Mes racines & mes ailes. [Mariage Solène & Damien]

Mes racines & mes ailes.
J'ai découvert ma terre & mon ciel, une attache à nul autre pareil.

Belle était la mariée dans sa longue robe d'ivoire aux épaules & manches brodées de fils d'azur, d'une coupe mettant joliment en valeur sans trop insister ni sans être indécent le petit ventre témoin de la future venue d'un deuxième enfant. Ses yeux noisette étincelants de bonheur & d'émotion, son sourire tendre & mystérieux. Rayonnait-elle, ainsi que son surnom de Maître Dresseur le suggérait toujours? Sunny. Ensoleillée. Comme cette journée, comme cette jeune femme face à l'homme de sa vie dans cette journée si spéciale pour eux, pour leur couple & leur avenir, & aussi un peu sans doute pour leurs proches venus y assister.

- Damien Kazuo Ikeda, voulez-vous prendre pour légitime épouse Solène Edora Weber ici présente, pour le meilleur & pour le pire, jusqu'à ce que la mort vous sépare?

Je n'avais pas écouté grand chose de tout le discours en réalité, même si c'était Max qui l'avait prononcé. Depuis que j'avais remonté l'allée avec mon père tout aussi ému que moi, depuis que j'avais vu mon fiancé m'attendant devant l'autel, tout le reste s'était comme évaporé. Il n'y avait que lui & notre amour, & nos promesses d'éternité sous les regards de nos proches. Il y avait nos mains liées, & Crystal sur les genoux de ma mère au premier rend, & notre deuxième enfant dans mon ventre ; notre famille qui en devenait enfin une officiellement. Il y avait nos témoins qui écouteraient bien assez pour nous le long discours du marieur. Car il y avait surtout lui, dont mon regard ne pouvait se détacher, car je lui étais aimantée comme au premier jour, comme depuis toujours, comme à jamais. Sa réponse fit étinceler mon regard, & un sourire doux s'esquissa sans doute sur mon visage. La question durant ce temps m'était retournée, mais était-ce bien nécessaire hormis pour la tradition que de me demander la phrase solennelle? Mon regard heureux & tendre & amoureux aurait aussi bien pu parler pour moi ; mais au fond je voulais aussi le dire, je voulais cette solennité qui nous unirait enfin devant toutes les lois humaines ou au delà. Pour qu'ils soient enfin officialisés, ces liens qui nous unissait déjà depuis si longtemps. Pour que viennent s'y mêler les liens du mariage.

- Oui je le veux.

& même après la mort s'il le faut, à jamais tout simplement car je ne vivais que dans son regard, que pour le voir lui heureux. Pour être à jamais à ses côtés tout simplement. & comme j'espérais pouvoir le combler de bonheur, chaque jour qu'il nous serait accordé de vivre, & quoi que l'on ait encore à endurer. À deux on est plus forts ; & moi c'est avec lui que j'étais forte, depuis toujours, simplement pour lui & grâce à lui.

- Alors par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare mari & femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

La féministe en moi ne fit même pas attention à la formule exacte, tant j'avais attendu cet instant toute ma vie. Rayonnante de bonheur & d'émotion, je passais juste les bras derrière sa nuque alors qu'un baiser tendre au goût de futur scellait ces serments de notre mariage. Je crois bien qu'une larme solitaire, débordement de mon bonheur si pur, glissa sur ma joue quand sa bouche se posa sur la mienne. Mariés. La salle applaudit cet échange dont tous connaissaient les mille-et-uns sens, mais je ne m'en aperçus pas vraiment, pas tout de suite du moins ; en réalité je le remarquais seulement lorsque nos lèvres se séparèrent. Mon sourire ne m'avait pas quittée un seul instant.

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

MES RACINES ET MES AILES

Wedding day

Aujourd’hui. J’ai attendu aujourd’hui toute ma vie. Du premier regard lancé à cette fillette aux folles mèches rousses jusqu’à ce jour où je me tiens près d’elle, dans une immobilité solennelle. Toujours attendu, dans une impatience inconsciente et pourtant douloureusement présente, d’unir ma destinée à la sienne. Au-delà de ce qu’une cérémonie peut conférer, nous avons toujours formé une paire, un duo solide. Mais aujourd’hui est spécial. Aujourd’hui le monde entier change à mes yeux. Il ne suffit que de la regarder elle, Solène Weber, pour comprendre que mon univers sera modifié à jamais. Pour le mieux. Elle se tient là, tout aussi humble que moi, entourée de l’amour de nos proches et du mien, brûlant, que je tente de contenir avec peine. Ses prunelles noisette me percent dans un appel et ma contemplation de sa beauté intemporelle me fait oublier tout ce qui se trouve autour de moi. Car cette robe blanche aux fils d’azur, elle l’a revêtue pour moi, dans une ultime preuve d’affection. Ainsi je m’abandonne totalement à la contemplation de cet être plus cher à mes yeux que la vie elle-même, cette femme qui porte en ce jour notre deuxième enfant, cette femme qui a révolutionné chaque part de mon existence, qui a brisé mon enfer et qui a mis de l’espoir dans mon cœur gangrené par le manque d’amour. Amour. Voilà ce qu’elle m’offre depuis le premier jour.

Depuis le premier jour où, gamin maladroit, j’ai tenté de refuser l’évidence. Il est difficile d’accepter un changement aussi drastique. Difficile de croire que les anges tombent du ciel. Solène, ma liberté et mon engagement tout à la fois, présence qui m’assure tous les jours que je foulerai encore cette terre demain, et qui pourtant me fait toucher le ciel. Peu importe si bombes pleuvent, peu importe si la mort se répand autour de nous. Aujourd’hui nous serons mari et femme, aujourd’hui elle est mienne et je suis sien. Cette fois, je ne tremble pas. Je ne suis plus nerveux, pas une seule seconde. Je souris à m’en fendre le visage, le regard humide à force de la scruter et de réaliser ma chance. J’ai longtemps cru cette alliance impossible, mais aujourd’hui, celui que je croyais voleur de mon bonheur me l’offre sur un plateau d’argent. Je regrette chaque moment que j’ai passé à le détester. Maxwell Young a changé ma vie, il le fait encore aujourd’hui. Je ne lui porte pas grand attention cependant, jusqu’au moment où j’entends «pour le meilleur et pour le pire», mention qui me fait bien sourire. Dans l’adversité comme dans le bonheur, je serai présent pour elle. Beaucoup de défis nous attendent encore, mais nous serons toujours à deux pour les relever.

«Oui je le veux.»

De tout mon être. Je me contiens de ne pas m’en emparer pour la garder pour moi, et moi seul, mais nos proches nous entourent, tous ces gens que nous aimons et qui nous soutiennent dans cette démarche. Je peux bien attendre quelques heures pour me retrouver seul avec elle, à simplement vivre notre amour. On nous passe les anneaux aux doigts et je frissonne au contact de cet objet qui m’orne maintenant et qui représente notre union. Je ferme les yeux, incapable de la regarder un instant de plus sans éclater de joie. Finalement, et avec une lenteur incroyable, Maxwell nous prononce enfin mari et femme. Il n’a pas fini de dire «vous pouvez embrasser la mariée» que je fais ce pas qui me sépare d’elle pour sceller l’union du baiser traditionnel. Tandis que Maxwell se détourne gentiment pour nous offrir un peu d’intimité, j’entends les applaudissements chaleureux de nos proches retentir. Un bruissement d’ailes puissant se fait entendre et une lumière intense nous illumine. Je la perçois à moitié, paupières closes pour goûter pleinement à ce baiser longtemps promis, mais lorsque nous nous détachons enfin, je perçois une forme dans le ciel, celle d’une Étouraptor bien familière malgré la différence. Stella. Évoluée précisément pour souligner notre amour, qu’elle ne fait qu’approuver de par son geste.

Ma main s’est refermée sur celle mon épouse, qui rayonne littéralement. Nous saluons d’un geste les gens qui nous soutiennent, et on nous envahit de pétales de rose et de riz. La cérémonie est terminée et les gens se dispersent en discutant joyeusement. Moi je me tiens toujours près d’elle, près de ma bien-aimée, bien décidée à ne pas la quitter un seul instant. Pour le reste de ma vie.

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•Mariage Solène & Damien•Wedding Day

Des femmes et de la nourriture, et ce, en grande quantité. J’adore les mariages, décidemment. C’est l’un des seuls endroits où on peut réunir ces deux éléments en un mélange attrayant. Je scrute l'endroit des yeux, m’arrêtant discrètement sur chaque personnage féminin présent. L’avantage d’une cérémonie, c’est que tout le monde est concentré sur la mariée, et donc personne ne me porte attention. Je les comprends, en même temps. Elle est magnifique, et mérite bien tous ces regards qu’on lui porte. Toutefois, c’est plutôt les demoiselles d’honneur qui attirent mon attention. Deux jeunes femmes splendides, se tenant bien droites, fières et émues de voir Maxwell unir ces deux âmes pour la vie. Comme c’est merveilleux, un mariage… Oui, c’est super d’unir deux amoureux, mais il y a mieux. Beaucoup mieux. Eh oui, un mariage, c’est aussi un moment où environs quatre-vingt-dix pourcent des jeunes femmes jalousent malgré elles la mariée, qui elle a droit à ce grand jour. Eh oui, elles ont beau le nier, elles aimeraient toutes se tenir là, dans cette jolie robe blanche, pour se faire unir à l’homme de leurs rêves. Mignon, tout ça, mais surtout, c’est une magnifique occasion pour moi. Eh oui, combien de ces jeunes femmes seraient prêtes à se faire guider jusqu’à la chambre d’un homme fort et imposant comme moi. Sans doute un bon nombre. Je pourrais sans difficulté en trainer une dans la première pièce vide pour lui donner un avant-goût de la vie conjugale dont elles fantasment intérieurement. Et pourtant, il n’y en a qu’une à qui je désire réserver ce traitement. Une seule, se tenant aux côtés de la mariée, dans une magnifique robe d’un bleu de mer. Elle ressemble à une princesse, ainsi. L’émotion, lui rendant les yeux brillants et pétillants, ne peut que l’embellir encore plus. Victoria Hills, simplement la plus belle femme présente en cette journée. Mon regard se pose sur elle, afin d’examiner ses moindres traits. Plus je l’observe, et plus je la trouve belle, Arceus… Alors que tous n’ont d’yeux que pour les mariés, moi, je ne peux détacher mon regard de la belle à la chevelure rose. Une envie de me lever pour aller la rejoindre me prend soudainement. Je veux la prendre, je veux m’emparer d’elle. Une envie de la cacher s’empare de moi. Je ne sais pas pourquoi, mais l’idée que tous ces hommes pourraient la regarder avec la même envie que moi ne me plait pas le moindre du monde. Et pourtant, je n’ai d’autres choix que d’endurer cette sensation des plus désagréables.

Je suis sortie de mes pensées par les applaudissements soudains, suite au baisé échangé par les nouveaux mariés. À la fois touché par leur union, et surtout soulagé que ce soit enfin terminé, je me joins aux autres invités pour acclamer le couple. Il faut avouer qu’ils vont bien ensemble. Peut-être le vendre bombé de la jeune femme y est pour quelque chose, mais je n’ai aucune difficulté à lire l’amour que partagent les deux. En fin de compte, ce n’est pas étonnant de voir toutes ces jeunes filles envier cette union. Lentement, les invités commencent à se mouvoir, quittant leurs places assises, se réunissant en petites groupes pour discuter dans la bonne humeur. Je salue rapidement certaines personnes que je reconnais, mais bientôt, je me dirige comme une flèche vers celle que je convoite depuis le début de la cérémonie. Avançant à contre-courant, j’arrive bientôt jusqu’à Victoria, que je devine avoir pleuré lors du baisé. Délicatement, je passe un doigt sous ses yeux encore humides afin de retirer l’excès de maquillage ayant coulé. Ah, ces femmes!

-Hey, ça va?

Mon regard se plonge dans le sien. Elle est encore plus belle de proche. Je peux sentir mon rythme cardiaque s’accélérer alors que je lui passe une main contre le visage, chassant une mèche rebelle de sa coiffure pourtant parfaite. Elle est radieuse, et ce, malgré le reste de coulisse de maquillage qui a résisté. Un sourire timide illumine mes lèvres. Une émotion douce et envoutante s’empare de mon corps, prenant le contrôle de mes actions.

-T’es belle, tu sais…

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Mariage de Solène & Damien

Feat beaucoup de monde

Ce n'est pas tous les jours que l'on assiste à un mariage, vous en conviendrez. C'était peut-être le troisième voir le quatrième auquel il assistait si ses souvenirs étaient corrects, alors bon... Voilà, vous comprenez le point. Après tout, c'était le mariage de deux amis qui lui étaient très chers, donc hors de question de le manquer même s'il n'était vraiment pas un passionné des cérémonies, surtout celles où les émotions fusaient dans tous les sens. Il avait fallu faire usage de beaucoup de persuasion pour arriver à faire venir Katya, qui avait au départ protesté en disant qu'elle ne connaissait quasiment personne et qu'elle sera plus un fardeau qu'autre chose. Puis, lorsque Isaac lui avait assuré qu'elle pourrait rester avec eux si elle se sentait intimidée, elle avait accepté. En somme, le seul problème qu'ils avaient rencontrés pour venir, c'était de nouer la cravate d'Isaac, parce que comme l'avait si bien dit Faust...

« À vingt-cinq ans, tu ne sais toujours pas nouer une cravate ?!
- Mais en fait, je-
- Isaac, tais-toi, tu bouges trop pour que j'arrive à nouer cette fichue chose ! »

Voilà. Un téléport rapide les avait emmené à la pension de Zazambes, où se déroulait la cérémonie. En silence, ils s'étaient installés dans un coin et avaient observé la cérémonie, des sourires aux lèvres alors qu'ils témoignaient de ce véritable témoignage d'amour de la part des deux mariés. Cela faisait un bien fou de pouvoir constater qu'il existait encore des rayons de lumières ici et là, des moments qui faisaient que toute la merde qu'ils pouvaient bien supporter valait le coup d'être supportée. Lorsque les deux échangèrent leurs vœux, Faust pu voir quelques personnes essuyer des larmichettes, mais il se contenta de sourire. Pas un sourire plein de dents, mais un étirement discret de ses lèvres bien plus honnête que n'importe quel produit sponsorisé de Colgate qu'il pouvait produire.
Les applaudissements finissent par éclater et ils se joignent à ce mouvement, bien que Katya ne crie pas et se contente d'un sourire ainsi que de ses applaudissements calmes mais sincères. Isaac et Faust, eux, ne crient pas non plus mais ils applaudissent avec un tel entrain que cela compense probablement. Lentement, les gens finissent par se déplacer et à vaquer à d'autres occupations. Le conseiller chercha du regard quelques personnes dans la salle, mais abandonna bien vite lorsqu'il sentit Katya lui tirer la manche de son costume. Car oui, aujourd'hui c'était costard-cravate pour la question. Elle tenait encore dans sa main gauche une petite boîte bleue (lorsqu'il lui avait demandé pourquoi cette couleur spécifiquement, elle avait répondu qu'elle trouvait ça plus adapté) dont il connaissait plus que bien le contenu vu le temps que la jeune pâtissière avait dû passer dessus.

« Qu'est-ce... Enfin, comment je fais ?
- Attends un peu, Kat'. On ira les déranger à la fin, ou bien on laissera ça sur la table avec un p'tit mot si tu as trop peur, d'accord ? »

La gêne évidente de la cadette se lisait dans son regard, mais aussi dans la rougeur de ses joues qui était presque impressionnante. Il fallait croire qu'elle avait encore beaucoup de mal à supporter les foules et surtout, à être dans une pièce avec tant d'inconnus. Isaac la laissa se rapprocher un peu, fier de la voir être venue alors qu'elle était très mal à l'aise et craintive.
Le contenu du paquet ? Ah, ça, c'était quelque chose sur laquelle la jeune fille avait travaillé pendant à peu près une semaine ; un petit gâteau pour deux personnes, avec des petites statuettes des deux mariés se tenant la main en pâte d'amande pour couronner le tout. Gâteau qui était coloré de bleu et de blanc, une façon simple mais efficace d'évoquer le ciel et si vous avez l'âme poétique, vous pourrez vous amuser à trouver des métaphores sympathiques. Même Isaac avait été surpris de la voir accomplir un tel effort pour des personnes qu'elle ne connaissait pourtant que par les paroles de ses aînés.
Quant à Faust, il avait lui décidé qu'aujourd'hui serait le bon moment pour enfin offrir à Damien cette petite Nidoran qu'il avait capturé en se baladant dans les terres de l'est. Il lui avait même mis un petit ruban bleu, pour rendre ça encore plus niais que ça ne l'était déjà.

« Dites, qu'est-ce que vous comptez faire ?
-Aucune idée. Profiter du moment ? »

Le châtain n'eut pas besoin d'entendre la réponse de Katya, vu que celle-ci était probablement 'se cacher derrière le nugget'. Bon, où pouvait bien être Sam tiens ? Il lui semblait qu'il était invité, pourtant...

Hop, voilà les habits de Faust.

♦ MES RACINES ET MES AILES ♦Le Grand Jour du Mariage

Je suis là à contempler. Des yeux Presque indignes de la pureté, de la beauté de ce moment. Qu’ai-je fait pour mériter une telle confiance, un tel droit? J’en tremble presque, embrasée du soleil de cette journée parfaite. Parfaite. Ils sont parfaits, dans leur amour parfait, dans leur vie très loin d’être parfaite, mais au moins ils s’ont eux. Une entité unique, plus deux êtres, mais un tout. Je me contente de regarder, sans mot dire, tandis que se déroule sous mes yeux une cérémonie trop sacrée à mes yeux. J’ai l’impression d’être de trop, d’être trop vulgaire, trop déviante pour participer au bonheur de ces deux élus, mais une émotion sans nom me saisit les tripes. Car de ma vie, je n’ai jamais rien vu d’aussi beau, d’aussi vibrant, si bien que les larmes qui m’échappent bien malgré moi ne sont pas simplement du fait de ma joie pour ma meilleure amie. Croyez-moi. J’aime Solène comme une sœur à présent, maintenant que j’ai compris, un peu tard certainement, qu’elle ne me fera jamais de mal. Je n’envisage pas un monde où je n’aurais pas pris parti pour elle, où je n’aurais pas cherché ce jeune homme qui se tient près d’elle quand Maelys me l’a demandé en me tendant tout simplement une photographie. Je n’envisage pas un seul scénario où je serais ailleurs qu’ici, non loin d’elle, à la regarder l’épanouir.

Chiotte qu’elle est belle. Je veux dire, plus que d’habitude. Je n’ai jamais vu quelqu’un rayonner autant qu’elle. La voir ainsi fait battre mon cœur de joie. Comme si je ressentais au même moment qu’elle la plénitude de son bonheur. Mais il me fait mal aussi de constater… Que je suis encore l’observatrice dans cette histoire. Solène est l’Héroïne de cette Histoire, et moi son acolyte de toujours. Elle sera toujours en avant, elle souffrira toujours plus et sera toujours plus heureuse. Il en est ainsi, je l’ai accepté il y a longtemps. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui alors que je la vois, son petit ventre rebondi, dans sa robe immaculée brodée d’azur, je la jalouse. Non pas que je souhaite prendre sa place. Elle mérite chaque instant de joie qu’elle partage avec son époux aujourd’hui. Chaque foutue seconde. Elle le mérite, il est temps pour elle. Assez de moments ont été passés dans la douleur, mais elle, elle s’est tenue, contre toutes les tempêtes. Peut-être me fait-elle réaliser que moi aussi, j’aspire à un bonheur comme le sien, que moi aussi j’ai passé trop de temps à ressasser un passé que je n’ai jamais pu accepter. Serait-ce possible un moi un jour de faire assez confiance à quelqu’un pour sceller mon existence à la sienne pour toujours? Serais-je un jour capable de mettre mon égoïsme de côté pour construire une famille? Deux choses que je n’avais jamais envisagées avant elle.

Elle qui m’a ouvert les yeux sur elle-même, sur moi. Qui m’a fait confiance, qui n’a jamais profité de la mienne. Elle qui à présent représente tout à mes yeux. Les larmes envahissent mes joues à présent et je m’empare de la main de Maelys qui, comme moi, assiste en silence. Le contact de sa main me rassure. Solène et Damien s’embrassent et j’applaudis comme les autres, plus fort peut-être même, et je chasse finalement ces stupides larmes. Mon amie aujourd’hui vit son bonheur et inspire le mien. Elle me fait réaliser qu’il y a de la joie dans les contacts humains, que tout n’est pas que misère et destruction. Que moi aussi, je pourrais tomber amoureuse et m’épanouir. Souriant franchement à présent, je lui offre mille mercis par le regard, regard qu’elle ne perçoit probablement pas, car trop absorbée par son nouvel époux. Vis-le Solène, chaque seconde. Je n’aurais pu rêver de plus pour toi.

Je me détache finalement de ma contemplation pour parcourir du regard la petite assemblée. Je repère une tête blonde se diriger vers moi et je découvre avec délice l’éclat azuré de ses prunelles. Prunelles illuminées autant que les miennes probablement. Un sourire timide s’esquisse sur mon visage. Mon estomac se tord et je fais mine de regarder ailleurs pour éviter les rougeurs qui envahissent mes joues et ma gorge. Je relève les yeux lorsque sa main repousse une mèche retombant sous mon nez, caressant mon visage dans un geste d’une tendresse infinie. Je sens mes paupières se plisser et mon cœur s’accélérer à un rythme chaotique. Alors qu’il me demande si je vais, je fais signe que oui de la tête, encore un peu secouée et incertaine de la portée de ma voix enrouée par l’émotion. Je me contente donc de le regarder, scotchée à ses yeux qui me font fondre littéralement. Un sourire, timidité doucereuse, se dessine contre ses lèvres. Le frisson qui me secoue alors provient de très loin, faisant trembler la moindre partie de mon être. «T’es belle». Des mots tous simples qui pourtant me serrent la gorge. Je me penche en avant, n’y tenant plus. Il est tout ce que je veux, en ce moment, alors que mon monde s’écroule et que je m’accorde enfin un peu d’ouverture.

Le baiser est pur, simple, sans aucune prétention. Un geste gratuit d’affection qui agite d’autant plus les soubresauts présents au creux de mon estomac. Jamais ses lèvres ne m’ont semblé plus douces. Je me retire comme à contrecœur, les iris brillants d’une émotion que je ne sais identifier. La jeune femme qui se reflète dans le bleu de ses yeux, je ne sais plus la reconnaître. J’ouvre la bouche pour tenter de parler, mais ma voix se brise dans un murmure. Je pose une main contre son torse, tentant de chasser ce sentiment profond qui vient de me saisir. De me donner le vertige. Qui vient de me faire oublier tout autour. Je tente de redevenir moi-même, mais quelque chose de solennel, d’important, vient de se produire en moi. Je ne sais l’expliquer.

«Tu es tellement beau, Weston… Tu es juste… Wow… Je ne croyais pas que tu pouvais avoir l’air aussi séduisant dans un complet mais là… Je pourrais bien m’y habituer.»

Ma voix est différente, tendue, un peu à bout de souffle. Je lui souris, avec douceur, et m’empare de sa main avant de poser ma tête contre son épaule.

«Je suis contente que tu sois venu.»

Pour moi. Il n’y a personne ici qu’il connaît, mis à part Solène je pense, quoi qu’il ne l’a rencontré que brièvement selon ses dires. Je me redresse pour l’attirer vers les mariés, un sourire taquin sur les lèvres. Pas question qu’il ne soit pas présenté de façon convenable. Traversant la foule, je me fraie un chemin jusqu’à Solène. Je me jette dans ses bras et la serre aussi fort que c’est possiblement permis, en sentant son petit bedon contre mon abdomen. Puis je me recule pour la regarder. Je lui ai déjà dit mille fois pendant les préparatifs qu’elle est magnifique, mais mes yeux parlent pour moi. Je me retourne ensuite vers Damien, pour lui faire une accolade un peu plus réservée, mais tout aussi sincère.

«Félicitations à vous deux. Et tous mes vœux de bonheur.»

Je souris doucement, et tire un peu Weston vers moi, vers eux.

«Solène, Damien, voici Weston. C’est mon co… Mon ami.»

Je tenais absolument à le présenter, et à présent je lance un regard insistant à l’intention du blondin. Pourvu qu’il se tienne bien! Peu importe, je ne peux qu’être plus heureuse de me trouver aujourd’hui en sa compagnie. On se fiche bien de ce que cela signifie.

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•Mariage Solène & Damien•Wedding Day

Belle. C’est peu dire, mais c’est le seul qualificatif qui me vient en tête en la voyant. Belle, ravissante, magnifique. La liste pourrait encore s’allonger longtemps, et jamais aucun de ces mots ne pourraient véritablement la décrire. Comment en suis-je arriver à cela? Comment en suis-je arrivé à cet état presque végétatif, lorsque je la regarde? Mes pensées se brouillent, et je me sens incapable de réfléchir comme il faut, lorsque son regard croise le mien. Et aujourd’hui, alors que je l’observe, pétillante, ravissante, je ne tiens plus. Après ce doux baisé, l’entendre me complimenter ne fait qu’ajouter encore plus de poids à mon trouble. Moi, beau? Oui, je le sais bien, et pourtant, ses mots me font de l’effet, plus que je ne l’aurais cru. Et pourtant, il ne s’agit que d’un simple compliment, pas vrai? Une banalité pour chasser un silence potentiel, non? Qui sait.

Un peu malgré moi, je me laisse trainer vers le couple fraichement uni. Honnêtement, je déteste les présentations, hormis celles se déroulant dans les barres avec de jolies jeunes femmes, mais comme je ne semble pas vraiment avoir le choix, je la laisse faire, me contentant de la laisser me guider. En même temps, j’imagine que c’est la moindre des choses, après tout. Je suis ici, à leur mariage, en tant qu’intrus. Je n’ai jamais vu le marié de ma vie, et je crois bien avoir croisé sa femme peut-être une fois, je ne sais plus. Son visage me dit quelque chose, mais sans plus. J’imagine qu’il est donc normal que je me présent à eux, pas vrai? Et puis, avouons-le, je suis incapable de dire non à Victoria, surtout lorsqu’elle est en robe. Très mauvaise habitude, de me laisser mener ainsi, mais je n’y peux rien. Elle sait comment faire avec moi. La preuve? Je suis ici aujourd’hui même, au lieu d’être chez moi à siroter un Gin devant la télé. Enfin, je ne regrette pas. C’est toujours plus intéressant, après tout.

-Ça va, ralentis, je vais pas me sauver…

Nous arrivons finalement devant les mariés, et je reste en retrait, le temps de laisser Victoria offrir ses câlins. Elles sont mignonnes, toutes les deux, à s’étreindre ainsi. Voilà une vraie amitié, plus forte que tout, indestructible. Je suis un peu jaloux, malgré moi. Peuh, elle ne me sert pas avec autant d’énergie, moi! Enfin, passons! Je me laisse attirer devant le couple, à la manière d’un gamin lors de sa première journée à la maternelle. Victoria s’empresse de faire les présentations, et moi, je m’occupe du reste. Bise pour la mariée, accolade viril pour son homme, et félicitations sincères aux deux. Voilà qui devrait faire l’affaire. Avouons-le, je ne suis pas tellement doué en conversation. Il faut dire que les conditions idéales pour moi ne sont pas au rendez-vous… Je suis sobre, et je ne m’adresse pas à une jeune célibataire… Malgré tout, je tente mon possible pour ne pas laisser de malaise s’installer.

-Victoria m’a beaucoup parlé de vous deux, mais jamais elle ne m’a spécifié que tu étais aussi belle, Solène!

J’adresse un petit clin d’œil à la mariée, comme par instinct. Meuh non, je ne la drague pas, voyons, elle est avec son mari! Ce n’est pas inapproprié, voyons! Enfin, je ne crois pas…

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Mes racines & mes ailes.

Tant d'années. Tant d'années à espérer le retour de Damien, que je considérais comme un frère, qui était & reste l'unique amour de ma sœur aînée, que j'ai toujours su être le père de ma nièce. Tant d'années à espérer que ces deux-là ouvrent les yeux sur leurs sentiments, à rêver du jour où j'assisterai à leur mariage. Jamais je n'aurai pensé être l'un de témoins cependant, ou du moins pas que.. Angie ne serait pas présente, à ma place ou à celle de Tristan. Je sais qu'il en a coûté à Solène de me demander à moi, si proche qu'on soit, de prendre cette place. Pourtant, comme elle probablement, comme Damien aussi, comme tous les invités, j'oublie ce fait alors que se déroule la cérémonie, cette cérémonie si spéciale qu'ils ont tellement, tellement méritée. Je suis heureuse pour eux, & je suis convaincue que si Angela nous voit, elle rayonne elle aussi du bonheur de les voir enfin réunis. Qu'importe que physiquement elle soit absente, dans nos cœurs, elle reste présente. Quant à moi, je prends ce rôle de témoin très au sérieux, écoutant & mémorisant chaque mot prononcé par Max que pour une fois je ne cherche pas à asticoter, devinant parfaitement que les mariés quant à eux n'y prêtent sans doute pas la moindre attention. Tant d'émotion, tant d'émotion alors qu'ils échangent leurs vœux, puis les alliances.. & enfin ce baiser tant attendu, si significatif, qui vient sceller leur union.

Je n'ai nulle honte à avouer que devant cette scène, les larmes me montent même aux yeux. Heureusement que je méprise le maquillage, aha. Maelys n'en mène pas beaucoup plus large, sa main serrée dans celle de Victoria, demoiselle d'honneur tout comme elle ; mais au moins elle ne laisse aucune gouttelette cristalline glisser sur sa joue. Je crains de n'avoir pas eu autant de maîtrise. Les applaudissements éclatent dans l'assemblée, & je suis aussitôt le mouvement, essuyant juste les quelques larmes qui m'ont échappées d'un geste vif & discret. Ils ont tellement, tellement mérité leur bonheur. Sourire rayonnant au visage, je les regarde remonter l'allée ensemble, sous une pluie de grains de riz & de pétales de rose lancés par la foule de leurs proches venus eux aussi assister à cette journée si particulière ; c'est comme un rêve, ce genre de mariage dont rêvent tous les gamins un jour ou l'autre. Pas une grande cérémonie pimpante & dégoulinante d'hypocrisie avec des invités qu'on ne connaît même pas, mais une petite fête familiale entourée de ceux qui compte vraiment, pour célébrer cet amour sincère que l'on a finalement trouvé en une personne pour qui on pourrait faire n'importe quoi. Voilà le mariage auquel Damien & Solène ont finalement droit, après tant & tant de souffrances, de solitudes & de séparation injuste ; le plus beau des mariages. Je suis si heureuse pour eux, vraiment. Oh, revoilà les larmes.. Un léger rire, bref & très auto-dérisoire, m'échappe alors que je tente de les ravaler. À cet instant précis deux bras familiers entourent ma taille, & l'homme dans mon dos, tout en m'attirant contre lui dans une douce étreinte, se penche pour déposer un baiser sur ma joue.

- Ce kimono te va à ravir, Judy. Tu es superbe.

Écarlates sont mes joues, alors qu'Eugène me souffle ce compliment. Au fond porter un kimono de cérémonie aujourd'hui, c'était surtout pour que Dylane, en partie d'origine japonaise & amoureuse de ce pays, ne soit pas seule à se vêtir ainsi, puisqu'ayant passé des années au Japon j'en ai deux ou trois dans ma garde-robe ; mais si cela plait à mon amoureux, alors je ne regrette en rien ce choix qui peut sembler décalé. Un sourire doux s'esquisse sur mon visage, & c'est à peine si je réalise que les autres invités ont quitté leurs sièges, commencent à s'éparpiller en petits groupes dans le jardin. Quand je disais que je peux parfaitement comprendre que Solène & Damien aient oublié tout le reste pendant que Maxwell déblatérait les discours officiels, hein? Cependant je n'ai pas le temps de faire un geste, ni même de prononcer un mot ; à peine suis-je remise de mon émotion, qu'il glisse quelques autres mots à mon oreille, comme un secret.

- Un jour, je t'offrirai une cérémonie aussi belle que celle-ci..

Le plus doux des secrets. Est-il trop tôt pour parler de cela? Sans doute, peu importe, de toute manière ce n'est pas pour tout de suite ; mais je n'en suis pas moins touchée, heureuse. Je suis comme tous ces gens qui, un jour ou l'autre, ont rêvé de ce mariage parfait que vivent Solène & Damien aujourd'hui. Je ne les jalouse en rien, hein, mais j'en ai rêvé aussi, & depuis que je connais Eugène j'en rêve de nouveau. Un jour je le sais, ce sera notre tour, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est leur jour à tous les deux, ce jour qu'ils ont tant attendu, tant mérité ; moi je peux bien attendre encore un peu. Cela ne m'empêche pas d'être émue par les mots de mon amoureux, qui pourraient presque ressembler à une demande de fiançailles. En est-ce une? Peut-être bien au fond, officieusement du moins c'est déjà un premier engagement, un pas nouveau dans notre relation.

- Ce sera merveilleux, j'en suis sûre.

Me tournant vers lui sur ce murmure qui lui arrache un sourire tendre & heureux, je dépose un baiser léger sur ses lèvres. C'est une promesse que nous venons d'échanger, un secret pour le moment ; rien ne sera dévoilé aujourd'hui, rien ne sera officiel jusqu'à ce que l'un de nous fasse une réelle demande. Car ce n'est pas notre jour, & il le sait aussi bien que moi. Car c'est encore trop tôt pour nous deux aussi, malgré l'urgence de vivre dans laquelle le Régime a plongé nos vies. Il est des choses pour lesquelles nous avons encore le temps tout de même, & maintenant que nous avons ce secret, je n'aurai jamais à regretter qu'on ne l'ait pas juste envisagé. Nous avons le temps de voir venir, désormais. Je sais qu'il pense comme moi à ce sujet. Un sourire tendre échangé, scellant sans un mot cette promesse que nous garderons pour nous encore un moment, & doucement il passe un bras autour de mes épaules, m'entraînant avec lui vers les autres que nous rejoignons finalement, quittant notre bulle pour nous mêler à nos proches. Ou du moins, pour rejoindre les mariés, ainsi que je m'en rends vite compte ; les féliciter en tout premier lieu, je ne peux qu'approuver cette initiative de mon compagnon. Ne suis-je pas témoin après tout, n'aurai-je pas dû être la première à le faire? Puisque Victoria & un jeune homme blond sont déjà face à eux, la rose sautant dans les bras de mon aînée plus précisément, je serai à priori au moins la troisième. On fera comme si on n'avait rien remarqué, hein?

- Dis, ce serait pas le type dont on s'est occupé ensemble y'a trois mois?

Encore un murmure, discret. Il y a trois mois, il parle du jour de notre rencontre bien sûr, le premier janvier ; mais sans le mentionner réellement. Mais maintenant qu'il le dit.. Oui, on dirait bien que le blond avec Victoria est le même que celui qu'Eugène & moi avons soigné ce jour-là, & qui s'est réveillé pour crier le nom de la jeune femme.. Jusqu'à ce que Solène vienne l'apaiser. Oh. À son regard à elle, je me doute qu'elle l'a reconnu aussi ; en même temps, qu'une physionomiste comme elle passe à côté de ce "léger" détail m'aurait surprise. Un peu en retrait, attendant avec mon amoureux que vienne notre tour pour féliciter les mariés, j'entends leur échange avec le duo, les félicitations & remerciements émus entre le couple & la rose d'abord, puis.. Dites, je rêve ou Vic vient de se rattraper de peu aux branches en précisant qu'ils sont juste amis? Mwahah! De très très très bons amis alors, hein, même pour moi qui suis pas douée c'est évident. J'dois avouer que j'ai du mal à me retenir de rire ; & à la lueur malicieuse dans les yeux de Soso, alors que l'homme les salue à son tour Dam & elle, je devine qu'elle a eu la même pensée que moi. Elle ne se retient pas de rire légèrement, elle, au compliment vaguement charmeur dudit Weston, prenant cela avec beaucoup plus d'humour que j'aurai su le faire ; je l'admire, ma chère grande sœur!

- Aha, merci beaucoup Weston. & enchantée de te connaître enfin!

Je rêve, ou elle vient d'insister sur le dernier mot juste pour taquiner Victoria? Cette fois, j'ai vraiment du mal à ne pas rire, trop heureuse d'avoir l'occasion prochaine d'embêter la québécoise qui m'embête si souvent concernant Eugène. Ce dernier, qui me connaît bien désormais & n'est en rien dupe des raisons de mon amusement si clair, laisse échapper un sourire quelques peu moqueur en glissant un simple mot à mon oreille, un "gamine" que je ne peux qu'approuver en lui tirant discrètement la langue. Un grand signe de maturité, mais c'est parfaitement assumé!

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

Pokémons présents à la cérémonie :

Mes racines et mes ailes

Je souriais. Tout simplement. On n’aurait pu penser, après tout ce que nous avions vécu Damien et moi, que le marier à celle que je considérais aisément telle une sœur de cœur et d’armes s’avérerait difficile. Au contraire. J’estimais le jeune homme à la chevelure bleutée probablement beaucoup plus que lui-même ne pouvait se l’imaginer. Comment pourrais-je en faire autrement, alors que d’un coup d’œil je constatais à nouveau l’immense joie qui inondait le visage de Solène? Un homme capable de la combler ainsi devenait mon frère à moi aussi. Je ne comprenais pas vraiment la personne qu’il était, ni son animosité maintenant passablement résorbée à mon égard, mais il ne s’agissait pas de moi ici, mais bien de la rouquine à qui je venais tout juste de l’unir. Je n’allais pas sans savoir que sous ses airs farouches, Damien dissimulait une nature tendre et affectueuse, une âme courageuse et ambitieuse que j’admirais sans aucune gêne. Je m’étais armé de patience avec lui et à présent, je pouvais nous nommer à peu près amis. Je me retirai rapidement sitôt les derniers vœux prononcés, regardant ailleurs pour laisser un peu d’intimité aux mariés tandis qu’ils finalisaient cette merveilleuse cérémonie d’un baiser. Je laissai mon regard s’égarer sur la toute nouvelle Étouraptor de Damien, une magnifique créature du nom de Stella, qui venait tout juste d’évoluer. Je souris en la suivant des yeux, m’égarant dans mes pensées par le fait même.

Rien ne m’avait plus honoré que la demande de Solène de servir de marieur. Je ne l’avais jamais fait et l’idée de le faire m’avait d’abord effrayé, mais Pandora m’avait vite rassuré et même convaincu de le faire. À présent, elle se tenait non loin de moi, le regard embrasé d’émotion, couvrant Damien et son épouse d’une affection transmise par le regard. Elle comme Judith, Maelys et Victoria n’en menaient pas tellement large, et je tentais de les rassurer de mon assurance tranquille. Je m’emparai d’une bouteille d’eau, laissée dans l’herbe pour la fin de la cérémonie afin de me désaltérer. La bouteille couina lorsque mes bagues entrèrent en contact avec elle, ces bagues qui représentaient un amour bien différent que celui qui se profilait devant moi. J’en portais trois, qui représentaient trois personnes très importantes à mes yeux. Clarissa, ma sœur, ma mère décédée depuis longtemps et bien sûr Pasqual. Ma cadette d’ailleurs n’avait pu assister au mariage, trop occupée dans la Résistance. Je ne lui en voulais pas, même si peu à peu, elle en venait à me manquer cruellement.

Je passai derrière les mariés, posant une main dans le dos de la jeune femme et adressant un clin d’œil complice à l’autre. Devant eux, Victoria les félicitait. Je la scrutai du regard, de derrière Damien, cherchant à comprendre ce qui avait changé chez elle. Car oui, la journaliste qui se trouvait non loin était différente, rayonnante, ouverte et souriante d’une façon que je ne l’avais jamais vu. Je l’avais toujours trouvé réservée, même mesquine par moments pour éviter qu’on lui pose trop de questions. En poursuivant mon chemin, je remarquai finalement le jeune homme qui se tenait non loin d’elle et à ce moment, un sourire immense se peignit sur mon visage. De triomphe. Je connaissais ce blond, probablement même plus qu’elle. Weston Elric. Il adressait un compliment maladroit à Solène, et lui offrait un clin d’œil, comme à son habitude. Weston, l’éternel coureur de jupons, même à un mariage. Pourtant, cette fois… Cette fois c’était différent. Il y avait une proximité entre lui et Victoria, une proximité qui les faisait rayonner tous les deux. La rose, rougissante aux paroles de Solène, tenta rapidement de s’expliquer, et tandis qu’elle cafouillait, je m’approchais avec un air insolent qui ne me ressemblait guère.

«Enfin… C’est pas comme si je t’en parlais souvent après hein! Ou même que je t’en ai parlé tout court… Je l’ai peut-être nommé une ou deux fois c’est vrai mais…»

«Tu ne nous avais pas dit que tu avais un petit ami, Victoria. Il était temps que tu nous le présente.»

Vous auriez du voir son expression. Elle blêmit, puis rougit vivement, me foudroyant du regard. Tandis qu’elle cherchait ses mots, je m’approchais de mon vieil ami pour lui présenter ma main. Oui, je connaissais Weston, de longue date. Je m’étais attaché à lui car j’avais reconnu en lui plusieurs qualités présentes chez Pasqual. Nous nous étions rencontrés sur les routes et depuis… Nous étions amis, même si un monde nous séparait. Je le scrutais avec intensité, et mes yeux parlaient pour moi.

«Je te l’emprunte quelques minutes.»

Je m’emparai du bras du Champion et le tirai à ma suite. Sa simple présence ici faisait éclore une multitude de questions sous mon crâne. Loin des oreilles indiscrètes, je me plantai devant lui, posant une main sur chaque épaule, levant un sourcil intéressé en l’observant dans un examen méticuleux. Il n’avait pas consommé. Je le connaissais assez pour savoir. Il était accompagné d’une fille à un mariage. Quelque chose clochait. Un sourire sincère étira mes lèvres, après un long moment de silence à simplement tenter de percer à jour ce mystère.

«Tu es amoureux d’elle.»

C’était ma seule théorie. J’avais le sentiment que c’était la bonne.

Hors-Jeu:

•Mariage Solène & Damien•Wedding Day

Pourquoi tout le monde nous regarde ainsi? J’ai manqué un épisode, moi. Je regarde à tour de rôle Victoria, puis la mariée, qui semble vouloir la taquiner, un petit sourire aux lèvres. C’est quoi, ces regards? Et pourquoi est-ce que la pauvre jeune femme est toute rose? Ais-je fait quelque chose de mal? Est-ce ma petite réplique? Pourtant, elle ne se voulait pas insultante ou quoi que ce soit! Non, ce ne peut pas être ça. Mais alors, qu’est-ce qui se passe? Je me sens un peu laissé de côté, en assistant à tout ceci, et pourtant, j’ai une légère impression que tout ceci me tourne autour. Je n’ai toutefois pas le temps de me questionner plus sur la question, car bientôt, Maxwell se joint à nous. Je m’apprête à le saluer comme j’en ai l’habitude, d’une petite tape sur l’épaule, mais ses paroles me freinent dans mon élan. Q-quoi? Petit… Ami? Moi, et Victoria? Je… Non! Oh non! Il n’est pas en train d’insinuer que…? Mon regard se pose sur Victoria, plus sur Max, et de nouveau sur Victoria. Ah non! Ah non, non, non! Je me sens rougir à la manière d’une tomate en comprenant ce qui se passe. C’était donc ça! Ils pensent… Oh Arceus… Comment suis-je atterrit dans cette situation…

-N-non, c’est pas ça!

Bien sûr, Weston, tu es crédible. De toute manière, personne ne m’écoute, probablement, et bientôt, Max m’entraine sans même me demander la permission après m’avoir serré la main. Voilà probablement la poignée de main la moins forte que j’ai donnée de ma vie… En même temps, difficile de faire autrement. Je me laisse trainer mollement à l’écart, toujours aussi rouge. Lorsqu’il s’arrête pour plonger son regard dans le mien, je sens une pression s’installer. Je connais Maxwell et ses expressions. Eh oui, je le connais depuis assez longtemps pour savoir qu’il n’a pas ce regard simplement pour me dire qu’il s’était ennuyé de moi. Je crains le pire. Mais peut-être me fais-je des idées? Maxwell n’est pas du genre à sauter aux conclusions, pas vrai? Non, c’est un homme rationnel. Il saura écouter le bon sens. Lorsqu’il réalisera sa bêtise, il oubliera tout. Après tout, c’est absurde! Moi, amoureux? Mais non, voyons! Weston Elric n’est pas amoureux d’une femme! Je ne pourrai jamais me contenter d’une seule présence féminine dans ma vie. Pas vrai? Pourquoi tout le monde semble douter de ma parole? Mais quelle pensée archaïque, vraiment! Quoi, un homme et une femme ne peuvent pas tout simplement être amis? Mais dans quel siècle vivons-nous!

-Max, reprends tes sens, voyons! Tu me connais mieux que ça, tu sais que…

Je m’interromps, suite à la remarque de mon camarade. Ses mots me tournent en tête, sans que je n’en comprenne le sens. Je l’observe bêtement, analysant le sens de sa phrase intérieurement. A…Amoureux, moi? D’elle? Pourquoi… Pourquoi tout le monde semble le penser? Victoria et moi, nous ne sommes pas… amoureux. Pas moi, pas elle.

-Non, je suis pas… Pas amoureux! Moi? Max, mais que dis-tu! Regarde à qui tu t’adresses, mon vieux! Tu me connais mieux que ça, voyons!

Je laisse échapper un petit rire nerveux. Je promène mon regard sur tout ce qui nous entoure, ne sachant trop où regarder. Peu importe, je ne veux simplement pas le croiser du regard, lui.

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Mes racines et mes ailes

Je me souvenais encore de notre première rencontre. Il n’était pas encore un Champion à l’époque. Nous nous trouvions dans un bar, dans lequel j’étais entré pour fuir une bande de jeune filles un peu trop insistantes et pour me mettre à couvert de la pluie. Lui, il était comme le roi de l’endroit. Tout le monde se retournait sur son passage, car charismatique et séduisant. Mais moi, je trouvais qu’il avait l’air triste. Il était accompagné d’une petite araignée, son fidèle Naël le Statitik. C’était d’abord pour cette raison que j’avais décidé de l’approcher, puis de fil en aiguille nous nous sommes mis à discuter. J’ignore comment, j’ignore pourquoi, mais nous nous sommes mis à voyager ensemble. Il m’était absolument insupportable, avec sa consommation de substances illicites et ses femmes qui couraient toujours après lui, mais au moins il ne posait pas de questions, et me respectait comme j’étais. Aussi, lorsque je me trouvais avec lui, les fans me laissaient un peu tranquille. J’ai toujours admiré cette façon qu’il a d’attirer les gens à lui. J’avais longtemps espéré percer son secret et l’appliquer dans mes Concours, sans succès. Aujourd’hui, je reconnaissais en lui un bon ami, même si son état des dernières années m’inquiétait vivement. Je souhaitais pour lui de trouver le bonheur, tout comme je l’avais fait en m’ouvrant à Emilio. Je souriais avec une assurance toute nouvelle. Depuis quand m’avait-ton vu aussi bien? Aussi sûr de moi, aussi heureux?

Le mariage de ma meilleure amie n’y était probablement pas pour rien, mais en ce jour j’étais plus calme et joyeux que jamais. Mes sens redoublaient de vigilance et rien ne m’échappait, surtout pas des détails gros comme des paquebots que Victoria et Weston tentaient de dissimuler. Autrefois, les histoires de cœur des autres ne m’intéressaient nullement, même que je préférais ne pas en entendre parler. L’amour et la sexualité me rendaient très mal à l’aise, jusqu’à ce que je rencontre le beau blond de Vanawi qui avait bouleversé mon existence. Le Maxwell d’avant n’aurait jamais insisté sur cette question, mais cette fois-ci était différente. J’avais devant moi un ami précieux qui jamais ne m’avait semblé aussi en contrôle de lui-même, aussi heureux. Le voyait-il lui-même? J’en doutais. Probablement trop fier, encore blessé par un passé dont il avait toujours refusé de me parler et sur lequel je n’avais jamais insisté. Forcer des confidences ne me ressemblait guère, mais en ce jour, j’avais d’autres intentions. J’avais beau me méfier de Victoria, je voyais très bien l’effet qu’elle produisait sur lui. Un effet hautement bénéfique. Même s’il refusait de le croire dans une tentative vaine de s’expliquer.

«Je te connais parfaitement, bien sûr Weston. Je sais que tu es un coureur de jupons aguerri, que tu ne te glisses jamais sous les couvertures d’une fille plus d’une fois simplement parce que cela t’ennuie. Tu as ta réputation dans à peu près toutes les villes d’Enola, mais surtout à Anula, où tu as du t’amuser avec toutes les jeunes femmes consentantes des environs.»

Je marquais une pause ici, laissant un sourire franc envahir mon visage.

«Je sais que tu ne sors jamais de jour avec une femme, surtout pas une que tu connais depuis longtemps. Je sais que tu ne poses jamais les pieds dans un mariage si tu peux l’éviter. Je sais que tu consommes tous les jours; je sais aussi que ce n’est pas le cas aujourd’hui.»

Je m’approchai de lui avec douceur pour ne pas l’effrayer. Je savais le sujet sensible pour lui, mais il devait se rendre à l’évidence.

«Weston, j’étais là quand tu as crié son nom, le premier janvier. Je me souviens de ta détresse. Victoria n’est pas une simple amie pour toi. Il n’y a qu’à voir la façon dont tu la regardes pour se rendre à l’évidence. Et c’est bien. Je veux dire… Tu n’as pas à en avoir honte, mon ami, surtout pas avec moi.»

Je me reculai d’un pas pour observer la rose qui, les bras croisés, me scrutait d’un air mécontent. Voilà qu’elle devait bien se demander de quoi nous causions tous les deux.

•Mariage Solène & Damien•Wedding Day

Je l’entends, et pourtant… Le Max qui se tient devant moi, je ne le connais pas. Où est passé cet homme timide qui avait ce don pour rester silencieux lors de notre traversé de l’île, il y a maintenant six ans. Cet homme qui ne posait pas les questions qu’il ne fallait pas, cet homme qui respectait les secrets les mieux enfouis. Où est ce Maxwell qui me suivait comme mon ombre? Celui qui ne disait rien, même lorsque je me défonçais à ses côtés. Ce Max n’aurait jamais insisté sur de telles paroles. Il ne l’aurait jamais dit. Il n’aurait jamais prononcé me mot qui résonne encore à mes oreilles. Amoureux. Jamais. Jamais il ne l’aurait dit. Et pourtant, aujourd’hui, il insiste. Il le répète. Il pèse. Il veut me faire avouer. Mais avouer quoi? Que c’est vrai? Comment avouer une chose que j’ignore moi-même. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement me laisser apprécier cette journée… Pourquoi ne pouvait-il pas simplement me laisser, au lieu de venir ternir ce plaisir avec ses vérités.

Le regard baissé, je laisse le maître coordinateur s’approcher de moi pour me souffler de nouvelles paroles. De nouvelles paroles douloureuses et difficiles à encaisser. Alors, il était là. Il a tout entendu. Il a été témoin de tout. Le premier janvier… Ce simple souvenir, je ne veux pas me le remémorer. Je veux l’enfouir au loin. Il est bien trop plein de sens à mes yeux. Victoria. Victoria, Victoria, Victoria. Combien de fois ais-je crié ce nom en vain? Combien de fois l’ai-je appelé? Trop, à mes yeux. N’est-ce pas en ce jour, où tout a commencé? Où tout s’est mit en place, malgré moi? J’ai beau ne pas vouloir le regarder en face, il est inutile de le cacher. Ce que Max dit… C’est… vrai? Est-ce possible? Puis-je l’accepter? Pourquoi devrais-je. Pourquoi ne puis-je pas simplement vivre ainsi? Nous sommes bien ainsi, tous les deux. Apprécier la compagnie de l’autre quand bon nous semble, n’est pas assez? Ça me suffit, pas vrai? Je pourrais m’y habituer. Retrouver son contact ici et là sans laisser la routine s’installer, n’est-ce pas ce que je rêve? Ne vie pleine de rebonds, pleine de nouveauté. Une vie active, loin de la routine. C’est ce que j’ai toujours souhaité, et c’est exactement ce que me procure ma relation avec Victoria. Alors pourquoi désirer plus? Pourquoi risquer de tout gâcher? Pourquoi? Peut-être pour éviter de perdre ma chance. Je suis un homme de chair. Je suis un homme qui se contente du contact, mais ce ne sera peut-être pas toujours son cas, à elle. Une femme se contente rarement de sexe toute sa vie. Elle voudra plus, un jour ou l’autre. Elle a beau le nier, Victoria est une femme comme les autres, et désirera un jour ou l’autre trouver son prince charmant avec qui fonder une famille. Et quand ce jour arrivera, je la perdrai. Je ne pourrai que la regarder s’éloigner, sans pouvoir rien faire. Et alors, je me retrouverai seul, à retomber dans ce que je n’ose pas appeler ma routine. Je redeviendrai ce bon à rien qui couche à droite et à gauche, sans jamais espérer plus qu’une grosse paire de nichons à caresser le temps d’une nuit. Est-ce vraiment ce que je veux? Non, même moi je peux dire que non. Même moi je peux dire que je désirerai plus, un jour ou l’autre. Mais pourtant…

-Max, c’est pas… Je peux pas, tu comprends…? Je peux pas, c’est… C’est pas possible, c’est pas moi. C’est pas moi, l’homme de sa vie. Même si ce que tu avance était vrai, ok? Supposons que tu as raison, d’accord? Eh bien, même si j’étais «amoureux», comme tu dis, je suis pas le bon pour elle. Tu peux m’imaginer rendre une femme heureuse? Moi, le type qui planque de la coke dans ses chaussettes? Je peux pas. Elle… Elle mérite mieux. On est pas tous parfait comme toi, Max...

Voilà, je l’ai dit. Je l’ai dit. Je ne suis pas le bon. Je ne le saurai jamais. C’est ainsi, et je ne peux rien y faire.

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Mes racines et mes ailes

Pour lui, c’était difficile à entendre, à avaler. Je tentais de procéder avec le plus de douceur possible, pour ne pas le blesser pou l’effrayer, tout en me montrant assez ferme pour éviter que le jeune homme se trouve des excuses. Des excuses, il n’en avait plus. Il ne pouvait pas me mentir à moi, même s’il continuait de le faire à lui-même. Ces derniers temps, j’étais entouré d’amour, de la part de mon cher Emilio, et juste sous nos yeux en ce jour, le couple Solène/Damien qui m’apprenait certainement ce que ce mot signifiait. Je le voyais en lui, dans ses yeux, dans sa posture, dans son sourire. Jamais il n’avait été plus beau, plus désirable et attachant qu’en ce jour où je constatais pour la première fois la force de son affection pour la jolie rose. Je le sentis s’assombrir, cependant, douter. Mes mots faisaient son chemin en lui, fronçant ses sourcils, ternissant son regard. Je regrettais presque d’avoir osé prononcer les paroles que de le voir se recroqueviller dans les ténèbres, dans la peur de ce qu’il vivait. Oh Arceus, ce qu’il pouvait être bête. L’amour n’était pas une malédiction, au contraire. Je ne connaissais pas beaucoup Victoria, mais quelque chose me disait que les sentiments de mon ami étaient partagés. Alors pourquoi se torturer à refuser l’inévitable? L’inévitable joie? Le bonheur auquel j’aspirais pour nous deux depuis longtemps et que je vivais à présent?

Je soupirai doucement. Encore une fois, il se dénigrait, se refusait même sa propre joie, n’osait me donner raison alors qu’il savait probablement que c’était le cas, à présent. Je posai une main contre son épaule, une main affectueuse, pleine de super, et je le scrutai du regard un très long instant, si bien que ce du devenir un peu inconfortable pour lui. Je cherchais mes mots, les bons mots, pour lui exprimer mon point de vue à ce sujet.

«Je peux t’imaginer combler n’importe quelle femme. Et surtout elle. Vous êtes très semblables, tous les deux. Vous formez une très belle paire. Weston, je ne suis pas en train de dire que tu devrais poser un genou à terre et lui demander de l’épouser. Je veux simplement que tu réalises ce que tu ressens. Que tu arrêtes –je t’en prie arrête- de penser que tu n’es qu’un bon à rien. Ce n’est pas vrai. Tu es un homme de cœur, un homme courageux et sensible. Qui es-tu pour dire que tu n’es pas l’homme de sa vie?»

Je souris légèrement lorsqu’il me dit, d’un ton plutôt amer, qu’on ne pouvait pas tous être aussi «parfait» que moi. Un rire bred m’échappa, un peu moqueur. Oh, cette image que je projetais d’un être parfaitement maître de soi, sans un cheveu de travers, toujours étincelant et calme… C’était de la foutaise. Une protection contre le monde entier. À l’intérieur, tout souffrait, tout était pourri. Même si à présent, les temps avaient changé. Moi, j’avais changé. De beaucoup.

«Weston, personne n’est parfait, et certainement pas moi. Certainement pas elle non plus. Si la raison qui te pousse à refuser tes sentiments est celle-ci, elle est idiote. Tu vaux autant que n’importe quel homme. Mais si tu crois vraiment qu’elle mérite mieux que toi, sans même avoir tenté le coup…»

Je m’arrêtai un moment. La suite était cruelle, bien que vraie. Je me grattai la joue, un peu moins à l’aise tout à coup. Il me peinait de devoir me montrer si dur avec lui que j’appréciais autant. Mais pouvais-je procéder autrement?

«Tu la perdras, Weston. Pour toujours. Je ne veux pas te voir retomber dans le regret, te perdre dans ta drogue que tu as trop longtemps utilisée pour te définir. Weston, tu es un battant, je le vois à comment tu mènes tes matchs en Arène. Pourquoi n’appliquerais-tu pas cette qualité dans ta vie, aussi?»

Ma voix était douce, encourageante, même si le discours n’en restait pas moins dur. Je lui souris faiblement. J’espérais ne pas m’attirer sa colère.

•Mariage Solène & Damien•Wedding Day

Oh, mon petit Max… Sait-il seulement à quel point je l’adore? Il a beau être un enquiquineur qualifié de temps à autres, jamais je n’ai regretté de l’avoir rencontré. Il m’a toujours soutenu, toujours pris mon bord, et ce, malgré mes problèmes évidents. Encore aujourd’hui, à mon grand désespoir, il le fait de nouveau. Ses paroles se veulent réconfortantes, encourageantes. Mais, seront-elles suffisantes pour me convaincre? Oh, j’en doute. Le maître coordinateur a beau se vouloir convainquant, à m’assurer tout ce que je voudrais bien entendre, je doute que ce soit suffisant. Moi, combler n’importe quelle femme? Et puis quoi encore. Va-t-il bientôt m’annoncer que je n’ai aucun problème, aussi? Oh, mon pauvre, il me fait bien rire, même si, avouons-le, la situation n’a rien de drôle. Devrais-je vraiment m’accrocher aux paroles qu’il avance? Réaliser mes sentiments, comme il dit? Mes sentiments… Mes foutu sentiments. N’est-ce pas la chose la plus compliquée à comprendre? Pourquoi est-ce si compliqué, Arceus… De nouveau, je me mets à souhaiter qu’il me laisse tranquille, qu’il me laisse flotter dans mon ignorance, qui est si agréable. Sans souci, sans aucun questionnement. Parce que même si Maxwell semble aussi assuré, en m’indiquant toutes ces supposées qualités, je suis encore bien loin de me rallier à lui. Moi, l’homme de sa vie? Oh, pitié! Je suis un bon coup pour elle, voilà tout. M’accrocher à cette idée d’une possibilité de plus, ce serait me mettre à terre. Ce serait me donner de faux espoirs, je le sais. J’ai beau ne pas être le plus intelligent, je ne suis pas stupide à ce point.

Le jeune homme se relance dans de nouveaux arguments. Ah, Max… Il n’abandonne jamais, celui-là. Malgré tout, c’est quelque chose que j’apprécie chez lui. Il est tenace, même sur des choses aussi insignifiantes que moi. De nouveau, il fait mon éloge, m’assurant que je vaux plus que je ne le pense. On dirait presque qu’il ne me connait pas, lorsqu’il avance ce genre de réflexion. Ou alors il est aveugle. Oui, je suis aussi bien que n’importe quel homme… N’importe quel junkie coureur de jupons. Ouais, dit comme ça c’est mieux. Ça me ressemble plus, et là, j’ai un peu plus de facilité à le croire. Mais ça ne m’avance guère, pas vrai? Ça ne fait, au contraire, que m’enfoncer encore plus dans cette idée que j’ai. Max a beau dire ce qu’il veut, rien ne pourra me faire changer d’avis. Je ne suis pas assez bien, pour qui que ce soit. Victoria, ou n’importe quelle autre femme. Alors, que devrais-je faire? Tenter le coup, et risquer de la perdre, ou alors ne rien faire, et la perdre. N’y a-t-il aucune solution? Je suis condamné, peu importe mes choix. Peut-être aurais-je dû faire des choix différents, il y a quelques années de cela. Et alors, peut-être la situation aurait été différente. Mais on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas changer le passé. On ne peut pas, tout simplement. Mais lui, lui il m’assure tout cela sans retenu. Pour lui, tout semble si facile. Lui qui a trouvé l’amour, récemment. C’est facile, quand on est Monsieur Image. C’est facile à dire, tout ça. Mais il n’est pas moi, il n’est pas dans ma situation. Ce n’est pas lui qui se morfond tous les soirs, ne comprenant rien à rien. Je pose mon regard sur lui, une pointe de rancune dans les yeux.

-Alors dis-moi Max, toi qui sait si bien, qu’est-ce que je dois faire, hein? Dis-moi, si c’est si facile. Dis-moi ce que je dois faire, hein.

Je détourne les yeux, cherchant Victoria du regard. Je l’aperçois, non loin de nous. Elle nous observe, cherchant sans doute à deviner de quoi nous parlons. Malgré cette pointe d’agressivité, je ne peux pas le nier, Max a raison. Il a raison sur toute la ligne. En continuant ainsi, je vais la perdre, c’est certain. Et j’ai beau tenter de le nier, c’est quelque chose qui m’effraie. La perdre, ce n’est même pas imaginable pour moi. Ce serait impardonnable. Je ne m’en remettrais pas. Et Max, il essaie de me le faire réaliser. Il essaie, et moi, je deviens agressif. Oh, mon petit Max… Avant même qu’il ait le temps de répondre à ma provocation, je m’approche de lui, posant mes mains contre ses épaules, et mon front contre le sien. Les yeux clos, je laisse échapper un soupir, un léger sourire aux lèvres.

-Désolé, Max, je voulais pas t’agresser comme ça. Tu me connais, je suis pas comme ça, je sais pas ce qui m’a pris. Je sais pas ce qui se passe avec moi, ces temps-ci. T’es un ami, un vrai, je peux pas te traiter comme ça…

Je prolonge ce contact encore quelques secondes, le temps de remettre mes idées en place, avant de m’éloigner et de poser un regard tendre cette fois sur lui. Il a beau m’embêter avec toutes ses révélations, je sais qu’il le fait pour mon bien. Et même si j’aimerais qu’il me dise quoi faire, je sais qu’il ne le peut pas. Il n’y a que moi qui peux le trouver.

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Mes racines et mes ailes

Je le sentais osciller entre deux mondes, deux mondes qui lui appartenaient. Je me tenais en retrait, nerveux de m’être montré si insistant, nerveux à l’idée de le voir se fâcher contre moi. Je l’avais toujours laissé tranquille après tout. Je n’avais jamais osé remettre en question les décisions pourtant douteuses qu’il prenait dans sa vie. Peut-être parce que je n’étais pas très loin de ce qu’il vivait à une certaine époque. Je me perdais dans ma propre drogue : le travail. Lui non plus ne me posait plus de questions. Mais ce temps où nous n’étions que de pauvres âmes en perdition était terminé. Je le scrutais avec une certaine peur, mais assuré d’avoir prononcé les bonnes paroles, ou du moins celles qui prenaient tout leur sens dans notre contexte à tous les deux. Une bouffée d’inquiétude et de culpabilité m’enserra la poitrine lorsque je surpris son regard rancunier, amer. De la jalousie? C’est ce que je percevais chez lui, qui faisait écho à ce qu’il venait de nommer un instant plus tôt. S’il jalousait mon bonheur tout juste atteint, pourquoi ne faisait-il pas ce pas pour saisir le sien? Ou peut-être était-ce tout ce que j’avais, qu’il jalousait, ces biens matériels qui ne m’avaient jamais rendu heureux. Je reculais d’un pas, un peu perdu, cherchant mes mots face à ses attaques que je comprenais tant.

Mieux que quiconque. Il était un temps où je refusais toute question, où je me tenais recroquevillé contre moi-même pour éviter aux autres de voir à quel point je souffrais à l’intérieur. J’étais encore ainsi, d’ailleurs, réservé, secret, mystérieux. Mais je n’allais pas encourager Weston dans cette voie. Insister d’avantage par contre, alors qu’il m’attaquait? Je ne pouvais plus. J’allais devoir me retirer de cette situation, ou changer de tactique. Je l’avais rendu agressif et loin de moi l’idée de provoquer une bataille avec mon vieil ami au mariage de ma sœur de cœur. Cependant, il se ravisa de lui-même, venant vers moi pour poser son front contre le mien dans un geste d’affection le plus pur, un geste qu’il n’avait jamais eu auparavant envers moi. Je n’aimais pas beaucoup les contacts physiques aussi intimes, mais je me laissais faire, retenant mon souffle devant ce changement d’attitude aussi soudain. La suite me sidéra sur place. Il s’excusa pour son mauvais comportement. Il semblait un peu perdu, ce qui me fit réaliser à quel point il était difficile pour lui d’oser vivre ses sentiments. Je lui offris un sourire sincère, le détachant sans mouvement brusque de moi pour simplement le regarder.

«Ne t’inquiètes pas Weston, tu es pardonné. Sache cependant que je n’ai jamais affirmé que ce soit facile. C’est pourquoi je te dis de te battre. Mais si tu veux mon conseil, peut-être devrais tu lui laisser savoir ce que tu ressens. Et surtout arrêter de croire que tu n’es pas digne d’elle, bêta. Une chose à la fois. Pour le moment, profitons de cette journée. Je te laisse profiter de ta charmante compagnie.»

Je lui désignai Victoria avec un clin d’œil.

«Allons, va t’amuser. Si tu as besoin de moi, tu me retrouveras facilement.»

Je m’éloignai en direction de la foule, bientôt rejoint par Pandora qui vint m’offrir un câlin. Je caressai sa tête en scrutant les gens du regard, à la recherche de mon amoureux qui ne devait pas être très loin. Je retirai aussi la Poké Ball de Tarek à ma ceinture et le laissai sortir. Ce dernier n’eus pas même un regard pour moi, reconnaissant sans peine l’énergie de sa bien-aimée non loin, et nous quitta sans même nous adresser la parole. Amoureux va. Je ne m’en sentais pas bien insulté, mais plutôt profondément amusé.

Mariage de Solène et Damien

Wedding Day !

Samaël & Tristan

Tristan rayonne. La dernière fois où il a été aussi heureux, c'était le jour de ses vingt ans, quand il a enfin retrouvé sa famille après presque cinq longues années à subir les tortures du Régime en pensant à ses proches jour et nuit. Dans sa cellule, il avait souvent pleuré; pour Angela, pour sa fratrie et ses parents qu'il pensait ne plus jamais revoir. Même ses Pokémons lui avaient été arrachés. Son corps, en revanche, avait été progressivement habitué à la douleur et il avait tenu bon. Intérieurement, cependant, il avait été brisé; envahi par son désespoir le jour et ses cauchemars la nuit. Mais là... il sourit. Pas avec toutes ses dents, car il sait que cela le rendrait un peu plus ridicule qu'il ne l'est déjà, mais le sentiment est bien présent, dans son âme et dans son cœur.
Ses yeux larmoyants de joie ne quittent pas sa sœur aînée, resplendissante dans sa robe de mariée qu'il détaille du regard, cherchant la moindre trace d'imperfection. Mais il n'y arrive pas; car tout est simplement parfait. Tristan est plus qu'honoré, par ailleurs, d'avoir été choisi comme témoin aux côtés de sa plus jeune frangine. Il avait eu du mal à y croire lorsque Damien est venu le lui demander, mais il s'est retenu de sautiller lorsque son père lui a présenté son costume.
Aujourd'hui, malgré qu'il soit élégant dans ses vêtements cérémonials, ce n'est pas lui qu'on regarde, et il en est conscient. Solène et Damien méritent d'être ensembles, dans la joie et l'harmonie familiale. Mais si Tristan ne manque pas une miette de l'entrée de Solène aux côtés de leur père, il ne peut s'empêcher de lancer des œillades à sa jumelle, si belle dans sa tenue de demoiselle d'honneur, au moment où le Maître Coordinateur fait son discours. Et que dire de Crystal, pour qui il a eu le coup de foudre immédiat quand il l'a vu pour la première fois dans sa petite robe tout mignonne. Tristan se rend compte que le mariage lui monte peut-être à la tête et qu'il devrait peut-être calmer ses émotions. Mais bon sang, il n'y arrive tout simplement pas.
Il se contente donc d'acclamer avec le reste des invités les nouveaux mariés et ne retient plus ses larmes. Il est d'ailleurs le premier à lancer les grains de riz et tout ce qui va avec. Bientôt, néanmoins, la cérémonie est déjà terminée et le monde commence peu à peu à se diviser en petits groupes.
N'y tenant plus, il se dirige vers le roi et la reine de la fête mais remarque qu'ils sont déjà en pleine discussion avec la jolie rose et son compagnon blondinet. Il hausse les épaules et se dit qu'il aura tout le temps de les féliciter après.
Le Weber profite donc de ce moment pour aller à la recherche de sa nièce. Il veut encore voir à quel point elle est à croquer dans son petit ensemble. Mais il ne peut s'empêcher, sur le chemin, de faire quelques pas de danse. Il a l'air gamin comme ça, mais l'ancien prisonnier est dans un tel état d'allégresse qu'il n'a plus honte de s'exprimer.
Puis, il trébuche.

Le soleil éclatant ne peut qu'embellir cette journée déjà merveilleusement bien commencée. Posté près du buffet, Sam lit et relit l'invitation, se demandant encore et toujours s'il n'y avait pas eu erreur sur la personne. Il est plus que flatté de se trouver ici pour assister au sacrément qui unit Solène à l'amour de sa vie. Il ne peut qu'être enchanté de voir son maître profiter des derniers rares moments de répit pour se marier et profiter enfin du bonheur qu'elle mérite. Malgré tout, une part de lui a l'impression justement de faire tâche, au milieu de tant d'harmonie. Sam n'est plus déprimé ou paniqué, car il a enfin accompli ce qu'il devait faire, mais il a toujours cette impression d'être étranger à l'optimisme, depuis la libération. Pourtant, il a le droit à de plus en plus de moments gais. Alors pourquoi est-il toujours un peu réservé, par moment ?... Est-ce à cause de la décision qu'il a prise il y a quelques temps ?...
Mais il n'a pas le temps d'y penser qu'on le bouscule déjà.

- Sam ! Tu as pu venir !

Aussitôt après avoir entendu l'éleveur prononcer son nom, Samaël sent deux bras l'enlacer, puis le regard noisette du plus âgé sur lui. Ce dernier le scrute, comme pour vérifier qu'il ne rêve pas. Il porte une simple chemise blanche avec une cravate noire, mais il doit avouer que cela lui va à ravir.

- Je... j'avais si peur que tu ne viennes pas...

Surpris, le cadet émet un petit rire amusé devant l'inquiétude de Tristan.

- Tu rigoles ? Je n'allais certainement pas manquer le mariage de Solène, quand même ! Quel élève ferais-je, sinon !..

Tristan est comblé de revoir son sauveur, alors qu'il connaissait les quelques projets secrets de ce dernier; projets qu'il avait forcé l'adolescent a révéler mais qu'il s'était juré de garder. Sam s'était comme senti soulagé de parler de son plan à quelqu'un. Il savait à l'avance qu'il ne pourrait pas en parler à Faust ou Solène, car étant donné ce qui s'était passé lors de la libération, il craignait leur réaction, mais Tris n'ayant pas été là au moment des faits, il savait qu'il aurait été peut-être plus compréhensif. Mais quand il aperçut le pendentif autour de son cou, Tristan eut un petit hoquet de surprise. Puis, il sourit, tristement.

- Alors ça y est, tu as fait ce que tu avais à faire ?...

Le cadet hoche la tête. Tristan passe une main derrière sa nuque, ne sachant comment formuler sa phrase, confus.

- Tu... tu m'emmènes la prochaine fois... d'accord ?
- Je te le promets.

Les deux s'échangent un regard nostalgique, comprenant chacun où l'autre veut en venir. Mais le nouvel hôte de Pension perçoit bien évidemment le certain malaise qui s'empare de Sam, même si celui-ci lui a assuré en quelque sorte qu'il était heureux d'être là. En effet, si le jeune garçon semble bien plus apaisé qu'il y a quelques temps, il n'en est pas moins distant par rapport aux restes des invités. Amusé, il croit enfin comprendre ce qui tourmente son ami.

- Hm. Tu sais, si tu as envie de féliciter Solène, tu as le droit, hein.

Gêné, Sam rougit un peu. Il est têtu, mais il peut également être timide par moment. Oui, il a envie d'aller voir Solène pour la féliciter, car il est très heureux pour elle et sait à quel point elle a attendue ce moment, mais voyant que son maître est déjà prise avec quelque d'autre, et surtout qu'elle est en compagnie de son mari, il n'ose pas aller vers elle.

- Oh.. je... peut-être plus tard. Je n'ai pas envie de l'ennuyer avec mes histoires, pour l'instant.

Weber s'apprête à répliquer mais son camarade a soudain le visage qui s'illumine et sort bientôt une Pokéball de sa poche. Il l'ouvre et un éclair jaillit pour laisser apparaître Espoir, la Doudouvet nouvellement née du garçonnet. Émerveillé, Tristan pose une main affectueuse sur le pelage de la femelle après autorisation de celle-ci et elle laisse l'humain la caresser.
Mais Tris ressent toujours encore un peu ce malaise chez l'adolescent. Il soupire. Après tout le temps qu'il a passé avec Sam, il le connaît bien, maintenant.

- Je te rappelle que je ne serais pas là aujourd'hui si tu ne m'avais pas sauvé. Cette cérémonie n'aurait peut-être pas été la même pour tous si ma famille s'était encore inquiété pour moi. Alors surtout, tu SOU-RIS. Je te demande pas de t'étirer le visage, mais même quelque chose comme le hérisson là-bas ça fera l'affaire !
- Hein ? Quel héri...

Tout à coup, Samaël se fige et fixe le hérisson en question, reconnaissable pourtant entre milles. En quelques secondes, un immense sourire vient illuminer son visage et le Weber est soulagé.

- AH ! Et bien tu vois, quand tu v-

Mais Tristan n'a pas le temps de finir sa phrase, que déjà, le petit ours brun se dirige à une vitesse folle vers le Donovan. Ravi et amusé de voir le dresseur dans cet état nouveau, Tristan décide d'aller se balader un peu parmi les invités pour espérer apercevoir des têtes qu'il connaît ou faire de nouvelles rencontres.
Sam, quant à lui, se précipite vers son grand frère et se jette sur lui en le câlinant.

- FAUST ! Tu es là ! C'est génial !

Oui, il se rend bien compte que câliner son frère à chaque fois qu'il le voit est peut-être un peu exagérer, mais il sent néanmoins que, quelque part, il en a encore besoin. Alors que son Doudouvet finit par les rejoindre et qu'il enfouit sa tête dans le cou de son aîné, sa voix finit par se briser; un peu comme s'il avait honte de ce qu'il avait osé faire il y a peu de temps.

- C'est génial...

Réalisé par BlueBerry pour Orange

Pokémons présent:

Mes racines & mes ailes.
Mariage Solène & Damien, PDV Mina.

Longue robe bleue marine aux jupons légers, aux manches courtes légères, pas trop décolletée évidemment. Des gants de la même couleur, montant jusqu'aux épaules pour ne laisser aucune parcelle de peau à l'air libre. Un grand chapeau bleu plus sombre encore, ayant le bénéfice de plonger dans l'ombre & mon visage & mon cou & mes clavicules. Un mariage commençant en plein jour, sous un soleil étincelant, c'est me pousser à me vêtir ainsi décalé, bien trop pour la saison ; mais lorsque Solène & Damien s'en sont préoccupés, je leur ai dit de ne pas s'inquiéter pour moi après tout. Si j'ai trop chaud? Je ressens assez peu les températures pour que la chaleur de l'île ne me gêne plus, même si ma quasi allergie au soleil m'oblige à me vêtir trop chaudement. & puis les regards surpris que ceux ignorant ce fait posent sur moi ne me surprennent plus non plus, ni ne me dérangent ; en réalité, c'est à peine si je les remarque. De toute manière, pendant toute la cérémonie, mon attention a été concentrée uniquement sur les mariés ; la jeune femme, si belle dans sa robe immaculée, qui comme moi il y a onze ans n'a pas pour autant renoncé à ses couleurs habituelles : dans sa tenue se retrouve du bleu d'azur, comme on pouvait retrouver du noir dans la mienne. À bien des égards, ce mariage me rappelle le mien, au fond ; & c'est fort troublant, cela rend mes émotions incroyablement contradictoires. D'une part, joie pour eux, bonheur de les voir enfin réunis & heureux, d'autre part trouble & mélancolie, pincement au cœur de n'avoir plus Jasper à mes côtés. Je suis mitigée, troublée, perdue entre ces deux sentiments contradictoires ; mais je le cache bien sûr, pour ne pas jouer les troubles-fête avec mes stupides émotions. Je le cache derrière un petit sourire énigmatique, un sourire en coin, qui ne porte nulle trace de la part incertaine de mes sentiments, qui ne retransmet que ma joie pour eux. Ce ne sera pas efficace face à tout le monde bien sûr, mais cela suffira le temps que je trouve un équilibre efficace.

Quand vient le temps d'applaudir la fin de cérémonie, le baiser si empli de mille sens qui vient sceller le mariage, c'est avec le même entrain que les autres invités que je le fais ; malgré mon visage réservé, malgré quelques larmes mi heureuse mi nostalgiques que je ravale aussi vite que possible. Heureusement que je suis à l'arrière de l'assemblée, heureusement que Minuit est là sur mes genoux, venant poser ses pattes sur mes épaules pour presser sa joue contre la mienne, dans un geste muet pour partager une mélancolie qui l'anime autant que moi. Ainsi, par ce soutien muet, nous parvenons & l'une & l'autre à contenir ce trouble, à le ravaler pour ne laisser transparaître que ce bonheur sincère pour les amoureux qui viennent d'être enfin unis officiellement sous nos yeux. L'allée est remontée par le couple, les pétales & grains de riz lancés ; la cérémonie prend alors clairement fin, & tout autour les invités se lèvent, se dispersent puis se réunissent en petits groupes. Certains s'avancent déjà pour féliciter les mariés, aussi je ne me presse pas pour y aller ; il y a bien le temps, autant ne pas les déranger. Sans mot dire, tranquillement, je suis ma Noctali qui quitte mes genoux d'un bond gracieux pour s'écarter des sièges, se dirigeant vers Jackson & Anaïs qui se trouvent à quelques pas seulement de nous, l'homme gardant un bras autour des épaules de son épouse, appuyé sur elle l'air de rien ; acceptant d'elle une aide qu'il n'aurait accepté de personne d'autre, car fier qu'il est, il cache autant que possible sa faiblesse. Mais pour autant ne peut pas la renier, aussi sa main libre garde sa canne, & autant que possible il s'économise, déterminé à tenir toute la soirée malgré sa blessure, son organisme récemment fragilisé. Une brève moue compatissante s'esquisse sur mon visage en le voyant, même si je veille à ce qu'il ne la remarque pas ; je comprends, après tout, j'aurai été pareille dans sa situation. & puis je le connais, je sais à quel point c'est important pour lui de pouvoir tenir, de ne pas être forcé de céder. Je sais bien qu'il s'en voudrait à jamais de n'être pas en forme jusqu'au bout pour le mariage de sa fille aînée & du garçon qu'il a pratiquement élevé, qu'il voit également comme un fils. Le couple des parents de la mariée m'aperçoit juste avant que j'arrive près d'eux, & tous deux m'adressent un même sourire, que je leur renvoie alors que Minuit se presse simplement contre mes jambes.

- Ça va Mina, tu supportes?

L'inquiétude de Jack, légère mais réelle, transparaît dans son regard. Lui, est typiquement l'un de ceux capables de percer le masque que je me suis donnée pour ne laisser apparaître que la partie positive de mes émotions, la joie pour ceux qui viennent d'unir leurs vies. Il sait parfaitement combien tant de bonheur alentour peut me troubler, combien je n'y suis plus habituée ; il sait aussi que le dernier mariage auquel j'ai été, c'était le mien. Anaïs me déchiffre un peu moins bien, mais elle a parfaitement compris ce que voulait dire son mari, aussi la même inquiétude légère lui vient. Mais je les rassure, d'un léger sourire en coin.

- Étonnamment bien, Jack.

À mes pieds, la belle Noctali chromatique appuie mes paroles d'un hochement de tête assuré. Son trouble est identique au mien, & pour cela elle sait combien j'arrive à le supporter, à le faire taire même s'il est quelques peu insistant dans mon cœur. Elle sait que je tiens le coup, car elle-même tient le coup ; & elle sait que tant qu'elle sera à mes côtés ça ira, tout comme ça ira pour elle tant que je suis là. En somme.. Oui, ça ira, si surprenant que ce puisse sembler. Hey, j'ai progressé, nous avons progressé, pour ce qui est du contrôle sur notre douleur commune, sur le passé difficile que nous avons eu, difficile au point que nous nous soyons retrouvées seules au monde. Nous sommes capables de nous réjouir à un mariage, alors qu'il n'y a pas si longtemps encore cela aurait pu nous achever rien que pour les souvenirs de Jasper & Thor que cela réveille en elle & en moi. Nous sommes réellement capables d'être heureuses pour les mariés, & même de participer réellement aux festivités.

- Ton masque fonctionne à merveille, en tout cas. Si je ne te connaissais pas si bien, je n'aurai rien deviné.
- C'est parce que cette joie pour eux est sincère.
- Je sais, petite sœur.

Est-il besoin d'expliquer ces dernières phrases? Aucunement, à mon humble avis. Il sait parfaitement que je cache une partie de mes émotions, pour ne pas troubler ce jour si spécial avec celles qui sont plus personnelles & mélancoliques, & me confirme juste l'efficacité de cette méthode. Il me connaît bien, il est d'ailleurs peut-être, avec Maxwell, qui me connaît le mieux ici. Mis à part Minuit, bien évidemment. Un sourire affectueux s'esquisse sur son visage, encourageant, puis il retourne vers Anaïs, se joignant comme si de rien n'était à la discussion que la rousse a menée en parallèle avec sa mère, nous laissant ainsi à son époux & moi-même le temps d'échanger brièvement. D'un regard, je la remercie de cette discrétion ; car j'aime mieux que le fait que j'ai un peu de mal reste secret voyez-vous? & je n'ai pas le temps d'envisager me joindre à mon tour à cette discussion, qu'une exclamation enfantine attire mon attention.

- Minaaaa!

& je n'ai pas non plus le temps de me tourner en direction de cette voix, que sa propriétaire se jette dans mes bras. Un rire m'échappe, un de ces rires clairs & carillonnants qu'elle est seule à savoir me tirer aussi systématiquement qu'elle le fait. L'adorable fille aînée des mariés, la petite Crystal qui m'est telle un rayon de soleil depuis que je la connais ; un rayon de soleil qui ne me blesse pas, s'entend. Un sourire franc sur le visage, oubliant ma mélancolie, je la soulève dans mes bras, déposant une bise sur sa joue tout en riant encore un peu. Oubliés sont déjà Jackson, Anaïs & Béatrice ; je ne vois même pas leurs regards amusés, comprenant tous trois sans mal que je ne me joindrai pas tout de suite à leur conversation. À mes pieds, Minuit ronronne légèrement, entourée de Fanny la Doudouvet & Margo la Ponchien qui jouent ensemble autour de nous. Adorables, tout comme leur charmante petite dresseuse qui se penche à mon oreille, chuchotant avec impatience & enthousiasme.

- Dis, dis, c'est maintenant?

Un second rire m'échappe, plus discret mais non moins franc. Arceus, cette petite ne perd pas le nord! Son regard suppliant me fait fondre, mais hélas, je crains de la décevoir ; fort heureusement, elle est de si bonne humeur en ce jour si particulier pour elle aussi, presque autant que pour ses parents, que cette déception sera sans doute vite oubliée. Car non, ce n'est pas encore le moment de faire aux mariés ce cadeau que nous avons préparés toutes les deux, dans le plus grand secret. Pas encore, mais cela viendra bien assez tôt, va. Je n'oublie pas, & avec cette petite boule d'énergie qu'est Crystal pour me le rappeler, je n'ai de toute manière aucune chance d'y couper, même si je l'avais voulu! Elle y a mis tant de soin, & tout son cœur, ce serait sérieusement dommage de l'en priver. Toujours un peu amusée par son enthousiasme à croquer, je lui adresse un clin d'œil complice tout en lui répondant, sur le même ton chuchoté d'une grande confidence.

- Non, pas encore ma puce. Je te dirai quand il sera l'heure, promis.

Un petit "oh" déçu lui échappe, vite remplacé par un sourire éclatant alors qu'elle hoche la tête avec enthousiasme ; incapable d'être bien boudeuse aujourd'hui, & assez convaincue par ma promesse pour ne pas insister plus que cela. Arceus, une petite aussi mignonne c'est inhumain ; même un rocher fondrait devant elle.

Robe de Mina, à imaginer en bleu plus foncé, sans perles ni broderies. Pis un aperçu de son chapeau, too.

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

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Mes racines & mes ailes. [Mariage Solène & Damien]

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