Espoir et sombres prédictions
Feat Isaac, éclosion de Sasha
Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. NE SURTOUT PAS PANIQUER.
Réflexion faite, bien que Faust se répétait cela intérieurement à un rythme admirable pour quelqu'un qui avait l'impression que le monde allait exploser incessamment sous peu, il était bel et bien en train de paniquer, sous le regard lassé d'Isaac et de Dalhia qui ne cherchaient même pas à le calmer. Ils savaient très bien que tenter de raisonner le conseiller lorsqu'il était en train de perdre les pédales était une perte massive de temps. Ainsi, lorsque les œufs des deux jeunes hommes commencèrent à bouger régulièrement, Isaac ordonna à sa Gardevoir de les téléporter à l'extérieur de la ville, en pleine nature, pour que la naissance des deux pokémon puissent se faire dans un endroit relativement calme et que les petits ne paniquent pas. Faust, lui, ne tenait pas en place. Enfin, il bougeait autant qu'un blessé pouvait bouger en béquilles.
« Nero, arrête de déranger Fae. Arthur, ne tue pas Nero espèce de sale cabot ! »Et il n'y avait pas que Faust. Ses pokémon, qui avaient tous été laissés à l'air libre pour l'occasion, étaient bien plus intenables que lui. Pour Isaac, qui lui en avait un peu moins, qui étaient par la même occasion très calmes, la situation était bien plus simple. Le brun observa avec une certaine pitié son ami d'enfance se démener à tenter de calmer ses compagnons. Le châtain, exaspéré, prit la dernière pokéball à sa ceinture et la lança. Tous retinrent leur souffle.
Dans un grognement puissant, en faisant trembler légèrement la terre, Déméter, la Tyranocif, apparut. Sa présence calma immédiatement tout le monde, excepté Dalhia qui leva les yeux au ciel, habituée. Faust poussa un long soupir, et un sourire étira ses lèvres lorsqu'il vit que les yeux de Déméter étaient fixés sur les deux qui se trouvaient juste à côté d'Isaac, qui était assis en tailleur et l'attendait. Immédiatement, elle alla se mette en arrière, juste à côté d'Arthur et de Fae qui ne se quittaient plus. Bon sang. A ce rythme-là, Faust allait se retrouver avec un œuf. Encore.
« Dépêche-toi, tu vas tout rater ! » l'appela Isaac d'un ton enjoué.
Il se dépêcha d'aller s'asseoir à côté de son ami pour se retrouver devant son œuf. Cela faisait déjà plus d'une semaine qu'il possédait cet œuf et s'en occupait avec soin. Ainsi, il ne pû qu'observer avec fascination et émerveillement la coque de l’œuf se craqueler. Les deux œufs remuaient énergiquement, sous les regards fixes de leurs possesseurs. L’œuf d'Isaac fut le premier à s'ouvrir sur le haut. Un petit bras bleuté vint dégager le haut de la coque et un geignement aigu vint briser le silence qui s'était installé. En quelques secondes à peine, un Riolu s'était dégagé de l’œuf et observait avec innocence son entourage. Ses yeux s'arrêtèrent sur le visage et le sourire radieux d'Isaac.
Faust n'eut pas le temps d'observer plus longtemps l'échange, car un petit bruit vint le sortir de sa rêverie. Il tourna rapidement la tête pour constater que son propre œuf était déjà craquelé de partout, et alors qu'il osait à peine respirer, la crête d'un Bagguiguane vint briser le sommet de l’œuf. La respiration de Faust se bloqua dans sa gorge alors qu'il observait le miracle de la vie se produire devant lui, hébété et incapable de prononcer un seul mot. La petite créature eut un certain mal à se dégager de la carcasse de son œuf, et Faust dû l'aider à certains moments pour qu'elle ne tombe pas. Délicatement, elle se débarrassa des restes de son œuf et observa avec fascination son environnement.
Les regards des deux nouveaux-nés se rencontrèrent et ils se fixèrent avec curiosité, tentant de comprendre ce qu'était l'autre. La Bagguiguane, elle, remua péniblement ses pieds pour tenter de se lever, mais ses jambes étant encore trop faibles, elle tomba à la ramasse, sous le regard amusé et tendre de Faust. Un sourire étirait les lèvres du conseiller et ses brillaient un peu, comme s'il était sur le point de pleurer.
« Faust Michael Donovan, si tu commences à pleurer je te jure que te fais manger la terre. menaça Isaac d'un ton railleur.
- Je ne pleurais pas, c'était juste une poussière ! se défendit le plus jeune avec peu de conviction.
- Tu te rends compte que personne ne dit ça en étant sérieux ? rétorqua le brun avec un sourire moqueur.
- Saleté. » grommela Faust en gonflant ses joues et en détournant le regard, vexé.
Un rire amusé s'échappa de la gorge de son ami qui passa son bras autour de ses épaules pour l'amener dans une étreinte fraternelle et lui frotter le haut du crâne. Faust se débattit, hésitant entre geindre de douleur et rire aux éclats.
Isaac avait eut raison, en fait. Comme d'habitude.
Faust, toutefois, ne pouvait pas faire disparaître la peur glaciale qui l'habitait alors que la silhouette de Clive se dessinait dans son esprit et qu'elle s'écroulait au sol, sous la force du couteau d'Isaac enfoncé dans sa poitrine. Si Isaac avait toujours raison, il préférait ne pas trop y penser. Le futur qu'Isaac imaginait était bien trop sombre pour lui.
END