la distance. Il n'avait pas non plus l'impression que Clive veuille la réduire, d'un autre côté. Il gardait en effet un certain air méfiant envers l'objet que le plus vieux détaillait déjà du regard, comme pour en deviner le contenu.  L'écriture lui disait d'ailleurs vaguement quelque chose ; soignée et fine, elle ressemblait tout particulièrement à celle de son jumeau.

« Papa les a écrit, visiblement. Pour nous. Je n'ai aucune idée de pourquoi il les a dissimulé ainsi, toutefois. »

Faust releva rapidement la tête, surpris d'entendre parler de leur père à un moment pareil. Et à vrai dire, il ne s'attendait pas du tout à ça. Son trouble devait être important, puisqu'il ne prit pas immédiatement la lettre que lui tendait le brun, le regard un peu vague.

« Je n'ai pas ouvert la tienne. Ni la mienne, à vrai dire. »

Clive se permit un rictus sec. Il n'en n'avait pas vraiment eu le courage, surtout. Que ce soit avant ou après son emprisonnement, il n'avait pas su se risquer à découvrir des mots qui auraient pu le troubler dans ses décisions, alors il avait gardé le message fermé. Sans doute n'était-ce pas ce qu'il aurait dû faire, ne serait-ce que par respect, mais il n'y arrivait pas. Pendant un moment, il avait même songé à la brûler. C'était un peu extrême, mais au moins, il aurait cessé de la regarder en s'interrogeant et en se torturant mentalement. Faust plissa les yeux, avant de lever son regard interrogateur vers le visage de son jumeau, une question muette dans ses pupilles.

« Est-ce que tu sais si... ?
- Maman en a eu une aussi, oui.  Je lui ai laissé sur son étagère avant de partir. »


Il aurait dû le faire avant, mais il n'avait pas réussi. Oh, elle ne lui en voudrait certainement pas, mais il n'avait pas osé lui parler de ça à nouveau, priant à chaque fois qu'il la croisait qu'elle ne le ferait pas. Cela faisait d'ailleurs un moment qu'il ne lui avait pas parlé, et il craignait le moment où il se devrait d'aller le faire, encore plus en considérant la situation dans laquelle il était. Il ne savait pas non plus ce que dirait Faust de son 'présent', mais il paraissait plongé dans le silence, le visage inhabituellement neutre et illisible. Ne souhaitant pas dialoguer davantage à ce sujet, Clive haussa négligemment les épaules.

« Fais en ce que tu veux. »
-Ouais. Je. Enfin, j'vais voir. Merci de me l'avoir amenée. J'y vais, du coup.
- ... Attends !
-... Hm ? »


Faust s'était arrêté, et l'observait maintenant attentivement, curieux. Interdit, le brun parut hésiter durant quelques secondes, et une lueur de crainte passa dans ses iris. Puis, finalement, un sourire pincé aux lèvres, il prit un ton désinvolte pour prendre la parole.

« Nan, rien. »

C'était lâche. Il n'y avait, après tout, pas qu'un seul sujet à aborder, si il était honnête. Mais tant qu'il pouvait ne pas y penser, Clive était heureux. Il lui en voudrait peut-être, d'ailleurs, mais l'ancien officier préférait se dire qu'il comprendrait, ou que c'était une affaire à voir plus tard, mais pas maintenant. Ils n'étaient qu'en décembre, alors rien ne pressait, n'est-ce pas ? De toute manière, c'était une mauvaise décision, et il ne pouvait pas se le cacher. Il ne chercha donc pas à retenir son jumeau, ni à l'interroger sur son air confus, presque interdit alors qu'il examinait la lettre dans ses mains. Il le laissa d'ailleurs quitter la bibliothèque seul, et poussa un long soupir. Pathétique.

Il s'apprêtait à faire de même, voir à attraper le premier livre qu'il trouvait, quand un bruit sourd se fit entendre, suivi du son de quelque chose de lourd roulant au sol. En faisant deux ou trois pas en arrière, le dresseur reconnut une silhouette familière entre deux rangées d'étagères. C'était un petit Tarsal, encore frêle et hésitant, qui poursuivait du haut de ses jambes d'enfant un gros œuf violet, dont les contours commençaient d'ailleurs à craqueler. Surpris de voir le fils de Castiel ici avec un œuf que lui avait confié Silvery, Clive ne put s'empêcher de marmonner son étonnement.

« Qu'est-ce que tu-... ? »

Quelques morceaux de coquille étaient déjà disséminés par terre, et en le remarquant, le hérisson haussa les sourcils. Il s'approcha doucement, le cœur encore lourd de ses pensées de tout à l'heure, et s'accroupit pour caresser la tête du Tarsal. Le pokémon psychique se lova doucement contre lui alors que l’œuf se brisait peu à peu, libérant une toute Cradopaud. La grenouille croassa longuement, confuse, avant de tenter quelques pas en avant ; elle s'étala de tout son long sur le sol, manquant encore d'équilibre. Clive gloussa légèrement.
Tss. Tel père, tel fils. Il devait vouloir me l'amener... Et il a espionné, le curieux.
Il n'eut pas l'énergie de réprimander Yvain, puisque celui-ci s'était mis à sautiller, joyeux devant la vision de cette naissance. Attendri, le métis se permit un sourire timide et, l’apercevant, la fée redoubla d'enthousiasme. Si bien qu'une forte lumière se mit à l'entourer, et, reconnaissant le procédé, Clive ne fut pas surpris de le voir se changer en un jeune Kirlia. C'était la seconde fois qu'il voyait cela, après tout. La satisfaction du pokémon psychique lui fit se dire, même si c'était naïf, qu'il pouvait penser que c'était suffisant pour le moment. Il pouvait bien attendre et profiter un peu, n'est-ce pas …?
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