« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥

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MessageSujet: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptySam 7 Sep 2013 - 22:41

Ne m'oublie pas sous la pluie.

Feat. Maelys Z. Weber


Plic. Ploc.
La pluie s’infiltrait comme une idée sinueuse. Le contact des gouttes lourdes et glacées me pesait. Je sentais mon corps qui frissonnait sous mes habits imbibés, mais je n’en avais pas vraiment conscience. Serré contre mon cœur, un bien précieux que je n’aurais donné pour rien au monde. Je le protégeais de l’intempérie avec plus d’ardeur que ma propre carcasse qui ployait sous le froid et la fatigue. J’étais seul, seul dans la ville des jardins, seul à Baguin. Autour de moi tout était nature et grandeur, des musées culminaient défiant les vastes étendus vertes à leur pied. Les racines du peuple d’Enola venait d’ici, l’histoire y était écrite et continuait de s’y écrire. Il me semblait que j’étais devenu plus léger, j’avançais sans vraiment avoir conscience de ce qui se déroulait autour de moi. Le déluge n’était finalement rien de plus qu’une énième lamentation du ciel capricieux. Mon esprit vagabondait, loin de toutes les contestations physiques de mon corps. Il n’y avait qu’un visage qui remplissait toutes mes pensées. Il n’y avait qu’Elle pour occuper mon esprit à ces heures tardives. Combien de temps depuis que je n’avais plus effleuré sa peau ? Entendu son rire frais et chaleureux raisonnait dans toute la pièce ? Senti son odeur de secret et de fleurs sauvages ? Tout m’avait manqué. Sur les routes, il n’y avait qu’elle qui manquait vraiment à mon bonheur. Il n’y avait qu’elle que je poursuivais inlassablement dans le lit des autres. Elle et sa nature de battante, elle et ses bras d’ange. Le désir vif et ardent de la revoir n’avait jailli que depuis quelques jours, mais je n’espérais plus rien d’autre que sa présence à mes côtés. J’avais si peur de la perdre tout à coup. Peur que ce  ne soit qu’un souvenir qui s’effrite entre ses doigts rêches et froids. Je préférais restait tassé contre la porte de son logement en affrontant sa haine et ses injures, que prendre le risque de voir un seul de ses traits s’effaçait de ma mémoire. Sa colère... Mon cœur me murmurait que mon choix avait été le bon, Elle méritait tellement mieux. Rien n’effaçait la cruelle réalité pourtant, je lui avais crevé le cœur. Je voulais croire qu’il n’en était rien. Mais les illusions étaient pour les pleutres et je m’étais promis de ne plus jamais en faire partie.

Les serres d’Erudit agrippaient fermement mon épaule. Ce contact était devenu rassurant au fil des années. Les griffes du chasseur me rappelaient que je n’étais pas seul, que je ne l’avais jamais été. Quand l’obscurité du ciel menaçait de tromper ma route, c’était l’oiseau qui sifflait pour que mes pas retrouvent la bonne direction. Il était le guide, attentif et réfléchi, il rendait mes perspectives meilleures. Sur le ciel noir constellé de tâches scintillantes mon regard jade s’attardait parfois, j’avais beau être empressé. Contempler la voie lactée me rassurait. Je n’aimais pas la noirceur de la nuit, ni le silence, ni la solitude. J’avais besoin de ma Lumière pour cesser d’être poursuivi par des cauchemars. Besoin de veiller à nouveau sur son quotidien à la façon d’un orfèvre. La voir se penchait sur des feuilles pleines de closes les sourcils froncés. L’observait mine de rien quand elle s’adressait à un monstre de poche. Ce qu’elle était devenue je ne savais presque rien. Cette perspective ne m’effrayait pas, j’aurais été sot de croire que qu’Elle attendrait de moi autre chose que ce que j’étais.

Peut-être ne m’attendait-elle pas ? Avait-elle oublié ? Un sourire doux-amer étira mes lèvres. Si elle avait oublié, ce n’était pas mon cas. Je me souvenais de tout. Le chant naïf d’une créature ennuyée résonna dans l’allée, mon esprit s’allégea. C’était Roublarde, morceau de toile sombre lévitant au-dessus des poubelles. Elle tournait autour des lampadaires allumés avec ce plaisir candide d’être vivante. Le spectre rieur, sans doute lassé par ma balade incongrue, avait décidé de percer le silence de sa voix chantante. Nous connaissions depuis si longtemps, elle et moi. Ses jeux enfantins entre les ombres et les lumières de Baguin avait quelque chose de rafraîchissant. La pluie ne l’arrêtait pas. L’eau n’éteignait pas son arrogance naturelle, rien ne l’empêcher de brandir fièrement son bonheur. Roublarde grimpait aux fenêtres, les léchait de sa grosse langue râpeuse, horrifiant ou amusant les habitants. Ces gamineries faisaient ma joie, distrayant mon esprit fatigué.

La route pavée devint soudain plus abrupte. Je sentis mon corps rechigner, s’arcbouter contre la tâche, refusant d’aller plus loin dans de telles conditions. Je ne lui accordais pas ce répit, puisant dans mon désir de La revoir. Je resserrais mon emprise sur le précieux paquet  que je maintenais fermement contre ma poitrine à l’abri des gouttes.  Je mis un pied devant l’autre. Puis un second, je sentais déjà des gouttes de sueurs perlées sur mes tempes, se mêlant à la pluie salvatrice. Mon souffle était devenu irrégulier, la colère pointait. Je la sentais s’allumer doucement en moi, comme l’aveu d’une faiblesse impardonnable. Une intolérable impuissance qui faisait monter une rage sourde dans mes veines. J’aurais voulu attraper ma nicotine, oublier dans un nuage de fumée l’étendue de mes difficultés. Non, il fallait poursuivre, s’aventurer toujours plus loin dans cette dernière ligne droite. Les pépiements d’Erudit m’incitaient au calme, m’arrêtait, reprendre mon souffle. Et repartir. Son visage, son visage parfaitement dessiné avec ses traits si fin, ses prunelles si aimantes et profondes, je la rêvais. Mais ça ne me suffisait pas, je voulais pouvoir sentir son parfum et toucher sa peau, je voulais la voir. Un élan, une impulsion, je cherchais dans mes muscles fatigués la force de monter plus haut encore une fois. Le pavé glissant sous mes baskets usées faillit me faire tomber à plusieurs reprises. Je fixais d’un œil hagard les couleurs cendres ou sanguines du dallage qui avait failli me perdre pendant une poignée de secondes. J’étais si vulnérable ici, en proie à tant de choses à la fois. Mais je me devais d’avancer. Pour Elle. Seulement pour Elle.

Je ne savais plus si c’était le début de la nuit, le milieu ou si je m’approchais de l’aube et ses parfums d’aurore. Les efforts m’avaient pris tous mes repères et je me retrouvais comme un aveugle, incapable de différencier le nord du sud et le blanc du noir. Elle était là, je le savais. Si proche,  elle ne m’avait jamais parue aussi inaccessible. L’accablement d’une rude journée de marche, la soif, le froid et la faim émoussaient mes sens et mon esprit. Je devenais moins habile, je le sentais. L’enseigne rouge m’apparue enfin. Je m’y adossais sans grâce, muselant mon désir de m’effondrer ici, sous la pluie battante devant Sa porte. Je voulais La voir avant. Tant pis si elle me disait de repartir. Juste la revoir encore une première fois. Avec elle, il n’y aurait que des premières fois, c’était un serment. Un des premiers que je lui avais fait. Je lui aurais promis la lune pour voir ses yeux brillaient à cette époque. J’appelais Roublarde, la polichombr arriva et ses yeux joueurs se teintèrent d’inquiétude en me voyant. Je faisais donc si pitié à voir ? Le spectre me fit une  grimace éloquente, sa façon de me changer les idées. Un doux sourire flotta sur mes lèvres et je lui apprenais qu’elle ne devait quitter les lieux. Roublarde était loin d’être bête, elle L’avait bien connue et savait que je ne fléchirais pas devant ses mimiques. Après m’avoir donné un coup de tête affectueux, le jeune fantôme s’envola au-delà des toits d’ardoises de la ville. Mon regard doux et protecteur la suivit avant qu’Erudit ne siffle à nouveau. Le Hoothoot était toujours là, j’en venais à douter de pouvoir un jour me passer de sa présence.

Les portes automatiques me prirent à revers et mon entrée faillit bien se solder par une chute monumentale que je rattrapais de peu. Les spots blafards du centre me rappelèrent ces salles infectes d’hôpital. Je regardais l’aménagement d’un œil brillant, tous semblait charmant, mais rien ne retenait mon attention car je ne cherchais qu’une chose. Elle, Elle, toujours Elle. Et si elle n’était pas là ? Si je l’avais manquée ? Si mes informations étaient faussées et qu’elle était la fée d’un autre centre ? Mon cœur s’agitait soudain. J’avais peur d’avoir échouée. Peur de ne plus jamais la voir, d’avoir perdu sa trace. C’est une tâche rouge qui attira mon regard, avachie sur un bureau peut-être à moitié endormie, Elle. L’effusion, l’artifice, tout valsait. Je volais jusqu’à elle, ma fatigue avait disparu. Même les vêtements que la pluie avait collés à ma peau ne me gênaient plus. Je sentais une émotion vive et intente explosait dans ma poitrine, je sentais l’excitation qui faisait battre mon cœur. Tout semblait pâle et flou en comparaison. Il n’y avait plus qu’Elle. J’arrivais enfin près de celle que je cherchais depuis si longtemps. Je souriais bêtement. Je souriais comme un bienheureux, comme le jour de notre rencontre et c’était beau. Ma Lumière était là et sa seule vision me comblait. Je brandissais le paquet que j’avais préservé tant bien que mal de la pluie. Je la regardais, mes yeux verts scintillaient. Je n’attendais rien. Je voulais que ce moment ne change jamais. Ma voix finit pourtant par percer le silence.


« Salut, j’ai ramené des pains au chocolat. C'est bien ce que tu préfères le matin, non ? »


Je devais ressembler à un gamin. Un de ses foutus gamins de la grande ville. Mais bon Arceus qu'est-ce que je m'en foutais ! Entre nous il n’y avait plus que cette petite poche humide pleine de viennoiseries chocolatées. J’aurais voulu que ce soit la seule chose qui nous sépare encore.

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Maelys Z. Weber
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Maelys Z. Weber
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Date d'inscription : 01/08/2013

Âge du personnage : 23 ans, 1er mars.
Métier / Études : Médecin-chercheur de Baguin ; Spécialisée dans les pokémons à évolutions multiples.
Pseudonyme(s) : .
Lily, en tant que Médecin-chercheur.
Lyanna (ou Lya), en tant que résistante.

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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyDim 8 Sep 2013 - 2:20

Ne l'oublie pas sous la pluie.


Fatigante journée. Non, épuisante. Des cas plus farfelus les uns que les autres se sont succédés, allant du pokémon paniqué pour une griffe retournée à celui qui ne parvient plus à se débarrasser de sa propre Rune Protect, en passant entre autres par celui souffrant de crises d'angoisse à l'approche de son premier match d'Amphithéâtre. Éreintante journée, quelques fou rires avec ses pokémons une fois hors de regards de ces pauvres patients parfois un peu ridicules sur les bords, pas de cas particulièrement intéressant ni de temps pour ses recherches. Une journée comme une autre, qui s'est comme bien d'autres clôturée par un peu de paperasse ; l'administration du Centre ne se fera pas toute seule! Oh oui, fatigante journée, fatigant travail que le sien. Mais la rouquine ne s'en plaint pas, loin de là. Elle aime son travail, son mode de vie, sa drôle de routine entourée de ses pokémons & alliés de chaque instant. & puis la charge de travail s'est allégée depuis que son équipe s'est agrandie ; chacun met la main à la pâte, le Centre tourne mieux, & chacun a donc plus de temps libre.. Mais cette journée a vraiment été longue. & quand la jeune fille, épuisée, s'est finalement à moitié assoupie sur les dossiers qu'elle était en train de remplir.. Aucun de ses pokémons n'eut le cœur de la réveiller pour lui rappeler leurs estomacs.

Les bras croisés sur une fiche particulièrement mal organisée, son visage niché dans le creux de son coude & son stylo tombé au sol dans un tintement léger mais parfaitement audible dans le Hall vide, Maelys n'est déjà plus là. Un instant qu'elle s'est effondrée sur cette dernière fiche trop ardue qu'elle a tenté de déchiffrer ce soir, & son esprit fatigué a déjà sombré vers ce monde de rêves qu'elle aime & craint tellement, tout à la fois. Des fois elle se réjouit d'avoir pu y renouer avec l'enfant qu'elle a été, ou d'avoir pu revoir des visages aimés. Des fois ces mêmes joies deviennent tristesse, douleur, & le rêve pourtant doux parait cauchemar. Comment qualifier celui qui lui vient alors, ce soir-là? Ce sont deux hommes qu'elle voit, surtout. Deux hommes qu'elle ne connait que trop bien, qui ont fait partie de sa vie. Qui en sont tous les deux sortis. Le premier, c'est elle qui l'a mis dehors, brûlante de rage, de souffrance & de rancœur ; on dit que de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas & il lui semblait avoir franchi ce fameux pas. Le second est parti de lui-même, l'air bien troublé, demandant vaguement à ce qu'ils fassent un break ; cela fait déjà une année, quelques mois, elle ne sait plus. Dans les deux cas la douleur ne s'est pas vraiment estompée. & dans son rêve les deux s'affrontent en restant pourtant immobile, face à face les poings serrés, leurs regards brillant d'une lueur que la scientifique connait mais qu'elle ne veut comprendre. Elle est seulement là, muette à leurs côtés, perdue entre les deux seuls hommes qu'elle est aimée, & elle pleure. Les larmes silencieuses glissent sur ses joues, mais sa main refuse de bouger juste pour les essuyer. Pourquoi pleure-t-elle, exactement, dans ce songe? Pourquoi telle image forme son rêve? Elle qui pensait avoir su mettre de côté les tourments de l'amour en plongeant dans son travail, elle s'est lourdement trompée. Le passé la rattrape trop souvent, de plus en plus souvent. & cette image presque fixe des deux hommes s'affrontant du regard sous ses yeux larmoyants revient de plus en plus hanter ses nuits.

& chaque fois qu'elle s'éveille après ces songes-là, c'est perdue dans ses pensées, ses sentiments. Presque sonnée, chaque fois il lui faut un moment pour reconnecter. Ce jour-ci ne fait pas exception. Les yeux clos, elle refoule les larmes qui aimeraient bien quitter le monde des rêves pour couler en réalité. Son visage toujours blotti dans son coude, elle n'a pas bougé. Elle reste muette, sans savoir où elle en est. A peine reposée, finalement. Combien de temps a duré son assoupissement? Elle l'ignore. Ne s'y intéresse finalement pas le moins du monde. Mathieu & Morgan. Morgan & Mathieu. Son esprit est réveillé désormais, mais le rêve continue de la hanter. Quand une évidence la frappe presque brusquement, & ses muscles se tendent sans qu'elle n'ait toujours esquissé le moindre mouvement. Ses larmes qu'elle croyait dues à son déchirement intérieur, son déchirement entre deux hommes sortis de sa vie, ne sont finalement que manque & peur. Morgan ou Mathieu. Aucun déchirement ne la saisit alors qu'imaginant la suite de ce rêve qui ne continue jamais, elle s'aperçoit finalement.. Que ses craintes se tournent surtout vers l'un des deux, qu'il n'y a que celui-ci qu'elle craint de voir blessé par l'autre. Celui qui l'a apparemment abandonnée, & qui pourtant ne cesse de lui manquer. Chaque jour, chaque instant, dès qu'elle ne parvient plus à repousser son image dans un coin de son esprit il lui manque. Elle se souvient encore de ses traits, chacun de ses traits, chacune de ses expressions, ses moindres intonations, ses humeurs, son odeur, & chaque instant passé avec lui ; même l'ultime qui signa son départ. Oh, Morgan. Dans ses bras elle a oublié ses tourments, ses pertes, la guerre, dans ses bras elle a oublié son cœur brisé par la trahison de ce premier amour qu'elle a mis dehors. Était-ce cela la raison de son rêve aussi régulier que douloureux? La crainte d'un affrontement qui n'a plus de raison d'être, la crainte de voir celui qu'elle a oublié triompher de celui qu'elle aime finalement toujours?

Voilà qu'il lui semble entendre sa voix, maintenant. & une larme s'échappe finalement sur sa joue, seule & solitaire. Par acquis de conscience, ou peut-être un fol espoir, elle se redresse finalement ; réalisant seulement à cet instant combien elle a espéré le voir apparaître de nulle part chaque fois que ce pénible rêve l'étreint. Quelle surprise alors, de le voir là. Devant elle, lui tendant ce petit sachet de pains au chocolat dont Sa voix qu'elle pensait avoir halluciné parlait. Son imagination lui joue des tours. Ou alors elle ne s'est pas vraiment réveillée, c'est un autre rêve. Cela vaut mieux que la folie, tout de même. L'odeur des viennoiseries semble pourtant drôlement réelle. & Il a ce sourire malicieux qu'elle aime tant, qu'aucun rêve n'a jamais su reproduire. Même le son des gouttes de pluie accrochées aux vêtements du jeune homme tombant sur le carrelage du Hall est incroyablement réaliste pour un rêve. Quelques petites secondes s'écoulent, avant que la lumière ne se fasse enfin. Nul rêve, nulle hallucination ne peut être si vraie. Alors, une seule conclusion reste.. Celle de réalité. Bon sang, débarquer avec ce sourire en brandissant des pains au chocolat après des mois sans nouvelles, c'est tout lui. Un instant elle a envie de rire, mais le son ne passe pas sa gorge. Pourquoi? Mais pourquoi quoi, au fait? Finalement sa première réaction est de se redresser, & de s'appuyer au dossier de ce fauteuil. Quelle inconfortable position pour dormir. Son regard ne quitte pas celui de Morgan. & finalement, un mince fantôme de sourire vient sur ses lèvres alors que tendant la main elle accepte le petit sachet de viennoiseries, refoulant un extremis un frisson au contact de ses doigts glacés par la pluie battante.

- Tu n'as pas changé, Morgan. & tu me connais toujours aussi bien, oui c'est toujours ce que je préfère le matin, merci..

Mais? Où sont passées ses bonnes résolutions? Sa volonté d'envoyer à Morgan ses quatre vérités le jour où elle le reverrait, ainsi qu'elle l'a promis à Paola il y a de longs mois? Pourquoi.. Pourquoi est-elle si conciliante? La fatigue. C'est probablement la fatigue. Ou du moins elle aimerait s'en convaincre ; mais au fond elle sait qu'il s'agit de ce sentiment qui n'est finalement jamais vraiment parti, cette affection si forte. & lui, pourquoi est-il là? Pourquoi revenir maintenant, avec son air charmeur & son sourire joueur? Pourquoi ne pas avoir donné ne serait-ce.. Qu'un signe, quelque chose, une indication comme quoi il vivait toujours? Serrant le sachet entre ses doigts tremblants, Maelys s'est immobilisée, ne lâchant pas le regard de son vis-à-vis. Perdue. Ses yeux verts doivent bien trahir ces trop nombreuses questions, même si elle n'a pas encore trouvé la hargne de les formuler ; mais déjà un fond de colère lui revient, doublé d'une vague de douleur qu'elle ne peut contenir, à son grand désarroi. Dans son langage à elle, un break ce n'est pas disparaître durant Arceus sait combien de temps. & pourtant, elle a presque envie de faire comme si de rien n'était. De sourire & d'oublier, tout en sachant que ce n'est hélas pas si simple, trop de questions, de craintes & de maux ont d'abord besoin d'être apaisés.

- J'avais presque fini par croire que tu ne reviendrais jamais..
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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyDim 8 Sep 2013 - 11:40

Ne m'oublie pas sous la pluie.

Feat. Maelys Z. Weber


Intense, violent, puéril. C’est un désir naissant. Le désir si douloureux de La revoir. Ce souhait, cette facette de mes ambitions, qui s’est démené pour enfin revoir ses traits doux comme un ciel d’hiver. Je ne voyais pas plus loin, pas au-delà de son visage si pure et réel. C’était comme une tempête. Comme le déchaînement d’une centaine de choses dont j’étais le simple spectateur. Mon cœur était un navire qui chavirer sous la houle. Il tremblait devant les vagues passionnées qui menaçaient de l’emporter, tenté en vain d’oublier les écueils menaçants à l’horizon, sa voile battu par le vent infernal. Je m’étais toujours senti vulnérable en Sa compagnie. Comme si une seule de ses paroles aurait suffi à réduire mon expédition en naufrage. Je redevenais l’enfant, le fier drôle si sensible à ses mots. D’Elle, je n’attendais que la paix. Je ne voulais rien voir d’autre que la joie sur ses lèvres, ne plus jamais l’imaginer meurtrie. Le souvenir de son visage perdu et malheureux était si âpre dans mon cœur. Je ne me pardonnerais jamais cette vision. Ma gorge se serrait et je me résonnais, ce choix avait été le bon. C’était ce qu’il y avait de mieux affaire. J’avais simplement voulu épargné ses yeux si doux et son cœur si frêle de ma peine qui l’aurait vampirisée. On ne pouvait me le reproche.

Mon cœur rata un battement quand à nouveau nos regards se recroisèrent. Ses pupilles me happèrent. Je me sentis encore plus misérable, comme si du navire j’étais passé au rafiot malmené par le flot vert de ses prunelles. J’étais à sa merci et pour rien au monde je n’aurais aimais être ailleurs. Sur ses lèvres roses qui m’avaient tant manqué flottait un sourire. Un étirement si léger, si tendre, qu’il ressemblait à celui qu’on les anges sur les peintures des musées de Baguin. Lui avais-je déjà dit qu’elle souriait comme les anges ? Lui avais-je assez répété ? Avait-elle seulement conscience de sa lumière ? Elle rayonnait comme un soleil, comme la plus grosse des étoiles. Je n’étais qu’un misérable papillon attirée par sa flamme intérieure, à m’en brûler les ailes. Je réalisais seulement maintenant à quel point elle m’avait manqué. J’avais cru en prendre conscience quand son visage me hantait et quand l’idée qu’elle s’efface me rendait malade. Mais c’était faux. C’était en face d’elle et de ses yeux pétillant de vie et de fatigue à la fois, de tristesse, mais aussi d’une joie très douce, que je réalisais enfin. Comment avais-je pu me passer une seconde de tout cela ? Comment avait-je pu m’en tenir éloigné si longtemps ? Maelys. Lilys. Ma tendre Lilys… Le contact de ses doigts tièdes contre les miens glacés m’électrisa. Il me rappela que j’étais vivant, que je ne pouvais l’être que près d’elle. Je sentis mon cœur battre plus fort alors qu’elle s’emparait de mon présent. Des chocolatines, comme avant, elles avaient encore l’odeur de nos matins d’amoureux. Je me sentais comme ce jour de neige où sa paume tiède avait pris la mienne pour la première fois, où son regard m’avait volé le mien pour la première fois. La magie de la première fois n’avait disparu, même dans ce centre de soin alors que nos silhouettes respectives ployaient sous le poids d’une journée d’efforts. Je n’étais qu’un chiot perdu à l’époque de notre rencontre, éblouit devant tant d’éclat. Pantois devant tant de lumière, moi qui ne connaissais que la crasse. J’avais le sentiment que rien n’avait vraiment changé, tant de choses pourtant... Ses mots se détachèrent les uns des autres comme une mélodie. Sa voix serait toujours la plus douce des berceuses, je frissonnais devant la lenteur magnétique de ses intonations. Elle me rappelait les murmures rassurants après mes cauchemars, les seuls qui pouvaient apaiser mon âme meurtris par les démons du passé. J’en oubliais le sens de ses paroles, les belles choses n’avaient pas besoin d’avoir du sens.

Il me semblait discerner qu’elle était contente. Mais j’étais bien trop troublé par nos retrouvailles pour en être certain, mon seul lien avec la réalité extérieur était Erudit. Ses serres enfonçaient dans mon épaule droite me rappelaient que ce n’était pas un simple songe. C’était de toute façon bien trop puissant pour qu’il s’agisse d’une grotesque reconstitution de mon inconscient. Sa présence faisait bouillir mes veines, alors que mon corps était encore glacé par la pluie. Je la contemplais avidement, comme l’assoiffée du désert contemple l’oasis. A nouveau ses lèvres s’agitèrent pour former d’autres mots. J’en compris le sens. Ils me déchirèrent. Mes certitudes quant au choix que j’avais pris vacillèrent d’un coup. C’était en cela que résidait tout le pour pourvoir de Lilys, un seul mot et je n’étais plus qu’un gosse mal assuré. Dans sa voix pesait tellement de souffrance accumulée, de peines refoulées, de sanglots solitaires. J’avais l’impression de mourir un peu. La nausée me fit tournée la tête et ma vision se troubla un instant. Je me sentais plus bas que terre. J’avais perdu mon sourire. L’expression d’un enfant égaré au milieu des foules m’avait gagné. Elle m’avait attendu tout ce temps, une souffrance qui s’étirait au fur et à mesure des mois jusqu’à devenir une intolérable résignation. J’aurais voulu lui dire que j’étais désolé, mais j’en étais incapable. Je n’avais jamais étais compétent pour de ce genre de chose. Ma gorge était rêche, j’aurais voulu être un poète, un génie de la plume et des mots. Son désarroi me bouleversait. La mordante culpabilité quand je songeais à mon départ précipité. Je me souvenais mal de mes mots précipités ce jour-là, où mon cœur en ruines avait été incapable de se faire entendre auprès de ma raison. J’avais fui, rien de plus. Impardonnable. Un mot, comme la pire des sentences, alors que je n’aspirais qu’à essuyer les larmes de ma tendre. Ses yeux n’étaient pas humides, mais bon Arceus que mon cœur saignait.

Les mots refusaient de sortir de ma bouche. Ils butaient les uns contre les autres, rechignaient, s’effilochait, s’enfuyaient faisant de moi le pauvre type auquel je devais ressembler. Au désespoir, je décidais d’abandonner cette voix pour des actes. L’impulsion d’un geste spontané m’avait toujours parut plus expressive que des sons aux sens imprécis. Je la pris dans mes bras. Avec fermeté et douceur, exprimant au travers de ce geste tous les regrets que j’avais. Cela me paraissait pourtant si futile devant l’immensité de sa peine que je devinais. Mais ne je ne désirais que cela, la tenir près de moi pour toujours et ne plus jamais la lâcher. J’étais si proche d’elle que je sentais son cœur battre près du mien, son odeur emplissait mes narines et anesthésiait mes sens. La senteur de fleurs des champs et de journées ensoleillées me rappelaient cette journée où j’avais redécouvert pour la première fois la surface. Après des mois d’emprisonnement, je n’avais jamais autant compris le sens du mot libération, je gardais à jamais en mémoire les sensations de cette journée. Maelys étais la seule à me rappelait que mon passé n’était pas qu’une cellule angoissante. Elle avait toujours été la Seule. J’inhalais encore une fois la senteur de ses cheveux flamboyants, cela m’apaisait. Je profitais égoïstement du plaisir d’être près d’elle. Puisant dans sa proximité, une poignée de mots sincères qui, je le savais, ne justifieraient jamais mes actes passés.


« Je suis là. Je veux être là pour toujours. »

Ma voix sonnait pâle. Elle était pourtant claire, l’émotion ne l’étouffait pas, elle ne tremblait pas, mais je me sentais si faible blottis contre Lilys. J’avais l’impression qu’il suffirait de relâcher mon étreinte un instant pour que tous s’effondre. J’aurais voulu lui dire quel point elle m’avait manqué. Mes de tels mots me paraissaient absurdes. Je l’avais quittée, devenant l’un des fantômes douloureux de ses souvenirs. Lui dire que son absence m’avait été insupportable me paraissait blessant et irrespectueux envers elle et son chagrin. Je me serais senti comme un de ses méprisables hommes qui croient pouvoir se défaire de leurs responsabilités, oublier les dégâts fait dans le cœur d’une femme. Moi, je ne voulais rien oublier. Sa peine était ma punition, l’horrible accent douloureux que prendrait sa voix quand elle évoquerait ce souvenir serait le rappel cuisant de mon inconscience en ces temps troublés. Je voulais graver cette souffrance comme j’avais gravé notre bonheur, c’était notre histoire. Je refusais de renier notre histoire. Doucement je me balançais de gauche à droite, la berçant sur le rythme d’une mélodie invisible. Ma tête enfouit dans son cou. Mes pas étaient ceux d’une valse douce où nous avancions blottis l’un contre l’autre. Je guidais ses pas, mon corps trempé et froid contre le sien sec et tiède. Dans le centre, tout était silence. Et dans ce silence, nous étions un. Je murmurais délicatement à son oreille.


« Tu te souviens Lilys ? Tu te souviens que nous dansions parfois ? Moi, je me souviens de tout. Je me souviens de tes robes sur lesquelles Crystal avait brodé de toutes petites fleurs écarlates avec l'aide de ta soeur. Je me souviens de cette nuit où j’avais voulu qu’on compte les étoiles et qu’on s’embrasse toutes les dizaines. »

J’inspirais encore son odeur. Ma voix coulait  toute seule. Tous me revenaient près d’elle, tout m’étreignait à nouveau, nos souvenirs, nos rêves, nos histoires. Comme autant de précieux secrets que je ressassais dès lors que j’apercevais un coquelicot ou le ciel étoilé sans nuages.



« Quand je disais aux hommes que ton sourire était celui d’une ange tombée du ciel, ils riaient de moi. Quand je disais aux marins que ton regard était plus cristallin que les plus belles perles de l’océan, ils me prenaient pour un fou. Les femmes me reprochaient de sans cesse de décrire ton esprit vif et libre, semblable aux vents violents du Nord. Tu étais partout. »

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Maelys Z. Weber
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Âge du personnage : 23 ans, 1er mars.
Métier / Études : Médecin-chercheur de Baguin ; Spécialisée dans les pokémons à évolutions multiples.
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Lyanna (ou Lya), en tant que résistante.

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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyDim 8 Sep 2013 - 23:49

Ne l'oublie pas sous la pluie.


Le sourire disparait à ses paroles plus acérées qu'elle ne l'avait pensé en les prononçant. Ce sourire malicieux qu'elle a toujours tant aimé, ce n'est qu'en le voyant disparaître de nouveau de son regard qu'elle réalise à quel point elle s'y est raccrochée depuis qu'Il est arrivé. C'est un peu comme si son monde s'effondrait à nouveau, & son cœur se serre malgré elle. Elle n'a jamais aimé le voir malheureux, & voilà qu'il semble perdu lui aussi, blessé. Mais, ne l'a-t-il pas mérité après tout? Elle a beau tenter, voilà qu'elle ne parvient plus vraiment à s'en convaincre. Misère. Comment lui en vouloir bien longtemps lorsqu'il a ce regard-là, cette douleur au fond des yeux? Elle ne devait pas céder si aisément, elle tente encore de lutter. Mais comment résister? Le silence s'étirait. Lourd de sens, lourd de peines, lourd de tout, lourd de rien. Plus un mot, plus un son. Seuls leurs regards restaient, & leurs émotions par trop indécises. Perdue, voilà tout, voilà ce qu'elle était, voilà un bon résumé. Finalement elle ne pût plus soutenir ce regard, plus supporter les sentiments qui filtraient dans le jade des yeux de celui qu'elle n'avait cessé de rêver. Mais c'était sans compter.. Sur Lui, sur ses impulsions qu'elle connaissait pourtant. À peine eut-elle baissé les yeux qu'il l'enlaça, la prit dans ses bras. & elle se tendit, se figea. Incapable de réagir à ce geste aussi spontané que tendre dont elle ne chercha même pas à s'échapper. L'eau de pluie toujours accrochée aux vêtements du jeune homme imbibe peu à peu sa blouse de scientifique & son chemisier juste en dessous, mais c'est à peine si elle le remarque. Son pauvre cœur malmené s'est emballé, le traître, dévoilant bien malgré elle combien ce simple contact, une simple étreinte, parvient encore à l'émouvoir, à l'électriser.

Puis finalement, Sa voix monte de nouveau dans le Centre. Une affirmation, une promesse? Réconfortantes paroles en tous les cas, & ainsi abandonnée entre ses bras elle a envie d'y croire. Ce furent juste quelques mots sur un ton clair quoiqu'un peu voilé. Mais ce furent les quelques mots qui envoyèrent en éclats ses dernières barrières, les restes déjà bien effrités de sa carapace. Enfouissant son visage contre l'épaule de Morgan, celle où ne se trouve pas déjà Érudit, elle dépose finalement le sachet de pains au chocolat sur le comptoir pour l'enlacer à son tour, se blottissant contre lui. Des larmes silencieuses coulent désormais sur ses joues sans qu'elle n'ait pu les contenir, des larmes qu'Il ne verra peut-être jamais puisqu'elles vont se perdre sur ses vêtements déjà détrempés par les caprices de la météo. Oh, depuis quand est-elle si fragile, depuis quand ses remparts volent-ils en miettes si aisément? Il n'y a bien que lui pour la rendre si faible, & si forte à la fois.. Quoiqu'en cet instant seule la faiblesse lui semble présente. Son pauvre cœur brisé bat une chamade peu régulière, trop révélatrice à son goût, & une douce vague de chaleur a désormais envahi son petit corps frêle, une vague autant d'espoir que d'amour. Encore un peu & il en sera fini de sa volonté, du peu de hargne qu'il lui reste pour exiger une explication. Finalement un mouvement, sans la lâcher il l'entraîne dans une danse sur une musique imaginaire. Une danse dans ce grand hall vide, une danse simple blottie contre lui. Avec lui.

& voilà. Tout son début de colère, toutes ses bonnes résolutions contre lui ont vraiment disparu. Il lui a trop manqué pour que cela ressorte, pour que cela importe. Il n'y a plus que ses bras qui la guident, son épaule contre laquelle elle s'est blottie, & sa voix coulant quelques mots tendres agrémentés de souvenirs. Tellement prise dans l'instant présent elle ne fait même pas attention à cette mention de femmes qui aurait dû lui poser question. Il est là, c'est tout. Doucement ses larmes discrètes se tarissent à mesure que les doux souvenirs qu'il évoque lui reviennent, que d'autres viennent s'y mêler, & qu'un léger sourire reprend place sur ses lèvres. Cela aurait pu être au profit d'une grande paix intérieure, comme avant, mais.. Mais quoi? Il n'a tout de même rien dit, silence pas un mot, des mois durant. Comment pourrait-elle oublier cette douleur? Même si savoir qu'il ne l'a jamais oubliée, qu'il ne compte pas l'abandonner à nouveau ainsi, même si revivre une partie de leur histoire en quelques instants lui a fait grand bien, apaisant une partie de ses troubles & de ses doutes à l'égard de l'homme, il n'en reste pas moins toutes ces questions qui l'étreignent encore & encore, bien, bien plus fourbement que la douceur rassurante des bras de Morgan. Pourra-t-elle briser cet instant par ses mauvaises questions? Oh Arceus.. Elle ne se sent même pas la force de se reculer, de s'arracher à cette danse des souvenirs où il l'a entraînée. Comment pourrait-elle dire cela, de formuler ses reproches, maintenant. Où donc est passée sa hargne, quel chemin a pris sa rancune presque légendaire pour déserté si aisément?

- Je me souviens de tout. Chaque instant de notre histoire est resté gravé dans ma mémoire, Morgan..

Oui elle se rappelle de leurs danses passées, de cette soirée de décompte d'étoiles pour des baisers, & bien plus encore. Leur rencontre sous la neige reste un souvenir brûlant & si doux à la fois, toutes les premières fois qui ont ensuite parsemé leur relation, chacune de leurs retrouvailles même après de courtes séparations. La hantise de son visage à chaque instant après qu'il soit parti, les longs mois de silence ; tant de souvenirs qui reviennent d'un coup, qui la poussent malgré elle à se serrer un peu plus contre ce corps transi qui la berce doucement, contre Morgan. & finalement sans savoir où elle le puise, elle parvient à trouver le courage de relever la tête, de chercher à nouveau son regard. & de poser cette question qui est la plus lourde de toutes à son sens, celle qui l'a le plus hantée tout ce temps. En un sens elle en craint la réponse, mais le besoin de savoir est trop grand.. Ce n'est qu'un murmure qui lui échappe, presque tremblant mais parfaitement audible dans le silence clair du Centre.

- Pourquoi tu n'as pas ne serait-ce que.. Donné un signe de vie?
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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyMar 10 Sep 2013 - 21:55

Ne m'oublie pas sous la pluie.

Feat. Maelys Z. Weber


Mais les mots sont comme des histoires. Ils me chagrinent tant ils sont plein de sentiments suaves et de souvenirs égarés. Quand ils venaient se poser sur mes lèvres dans une ronde dansante je ne doutais pas. J’avais toujours le sentiment qu’ils avaient leur place, que je ne serais jamais capable de regretter l’un deux.  Et pourtant… N’y a-t-il pas des histoires que je regrette ? Je me suis bien fait la promesse que non, mais je n’ai jamais été un visionnaire. Dans mon cœur des brides de pleurs et éclats de rires s’entrechoquaient durement, me coupant le souffle à plusieurs reprises. Dans ma tête son parfum si fort, si doux, embaumait tout le reste. Comme si ma raison s’était noyée depuis qu’elle était dans mes bras. Depuis que nos corps enlacé danser dans l’espace aseptisé d’un centre. Un centre, l’endroit où l’on soigne ses plaies ? N’était pas un étrange écho, quand j’y retrouvais Lilys, la plus merveilleuse et la plus meurtrie. Mes mots, mes histoires, de simples syllabes pourraient-elles jamais suffire à expliquer pourquoi c’était moi l’assassin et son cœur la victime ? Pourquoi nous étions tant éloignés ? Pourquoi n’étais-je pas revenu plus tôt ? Je n’étais que le second à me poser toutes ses questions. Je le devinais sur ses traits que je connaissais par cœur.

Je la sentais si frêle, son corps bercé par le mien, je me demandais si elle n’allait pas s’endormir, comme ça dans mes bras. J’ignorais si c’était possible, elle était tellement flamboyante, je n’imaginais pas la flamme brûlante qu’elle était s’effondrer d’un coup. Je n’arrivais pas à imaginer ses yeux intelligents se fermer sur mon épaule. Je n’étais qu’un truand. Le garçon qu’elle avait croisé dans les rues les plus sales et puantes, je ne méritais pas qu’on s’abandonne dans mes bras. Elle disait se souvenir, elle parlait de gravures et tous ces mots faisaient germés des sourires sur mes lèvres. Je fermais les paupières pour mieux apprécier l’instant. Je sentais bien mon épuisement physique et pressé contre son corps je n’aspirais plus qu’au sommeil. En attendant je valsais, sa silhouette pressée contre la mienne. Je me balançais d’un pied à l’autre, oubliant le reste du monde. Ce monde si vaste, si grand, dont j’avais mis des mois à sillonné une terre perdue au milieu de l’océan. J’aurais dû comprendre qu’il n’y avait qu’un seule monde et qu’il n’existait que quand je la tenais dans mes bras. Elle relâcha un peu notre étreinte, me rappelant que j’avais froid et j’étais trempé jusqu’aux os. Ma gorge se serra jusqu’à ce que je distingue ses immenses yeux de jade qui ma happèrent. Il y régnait un tel tumulte. Je savais Lilys souvent en proie à des dilemmes qui m’échappaient, à moi, l’humble épicurien. Il me semblait la sentir en proie à la peur, ses muscles légèrement crispé, l’expression incertaine qu’elle abordait, les précieuses secondes qui s’écoulèrent sans qu’elle ne puisse prononcer un mot. Je n’osais ni embrasser ses lèvres roses et donner une raison à ce silence, ni parler avant elle de peur de briser sa tentative. Moi aussi j’avais peur. J’avais peur de connaître les mots si lourds qui pesaient apparemment sur son cœur. Peur qu’il sonne comme la fin de notre histoire. En venant jusqu’à elle je m’étais vantée de pouvoir surmonter l’échec, de dormir à ses pieds toutes les nuits qu’Arceus ferait si j’essuyais un refus. Mais j’avais perdu de mon arrogance, je n’étais pas le même homme blottie contre elle. Le contact de sa peau plus douce que la soie et le son de sa voix étaient une deuxième drogue dont je n’étais pas certain de pouvoir me passer.

La vérité semblait plus insurmontable encore. Pourquoi ? Ne m’étais-je pas moi-même tant de fois questionné depuis que j’avais retrouvé la chaleur de sa présence et l’éclat de son esprit ? Je la sentais si poignardée quand elle me décocha ces mots dans un murmure. Je sentais pesé sur moi la responsabilité d’une réponse intègre. Une réponse sincère, la seule qui nous consolerait. Le signe de ma vie ? Le signe de ma vie pour elle ? J’avais envie de lui dire que je ne vivais pas sans elle, mais cette réponse aurait été méchante. Comme de l’acide sur les plaies de ma tendre, comment lui dire que l’idée de revenir m’étais venu hier ? Les mots et leurs histoires me parurent soudain si ternes pour exprimer l’ampleur de ce qu’elle me demander, si ténue, si fragile. Dans ses yeux plus vastes que la forêt d’Erode, je cherchais l’inspiration. Comme si ces deux fenêtres s’ouvraient sur toutes les réponses, à mes questions comme aux siennes. Et puis, une idée se dessina. Ce fut d’abord une vague esquisse dans le tumulte de mes pensées. Le trait prit doucement forme, et mes yeux s’allumèrent. Un sourire apparut sur mon visage, je couvais Lilys d’un regard serein avant de l’entraîner vers la porte. Je profitais de sa surprise et nous faisait passer la vitre. Aussitôt la pluie s’abattit sous nous intense et réelle. J’étais trempé et la douche froide ne me gêna pas plus que cela. Le corps de celle que je chérissais, n’était à l’abri de rien lui. Soucieux de bien faire, j’ôtais ma cape et la plaçais au-dessus d’elle, espérant la protéger un peu des torrents qui s’abattaient sur Baguin. Erudit lui-même s’indignait de mon comportement de rustre, mais je n’y prenais garde. De mes yeux avides je cherchais sans relâche dans les hauteurs de la ville. Je vis enfin ce que je cherchais, de mon index je pointais le sommet d’un clocher.


« Tu vois Lilys, j’étais comme cette cloche. Avec un immense vide en moi. Chaque fois que la cloche sonne le vide résonne, c’était pareil pour moi. T’appelais cela aurait été un supplice, parce que j’étais devenu insipide et fade, parce que tu mérites mieux qu’un demi homme, que te revoir trop tôt ça aurait été prendre le risque que tu n’aimes pas cet homme sans saveur. »


Je me tournais vers elle un regard troublé. Incertain dans mes explications, il me semblait si abstrait de me comparer au clocher de l’église maintenant. Pourtant, c’était la seule image qui me  semblait s’approcher de la vérité. Je n’avais pas envie qu’elle me rejette, moi et ma lâcheté. J’étais parfois un asservis, un asservis quand sur mes épaules le poids d’une vie pesait trop lourd. Quel désarroi de voir qu’elle pâtissait de ma faiblesse…

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Maelys Z. Weber
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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyMer 11 Sep 2013 - 10:42

Ne l'oublie pas sous la pluie.


& voilà, c'est dit. La question est à peine posée que déjà l'inquiétude prend ses droits sur celle qui vient de prononcer ces mots sentencieux sur un ton si hésitant, mais pourtant si ferme. Un murmure, simple murmure comme un souffle. Oh Arceus, qu'y répondra-t-il? À sa totale merci, elle se sent comme une adolescente éperdue, comme une bête blessée qui n'attend plus que le verdict final. Elle est perdue, voilà tout, voilà le mot qui semble rythmer cet étrange & pourtant si doux instant.. Elle doit se reprendre, elle doit se reprendre avant que son cœur affolé ne la trahisse encore, avant que ses tremblements naissants ne prennent de l'ampleur & dénoncent son anxiété. Mais bon sang, elle ne devrait pas angoisser autant pour cette réponse, cela fait si longtemps qu'elle a besoin de la connaître! Peut-être est-ce cela, finalement, qui rend cette question si dure à poser, la peur d'une réponse insatisfaisante, la peur de perdre définitivement celui qui devrait la fournir. Oh.. Bon sang, pourrait-elle sûrement supporter de devoir en venir à telle extrémité? Le silence s'étire alors que Morgan médite sur ses paroles murmurées, cette question à laquelle il n'échappera pas malgré tout. Leurs regards ne se lâchent pas un instant, le jade affrontant le jade. Incapables de se lâcher après tant de séparation, apparemment, alors que selon toute logique Maelys aurait dû repousser le garçon depuis bien longtemps, depuis son arrivée, elle aurait dû s'énerver, crier, exiger des explications. Elle n'a qu'à peine la force de souffler une question, & pas le cœur de quitter ses bras si réconfortants malgré elle. & le désarroi qu'elle voit dans son regard rend son inquiétude plus grande encore, étreint son petit cœur déjà bien mis à mal.

Finalement passe une indéchiffrable étincelle dans les yeux verts de son vis-à-vis. & sans lui laisser le temps de protester ou même seulement de réagir, il l'entraîne dehors, passant vivement la baie vitrée pour finir sous la pluie battante. Aussitôt elle frissonne, agressée par la froideur de ces larmes célestes qui viennent achever de la détremper ; ce qu'il doit remarquer car un instant après la cape du jeune homme lui fait office de parapluie de fortune. Érudit semble s'indigner de quelque chose qui étrangement lui échappe pendant ce temps, mais ni elle ni Morgan n'y prêtent vraiment attention. Plus perdue encore si cela est possible, & intriguée désormais, elle reste immobile tout près de Lui, dardant un regard interrogateur sur son visage visiblement à la recherche d'une chose qu'elle ignore. A quoi a-t-il songé si soudainement pour l'entraîner dehors avec un tel empressement, cela l'intrigue tant qu'elle en a oublié toutes ses pensées d'hypothétique rage qu'elle aurait dû avoir. Elle n'attend & n'appréhende plus que les réponses désormais, à cette question muette & à celle qui a apparemment provoqué cette réaction. Il ne lui faut qu'un peu de patience pour les obtenir maintenant, sans doute, le temps qu'il trouve ce qu'il est venu chercher dehors.

L'inquiétude croît encore, mais elle s'efforce de ne pas le montrer. Soudain la main du jeune homme se lève, pointant du doigt un des clochers de Baguin sur lequel elle pose alors un regard songeur, écoutant les mots qu'il lui adresse enfin. & quelques instants ensuite elle reste presque de marbre, interdite, en reportant ses yeux vers ceux du garçon. Le trouble qu'elle y lit lui est comme un poignard en plein cœur, mais elle s'efforce au mieux de passer outre, songeant à ce qu'il vient de lui dire avec une certaine tristesse. Les paroles & l'image évoquée sont très abstraites, mais leur sens résonne tout de même en elle, à la fois salvateur & dévastateur ; tant de sentiments qu'elle s'efforce de garder pour elle. Que lui est-il donc arrivé pour qu'il en vienne à se sentir ainsi? Pour qu'il en vienne à la fuir de peur que ce soit elle qui ne le fasse? Il devrait pourtant savoir, il aurait dû savoir qu'au contraire elle l'aurait soutenu, toujours, jusqu'à ce qu'il aille mieux, qu'ils puissent reprendre le cours de leur vie. Que lui est-il donc arrivé pour qu'il en viennent à fuir ainsi?

- Je.. Je comprends. Je n'approuve pas forcément pour autant, mais je comprends tes raisons. Je..

J'aurai seulement aimé que tu me fasses un peu plus confiance. Sa gorge se noue, elle ne parvient pas à prononcer cette simple phrase, conclusion de sa brève réponse. Enfin peut-être est-ce mieux, au fond ce n'est peut-être pas simplement une question de confiance mais juste de douleur. Il est possible que dans certaines situations elle réagisse de la même façon sans songer un seul instant à la confiance immense qu'elle a pu placer en lui.. La pluie, recommençant à l'atteindre malgré la cape qui ne parvient plus grandement à l'en protéger, tire finalement la jeune femme des pensées où elle s'est égarée un instant. Un nouveau frisson la prend alors que la fraîcheur devenue peu agréable de la pluie la saisit, & elle prend la main de Morgan dans la sienne. Un geste si naturel qu'il la trouble profondément, mais malgré cela un calme inattendu l'envahit & elle esquisse un maigre sourire.

- Rentrons.. Je commence à avoir froid, & avec le temps que tu as passé sous cette pluie tu dois être gelé.

Simples paroles sur lesquelles elle le tire doucement à l'intérieur du Centre puis vers la porte marquée "Privé" au fond, juste à côté de celle de son bureau. Derrière cette porte interdite aux inconnus se trouve l'escalier menant à son appartement, & c'est bien là qu'elle l'emmène, le cœur battant d'une certaine crainte à l'idée de cette ébauche de confiance qu'elle lui redonne si aisément. Mais, elle ne va tout de même pas le laisser attraper la mort, si? Déverrouillant sans se poser plus de question la porte d'entrée en haut de l'escalier, elle l'invite à entrer d'un sourire, s'apercevant alors qu'elle n'a pas un instant lâché sa main depuis l'extérieur. & voilà, la gêne désormais. C'est fou, un peu plus & elle se penserait revenue aux premières hésitations, somme toute assez brèves au final, du début de leur histoire. Refoulant au mieux un bref soupir, elle le mène désormais à la salle de bains, lâchant sa main presque à regret pour lui donner un drap de bain afin qu'il puisse au minimum se sécher un peu, avant de quitter la pièce pour aller se changer dans sa chambre.

- Le salon se trouve juste face à la porte d'entrée, je t'y attendrai.

Se mettrait-elle à fuir, elle aussi? Il a suffit qu'il revienne pour envoyer par la fenêtre toutes ces vaines certitudes qu'elle s'était forgées en Son absence pour se protéger. Ayant revêtu une simple robe en échange de ses vêtements trempés, la voici désormais blottie dans le canapé de son salon, ses genoux ramenés contre sa poitrine. Paola, réveillée par son bref passage dans la chambre, est désormais roulée en boule sur l'accoudoir du canapé, présence rassurante même sans la toucher, cherchant comme elle peut à apaiser sa dresseuse & meilleure amie dont elle ne devine que trop bien la peine, l'ayant entendue souffler un vague "il est revenu" à son armoire comme pour s'en convaincre. La rouquine tremble, perdue entre deux sentiments contradictoires. Se renfermer sur elle-même & ne plus le laisser l'approcher, de peur de se brûler les ailes, ou l'accueillir chez elle, lui rouvrir sa porte comme avant & céder à son cœur blessé qui se fait de plus en plus insistant? Grand Arceus, elle à qui sa raison dicte de jeter Morgan dehors, n'a plus que l'envie qu'il sorte de cette salle de bains pour la rejoindre, pour qu'elle puisse à nouveau dans ses bras & oublier tout le reste. Une adolescente éperdue, vraiment, sans repères & sans certitudes.
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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyDim 15 Sep 2013 - 21:01

Ne m'oublie pas sous la pluie.

Feat. Maelys Z. Weber


Finalement la pluie cassante et violente me rassurait. Peut-être que j’y avais conduit Lilys pour cette raison ? Je n’aimais pas le silence des centres pokémons, je n’aimais pas les quatre murs dans lequel on était parqué. Ce sentiment nauséeux d’être le prisonnier volontiers d’une demeure me prenait toujours à la gorge, l’eau avait beau glacé mon corps à mesure que les secondes passés. Je ne me laissais pas de de sentir le vent violent vrillait mes tympans. J’en oubliais mon cœur torturé. Mon cœur soumis à tant d’infortune devant les lèvres de ma tendre qui s’agitait. Je me sentais soudain si mauvais. Ne voyait-elle pas que ses couleurs se seraient fanés devant l’ombre spectre que j’étais devenu ? J’aurais vampirisé sa vie et son avenir avec ce que j’étais devenu. J’aurais été le début de sa fin, alors que mon souhait le plus cher était que nous ne soyons qu’une succession de commencements. La nuit en appelait au jour. Je rendais grâce aux étoiles qui parsemaient le ciel, aussi lointaine que moi de Lilys à cet instant. J’aurais voulu être meilleur, la rendre plus heureuse, faire de sa vie la plus belle des mélodies. Devenir une étoile dans ses yeux vifs, n’existait que pour elle. Au lieu de ça je l’avais brisée. Brisée sur les écueils de la sinistre réalité, brisée comme on m’avait brisé autrefois. J’en gardais que le souvenir d’une multitude de sentiments vagues et diffus. Je me vantais d’être natif des bas-fonds pour cacher la honte que faisait naître cette idée en moi. Finalement sous le ciel noir, je n’avais plus rien d’un homme. Je n’étais que le chien de feu trempé par des larmes qui n’étaient pas les siennes et dont les glapissements plaintifs inspiré autant de pitié que d’agacement. Elle, la jolie, la renarde, la petite fleur sauvage, Elle tout simplement.  La revoir m’étais un délice accordé, sentir sous mes doigts sa taille fine et son maintien sur. Lire dans ses yeux cette flamme aimante que j’avais eu si peur d’oublier pour toujours. Et pourtant… Dans son ton où perçait le regret et la douleur, pesante et assourdissante, je savais que les choses ne seraient plus jamais les mêmes.

J’aurais souhaité que l’averse apaise la flamme de son amertume. Peut-être aurais-je du savoir que c’était aussi de cette façon qu’on éteignait la passion ? Je me sentais rustre dans mes habits, incapable de lui donner les mots dont elle aurait rêvé. Même son sourire semblait terni. Elle frissonnait sous ma cape, était-ce le froid ou autre chose ? Je me sentais aussi ivre d’amour quand mes yeux se plongeait dans les yeux, la flamme vacillante qui avait toujours brillé en moi semblait soudain faible, incapable de s’agiter convenablement. La sensation d’avoir échoué me rendait inerte, comme si on aspirait mon oxygène. Comme si ce n’était plus qu’une question de temps avant que Lily ne me renvoie dans la ben ordure puante qui avait un jour abrité. Je me sentais soudain comme le plus fade des hommes, noyé dans le sang noir que j’avais fait couler sur sa peau délicate. Ses doigts fins s’emparèrent pourtant des miens, ses lèvres s’agitant dans une mélodie plaintive, elle avait froid. Seule sous la nuit, avec le fantôme que j’étais devenu, comment aurait-elle pu ne pas avoir froid ? Je la sentais presque aussi glacé que moi et me pliais à ses désirs quand elle nous entraîna dans le centre pokémon. Elle m’entraînait à travers des couloirs tournant des verrous dont le simple déclic raidissait mon corps. Je plaçais mon entière confiance en elle, cherchant à oublier tous ces petits détails qui semblaient me ramener à ma cellule. J’aurais préférais qu’il fasse jour, l’endroit m’aurait paru moins sombre, moins rance. D’une pression habile, elle m’entraîna dans la salle de bain me poussant à me méprendre sur ses intentions. J’en rougissais une fois sa silhouette mutine disparut derrière la porte. La douche m’attirait inexorablement, mais le magnétisme de Lilys sur moi dépassait de loin ce désir primal. Son contact qui m’électrisait me manquait déjà. Tout aller trop, trop vite pour elle et moi, pour nous. J’aurais aimais la redécouvrir comme je l’avais fait avant, je me retrouvais enfermé dans sa salle de bain, guetté par le sinistre cauchemar d’un petite piaule sans lucarne.

Peut-être avait-elle oublié cette de petit garçon ? Il n’y avait qu’à elle à qui j’en confia quelques brefs mots, précipités et chuchotés de peur qu’ils n’attirent le mauvais œil. Je passais mon index sur la vitre du miroir, mon visage était celui d’un mort. Ma peau trop pâle, mes yeux brillants de fatigues, même ma chevelure trempée par la pluie, le même. J’étais le même qu’il y a un an, à la différence que je ne voulais plus jamais la perdre. Son souffle sur ma peau était la plus douloureuse des absences, je ne pouvais me passer d’elle. Lilys était la plus exquise lumière que mon cœur est jamais désiré, je ne voulais rien de plus que de la voir comblée et aimante au creux de mes bras. L’égoïste que je faisais à imaginer avec rage que d’autres avait peut-être consolé les plaies de son cœur à ma place. J’avais peut-être été devancé ? Peut-être que c’est pour cela qu’elle semblait pleine de non-dit ? Je frappais le mur avec tant de rage, qu’Erudit descendit de mon épaule. Le hibou si placide et bavard d’habitude ne m’avait en rien guidé. Me jugeait-il lui aussi, odieux assassin des sentiments de ma tendre ? Je me séchais tant bien que mal avec la serviette, renonçant à mon t-shirt gorgé d’eau. Je quittais la salle de bain incertain, j’avais soudain peur de ses révélations. Y aurait-il un feu de cheminé comme dans la salle à vivre de Weber ? Non, nous étions dans un centre pokémon et il n’y avait que l’obscurité. Lilys ne s’était pas donnée la peine d’allumer les lumières.

Sa silhouette m’apparut. Eclairée par un rayon de lune qui lui donnait des allures célestes, l’ange était replié sur elle-même. Son âme transpirait une souffrance dont j’imaginais être l’auteur, le sale, l’orgueilleux, celui qui avait trompé son chemin. Plus aiguisée que la pire des lames cette vision perça mon cœur de part en part, je redevenais le gamin. Mon souffle s’accélérer à moi le traite venu semer la discorde dans son esprit déjà bouleversé. Ma gorge serrée comme si un poignard était pressé tout contre, me permettait à peine de respirer. En vérité je m’asphyxiais, je n’étais plus que l’impuissant spectateur d’un spectacle qui me dépassait. Je n’avais ni les mots des muses, ni les gestes du galant romantique, je n’étais rien de plus qu’un perfide criminelle, celui du cœur de ma tendre. Le fantôme d’un passé qu’elle aurait préféré oublier j’en avais soudain la certitude. Méprisable revenant qui venait tâche d’intolérables souvenirs l’étoffe neuve de son existence. Et pourtant… Comme l’eau qui s’écoule inlassablement, comme le soleil qui finit toujours par se relever, Lilys m’attirait. C’était magnétique, électrique et vivant. Tellement réel et intense qu’à côté tout me paraissait fade et dépourvu de sens.

Comme un fauve je me glissais dans son ombre. Entourait son corps chétif de mes bras forts. La faire prisonnière de mes étreintes était devenu ma façon de la protéger du mal et des tourments. Près de moi, elle ne craignait plus rien et je préférais me leurrer dans cette certitude que d’admettre qu’elle affrontait déboire et peines seule depuis mon départ. Les mots, je les pressais à son oreille, d’une voie pleine de cette vive assurance et de cet empressement propre à l’amour inquiet.


« Pas toi, pas toi, pas toi Lilys… Tu vaux tellement mieux. Ne pleure jamais le passé, il n’en vaut pas la peine. Même la traître vie, même le cœur lâche des hommes ne doit atteindre… Pense à cet avenir brillant qui t’es promis… Tu veux tellement mieux que le rustre que je suis. Tu es la fleur la plus exceptionnelle, tu surpasses toutes les autres par ta singulière élégance et cette énergie qui fait battre tes veines. L’homme sombre que j’étais devenu ne te méritait pas, j’aurais aspiré ta vie et tes rêves. Tu vaux tellement mieux… »

Plaintes et justifications se mêlées dans mon discours, j’étais au supplice de la sentir tremblante et égarée. A la torture, comme ces infâmes barreaux qui avaient entravé mon enfance. J’haletais, j’avais fermé les yeux, désireux de tout oublier hormis son parfum.



« Mon amour est indépendant du tien. Si tu choisis de ne pas m’aimer pour mieux vivre, après tout peu m’importe, j’irai chanter sous tes fenêtres tous les soirs. Je rapporterais des chocolatines tous les matins et parfois, la nuit quand tu dormiras j’épierais ta respiration régulière pour trouver la sérénité. »


Et je me lèvais. Je la défais de mes bras. Car moi aussi j’étouffais dans mes sentiments, je tentais de les évacuer en marchant avec empressement à travers le salon. Je bousculais les tables, les objets, mon regard devenait celui d’un homme effrayé. La peur de la perdre m’envahissait. Tout était si fragile si éphémère ! Cette chaleur ! Cet insoutenable enfer qui bouillonnait partout en moi à l’idée que je dusse renoncer à elle me torturait. Créature sauvage, fripon vêtu de politesse, qui étais-je pour prétendre à son amour ? Moi qui l’avais trahie. N’y tenant plus j’ouvris les fenêtres et le vent du nord et la pluie me trempèrent à nouveau. Je lui adressais l’œil avide de celui espère et désespère :



« Seras-tu là le jour où je m’éteindrais un dernière fois Lilys ? Je n’ai que deux peurs, celle de mourir seul et enfermé et celle de t’oubliais. »

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Maelys Z. Weber
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MessageSujet: Re: Ne m'oublie pas sous la pluie. # Lilys ♥   Ne m'oublie pas sous la pluie.  # Lilys ♥ EmptyMer 18 Sep 2013 - 1:43

Ne l'oublie pas sous la pluie.


Trop plongée dans ses pensées égarées sous le regard attristé de Paola, petite âme en perdition, elle n'entend pas le jeune homme arriver dans le salon, ne s'en aperçoit que lorsqu'il se glisse près d'elle, sur ce canapé où elle s'est réfugiée. Rougissant légèrement en réalisant qu'il est torse nu au moment où il la prend dans ses bras, elle se laisse tout de même aller à profiter de cette étreinte rassurante, avec une joie un peu coupable. Comme elle voudrait tout oublier désormais, tout le reste, ce qui les entoure, comme elle voudrait que le temps s'arrête & que rien d'autre n'existe plus. Stupide attirance indéniable, stupides sentiments gravés au fer rouge, où donc est passée sa cohérence? Les yeux clos, frêle petit bout de femme entre ces bras forts & tant regrettés ces derniers mois, elle autorise finalement une certaine paix à venir cohabiter avec son égarement intérieur. Les mots coulent des lèvres du jeune homme, la faisant trembler tantôt de bonheur tantôt de peine refoulée ; mais aucune larme ne vient cette fois brûler ses paupières, elle l'écoute seulement avec la plus pure des attentions, blottie contre lui, s'enivrant de son odeur & de l'amour qu'il lui offre. Suppliques, explications, promesses ou justifications, tout se mélange pêle-mêle dans ces quelques phrases qu'il lui souffle avec un certain empressement inquiet & une affection sincères à laquelle elle ne peut décidément pas rester insensible. Il évoque même ses actes futurs si elle venait au final à le repousser, & à cette seule idée elle sent son petit cœur se serrer & s'emballer à la fois. Étrange sensation, vraiment. Elle sait toujours que le repousser serait la chose la plus censée à faire, oui, mais une fois encore elle n'en trouve ni la force, ni les arguments pour s'en convaincre. Sa respiration s'en fait malaisée, presque saccadée. Étouffe-t-elle ou vient-elle de retrouver son oxygène? Suffoque-t-elle de subitement se retrouver face à cet air qui lui a tant manqué depuis plus d'un an?

Soudainement, coupant court à ses pensées perdues, il s'arrache à ses bras. Elle ne peut le retenir malgré un geste presque instinctif de son bras pour saisir son poignet ; il est trop vif, il s'arrache à cette étreinte aussi subitement qu'il la lui a offerte. Se lève, bousculant les meubles dans sa précipitation. & elle me suit du regard, peinée de se sentir si étrangère à cette réaction. Peinée d'avoir été éloignée si longtemps qu'elle n'est réduite qu'à supposer les raisons de cette attitude, peinée d'être trop égarée pour réussir à suivre. Peinée de son impuissance. Il est comme un lion en cage. Un lion qu'elle aurait dû jeter dehors dès son entrée dans le Centre mais qu'elle n'a plus la force de repousser. L'a-t-elle seulement un jour eue, cette force? Au contraire, voilà qu'elle n'aspire qu'à retrouver ses bras. Elle qui se croyait mue d'une logique froide depuis ces derniers mois, sa raison semble s'être fait la malle en cette nuit pluvieuse. La peur brûlante qu'elle lit dans les yeux de l'homme chaque fois que son regard se pose sur elle la tétanise. Elle voudrait savoir quoi dire, elle voudrait encore pouvoir si ce n'est le rassurer lui hurler tout ce qu'elle a sur le cœur, mais les mots restent bloqué, étreignant sa gorge avec force. Impuissante. La fenêtre principale du salon s'ouvre, sur une impulsion subite de Morgan. La fraîcheur de la nuit, de la pluie envahi le salon toujours plongé dans l'obscurité, & finalement il se retourne vers elle. Quelques paroles franchissent ses lèvres, la laissant un instant figée. Tétanisée, encore.

Ce n'est pourtant qu'une question, quelques mots assemblés en une simple interrogation. Mais c'est une question qui écorche son petit cœur, son âme tous deux déjà trop bien mis à mal, une question mêlée à un aveu transperçant, tranchant. Comment peut-il évoquer sa propre mort avec tant de détachement? Comment peut-il douter ainsi de l'attachement qu'elle a pour lui alors même qu'elle s'est presque brisée sans lui? Finalement, le déclic se fait, comme une subite lueur de compréhension dans son esprit perdu ou éperdu. Douter, elle lui en a donné tant de raisons par son attitude égarée depuis qu'il est arrivé. Mourir.. C'est un peu ainsi qu'elle s'est sentie, chaque matin un peu plus lorsqu'il est parti. Arceus. La vie est éphémère finalement, tellement éphémère. Elle le sait tellement, tellement bien. Elle fréquente la mort, la douleur & le manque depuis si longtemps, elle les a si bien expérimentés ces cinq dernières années. La vie est courte, tellement courte & aisée à retirer, peut-on seulement se permettre l'orgueil de repousser ceux dont on a tant besoin quand chaque jour la mort peut vous pendre au nez & même vous passer la corde au cou?

- Je serai là, je serai toujours là. J'aimerai tellement que tu le comprennes.. Ce n'est pas juste être là quand ça va & disparaître quand ça ne va plus. Je t'aime Morgan. Entend-le, je t'aime toujours, ça n'a pas changé, & c'est bien pour ça que c'est si dur. Parce que même si tu es peut-être un rustre comme tu dis, tu es aussi celui que j'ai choisi, & ce n'est pas juste pour les bons moments. Alors s'il-te-plaît.. Laisse-moi t'aimer, Morgan. Je ne demande que ça, qu'à pouvoir être là pour toi, & qu'importent les avenirs brillants car ils sont fades sans amour. Mais si tu ne me fais pas confiance pour supporter les mauvaises passes, comment pourrai-je te soutenir?. Je ne suis pas en porcelaine, tu sais..

Les mots, enfin, libérateurs du poids qui pesait plus qu'elle ne le pensait sur son petit cœur. Tout ce qu'elle ne parvenait à prononcer semble désormais couler tout seul, murmure faible mais non moins ferme & clair. Les reproches acides se mêlent aux promesses & aux mots tendres. Finalement le geste de se lever à son tour du canapé pour le rejoindre près de la fenêtre semble si naturel, malgré les gouttes de pluie glacées qui sournoisement l'assaillent, portées par le vent nocturne dans l'appartement. Peu lui importe désormais, malgré les frissons qu'elle ne peut réprimer, elle ne se laisse pas démonter, elle ne lâche pas le regard vert de son vis-à-vis pour fuir en prétextant devoir se sécher. Non. Elle affronte les yeux qui l'ont à la fois tant élevée & si bien brisée. Jusqu'à finalement lever une main hésitante, effleurant avec une douceur presque fantomatique la joue du jeune homme. Derniers mots, dernière supplique. Son sort sera sellé dans un instant, dès qu'elle les aura prononcé ; mais elle ne recule pas, pas cette fois.

- & ne me laisse plus ainsi sans nouvelles, à mourir un peu chaque jour en imaginant les pires scénarios dès qu'il n'y a plus de patients au Centre pour me distraire de mes pensées.

L'apaisement. Enfin, enfin. Si sa voix fut tremblante & un peu hésitante, son regard de jade s'apaise enfin d'une partie de sa douleur & de sa colère ; seuls restent quelques débris de ces dernières, pour accompagner l'inquiétude & la tendresse qui ont repris leurs droits. Car le déclic s'est fait, car maintenant elle sait que sous toutes ses émotions floues, sous tous ses sentiments égarés depuis son départ, depuis son retour, il n'y a jamais eu qu'un seul désir si fort qu'il en devenait étouffant. Celui de le retrouver.
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