Once Upon A Time [PV Mak ♥]

Sujet: Once Upon A Time [PV Mak ♥] Sam 30 Nov 2013 - 0:08

Once Upon A Time

feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

C'est une belle journée qui s'annonçait. Malgré les vents frais d'automne, le ciel était dégagé et le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. A Anula, les quartiers étaient animés. Les passants marchaient dans la bonne humeur et les magasins ne manquaient pas de charme.
Mais au milieu de la joyeuse foule, une aura faisait comme de l'ombre à ce sympathique tableau. Car s'il est vrai que la gaieté prônait en ville, un certain blondinet avait un peu de mal à se fondre dans la masse. Sa Nymphali cheminant à ses côtés, le Pokémon à ruban essayait tant bien que mal de faire sourire son dresseur. Mais si ce dernier finissait par le lui rendre, il continuait de soupirer. Il n'arrivait pas à profiter du beau temps qui régnait aujourd'hui. Le 1er Novembre, le Maître Coordinateur de l'île avait déclaré son homosexualité au grand jour devant plusieurs journalistes et fans assoiffés de scoops. Il avait ensuite annoncé qu'il ferait bientôt qu'il défierait sous peu un Champion Coordinateur. Campé devant sa télé, Aloïs avait regardé la scène, les yeux brillants devant son idole de toujours. Mais au moment même où Maxwell allait dire le nom de la ville où il comptait se rendre pour remporter son ruban, une panne de courant s'était déclaré. Les lumières avaient fini par revenir, mais l'émission venait tout juste de s'achever. Il ne savait pas si c'était un coup du hasard ou si la malchance avait décidé de jouer avec lui, mais cela s'était produit à la pire minute. Et voilà, Aloïs avait du mal à digérer le fait que l'une des deux plus grandes stars de l'île allait faire une prestation dans un banal Amphithéâtre et qu'il ne savait même pas lequel. Il aurait pu aussi regarder sur Internet, mais la façon dont on lui avait brutalement coupé cette information -qui était pour lui capitale- lui était resté en travers de la gorge. Il était au courant qu'il y avait peut-être exagération, sur Enola, en particulier, il y avait bien pire dans la vie. Mais rien à faire, il restait sur cette destination inconnue. De plus, quelque chose lui disait que ce serait pour bientôt.
C'est pour cette raison qu'il avait décidé d'aller à Anula : pour se changer les idées et essayer de plus être tracasser par cette histoire. Pourquoi Anula ? C'était une ville plutôt tranquille, tout simplement. Riche, colorée, loin des conflits politiques et surtout accueillante, Aloïs avait surtout voulu découvrir une nouvelle cité. Il ne se rappelait pas avoir déjà été à Anula de sa vie depuis qu'il était Enolian. Ce n'est que lorsqu'il passa devant l'Amphithéâtre, qu'avec un frisson, il se souvint. Catherine Violette Uraeus. Ce... cette... Mais qu'est-ce que c'était, au juste ? Était-ce vraiment humain, un "truc" pareil ? Bon, d'accord, il y va peut-être un peu fort. Mais cette fille était vraiment une psychopathe, de son point de vue. Il n'osait jamais l'approcher, et ça ne devait pas être le seul, d'ailleurs. Il soupira. Malgré la Championne Coordinatrice, la ville était plutôt agréable, et si cette "empoisonneuse" ne s'était pas installé ici avant lui, il se serait bien vu habiter dans pareil endroit.
Le blondinet passa enfin son chemin et décida d'aller vaguer du côté du Quartier Touristique. Il secoua la tête et la redressa bien haute sur ses épaules. La météo semblait lui sourire, alors pourquoi ne rendait-il pas la pareille ?
Alors, même si cela lui demandait quand même un petit effort, Aloïs se mit à sourire. Ange, toute fière, poussa un petit cri de satisfaction. Ce n'était pas un temps pour se morfondre; autant ne pas paraître comme un étranger au milieux de tous ces gens qui ont l'air heureux. Il sentit cependant une certaine gêne lorsqu'il passa devant des couples d'amoureux qui s'enlaçaient et se lançaient des regards emplis de tendresse. Les voir se balader main dans la main lui rappelait les propos de Karin. Sa secrétaire essayait de lui faire comprendre qu'il avait besoin de quelqu'un pour partager sa vie, et pas seulement une fille comme elle qui lui dicterait ses journées et des plannings. La jeune femme voulait que son ami tombe amoureux. Homme, femme, peu importe. La manie du Coordinateur à se terrer dans un sombre passé qui refaisait surface presque toutes les nuits dans des cauchemars épouvantables et sa manie à vouloir vivre pleinement sa vie "seul" la faisait désespérer. Quelqu'un devait le sortir de cette torpeur, et pas seulement ses Pokémons, qui l'aidaient déjà énormément, mais un être humain, de chair et de sang, qui pourrait lui faire voir un monde nouveau, baigné d'une douce lumière protectrice et bienveillante sans personne pour le faire replonger dans des souvenirs douloureux de sa vie d'antan.
Mais Aloïs pensait qu'il n'était peut-être pas fait pour tomber amoureux. Bien qu'il ait pas mal de qualités qui pourraient en charmer plus d'un, il hésitait à se confier. Il fallait avant tout trouver la personne qui lui correspondrait. Mais au fond peut-être qu'il avait peur... Il ne voulait pas effrayer les autres par son attitude un peu désinvolte, qui était en fait un moyen d'aller de l'avant, d'oublier le diable qui se cachait dans son sommeil pour l'éloigner des bras de Morphée et l'emmener en enfer afin d'y revivre la mort lente et tragique de sa sœur qui avait été le tournant de toute sa misérable existence. Il y avait néanmoins un fait important à retenir : si Ange n'avait pas été là, il se serait sûrement suicidé. La Nymphali, sa meilleure amie et plus grande confidente, l'avait toujours soutenu. C'était un Pokémon, mais entre eux, pas besoin de mots pour se comprendre. Depuis longtemps, ils avaient appris à communiquer avec leur cœur, plus avec leur tête.
La petite créature rose, justement, sembla soudainement interpellé par quelque chose. Nulle odeur particulière ne flottait dans l'air, mais elle fut envahi d'un étrange sentiment et commença à courir dans le quartier.

- Ange ! Attends !

Comme appelée par une voix, la Nymphali allait dans une direction précise, zigzaguant entre les jambes des touristes. Derrière elle, Aloïs la poursuivait, ne comprenant pas la réaction de son amie alors que rien ne lui avait parut troublant. Heureusement, les couleurs de son adorable Pokémon était bien visibles et il ne perdit donc jamais de vue le Pokémon Fée.
Tout à coup, la concernée s'arrêta. Ses yeux bleu saphir brillait d'un mystérieux éclat qui questionna son dresseur. Ce dernier retint son souffle lorsqu'il aperçut enfin ce qui avait tant fasciné sa petite protégée.
Un autre Nymphali. Mais contrairement à Ange, celui-ci ne bougeait pas. Il était comme statufié. Lorsqu'Aloïs s'avança de plus près pour regarder, resta bouche bée. C'était un tableau. Un tableau représentant un magnifique Nymphali tout à fait réaliste.

- Pas mal... du tout...

Les traits étaient si fins et si précis qu'ils se remarquaient à peine; et la couleur du regard de la créature peinte donnait une sensation de réel si forte qu'on avait presque l'impression que le Pokémon allait sortir de la toile pour frotter son museau contre celui d'Ange. Celle-ci détailla le portrait attentivement avant de se concentrer sur un nouveau point fixe invisible. Un point fixe invisible ressemblant étrangement à un Aquali.

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♣OUAT♣
Makenzie se réveilla en pleine forme. Depuis quelques jours déjà John était reparti. Maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, ils comptaient bien rester en contact. Après tout, avec ces retrouvailles, c’était comme retrouver une partie de sa famille, son frère qu’elle n’avait jamais eu. Elle avait été heureuse de constaté que malgré tout, il allait bien. Son aide durant ces quelques jours lui avait permis de prendre de l’avance. Ce matin-là, elle se retrouva donc avec rien à faire. Après sa course habituelle, elle revint à la maison avec un calme rare. Jules et Ezio étaient encore endormis. Mira attendait son amie sur le porche. D’un regard elles surent quoi faire de leur journée. Elles avaient besoin d’un petit moment loin du train quotidien de la pension. Kenzie avait beau aimer son travail, elle avait encore ses vieilles passions. L’une d’entre elle l’attira plus particulièrement, la peinture. Son inspiration lui était venue quelques jours plutôt lorsqu’elle avait vu un magnifique Nymphali. Un client était venu pour faire reproduire une Feunard et un Démolosse. Le dresseur était accompagné d’un autre de ses Pokémons, la fameuse évolution fée d’Evoli. Elle avait eu l’autorisation de prendre quelques photos de cette gracieuse créature.

C’est donc ce matin là qu’elle décida de prendre du temps pour elle hors de la pension. Le nouvelle œuf que Mira et Ezio lui avait demandé étaient en train de se reposer dans la couveuse qu’elle avait amené spécialement dans la maison de sorte que la petite famille d’évolition pouvait rester ensemble en tout temps. Si cela continuait, elle devrait surement acheter une nouvelle couveuse. Mira aimait son nouveau rôle de mère et Ezio était un vrai papa poule. Kenzie était simplement heureuse. Sa maison lui semblait depuis trop longtemps vide. Elle était maintenant pleine de vie et de chaleur. Machoc lui avait promis de bien garder la maison. Elle pouvait donc partir sans crainte. Kenzie choisit de mettre son habillement fétiche pour peinturer. Il était constitué de leggings et d’une chemise d’homme beaucoup trop grande pour elle. C’était décidément ce qu’il y avait de plus confortable au monde. Ce chemisier était déjà plein de peinture. Il datait de son séjour à Londres lors de ses études en Fine Arts. Le dernier élément c’était la présence de Mira sur son épaule. Elle prit son chevalet, ses pinceau, sa peinture à l’huile et bien sur sa toile qu’elle avait acheté quelques mois plutôt.

Elle décida d’aller en ville, dans le quartier touristique. Elle connaissait un café avec une terrasse extérieur où le soleil offrait une luminosité parfaite pour bien voir les détails et les couleurs d’une toile. De plus, elle connaissait la propriétaire qui était depuis toujours une amie de la famille. Elle prit donc place à sa table habituelle, un peu à l’écart du reste. Elle installa son chevalet et tout son coin de travail. Madame Lavoie lui apporta un café vanille-française et une brioche à la cannelle pour Mira ce fut une salade de fruits donc raffolait le Pokémon en question. L’inspiration lui vint rapidement. Elle ne regarda pas une fois les photos du Nymphali qu’elle avait imprimé le matin même. L’image était gravée dans sa tête. Elle voyait une journée ensoleillée comme l’était cette journée du début du mois de novembre, un Nymphali qui courrait dans un champ de fleurs. On aurait presque pu croire qu’il volait sur l’herbe. Son regard était toutefois tourné vers l’observateur comme si cette personne devenait le but ultime du Pokémon. Elle avait toujours un une obsession avec le regard. Elle avait le don de capturé le réel dans l’œil. Après quatre heures de travail, sa peinture était bien entamée. Bien sur avec la peinture à l’huile, il lui faudrait encore plusieurs jours et semaine même pour la complété, le séchage prenant plusieurs jours. Elle commençait à avoir faim vers midi. Elle se dit donc qu’elle devrait manger un morceau avant de continuer pour quelques heures de plus. Malgré la position assise qu’elle avait tenue pour tout ce temps, elle ne se sentait pas courbaturé, elle se sentait même en pleine forme. Son corps reprenait avec joie ses vieilles habitudes d’artiste. Même si elle pouvait rester assise sans s’ankylosé, elle avait encore besoin de se soulager une fois de temps en temps. Elle se leva donc pour aller à la salle de bain.

Elle revint quelques minutes plus tard. Ce qu’elle vit en premier fut une magnifique Nymphali avec deux yeux de la même couleur que ceux sur sa toile. Pour quelques secondes elle se dit que sa peinture venait de prendre vie. Rapidement elle se reprit. Elle remarqua surtout que le Pokémon était accompagné par un jeune homme. Il était plus tôt grand, une bonne vingtaine de centimètre de plus qu’elle-même. Il avait des cheveux blonds et les yeux bleus. Elle apprécia le look soigné de l’homme. Ses temps si, elle trouvait les hommes négligé, c’était rafraichissant de voir quelqu’un qui prenait soin de sa personne. Elle fut heureuse d’avoir pris le temps de se nettoyé de sa peinture car ça aurait été elle qui aurait mal paru. L’homme ne l’avait pas encore vu. Elle s’approcha donc doucement pour le laisser apprécier l’œuvre. Lorsqu’elle fut assez près, elle lui sourie.

-Ai-je affaire à un connaisseur? Makenzie King, peintre de pacotille!

Elle lui tendit la main. Elle se demandait qui était cet homme. Il avait un je-ne-sais-quoi d’intrigant. C’était peut-être dans ses sourcils à la forme unique. Elle devait s’avouer qu’elle souhait avoir l’opinion de quelqu’un sur son travail. Après tout, elle n’avait pas créé depuis si longtemps…

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Once Upon A Time

feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

Il était difficile de faire quitter ses yeux de la toile, à présent. Son regard continua de détailler la peinture, cherchant au passage une négligence, quelque chose à redire. Mais il ne réussit pas à trouver une quelconque erreur de la part de l'artiste. Il voulut découvrir ensuite le nom du peintre. Peut-être qu'il le connaissait ? Ou en avait-il déjà entendu parler ?

- Makenzie King..., murmura-t-il en lisant le nom du dessinateur.

Malheureusement, ce nom ne lui disait rien. C'était dommage; le portrait était beau et réaliste à la fois. S'il se l'était permis, il aurait sans doute toucher la peinture pour vérifier que ce n'était que du dessin. Mais il y avait une telle finesse...
Sa contemplation ne fut arrêté que par le mouvement de sa Nymphali qui semblait avoir aperçu quelque chose.

-Ai-je affaire à un connaisseur? Makenzie King, peintre de pacotille!

Surpris, Aloïs détourna enfin le regard pour se poser sur une jeune femme près de lui qui souriait. Et là, il crut que son cœur venait de faire un bond énorme dans sa poitrine. Il ne savait pas à ce moment-là ce qu'il trouvait le plus admirable chez la jeune femme qui venait de l'aborder. Était-ce ses yeux argentés ? Ses cheveux lisses d'un noir pur ? Son teint blanc comme neige ? Ou encore sa voix douce et énergique ?...

- Magnifique...

Elle portait sur elle une grande chemise blanche avec quelques tâches de couleur et des leggings sombres; vêtements simples mais élégants qui lui allaient à merveille. Sur son épaule se tenait une mignonne petite Aquali à qui Ange ne manqua de sourire, toujours heureuse de rencontrer des évolitions.
Mais ce n'est qu'après qu'il se rendit compte du seul mot qu'il avait oser prononcer. Honteux, il bafouilla.

- Euh.. je.. je veux dire... ce... ce tableau est magnifique !..., essaya-t-il de se rattraper, ne pouvant se retenir de faire un rire gêné.

Rougissait-il ? Il espérait sincèrement que non. Puis, enfin, il percuta. Makenzie King... la peintre ! C'était elle qui avait fait le tableau ! Abasourdi, Aloïs resta bouche-bée. Il ne s'était pas attendu à connaître aussi vite l'identité du dessinateur -ou plutôt dessinatrice- en question.
Il ne savait pas depuis combien il la regardait, ébahi, mais il remarqua enfin la main tendue de Makenzie et la serra doucement dans la sienne.

- Aloïs François Legrand, Champion Coordinateur de Baguin. Et voici Ange, ma meilleure amie, dit-il en désignant la Nymphali qui grimpa jusqu'à son épaule. Et s'il y a un peintre de pacotille ici, c'est moi !, finit-il par dire en riant.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur le tableau. Il n'était sans doute pas aussi doué qu'elle. En France, en plus de ses compétences exceptionnelles en cuisine qui avaient participé à sa renommé, il était également connu pour ses créations dans la couture. Que ce soit pour Dior, ou même Channel, on l'avait embauché à de multiples reprises pour des prestations. Il avait même été mannequins de ses propres vêtements. Mais il préférait largement faire des accessoires pour Pokémons, qui lui servaient notamment lors des Concours. Mais même s'il avait quelques bases en dessin et en peinture, il ne pouvait pas jouer avec les couleurs, les ombres et les lumières aussi bien que Makenzie.

- Mais vous, vous avez un don. Cette toile est extraordinaire.

Au Louvres, on trouvait bien de superbes œuvres célèbres mondialement. Mais à force, le blondinet s'en était lassé. Un peu de nouveauté ne faisait pas de mal, surtout si de tels talents excitaient encore. Sur l'île d'Enola, il y avait moins de peintres qui exposaient, par rapport à Paris où on pouvait apercevoir de nombreux chevalets, notamment sur les ponts.
Mais il était bien content de découvrir ici des artistes comme la jeune femme présente devant lui. Il venait à se demander s'il existait une école spéciale dans les environs ou si Mak avait appris autre part.
Alo aurait bien aimé être meilleur en dessin, lui aussi. Laissé une part de lui... D'ailleurs, étant de nature plutôt modeste, il ne se rappelait pas avoir un talent quelconque...

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♣OUAT♣
Il s’agissait donc d’un coordinateur. Elle ne pu s’empêché de sourire devant le contraste entre Aloïs et la championne de sa ville, Catherine. Elle qui lui avait inspiré méfiance et peur tandis que tout chez le jeune homme criait honnêteté et confiance. C’était le genre de personne dont Kenzie aimait s’entouré puis qu’avait sa perspicacité, elle avait le don, ou la malédiction selon les opinions, de savoir lorsqu’on lui ment. Il était donc rafraîchissant de rencontrer quelqu’un d’ouvert et de vrai. Lorsqu’il complimenta dit : «Magnifique!», elle rougit instantanément. Elle avait bien senti son regard. Depuis combien de temps un homme ne l’avait-il pas regardé ainsi? Ses relations avec les hommes avait été si compliqué ses dernier temps. Ils étaient soit des clients ou soit des amis. Sa dernière relation remontait à plusieurs mois déjà. Ils c’étaient vus à quelques reprises, toutefois, rien de sérieux n’était né. Elle s’était habituée à cette solitude. L’amour de ses Pokémons lui convenait parfaitement. Mais était-ce réel? Elle commençait à en douter depuis un bon moment déjà. La façon donc Aloïs l’avait regardé avait fait battre son cœur un peu plus rapidement. Elle qui avait toujours le dessus sur ses moyens en fut donc grandement déstabilisée. Mira, penché sur ton épaule sentit la réaction de son amie.

Cette dernière descendit de sur elle puisque malheureusement, elle n’était pas aussi petite que lorsqu’elle était une Evoli. Bien qu’elle soit une petite Aquali, elle était lourde pour Kenzie si elle la portant trop longtemps. Mira alla à la rencontre du Nymphali. Elle répondit généreusement à son sourire. Elle trouvait cette évolution fée magnifique. On aurait vraiment dit une réplique vivante de la peinture de Kenzie. Mira remarqua les rougeurs sur le visage de l’ami d’Ange. Elle espérait que Makenzie devienne amie avec ce jeune homme car elle voulait devenir amie avec la Nymphali. Elle voyait bien développé une amitié avec ce Pokémon. Depuis trop longtemps elle côtoyait les mêmes personnes. Elle s’assit donc sur la table et invita Ange à faire de même. C’était sa façon d’encourager Kenzie à entamer la discussion.

La jeune femme était heureuse des compliments de cet homme. Elle devait avouer que sa confiance en son art avait grandement baissé avec son inactivité. Elle continuait de dessiner, bien sûr, toutefois elle n’avait pas peinturé depuis si longtemps. Que son travail soit ainsi complimenté remontait grandement son estime perdue. Elle avait peur d’avoir régressé, son bac en Fine arts remontait à plus de trois ans, mais selon ce qu’il disait, son talent ne devait pas avoir été trop affecté. Le nom de l’homme sonnait très français à ses oreilles. Elle se demanda d’où il venait. Elle éprouva une soudaine envie d’en savoir plus sur ce garçon. Ce n’était par raisonnable, après tout, ils étaient de purs inconnus l’un pour l’autre. Mais bon, Kenzie agissait souvent de façon impulsive. Cette journée n’allait être qu’un autre de ses coups de tête, elle le sentait. Elle avait le pressentiment qu’elle allait faire une folie. Une fois de temps en temps, ça ne tue pas la folie!

-Merci beaucoup! Elle est toutefois loin d’être terminé. Votre Nymphali est magnifique! Voici Mira, mon Aquali. Ça vous dirait de prendre un thé ou un café avec moi?

Elle eut presqu’envie qu’il dise non. Comme ça, ça lui éviterait de faire une connerie qui risquait de la blesser. Sa tête voulait qu’il dise non, mais son cœur voulait qu’il accepte. Que de sentiments contradictoire!

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feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

Ange monta à côté de l'Aquali sur la petite table, guillerette. Elle était vraiment contente de faire de nouvelles rencontres, et puis elle les trouvait gentilles. Les évolitions n'étaient déjà pas très fréquentes, mais à Baguin, il n'y avait que les deux Élites qui en possédaient une. Le compliment de Makenzie lui fit pousser un petit rugissement de bonheur.
La dresseuse présenta ensuite l'Aquali qui l'accompagnait. Le Coordinateur se pencha légèrement sur le Pokémon bleu à la queue semblable à celle d'une sirène, ce qui la rendait encore plus mignonne.

- Enchanté, jolie Mira.

Oui, il n'était pas rare qu'Alo complimente des Pokémons, surtout si c'était des femelles.
Puis, lorsqu'il se tourna de nouveau la jeune femme, il crut devenir aveugle, tant son sourire angélique était lumineux. C'est vrai qu'on trouvait de jolies filles sur Enola -comme partout, d'ailleurs- mais Mak avait une charme naturelle qui plaisait davantage au Coordinateur. Elle dégageait une aura bienveillante qui faisait oublier au blondinet sa mauvaise humeur de tout à l'heure. Alors quand elle lui demanda s'il voulait prendre un café avec elle, il accepta, ravi.

- Avec plaisir, mademoiselle. Mais à une condition : c'est moi qui vous invite !

Il termina sa phrase par un clignement de son unique œil visible.
Puis, il prit une chaise et la recula délicatement pour inviter la ravissante brunette à s'y asseoir.
Enfin, il s'assit à son tour et observa de nouveau, intrigué, la toile de l'artiste. Même si n'était pas fini, on pouvait déjà remarquer un travail soigné et appliqué qui donnait envie d'imaginer la suite du tableau.
Aussitôt, alors que les deux évolitions semblaient rapidement s'attacher, une de questions percuta Aloïs lorsqu'il plongea une énième fois dans les yeux de la peintre, semblables à deux onyx parfaitement polies.

- Dites-moi, je me demandais... Où avez-vous appris à dessiner ?

Cette interrogation était bien celle qui ressortait le plus. A chaque fois qu'il voyait une oeuvre bien faite, il ne pouvait s'empêcher d'envier le dessinateur. Quelle chance telle ou telle personne avait de savoir recréer aussi bien la réalité simplement avec un crayon, un chevalet, des pinceaux et de la couleur. Mais derrière tout ça, il y avait aussi le talent. Certains devaient apprendre, mais pour d'autres, cela semblait venir naturellement. Et pour Mak ?...
A vrai dire, même si Aloïs aurait refusé de l'avouer ouvertement, il brûlait d'envie de lui demander si elle était célibataire. Plus que d'autres, cette information mystère lui taraudait l'esprit. Mais, sans savoir pourquoi, il sentait qu'il allait être vraiment déçu si elle lui répondait qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. En même, il avouerait aussi que cela ne l'étonnerait guère. Une fille aussi mignonne et aussi enthousiaste ne pouvait qu'être épanouie dans sa vie. Un épanouissement qui porterait le doux nom d' "Amour" ?...
Enfin, peu importe..., se dit-il. Tant mieux si elle était heureuse, car le jeune homme blond était sûr qu'elle le méritait amplement. Son sourire sincère lui suffisait.
Peut-être que cette journée n'allait pas être si mauvaise, finalement...

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Cette invitation fit sourire la jeune femme. Il existait donc quelques hommes galants dans ce bas monde. C’était rafraichissant! Elle s’assit donc devant Aloïs. Le regard de cet homme continuait à la troublée. Leur couleur bleu était aspirante. Il avait l’un de ces regards dans lequel vous pouvez vous plonger durant des heures et des heures d’affilées. Ces yeux étaient purs et droits. Elle secoua doucement la tête, elle devait se reprendre et se concentrer sur ce qu’il disait. Kenzie vit au loin Madame Savoie qui servait un autre client lui faire un clin d’œil. Mais de quoi avait-il avoir l’air? Bien sûr Mira et Ange semblaient déjà meilleures copines, mais quand même, il ne se passait rien entre elle et l’homme. (Du moins pour le moment!) Il était tout à fait normal qu’un homme et une femme qui se rencontre par hasard dans un café s’assoient ensemble pour discuter de peinture, non? Kenzie ne se préoccupait pas vraiment des apparences de toute façon. Depuis des années qu’on lui répétait qu’elle ne rajeunissait pas et que peut-être, seulement peut-être, il serait temps pour elle qu’elle trouve un bon mari. C’était tout simplement ridicule. De nos jours, une femme pouvait très bien rester célibataire toute sa vie si elle le désirait. Malheureusement pour Kenzie, elle devait avouer qu’elle rêvait parfois d’une belle robe blanche dans une allée d’église. Ses pensées furent interrompu par la question qu’Aloïs venait de lui poser.

-J’aurais envie de vous répondre qu’on n’apprend pas à dessiner à un artiste, mais je ne crois pas que c’est ce que vous voulez savoir. J’ai étudié à Londres dans un programme universitaire en Beaux-arts. C’est là bas que j’ai développé mon style.

Elle aurait pu parler de Londres durant des heures. C’était là bas qu’elle avait connu ses meilleurs moments d’artiste. Elle avait fait une mini exposition où elle avait bien failli vendre l’une de ses toiles. Elle avait fait sa plus belle peinture de toutes les évolutions qu’elle avait offertes à la grande tante Angie pour la remercier d’avoir pris soin d’elle durant ses études. Toutefois, le danger de s’approcher des mauvais souvenirs était trop près. Elle ne pouvait risquer de rouvrir sa plaie qui avait pris tant de temps à se refermer. Elle avait décidé d’enterrer ce lourd secret pour se protéger. Maintenant, elle l’avait tellement nié que ces souvenirs de l’événement restaient floues et vagues. Ce chapitre de sa vie était sellé. Il était sellé, il et tout ce qu’il impliquait. C’était mieux ainsi, plus facile. Sans cela, elle n’aurait jamais pu remonter à la surface. Oublier, voilà ce qu’elle faisait depuis si longtemps. C’était malsain, mais personne sur Enola, autre que Mira, connaissait son secret. Cette dernière avait si peur d’une rechute de la part de sa meilleure amie que jamais elle n’amènerait ces événements sur le tapis.

-Au fait, je crois qu’on peut se tutoyer, non? Et toi, dis-moi, comment as-tu fait évoluer Ange? On m’a raconté qu’il n’est pas facile de faire évoluer Evoli en Nymphali… J’aimerai un jour avoir toutes les évolitions! C’est un Pokémon si fascinant!

Kenzie sourit, inconsciemment contente d’avoir quitter le terrain houleux de l’Angleterre.

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feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

Oh... Londres ?... L'Angleterre, ce n'était pas si loin de la France, en y réfléchissant bien...
D'ailleurs, Aloïs avait des plutôt bons souvenirs de Londres. On l'avait invité à un cours de cuisine anglaise, il y a longtemps. Mais il se souvenait surtout du magasin "Fortnum & Mason", ainsi que du grand magasin de jouets, dont avait raffolé sa sœur. Ils y étaient allé pendant les fêtes de Noël, d'ailleurs. Cependant, il avait avoué avoir eu beaucoup de mal à préparer des scones corrects, au début. Enfin, la cuisson avait bien été sa bête noire, durant son apprentissage. Mais aujourd'hui, ses heures passées devant des fourneaux à préparer des pâtisseries anglaises, il en riait. Car aujourd'hui, aucun gâteau ne lui résistait. Oui, c'était plutôt des bons souvenirs, en fait...
Mais tout cela expliquait mieux l'incroyable talent de Makenzie. Ou du moins, une partie. Le reste, cela venait sûrement de son don incroyable pour le dessin.
Aloïs se surprit néanmoins à percevoir autre chose que du bonheur chez la jeune femme, quand elle évoquait son passé dans le domaine de l'art. Serait-ce... de la peine, avec une pointe de nostalgie ?.. Ou le Champion avait-il le regard défaillant ? Hé... une minute... Depuis quand fixait-il aussi intensément quelqu'un dans les yeux ?! Pourquoi avait-il tant de mal à détacher ses saphirs de ces onyx ? Il était vrai que des yeux gris n'étaient pas communs...
Enfin, si elle ne voulait pas parler davantage de son histoire à Londres, c'était son droit. Il ne comprenait pas pourquoi il venait l'ennuyer avec ses questions, à vrai dire, alors que Mak avait sûrement envie d'aborder un autre sujet; ce qu'elle finit par faire, au final.
Mais la question que la peintre lui posa le prit un peu au dépourvu. Ange, la première concernée, tourna soudainement la tête en direction de son dresseur. A vrai dire, sa propre évolution restait un mystère entier, même pour elle. C'était arrivé si subitement... Mais jamais personne n'avait regretté sa transformation surprise, à vrai dire. C'était bien grâce à la Nymphali que le Coordinateur était aujourd'hui Champion de Baguin. Aloïs n'avait jamais vraiment cherché à savoir le pourquoi du comment des évolitions. Il trouvait ces créatures tout à fait adorables, mais il se demandait souvent si les choix dans leur changement de type était plus le leur ou celui de leur dresseur. Le cuisinier n'aurait jamais supporté voir son amie souffrir parce qu'elle n'aimait pas la couleur rose qui arborait son pelage ou ce regard si mignon qui faisait fondre le public à chaque fois qu'elle sortait de l'ombre pour aller sur la scène et montrer ses fabuleux pouvoirs.

- Et bien... en fait, je ne sais pas exactement comment j'ai fais... Ange a évolué en gagnant un combat. Un dresseur avait volé le Goupix de ma sœur, alors j'ai dû affronter son Pokémon pour le récupérer. Et juste après avoir appris une nouvelle attaque, elle s'est changé en Nymphali.

Alain... Depuis quand ne l'ai-je pas revu ? Et surtout, qu'est-il devenu ? Est-il toujours en vie ? Sans notre match, Ange n'aurait peut-être pas évolué... Le souvenir de sa métamorphose l'avait vraiment marqué. Il sentait que ce n'était pas seulement un nouveau départ pour elle, mais aussi pour lui. C'était à partir de ce jour qu'il avait commencé les Concours, et qu'il n'avait plus jamais arrêté...
Néanmoins, il avait eu un jour la curiosité de se renseigner.

- Mais à ce qu'il paraît, il faut aussi donner beaucoup d'amour à son Evoli. De ce côté-là, je pense que tu n'auras pas trop de difficultés...

Tout en prononçant ses mots, il se permit de caresser tendrement Mira. La robe resplendissante de l'Aquali et son expression pétillante ne laissait aucun doute sur l'affection que Makenzie avait pour elle. Toutes les deux semblaient extrêmement proches, un peu comme Ange et Aloïs. Ce dernier n'était d'ailleurs pas le genre de personne à fanboyiser à chaque fois qu'il croisait un Evoli ou une évolition, mais il était d'accord avec Mak : c'était véritablement des Pokémons adorables et fascinants, qui pouvaient être parfaits dans les Concours. Makenzie avait, apparemment, beaucoup de fascination pour les évolitions. Serait-ce sa passion ? Est-ce que toutes ses toiles portaient sur des Evolis ?

- Donc... ton métier, c'est peintre ? Ou est-ce juste un hobby ?

Il avait bien failli la vouvoyer, s'il ne s'était pas repris à temps. A part son assistante, qu'il avait connu plutôt jeune, il ne tutoyait pas aussi aisément les femmes, surtout si elles avaient au-dessus de la vingtaine. Il n'essaya pas de deviner l'âge de Mak, mais il conclut au final qu'elle ne devait pas être plus âgé que lui.
Le serveur finit, au bout du compte, par arriver, s'excusant au passage pour le retard occasionné. Aloïs passa outre la faute du garçon, plutôt reconnaissant de lui avoir laissé plus de temps pour discuter avec Mak et commanda pour sa part un café et un verre d'eau. Il voulait au moins être sûr et certain de ne pas rêver de cette artiste pour laquelle il avait soudain un intérêt particulier...

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♣OUAT♣
L’histoire d’Ange confirmait ce qu’elle pensait déjà. Lorsqu’un Évoli était fait pour se transformer en une certaine évolition, le processus s’enclenchait naturellement. Elle avait si souvent entendu des histoires d’horreur sur des dresseurs qui tentait de faire évoluer leur Évoli à un type précis. C’était dangereux et malsain pour la pauvre créature. C’est un processus si naturel qu’il ne fallait jamais le forcer. Avec Mira, c’était simple, une pierre d’évolution lorsqu’elle fut prête et voilà. Mais avec Ezio, elle ressentait encore la fatigue de ces quelques nuits passées à s’entraîner avec lui. Il était si déterminé à évoluer que cela avait fini par se produire. Maintenant il était un merveilleux Noctali. Prochainement son petit Jules choisirait aussi sa voie. Elle avait toutefois de gros doutes sur la robe qu’il choisirait. Elle le voyait déjà jaune électrique. Mais bon, rien ne pressait. De toute façon, il lui faudrait trouver une pierre de foudre, une tâche qui risquait de s’avérer ardu. Les pierres n’étaient pas les articles les plus courants au super marché. Toutefois, elle était déterminée. Elle avait confiance en son instinct. Elle le devait bien à son petit Jules. Pour devenir un Voltali il fallait absolument cet objet d’évolution. Elle se le procurait à tout prix.

Kenzie se demandait si un jour elle aurait la chance de faire évoluer un Évoli en Nymphali. Cette robe rose, blanche et bleue était si belle. Peut-être que ce nouvel œuf deviendrait un Pokémon fée. Il restait encore plusieurs jours avant de le savoir. En tout cas, de l’amour, c’était certain que cet Évoli en aurait peu importe quelle voie il ou elle choisirait. Il avait un oeil attentif. Évidemment un coordonnateur devait faire attention à ce genre de détails. Loin d’être de la prétention, c’était surtout une vigilance face aux Pokémons et aux traitements qu’ils recevaient. La beauté les attirait, bien sûr, après tout, c’était leur métier. Kenzie lança un regard à Ange. Oui, décidément le soin de ses Pokémons était important. Elle n’était pas belle, le mot étant trop faible, elle était enivrante. Makenzie se voyait bien l’utiliser comme modèle, une vraie muse. Elle devait faire fureur dans les amphithéâtres. Ses grands yeux bleus, comme ceux de son compagnon, étaient fascinants. Grâce à cette rencontre, cette peinture promettait d’être extraordinaire. Elle était si inspirée qu’elle pourrait continuer de peindre durant des heures. Mais bon, peindre dans le visage d’Aloïs ne paraîtrait surement pas très bien… Elle se dit donc qu’il faudrait qu’elle réponde à sa question lorsqu’un serveur vint prendre leur commande. Il s’agissait de Jonathan, le petit nouveau du café. Elle le connaissait un peu, elle lui avait fait un œuf durant l’été. Pauvre garçon, il était si anxieux avec les autres que ses parents lui avaient offert de payer la reproduction. Ils pensaient qu’un ami Pokémon pourrait l’aider à sortir de sa coquille.

-Je suis désolé du temps que ça a pris… Je… Vous… hum… puis-je prendre votre commande?
-Un thé à la rose s’il te plait. Et Jonathan ne t’inquiète pas, souviens-toi ce que je t’ai dit, confiance!

Elle lui sourit pour le rassurer. Heureusement, Aloïs semblait tout aussi compréhensif qu’elle. Il ne fit même pas de commentaire sur son retard. Elle fut reconnaissante. Elle avait toujours, ou presque, eut confiance en elle, c’était donc difficile pour la jeune femme de concevoir comment se sentait l’adolescent. Ses foutus instinct maternel la poussait à vouloir l’aider. Lorsqu’il fut parti, elle put enfin répondre à l’homme blond.

-Malheureusement, mon art n’est qu’un hobby. Je suis l’hôtesse de pension de la ville d’Anula. Je me spécialise dans la conception d’œuf et l’évolution d’Évoli. Donc je suis la maîtresse des œufs! La pension se trouve à une dizaine de minutes à l’extérieur de la ville. C’est un environnement plus calme pour la naissance!

Jonathan revint à ce moment avec les breuvages. Ce thé à la rose avait un gout exquis, très doux et sucré. Il avait le don de la détendre. Madame Lavoie avait la meilleure sélection de thé de toute la région. En ce moment même la terrasse était pleine de monde venu d’un peu partout pour avoir la chance de profiter ce café si prestigieux, mais abordable. Même le café était excellant. Tout juste ce qu’il fallait de corsé pour que ce soit agréable.

-Au fait, qu’est-ce que le champion coordonnateur de Baguin fait à Anula? Tu as un match contre notre propre championne Catherine V. Uraeus ou es-tu ici en vacances? Si vous êtes en congé Anula est une bonne ville pour prendre du bon temps, n’est-ce pas?

À ce moment là, Mira voulu elle aussi prendre un peu de thé. Elle marcha donc sur la table jusqu’à la tasse. Toutefois, avec le matériel de peinture, les breuvage, Ange et elle, il était difficile de se déplacer. Elle posa donc par mégarde la soucoupe sur laquelle était le thé de Kenzie. En mettant son poids dessus, cela envoya la tasse et son liquide sur la jeune femme. Sa chemise fut toute trempe. Kenzie soupire mais se dit qu’une tâche de plus ne changerait pas grand-chose. De toute façon, la température extérieure c’était grandement réchauffé. Elle décida donc d’enlever le chemisier puisqu’elle avait une camisole en dessous de toute façon. Toutefois, Makenzie n’avait pas pensé à un petit détail, Aloïs n’était pas au courant qu’elle avait d’autre vêtement en dessous. Donc à l’instant, on aurait dit qu’elle faisait un strip-tease en plein public. Ce n’est qu’après avoir enlever sa chemise qu’elle réalisa ce qu’elle venait de faire. Elle se sentit rougir, une chose rare pour elle. Elle se rassit donc, tentant de garder la tête haute et espérant que le bel homme ne ferait pas de commentaire. Elle ne voulait pas voir l’image qu’elle se faisait de lui être détruite par un commentaire grossier.

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Once Upon A Time

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Aloïs François Legrand

La façon dont la jeune femme parlait au serveur et le sourire qu'elle lui adressa firent tiquer Aloïs. Tiens, tiens... elle semblait bien le connaître, ce garçon...
Néanmoins, il ne se posa pas plus de questions pour l'instant et se contenta de répondre au nouveau venu.

- Un café et un verre d'eau pour moi, s'il vous plaît.

Et oui, même au garçon de café que sa camarade avait tutoyé un peu plu tôt, il avait sentit le besoin du vouvoiement, ne serait-ce que pas politesse, et parce qu'il ne le connaissait pas aussi bien.
Les mots qu'elle prononça au dénommé Jonathan semblaient porter leur fruit et le manque de confiance que la peintre avait évoqué quelques secondes auparavant s'était comme évaporé.
Les paroles de Mak avaient dévoilé une nouvelle fois la plus grande des qualités aux yeux du blondin : la gentillesse. Car si Aloïs avait trouvé la brunette craquante... euh, charmante, il avait aussi été intéressé par ce qui se cachait à l'intérieur; bien qu'au final, il n'avait pas tellement eu plus de doutes que ça.
Après le départ de Jonathan, Makenzie se tourna de nouveau vers le Champion. Ce dernier ne put retenir un petit sourire attendri. Alors c'était l'hôtesse de la pension d'Anula et elle était même spécialiste en œufs et évolitions ?... Décidément, cette artiste pleine de surprises impressionnait de plus en plus le Coordinateur. Et puis c'était "teeeellement" mignon, les œufs, les naissances et les évolitions. Le jeune blond en était convaincu, maintenant : si Judith avait été là, elle aurait sans aucun doute adoré Makenzie...
Jonathan revint enfin avec les boissons, perturbant les pensées nostalgiques du blond. Il ne fallait plus ressasser le passé. Du moins, pas en présence de Makenzie. Aloïs se contenta donc de siroter son café. Il fut d'ailleurs surpris de l'arôme qui se dégageait du breuvage. Cela lui rappelait presque les cafés de Paris. Mais ici, il trouvait cela bien meilleur. Peut-être parce que c'était la première fois qu'il en prenait à Anula ? Allez savoir... Quoiqu'il en soit, il se réjouit de ne pas avoir fait un mauvais choix et jeta un coup d'œil discret pour apercevoir le thé de Mak et deviner à quoi il était. Il pensa immédiatement à la rose, mais la tasse était trop loin pour qu'il puisse poser une odeur. En tout cas, il trouvait que cela sentait divinement bon... comme elle...
Aheum. Il secoua légèrement la tête. Était-ce la fatigue ou... ? Il avait mieux dormi que d'autres nuits, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir des sommeils agités, et ses cauchemars ne l'aidaient pas tellement.
La question suivante lui fut posée alors qu'il venait de finir de boire son café et prenait à présent un peu d'eau pour s'hydrater. A vrai dire, lui-même n'avait pas de réponses précises. Un match contre Catherine ? Sûrement pas ! C'était une trop belle journée pour laisser cette "zombie" apporter la pluie et la peste sur la ville. On pouvait donc dire que le Champion Coordinateur de Baguin était ici en... vacances. Oui, après tout, n'était-ce pas ce qui se rapprochait le plus de sa présence ici, alors que même lui était venu visiter Anula sur un coup de tête sans trop savoir pourquoi ?

- Et bien, en fait...

Malheureusement, il n'eut pas le temps de finir. L'Aquali, ayant vue son amie se délectait d'un aussi bon thé, avait apparemment eu envie d'en prendre quelques gorgées aussi et s'était avancé jusqu'à la tasse. Mais, pas mégarde, elle envoya le contenu du récipient sur Makenzie et la chemise de cette dernière fut toute trempée.

- Mak !

Le vêtement blanc, parsemé déjà de quelques tâches de peinture, était devenu presque transparent au contact du liquide. Aloïs espérait que son amie ne s'était pas brûlé, car le thé avait dû être encore chaud. Le Coordinateur se baissa pour ramasser la tasse tombée au sol. Heureusement, l'objet n'était pas fissuré, et semblait en parfait état.
Mais, lorsqu'il releva les yeux vers Makenzie, plusieurs choses se produisirent au même moment. Temps figé, rythme cardiaque considérablement augmenté, pupilles dilatées, bouche entrouverte, visage devenu aussi rouge qu'une tomate, immobilité totale.
Là, juste devant lui, la jeune femme s'était levé et retirait sensuellement sa chemise qui lui collait à la peau et l'enlèvement du tissu laissait à présent entrevoir ses courbes et ses formes délicates mises en avant par une camisole la saillant à merveille. Simplement devant ce geste, Aloïs se trouva pétrifié, comme s'il avait croisé le regard de la Méduse et s'était, par ce fait, changé en statue de pierre. Le rougissement que Mak émit ensuite ne put qu'accentuer son charme.
Ayant remarqué l'état second dans lequel se trouvait son dresseur, Ange sauta sur la tête blonde de ce dernier et lui donnait des petits coups de pattes sur le visage dans l'espoir de le "ramener" de cette vision angélique. Cela eut l'effet voulu et Aloïs revint finalement à la réalité. Makenzie se trouvait à présent de nouveau sur sa chaise, l'air gêné. Ce fut au tour du Champion de Baguin d'avoir un peu honte de ce qui venait de se produire.

- Dé.. désolé..., réussit-il à articuler au bout d'un effort qui lui avait paru surhumain.

Il s'était excusé, non comme quelqu'un qui avait enfreint une loi imaginaire lui interdisant d'admirer les beautés féeriques, mais plutôt comme si la tasse était tombé par sa faute. Il ne savait pas vraiment s'il voulait que Makenzie sache qu'il avait arrêter de respirer car trop subjugué par la grâce de la jeune femme.
Alo finit par s'asseoir à son tour. Ange voulut revenir sur la table mais une fois de nouveau installée, le blondinet la prit sans ses bras et la cala sur ses jambes.

- Il vaut mieux, ma belle, que tu reste tranquille, à partir de maintenant., lui dit-il d'un sourire amusé.

La Nymphali le bouda un peu mais elle oublia vite sa réprimande au contact des douces caresses d'Aloïs.
Ce dernier se rendit compte qu'il n'avait finalement pas répondu à la question de la jolie brune.

- On peut dire que je suis en vacances. C'est vrai qu'Anula est une ville merveilleuse, et je sais maintenant qu'on y fait de formidables rencontres.

Il avait dit cela avec un sourire sincère, tentant de faire boulier "l'incident du thé". Il espérait aussi que Makenzie n'allait pas s'énerver contre lui, de peur qu'il se soit un peu trop rincer l'œil. Alors, il repensa à ce qu'avait dit Kenzie juste avant.

- Ravissante, artiste talentueuse, hôtesse de pension... les hommes doivent t'arracher !, dit-il en riant doucement.

Car depuis le début, c'était bien l'une des questions premières qu'il avait secrètement voulu lui poser. Est-ce que la jeune femme était célibataire. Même s'il pensait que non, il sentait qu'il n'allait plus pouvoir la quitter jusqu'à ce qu'il obtienne la réponse. Pourquoi, ça, il ne savait pas. C'était comme quelque chose qui bloquait son esprit. Il sentait que cette information mystère était capitale pour lui.

- Enfin, j'espère que ton petit-ami n'est pas du genre à devenir jaloux rapidement... reprit-il avec sérieux.

Pour lui, c'était presque devenu une évidence, finalement. Makenzie était trop bien pour être seule dans sa vie.
Il aperçut Jonathan faire des allers et retours dans le café, mais il semblait avoir acquis une plus grande confiance en lui, depuis qu'il était venu à leur table. Il faisait également quelques sourires en direction de Makenzie. Bizarrement, le Coordinateur sentait son poing se serré lorsqu'il vit les regards complices que le serveur lançait à la peintre radieuse. Oui, il devait vraiment être fatigué...

- Tu as l'air de bien connaître le serveur... Est-ce que par hasard... ?

Il laissa sa phrase en suspens, mais lui lança quand même une œillade. Il ne pensait pas à mal en osant lui demander, mais étrangement, il sentit une boule au creux de son estomac en attendant ce que Makenzie allait lui répondre.

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♣OUAT♣
Makenzie avait les joues toutes roses. Elle ne perdait que très rarement ses moyens. Elle détestait ces rougeurs. Elles lui donnaient l’impression d’être une idiote ou pire une adolescente à son premier amour. Pourquoi le regard de cet homme la mettait si mal alaise. Ce n’était pas comme les regards de pervers, comme ceux qui l’avaient attaquée dans la Jungle d’Anula. Non c’était pur, sans mauvaises intensions. C’était une chaleur qui réchauffait le cœur glacé de Kenzie. Depuis trop longtemps qu’elle rejetait tout le monde. À vingt-quatre ans, elle avait peu d’amis et bien sûr aucune relation à long terme. Même des histoires d’un soir elle n’en avait plus depuis un bon moment. Mira sentit le trouble de son amie, elle vint donc s’asseoir sur ses jambes comme Ange avait fait pour son propre compagnon. La façon dont Aloïs s’excusa avait quelque chose de mignon et d’attendrissant. Comme lorsqu’un enfant s’excuse en voyant ses parents tristes, même s’il n’en est pas la cause. Elle n’était pas fâchée contre l’homme, après tout, c’était elle-même qui avait décidé de se dénuder en plein public et devant cet inconnu. Elle était l’idiote de service.

Makenzie se surprit à être contente de savoir qu’il était ici pour un voyage. Si c’était pour des vacances, peut-être resterait-il dans le coin pour quelques jours? Elle aima bien son compliment sur sa ville. Elle se dit même qu’elle aurait bien aimé qu’il soit le champion coordinateur d’Anula. Pourquoi cet homme la fascinait et l’intriguait tant que ça? Qu’avait-il de plus que les autres? Elle était si confuse à cet instant présent, qu’elle faillit ne pas comprendre que cette «formidable rencontre» était la leur. Encore une fois, la rose vint colorer ses joues. Décidément elle perdait le contrôle de son corps et de ses moyens devant Aloïs. Surtout lorsqu’il continue de lui faire tous ces compliments. Puis il lui parla des hommes, des hommes et d’elle. Elle ne put s’empêcher de rire. Un joli petit rire cristallin qui n’était pas moqueur, c’était plus comme si elle riait d’une vieille blague qu’elle partageait avec d’autre. Sauf que cette conversation elle l’avait eu avec elle-même! Oui, les hommes la courtisaient par moment, mais tout le monde d’Anula savait qu’elle était une célibataire de longue date. Tous les rendez-vous arranger avait mal fini de sorte que plus personne n’osait lui en organiser! C’était mieux ainsi. Elle n’était pas prête pour une relation sérieuse. Du moins, c’était l’excuse qu’elle leur donnait, qu’elle se donnait.

Elle ria surtout à l’idée d’avoir pu amener une fausse image avec Jonathan. C’était surtout troublant, car le jeune homme n’avait que dix-huit ans. Elle était de six ans son ainée. Elle ne l’avait jamais considéré comme un copain potentiel. Surtout que lorsqu’elle l’avait rencontré il regardait que ses pieds. Elle vint à se demander si Aloïs la croyait plus jeune qu’elle l’était réellement. Si c’était le cas, elle n’en était pas contente comme bien de femme de son âge. Elle aimait ses vingt-quatre ans et elle les assumait pleinement. Elle était agacée à l’idée d’être prise pour une gamine, surtout par cet homme. Encore une fois elle se demanda pourquoi l’opinion d’Aloïs était si importante. Bon sang, elle devait se reprendre. Se laisser allez dans ce genre de réflexion. De plus, il devait se demander pourquoi elle riait. Elle réussit heureusement rapidement à calmer son fou rire. Elle lui sourit doucement.

-En fait, les hommes m’approchent, mais rapidement ils prennent la fuite. Aujourd’hui c’est ma première journée de congé depuis plus de deux mois. Alors mes fréquentations se tannent rapidement, je suis une workaholic (bourreau de travail), donc je n’ai jamais le temps à leur consacrer.

Elle aimait ce qu’elle faisait. Mais elle devait avouer que depuis la mort de sa mère, elle avait mis beaucoup d’effort à garder la pension dans un état de perfection. Sans se l’avouer, son travail comblait sa solitude. Elle faisait toutes ses tâches de façon quasi automatique maintenant. Elle rêvait de devenir la pension la plus importante de toute l’île. Du temps de son grand-père, les gens venaient de très loin pour faire reproduire leurs Pokémons dans la pension des Kings. Il y avait toujours des clients, sans presque aucune interruption. Malheureusement, à sa mort, il y avait dû avoir un ajustement, ce qui provoqua une baisse d’activité. Makenzie avait maintenant une excellente réputation dans la région. On disait que d’ici quelques années, elle pourrait surpasser son grand-père. Toutefois, elle n’y croyait pas vraiment. Son aïeul avait un véritable don. Il lui avait transmis en partie, mais elle ignorait ses capacités réelles. Depuis qu’elle aidait les rebelles en faisant des œufs pour un coût moindre, elle devait travailler beaucoup et dans des situations très stressantes. Ce n’était donc vraiment pas un bon moment pour une relation amoureuse.

-J’ai fait un œuf pour Jonathan, un œuf de Kaiminus. Lorsque je l’ai rencontré, il ne pouvait même pas regarder les gens dans les yeux. C’était tellement du gâchis que j’ai essayé de l’aider. J’ai commencé par travailler avec lui sa relation avec son Pokémon, puis je lui ai donné quelques trucs pour appliquer ça avec des humains. Maintenant il a un emploi qui lui demande d’avoir un contact avec les gens! Mais entre nous, il n’y a rien de plus que de la fraternité!

Makenzie se souvint d’une autre personne très gênée qu’elle avait eu la chance de rencontrer. La jeune Vickie avait eu tant de mal à créer un lien avec ses Pokémons, mais tout avait fini par s’arranger. La jeune femme espérait avoir enlevé le malentendu qui s’était glissé dans leur conversation.

-Et toi, tu as une femme qui t'attend à Beguin?

Elle l’interrogea sur ce détail d’un ton posé, presque désintéressé. Mais en fait, elle brulait de connaitre la réponse. Premièrement, un gentleman dans le genre d’Aloïs était une perle rare, il devait surement avoir une petite copine. Et deuxièmes, elle détesterait être une maîtresse… Pas qu’une chose dans le genre allait se produire… mais sait-t-on jamais…

-Et si on allait se promener?

Elle pourrait laisser ses choses ici et revenir plus tard pour les prendre. Elle avait grandement besoin de se dégourdir les jambes.

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Aloïs François Legrand

Il suffit de quelques mots de la part du Coordinateur pour qu'il entende aussitôt l'un des plus doux sons qu'il n'ait jamais écouté de sa vie : le rire de Makenzie. En effet, presque aussitôt qu'il ait posé sa question qui laissait des sous-entendus, la jeune femme s'était mit à rire. Un merveilleux rire cristallin qui dévoilait la blancheur de ses dents. Son sourire illuminait tant son visage qu'Aloïs crut qu'il allait aveugler tous les clients du café. Mais elle riait, alors il ria lui aussi. Intelligent il avait été, stupide il était devenu. Quoique légèrement surpris, il se dit que sa question avait été sans doute un peu bête... Peut-être qu'il avait vraiment trop d'imagination...

La réponse de Mak faillit lui faire recracher la dernière gorgée d'eau qu'il était en train de boire et il toussota. Surprise et perplexité avaient fait place. Les hommes l'approchaient mais prenaient rapidement la fuite ? Qu'est-ce que cela pouvait bien dire ? Mak était donc... libre ?.. Mais... mais... elle était resplendissante de partout ! Et malgré tout, aucun petit copain ?..
Puis, il comprit ses explication et son cœur se serra un peu. Lui, qui était souvent peinard ces temps-ci, plaignait la jeune femme. C'était donc à cause de son travail qu'elle était encore célibataire ?.. Cela était en effet fréquent, que le boulot bloque toute possibilité de relation... Mak devait quand même avoir un job plutôt difficile, si cela ne lui permettait pas de consacrer du temps à trouver le grand Amour.

- Mais moi, je n'ai pas pris la fuite..., dit-il avec un rire léger.

Mais même si certains pouvaient croire le contraire, être Champion Coordinateur n'était pas de tout repos, surtout à cette période de l'année. Néanmoins, il avait pas mal de temps libre. Ceci dit, il ne trouvait pas la femme de sa vie pour autant. Alors quel était son blocage, à lui ?.. Quoique non, en fait. Il connaissait la réponse. Il savait très bien ce qui le bloquer, même s'il pouvait prétendre le contraire. Le passé continuait de le hanter, encore et encore. Et il savait que cela durerait jusqu'à ce qu'il trouve enfin le bonheur auprès de quelqu'un. Il fut d'ailleurs étonné de ne toujours pas avoir de pensées cauchemardesque de sa vie d'avant en présence de Makenzie, comme cela lui arrivait pourtant quelques fois lorsqu'il rencontrait une charmante inconnue. On aurait presque dit que le fantôme de sa sœur lui envoyait des messages qui lui disaient : "Non, ce n'est pas la bonne". Sauf que là, rien.

Enfin, comme pour calmer les doutes du jeune homme, l'hôtesse de pension lui expliqua le fameux lien qu'elle entretenait avec le dénommé "Jonathan". Hm ? Tiens donc... quel était ce sentiment de soulagement qui faisait desserrer le poing du Coordinateur au moment où il entendit le mot "fraternité" ? Pourquoi se sentait-il tout de suite plus à l'aise ?.. Est-ce que le manque de sommeil avait vraiment de tels effets sur tous les organismes ou seulement le sien ?!
En vérité, après qu'Aloïs ait demandé indirectement à la brunette si elle avait quelqu'un dans sa vie, il s'attendait quand même à ce qu'elle lui retourne la question. Mais la manière donc elle lui demanda le fit réfléchir.

- Oui et non... C'est compliqué, on va dire...

Bon, la bonne réponse aurait été non. Mais cela aurait été mentir à Mak. Car même s'il était célibataire, il y avait bien une femme qui l'attendait à Baguin. Mais c'était juste... Karin, quoi. Sa secrétaire l'attendait effectivement chez lui, mais il savait qu'après cette journée d'absence, il n'allait pas revenir à Baguin sans quelques réprimandes de la part de la jeune femme. Ils avaient presque un lien de fraternité, aussi, car la violette l'aidait grandement dans son organisation et l'avait de nombreuses fois empêché de "rejoindre sa sœur de l'autre côté". Sans Karin, mais surtout Ange, le Champion ne serait peut-être plus de ce monde, à l'heure qu'il est. Il avait d'ailleurs arrêté de compter le nombre de fois où il avait faillit trépasser, car après Noël d'il y a quatre ans, il était tombé dans une dépression grave dans lequel il pensait ne jamais en sortir...
Makenzie le tira de sa rêverie lorsqu'elle lui proposa de faire une promenade. Commençant à être assez mal à l'aise sur sa chaise, il accepta avec joie.

- Excellente idée !

Sur ce, Aloïs s'empressa de laisser la note sur la table -sans oublier un généreux pourboire destiné au serveur- et repartit sur le chemin en compagnie de Mak. Il laissa néanmoins la jeune femme servir de guide. C'était un petit nouveau, parmi cette foule, et la charmante Anglaise connaissait bien mieux Anula que lui.
Alors qu'ils marchaient côte à côte, le blond fut soudain troublé par ses propres mots. Sa réponse à l'interrogative de Mak ne devait pas du tout lui faire comprendre qu'il était en couple. Le terme "compliqué" n'avait peut-être pas été très approprié, finalement... Mais il avait conclu qu'il lui expliquerait plus en détail pendant leur balade.

- En fait, ce n'est pas si compliqué que ça... Il y a bien une femme qui m'attend à Baguin, mais c'est juste ma secrétaire. C'est elle qui organise mes rendez-vous. Mais elle est bien plus jeune que moi, en vérité, je la considère un peu comme ma sœur. D'ailleurs, je crois même qu'elle a un copain. Mais sinon, pour répondre directement à ta question, je suis célibataire.

Mieux valait être directe, en fait, non ? Car voilà, ils étaient tous les deux seuls dans leur vie amoureuse. L'une, car elle disait ne pas avoir le temps, et l'autre... ba... il savait pas. Il n'avait pas encore trouvé la perle rare. Mais est-ce qu'il existait au moins une femme prête à supporter cette tête blonde ? On se le demandait.

- Pour être franc, je préfère les femmes plus "mûres"... Un peu.. un peu comme toi, quoi...

Oups. Et voilà qu'il rougissait une nouvelle fois, un peu plus discrètement cette fois-ci. Il n'avait pas pu s'empêchait de lui avouer ça. Depuis quand les mots sortaient sans son consentement ? Il n'arrivait presque même plus à contrôler ce qu'il disait !.. Il espérait que la jeune femme ne le prendrait pas mal. Pourquoi le prendrait-elle mal, il l'ignorait. Mais son attention n'était certainement pas de la blesser. Il considérait ses paroles comme un compliment, mais allait-elle penser la même chose ?
Aloïs ne pouvait s'empêcher de jeter des petits coup d'œil discrets à Makenzie. Il repensait en vérité à ce que lui avait dit l'hôtesse d'Anula. Son travail semblait si dur, mais elle semblait si fragile... Sa taille fine et élégante ne devait pas lui permettre des efforts physiques trop importants. Est-ce que cela était une gêne, pour elle, de ne pas être très musclée ? Son boulot semblait lui prendre tant de temps qu'elle semblait ne pas en avoir pour sa propre vie amoureuse. Cela ne regardait probablement pas Aloïs, mais il trouvait vraiment dommage que Mak ne puisse pas partir à la recherche d'un potentiel bonheur, juste parce qu'elle était trop occupé.

- Je ne gère pas une Pension, mais d'après ce que tu me dis, ça doit être dur. Fais attention à ne pas te surmener, même pour ton travail...

Il avait repris une nouvelle fois son ton sérieux. Il s'inquiétait réellement pour elle. Aujourd'hui était sa première journée de congé depuis deux mois, qu'elle avait dit... Peut-être qu'elle avait voulu peindre pour se détendre, mais qu'à cause de lui, elle ne pouvait plus jouer avec ses pinceaux comme elle l'avait espéré... Si ça se trouve, peut-être qu'il avait gâché la journée de Mak ! Alo se sentit tout à coup gêné.
Tout à coup, il eut comme un éclair dans sa tête. Le Coordinateur sortit un petit bout de papier sur lequel il griffonna quelques chiffres, le plia, et le tendit ensuite à la jeune femme aux cheveux noir de jais.

- Tiens, voici mon numéro de téléphone. Si jamais tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésite surtout pas à m'appeler, même au beau milieu de la nuit. Ma porte te sera toujours grande ouverte., termina-t-il en souriant tendrement.

Il ne donnait jamais son numéro de téléphone, surtout son privé, comme il venait de le faire. Mais pour lui, c'était déjà décidé : il voulait aider Makenzie. Pendant ses Concours, c'était surtout ses Pokémons qui étaient au centre de la scène. Mais toutes ces années qu'il avait passé à s'entraîner pour obtenir le corps athlétique d'Apollon qu'il possédait aujourd'hui -à part garder la forme- devaient bien servir à quelque chose. Alors s'il pouvait rendre un service à la jeune femme, même un petit, il se sentirait enchanté de le faire.
Curieusement, il entendit au loin un grondement de moteur. Comme celui d'une moto... Ce qui était étrange, c'était qu'il se rapprochait de plus en plus. Mais vue la foule, cela pouvait être dangereux.
Soudain, l'engin, qui était effectivement une deux-roue, fonça vers eux.

- Wooow !

Instinctivement, Aloïs s'empara du bras de Makenzie, sans lui faire de mal, et la ramena contre lui, ses deux bras autour d'elle, pour éviter qu'elle ne se fasse écraser. Lorsque le motard passa près d'eux, il frôla Mak mais disparut aussi vite qu'il était venu, juste après qu'un passant eut fini de l'insulter.
Ce n'est qu'après que le Champion se rendit compte dans la position dans laquelle il se trouvait. Son désir de protéger Mak avait prit le dessus et l'avait poussé à la coller contre son torse. Il pouvait sentir sous ses doigts la douce peau de l'artiste, dont le contact n'était pas du tout désagréable. Enfin, il rougit une nouvelle fois et relâcha doucement son emprise sur la jeune femme pour voir si elle n'avait rien. Puis, son regard se porta sur la direction que la mobylette avait emprunté pour partir. Décidément, cette journée n'en finissait pas. Et il espérait secrètement qu'elle continuerait, si seulement Mak restait avec lui.

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♣OUAT♣
Mira et Ange étaient assises au café. Elle s’occupait de garder la peinture de Makenzie. En fait, les deux nouvelles amies avaient convenu d’un commun accord, de laisser un peu d’intimité à leurs bons amis. Elles se délectaient dans des bols d’eau apportés pas Jonathan. L’instinct des Pokémons était parfois extraordinaire, les deux petites femelles savaient que cette rencontre avait été prédestinée. Pour expliquer ce lien étrange qui semblait lier ses deux humains, il était indispensable de parler du Destin. Peut-être que leurs histoires respectives étaient semblables d’une certaine façon et donc qu’ils étaient attirés l’un par l’autre. Les gens qui ont connu la mort, le vrai malheur et le désespoir cherchent souvent une âme aussi blessé par la vie qu’eux.

Makenzie, en marchant, se demandait ce qu’il entendait par compliqué… Était-il en train de divorcer? Ou avait-il plusieurs maîtresses déjà? Lorsqu’Aloïs s’expliqua enfin, elle fut rassurée. Il n’avait donc personne dans sa vie. Puis elle se sentit mal, pourquoi tant de joie à le savoir célibataire… L’idée que cet homme l’intéressait commença à faire son chemin dans les pensées de la jeune femme. Oui, pour la première fois depuis bien des années, elle se sentait réellement attiré par quelqu’un. Qui était-il? Elle voulait soudainement tout savoir de lui. Elle sentait qu’elle pourrait discuter des heures, seulement pour entendre sa voix et en apprendre plus sur lui. Elle sourit lorsqu’il lui avoua préférer les femmes mures. Il ne la prenait donc pas pour plus jeune qu’elle l’était. Elle en fût soulagée. Elle avait ses chances avec lui. Il avait lui-même avoué qu’elle était son genre de femme. Aloïs n’était pas le genre d’homme vers qui elle allait d’habitude, mais elle ne prêtait pas une grande importance au «type» de l’homme. Le physique d’une personne avait peu valeur à ses yeux. Bien sûr, Aloïs était agréable à regarder, mais pour la jeune femme, ce qui comptait était le cœur, ce que les gens ont en eux. Lorsque le blondinet lui offrit son numéro de téléphone, elle fût très touchée. Ce n’était pas tant pour la draguer, mais par un réel désir de l’aider. Elle sentit comme un poids de ses épaules s’enlever. Comme si elle avait enfin trouvé une béquille sur laquelle s’appuyer. Elle savait que c’était complètement stupide puisqu’ils se connaissaient à peine, mais son instinct lui disait qu’elle pouvait compter sur lui.

Makenzie vit du coin de l’œil un motocycliste. Il allait trop vite, dans cette foule et avec le tournant serré de la rue, il n’y avait qu’une fin possible. La moto qui fonce droit sur elle, puis sa mort. On dit qu’avant de mourir on voit sa vie défiler devant nos yeux, toutefois Kenzie ne vit rien de cela. Elle vit la scène au ralenti, la moto s’approchait de plus en plus, puis des bras forts qui l’attiraient contre un corps chaud et puissant. Finalement, le véhicule à deux roues qui passait à l’endroit exacte où elle s’était trouvée quelques secondes plus tôt. Elle n’avait pas eu le temps de crier ou de lâcher un son. Elle ne se mit à trembler qu’après le départ de la moto. Le contact d’Aloïs qui dura quelques secondes supplémentaires lui permis de reprendre le contrôle de son corps. Quelle folle journée! Décidément, ses émotions étaient mises à rude épreuve.

-Merci.

Sa voix était un peu rauque. Comme si le cri qu’elle n’avait pas lancé était encore coincé dans sa gorge. Elle secoua doucement la tête pour retrouver ses esprits. Une phrase qui avait du sens voilà ce qu’elle voulait. Toutefois, elle avait encore de la difficulté à réfléchir. Elle voyait encore la moto qui l’avait frôlé, mais surtout tous les regrets qu’elle avait ressentis en pensant qu’elle allait mourir. Ses Pokémons auraient perdu leur mère, la pension aurait perdu son hôte, ses rêves auraient perdu la personne qui devait les accomplir, sa peinture aurait perdu l’artiste qui devait la finir, et même si elle n’en avait pas conscience, Aloïs aurait perdu son âme sœur. Elle secoua encore la tête, puis regarda son sauveur dans les yeux.

-Et si nous allions dans le parc, loin des automobilistes!

Ils se dirigèrent vers un blanc sous un arbre, ils seraient ainsi protégés de la chaleur du soleil. Kenzie décida de poursuivre la conversation là où ils l’avaient laissé. Elle lui expliqua qu’elle était seule à s’occuper de la pension familiale depuis la mort de sa mère, moins d’un an auparavent. Elle se surprit à en parler assez ouvertement et avec une certaine sérénité. Elle sentait qu’il comprendrait ses souffrances sans savoir pourquoi lorsqu’elle lui parla de la maladie de sa mère. Elle lui conta comment le cancer avait peu à peu pris la vie de sa mère et comment elle l’avait tenu dans ses bras le soir de sa mort. Elle se sentait en confiance sous cet arbre avec cet homme. Elle pouvait tout dire, tout raconter. Aloïs devait lui aussi sentir cette aura spéciale qui s’était créé, cette complicité magique qui les unissait. Il lui raconta qu’il avait lui aussi perdu quelqu’un. Sa petite sœur était décédée d’une rupture d’anévrisme. Il lui parla de sa propre expérience avec la mort. Makenzie comprenait sa douleur. Aloïs avait été un frère, un ami et même un père pour la jeune Judith qui était partie trop tôt. Durant son récit, elle lui avait pris la main. Ce geste avait été si naturel, si délicat, si vrai et si pur. Ensemble, elle sentait qu’ils pourraient combattre leur démon. Elle se sentait plus forte. Cette force la poussa à faire une folie. Quoi qu’elle le fût peut-être, folle, après tout, elle se sentait si étrange à ce moment-là. Elle ne put empêcher ce délire.

-Tu sais, Noël approche à grands pas…

Elle prit une pause. Était-ce vraiment une bonne idée? Ils se connaissaient depuis seulement deux petites heures. Mais elle avait ce besoin urgent de lui demander. Elle ne pouvait plus reculer. Elle avait commencé, elle finirait donc. Elle se lança tête première. Elle avait toujours été directe et elle suivait toujours, toujours, toujours ce que son cœur lui disait.

-C’est surement présomptueux de ma part, mais tu vois, j’ai pensé que comme aucun de nous deux n’avons de famille avec qui célébré… Nous pourrions peut-être se voir… Je veux dire une dinde de Noël pour moi toute seule, c’est un peu trop. Donc si tu veux, tu pourrais venir chez moi, à la pension et… hum… on pourrait manger ensemble. Baguin c’est loin, j’ai plusieurs chambres d’invités chez moi… donc… humm… si tu es prêt à affronter mon horrible cuisine, tu es le bienvenu…

Elle dit tout cela en bégayant et en rougissant. Elle se sentait idiote. Plus elle parlait plus elle se trouvant ridicule. Elle n’avait pas l’habitude de déparler de la sorte. Même après plusieurs bières. Elle avait toujours la main d’Aloïs dans la sienne. Elle détourna le regard pour jeter un coup d’œil au parc où elle vit des enfants jouer au ballon et des adultes se promener avec leurs Pokémons. Elle attendait nerveusement la réponse de cet homme qui ne cessait de l’attirer et de l’intriguer. Sa réponse aurait une importance capitale sur le lien qui les unirait dans le futur.

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Once Upon A Time

feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

Ange regardait les deux humains s'éloigner peu à peu de son champs de vision. Elle avait senti comme quelque chose de nouveau en son dresseur. C'était comme si une petite flamme s'était allumé dans son cœur. Jamais elle ne l'avait vue se comporter comme ça auparavant. Il semblait heureux. Enfin, bien plus que d'habitude. Comme si Makenzie lui avait jeté un sort. Mais elle était contente pour son dresseur. Mira et elle savaient quelque chose était sur le point de se former. La rencontre des deux jeunes gens n'était pas qu'un hasard, c'était écrit dans les étoiles. Le destin les avait réunit. Et il semblait ne plus vouloir les séparer.
Alors qu'elle pensait à tout ça, Jonathan revint avec des rafraîchissement spécialement pour elle. La Nymphali le remercia et lapa l'eau fraîche en rougissant de plaisir. Elle en était sûre, maintenant, tout comme Mira. Quelque chose de merveilleux était sur le point de se produire.

Le Champion Coordinateur sourit timidement lorsque Mak le remercia. Il passa sa main sur sa nuque, un peu gêné. C'est pas tous les jours qu'il sauvait la vie de quelqu'un, mais il aimait cette sensation d'avoir accompli quelque chose d'utile. Pas qu'il se dévalorisait, mais parfois, c'était rassurant de savoir que votre existence peut aider celle des autres, par n'importe quelle façon.
La jeune femme s'éloigna du corps d'Aloïs et plongea ses yeux argentés dans les siens. Lorsqu'elle lui proposa une balade dans le parc, vu ce qui s'était passé, et ce qui avait bien faillit se produire, l'homme ne pût qu'acquiescer et hocha la tête.
Ils se dirigèrent donc vers un banc à l'ombre des arbres et s'y assirent pour reprendre leur discussion. Makenzie se mit à raconter son histoire au blondin, qui l'écoutait avec la plus grande attention du monde. Mais son cœur se serra lorsqu'elle lui révéla qu'elle était toute seule à s'occuper de sa pension, depuis que sa mère était morte il y a moins d'un an. Le cancer, la façon dont Mak l'avait accompagné jusqu'à son dernier souffle... elle lui raconta tout. Aloïs se sentit assez honoré qu'elle partage avec lui des moments qu'elle aurait sans doute préféré oublier.
Le cuisinier n'avait, de son côté, que de très vagues souvenirs de sa mère à lui. Il se souvenait juste de ses yeux bleus et de sa belle chevelure blonde. Mais c'est assez flou. Au fond, c'était comme s'il avait été orphelin de naissance. Mais avec une petite sœur en prime.
Quand Mak eut terminé de lui conter son passé, Alo se sentait à son tour obliger de lui conter le sien. Mais cela ne le dérangeait plus d'en parler. En tout cas, devant Mak, c'était comme s'il se confiait à un journal intime. Ou... à une amie ?... Pouvait-on les appeler ainsi ?...
Quoiqu'il en soit, Aloïs parla donc à la peintre de la manière dont il avait dû s'occuper de Judith après le décès parents, comment ils avaient découvert sa maladie, et la veille de Noël d'il y a quatre ans, le jour de sa mort, qui avait chamboulée pour toujours la vie du Champion. Reparler de cette histoire lui faisait encore un drôle d'effet. Il ne l'avait encore jamais raconté, jusqu'à aujourd'hui. Premièrement, parce qu'il n'en avait pas envie, et deuxièmement, parce qu'on ne le lui avait jamais demandé. Mais il sentait qu'il pouvait tout confier, à Mak. Car elle le comprenait; la jolie brune avait beaucoup perdu, elle aussi. Mais savaient-ils tous deux qu'ils seraient chacun la clé du bonheur mutuel de l'autre ?...
Aloïs releva soudainement la tête. Alors qu'il avait, selon lui, jacassé comme une pie en déballant sa vie - car c'était quand même assez rare qu'il parle autant de son histoire-, il ne s'était pas rendu compte que Makenzie lui avait pris la main dans un tendre geste de compassion. Mais cela n'empêcha pas le jeune blond de rougir un petit peu. Il se tourna ensuite vers King et lui sourit doucement, non sans une pointe de tristesse et de nostalgie.
Il se pétrifia tout à coup lorsque Makenzie lui parla de Noël. Tiens, c'est vrai que c'est bientôt. Mais alors que le monde entier semblait enjoué de fêter cet événement, Alo, de son côté, préparait toujours cette journée avec peur, peine, et cauchemars. Judith était morte un 24 Décembre. Alors pour lui, le sapin, les guirlandes, les cadeaux, les repas joyeux et tout le tralala de Noël étaient bien le cadet de ses soucis. Il offrait toujours à ses Pokémons des cadeaux pour Noël, car c'était la tradition, et que Judith adorait cette fête, mais pour lui, cela voulait dire passer presque un mois entier en dépression. Car après Noël, c'était le jour de l'an. Et le 1er Janvier, c'était l'anniversaire de Judith. Bordel. Pourquoi ces deux dates étaient-elles si proches ?...
Mais si Mak avait parlé de ça, ce n'était sûrement pas sans raison. Un peu mal à l'aise depuis qu'il s'était rappelé ce qu'il célébrait avec amertume pendant les fêtes, il écouta néanmoins ce que la jeune femme lui disait.
Mais sa proposition le surprit et le figea sur place. Lentement, il scruta Makenzie qui s'était mit à rougir et à bégayer subitement. Lui... elle... ensembles... pour Noël ?...
Il mit du temps à décrypter l'information dans son cerveau. Elle lui proposait de fêter Noël avec elle dans sa Pension. Elle lui proposait de ne pas rester seul chez lui à Noël à déprimer comme un rat mort. Ses mots firent l'effet d'un baume sur le cœur blessé du Champion, qui ne savait pas quoi dire. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Tout se mélangeait dans sa tête. Il avait encore du mal à digérer ce qu'il venait d'entendre. Cela lui paraissait tellement... irréel comme proposition. Mais il sentit ses yeux s'humidifier. Il s'empêchait de pleurer. Toujours est-il qu'il ne savait pas quoi répondre à cela, tant il était... ému. Oui, il était ému. Ému devant la gentillesse et l'affection de Makenzie à son égard. Il posa finalement son autre main sur celle de l'artiste anglaise et lui offrit un de ses plus rares sourires heureux et sincères.

- Avec plaisir, Mak; je serais honoré de fêter Noël avec toi.

Il garda sa main dans celle de Kenzie, savourant une nouvelle fois le contact de sa peau sur la sienne. Cette douceur infinie, ce touché pur et délicat... Au diable tout le fric qu'il possédait; Aloïs avait seulement besoin de compassion. Compassion que Makenzie avait su lui apporté, en même temps que son sourire angélique et sa voix de cristal.

- Au fait, je ne t'ai pas dit : je suis cuisinier ! Alors je suis prêt à affronter ton "horrible" cuisine quand tu veux !, dit-il en riant, non sans un petit clin d'œil.

Quand elle avait parlé de "dinde" et de "cuisine", cela avait rappelé énormément de souvenirs à Aloïs, du temps où il vivait en France. Là-dessus, il ne put s'empêcher de raconter son aventure en tant que cuisinier à Paris. Il lui expliqua avec enthousiasme tout le chemin qu'il avait parcourut pour passer de simple plongeur à l'un des meilleurs cuistots du pays. Plus de tristesse; sa vie en tant que chef n'était ancré que de bons moments qu'il s'empressa de faire partager à Mak, espérant oublier le tragique sort qui s'était abattu sur eux. Ils avaient trop longtemps cheminer seuls dans les ténèbres. Ils étaient à présent pour eux de revenir vers la lumière, ensembles.

Réalisé par BlueBerry pour Orange

♣OUAT♣
Makenzie fut vraiment heureuse qu’Aloïs accepte sa proposition. Elle avait vraiment eu peur qu’il refuse. Elle ne voulait pas passer un autre Noël seule. L’année dernière, elle avait à peine pris le temps de décorer la maison. Elle ne l’avait fait que pour faire perdurer la tradition en mémoire à la grand-mère King. Une chance qu’Isaac, son Machoc avait été là. Sans lui, elle n’aurait surement rien mangé de potable pour Noël. Elle aurait surement fini par manger un restant de frigo. Toutefois, ses Pokémons lui avaient fait la surprise de lui organiser un Noël. Avec l’aide d’une amie proche de la famille, ils avaient pu se procurer les ingrédients nécessaires pour faire un vrai repas de Noël. Madame Leblanc avait même préparé une tarte aux fruits selon la recette que la mère de Kenzie lui avait appris. Lorsque la jeune femme était rentré à la maison, la dame était déjà repartie pour lui laisser son intimité, elle avait que Makenzie voulait un peu de solitude. Il régnait dans la maison une bonne odeur de nourriture. Lorsqu’elle vit tout le travail que ses Pokémons avait fait, elle pleura. Elle sut à ce moment, qu’au fond, elle n’était pas seule. Elle avait Mira, Isaac et Ezio. Bien sûr, sa mère continuerait de hanter ses souvenirs, de même que son grand-père le faisait encore aujourd’hui. Mais elle sut qu’il pouvait continuer à vivre. Ils mangèrent tous ensemble, puis ils allèrent regarder leurs classiques de Noël comme elle le faisait avec sa mère. Ils s’endormirent sur canapé devant le feu de foyer. Malgré la douleur qu’elle portait à ce moment-là, ce fut une belle soirée. Toutefois, elle ne souhaitait pas passer un autre Noël seule. La compagnie d’Aloïs serait un baume sur sa solitude.

-Si tu es cuisinier, dans ce cas, tu pourras m’aider! La seule chose que je réussis bien ce sont les desserts! Ma tarte aux pommes est excellente!

Elle lui sourit. Finalement le malaise auquel elle s’était attendue n’était pas venu. C’était même très naturel. C’était confortable, comme s’il s’agissait d’une amitié de longue date. Ses deux heures paraissaient avoir durée toute la journée. Elle put presque croire quelques instants au Destin. Après tout, quelles étaient les chances que l’hôtesse de Pension d’Anula rencontre le Champion coordinateur de Baguin. Elles étaient très minces. Sa journée de congé d’aujourd’hui était un miracle, car Noël approchait ce qui signifiait une augmentation des demandes d’œufs. Bien des gens les considéraient comme un cadeau de Noël parfait… Elle aurait donc du pain sur la planche durant les prochaines semaines. Toutefois, Noël prenait maintenant une perspective plus joyeuse. Kenzie remarqua que le soleil commençait à descendre.

-Et si on retournait à nos Pokémons?

Toujours main dans la main, ils marchèrent jusqu’au café. Mira et Ange étaient toujours là à les attendre. Les deux évolitions remarquèrent que les deux jeunes gens se tenaient par la main. Elles s’offrirent un petit sourire satisfait. Décidément leur plan avait bien fonctionné, même mieux que prévu. Makenzie savait qu’elle devait y partir. Isaac, Ezio, Jules et l’œuf attendait sagement à la maison. Elle soupira donc.

-Je vais devoir rentrer à la pension… Mais avant…

Elle ramassa toutes ses choses. Une fois le tout emballé, elle se tourna une dernière fois vers Aloïs. Elle s’approcha doucement de lui et déposa un baisé sur la joue. Elle lui offrit un dernier sourire et partit. En lui donnant le baisé, elle avait mis quelques choses dans la main de l’homme. Lorsqu’elle avait ramassé ses choses, elle s’était discrètement pencher sur la table pour prendre une serviette en papier et un crayon qui traînait encore. Elle y avait marqué : «Si toi aussi tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas! Merci pour cette merveilleuse journée!» Cette note était accompagnée de son numéro de téléphone.

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Once Upon A Time

feat Makenzie King

Aloïs François Legrand

Devant le sourire de Makenzie, le Champion ne put que faire de même. Ils venaient de se rencontrer, mais il avait l'impression de la connaître depuis toujours. Ce teint de neige, ces lèvres fines et rosées, ces yeux d'argent, ce sourire aux milles éclats... Et dire qu'il allait revoir tout ça à Noël ! Aloïs n'avait jamais été vraiment seul. Si sa vie n'avait été que solitude, il serait déjà passer de vie à trépas depuis longtemps. La présence d'Ange, notamment, l'aidait grandement à se maintenir en bonne santé. Ses Pokémons comptaient énormément pour lui. Mais... disons qu'avec un humain, c'était complètement différent. Peut-être à cause du langage ?..
Pour la première fois depuis des années, il sentait que Noël allait avoir une autre signification, pour lui. Autre que la mort, la souffrance ou la tristesse. Cela allait devenir bien plus; un Noël qu'il gardera pour toujours. Et bien qu'il n'en ait pas encore conscience, cette journée de fête chamboulerait sa vie, et celle de Makenzie, à jamais.
Alors quand cette dernière lui proposa de revenir au café, il acquiesça, toujours son sourire sincère. Il fut surpris de constater que le soleil se couchait déjà à l'horizon. Il n'avait pas remarqué à quel point la journée était passé vite...
Ils repartir donc ensembles vers leur point de départ initial, toujours main dans la main. Malgré le vent frais qui commençait à se lever, Aloïs sentit une douce chaleur l'envahir.
Après avoir rejoint les deux évolitions, qui avaient un drôle d'air satisfait et amusé sur leurs adorables frimousses, Makenzie ramassa toutes ses affaires. Elle devait rentrer à sa pension, maintenant; ce qui ne manqua pas de déclencher chez le jeune homme un pincement au cœur à l'idée de devoir se séparer de la brunette. Il ne put s'empêcher de faire une mine un peu triste devant son amie. Cette dernière se tourna vers lui et déposa un tendre baiser sur sa joue. A ce contact, Aloïs devint aussi rouge qu'une tomate, si ce n'est plus, et sembla se transforma en véritable statue de glace, tant il était immobile. L'artiste plaça ensuite un bout de papier dans sa main, lui offrit un dernier sourire angélique et repartit. Ange fit "au revoir" à Mira et celle-ci suivit enfin sa dresseuse sur les talons.
Une fois la jeune femme et son Pokémon disparus pour de bon, Aloïs ouvrit doucement le papier que lui avait donné Makenzie.
«Si toi aussi tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas ! Merci pour cette merveilleuse journée !»
Juste en-dessous, elle avait marqué son numéro de téléphone, d'une écriture fine et élégante. Il aurait eu envie de l'appeler maintenant, lui demander de revenir, et qu'ils passent la soirée ensembles. Mais il en conclut que c'était une idée stupide, en fait. Ils allaient se revoir à Noël, de toute façon; et il devait rentrer, lui aussi.
Alors, sans prononcer un seul mot, il fit signe à sa Nymphali de le suivre et ils partirent tous deux vers la voiture du blond. Il plia soigneusement le petit bout de papier et le plaça dans sa poche intérieur pour éviter de le perdre. Une fois installé dans sa lamborghini, il démarra lentement et se remit sur la route de Baguin. La nuit arriva très vite et les nuages firent place aux étoiles. Heureusement, il n'y avait pas beaucoup de monde, sur l'autoroute. Assise sur le siège avant droit, Ange regardait par la fenêtre le paysage nocturne et mettait quelques fois ses pattes sur le bras de son dresseur en lui adressant des petits sourires qu'il lui rendit.
Cela avait été une très bonne journée, finalement. Le Pokémon à rubans avait toujours cette impression que la rencontre entre la dresseuse de Mira et le sien marquait le début d'une nouvelle vie pour chacun d'eux.
Après plusieurs heures, ils finirent par arriver finalement à l'Amphithéâtre. Aloïs resta quelques instants dans son automobile, comme s'il réfléchissait, et sortit enfin. Il ouvrit ensuite la porte de chez lui et la referma derrière Ange qui se précipita dans ses bras, réclamant des caresses. Le Champion Coordinateur s'adossa à la porte et descendit lentement jusqu'au sol.
Puis, il sourit.

- Si vous vous regardiez dans un miroir... On dirait que vous avez vu un ange !

Karin, son assistante, buvait tranquillement un verre de vin dans la cuisine et le regardait avec un sourire interrogateur. Elle se demandait alors depuis combien de temps le Coordinateur n'avait pas sourit de cette façon. Depuis la mort de Judith, sans doute, car ces sourires-là n'étaient autrefois adressés qu'à elle.
Suite à la remarque de son amie, le blond rit doucement et repensa au doux visage de Makenzie.

- Aaaah... si tu savais...

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