| Damien K. Ikeda Administratrice Fondatrice
| |
| Sujet: The First Song Ven 18 Oct 2013 - 18:14 | |
| INFORMATIONSNOM: Ikeda PRÉNOM: Damien Kazuo SURNOM: Dam, DamDam, ou ce qui vous plaît, je ne suis pas bien difficile. PSEUDONYME(S): • Dip, surnom d'Éleveur, donné durant mon enfance par les autres gamins. • The Phoenix, pseudonyme au sein de la Résistance. ÂGE: 23 ans DATE DE NAISSANCE: 25 janvier 1990 SEXE: ♂GROUPE: Soigneurs - RésistanceRÔLE: Hôte de Pension (Spécialité Pokémon Voyageurs) - Pierre de la RésistanceMÉTIER/ÉTUDES: Études terminées jusqu'au niveau du bac, puis plus rien après, car interrompues par mon incarcération. ORIGINE: Mère Enolianne et père Japonais. PHYSIQUECOULEUR DE PEAU: Blanche. CARACTÉRISTIQUES DES CHEVEUX: D'une vive teinte bleutée qui a fait ma renommée. Il s'agit de ma couleur naturelle. Je garde mes cheveux assez longs, sans dépasser la nuque. CARACTÉRISTIQUES DES YEUX: Deux éclats d'azur. DESCRIPTION DE LA SILHOUETTE: 1 mètre 80, 75 kilos. Une silhouette élancée, féline, des épaules bien taillées et des bras bien foutus depuis mon emprisonnement. PARTICULARITÉ: Une démarche déterminée et silencieuse comme un chat, ainsi que quelques tatous sur les bras. Le plus populaire d'entre eux: le moineau sur mon bras qui rappelle étrangement Stella. Aussi, plusieurs cicatrices qui en disent long sur mes années passées dans les prisons du Régime. Elles couvrent tout mon corps, ou presque. Les plus impressionnantes barrent mon dos ainsi que mes mollets, là où on m'a profondément coupé. Mes doigts n'ont plus leur forme d'antan depuis qu'on les a brisé un à un. Ils ont guéri, mais sans soins particuliers... Je crains ne plus avoir la même dextérité qu'avant. CARACTÈREPERSONNALITÉ: Sociable - Sympathique - Charismatique - Bavard - Nonchalant - Goûts simples - Souriant - Positif - Déterminé - Ambitieux - Rêveur - Attentionné - Travaillant - Sensible - Doué avec ses mains - Débrouillard - Dangereusement intelligent - Compétitif - Sûr de lui - Charmeur (quand il s'en donne la peine) - Bonne mémoire - Musical - Désorganisé - Peu ponctuel - Obstiné - Borné - Colérique - Imprévisible - Lunatique - Insolent GOÛTS & DÉGOÛTS: Que dire de mes goûts? Je vis dans l'obsession de la liberté. Tout ce qui me procure la sensation de voler de mes propres ailes me fait vibrer et je m'y lance alors avec passion. Le premier de mes intérêts: l'Élevage. J'attire les Pokémon et ce sentiment est tout à fait réciproque. Je rêve d'ouvrir ma propre Pension et de m'en occuper au meilleur de ma connaissance. La seconde, la plus prenante, probablement, de ma vie: la musique. Je ne peux aller sans être accompagné de musique. Je joue de la guitare et je chante plutôt pas mal. J'adore aussi danser et je m'avoue assez doué, même que ce talent faisait craquer les filles, à une certaine époque. Le surf, j'adore, j'en mange. Il s'agit d'une des seules activités physiques qui me passionne réellement, bien que je sois un garçon plutôt actif. Je peux facilement passer mes après-midis à la plage à scruter les eaux pour la vague parfaite. D'ailleurs, je ressens quelque chose de profond pour la mer. Mon enfance à Zazambes a fait de moi un grand amateur de pêche, de nage et tout ce qui touche aux Pokémon Eau aussi. Mes types préférés sont Eau, Normal, Vol et Feu mais je ne dédaigne jamais un compagnon intéressant si j'en ai l'occasion. Les voyages... J'ai besoin de voyager, ne serait-ce qu'un peu, de découvrir. Du côté des dégoûts, je serai bref. Je déteste me sentir emprisonné. Je déteste l'injustice. Je déteste le Régime. Du plus profond de mon être. Je me vengerai un jour. ASPIRATIONS & PEURS: Peu de choses savent m'ébranler. Les insectes, les hauteurs, les sensations fortes, les monstres, la noirceur... Je ne les ai jamais craint, au contraire. Téméraire sur les bords, j'ai parfois du mal à faire la part des choses quant au danger. Depuis mon incarcération, j'ai peur, malgré moi. Peur des petits espaces, peur du Régime. J'ai la haine, une haine qui m'embrase tout entier. Je déteste ces émotions négatives, mais elle ne me quittent plus. Je devrai apprendre à les maîtriser. J'aspire... J'aspire à me reconstruire, lentement mais sûrement, à profiter de mon existence comme je l'entends. Je projette d'acheter ma propre Pension et la construire au fil des années, m'installer confortablement. Aussi, j'ai toutes les intentions du monde d'épouser une femme du nom Solène Weber. ALLÉGEANCES: Résistance. HISTOIRECette journée là, on avait piqué sa chevelure bleutée de marguerites. Tous se retournaient vers elle. Véritablement, on ne pouvait se détacher de ces traits sévères et doux à la fois, de ces grands yeux qui embrassaient la foule, dans l’église. Sa peau paraissait de parchemin, dans sa robe blanche de pureté, sa robe blanche de l’espoir. Elle s’avançait dans l’allée, dans un sourire énigmatique, tenant énergiquement le bouquet entre ses doigts fins et froids. Lui, passait presque inaperçu car tous les regards étaient réservés à la jeune femme aux cheveux d’azur. Sa beauté mystérieuse. Voilà pourquoi, d’entre toutes les femmes du monde entier, il l’avait choisie, elle. À ses côtés, il s’effaçait. À ses côtés, on l’oubliait. Elle n’aurait pas pu mieux tomber. Une parfaite petite actrice qui remplirait son rôle à merveille dans ce spectacle qu’était sa vie. Elle s’appelait Marianne, et lui Akio. L’aimée et l’homme brillant. L’Enolianne et le Japonais. Ils n’étaient pas destinés l’un pour l’autre, mais chacun possédait ce que l’autre recherchait désespérément. Ainsi leur union fut scellée comme tant de promesses vaines, devant la statue sacrée du créateur Arceus.
Akio vivait une vie mouvementée, riche héritier ingrat d’une famille richissime ayant fait fortune dans je ne sais quel domaine économique. La sottise, probablement. Le jeune homme suivait les traces de son père en tant qu’aîné de la famille, mais son enfance plus que dorée et dépourvue d’amour en avait fait une personne désorganisée, imprévisible, déconnectée. Il accumulait les scandales. Drogue, femmes de la nuit, conduite sous facultés affaiblis, agressions physiques sur des employés… Nommez-les. Malgré tous ses efforts, il n’arrivait jamais à redresser son comportement, et ne cessait de tacher le nom de sa famille et de son empire. Il du bientôt s’exiler de lui-même, trop débalancé, trop hors de contrôle. Il perdait son honneur et ne savait pas comment le rétablir. Ses voyages le menèrent aux quatre coins du globe, mais ce fut sur Enola qu’il porta son choix final. Il se prit d’affection pour les plages paradisiaques et les belles femmes, ainsi que sur la discrétion de ses habitants. Akio pouvait enfin vivre comme il le souhaitait. Son rêve, celui de reprendre les reines de l’empire, s’effritait cependant devant ses yeux et il ne mit pas longtemps à sombrer dans le désespoir. Comment racheter sa réputation et l’approbation de ses parents? C’est alors qu’il la rencontra, elle.
Marianne avait grandi dans une famille modeste, à Zazambes. Elle passait ses journées à surfer et à se prélasser au soleil, vivant pleinement sa jeunesse. Elle faisait chavirer les cœurs de tous les jeunes hommes de la ville, et se promettait d’en épouser un, très riche, le moment venu. Le destin ne fut pas très gentil avec elle quand sa mère tomba grandement malade et qu’elle du s’occuper d’elle. La médication coûtait cher, trop cher pour leurs pauvres moyens. Quand Akio vint, elle était au bout du rouleau. Il vint à temps sauver sa jeunesse et sa beauté des crocs du temps et du désespoir. Lorsqu’il lui demanda de l’épouser, elle ne refusa pas. Elle vivrait comme la plus riche des femmes, et sa mère recevrait les soins nécessaires. Marianne avait cette magie. Elle pouvait éponger toutes les imbécilités de son mari, car près d’elle, on l’oubliait aussitôt. Les parents d’Akio étaient charmés. Le couple gagnait en popularité, et au Japon, on réclamait le retour du prince Ikeda et de sa princesse à la chevelure bleue. Mais le jeune homme combla tout le monde quand il annonça la venue du bébé. Il faudrait rester encore un peu à Enola, le temps de le voir grandir un peu dans le pays de la mère. On comprit, on attendrait. Pendant ce temps, l’enfant maudit grandissait en Marianne.
L’enfant maudit, oui. Alors qu’on le retirait des entrailles de sa mère, ses premiers cris retentirent dans une pièce immaculée d’un hôpital de Zazambes et ne cessèrent pas pendant des mois et des mois. Comme si ce pauvre enfant savait d’ores et déjà ce que cette famille pourrie à la moelle lui réservait. Des mains de ma mère, je passai tout de suite à ceux d’une nourrice, encore couvert de ses substances internes. Elle me voulait hors de sa vue, hors de sa vie. Mon père, on n’en parle même pas. Il n’était pas présent lors de ma naissance. Je n’ai jamais compris ce qui dégoûtait tant Marianne chez moi, chez ce petit poupon pourtant radiant de santé, beuglant comme un forcené pour un peu d’amour dans ce monde trop froid, trop bruyant pour lui. Peut-être représentais-je de façon radicale la mort de sa vie de jeune fille, celle qu’elle aspirait à être. Peut-être n’acceptait-elle pas ce nouveau statut de mère. Peut-être m’avait-elle trouvé quelconque défaut et avait préféré ne jamais poser les yeux sur moi. Peu importe. Elle m’avait déclaré la guerre et la guerre je lui ferais. Quand on sème les vents, on récolte la tempête, dit-on. Elle n’avait jamais vu pareille tempête, je le jure.
J’étais cet enfant, vous savez. Celui qui, tel un élu, a accepté le baiser du diable sur son front, du diable qui s’est penché au-dessus de son berceau pour mieux le bercer de sa malédiction. L’auriez-vous cru, dans les bras de la nourrice? Comme je me portais bien! Quel beau bébé mignon, sage et souriant! Il suffisait que l’un ou l’autre de mes géniteurs ne pose le pied dans la même pièce pour que cris et pleurs ne viennent secouer la demeure. Déjà, je leur crachais ma haine, mais jamais je n’avais droit à une réponse. Ils passaient, tels des ombres, devant le berceau. Pas un regard, pas une parole. J’aurais aimé qu’ils me fassent la haine, eux aussi. Un peu d’attention m’aurait plu. Je grandissais avec cette obsession malsaine et inconsciente, développant cette arme fidèle qui ne me quittait pas un instant : l’insolence. Je multipliais les mauvais coups en vieillissant, et vers l’âge de deux ans je m’étais trouvé une passion pour décoration intérieure. Ma pièce préférée? La chambre de mes parents. J’en enduisais les murs de ce que je pouvais trouver au fond de ma couche. Toujours, je leurs arrachais des cris d’horreur qui m’étaient comme une musique.
Évidemment, vinrent les conséquences auxquelles je devais m’attendre. La petite pièce froide et sans fenêtres, dans laquelle on m’enfermait parfois des jours, avec un régime de pain sec et d’eau. Souvent, la ceinture, dont les coups se multiplièrent avec les années. N’allez pas penser que mon père s’était assagi avec son mariage. Au contraire. Cette union l’avait rendu encore plus amer, plus bestial et hors de contrôle. Ses agissements passaient inaperçus, mais au fond, il buvait et se tapait toutes les femmes de joie de la région. Ainsi, il ne retenait pas son bras quand il réussissait à m’attraper. Je portais ses marques pendant des semaines, une fois, je dus même être escorté à l’hôpital, où on fit taire les médecins avec quelques billets. Au final, je me fichais bien des sévices physiques. J’avais réussi à arracher une réaction à mon père, je ne me sentais plus invisible. Je souffrais intérieurement bien plus, bien plus que quelques lambeaux de chair déchirée.
À mon entrée à l’école, je devais paraître tout aussi hors de contrôle que lui, Akio. Je détestais le monde entier. Je vivais tous les jours à contre-sens, effrayé de ce monde toujours aussi froid et trop bruyant, cherchant désespérément l’affection par la seule façon que je connaissais : la destruction. Je brisais les objets dans la classe, faisaient des crises impossibles. On me mettait en pénitence et je recommençais. Le cercle infernal. Personne ne voyait combien j’avais besoin d’un peu d’amour. D’un sourire, d’une accolade. D’amis. Mais chaque enfant qui osait s’approchait se retrouvait la bouche pleine de sable, ou carrément la tête dans une toilette. Pourtant… Je réussissais bien. Mes colères passées, je rendais les devoirs les plus propres, je surpassais aisément les autres enfants de ma classe. Mes professeurs ne savaient plus que faire pour m’occuper, pour me distraire de mes envies de faire du mal. J’avais la langue acérée et je savais très bien m’en prendre à eux, aussi. Au final, il fallait que ma crise cesse, ou je me perdrais. Marianne ou Akio n’y feraient rien. Pourtant, j’avais besoin de parents. Désespérément.
Je trouvai d’abord une sœur. Ou victime… Maintenant que j’y pense, je ne peux décidément pas utiliser le mot «sœur». Mais bref, passons. Il s’agissait d’une toute petite fille. Plus jeune, elle brillait d’innocence et d’une force qui m’était inconnue, tout à la fois. Comme un petit paquet cadeau. Elle eu la malchance de tomber dans ma classe. Combien je la fis souffrir. Pardon, pardon, Solène. J’avais trop besoin d’elle pour ne pas chercher à la casser. J’usai de toute mon imagination, même si je n’y mettais pas le même effort qu’aux autres. Je lui tirais les cheveux, si ce n’était de les induire de peinture, je volais ses effets personnels. J’adorais la voir se fâcher. Je crois que je l’aimais déjà, si c’est possible d’aimer à cet âge. Je cachai des insectes dans ses souliers, lui jetai du sable dans la figure. Alors comment diable me pardonna-t-elle? Je l’ignore toujours. Il fut un jour où je vins à manquer d’idées pour la faire souffrir. J’abandonnais. Elle s’était montrée plus têtue que moi, plus forte. Cette fois, cette fois seulement, Weber, je m’étais promis. Humble, pleurant un peu, probablement, je me présentai à elle avec mon jouet préféré, un vieux bateau tout cabossé tant il avait servi. Je lui offris en lui murmurant quelques paroles incompréhensibles qui voulaient dire «veux-tu bien être mon amie?». Depuis ce jour, nous étions inséparables.
Elle me faisait tant de bien. Cette toute petite, toute petite fille. Je la protégeais de tout mon cœur, ce qui la frustrait bien. Voyez-vous, j’avais affaire avec tout un petit bout de demoiselle, qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. J’adorais ce côté déterminé. Je fus charmé en découvrant sa famille. Ses jeunes sœurs, Angie et Maelys, ainsi que Robin. Que dire de ses parents. Anaïs et Jackson. Je les adoptai le premier jour. En leur présence, je devenais incertain, timide, presque. Ils m’intimidaient. Je craignais de m’attaquer eux. Je n’en avais pas envie. Ils m’aimaient sans que je n’aille à le «demander». C’était bon, trop bon. Je rentrais amer chez moi. Parfois, je tentais désespérément ce genre de contact avec Marianne et Akio. Sans succès. L’amour des Weber me fut comme un baume sur mes plaies. Mes plaies de guerre. Lentement mais sûrement, j’entrais dans cette nouvelle famille, me détachant de la mienne. Vers mes huit ans, je ne dormais plus à la maison. J’avais ma chambre chez Solène et je l’habitais. Je voulais que mes parents disparaissent.
Je me souviens encore. Ces longues heures passées à observer Jackson travailler aux côtés de sa femme, dans leur Pension. Je me dissimulais derrière une clôture pour mieux scruter chacun de ses mouvements. Détalant comme un lapin quand on me découvrait, provoquant les rires de mon nouveau père. Père et mère. Mais si je n’osais pas prononcer ces mots, ils me revenaient constamment en tête. Quand je me blessais, c’est Jackson qui s’occuper de nettoyer ma plaie, la bander et y déposer un baiser, avant de me renvoyer jouer. Quand je faisais un cauchemard, c’est Anaïs qui venaient me rassurer, tard dans la nuit. Je les voyais comme des parents, comme des sauveurs. Chaque jour, je revenais chez eux, mon chez-moi à présent, craintif de les voir changer d’idée. Il n’en fut rien. Je leur étais reconnaissant et m’appliquais aux tâches quotidiennes avec entrain, plus spécialement encore à celles qui touchaient aux Pokémon de la Pension. Je développais lentement une passion que n’osais pas prononcer, surtout pas devant les Weber. Quand j’y repense, il devait être très évident que je projettais de devenir un Éleveur.
Une part de mon rêve se réalisa quand un fameux soir de janvier, à mes dix ans, je reçus en cadeau un présent inestimable. Un Œuf Pokémon. Je ne peux décrire la joie ressentie à ce moment, trop grande pour l’entendement. Il en éclos une adorable Étourmi, que je nommai Stella en référence à la tache sur son poitrail qui prenait une forme rappelant les étoiles. De son côté, Solène recevait son propre Œuf, qui contenait un Piafabec, Ryan. Les deux Pokémon provenaient du même père, ce qui en faisait des demi-frère et sœur. J’adorais Stella. Elle me suivait partout où j’allais. Elle se tenait contre mon épaule, roucoulant doucement. Elle me protégeait, m’accompagnait. Je la savais capable d’accomplir mon rêve, car elle possédait cette nature maternelle du parfait Pokémon d’Éleveur. De plus… l’Étourmi partageait ma grande passion pour la musique! De mes parents, cet anniversaire-là, je reçus une guitare, qui, comme mon amie ailée, ne me quittait plus. Je n’avais pas besoin d’un instructeur. Je réussis à m’apprendre tout seul. Plus tard, je m’accompagnais au chant. Je me voyais comme une rock-star ou un grand Éleveur comme Jackson.
Je vieillis, devins un petit homme. Chaque année me rapprochait de ma tendre Solène, mais j’étais encore trop sot pour réaliser ce qui se tramait entre nous. Je ne compris que bien plus tard, alors que l’évidence n’avait échappé à personne d’autre que moi. Je l’aimais, sans même m’en rendre compte. Je ne pouvais supporter être séparé d’elle bien longtemps, ce qui ne se produisait pas avec les autres membres de la fratrie, que je considérais pourtant comme ma famille. J’expliquais ce phénomène par notre âge rapproché ou quelque autre banale excuse. Je me concentrais sur l’école, l’Élevage et la musique tout à la fois. J’avais enfin osé avouer ma passion secrète à Jackson et Anaïs qui se firent un plaisir de m’enseigner leur art. Je passais de plus en plus de temps à la Pension, à les aider. Une tâche qui était devenue un privilège, au fond… Je m’occupais aussi à surfer sur les belles vagues de Zazambes. Je ne craignais plus rien de la vie, mes parents repartis au Japon depuis un moment, m’«abandonnant» aux mains des Weber. Vous ne m’entendiez certainement pas me plaindre.
Vers l’âge de quinze ans, je me découvris une nouvelle passion : le sexe. Les filles… je les voulais toutes, je les voulais pour moi, et croyez-moi, ce sentiment était partagé. J’étais ce garçon mystérieux, pas trop laid, musicien, un peu intellectuel sur les bords tout en ayant ce côté bad-boy qu’elles appréciaient tant. Une fois les premières dans mon lit, le bruit courra rapidement ensuite sur certains… talents naturels que m’avait offert Arceus en vieillissant… quelque chose autour du bassin, vous voyez le genre? Elles se jetaient littéralement à mes pieds, mais plus je les multipliais, plus grandissait en moi ce malaise profond et incompréhensible, comme si ce que je cherchais ne pouvait être atteint. Je ne réalisai que bien plus tard, mon Bac en poche, qu’il s’agissait de Solène. Au fond, toutes ces pauvres filles éperdues ne lui arrivaient pas à la cheville. Mais Solène était un terrain sacré. Défendu d’y toucher, défendu de même y penser.
Je fis pourtant les deux, et bien plus encore. Alors que nos études se terminaient, j’étais presque obsédé par elle. Je vivais chacun de ses touchers comme un événement en soi, combattant chaque jour ces sentiments toujours plus puissants qui m’habitaient. Je craignais de compromettre cette profonde amitié, cette relation presque fraternelle. Elle seule m’avait sauvé du monstre que je serais probablement devenu sans son intervention divine… Alors tenter plus quand je pouvais en perdre autant? Je n’avais pas le courage de tenter le coup. Je me concentrais donc sur nos voyages, à Angie, Solène et moi, sur la route de la Compétition, qui viendraient très prochainement. C’est d’ailleurs à Amanil, la journée de notre inscription, que ma vie se retrouva sans dessus-dessous. Je perdis pied, cette journée fatidique, quand se mirent à pleuvoir les bombes sur la capitale. Dans l’événement, je fus séparé brutalement des deux jeunes filles. Je dus courir me mettre à l’abri, trouvant refuge dans les sous-sols de la ville… oui, les égouts. J’y suis resté terré pendant des jours en compagnie de dizaines et dizaines de personnes. La mort, la maladie… Je n’avais qu’une envie : retrouver mes sœurs et les sortir de cette ville pourrie. Mais ces gens avaient besoin de mon aide. Avec Stella, nous nous sommes occupés des blessés, de ceux qui, dans leur détresse, ne cherchaient qu’une âme généreuse, qu’un peu de chaleur.
Peu à peu, les égouts se vidèrent. Même si le monde en était venu à sa fin, il fallait se relever et se battre. Je ressortis, en homme nouveau. En homme prisonnier d’un nouveau Régime. Devant moi s’étendait la mort et la destruction. Des corps à perte de vue. Je me penchais sur chacun d’entre eux dans l’angoisse de découvrir Solène ou Angie. Quand les visages de ces cadavres mutilés prirent la forme de ceux des deux êtres aimés, je cessai de chercher, pour prendre la roue de la maison, en compagnie de Kiona, mon Arcanin blessée, Rory, mon Nidorino, Scarlett ma Goélise, ainsi que, bien sûr, ma fidèle Stella. Elle fut longue, chaque pas s’éternisait. Je vivais dans la peur sordide de voir mes sœurs tombées sous les bombes… Je n’étais pas loin de la vérité. Je revins, déchiré, à moitié mort d’avoir tant marché, mais ce n’était rien comparé à la douleur qui m’attendait. Angie… n’était pas revenue. Rien ne pouvait arrêter mes cris, ma colère. J’étais à l’extérieur, renversant tout sur mon passage. Je n’arrêtai qu’une fois ma voix brisée, mes mains ensanglantés. Épuisé dans les hautes herbes, je n’arrivais pas à pleurer, pourtant je le voulais. Combien elles m’auraient soulagé. Mais j’avais trop la haine. On venait de me provoquer une fois à nouveau. La guerre ils voulaient, la guerre ils auraient.
Je vivais à contre-coup, brisé par cette première perte qui venait secouer mon existence. J’étais en colère et montait en moi une agressivité bestiale que j’offrais à tous, à tous sauf à Solène. Je me sentais responsable de sa mort. Si nous n’avions pas été séparés, cette journée-là, peut-être aurai-je pu secourir mon amie, celle que je considérais comme ma sœur, ma confidente à mes heures. Elle me manquait, son sourire, son entrain, sa passion pour son art… Je me refermais comme une huître, malgré les efforts de la famille. Je n’aidais pas beaucoup, je souffrais trop. Mais je gardais un œil sur elle. Les engueulades… Elle me faisait le coup de la culpabilité, de celle qui se sent responsable, et je ne pouvais le supporter. Malgré tout, je revenais toujours à elle, me glissant dans sa chambre la nuit pour surveiller son sommeil qui s’agitait trop souvent de cauchemars. Je la réveillais pour lui éviter ces souffrances nocturnes, l’accueillait dans mes bras pour la rassurer doucement.
Il nous fallait bouger, il nous fallait agir, ou nous nous serions entre-déchirés au point de non retour. Avec un courage infini, nous avons décidé de partir, de prendre la route de la Compétition comme il était prévu. Ce fut… pour le moins ardu, mais cette route qui défilait sous nos pas nous était une distraction nécessaire à notre peine. Le temps filait, emportant une part de douleur un peu chaque jour, qui se fragmentait petit à petit. Mais toujours trop présente, dans nos cœurs. Je continuais ma surveillance nocturne, dormant peu. De toute façon, malgré la fatigue, le sommeil me dédaignait. Ce soir-là… Les étoiles brillaient de mille feux dans un ciel noir. Je me tenais dans ma tente, silencieux, scrutant la toile à la recherche de réponses à ces milliers de questions qui s’assemblaient sous mon crâne. Un cri a retentit… Je crois bien que je me suis téléportée jusqu’à elle tant j’y suis allé vite. Je fis irruption dans sa tente. Elle hurlait… mon nom… dans son sommeil. Je me penchai doucement, la secouant en l’appelant à mi-voix et lentement, elle émergea du sommeil, le visage crispé par la terreur, bientôt envahit par les larmes. Je le pris doucement dans mes bras, posant sa tête contre sa poitrine. J’attendis que la crise passe, mais elle mit du temps. Je pensais la voir s’assoupir quand je me relevai, pour la laisser dormir…
«Reste… S'il te plait, me laisse pas…»
Comment refuser? Je me plaçai sous les couvertures, tout près de son corps chaud. Mon cœur battait à la chamade. Au creux de mon estomac, cette douce sensation me reprit. Solène, Solène… Pourquoi me voulait-elle si près? Elle jouait un jeu dangereux… Je l’aimais trop, je la désirais, je la voulais, je la voulais, plus que tout dans le monde entier. J’aurais troqué mon âme pour une nuit contre elle, même si elle m’aurait écorchée vif. J’avais envie qu’elle m’aime, ne serait-ce qu’un moment. Je sentis son corps se blottir contre le mien, sa chaleur m’envahir. Je savais déjà que nous ne nous touchions pas comme avant. Plus comme deux amis. Je… Arceus. Je suis tellement faible. Je la pris dans mes bras, laissai mon nez courir dans sa chevelure de feu. Elle sentait si bon, si bon, si bon. Son odeur attisait mon désir, qui se faisait de plus en plus insistant dans mon corps. Je me sentais dégoûtant. Profiter de son état vulnérable pour assouvir mes bas instincts… J’étais fiévreux, malade d’amour pour elle. Pourquoi Solène? Pourquoi me tentait-elle ainsi? Ignorait-elle la puissance de mon affection pour elle? À quel point il m’était difficile de simplement la frôler?
Je m’emportais. Mes lèvres jouaient avec ses mèches folles, redescendant vers ce visage que je connaissais par cœur. N’y pouvant plus, je rompis la glace d’un baiser d’une tendresse infinie. Quel bonheur quand je la sentis répondre! M’enlacer avec la même fougue! Nos corps rouler dans une danse frénétique de ceux qui n’ont plus le contrôle d’eux-mêmes. Chacun de ces baisers… Combien j’en avais rêvé, malgré moi, malgré tout… Voilà que je m’abandonnais finalement à elle, à ces sentiments que je ne pouvais regarder en face et qui me torturaient de leur omniprésence. Dans nos baisers enflammés, nos corps cherchaient la proximité, se débarrassant de toute entrave pour finalement s’unir. Je ne pensais plus à rien qu’à elle, qu’à elle que j’aimais plus que tout, elle qui m’appartenait le temps de cette nuit que je voulais voir s’éterniser. Ou… peut-être était-elle celle qui me possédait après tout.
Je m’éveillai le lendemain écrasé par les remords. Je ne pouvais affronter son regard, ses pensées. Je… Je me suis enfui. Je craignais trop sa réaction après cette nuit qui signifiait tant de choses pour moi. J’avais l’impression de lui avoir volé sa virginité avec mes envies. Elle reviendrait assurément avec une proposition d’oublier cette nuit et de ne rester qu’amis… ce que je n’aurais pu supporter. Le malaise s’installa entre nous. Si seulement j’avais su ce qui suivrait, j’aurais agit autrement. Je lui aurais dit, je lui aurais dit combien je l’aime. Je regrette à présent, je regrette tant que ce souvenir me torture, parfois. Car trois jours plus tard, on me l’enlevait pour toujours.
Nous nous trouvions à Baguin quand ce foutu Régime vint briser ma vie une nouvelle fois. Des affrontements, des cris, voilà tout ce dont je me souviens de cette fameuse journée. Entre deux coups de feu, je fus tiré loin de Solène, emporté par des bras massifs pour des motifs que j’ignorais. Volé, jeté dans une prison, séparé de mes Pokémon et de Solène. Tapi dans la noirceur, j’entamais un long combat contre eux. Ceux que j’avais juré de détester, de détruire. Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. À cet enfant au font embrassé par le diable. À ce monstre contenu dans un corps trop petit, dans cette cage qu’il menaçait de faire exploser. On ne pouvait poser un doigt dans mon royaume sans que je ne courre l’arracher de toute ma violence bestiale. Je voulais sortir, sortir. La torture? Oui, j’en ai eu. Évidemment. À tenter de me faire cracher un morceau que je n’avais pas. Toujours, je leur résistais, Résistant, dans ma cage de douleur et d’espoir.
Cet espoir dur, cet espoir fier qui envahissait mes prunelles d’insolence. Toutes les douleurs corporelles au monde ne pouvaient me retenir prisonnier, ne pouvaient m’atteindre. Ignoraient-ils les sévices dont j’avais été la victime, eux qui croyaient pourtant si bien me connaître? Ils eurent beau me couper, me briser, m’électrocuter, me laisser à mourir de faim à boire ma propre pisse, à me ridiculiser et atteindre mon amour-propre. J’encaissais. Mais le plus difficile fut de la voir elle. Avec son nouveau mari, leur bébé. Cette torture émotionnelle, à voir Solène dans les bras d’un autre m’était trop difficile. Je m’éteignais, jour après jour, vivant dans l’espoir que ces photos n’étaient que trucage, qu’en fait, ma belle m’avait réellement désiré.
Je suis devenu un homme-animal, tapi au fond de sa cage, attendant son heure pour se venger. J’ai perdu toute notion de temps, de douleur physique. Je passe mes journées à penser à elle, à vivre au-travers de mon imagination. Quand la douleur émotionnelle se fait trop grande, j’entraîne mon corps, courant dans ma cellule, faisant des pompes, juste pour m’empêcher de réfléchir, de sombrer dans le désespoir. Un jour, je la retrouverai et je me battrai pour elle.HORS-JEUPSEUDO: . ÂGE: . DISPONIBILITÉ: . COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM?: Franchement... QUE PENSEZ-VOUS DU FORUM ET DU CONTEXTE? Magnifico! PERSONNAGE SUR L'AVATAR: Kaito [Volcaloid] CODE: Auto-mangé AUTRE: . |
|