Un machoc. Un pokémon fort, dont le type combat me plaisait énormément. J'en avais toujours désiré un, tout comme j'avais rêvé à un moment d'avoir un charpenti, ou un ptitard, parce que leurs évolutions m'attiraient. Le double type combat/eau de tartard pouvaient être un avantage énorme. En attendant de tomber sur ces pokémons, j'avais entendu parler des machocs qui vivaient au Nord, sur les falaises de la montagne. J'avais donc réservé mon dimanche à une balade là-bas. Et vu la route que j'avais à y faire, je n'allais pas pouvoir y rester longtemps avant de repartir aussi tôt.

Vêtu d'un pantalon et d'un tee-shirt, ainsi que d'un manteau bleu foncé bordé de fausse fourrure grise, je regardais la haute montagne. J'étais venu en moto, et je dois avouer que j'avais sûrement été plus haut que la moyenne autorisée niveau vitesse. Mais peu m'importait. Maintenant que j'étais ici, j'étais impatient et excité à l'idée de tomber sur les pokémons que je voulais.

Pokéballs à la ceinture, je me mis donc à monter. Escalade, marche, rentrer dans des boyaux pour ressortir plus haut. Je dois avouer que la vue était franchement magique : en contrebas, il y avait tout ces paysages superbes qui se dévoilaient grâce à la hauteur. Je souris, et commençais à marcher sur les falaises rocheuses.

« Les machocs, c'est quand vous voulez, je suis là !  » fis-je à voix haute, entendant mon souffle résonner.

J'espérais ne pas avoir été dupé, et qu'il y avait bel et bien des pokémons combats ici. Je repoussais mes cheveux, et continuais de marcher sur le sentier, impatient, excité comme une puce. J'avais amené ici tous mes pokémons, dans l'intention de puiser en eux la force dont j'aurais besoin si je rencontrais des pokémons intéressants. Quel genre de pokémons pouvaient bien se cacher ici ? Roche, sol, combat ? Vol peut-être, sur ces falaises abruptes ? En tout cas, j'avais hâte de découvrir tout cela. Et puis, l'idée de pouvoir dérouiller un peu Horus dans un bon combat me plaisait. Je m'arrêtais un moment, m'asseyant sur un rocher plat, et j'invitais Férosinge et Tygnon à se joindre à moi.

« Regardez comme c'est beau, d'ici ! On voit un bon bout de l'île.»

Je leur désignais du doigt, et nous regardâmes un moment le paysage, pensifs tous les trois. Tygnon était toujours aussi nerveux, je le voyais bouger, incapable de rester en place. Férosinge, lui, était venu comme à son habitude se percher sur mon épaule. J'avais envie de le voir évoluer, mais il ne semblait plus aussi pressé. Il avait sûrement compris que, évolution ou non, il devait faire avec ce qu'il avait. Ces derniers temps, mes pokémons me semblaient plus matures, ou bien c'était mon regard sur eux qui avait changé ? J'aurais été bien en peine de le dire.

Alors que l'on se remettait en route, j'entendis du bruit et vis sautiller vers nous la forme d'une petite cochonne avec une perle sur sa tête. Une petite spoink ! Elle s'approchait de nous, curieuse, et Férosinge voulut l'aborder, mais je l'arrêtais d'un geste.

« Non. Je ne veux pas la combattre. Nous sommes désavantagés par rapport à son type. Et je n'ai pas envie de lui faire du mal. Allons-y. Salut ! »

Je saluais la spoink et m'éloignais, montant toujours plus haut. Le panorama était de plus en plus beau, et férosinge montait plus vite que moi, apparemment impatient lui aussi d'arriver au sommet, de pouvoir observer les paysages. Néanmoins, je n'étais pas venu pour la vue. J'étais venu ici pour trouver un machoc !

« Machocs de la falaise ! Je suis Sky Vassily et je suis venu vous chercher ! Approchez-vous, venez me voir si vous l'osez ! » m'écriais-je, impatient.

Quelques oiseaux s'envolèrent, effrayés par mes cris, et je soupirais. Toujours rien. Bon, autant reprendre notre marche, alors. Je remontais un autre sentier, et je dus aider Férosinge à repousser des pierres d'un vieil éboulis. Soudain, Horus et lui se redressèrent et semblèrent soudain nerveux. Y avait-il un nouveau pokémon ? Un machoc ? Je relevais la tête, les narines s'évasant. Un petit machoc ! Allez !

Je m'avançais vers l'endroit où ils s'étaient tous les deux tournés, et trouvais, caché derrière un pan de rocher, une petite créature occupée à méditer, les yeux fermés. Un méditikka ! Un pokémon combat psy, un magnifique spécimen ! Je restais un instant immobile, silencieux, écoutant le vent très fort hurler sur les hauteurs. Le pokémon face à moi avait toujours les yeux fermés, et il émanait de lui tellement de calme que je n'osais pas bouger. Pourtant, au fond de moi, je désirais le prendre avec moi. Il me serait spécialement utile, avec son double type, mais je devinais chez lui une nature profonde et calme. Mais je devais faire quelque chose. Je ne pouvais laisser passer cette chance.

« Bonjour » fis-je d'une toute petite voix, presque intimidé.

J'avais les yeux brillants, les joues rouges à cause de ma gêne et du vent froid qui soufflait sur ma peau. Je me tenais au rocher, le coeur battant. Les pokémons combats avaient toujours eu cet effet sur moi, cette excitation douce et heureuse. Le Méditikka ouvrit calmement ses yeux et m'observa en lévitant au-dessus de son rocher, hésitant entre fuir et continuer à me regarder. Je ne semblais pas être une menace.

« Je suis un champion de type combat, et j'apprécie énormément ce type. Tu serais un formidable allié pour moi et mes amis. Est-ce que tu veux bien te joindre à moi ? » continuais-je, en prenant un peu plus d'assurance.

Je sortis de ma poche une pokéball, et le vit se raidir. Je m'avançais calmement vers lui. Il ne bougea pas, continuant de me fixer de son regard tranquille. Cette aura de sérénité m'attirait, comme le vide attire un homme. Et je lançais la pokéball. Il cligna de ses yeux, lentement, mais ne bougea pas, et je sus qu'il n'avait rien contre le fait de me rejoindre.

Je me doutais qu'il resterait dans la pokéball. Alors, quand elle s'immobilisa, je la pris entre mes doigts et la serrais doucement, plutôt content d'avoir croisé sa route. Je restais un instant à regarder la pokéball, et j'eus un petit sourire avant de retourner devant mes autres pokémons. Ils m'observaient avec curiosité.

« Souhaitons la bienvenue à Lysandre » fis-je en révélant notre nouvel ami. Le méditikka cligna des yeux en direction du singe aux poils blancs et le Tygnon, puis se tourna vers moi et resta là, à m'observer.

Son regard était vraiment profond, et je devinais derrière son visage un esprit calme, relax, loin des côtés superficiels et pressés des gens de la ville. Je lui souris et lui désignais la montagne. Il dut me comprendre, car il se mit en marche en même temps que nous, lévitant au-dessus du sol, démontrant son aptitude psychique. Un pokémon combat / psy. J'étais des plus heureux.

« Vous croyez qu'on va finalement croiser un Machoc ? » demandais-je alors que nous continuions à monter.

Le froid était plus fort, ici. Le vent soufflait, désagréable, et je fus content d'avoir un bon manteau. Les pans de ce dernier voletaient derrière moi sous les coups de la bise glacée. Bientôt, j'allais devoir redescendre pour ne pas mettre trop de temps pour rentrer à l'arène. Mais j'avais encore quelques dizaines de minutes devant moi. Je finis par arriver à l'endroit où les falaises se stoppaient pour devenir les pics. Mais je ne tenais pas à avancer dans la neige, et j'allais m'asseoir sur un rocher, accompagné de mes amis. J'espérais encore qu'un petit machoc déboule, que je puisse le capturer. Mais après tout, j'avais déjà eu de la chance avec mon Méditikka. Je comptais bien voir de quoi il était capable si un pokémon se présentait contre nous.

Alors que je comptais partir, j'entendis un bruit. Une espèce de piaillement. Je me retournais, et remarquais une bestiole, pleine de plumes, portant la coquille de son oeuf comme une couche. Très moche, le pokémon semblait également m'observer avec méfiance et mécontentement. Je retins une grimace : ce n'était pas un travail pour Lysou mais pour Horus. Je fis un geste, et ce dernier approcha.

« Ce combat est pour toi, mon ami. » fis-je doucement, alors qu'il hochait la tête.

Je continuais de fixer le pokémon ténèbres et vol. Franchement, je n'aimais pas du tout son regard. Je songeais que nous allions le vaincre, puis partir. Je ne voulais plus m'éterniser, car le temps passait vite, et même si je n'avais pas capturé de Machoc, j'avais quand même fait une jolie prise. Le Tygnon s'était approché de l'oiseau, curieux, les poings brandis devant lui. Il n'attendait que mes ordres, docilement.

« Allez, montre lui la force de tes poings ! » m'écriais-je d'une voix forte qui résonna autour de nous, engluée dans les vents violents, disparaissant comme un sucre se dissoudrais dans la mer.

Tygnon hocha la tête, déterminé, et s'élança, ses poings serrés. J'avais hâte de voir ce qu'allaient donner son bon coup droit en plein combat. Depuis le temps que nous nous entraînions.

L'oiseau avait beau être laid, il se défendait, et grâce à son type vol, il avait pris l'ascendance sur mon pauvre Horus. Le voir se dépêtrer de cette situation me faisait plaisir, surtout quand je voyais avec quelle ténacité il envoyait ses poings contre l'oiseau. Mais si cela continuait, il allait perdre. Je mordillais ma lèvre, et décidais de tenter quelque chose.

« Horus, utilise Vendetta ! » fis-je, en sachant que vu sa vitesse, il n'y aurait pas le bonus de blessure.

Il commençait à fatiguer, et je devais mettre KO ce sale oiseau avant qu'il ne le batte. Je connaissais assez mon Tygnon pour savoir qu'une défaite le blesserait dans son égo, surtout face à un tel piaf. Mais vu la puissance de ses attaques vol, utiliser un objet de soin n'aurait pas été très utile. Je repoussais mes cheveux, observant avec impatience la suite, espérant qu'Horus réussirait à mettre au tapis le pokémon sauvage.

Et heureusement pour moi, Horus eut une attaque des plus puissantes, grâce à l'attaque tornade que l'oiseau venait juste de faire. Un bon coup de poing bien placé mis l'oiseau à terre, KO. Il retomba sur ses pieds, épuisé. Je m'approchais de lui et le félicitais en tapotant sa tête.

« Bravo à toi, c'était serré, mais tu as réussi alors que tu n'avais pas l'avantage, je suis fier de toi. » fis-je avec affection.

Je retournais sur la corniche, et en voyant les nuages noirs s'amonceler dans le ciel, je frémis. J'allais devoir rentrer. Il était plus que temps, d'ailleurs. Je repris donc le chemin en sens inverse, plutôt content de moi malgré que je n'ai rencontré aucun machoc. J'avais cependant un nouveau pokémon. Tygnon était retourné dans sa pokéball pour se reposer, et je marchais à présent avec Férosinge. Le pokémon simiesque jouait dans les pitons rochers au-dessus de moi, me narguant gentiment de ne pouvoir en faire de même.

Je retrouvais ma moto en bas, et après avoir raccroché mes pokéballs à ma ceinture, je repartis en direction de Zazambes ; j'en avais pour plusieurs heures de route, mais ça ne me gênait pas, j'adorais conduire ma belle cylindrée. En route, la pluie se mit à tomber, et j'arrivais à l'arène, trempé, et la nuit était tombé. Mais peu m'importait. J'avais trouvé un Méditikka !