« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 PRIÈRES (Part II) - Eliza

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Adélia G. Turnac
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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: PRIÈRES (Part II) - Eliza   PRIÈRES (Part II) - Eliza EmptyMer 21 Oct 2015 - 18:08


Prières - Eliza

feat. Vivaldi
On me préparait pour cet instant depuis si longtemps et pourtant. Je ne parviens plus à réprimer les élans désarçonnés de mes mains, enfouies profondément dans mes poches. Chaque mouvement, chaque vibration, chaque son, chaque battement, me parviennent dans une cacophonie qui assouvit mes sens. Je dois me concentrer sur ma propre respiration agitée pour vaincre ce tintamarre agressant, pour reprendre contenance au moment où on aura possiblement besoin de mon assistance. Pourtant je n’arrive plus qu’à penser à cette jeune mère, dans l’autre pièce, accompagnée de sa mère, sa sœur et son amoureux et père de la gamine, à cette famille que j’ai rapidement adoptée suite à nos quelques rencontres, celle que j’ai juré, dans un certain sens, de protéger. Et de voir Judith ainsi, ses traits fatigués, son désespoir criant, tous les jours… Je déteste la voir souffrir ainsi, tout autant qu’Eugène. Ces deux-là ont beau être jeunes, cet enfant conçu dans l’erreur, ce sont des parents, une véritable famille aimante qui mérite une petite fille en parfaite santé à leur côté. En couvrant mes mains et mes bras de désinfectant, je tente de réprimer la nausée, les tremblements, ainsi que les sueurs qui ont couvert mon front et mon dos de frissons désagréables. Pourtant la sensation étouffante m’ayant saisie à l’instant ne fait que s’accentuer alors que je vois la toute petite civière emporter notre patiente, celle qui à peine âgée d’un mois doit déjà subir une opération délicate.

Ainsi je la vois, gigotant dans son insouciance, sa seule vue nouant ma gorge en sachant ce qui pèse contre elle. Une épée de Damoclès qui tranchera sa destinée à tout jamais, ainsi que celle de toute sa famille. Je ne peux rien pour elle, rien de plus que les quelques soins déjà prodigués afin de stabiliser son état assez pour permettre cette opération qui pourra la sauver, une longue période d’angoisse dont je n’ai pas été en reste, toujours à me demander dans quel état je trouverais la petite à ma venue aux premières lueurs du jour. Très souvent lors de mes dernières semaines, j’ai consacré mes soirées entières au jeune couple ainsi qu’à leur bébé, ne quittant qu’à l’insistance de mes alliés en me voyant tomber de fatigue et accumuler des erreurs. Simplement pour m’écrouler sur mon lit sans parvenir à toucher ne serait-ce qu’à un peu de sommeil, hantée par la perspective de perdre aux mains cruelles du hasard ce petit être frêle auquel j’ai bien tenté de résister. Sans succès. Rapidement, je me suis attachée à ce bébé, d’autant plus qu’il s’agit de la nièce de celui qui, jour après jour, subtilise de plus en plus mon cœur. Incapable de me défaire de l’attraction de la petite, tout autant que celle de son oncle, je me condamne d’avance à une grande peine. Car dans mon monde, il n’existe que déceptions et décès. J’ai perdu tant de mes proches que j’ai presque cessé d’y croire, mon optimisme s’effritant dans mes doigts désespérés. En apparence, j’arrive à convaincre qui le voudra d’y croire fermement et pourtant… J’ai si peur de l’éventualité où je devrai perdre cette fillette qui m’est devenue chère pour tant de raisons.

J’aimerais tant faire d’avantage, forcer le destin ou simplement améliorer ses chances. Depuis ce fameux barbecue où j’ai rencontré la famille Weber, je me sens intégrée en son sein, participante… Et qui sait? Qui sait, peut-être un jour cette petite sera ma nièce, si seulement nous nous en donnons la chance à toutes les deux. Or, mon impuissance ici est complète. Je n’ai pu qu’apporter ma douceur, ma lumière et mon soutien à cette famille, tous ses membres confondus, que j’ai pris le temps d’écouter, multipliant quelques gestes qui dans la lourdeur de ces instants seront peut-être passés inaperçus. Offrant affection et compréhension aussi à Tristan, lui laissant tout le loisir de se préoccuper de sa famille avant de s’interroger sur notre situation, complexe et délicate. J’ai même prêté au couple ma petite Passerouge, qui dès sa rencontre avec eux a semblé les adopter, afin qu’elle leur prodigue un peu de bien-être. Une tâche à laquelle Tiana s’est grandement appliquée, je ne pourrais lui en être plus redevable. À présent, d’autres que moi, plus expérimentés, procéderont à l’opération d’où je ne serai qu’une vulgaire spectatrice, condamnée à assister à ce qui pourrait être ses derniers instants sans la chance d’intervenir. Aussi cruelle soit cette idée, je n’échangerais la situation pour rien au monde. J’ai parfaitement confiance en mes deux mentors et en leurs capacités, leur expérience permettra peut-être à la petite de s’en tirer. Un jour, j’aurai l’assurance nécessaire pour procéder moi-même à ce genre d’opération. Aujourd’hui je ne pourrai qu’offrir mon soutien silencieux et mes prières.

En terminant de désinfecter Vivaldi, mon Stari qui m’accompagnera aujourd’hui dans la salle d’opération, je jette un nouveau coup d’œil dans la salle où repose la petite. Bien sûr, le Pokémon aquatique ne manque pas de le remarquer, et m’adresse un léger mouvement, comme pour m’inciter à la rejoindre. J’ai désigné Vivaldi pour m’accompagner dans cette expérience difficile sans moindre hésitation, reconnaissant chez lui toutes les qualités qui me seraient indispensables pendant qu’aurait lieu la chirurgie. Optimisme, calme, joie pétillante, jamais il n’abandonne ou ne se départie de sa bonne humeur. Je me penche vers lui alors que nous allons nous préparer à entrer, lui tendant un objet qui brille un instant d’une lueur mythique. Une pierre que je me suis procurée il y a longtemps et qui aujourd’hui prend une signification toute particulière pour l’étoile de mer qui relève son visage qui, sans bouche, nez ou yeux, arrive tout de même à m’exprimer une surprise émue.

«J’ai besoin de toi Vivaldi. Je ne te consacre jamais le temps que tu mérites, mais tu as toujours été mon étoile, mon guide, celui qui me fait sourire alors que je n’en ai plus la force. Aujourd’hui plus que jamais, j’aimerais que tu illumines mon chemin. Le feras-tu?»

La lumière de son cœur se fait plus tamisée, ce qui se produit alors qu’il se trouve en proie de vives émotions. Sans hésitation, il saisit la pierre et prend aussitôt la forme d’un magnifique Staross étincelant. Une véritable étoile dont le cœur brille de mille feux. Une sur laquelle je pourrai compter, une qui me rendra espoir au moindre coup d’œil, une force indéniable sur laquelle je pourrai toujours compter. Si la joie de mon allié transparaît par chaque pore de son étrange peau, je considère ce don encore trop limité par rapport à toute ma reconnaissance. Je lui réserve un honneur plus grand encore, lorsque nous réglé cette histoire enfin, lorsque nous aurons l’occasion de vivre telle une famille à nouveau. Pour l’instant nous allons devoir écrire le reste du récit. Ainsi nous entrons dans la salle d’opération, vibrants d’espoir. Sans la moindre hésitation, je me dirige vers la table où on a posé le nourrisson. Je pose une main contre son petit bras, en caressant l’épiderme rosé. Je me penche à sa hauteur, surprenant de nombreux regards en ma direction, que je décide d’ignorer. À mes côtés, l’anesthésiste se prépare à l’endormir tandis qu’on procède aux derniers préparatifs. Un seul regard suffit pour lui expliquer ma démarche et, respectueuse, elle se retire quelques instants pour nous laisser notre intimité à tous les trois.

«Salut, petit bébé. C’est drôle, je n’avais jamais réalisé auparavant que tu ne portes toujours pas de nom. Je suis certaine que tes parents t’en ont offert un, probablement qu’ils attendent que…»

Ma gorge se serre. J’attrape sa minuscule petite paume.

«Tu es si petite, si jolie. Mais forte, une vrai Weber. Ils sont beaucoup à t’aimer tu sais? Ils t’attendent de l’autre côté et se font un sang d’encre pour toi. Tu as la chance d’avoir une famille pareille. Si tu décides de vivre, ma puce, ils seront une légion pour te protéger, te soutenir et te couvrir de tout l’amour dont tu pourrais avoir besoin. Et ils ne seront pas les seuls. Tatie Victoria sera là aussi, et Weston et Benjie, et tous les autres amis de la famille. Et… et moi aussi… Je veille sur toi depuis ta naissance, c’est vrai, ce n’est pas grand-chose mais je veux… Je veux que tu saches à quel point tu es aimée.»

Je soupire quelques instants, laissant Vivaldi s’approcher. Curieux de rencontre cette petite qu’il n’a vu que de loin jusqu’à présent, il l’effleure d’un de ses pattes avec une infinie douceur qui tranche avec son enthousiasme insouciant habituel.

«Ce que j’essaie de dire, petite puce, c’est… Bats-toi. Bats-toi jusqu’à la fin. Ce sera difficile, mais je serai là, juste à côté. Tu es entre les mains des meilleurs docteurs que je connaisse. Nous rêvons tous de te voir grandir un jour. Et rire. Et rendre fou ton oncle avec ton premier petit copain.»

Je rigole. Je peux déjà imaginer Tristan dans ce rôle.

«S’il te plaît, reste avec nous.»

Naïvement peut-être, j’ai la certitude que mes prières, que ma foi fervente et l’espoir conféré par mon allié ont guidé le chemin nébuleux de la petite jusqu’à la guérison. On se croit toujours concerné aux moindres réussites, probablement pour se convaincre autrement que notre propre impuissance. Car le bébé survit à son opération et bientôt il est remis à sa mère. Cette nuit-là, je rentre enfin pour un repos que je sais mérité, gorgée d’un espoir que je n’ai plus ressenti pendant des années. Et cette nuit en me couchant auprès de mes alliés dans mon lit froid, je pense à ma famille, à celle qu’on m’a brutalement arrachée, à celle que j’ai retrouvée et celle que je dois subir un peu plus tous les jours à ma plus grande joie. Je pense à Lucas et Carter, les deux véritables hommes de mon existence, ces lueurs que je chéris. Ma famille s’est trouvée déchirée et éparpillée et pourtant elle tient bon, elle survit, elle se développe avec mes retrouvailles inespérées avec deux cousins ayant changé le cours de ma vie. Je pense aussi à May, à celle qui manque toujours à l’appel, celle que je suis destinée à retrouver. Ce soir-là, éprise de fatigue, je me promets de la tenir une dernière fois dans mes bras, au moins une dernière fois, de lui souffler que je l’aime. Je me demande où elle se trouve, ce à quoi elle peut rêver et aspirer, je me demande si elle ne m’a pas oubliée. Je m’autorise à pleurer, pendant de longues minutes, avant de m’assoupir, vaincue par tant de fatigue accumulée.

Au lendemain, j’apprends une nouvelle qui me bouleverse tout autant que les événements de la veille. Judith et Eugène ont finalement nommé la fillette. Eliza Angie Watson. Un nom qui me laisse à croire que plusieurs forces ont œuvré pour maintenir cette gamine en vie. Si elle doit porter le nom deux illustres défuntes femmes, ce n’est que pour mieux vivre, probablement sous la supervision de ces deux anges gardiens qui, de là-haut, l’ont peut-être destinée à vivre. Dans tous les cas, je ne pourrais me sentir plus honorée de savoir la nouvelle venue dans la famille porter le nom de ma mère, celle qui me manque tant dans ces instants de doute, ceux qui nécessairement resserrent les liens familiaux. Mes parents me manquent, plus que jamais, cruellement, si bien qu’il devient presque impossible d’y survivre et pourtant, je tiens, dédiant ma vie aux autres. Voilà ce à quoi j’ai consacré ma vie, à répandre le bien et la santé. Je veux faire tout juste comme mes deux mentors, devenir un synonyme d’espoir, d’avoir la capacité d’aider ceux dans le besoin. Et quelque part, je crois qu’Eliza me permettra à jamais de me souvenir de cet objectif, celui qui ne m’a jamais paru aussi clair qu’en ce jour.  

(c)Golden
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PRIÈRES (Part II) - Eliza

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